samedi 31 mai 2014

Kick-Ass


Titre : Kick-Ass
Réalisateur : Matthew Vaughn
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Nicolas Cage, Chloë Moretz
Date de sortie en France : 21 avril 2010
Genre : super-héros, action, drame

Synopsis : 
Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...

Avis : 
C'est un de mes coups de coeur de ces dernières années. Un film dont je n'attendais pas grand chose à l'époque de sa sortie, à cause notamment d'une campagne promotionnelle qui donnait l'impression d'un Scary movie chez les super-héros, d'un truc bien crétin et gamin. Et là, surprise : Kick-Ass est un film aussi intelligent que jouissif, qui parvient à se montrer aussi réussi dans son approche réaliste que dans son aspect plus délirant.


Matthew Vaughn scinde ainsi son film en deux temps : la naissance de Kick-Ass, le super-héros sans pouvoir, qui n'a que son courage à offrir et rencontrera de nombreuses difficultés dans ses premières heures de patrouille. Une approche intimiste et réaliste, qui trouvera son apogée lors de l'affrontement sur le parking d'un fast-food, rythmée par la musique de Prodigy et qui fera du héros en combinaison de plongée une véritable star.

La seconde partie verra apparaître les personnages de Hit Girl et Big Daddy (interprété par un Nicolas Cage étonnant), donnant au film une nouvelle ambiance, une nouvelle approche qui, si elle conserve par moments un vrai réalisme et un aspect dramatique, ancre le film dans un côté plus parodique et terriblement jouissif : les scènes d'action sont particulièrement réussies, violentes et drôles, avec un goût prononcé pour le politiquement incorrect, notamment dans les répliques de la jeune fille.

Intelligent et irrévérencieux, l'adaptation de Kick-Ass est l'alliance parfaite entre la réflexion sur le thème des super-héros et le pastiche réjouissant, et se révèle aussi drôle que bien pensé, tout en nous réservant quelques moments et répliques mémorables. Un des meilleurs films de super-héros de ces dernières années, alors même qu'il ne comporte aucun super héros !

Note : 9/10


vendredi 30 mai 2014

Eastern boys


Titre : Eastern boys
Réalisateur : Robin Campillo
Acteurs : Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov, Danil Vorobyev
Date de sortie en France : 2 avril 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Daniel aborde Marek dans une gare parisienne où ce dernier traine avec sa bande. Il lui propose de le retrouver chez lui le jour suivant. Mais lorsque Daniel ouvre la porte de son appartement le lendemain, il est loin d’imaginer le piège dans lequel il s’apprête à tomber et qui va bouleverser sa vie.

Avis : 
En regardant le programme de mon cinéma, je tombe régulièrement sur des films dont je n'ai absolument pas entendu parler. Après avoir lu le synopsis, si celui-ci m'intrigue, je jette un oeil à la note moyenne du film et décide alors d'aller voir le film ou non. Si cette méthode me permet souvent de découvrir quelques bijoux que je ne serais sans doute pas allé voir en salles, il arrive que j'aille voir des films bien moins réussis. C'est le cas pour ce Eastern boys, récompensé à la Mostra de Venise en 2013.


Je ne quitte, par principe, jamais une salle de cinéma avant la fin d'un film. Pourtant, avec le film de Robin Campillo, j'ai souffert au point d'envisager de partir au bout d'une heure, tant la première partie du métrage est vide et creuse. D'une Gare du Nord de carte postale à un personnage principal horriblement passif, de personnages auxquels on ne croit pas à un scénario plus qu'étrange, Eastern boys m'a ennuyé pendant 1h30, avant que le film ne se décide enfin à bouger un peu.

Pourtant, les acteurs sont plutôt convaincants, mais cette histoire "d'amour" entre ce riche parisien célibataire et cet immigré ukrainien en situation irrégulièrement n'accroche pas. Le rapport est très ambigu, le jeune homme étant à l'origine du cambriolage de Daniel, l'utilisant pour se faire de l'argent et se faire offrir des cadeaux et des faveurs sexuelles et pour finalement obtenir des papiers officiels, jusqu'à un final plutôt dérangeant.

Heureusement que ça bouge un peu dans la dernière partie pour nous réveiller, mais il est déjà un peu tard. Eastern boys est ainsi, à mes yeux, l'exemple-type du film d'auteur dans ce que l'expression peut comporter de pire. Long et chiant la plupart du temps, développant maladroitement son sujet au point de pouvoir facilement être interprété de façon négative, on se demande vraiment la raison de son succès critique...

Note : 2,5/10


jeudi 29 mai 2014

Millénium : les hommes qui n'aiment pas les femmes


Titre : Millénium : les hommes qui n'aiment pas les femmes (The Girl with the dragon tattoo)
Réalisateur : David Fincher
Acteurs : Daniel Craig, Noomi Rapace, Christopher Plummer
Date de sortie en France : 18 janvier 2012
Genre : thriller

Synopsis : 
Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille.
Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui. Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres. Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares…

Avis : 
A peine 3 ans après la version de Niels Arden Oplev, David Fincher adapte à son tour le roman Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes. Exit Michael Nyqvist et Noomi Rapace, le réalisateur de Seven confie les rôles principaux à Daniel Craig (Skyfall) et à Rooney Mara (Effets secondaires) et va retravailler l'intrigue, s'inspirant autant du roman que du film précédent pour une oeuvre entre adaptation et remake.


Il apporte plus de rythme à la première partie, utilisant à merveille le décor de l'île et installant une atmosphère plus pesante, un suspense plus présent et un Mikael Blomkvist bien plus convaincant. Il s'attache également à rapprocher les rapports entre le journaliste et Lisbeth de ceux que l'on trouve dans le roman, avec une progression plus cohérente et subtile, notamment grâce à ses deux interprètes. Il convient d'ailleurs d'évoquer Rooney Mara qui, si elle ne fait pas oublier Noomi Rapace, incarne une Lisbeth à l'apparence plus fragile, plus réservée, dans une version différente mais tout aussi convaincante de la jeune femme.

On notera également le talent de Fincher pour développer son histoire, avec une mise en scène particulièrement efficace, parvenant à donner de l'intensité aux passages les plus calmes et donnant plus de liant à une enquête pourtant très simplifiée. Une réalisation soignée et élégante, jusqu'à ce générique d'introduction déjà culte, sur la reprise du Immigrant song par Trent Reznor.

