lundi 30 décembre 2013

Le Grand méchant loup


Titre : Le Grand méchant loup
Réalisateur : Nicolas Charlet, Bruno Lavaine
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Kad Merad, Fred Testot
Date de sortie en France : 10 juillet 2013
Genre : comédie

Synopsis : 
Il était une fois trois frères qui vivaient heureux. Du moins le pensaient-ils. Un jour leur maman eut un accident. Alors Henri, Philippe et Louis se mirent à se questionner sur le sens de leur vie. Une grande vague de doutes pour ces quarantenaires versaillais sans histoire, qui suffit à leur faire entrouvrir la porte à l'inédit, à l'interdit, à l'aventure... au Grand Méchant Loup !

Avis : 
Remake du film québecois Les 3 p'tits cochons, Le Grand méchant loup est une adaptation très libre du célèbre conte traditionnel. Dans le rôle des trois petits cochons, trois frères, Henri (Fred Testot) et sa maison de paille, Philippe (Benoït Poelvoorde) et sa maison de bois, et Louis, le plus âgé, et sa maison de briques. Dans celui du grand méchant loup, la crise de la quarantaine et la femme, incarnant la tentation de l'infidélité.


Dans cette comédie pas très fine, la principale attraction est évidemment Poelvoorde, dans un rôle rappelant par moments celui qu'il avait dans Podium, entre séduction et lâcheté. Souvent hilarant, l'acteur belge n'est concurrencé que par Fred Testot, lui aussi très drôle mais également plus attachant, un peu plus présenté en victimes que son compère. En revanche, Merad est une nouvelle fois décevant, se contentant de nous ressortir la même interprétation passe-partout dont il est coutumier...

Si l'on s'amuse régulièrement devant le film, on l'oublie néanmoins assez vite, les gags étant assez classiques, tout comme le déroulement de l'histoire. On pourra même y trouver quelques éléments gênants, comme la description générale des femmes, réduites au rang de bobonne dans la cuisine ou de chaudasse uniquement bonne à baiser et à détourner l'homme vertueux du droit chemin.

Bref, Le Grand méchant loup rejoint la longue liste de comédies françaises pas désagréables, mais aussi facultatives que vite oubliées malgré un Poelvoorde et un Testot en grande forme.

Note : 5,5/10


samedi 28 décembre 2013

Carrie, la vengeance


Titre : Carrie, la vengeance (Carrie)
Réalisateur : Kimberly Peirce
Acteurs : Chloe Moretz, Julianne Moore, Judy Greer
Date de sortie en France :  4 décembre 2013
Genre : horreur, drame

Synopsis : 
Timide et surprotégée par sa mère très pieuse, Carrie est une lycéenne rejetée par ses camarades. Le soir du bal de fin d’année, elle subit une sale blague de trop. Carrie déchaîne alors de terrifiants pouvoirs surnaturels auxquels personne n’échappera…

Avis : 
  Après Carrie au bal du Diable, après Carrie 2 : la haine, après un téléfilm en 2002, la jeune adolescente créée par Stephen King revient une nouvelle fois pour ce Carrie, la vengeance (la stupidité du titre français du De Palma était compliquée à dépasser, mais saluons quand même l'effort) destiné à être une nouvelle adaptation du roman plutôt qu'un remake du film de 1976. 


Malgré la promesse intéressante de transposer l'histoire à l'époque contemporaine (le film de Brian De Palma commençant quand même à subir le poids des années au niveau visuel), cette nouvelle Carrie ne va hélas jamais s'éloigner du décalque très sage de son modèle, n'évoquant par exemple le cyber-harcèlement que très légèrement (en faisant notamment penser à une scène de Carrie 2) et peinant à retranscrire l'innocence de la jeune souffre-douleur. 

En fait, on attend très vite la fameuse scène du bal, pour laquelle Kimberly Peirce a le bon goût de ne pas recopier les procédés de De Palma : pas de split-screen donc (mais une scène repassée trois fois de suite, selon un angle différent, façon retransmission sportive), pour une réalisation plus sobre qui fait la part belle à la vengeance de Carrie, aussi radicale qu'encline au pardon, terrassant certains de ses ennemis de façon cruelle et spectaculaire tout en épargnant ceux qui l'ont protégée. Dommage quand même que Chloe Moretz (Kick Ass & Kick Ass 2) joue de façon si outrée, de même que Julianne Moore, qui fait ce qu'elle peut avec un personnage caricatural et grotesque.

Bref, Carrie, la vengeance est à des années-lumières des adaptations précédentes du Carrie de Stephen King. Trop sage, trop scolaire, le film de Kim Peirce se contente de livrer les recettes faciles du genre et ne fait qu'effleurer son sujet, tout en gâchant le talent de ses deux interprètes principales. Et si l'on s'amusera un peu lors de la partie du bal, tout cela reste très décevant et très moyen...

