samedi 30 juillet 2016

The Wave


Titre :‭ ‬The Wave‭ (‬Bølgen‭)
Réalisateur :‭ ‬Roar Uthaug
Acteurs‭ ‬:‭ ‬Kristoffer Joner,‭ ‬Thomas Bo Larsen,‭ ‬Aen Dahl Torp
Date de sortie en France :‭ ‬27‭ ‬juillet‭ ‬2016
Genre :‭ ‬catastrophe

Synopsis :‭
Après plusieurs années à surveiller la montagne qui surplombe le fjord où il habite,‭ ‬Kristian,‭ ‬scientifique,‭ ‬s’apprête à quitter la région avec sa famille.‭ ‬Quand un pan de montagne se détache et provoque un Tsunami,‭ ‬il doit retrouver les membres de sa famille et échapper à la vague dévastatrice.‭ ‬Le compte à rebours est lancé...‭

Avis :‭ 
Le‭ ‬7‭ ‬avril‭ ‬1934,‭ ‬un glissement de terrain au Norddalsfjord provoqua un immense tsunami,‭ ‬tuant‭ ‬40‭ ‬personnes sur les rives du fjord.‭ ‬Réalisé par Roar Uthaug‭ (‬Cold prey‭)‬,‭ ‬The Wave s'inspire de cet événement pour nous offrir un film catastrophe aussi prenant que banal.


Le film reprend ainsi tous les ingrédients classiques du genre.‭ ‬Le personnage principal est un scientifique qui remarque avant tout le monde les indices annonciateurs de la catastrophe.‭ ‬Evidemment,‭ ‬personne ne l'écoute,‭ ‬surtout que la saison touristique vient de débuter.‭ ‬C'est dommage,‭ ‬parce qu'il est apparemment le seul à savoir interpréter correctement les données que son centre recueille,‭ ‬et semble en plus posséder une espèce de lien télépathique avec la montagne.

En dehors de cet aspect très américanisant,‭ ‬The Wave‭ ‬se révèle néanmoins très efficace.‭ ‬La catastrophe décrite est assez nouvelle pour le spectateur,‭ ‬et la progression des indices se fait donc dans une certaine fraîcheur,‭ ‬sans verser dans le sensationnalisme.‭ ‬De même,‭ ‬la scène du tsunami est très impressionnante alors qu'elle ne dure que quelques secondes.‭ ‬Enfin,‭ ‬on appréciera de voir l'évolution des survivants dans un environnement restant hostile‭ (‬un hôtel noyé sous les eaux‭)‬,‭ ‬où les pires instincts humains refont surface.

On regrettera donc l'aspect très classique de l'histoire,‭ ‬jusqu'à un final insupportable,‭ ‬qui viennent atténuer la réussite de ce film catastrophe norvégien.‭ ‬Reste néanmoins un divertissement de qualité,‭ ‬qui remplit parfaitement son quota de spectaculaire et d'héroïsme.

Note :‭ ‬6,5/10


mercredi 20 juillet 2016

Conjuring 2 : le cas Enfield


Titre : Conjuring 2 : le cas Enfield (The Conjuring 2: the Enfield poltergeist)
Réalisateur : James Wan
Acteurs : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Frances O'Connor
Date de sortie en France : 29 juin 2016
Genre : épouvante

Synopsis : 
Lorraine et Ed Warren se rendent dans le nord de Londres pour venir en aide à une mère qui élève seule ses quatre enfants dans une maison hantée par des esprits maléfiques. Il s'agira d'une de leurs enquêtes paranormales les plus terrifiantes…

Avis : 
En voilà que j'ai bien failli ne pas aller voir au cinéma. Pas fan du premier volet, que je trouvais plutôt moyen et absolument pas effrayant, refroidi par les comptes-rendus de chaos rencontrés lors de certaines séances et dans certaines salles, j'avais préféré utiliser ma carte illimitée pour aller voir des films plus intéressants. Puis, finalement, je me suis laissé tardivement tenter, dans des conditions royales (seul dans la salle !).