David Fincher tire ainsi le meilleur du roman de Stieg Larsson, et fait même partie à mes yeux de ces rares adaptations meilleures que le support d'origine, grâce à une enquête prenante et bien plus fluide et des acteurs impeccables. Il surpasse également largement Millénium, le film, grâce à une réalisation bien plus soignée et des personnages mieux dessinés. Un excellent thriller, prenant et étouffant par moments, et une nouvelle réussite pour Fincher.

Note : 8,5/10




lundi 26 mai 2014

Millénium, le film


Titre : Millénium, le film (Män som hatar kvinnor)
Réalisateur : Niels Arden Oplev
Acteurs : Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Lena Endre
Date de sortie en France : 13 mai 2009
Genre : thriller

Synopsis : 
Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier. Mais Henrik Vanger, grande figure de l'industrie suédoise, fait appel à lui afin d'enquêter sur une disparition non élucidée, celui d'Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l'âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que La famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer...

Avis : 
Millénium, le film est la première adaptation, avant celle de David Fincher, du premier volet de la trilogie écrite par Stieg Larsson. Une adaptation forcément compliquée, Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes se concentrant souvent sur les pensées de Lisbeth Salander et de Mikael Blomkvist, sur leurs rapports et leur évolution très subtile, et finalement sur une enquête un peu particulière, au rythme assez lent et aux nombreuses redondances.


A l'écran, cela va donner une première heure sans rythme, où nous découvrirons les personnages et les premiers éléments liés à la disparition d'Harriet. Prenant quelques libertés avec l'oeuvre d'origine, le film peine surtout à retranscrire les liens entre Blomkvist et Lisbeth, et choisit même d'en livrer une approche différente : la complicité semble ainsi totalement artificielle, et on se retrouve devant une enquête menée par un duo classique dont on ne ressent jamais vraiment la différence ou la complémentarité.

En fait, on oublie vite l'enquête, peu intéressante dans sa première partie, et Mikael Blomkvist, même si Michael Nyqvist est assez convaincant, au profit du personnage de Lisbeth Salander. Parfaitement incarnée par Noomi Rapace, la jeune femme est fascinante et est finalement l'aspect le plus intéressant du film. Elle permet à l'enquête de rebondir de façon plus convaincante, et participe largement à une deuxième heure bien plus convaincante que la première.

Millénium, le film reste donc une adaptation moyenne d'un roman qui n'atteignait de toute façon que rarement des sommets. Basé sur une enquête souvent poussive, le film vaut surtout pour l'interprétation de Noomi Rapace (que l'on verra plus tard dans Prometheus par exemple), impressionnante en Lisbeth Salander et une deuxième heure plus rythmée, où les questions obtiennent enfin des réponses. Nous retrouverons le duo dans les deux adaptations suivantes de l'oeuvre de Larsson : La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette et La Reine dans le palais des courants d'air.

Note : 6,5/10


samedi 24 mai 2014

Harry Potter et le Prince de sang mêlé


Titre : Harry Potter et le Prince de sang mêlé (Harry Potter and the half-blood Prince)
Réalisateur : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson
Date de sortie en France : 15 juillet 2009
Genre : fantastique, aventures

Synopsis : 
L'étau démoniaque de Voldemort se resserre sur l'univers des Moldus et sur le monde de la sorcellerie. Poudlard a cessé d'être un havre de paix, le danger rôde au coeur du château... Mais Dumbledore est plus décidé que jamais à préparer Harry à son combat final, désormais imminent. Ensemble, le vieux maître et le jeune sorcier vont tenter de percer à jour les défenses de Voldemort. Pour les aider dans cette délicate entreprise, Dumbledore va recruter son ancien collègue, le professeur Slughorn, qu'il croit en possession d'informations vitales sur Voldemort...

Avis : 
Sixième épisode de la saga, HP et le Prince de sang mêlé est un volet étrange, faisant un grand écart entre deux thématiques opposées : un côté sombre, avec la montée des forces du mal, menaçant autant les sorciers que les moldus ; et un côté plus léger, avec les amourettes adolescentes de nos héros. Un mélange qui ne fonctionnera qu'à moitié.


Car si le côté sombre de l'histoire est prenant, avec ces révélations sur le jeune Voldemort, sur les horcruxes ou le nouveau rôle de Drago Malefoy, l'aspect comédie romantique finit par lasser malgré quelques passages amusants. Ainsi, la relation naissante entre Ginny et Harry est complètement loupée et semble tomber comme un cheveu sur la soupe, alors que la liaison entre Lavande et Ron se révèle bien plus agréable à suivre.

Ce sixième volet prend également pas mal de libertés avec le roman : si David Yates continue à ancrer la saga cinématographique dans un univers plus sombre, il édulcore largement l'oeuvre d'origine (la scène dans la grotte, en fin de film, est par exemple bien moins violente même si elle reste spectaculaire), et y ajoute même quelques scènes sans grand intérêt (l'attaque de Londres, puis celle du Terrier). Il perd ainsi autant les lecteurs, qui ne retrouvent pas forcément les passages phares qu'ils attendaient, que les non-lecteurs à qui il manquera sans doute quelques éléments pour tout suivre.

Harry Potter et le Prince de sang mêlé est donc une déception : donnant trop de place aux histoires d'amour mais sans réussir à les développer correctement, il réussit à peine à compenser grâce aux passages plus sombres, notamment dans un final frustrant. Il reste néanmoins agréable à suivre, avec sa dose habituelle d'action et d'humour, mais bien en-dessous des meilleurs épisodes de la saga...

Note : 6/10




Welcome to New York


Titre : Welcome to New York
Réalisateur : Abel Ferrara
Acteurs : Gérard Depardieu, Jacqueline Bisset, Drena De Niro
Date de sortie en France : mai 2014 (VOD)
Genre : drame

Synopsis : 
Devereaux est un homme puissant. Un homme qui manipule au quotidien des milliards de dollars. Un homme qui contrôle la destinée économique des nations. Un homme gouverné par un irrépressible et vorace appétit sexuel. Un homme qui rêve de sauver le monde et qui ne peut se sauver lui-même. Un homme terrifié. Un homme perdu. Regardez-le tomber.

Avis : 
C'est LE film qui fait parler de lui ces derniers mois : l'adaptation, par Abel Ferrara (L'Ange de la vengeance, 4h44 dernier jour sur Terre), de l'affaire du Sofitel où Dominique Strauss Kahn a été soupçonné d'abuser d'une femme de chambre. Et s'il fait parler de lui, c'est autant pour son sujet, encore brûlant, que pour la personnalité de l'acteur chargé d'incarner l'alter ego de DSK à l'écran : Gérard Depardieu, l'acteur de tous les excès, qui confesse même volontiers détester l'homme politique.