Note : 3/10


jeudi 26 décembre 2013

Machete kills


Titre : Machete kills
Réalisateur : Robert Rodriguez
Acteurs : Danny Trejo, Mel Gibson, Michelle Rodriguez
Date de sortie en France : 2 octobre 2013
Genre : action

Synopsis : 
Le président des Etats-Unis confie une mission suicide à Machete : sauver le pays d'un redoutable chef de cartel mexicain, qui menace d'envoyer un missile nucléaire sur le sol américain.

Avis : 
Les derniers films de Robert Rodriguez, c'est un peu l'équivalent cinématographique d'un ami pétomane ou enclin à vous assassiner d'un lapidaire "dans ton cul" quand, baissant votre garde, vous oubliez qu'il ne faut jamais débuter une question par "où" en sa présence. C'est gras et stupide, mais c'est assez amusant au début. Puis de moins en moins, jusqu'à devenir franchement lourd, indigeste, jusqu'à même provoquer une certaine honte à l'idée d'être surpris avec. Et si cela arrache parfois un sourire, au détour d'un timing impeccable ou d'une situation improbable, il faut bien le dire : on en a marre.


Car après le projet Grindhouse avec Tarantino, Rodriguez n'a pas su s'arrêter. Sa fausse bande-annonce de Machete a fait un carton ? Il en fait un film, qui ne remplira jamais les promesses entrevues, se limitant à un film sympathique mais qu'on ne verra pas une seconde fois. Plein de bonnes idées, le réalisateur annonçait de façon amusante deux suites à la fin du film. Seul problème, ce qui n'était qu'un clin d'oeil sympathique au cinéma d'exploitation est devenu un film. Et on tremble d'avance à l'idée de voir la bande-annonce de Machete kills again...in space ! se transformer en véritable film. 

Car avec Machete kills, Rodriguez est déjà proche du fond. Entre médiocrité et opportunisme, il se contente d'aligner les scènes faussement anthologiques mettant en scène un Danny Trejo plus pachydermique que jamais (on le préférera largement dans les publicités Old el paso) au milieu de guest-stars sentant déjà le réchauffé : si Mel Gibson amuse un peu la galerie, Amber Heard, Lady Gaga, Cuba Gooding Jr., Charlie Sheen, Antonio Banderas et les autres ne servent à rien et ancrent un peu plus le film dans le néant. 

Rodriguez a beau se démener, tenter d'insuffler de l'énergie à son oeuvre en multipliant les rebondissements, en coupant le plus possible dans son scénario prétexte, rien n'y fait : Machete kills lasse très rapidement, et chaque tentative ressemble au dernier spasme d'agonie d'un animal mourant. Rarement drôle, chiant, lourd, indigeste et prétentieux, il ne réussit finalement à rendre hommage au cinéma grindhouse que par sa capacité à creuser toujours plus dans la médiocrité et par un opportunisme crétin à toute épreuve, ce qui est en soi presque une performance remarquable...

Note : 2,5/10


mardi 24 décembre 2013

Heimat : Chronique d'un rêve - L'Exode


Titre : Heimat : chronique d'un rêve - l'exode (Die andere Heimat - Chronik einer Sehnsucht)
Réalisateur : Edgar Reitz
Acteurs : Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt
Date de sortie en France : 23 octobre 2013
Genre : drame, historique

Synopsis : 
1842-1844, L’histoire de la famille Simon. Johann le père forgeron, Margret la mère, Lena la fille ainée, Gustav et Jakob les fils, Jettchen et Florinchen leurs futures épouses. Les coups du destin risquent de détruire cette famille mais c’est une histoire de courage et de foi en l’avenir. 

Avis : 
Composé de deux volets (Chronique d'un rêve / L'Exode), Die andere Heimat constitue une préquelle à la mini-série Heimat. Se déroulant dans la même ville de Schabbach plusieurs décennies avant la mini-série, le film de Edgar Reitz raconte donc l'histoire de la famille Simon, et plus particulièrement de Jakob, jeune homme plus attiré par les livres que par le travail physique et qui rêve de fuir la misère en migrant au Brésil. Hélas, il va être confronté à plusieurs épreuves qui l'en empêcheront.


Les deux parties du film sont assez différentes : plus poétique, plus mélancolique, la première partie insiste donc sur le sentiment de différence de Jakob, sur les difficultés de ses rapports avec son père, mais aussi sur son amour naissant avec Jettchen ; la seconde, plus dramatique, voit arriver les pires conséquences de la misère, avec les décès des jeunes enfants, avec la maladie...et donc la volonté de s'exiler. Le pauvre Jakob voit ainsi chacun de ses rêves partir en fumée, dans une seconde partie traitée avec beaucoup de pudeur.

Si je préfère la première partie, ce drame historique réussit à passionner pendant presque 4 heures, grâce à une réalisation superbe, dont le noir et blanc est parfois ponctué d'objets ou éléments du décor qui apparaissent en couleur : le drapeau allemand, le champ de lin bleu. Les acteurs sont également extrêmement bons, Jan Schneider en tête, donnant une récit une intensité et une puissance remarquable malgré un rythme souvent très lent.