Après l'histoire de la famille Perron, James Wan s'intéresse ici aux deux plus célèbres enquêtes du couple Warren : Amityville, le temps d'une introduction à l'ambiance très réussie, puis le poltergeist d'Enfield, célèbre pour la couverture médiatique et les nombreux documents enregistrés à l'époque (on appréciera d'ailleurs d'en entendre et d'en voir certains pendant le générique de fin). Une nouvelle enquête donc, mais une structure similaire à celle du premier épisode, avec une première partie consacrée aux manifestations paranormales, et une seconde moitié s'articulant autour des interrogations des Warren.

Deux parties distinctes, mais un problème commun : l'énorme impression de déjà-vu. Pour les séquences où le poltergeist fait des siennes, le soucis vient du fait que James Wan ne connaît qu'une seule et unique recette pour tenter de faire frissonner le spectateur. Tout d'abord, un des personnages semble constater une situation anormale. Rapidement, il a la confirmation de l'étrangeté, ce qui se traduit à l'écran par un mouvement de caméra bien appuyé, accompagné d'une musique effrayante. On ne sait jamais, le spectateur est idiot, il pourrait très bien ne pas avoir remarqué que le camion de pompier a été relancé vers le jeune garçon, par exemple. Puis on s'approche peu à peu du visage du personnage, la musique cesse... On change de perspective et BIM ! JUMP-SCARE DE BOURRIN DANS TA FACE !


Déjà peu efficace en soit, le procédé a en plus l'immense désavantage d'être utilisé systématiquement par Wan depuis le premier Insidious. Résultat : alors que le réalisateur est parfaitement capable d'installer une vraie ambiance, il choisit, pour une raison inconnue, de la saborder dès qu'il le peut pour se contenter de jump-scares ratés. Ainsi, comme Insidious, comme Conjuring : les dossiers Warren, comme Insidious : chapitre 2, Conjuring 2 ne fait pas peur, alors qu'il y avait un potentiel formidable.

On doit donc se farcir une bonne heure d'un film d'épouvante qu'on a déjà vu (ce serait pas mal aussi d'oublier un peu Poltergeist un jour, James...) avant l'arrivée de Ed et Lorraine Warren qui viennent enfin donner un second souffle au film. Certes, il n'y aura là non plus pas beaucoup d'originalité ni de surprises, mais l'enquête fonctionne plutôt bien, on se prend au jeu, et même si l'on connaît le fin mot de l'histoire, l'opposition entre faits surnaturels avérés et canular est bien amenée, et répond agréablement aux doutes émis pendant la véritable affaire.

Une première partie sans saveur, en forme de film d'épouvante ne faisant jamais peur, et une seconde plus prenante concentrée sur l'enquête des Warren et la lutte contre l'entité démoniaque : Le Cas Enfield se révèle finalement aussi moyen que Les Dossiers Warren, avec exactement les mêmes qualités (oui, James Wan sait manier une caméra, même s'il se regarde parfois filmer et cède trop souvent à la facilité) et les mêmes défauts que son aîné. Vraiment pas de quoi s'exciter dans les salles de cinéma, donc...

Note : 4.5/10


dimanche 17 juillet 2016

The Strangers


Titre : The Strangers (Goksung)
Réalisateur : Na Hong-Jin
Acteurs : Kwak Do-Won, Hwang Jeong-min, Chun Woo-hee
Date de sortie en France : 6 juillet 2016
Genre : thriller, épouvante

Synopsis : 
La vie d’un village coréen est bouleversée par une série de meurtres, aussi sauvages qu’inexpliqués, qui frappe au hasard la petite communauté rurale. La présence, récente, d’un vieil étranger qui vit en ermite dans les bois attise rumeurs et superstitions. Face à l’incompétence de la police pour trouver l’assassin ou une explication sensée, certains villageois demandent l’aide d’un chaman. Pour Jong-gu aussi , un policier dont la famille est directement menacée, il est de plus en plus évident que ces crimes ont un fondement surnaturel…