Tout ce bruit sera finalement le principal point fort de Welcome to New York. Un buzz parfaitement orchestré pour ce film sorti directement en VOD en France, attisant la curiosité du public. Il fallait au moins ça pour vendre une oeuvre aussi médiocre. Cela commence comme un porno sordide de bas étage,  absolument irréel de nullité et de mauvais goût, uniquement destiné à décrire le puissant homme politique comme un porc (jusqu'aux grognements poussés pendant le sexe) uniquement intéressé par le cul.

La suite sera principalement centrée autour de Devereaux et de son épouse : l'agression, l'enquête, le procès, l'emprisonnement, ne seront qu'évoqués, au profit d'un face à face étonnant où Simone, inspirée par Anne Sinclair, est présentée comme ivre d'argent et de pouvoir, face à laquelle son mari apparaît presque comme une victime. Etrange. Ces moments plus calmes seront bien plus réussis que la première partie, malgré des dialogues souvent peu inspirés, même si les meilleurs passages du film seront ceux où l'homme politique sera enfermé.

En fait, Welcome to New York vaut surtout pour la performance de Depardieu. S'il n'excelle pas, il réussit sans effort à bouffer le reste du casting, sa truculence et sa nonchalance collant parfaitement au personnage, quand il n'en fait pas des tonnes. Cela ne suffit pas à faire de ce dernier Ferrara un bon film, mais ça permet de passer deux heures sans trop s'ennuyer devant un film qui ne présente pourtant pas beaucoup d'intérêt...

Note : 3/10


We need to talk about Kevin


Titre : We need to talk about Kevin
Réalisateur : Lynne Ramsay
Acteurs : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller
Date de sortie en France : 28 septembre 2011
Genre : drame

Synopsis : 
Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.

Avis : 
Adaptation du roman du même nom de Lionel Shriver, We need to talk about Kevin met en scène Tilda Swinton (Snowpiercer, Only lovers left alive) dans le rôle d'une mère qui a toujours été incapable de communiquer avec son fils aîné, de sa plus tendre enfance à son adolescence durant laquelle il se rendra coupable d'un horrible crime. La relation mère / fils est donc au centre du film, hélas plombé par une forme particulièrement irritante.


Car nous serons ici devant une narration totalement destructurée, nous proposant de voyager dans les souvenirs de la mère et dans sa vie actuelle. Une volonté évidente de briser le récit comme l'est l'esprit du personnage, afin de tenter d'apporter des réponses à un acte dont on ne connaît alors pas grand chose et d'en montrer les conséquences, mais qui finit par lasser rapidement et par désamorcer totalement le propos du film. Pire : la structure finit même par étouffer l'ambiance étouffante que l'on devinait dans les premières minutes.

Le film en devient ainsi très vite une simple démonstration technique et scénaristique, tentant d'étouffer sous sa forme un fond particulièrement léger. On n'est finalement que devant le petit manuel du petit psychopathe en puissance, avec les éléments classique du genre (solitude, fascination pour la violence et intérêt pour l'informatique) et jamais la relation entre les parents et l'enfant n'est réellement développée, le film préférant manier l'ellipse et la juxtaposition de scènes fortes, s'abstenant habilement d'apporter une quelconque réponse ou de faire naître une véritable réflexion.

Ainsi, malgré une interprétation formidable (Tilda Swinton et Ezra Miller, vu récemment dans Le Monde de Charlie, sont excellents), We need to talk about Kevin se perd en misant trop sur sa forme, au détriment du fond. Une forme agaçante, qui finit même par anéantir tout malaise ou toute horreur pour donner un film poseur et sans âme, et qui peine à dissimuler une progression banale et légère...

Note : 5,5/10


vendredi 23 mai 2014

Le Chien du Tibet


Titre : Le Chien du Tibet (Tibet inu monogatari)
Réalisateur : Masayuki Kojima
Acteurs : 
Date de sortie en France : 26 septembre 2012
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Après la mort de sa mère, Tenzin est obligé de quitter la ville pour aller vivre avec son père, docteur dans la prairie tibétaine. Ce changement de vie radical est difficile pour cet enfant de dix ans : il doit s’habituer à la vie de nomade, se familiariser avec ce père qui est un inconnu, allant même jusqu’à garder un troupeau de moutons, bétail des plus indiscipliné… Un jour, le jeune garçon est témoin d'un combat entre des chiens de garde tibétains et un chien aux poils dorés étranger à la meute… Celui-ci deviendra son plus fidèle ami. Mais dans les montagnes, un danger rôde. La chasse s’organise alors…

Avis : 
Réalisé par Masayuki Kojima (Piano forest), Le Chien du Tibet est une relecture asiatique de Belle et Sébastien. Jugez plutôt : un jeune orphelin, un paysage montagneux, une amitié avec un chien mystérieux accusé de tous les maux... Nous sommes donc en terrain connu pour le déroulement général de l'histoire, dont l'intérêt principal sera ici de nous montrer la vie des paysans tibétains.


A travers l'apprentissage de Tenzin, nous découvrons donc ces grands espaces entourés par les montagnes himalayennes, nous suivons le quotidien des autochtones, leur travail, leurs coutumes, leurs tendances vestimentaires et alimentaires, et surtout leur rapport aux animaux. Cette découverte n'est finalement interrompue que lorsque le film va s'efforcer de nous offrir une histoire parallèle, entre aventures et fantastiques. Car dans les montagnes, des paysans et leurs animaux sont attaqués par une créature mystérieuse.

Là encore, peu de surprise, même si on s'étonnera toujours de la bêtise des antagonistes, s'attachant à accuser le chien aux poils dorés en dépit de toute logique. Plus rythmée, la dernière partie nous propose donc de suivre la traque, pour un affrontement final aussi spectaculaire que risible, dans lequel les vies humaines et animales ne semblent plus si importantes, tant que le héros et son chien survivent. Cela donne une ambiance un peu particulière, à laquelle il est difficile d'accrocher même si on s'attache inévitablement au chien.

Le Chien du Tibet vaut donc surtout pour sa description de la vie des paysans tibétains. Pour le reste, cette relecture de Belle et Sébastien remplit tout juste les impératifs d'émotions et de paysages superbes, mais glisse peu à peu dans une banalité dont elle ne ressortira plus...