Bref, Heimat est un excellent film, notamment dans sa première partie (Chronique d'un rêve) souvent poétique ; un drame historique souvent très cruel, très froid, qui bouleverse vraiment.

Note : 8/10


lundi 23 décembre 2013

Le Monde perdu : Jurassic Park


Titre : Le Monde perdu : Jurassic Park (The Lost World : Jurassic Park)
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Jeff Goldblum, Julianne Moore, Pete Postlethwaite
Date de sortie en France : 22 octobre 1997
Genre : aventures, fantastique

Synopsis : 
Quatre ans après le terrible fiasco de son Jurassic Park, le milliardaire John Hammond rappelle le Dr Ian Malcolm pour l'informer de son nouveau projet. Sur une île déserte, voisine du parc, vivent en liberté des centaines de dinosaures de toutes tailles et de toutes espèces. Ce sont des descendants des animaux clônes en laboratoire. D'abord réticent, Ian se décide à rejoindre le docteur quand il apprend que sa fiancée fait partie de l'expédition scientifique. Il ignore qu'une autre expédition qui n'a pas les mêmes buts est également en route. 

Avis : 
4 ans après le succès de Jurassic Park, et après avoir entre-temps réalisé La Liste de Schindler, Steven Spielberg revient donner vie à ses dinosaures avec Le Monde perdu, suite du premier volet et adaptation du roman éponyme de Michael Crichton. Cette fois, les professeurs Grant (Sam Neill) et Sattler (Laura Dern) sont absents, laissant Jeff Goldblum endosser le rôle principal dans la peau de Ian Malcolm, aux côtés de Julianne Moore (Hannibal, The Big Lebowski), de Pete Postlethwaite (Usual suspects, The Town) et de Vince Vaughn (Serial noceurs).


S'il faisait parfaitement patienter le spectateur avant de lui révéler ses créatures dans Jurassic Park, Spielberg va cette fois nous présenter une nouvelle espèce (le Procompsognathus) dès l'introduction, et va multiplier le nombre de dinosaures - et le nombre d'espèces - et peupler cette nouvelle île d'un véritable écosystème : Pachycéphalosaures, Parasaurolophus et autres Stégosaures rejoignent donc les Tyrannosaures et Vélociraptors stars du premier opus. Une surenchère que l'on va retrouve dans le nombre des victimes...et dans leur façon de mourir.

Car Spielberg va en fait nous livrer une immense série B totalement décomplexée, avec un humour très présent, autant dans les répliques de Ian Malcolm ou les éléments plus subtils (le Tyrannosaure passant la douane ou mettant en déroute un véhicule de la fourrière) que dans l'aspect cartoonesque de certains passages. A ce titre, le célèbre passage du Tyrannosaure dans San Diego, clin d'oeil évident à King Kong ou au Monde Perdu de Conan Doyle et son adaptation par Harry O. Hoyt, en est l'illustration parfaite, pourchassant des femmes hurlant de peur en gros plan et dévorant le scénariste David Koepp dans un cri de douleur improbable.

Doté d'effets spéciaux toujours aussi parfaits, Le Monde perdu est donc une aventure de science-fiction très réussie, où Spielberg, bien conscient des attentes du public, joue la carte de la surenchère et de l'humour, quitte à en faire un peu trop et à s'éloigner de l'ambiance horrifique du roman éponyme de Michael Crichton. Sans doute le meilleur film de dinosaures après Jurassic Park !

Note : 8,5/10


dimanche 22 décembre 2013

La Maison à la tourelle


Titre : La Maison à la tourelle (Dom s bashenkoy)
Réalisateur : Eva Neymann
Acteurs : Dmitriy Kobetskoy, Katerina Golubeva, Mikhail Veksler
Date de sortie en France : 20 novembre 2013
Genre : drame

Synopsis : 
Hiver 1944. Une mère et son fils de huit ans traversent l’Union Soviétique à bord d’un train pour rejoindre leur famille. Au cours du voyage, la mère tombe gravement malade et doit être hospitalisée d’urgence. L’enfant se retrouve alors livré à lui-même dans une ville inconnue et rapidement confronté au règne de la misère et l’indifférence.

Avis : 
 C'est une maison à moitié recouverte de neige, dont on devine à peine la misère. Dehors, une enfant joue dans la cour, prétend boire du thé, ignore les appels d'une femme vendant du poisson dans la rue et observe les allers et retour d'un jeune garçon qu'elle ne connait pas. Ce jeune garçon, dont on n'apprendra jamais le prénom, traversera en effet plusieurs fois une ville qui lui est inconnue, à la recherche de sa mère, malade et emportée à l'hôpital, puis à la recherche du bureau de poste pour envoyer un télégramme, puis enfin vers la gare pour continuer son périple.