Avis : 
Pour son troisième film après les excellents The Chaser et The Murderer, Na Hong-jin délaisse les environnements urbains pour nous plonger au sein d'un petit village coréen perdu en pleine campagne, sous une pluie qui semble éternelle. Un cadre particulier, où rumeurs, supertitions et préjugés se côtoient, et où Jong-goo, policier nonchalant et désabusé, va être amené à enquêter sur une étrange série de meurtre coïncidant avec l'arrivée d'un mystérieux ermite japonais, bouc-émissaire parfait pour la population locale.


Tout semble pourtant si simple au début : on explique rapidement que les crimes ont été commis par des villageois devenus fous après l'ingestion de champignons toxiques. Pourtant... Pourtant, il y a ces témoignages accusant l'étranger d'être un démon avide de chair fraiche. Il y a ces apparitions soudaines, puis ces disparitions. Il y a enfin la petite Hyo-jin, touchée à son tour par l'étrange mal : et si tout cela avait une explication surnaturelle et non rationnelle ?

Un thème classique, mais brillamment développé par le réalisateur coréen, qui va s'attacher à balayer nos certitudes, qui va nous forcer à revoir plusieurs fois notre copie sur l'origine des crimes et sur leur auteur grâce à une progression millimétrée.Tout comme le policier, l'idée d'une explication surnaturelle nous amuse d'abord, surtout lorsqu'elle prend les traits d'un vieux japonais nu aux yeux rouges. Mais The Strangers réussit à rend crédible l'irrationnel, et nous plonge peu à peu dans un Enfer mêlant adroitement réel et irréel, et qui trouvera son point d'orgue lors d'une étourdissante séquence d'exorcisme dont l'intensité laissera le spectateur sur le carreau.


Face à la menace qui pèse sur sa famille, le policier qui était jusqu'alors plutôt attachant, ne rechignant pas à arriver en retard au travail pour passer quelques minutes de plus avec sa fille, supportant sans broncher les remarques de ses collègues, devient un de ces flics instables que l'on rencontre régulièrement dans les thrillers sud-coréens, n'hésitant plus à menacer verbalement ou physiquement quiconque semble représenter un danger pour ses proches. Il faut saluer l'interprétation de Kwak Do-won, impeccable dans le rôle de ce flic ordinaire confronté à une situation extraordinaire, mais aussi celle de la jeune Kim Hwan Hee, absolument terrifiante.

Quelque part entre L'Exorciste et Memories of murder, Na Hong-jin brise les frontières entre thriller et épouvante, joue avec les codes (les personnages archétypaux du policier, de l'étranger, du shaman ou de la jeune femme mystérieuse) et nous offre une nouvelle plongée les plus sombres recoins de l'âme humaine. Une perle de nihilisme de 2h30, dont on ressort lessivés, mais aussi avec le sentiment de ne rien avoir vu d'aussi puissant dans le cinéma horrifique depuis pas mal d'années...

Note : 9.5/10


lundi 11 juillet 2016

A war


Titre : A war (Kriegen)
Réalisateur : Tobias Lindholm
Acteurs : Pilou Asbaek, Tuva Novotny, Dar Salim
Date de sortie en France : 1er juin 2016
Genre : guerre, drame, thriller

Synopsis : 
Le commandant Claus M. Pedersen et ses hommes sont affectés dans une province d’Afghanistan, tandis qu’au Danemark, sa femme, Maria, tente de faire face au quotidien et d’élever seule leurs trois enfants. Au cours d’une mission de routine, les soldats sont la cible d’une grave attaque. Pour sauver ses hommes, Claus va prendre une décision qui aura de lourdes conséquences pour lui, mais également pour sa famille…

Avis : 
La vie d'un soldat envoyé au Moyen-Orient, et les conséquences des combats sur sa vie quotidienne lors de son retour au pays : le nouveau film de Tobias Lindholm (R, Hijacking) présente une thématique assez proche du American sniper de Clint Eastwood. Avec une subtilité supplémentaire : A war va en effet s'interroger sur la responsabilité des soldats, parfois prêts à tout pour accomplir leur mission ou protéger leurs alliés.