Note : 6/10


mercredi 21 mai 2014

Babel


Titre : Babel
Réalisateur : Alejandro Gonzalez Iñarritu
Acteurs : Brad Pitt, Cate Blanchett, Gael Garcia Bernal
Date de sortie en France : 15 novembre 2006
Genre : drame

Synopsis : 
En plein désert marocain, un coup de feu retentit. Il va déclencher toute une série d'événements qui impliqueront un couple de touristes américains au bord du naufrage, deux jeunes Marocains auteurs d'un crime accidentel, une nourrice qui voyage illégalement avec deux enfants américains, et une adolescente japonaise rebelle dont le père est recherché par la police à Tokyo. Séparés par leurs cultures et leurs modes de vie, chacun de ces quatre groupes de personnes va cependant connaître une même destinée d'isolement et de douleur...

Avis : 
Troisième volet d'une trilogie, après Amours chiennes et 21 grammes, Babel raconte donc le destin de quatre familles que rien, ou presque ne rapproche : Ahmed et Youssef sont deux enfants marocains ; Susan et Richard, un couple d'Américains ; Amélia, une nourrice mexicaine ; Chieko, une adolescente japonaise sourde... Quatre histoires pourtant liées, de façon plus ou moins évidentes, et toutes marquées par les préjugés et l'importance du regard de l'autre...


Avouons-le d'emblée : des quatre itinéraires, seuls les deux les plus étroitement liés, ceux des jeunes marocains et du couple américain, seront vraiment passionnants. On y ressent vraiment cette sensation de hasard malheureux, de petite maladresse aux terribles conséquences, mais aussi le choc des cultures, la force des a priori,  le couple Pitt-Blanchett étant abandonné dans une village perdu au milieu de nulle part par des compagnons craignant d'être pris en otage par des terroristes...

A côté de ces deux histoires passionnantes et tragiques, celles se déroulant au Mexique (avec les deux enfants du couple américain) et au Japon (sans véritable lien avec les autres) manquent clairement d'impact. Les personnages sont beaucoup moins attachants, voire même totalement antipathiques, et on s'ennuie royalement à chacune de leurs apparitions malgré une interprétation de qualité : on retrouve notamment Gael Garcia Bernal (La Mauvaise éducation, No) ou Rinko Kikuchi (Pacific Rim, 47 ronin).

Ces passages allongent considérablement la durée d'un film qui devient ainsi pénible à suivre par moments. 2h15 inégales donc, dont on retiendra surtout tout ce qui se déroule au Maroc à travers deux histoires passionnantes et très fortes, tandis que tout le reste est bien moins réussi, et surtout relié à l'histoire du couple de façon très artificielle, comme si l'ajout avait été forcé...

Note : 7/10




La Vénus à la fourrure


Titre : La Vénus à la fourrure
Réalisateur : Roman Polanski
Acteurs : Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner
Date de sortie en France : 13 novembre 2013
Genre : drame

Synopsis : 
Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser.

Avis : 
Après Carnage, huis clos au casting très réduit adapté d'une pièce de théâtre, Roman Polanski remet ça avec La Vénus à la fourrure : un lieu unique, un théâtre, et seulement deux personnages pour un film inspiré du roman de Sacher-Masoch. Un face à face théâtral qui va rapidement devenir une lutte entre un dominant et un dominé, le metteur en scène et son actrice étant peu à peu dévoré par l'oeuvre qu'ils répètent.


La thématique sado-masochiste a toujours été présente dans la filmographie de Polanski, du Locataire à La Neuvième porte en passant par Lunes de fiel, le réalisateur profitant même de son physique chétif pour appuyer cette tendance. Un physique qu'il partage avec Mathieu Amalric : l'acteur du Scaphandre et le papillon ressemble ainsi étrangement à Roman Polanski lorsqu'il était jeune. La Vénus à la fourrure joue donc sur le rapport de force entre Thomas et Vanda, le metteur en scène cultivé, exigeant et impatient et l'actrice désirant obtenir le rôle, mais arrivant très en retard et semblant aussi vulgaire qu'idiote.

Subtilement, le rapport de force va s'inverser : d'impatient et souhaitant rapidement rentrer chez lui, le metteur en scène est vite fasciné par le naturel de l'actrice, par sa façon d'incarner le personnage qu'il a imaginé, mais aussi irrité par ses remarques récurrentes sur les défauts de la pièce. Avec son art de la mise en scène et de la suggestion, Polanski nous transporte aisément, nous fait entrer et sortir à sa guise de la pièce dans le film, joue sur les lumières, destructure même ses éléments de réalisation et ses astuces dans un film qui se révèle ainsi très amusant à suivre.

Ajoutez à cela un érotisme diffus, deux acteurs impeccables (oui, mais Emmanuelle Seigner, que l'on a rarement - jamais ? - vue aussi bonne), et on se retrouve avec un film souvent troublant, mais aussi parfois agaçant à force de didactisme et de clins d'oeil à la filmographie du réalisateur. Et si l'on pourra s'interroger sur la part autobiographique de ce Polanski, on appréciera ce huis clos très réussi, rondement mené, particulièrement intéressant même s'il n'atteint pas le réjouissant cynisme de Carnage.

Note : 8,5/10

mardi 20 mai 2014

Belle et Sébastien


Titre : Belle et Sébastien
Réalisateur : Nicolas Vanier
Acteurs : Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier
Date de sortie en France : 18 décembre 2013
Genre : aventures

Synopsis : 
Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands. C'est la rencontre d'un enfant solitaire et d'un chien sauvage.

Avis : 
Adaptation cinéma de la célèbre série télévisée, Belle et Sébastien raconte l'amitié entre un petit garçon orphelin et une chienne dans un village des Alpes pendant la Seconde Guerre Mondiale. D'abord soupçonnée d'être la "bête" qui égorge les moutons des villageois, Belle va être adoptée par Sébastien qui fera tout pour la protéger et démontrer à tous que c'est un chien aimant et courageux.


Belle et Sébastien est l'exemple type du film qui fait se sentir bien : il y a beaucoup de bons sentiments, sans doute même trop pour certains, c'est très joli, très gentil, les paysages sont magnifiques. Bref, c'est le film familial par excellence, ce qui sera sa plus grande qualité comme son plus gros défaut. Car si on appréciera la simplicité et la sincérité de l'histoire, il sera parfois compliqué de pardonner certains aspects juste parce qu'il s'agit d'un film destiné à plaire aux plus jeunes.