Face au froid, à la faim, à la misère, mais surtout à l'indifférence des adultes qu'il croise et qui ne l'aident qu'à contrecoeur ou par intérêt, ce gamin ne se plaindra jamais, ne semblera jamais faiblir ni perdre espoir, même confronté à cette famille qui n'hésite pas à se servir de lui pour obtenir une place dans le train et à lui prendre sans hésitation le peu qu'il a. La Maison à la tourelle prend ainsi des allures de conte, racontant son histoire à hauteur d'enfant, et réunissant des personnages assez classiques (la mère mourante, la "belle-mère", les orphelins, les vétérans de guerre...).

Dans un noir et blanc et un rythme qui évoquent par moments les films de Bela Tarr, le film fascine pendant sa première partie d'une formidable simplicité, qui dépeint un quotidien particulièrement triste et mélancolique. La seconde partie, plus classique, convainc un peu moins, bien moins hypnotique, bien moins envoutante visuellement. La Maison à la tourelle n'en est pas moins un très joli film, étrangement rafraichissant malgré un sujet très dur.

Note : 7/10


vendredi 20 décembre 2013

Le Hobbit : la Désolation de Smaug


Titre : Le Hobbit : la Désolation de Smaug
Réalisateur : Peter Jackson
Acteurs : Martin Freeman, Ian McKellen, Orlando Bloom
Date de sortie en France : 11 décembre 2013
Genre : aventures, fantasy

Synopsis : 
Bilbon Sacquet poursuit son périple destiné à reconquérir le Royaume Perdu d'Erebor, en compagnie du magicien Gandalf, et de Thorïn Écu de Chêne, à la tête de la Compagnie des treize Nains...

Avis : 
Après Un voyage inattendu, qui avait su combler les attentes autant que confirmé les craintes, voici donc le deuxième volet de la saga de Peter Jackson consacrée aux aventures de Bilbon Sacquet et des Nains, mais aussi à la renaissance de Sauron. Deux aventures imbriquées, pour un film dépassant donc largement le cadre du simple roman "Bilbo le Hobbit" de J.R.R. Tolkien (on le savait déjà bien avant la sortie du premier volet, mais cela semble pourtant toujours en surprendre certains).


Comme pour Un voyage inattendu, l'adaptation suit la même structure que le livre, faite principalement d'une suite de mésaventures : la rencontre avec Béorn, le passage dans la Forêt Noire et enfin l'arrivée à Erebor, pour l'un des grands moments du roman, la rencontre entre Bilbon et le dragon Smaug... Jackson conserve la légèreté de certaines péripéties, comme la descente du fleuve dans les tonneaux, mais insiste également sur l'aspect plus sérieux de la quête de Gandalf à Dol Guldur à la recherche du Nécromancien. Une quête qui semble presque accessoire dans le film, ne s'intégrant pas parfaitement au récit même si l'ombre de Sauron a une influence directe sur l'Anneau et donc sur le comportement de Bilbon.

Accessoire, tout comme les nouveaux personnages secondaires introduits dans cette suite : Azog, l'antagoniste principal du premier volet, est relégué au rang des figurants, au profit d'un autre orque, Bolg, qui est finalement tout aussi anecdotique. Béorn est à peine présenté, et on sent que Jackson et ses scénaristes sont simplement intéressés par l'humain Bard et les elfes Tauriel (interprétée par Evangeline Lost, les disparus / Real steel Lilly, apportant une touche de féminité à cette histoire de mâles) et le bien connu Legolas. Et si Peter Jackson semble enfin s'éloigner un peu du carcan de sa trilogie Seigneur des anneaux, réutilisant moins les mêmes plans et les mêmes musiques, certains décors semblent avoir fait l'objet de moins d'attention que pour les 4 volets précédents.


Tout cela donne en fait l'impression d'un scénario particulièrement décousu. Même la transition entre les deux épisodes est assez brutale, comme s'il manquait une demi-heure entre Un voyage inattendu et La Désolation de Smaug (je n'ai pas vu la version longue de la première partie), et que le final de ce second volet s'étire horriblement, Jackson laissant de nouveau libre cours à son goût pour la démesure un peu puérile et épuisante. Il reste ainsi le sentiment d'être encore dans l'introduction du Hobbit, où l'on ne voit que la mise en place des différents personnages et des différentes intrigues pour un Histoire d'un aller et retour qui s'annonce, au regard des événements de la fin du roman de Tolkien, particulièrement spectaculaire.

Note : 6,5/10

lundi 16 décembre 2013

Hunger Games : l'embrasement


Titre : Hunger Games : l'embrasement (The Hunger Games - Catching Fire)
Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth
Date de sortie en France : 27 novembre 2013
Genre : fantastique, action

Synopsis : 
Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…

Avis : 
Après un premier volet très moyen, la saga Hunger Games revient...et reprend exactement les mêmes ingrédients : une première partie doucement cynique, et une seconde partie plus portée sur l'action. Cette fois, Katniss et Peeta ne sont plus de simples candidats devant séduire des sponsors avant leur entrée dans les Hunger Games : en tant que vainqueurs de l'édition précédente, ils doivent néanmoins continuer à donner le change, à jouer le jeu des médias, à se fondre dans le moule destiné à promouvoir le Capitole. Mais rapidement, le caractère insoumis de la jeune femme va déranger cette mécanique bien huilée, et entraîner dans son sillage les prémices d'une révolution...