Le film se divise donc en deux parties parallèles : d'abord celle où l'on suit le quotidien des soldats danois en Afghanistan, au contact des populations locales, entre volonté de conciliation et tentatives d'obtenir des informations sur les talibans. Avec une superbe économie de moyens (on ne verra jamais les ennemis), Lindholm parvient à nous immerger parfaitement au sein du groupe de soldats, dont nous partagerons les doutes, les blessures, mais aussi les rares moments de satisfactions.

La seconde nous ramène au Danemark : après avoir constaté les conséquences de l'absence de Pedersen sur sa famille restée au pays, nous assistons aux effets de son retour ainsi qu'à son procès. C'est cette ultime partie qui sera la plus faible du film : si l'on appréciera l'ambiguïté qui ressort de l'audience, on regrettera l'aspect un peu caricatural de certains éléments, comme la représentante de l'accusation, présentée comme particulièrement détestable alors que son raisonnement est plutôt compréhensible.

Nouvelle réussite pour Tobias Lindholm donc, qui réussit là où Clint Eastwood avait échoué. On ressent parfaitement les dilemmes moraux imposés aux soldats, et on appréhende bien mieux leur humanité, avec leurs qualités et leurs défauts. On saluera également, une nouvelle fois, la performance de Pilou Asbaek (l'acteur fétiche de Lindholm, également vu dans Lucy et dans Profanation), parfait dans le rôle de ce commandant coincé entre sa mission, ses soldats, son devoir de protection, sa moralité et sa famille.

Note : 8/10


dimanche 10 juillet 2016

Amis publics


Titre : Amis publics
Réalisateur : Edouard Pluvieux
Acteurs : Kev Adams, Vincent Elbaz, Paul Bartel
Date de sortie en France : 17 février 2016
Genre : comédie dramatique

Synopsis : 
Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics !

Avis : 
Les yeux (photoshoppés) semblent fixer l'horizon, voire l'avenir. Le sourire a disparu. Un simple regard sur l'affiche d'Amis publics nous livre l'information suivante : Kev Adams, le post-ado comique pour pré-ado, n'est plus un simple humoriste. C'est un Acteur, et il compte bien nous le prouver dans cette gentille petite comédie dramatique qu'il a coproduite.


A la suite d'un concours de circonstances, un petit groupe de losers cambriole malencontreusement une banque. Et comme les flics sont, évidemment, des incapables abrutis fans de gangsters, que l'opinion publique leur est favorable et qu'ils ont trouvé une cause à défendre, ils vont continuer ces braquage, armés de pistolet en plastique et d'une bonne dose de culot. Bon, soyons honnête, si tout ça n'est qu'un prétexte, que le message est d'un populisme navrant, que les ficelles sont grosses comme des séquoias et que les gags sont particulièrement éculés, on pouvait s'attendre à pire.

Il se dégage ainsi du film une certaine énergie, plutôt communicative. Certaines répliques font mouche, on sourit régulièrement, on parvient même à oublier la connerie du film, notamment grâce à la prestation de Paul Bartel (Les Petits princes) ou des seconds rôles. Quant à Kev Adams, s'il est moins insupportable qu'à l'accoutumée, cette espèce d'ode à sa générosité, son humour et sa coolitude finissent assez vite par lasser.

Pas beaucoup d'intérêt donc dans cette comédie dramatique sans ambition ni imagination, mais pas d'arnaque non plus : on ne passe pas un mauvais moment malgré des défauts omniprésents et un Kev Adams qui, s'il tente de faire profil bas, agacera le spectateur dès qu'il ouvrira la bouche pour vanner un de ses camarades. On préfèrera néanmoins largement le voir dans un rôle comme celui-ci plutôt que dans ses "comédies" insupportables.

Note : 3.5/10