D'un manichéisme parfois agaçant à une absence presque totale d'enjeux, le film réussit même à amoindrir l'émotion que l'on pourrait ressentir pour l'amitié entre Belle et Sébastien. On ne sent jamais aucune menace sur le chien ou sur le garçon, malgré la présence des méchants pas beaux nazis et des vilains chasseurs. Du coup, si tout cela est vraiment très beau, on se détache peu à peu du déroulement, d'autant que l'histoire des juifs voulant passer en Suisse est d'une gentille bêtise.

Sans surprise, cette adaptation de Belle et sébastien est le parfait film familial, destiné à regrouper tout le monde devant la télévision. Une jolie histoire bien gentille, dont on pourra quand même reprocher la légèreté, qui empêche finalement de faire naître une véritable émotion. Dommage, car cela ne fait du film de Nicolas Vanier "qu'un" film très sympathique et agréable à voir.

Note : 7/10


lundi 19 mai 2014

Harry Potter et l'Ordre du Phénix


Titre : Harry Potter et l'Ordre du Phénix (Harry Potter and the Order of the Phoenix)
Réalisateur : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 11 juillet 2007
Genre : fantastique, aventures

Synopsis : 
Alors qu'il entame sa cinquième année d'études à Poudlard, Harry Potter découvre que la communauté des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de désinformation orchestrée par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Afin de le maintenir sous surveillance, Fudge impose à Poudlard un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Dolorès Ombrage, chargée de maintenir l'ordre à l'école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Entouré de ses amis Ron et Hermione, ce dernier met sur pied un groupe secret, "L'Armée de Dumbledore", pour leur enseigner l'art de la défense contre les forces du Mal et se préparer à la guerre qui s'annonce...

Avis : 
Cinquième volet de la saga, Harry Potter et l'Ordre du Phénix voit arriver à sa tête celui qui réalisera les quatre derniers épisodes : David Yates. Après le climax de La Coupe de feu, dans lequel Voldemort faisait enfin son retour, on pensait que rien ne serait plus pareil : pourtant, le ministère de la magie refuse de croire à la résurrection du sorcier, entamant une grande campagne de désinformation contre Dumbledore et Harry Potter.


Cela donne le volet le plus "politique" de la saga, où la propagande est omniprésente, où les forces en présence avancent masquées, où l'on évoque le concept de races, de pureté, où une résistance et une collaboration s'organisent et où l'arme ultime semble être l'information. Evidemment moins détaillé, et même bien moins sombre (Ombrage est presque sympathique dans le film, bien loin du personnage du livre) que le pavet de 1000 pages de J.K. Rowling, le film réussit néanmoins à développer une histoire passionnante alors que l'action en est absente la plupart du temps.

On remarquera néanmoins une certaine baisse dans la qualité de l'interprétation, avec certaines séquences sonnant incroyablement faux, ou la tendance qu'a Ralph Fiennes de faire de Voldemort une rock-star plutôt qu'un mage noir. Le trio Harry / Ron / Hermione est plus insipide que jamais, et on se tournera plutôt vers le nouveau personnage de Luna Lovegood et vers Ombrage pour une interprétation convaincante. Les fans du livre regretteront également les quelques libertés prises avec l'univers de Rowling, de ces affrontements de rayons à la possibilité apparemment répandue de voler.

Très sympathique, Harry Potter et l'Ordre du Phénix tire le maximum du meilleur roman de la saga alors qu'il s'agissait sans doute du plus compliqué à adapter : intrigues de couloir, progression très lente, enjeux politiques ne sont ainsi qu'effleurés mais bien rendus dans un film étrangement rythmé malgré son manque presque total de passages forts.

Note : 8/10


dimanche 18 mai 2014

Le Crime était presque parfait


Titre : Le Crime était presque parfait (Dial M for murder)
Réalisateur : Alfred Hitchcock
Acteurs : Ray Milland, Grace Kelly, Robert Cummings
Date de sortie en France : 2 février 1955
Genre : policier

Synopsis : 
Tony Wendice, une ancienne gloire du tennis, s'est marié avec Margot pour sa richesse. Mais celle-ci le trompe depuis peu avec Mark Halliday, un jeune auteur de romans policiers. Craignant que sa femme le quitte et le laisse sans le sou, Tony fait appel au capitaine Lesgate et le charge d'assassiner Margot en échange d'une grosse somme d'argent.

Avis : 
Adapté d'une pièce à théâtre à succès signée Frederick Knott, Le Crime était presque parfait est l'un des films les plus connus d'Alfred Hitchcock. Première collaboration du réalisateur avec l'actrice Grace Kelly, il met en scène la tentative de meurtre de cette dernière par son mari, bien décidé à réussir le crime parfait. Evidemment, tout ne se passera pas comme il l'avait prévu.


On assiste ainsi à un film très drôle, très ludique, où l'on s'amuse d'abord de tous les ratés venant gâcher un plan qui semblait parfaitement huilé, avant d'entrer totalement dans une enquête dans laquelle Hitchcock joue parfaitement avec nous : il attire notre attention sur des éléments secondaires, sur des indices et des situations évidentes pour mieux nous détourner des véritables points d'intérêt.

L'enquête rebondit ainsi en permanence, entre l'imagination de Tony Wendice, les investigations de l'extraordinaire Hubbard et les soupçons de Mark Halliday. Et si, à titre personnel, j'aurais préféré voir le film se terminer un peu plus tôt, sur une mauvaise note (pas de surprise, hélas), on passe un excellent moment devant un film dont la qualité première est le scénario, à peut-être une ou deux ficelles près, malgré un suspense moins présent que dans beaucoup d'autres Hitchcock.

On regrettera également une réalisation un peu moins soignée que dans ses autres films, ainsi qu'une interprétation parfois très limite (Grace Kelly, franchement...). Mais Le Crime était presque parfait n'en est pas moins un excellent Hitchcock, extrêmement prenant et amusant à suivre grâce à un scénario très réussi. Pour moi qui ne suis pas un fervent admirateur des films du réalisateur, cela donne vraiment envie de se replonger dans sa filmographie !