Globalement, on retrouve donc cette même hypocrisie constante, ce même règne du paraître et cette même propagande que l'on retrouvait dans la première partie du premier volet. A ceci près que, cette fois, les dirigeants de Panem et leurs conseillers semblent vouloir battre des records d'idiotie, ou souhaiter voir effectivement démarrer une guerre : prenant les pires décisions possibles (renvoyer les ancients vainqueurs aux Hunger Games, sérieusement ?), incapables de gérer le moindre écart, le Président Snow et son encourage font tout pour que ça pète.

Hélas, nous ne verrons que les premières étincelles de cette révolte, très cinématographique, dont on n'aura rapidement, comme Katniss, que des nouvelles rapportées. Car le film nous replonge dans le Hunger Game pour sa seconde partie, toujours aussi loupée. Vaguement incohérente (les organisateurs espèrent faire survivre la jeune rebelle, mais lui envoient tous les dangers dans la tronche), elle fait de nouveau la part belle aux ficelles scénaristiques, aux bons sentiments, aux personnages secondaires inexistants et à la violence édulcorée. 

Hunger Games : l'embrasement suit donc parfaitement les rails mis en place par le premier volet, reprenant la même structure en l'adaptant à peine à de nouvelles thématiques bien trop effleurées. Au-delà d'une symbolique simpliste et parfois envahissante (le geais moqueur, la robe qui se transforme), le film ne va jamais bien loin dans ce qu'il entend critiquer, mais donne l'impression que ça va, enfin, se décanter...après la dernière image, qui donnerait presque envie de voir la suite, ne serait-ce que pour savoir si Jennifer Lawrence va toujours en faire des tonnes quand il s'agit de pleurer...

Note : 5/10


samedi 14 décembre 2013

Inside Llewyn Davis


Titre : Inside Llewyn Davis
Réalisateur : Ethan & Joel Coen
Acteurs : Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake
Date de sortie en France : 6 novembre 2013
Genre : drame, musical

Synopsis : 
Inside Llewyn Davis raconte une semaine de la vie d'un jeune chanteur de folk dans l'univers musical de Greenwich Village en 1961. Llewyn Davis est à la croisée des chemins. Alors qu'un hiver rigoureux sévit sur New York, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu'il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l'aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n'importe quel petit boulot. Des cafés du Village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu'à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d'où il vient.

Avis : 
Nouveau film des frères Coen, Inside Llewyn Davis offre une tranche de vie d'un jeune chanteur dans le New York des années '60. A l'image de Frances Ha (mais en bien moins énergique), nous suivons donc un artiste vivant au jour le jour, se débrouillant comme il peut, squattant sur les canapés de ses connaissances et tentant vainement de vivre de sa musique. Bref, le Grand Prix du Jury du 66ème festival de Cannes nous plonge dans la banalité remarquable du parcours de Llewyn Davis.


Un seul problème, mais il est de taille : on s'en fout un peu. Oscar Isaac (Drive, Robin des bois) est attachant, sa musique sympathique, mais il faut bien avouer qu'on s'intéresse beaucoup plus aux autres personnages, de ce magnifique chat roux à la formidable Carey Mulligan (Drive, Gatsby le magnifique), en passant par un John Goodman qui vole la vedette à tout le monde le temps d'une trop courte apparition.

Inside Llewyn Davis correspond en fait à l'idée que je me fais la musique folk, et que l'on retrouve dans le film : une histoire plutôt banale, sans véritable temps fort, qui transporte doucement le spectateur du début à son final, avec un refrain consistant ici à la faculté qu'a l'artiste de trouver un canapé sur lequel passer la nuit. Ainsi, les diverses péripéties ne débouchent sur rien, ni les opportunités musicales de Llewyn Davis, ni la grossesse de Carey Mulligan. Tout cela est suspendu, le film terminant comme il a commencé, au milieu du quotidien sans relief du musicien, comme pour démontrer l'absence totale d'évolution, cette boucle perpétuelle que constituent sa vie et sa carrière.

Bref, pour la première fois, j'ai été déçu par un film des frères Coen. S'il ne manque pas d'intérêt, son aspect très linéaire, sans aucun moment fort, m'a régulièrement ennuyé, contrairement à un Frances Ha bien plus énergique, qu'on lui préfèrera largement.

Note : 6,5/10






vendredi 13 décembre 2013

Quai d'Orsay


Titre : Quai d'Orsay
Réalisateur : Bertrand Tavernier
Acteurs : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup
Date de sortie en France : 6 novembre 2013
Genre : comédie

Synopsis : 
 Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares...