Note : 8,5/10


samedi 17 mai 2014

Noé


Titre : Noé (Noah)
Réalisateur : Darren Aronofsky
Acteurs : Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson
Date de sortie en France : 9 avril 2014
Genre : péplum, drame

Synopsis : 
Noé, un père de famille, reçoit un message de Dieu au cours d'un rêve : la Terre s'apprête à subir un déluge apocalyptique, car l'homme a corrompu le monde à force de violence et d'avidité. Il part alors avec sa femme et ses enfants sur le mont Ararat et entreprend la construction d'une arche monumentale pour mettre à l'abri toutes les espèces existantes de l'humanité. Il va ainsi accomplir son destin hors du commun, mais va se heurter à un seigneur de la guerre qui cherche à régner sur ce monde dévasté, et qui lance une armée entière contre lui...

Avis : 
Après plusieurs projets avortés (Superman, RoboCop, Wolverine), Darren Aronofsky s'attaque cette fois à une figure biblique avec Noé et l'histoire du Déluge. Un sujet forcément risqué, que le réalisateur de Black swan et de Pi va choisir de traiter de façon aussi réaliste que possible, s'attachant à en faire un drame historique plutôt qu'un divertissement fantastique à grand spectacle.


Prenant ainsi quelques libertés avec la mythologie, il va surtout mettre en avant la personnalité de Noé, au travers de ses faiblesses, de ses doutes et d'une famille souvent dépassée par le comportement du patriarche, le seul à penser détenir les clés de la volonté de Dieu, le seul à faire des rêves qu'il doit lui-même déchiffrer. On suivra ainsi Ila (Emma Watson), fille adoptive de Noé, incapable d'avoir des enfants ou Cham, qui s'inquiète de ne pas avoir de femme à emporter sur l'arche.

Le Déluge n'est ainsi que la toile de fond d'une aventure trop longue et pour laquelle on peine à se passionner. Si on apprécie le fait de voir un Noé torturé et très loin de la figure trop lisse que l'on pouvait craindre (des caractéristiques qu'incarne parfaitement Russell Crowe), le film manque clairement de rythme, la faute à des passages sans grand intérêt (l'armée ennemie), répétitifs (les arrivées d'animaux, qui seront d'ailleurs totalement laissés de côté le reste du temps), très manichéens ou à la symbolique un peu trop simple (comme souvent chez Aronofsky)...

Cela donne un film terriblement bancal, à l'image d'une interprétation très inégale (si Crowe est convaincant, Emma Watson et Jennifer Connelly rivalisent de surjeu), au point de difficilement comprendre le but poursuivi par Aronofsky avec ce film. Dommage, car l'épisode biblique pouvait donner lieu à un film dantesque, à l'image des péplums classiques, ou d'une étonnante puissance, à l'image de La Passion du Christ de Mel Gibson...

Note : 4/10




mercredi 14 mai 2014

Yves Saint-Laurent


Titre : Yves Saint-Laurent
Réalisateur : Jalil Lespert
Acteurs : Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon
Date de sortie en France : 8 janvier 2014
Genre : biopic, drame

Synopsis : 
Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

Avis : 
En 2014, Yves Saint-Laurent sera à l'honneur de deux films, sans lien l'un avec l'autre. Avant Saint Laurent, c'est donc Yves Saint-Laurent qui débarque sur nos écrans, couvrant 20 ans de la vie et de la carrière du célèbre couturier, au travers notamment de sa relation avec Pierre Bergé.


On découvrira donc la personnalité torturée de ce créateur génial, dans un biopic assez classique et sage. Si Pierre Niney est impressionnant dans la peau de YSL, lui ressemblant de façon troublante et s'accaparant parfaitement ses mimiques et sa façon de s'exprimer, on restera ainsi sur notre faim : on n'apprendra pas grand chose sur le couturier, le film se contentant finalement d'être très narratif, nous emmenant entre les différentes étapes de la carrière sans vraiment nous en révéler les coulisses.

Difficile de véritablement se passionner pour le personnage dans ces conditions, ou de comprendre les liens qui unissent les personnages. Les dérives et les doutes de Saint-Laurent en deviennent ainsi presque anecdotiques, et même les grands moments de sa carrière, comme la création de la robe Mondrian, ne semblent pas si marquants.

C'est d'autant plus dommage que les acteurs sont vraiment excellents, Niney et Gallienne en tête. Hélas, ce biopic trop scolaire risque de ne pas marquer nos mémoires, alignant trop mollement les événements sans jamais leur donner de relief. Reste à voir si l'autre biopic consacré au couturier cette année fera mieux...

Note : 6/10


dimanche 11 mai 2014

Godzilla (2014)


Titre : Godzilla
Réalisateur : Gareth Edwards
Acteurs : Aaron Taylor-Johnson, Ken Watanabe, Elisabeth Olsen
Date de sortie en France : 14 mai 2014
Genre : catastrophe, fantastique, action

Synopsis : 
Le monstre le plus célèbre au monde devra affronter des créatures malveillantes nées de l'arrogance scientifique des humains et qui menacent notre existence.

Avis : 
Nouveau reboot américain pour la saga Godzilla : après la version réalisée par Roland Emmerich, rejetée par la plupart des fans, c'est Gareth Edwards, à qui l'on doit l'excellent Monsters, qui s'y colle, avec l'avantage d'être fan du monstre et de savoir travailler ses créatures autant que ses personnages. Un gage de réussite ? Pas vraiment quand on voit le résultat.


Car ce nouveau Godzilla est, à l'image du Emmerich, très américain : une narration très moyenne, faite d'une suite de passages semblant parfois tomber du ciel, et une vision très puritaine (la famille typique américaine, l'absence totale de violence envers les enfants ou les animaux de compagnie, la destruction de Las Vegas...). Pourtant, ce n'est pas faute de nous montrer qu'il a vu des kaiju eiga japonais, notamment ceux réalisés dans les années 90 : du clin d'oeil discret à Mothra ou au personnage principal du Godzilla d'Ishirô Honda aux éléments scénaristiques repris de façon brute de certains Godzilla et Gamera (on pensera à plusieurs reprises à Gamera : l'attaque de Legion par exemple).

Cela donne un film hybride, où Edwards va même se louper sur les éléments pour lesquels on lui faisait confiance : ses personnages sont loupés (Elisabeth Olsen ne sert strictement à rien), et ses monstres sont mis de côté par la volonté d'insister sur l'aspect humain de la catastrophe. On ne verra finalement pas grand chose de MUTO ou de Godzilla, et leurs apparitions manqueront cruellement d'ampleur, loin des affrontements dantesques de leurs modèles.