Avis : 
 Adapté de la bande dessinée éponyme de Christophe Blain et Abel Lanzac, Quai d'Orsay est la première comédie réalisée par Bertrand Tavernier. Il y met en scène Thierry Lhermitte dans le rôle de Alexandre Taillard de Vorms, ministre des affaires étrangères vouant un culte au philosophe Héraclite, aux stabylos jaunes et bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds par les super-puissances internationales, qu'elles soient américaines, allemandes ou autres.


On sent que Thierry Lhermitte s'amuse comme un fou à interpréter ce personnage haut en couleurs, tout en exagérations, déclenchant une tempête à chaque fois qu'il ouvre une porte ou se lançant dans des envolées lyriques surréalistes sur les sujets les plus étonnants. L'acteur et le personnage sont l'élément phare du film, concentrant tout son aspect comique et légèrement piquant, le fonctionnement du ministère étant décrit comme particulièrement chaotique, avec son personnel à la compétence régulièrement remise en cause.

Il en arrive malheureusement à vampiriser un peu ses camarades : si Raphaël Personnaz (le Marius de Daniel Auteuil) reste le personnage principal du film, avec ce fil rouge du discours à l'ONU, il est un peu transparent face à Lhermitte, bien qu'un peu plus consistant que les autres personnages du film, souvent limités à un gag ou un élément récurrent. Résultat, le film durant près de deux heures, on en vient à se lasser un peu et s'amuser un peu moins.

Quai d'Orsay reste néanmoins une comédie très réussie, souvent très drôle, grâce à un Thierry Lhermitte extraordinaire dans le rôle du ministre. Ajoutez à cela une pointe de cynisme et vous obtenez une des oeuvres les plus réjouissantes du cinéma français de cette année !

Note : 7,5/10

mercredi 11 décembre 2013

L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet


Titre : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet (The Young and Prodigious T.S. Spivet)
Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet
Acteurs : Helena Bonham Carter, Judy Davis, Callum Keith Rennie
Date de sortie en France : 16 octobre 2013
Genre : aventures, drame

Synopsis : 
T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa soeur Gracie et son frère Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les Etats-Unis sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans et qu'il porte un bien lourd secret…

Avis : 
  Adapté du roman éponyme de Reif Larsen, le nouveau film de Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain) raconte donc les histoires de T.S. Spivet, jeune surdoué vivant dans une trou perdu au fin fond des Etats-Unis, avec un père accordant plus de mérite à la débrouillardise et au courage qu'aux capacités intellectuelles. Etranger dans sa propre maison, notamment depuis la mort accidentelle de son frère jumeau, il décide de rejoindre par ses propres moyens Washington pour recevoir la précieuse récompense qu'une de ses inventions lui a permis de gagner.


T.S. Spivet met en images cette aventure initiatique, riche en rencontres enrichissantes, où le jeune garçon apprend à se débrouiller seul, arrêtant un train pour se glisser clandestinement dedans, échappant à des policiers, et traversant ainsi la moitié du pays, bien aidé également par de bon samaritains, avant d'arriver à Washington où, dans un premier temps, personne ne pense qu'il est effectivement le responsable de l'invention historique.

Là, il se rendra compte du besoin d'avoir sa famille près de soi, utilisé comme un faire-valoir pour s'attirer les projecteurs. Le tout reste extrêmement gentillet, le jeune garçon ne rencontrant aucun véritable obstacle, parvenant même à terminer tranquillement son voyage malgré une blessure. Seul le passage sur le plateau de télévision finira par avoir momentanément raison de la candeur de l'ensemble. Bien sûr, toute cette innocence n'est pas nécessairement un défaut, et peut même apporter une certaine bouffée d'air frais...

Bénéficiant par ailleurs d'une très jolie 3D, avec quelques effets de jaillissements bien pensés, L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est donc un joli film, plutôt gentillet. S'il plaira sans doute aux plus jeunes, les adultes risquent quant à eux de s'ennuyer par moments devant une oeuvre très linéaire et manquant de relief.

Note : 6,5/10


mardi 10 décembre 2013

Thor : le Monde des ténèbres


Titre : Thor : le Monde des ténèbres (Thor: The Dark World)
Réalisateur : Alan Taylor
Acteurs : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Tom Hiddleston
Date de sortie en France : 30 octobre 2013
Genre : action, super-héros

Synopsis : 
Thor se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.

Avis : 
Deuxième film de la Vague 2 des films consacrés aux Avengers, après Iron man 3 et avant Captain America : le soldat de l'hiver et Les Gardiens de la galaxie, ce second volet des aventures de Thor avait le double challenge de faire oublier un premier épisode très moyen, mais aussi de redresser un peu la barre après un Iron man 3 en perte de vitesse. Pour l'occasion, c'est Alan Taylor, principalement connu pour avoir mis en scène des épisodes de séries (de Oz à Game of thrones) et prochainement Terminator 5, qui succède à Kenneth Branagh derrière la caméra.


Prenant place quelques mois après les évènements de Avengers, Thor : le monde des ténèbres fait apparaître une nouvelle menace sur l'univers avec Malekith, un Elfe Noir de Svartalfheim. L'occasion de nous offrir quelques jolies scènes de batailles empruntant à l'heroic-fantasy, pour une introduction plutôt réussie. Hélas, à l'image d'Avengers, le film va rapidement se concentrer sur une intrigue peu passionnante, destinée à nous mener, entre deux scènes d'action, jusqu'à un final trop rapidement expédié.

Sans surprise, on se contentera donc des scènes d'action, plutôt réussies, et de personnages relativement attachant, Loki en tête. On retiendra notamment une étonnante séquence de bataille faisant jongler Thor et son adversaire entre plusieurs dimensions, apportant un peu de fantaisie dans un film restant hélas bien trop sage, même lorsqu'il décide de nous en mettre plein la vue.

Si on ne s'ennuie pas, Thor : le monde des ténèbres remplissant parfaitement son office de blockbuster bête et rythmé, on reste dubitatif devant ce nouveau film moyen dans la saga cinématographique des Avengers. Après un Iron man 3 moyen, la seconde vague de films destinée à nous amener vers Avengers 2 ne décolle donc toujours pas, laissant même planer un certain goût de ringardise au détour des scènes cachées en milieu et en fin de générique...

Note : 4,5/10



 

samedi 7 décembre 2013

En solitaire


Titre : En solitaire
Réalisateur : Christophe Offenstein
Acteurs : François Cluzet, Virginie Efira, Guillaume Canet
Date de sortie en France : 6 novembre 2013
Genre : drame, sportif

Synopsis :  

Yann Kermadec voit son rêve se réaliser quand il remplace au pied levé, son ami Franck Drevil, au départ du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche volonté de gagner, alors qu'il est en pleine course, la découverte à son bord d'un jeune passager va tout remettre en cause.

Avis : 
 En solitaire est l'exemple parfait du film parasité par la volonté d'apporter une pointe d'originalité à une histoire qui aurait pu être bien plus forte sans cela. En sortant du film, on a ainsi cette impression de passer à côté d'une oeuvre qui aurait pu être formidable, nous prendre aux tripes et nous émerveiller, et on se prend à imaginer ce qu'aurait donné le film s'il s'était contenté de suivre le tour du monde en solitaire de François Cluzet, acteur idéal pour ce genre de rôle. Hélas, il y a ce passager clandestin.


A l'image du personnage interprété par François Cluzet (11.6, Intouchables), les scénaristes semblent ne pas savoir quoi faire de ce personnage secondaire. Alors on le relègue d'abord au fond de la cabine, on envisage de le débarquer aussi vite que possible...A vrai dire, on aurait même aimé qu'il soit envoyé par dessus bord, puisqu'il n'amène pas grand chose. Oh, bien entendu, il va y avoir une évolution dans les relations entre les deux personnages, Cluzet s'adoucissant peu à peu avant un horrible happy-end, mais le tout sonne quand même particulièrement creux.

L'aspect navigation s'efface ainsi peu à peu face à un drame bien trop convenu, qui oublie même de développer certaines pistes qu'il fait naître (le manque de nourriture passe rapidement à la trappe, tout comme la maladie de Mano Ixa). On essaye bien de donner un peu de souffle à tout ça avec quelques péripéties pendant la course ou chez les proches de Yann Kermadec, mais rien à faire, malgré quelques sublimes séquences de navigation, la sauce ne prend que rarement.

On aurait donc préféré que ce En solitaire se fasse...en solitaire. Car en s'encombrant de cette histoire de garçon clandestin, le film de Christophe Offenstein est peu à peu tiré vers le bas, empoisonnant la qualité des scènes de navigation et amoindrissant l'impact de certains passages. Dommage, d'autant que Cluzet est comme souvent impressionnant...

Note : 5/10


mercredi 4 décembre 2013

American nightmare


Titre : American nightmare (The Purge)
Réalisateur : James DeMonaco
Acteurs : Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder
Date de sortie en France : 7 août 2013
Genre : thriller

Synopsis : 
Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.

Avis : 
 Voilà un film qui disposait d'un synopsis très prometteur, avec la possibilité d'une vraie métaphore sur la société actuelle et des dérives sécuritaires, notamment aux Etats-Unis. Imaginez donc si, le temps d'une soirée, vous pouviez vous livrer à tous les excès imaginables, en toute impunité : y participeriez-vous, ou préféreriez-vous vous barricader chez vous, laissant toute cette violence aux autres, sans intervenir ?


Un point de départ qui va hélas être rapidement balayé : de la fameuse "purge", nous ne verrons finalement pas grand chose puisqu'on ne suivra le destin que d'une seule famille, assiégée à cause de la bêtise d'un petit garçon. Plutôt qu'un thriller, nous allons dès lors retrouver une quelconque série B vaguement horrifique, où l'unique enjeu sera de savoir si les agresseurs parviendront à entrer dans la maison et à en tuer les habitants. Rien de bien palpitant donc...