Evidemment, tout cela reste souvent spectaculaire, et on ne passe pas un mauvais moment. Mais très sincèrement, j'attendais autre chose qu'un simple blockbuster américain sans âme pour un Godzilla signé Gareth Edwards... Une petite déception donc, à laquelle on préférera nettement Pacific Rim, hommage bien plus réussi aux monstres japonais...

Note : 6/10


jeudi 8 mai 2014

Ida


Titre : Ida
Réalisateur : Pawel Pawlikowski
Acteurs : Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, Joanna Kulig
Date de sortie en France : 12 février 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer ses voeux, Anne, jeune orpheline élevée au couvent, part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie. Elle découvre alors un sombre secret de famille datant de l'occupation nazie.

Avis : 
En sortant pour la première fois du couvent, avant de prononcer ses voeux, Anne ne sait encore rien de son histoire, de celle de sa famille qu'elle n'a pas connue. Elle ne sait même pas que ses parents l'avaient prénommée Ida. En rencontrant sa tante, elle apprendra qu'elle est née de parents juifs, et souhaitera se recueillir sur leurs tombes, qui sont hélas introuvables. Commencera alors une quête qui va bouleverser la vie et les certitudes des deux femmes, dans la Pologne communiste d'après la Seconde Guerre Mondiale.


Remuant des secrets bien gardés, ouvrant de vieilles blessures, déterrant finalement la partie sombre d'une nation, l'innocente et discrète Ida et sa tante Wanda, bien plus franche et capable d'obtenir les réponses qu'elle veut, en apprendront autant sur la famille de la jeune femme que sur elles-mêmes.Et si l'enquête reste très classique, le rythme très lent, on est peu à peu happés par un film dont la retenue et la sobriété en font une oeuvre incroyablement puissante.

Ida nous prend ainsi aux tripes, nous touche dans le dessin de sa jeune femme aux pensées impénétrables (étonnante Agata Trzebuchowska), nous bouleverse lors de la découverte du destin de sa famille juive, nous glace également par moments. La mélancolie dégagée par le noir et blanc, l'élégance de la réalisation, avec ces cadres qui semblent par moment dominer totalement les personnages, comme si leur place n'était pas vraiment là, achèvent de faire du film de Pawel Pawlikowski un très joli film.

Ida est un film très fort, qui parvient à nous toucher grâce à une omniprésente sobriété, une froideur nous permettant d'appréhender totalement les divers drames qui se jouent devant nos yeux. Une belle réussite qui ne manquera pas, en plus, d'attiser la curiosité sur la Pologne d'après-guerre, coincée entre nazisme et communisme, entre judaïsme et catholicisme, et tentant d'oublier les démons d'un passé pas si lointain...

Note : 8,5/10


mercredi 7 mai 2014

Harry Potter et la Coupe de feu


Titre : Harry Potter et la Coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of fire)
Réalisateur : Mike Newell
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 30 novembre 2005
Genre : aventures, fantastique

Synopsis : 
La quatrième année à l'école de Poudlard est marquée par le "Tournoi des trois sorciers". Les participants sont choisis par la fameuse "coupe de feu" qui est à l'origine d'un scandale. Elle sélectionne Harry Potter alors qu'il n'a pas l'âge légal requis ! Accusé de tricherie et mis à mal par une série d'épreuves physiques de plus en plus difficiles, ce dernier sera enfin confronté à Celui dont on ne doit pas prononcer le nom.

Avis : 
Quatrième volet de la saga, qui s'accélère pour l'occasion. Avec La Coupe de feu, Harry Potter verse un peu plus dans l'action, mais va également franchir un nouveau cap dans l'évolution de l'histoire avec le retour de Voldemort en fin de film, et le premier décès d'un personnage important. Avant cela, l'épisode diffère un peu de la structure des trois premiers films avec la Coupe de feu, constituée de trois épreuves spectaculaires.


Pas de Quidditch donc (pas même pendant la coupe du Monde de Quidditch), peu de cours, et une intrigue amincie : très linéaire, là où le livre (près de 800 pages) développait plusieurs intrigues secondaires, le film de Mike Newell (Donnie Brasco, Quatre mariages et un enterrement) va donc principalement jouer la carte de l'action, et va plutôt bien le faire. L'affrontement avec le dragon est ainsi très réussi, bien plus que le passage dans le lac par exemple.

En revanche, le film sera bien moins convaincant quand il sera plus posé. La réalisation semble parfois issue d'un téléfilm ou d'un soap, tout comme les relations entre les personnages (la scène du bal, la rivalité entre Ron et Harry...), qui arborent en plus des coiffures improbables. On a ainsi presque l'impression d'avoir deux oeuvres différentes en une : un bon film d'action fantastique, rythmé et spectaculaire, d'un côté ; un épisode de sitcom peu inspiré de l'autre, avec en plus des acteurs parfois très limite (Radcliffe et Pattinson sont ainsi très, très moyens...).

Bref, sentiment mitigé à l'issue de ce quatrième Harry Potter, qui restera sans doute comme celui que j'apprécie le moins dans la saga. Malgré quelques passages très réussi, le film pêche trop souvent par une réalisation peu inspirée et une interprétation très limites. Reste un divertissement très sympathique donc, mais qui paraît par moments bien long...

Note : 6,5/10



lundi 5 mai 2014

La Légende d'Hercule


Titre : La Légende d'Hercule (The Legend of Hercules)
Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Kellan Lutz, Scott Adkins, Liam McIntyre
Date de sortie en France : 19 mars 2014
Genre : péplum

Synopsis : 
Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois l'enfant devenu adulte. Amoureux d'Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave. Devenu gladiateur et renversant tous ses adversaires, Hercule, avec l'aide de Sotiris, son compagnon d'armes, va tenter de libérer le royaume de la tyrannie d’Amphitryon, arracher Hébé aux griffes de son frère, et prendre enfin sa vraie place, celle du plus grand héros que la Grèce ait jamais connu…

Avis : 
Vous qui espérez peut-être un jour faire du cinéma, remerciez Renny Harlin : le temps d'un film, sorte d'apothéose d'une carrière qui prend l'eau depuis maintenant pas mal d'années, il va se transformer en professeur de cinéma et réunir tout ce qu'il faut éviter à l'écran. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, voici La Légende d'Hercule, LE navet de ce début d'année, celui dont on se demande très sincèrement comment il a pu débarquer dans nos salles.


Harlin va donc regrouper tout ce qui peut se faire de pire : réalisation clipesque, avec overdose de ralentis et d'effets stupides, esthétique foireuse qui ferait passer 300 pour une oeuvre d'art, casting à la ramasse, avec en prime un acteur principal dont le talent et le charisme semblent avoir fondu à mesure que se développaient ses muscles, fautes de raccord, de montage et de continuité à la pelle, musique rappelant les cinématiques de jeux vidéos du passé, des effets spéciaux d'un autre temps (et en plus, en 3D !) et un scénario totalement à la ramasse, semblant régulièrement oublier ce qu'il s'est passé avant ou de quoi le film parle.

Un feu d'artifices de défauts autour d'un prétexte mythologique vite oublié, faisant d'Hercule un mélange du Maximus de Gladiator, du Achille de Troie, de Leonidas de 300, de Jésus et d'encore bien d'autres, dans une espèce de course à la médiocrité qui commence dès l'introduction et parvient à sans cesse faire pire, emportant absolument tout sur son passage. Il faut vraiment le voir pour le croire, et on se demande pourtant à la fin du film si on a vraiment vu défiler ce festival d'incompétence crasse...

Horriblement laid, incroyablement idiot, totalement raté à absolument tous les niveaux, La Légende d'Hercule confirme la mauvaise santé d'un genre qui multiplie les oeuvres médiocres depuis le début d'années (300 : la naissance d'un Empire, Pompéi), et nous fait presque attendre avec bienveillance la sortie d'Hercule avec Dwayne The Rock Johnson...

Note : 1/10


samedi 3 mai 2014

Infernal affairs


Titre : Infernal affairs (Mou gaan dou)
Réalisateur : Alan Mak, Andrew Lau
Acteurs : Andy Lau, Tony Leung Chiu-Wai, Anthony Wong
Date de sortie en France : 1er septembre 2004
Genre : policier, thriller

Synopsis : 
Il y a dix ans, Yan et Ming étaient les deux meilleurs élèves de l'école de police. Yan a été sélectionné en secret par ses supérieurs pour devenir un agent infiltré dans les Triades. Ming est devenu un officier respecté mais qui a voué sa cause au parrain de la mafia. Aujourd'hui, ils sont chargés de découvrir le traître qui se cache dans leur camp. Mais ce qu'il ne savent pas encore, c'est qu'ils vont se traquer eux-mêmes !

Avis : 
Premier film d'une trilogie, dont le remake américain, Les Infiltrés, réalisé par Martin Scorsese, a remporté 4 Oscars, Infernal affairs raconte donc l'histoire croisée de deux taupes, deux infiltrés dans les camps opposés, et qui finiront par devoir enquêter l'un sur l'autre, tout en gérant les soupçons naissant autour d'eux.


Grâce à une excellente séquence où l'on découvre les deux hommes dans leurs doubles-rôles respectifs dans la même affaire (Yan communiquant les faits et gestes des truands à son supérieur pendant que Ming renseigne le parrain sur les manoeuvres policières) jusqu'à ce que chaque camp se rende compte que quelqu'un transmet les informations, on est rapidement pris dans l'intrigue, qui montera ensuite crescendo grâce à un scénario remarquablement ficelé.

Même s'il est hélas assez compliqué d'être surpris si on a vu le remake de Scorsese, on appréciera la progression de l'histoire et des deux personnages principaux, parfaitement interprétés, tous deux assaillis par le doute, s'attachant à leurs ennemis d'origine (le passage où Yan assiste à la mort d'un policier puis d'un truand, avec une même émotion, en est l'exemple parfait) tout en souhaitant revenir à une vie normale. Chaque transaction des Triades devient dès lors l'occasion d'un vrai suspense, d'une véritable intensité où chacun peut être découvert.

Porté par d'excellents acteurs, Infernal affairs est donc un très bon thriller policier, bénéficiant d'un scénario solide bien qu'assez prévisible. Un film passionnant dont je ne regrette finalement que la réalisation, souvent en-dessous du reste, très "hong-kongaise" et très stylisée, usant et abusant d'effets inutiles juste pour en abuser, ce qui est parfois fatiguant.

Note : 8/10


vendredi 2 mai 2014

Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban


Titre : Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (Harry Potter and the prisoner of Azkaban)
Réalisateur : Alfonso Cuarón
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 2 juin 2004
Genre : aventures, fantastique

Synopsis : 
Sirius Black, un dangereux sorcier criminel, s'échappe de la sombre prison d'Azkaban avec un seul et unique but : retrouver Harry Potter, en troisième année à l'école de Poudlard. Selon la légende, Black aurait jadis livré les parents du jeune sorcier à leur assassin, Lord Voldemort, et serait maintenant déterminé à tuer Harry...

Avis : 
Troisième volet de la saga, et premier changement de réalisateur puisqu'Alfonso Cuarón (Les Fils de l'Homme, Gravity) succède ici à Chris Columbus. L'occasion d'ancrer encore un peu plus la série dans une relative noirceur, pour un épisode qui marque le véritable début de l'histoire entre Harry Potter et Voldemort, mettant en place plusieurs des éléments scénaristiques importants de la suite des aventures du sorcier.


Nous rencontrerons ainsi plusieurs protagonistes importants, tels que Sirius Black (Gary Oldman) ou Peter Pettigrow, de nouvelles créatures magiques (Buck l'hippogriffe, l'épouvantard) dont l'une restera parmi les plus belles créations de la saga (les terrifiants Détraqueurs), de nouveaux sortilèges (le Patronus)... La toile de fond se met en place, bénéficiant en plus de l'histoire qui gagne en maturité, et qui est parfaitement mise en image par le talent de Cuarón.

Des Détraqueurs qui aspirent l'âme de leur victime, un loup-garou qui ne peut se contrôler, un traître meurtrier, une horrible prison... Le Prisonnier d'Azkaban nous plonge par moments dans une ambiance presque horrifique, atténuée par une seconde partie très ludique jouant avec les paradoxes temporels de façon très plaisante. Etrangement, on ressent en tout cas bien plus que dans les premiers volets la menace de Voldemort, alors qu'il n'apparaît pas ici, en donnant plus de consistance à ses fidèles et au côté sombre de la Magie.

Malgré quelques défauts, comme cet insupportable scène du Magicobus ou quelques effets spéciaux vieillissants, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban est l'un des épisodes les plus réussis de la saga. Un épisode pilier, qui lance définitivement l'histoire du jeune sorcier en mettant en place de nombreuses thématiques qui seront développées dans les films suivants, et où l'on retrouve en plus avec un infini plaisir Gary Oldman.

Note : 8,5/10