On se contente donc d'attendre le moment inévitable où la famille sera confrontée physiquement aux meurtriers, le temps d'admirer quelques ficelles scénaristiques : l'appareil qu'utilise le gamin pour se déplacer dans la maison devient soudainement silencieux, et la demeure, pourtant conçue pour résister à tous les assauts, n'est finalement pas plus solide que la maison de paille du petit cochon du conte. L'attaque finale n'est quant à elle bien beaucoup plus passionnante, tentant maladroitement de jouer sur l'ironie, sans réellement y parvenir.

Beaucoup de promesses déçues donc avec cet American nightmare, qui derrière un synopsis alléchant cache finalement un film de genre banal et bancal. On se met à rêver de ce qu'un réalisateur plus subtil aurait pu tirer d'un sujet similaire...

Note : 2,5/10


 

lundi 2 décembre 2013

La Stratégie Ender


Titre : La Stratégie Ender (Ender's Game)
Réalisateur : Gavin Hood
Acteurs : Asa Butterfield, Harrison Ford, Ben Kingsley
Date de sortie en France : 6 novembre 2013
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin, un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite. A l’académie, Ender apprend rapidement à maîtriser des manoeuvres militaires de plus en plus difficiles où son sens de la stratégie fait merveille. Graff ne tarde pas à le considérer comme le meilleur élément et le plus grand espoir de l’humanité. 

Avis : 
La Stratégie Ender est à l'origine un roman de l'écrivain américain Orson Scott Card, et publié en 1985. Lauréat des prix Nebula en 1985 et Hugo en 1986, il est le premier volet du Cycle d'Ender, actuellement composé de 6 romans (La Stratégie Ender, La Voix des morts, Xénocide, Les Enfants de l'esprit, A war of gifts et Ender : l'exil), auxquels s'ajoutent la Saga de l'ombre, celle de La Première Guerre formique (et bientôt la Seconde) et plusieurs nouvelles. Régulièrement approché pour une adaptation au cinéma, Orson Scott Card avait toujours refusé de céder les droits, en raison de différends artistiques. Après un premier projet avorté, qui aurait vu Wolfgang Petersen à la réalisation, la machine se met en marche en 2009, avec Gavin Hood (Mon nom est Tsotsi, X-Men Origins : Wolverine) en tant que scénariste et réalisateur.

Le premier point marquant de La Stratégie Ender est qu'il s'éloigne des blockbusters classiques de science-fiction en se concentrant sur l'aspect tactique, stratégique de l'affrontement entre l'humanité et une espèce extraterrestre. Loin de l'éternel affrontement frontal entre les soldats de chaque faction, on nous présente cette fois la formation et l'évolution du jeune Ender, destiné à remplir des fonctions de commandement dans la lutte conte les Doryphores. La première partie reste assez classique, avec l'entraînement militaire, les tensions entre les candidats, les liens qui se créent...On est donc en terrain connu, mais plutôt efficace, grâce notamment à un Asa Butterfield (Hugo Cabret) très convaincant, dont l'intensité compense joliment le physique plutôt frêle et le rend parfaitement crédible lorsqu'il affronte des concurrents plus costauds. Les entraînements et batailles dans la salle d'apesanteur sont également de très bons moments, parfaitement chorégraphiés, même si leurs issues ne fait jamais aucun doute.

C'est d'ailleurs l'un des principaux bémols du film : son absence presque totale de surprise, sauf dans le final. La progression ne dévie jamais de la ligne que l'on devine dès les premières secondes, en raison de personnages stéréotypés (Harrison Ford interpréte un colonel Graff sans aucune subtilité). Seul le final viendra apporter, enfin, une bonne dose d'originalité, sortant de l'éternel manichéisme auquel le genre nous avait habitués. Ce virage arrive certes bien tard, mais donne au film une dimension politique inattendue. Mais surtout, la structure particulière du film, presque exclusivement consacré à la formation d'Ender, donne l'impression d'être devant une grosse introduction à l'univers imaginé par O.S. Card.


On imagine ainsi sans peine que le film de Gavin Hood pourrait être le premier volet d'une trilogie, se contentant de poser les bases de ce que les films suivants développeront...D'autant que le film ressemble beaucoup à une autre trilogie, de jeux vidéo cette fois : Mass Effect. En effet, si le jeu s'était sans doute inspiré de l'univers d'Ender pour une partie de son propre background, notamment pour la Guerre du premier contact ou l'histoire des Rachnis, on retrouve de nombreux éléments visuels et de mise en scène directement issus des trois jeux.

Bref, si le film dispose d'un casting de qualité (outre Ford et Butterfield, on retrouve Ben Kingsley, Viola Davis ou encore Abigail Breslin), d'effets spéciaux très réussis au service de quelques scènes de batailles très spectaculaires, et si l'on apprécie autre chose que l'éternel affrontement entre le courageux soldat humain et les méchants aliens, on reste néanmoins un peu sur notre faim avec La Stratégie Ender.

Note : 6,5/10