samedi 30 avril 2016

Desierto


Titre :‭ ‬Desierto
Réalisateur :‭ ‬Jonas Cuaron
Acteurs :‭ ‬Gael Garcia Bernal,‭ ‬Jeffrey Dean Morgan,‭ ‬Alondra Hidalgo
Date de sortie en France :‭ ‬13‭ ‬avril‭ ‬2016
Genre :‭ ‬thriller

Synopsis :‭
Désert de Sonora,‭ ‬Sud de la Californie.‭ ‬Au cœur des étendues hostiles,‭ ‬emmené par un père de famille déterminé,‭ ‬un groupe de mexicains progresse vers la liberté.‭ ‬La chaleur,‭ ‬les serpents et l'immensité les épuisent et les accablent‭… ‬Soudain des balles se mettent à siffler.‭ ‬On cherche à les abattre,‭ ‬un à un.‭

Avis :‭ 
Réalisé par le fils d'Alfonso Cuaron (Gravity), Desierto est donc un survival désertique mettant un groupe d'immigrants mexicains tentant de rejoindre clandestinement les Etats-Unis. Outre les dangers inhérents à ce voyage (la chaleur, le désert, la fatigue...), le groupe va rapidement être confronté à une menace bien plus grande en la personne d'un texan adepte de chasse à l'homme.


Avec une histoire finalement assez banale, Jonas Cuaron va nous donner un film plutôt intense, jouant parfaitement du paysage et du relief : grandes plaines dégagées, reliefs escarpés, champ de cactus... A l'image du psychopathe de Wolf Creek, le chasseur interprété par Jeffrey Dean Morgan (The Salvation, Prémonitions) connaît parfaitement le terrain et se révèle implacable... sauf lorsqu'il faut achever le héros.

Car on retrouve cette insupportable ficelle qui fait que le tueur abat facilement, sans sourciller, des cibles en mouvement à des dizaines de mètres, mais est incapable, à plusieurs reprises, de toucher Gael Garcia Bernal (No) pourtant bien plus proche et immobile. On s'étonnera aussi de l'endurance de certains personnages, pourtant épuisés par le simple fait de marcher. Quelques raccourcis qui ne seront certes pas catastrophiques, mais ne permettent pas au film de s'élever au-dessus du simple divertissement qu'on oubliera sans doute rapidement.

Note : 7/10


jeudi 28 avril 2016

La Chute de Londres


Titre : La Chute de Londres (London has fallen)
Réalisateur : Babak Najafi
Acteurs : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman
Date de sortie en France : 2 mars 2016
Genre : action

Synopsis : 
Les plus grands leaders du monde occidental sont attendus à Londres aux funérailles du Premier ministre britannique, mort dans des circonstances plus que douteuses. Mais ce qui avait commencé comme l’évènement le plus sécurisé de la planète tourne rapidement au désastre. Cible d’un complot terroriste, la capitale anglaise est mise à feu et à sang et la plupart des chefs d’état faits prisonniers. Seuls ont pu s’échapper le président américain et l’agent secret Mike Banning, qui vont devoir à la fois combattre pour survivre et mettre fin aux agissements des terroristes.

Avis : 
Après une attaque nord-coréenne visant le président des Etats-Unis dans La Chute de la Maison Blanche, Gerard Butler revient protéger le maître du monde. Cette fois, c'est à Londres, et face à des terroristes arabes, que Mike Banning va faire ce qu'il fait de mieux : massacrer sans sourciller des dizaines de méchants pour sauver son président.


La Chute de Londres est la digne suite de La Chute de la Maison Blanche, dont il n'est finalement que le décalque. Alors que tout explose dans la capitale anglaise, dans un festival d'effets spéciaux approximatifs, Gerard Butler (300) conduit à toute vitesse, survit au crash d'un hélicoptère, peut castrer une mouche à 300 mètres avec son pistolet, et tant pis si cela doit passer par la mort de ses coéquipiers, de civils ou de plusieurs présidents européens.

On regrettera simplement quelques intrigues secondaires moins intéressantes, comme la recherche d'une taupe, la famille de Mike Banning, sa volonté de quitter son travail, ou le bras droit du grand méchant (qui ne débouchera sur rien du tout, le personnage se faisant liquider de façon aussi expéditive que les autres sbires).

Aucun temps mort, des séquences spectaculaires à la chaîne, et une idéologie toujours aussi réactionnaire que dans le premier volet signé Antoine Fuqua : London has fallen offre exactement ce que l'on pouvait en attendre : un divertissement aussi con que bourrin, mené tambour battant par un Gerard Butler toujours aussi inamovible. Vivement le prochain volet, en espérant voir l'acteur affronter des communistes soviétiques à Paris, ce qui serait l'évolution logique !

Note : 6.5/10

mercredi 27 avril 2016

Panic sur Florida Beach


Titre : Panic sur Florida Beach (Matinee)
Réalisateur : Joe Dante
Acteurs : John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton
Date de sortie en France : 28 juillet 1993
Genre : comédie

Synopsis : 
Key West, Floride, 1962. Alors que le monde est au bord de l'anéantissement nucleaire, Lawrence Woosley presente en premiere mondiale son nouveau film d'horreur. Les habitants de Key West, Gene et ses amis, s'apprêtent a vivre un samedi après-midi qu'ils n'oublieront pas.

Avis : 
Alimentée par la peur d'un conflit nucléaire avec le rival soviétique, la science-fiction américaine des années 50 est peuplée d'une multitude de monstres atomiques, du Monstre des temps perdus aux insectes géants (Beginning of the end, La Chose surgit des ténèbres) en passant par les êtres humains victimes de terribles mutations (L'Homme qui rétrécit, La Mouche noire). Une époque et tout un pan du cinéma fantastique auxquels va rendre hommage Joe Dante dans son Panic sur Florida Beach.


Le réalisateur de Gremlins va ainsi s'amuser, signant une parodie en forme de film dans le film avec l'inénarrable Mant, tournant en dérision la paranoïa de l'époque et les réactions absurdes qu'elle générait, se moquant clairement de la censure bien-pensante, mais aussi, et surtout, en mettant en scène le fils spirituel de William Castle (La Nuit de tous les mystères), avec tous ses gadgets destinés à faire frissonner le spectateur des années 60, et d'Alfred Hitchcock.

John Goodman (The Big Lebowski, 10 Cloverfield lane) est parfait dans le rôle du réalisateur loufoque, et contribue à insuffler une énergie folle à un film aussi généreux que drôle. Comble du plaisir, on peut retrouver en intégralité le fameux court-métrage Mant parmi les bonus du DVD, comme la continuation parfaite de ce divertissement terriblement réjouissant.

Note : 9/10




lundi 25 avril 2016

Les Cowboys



Titre :‭ ‬Les Cowboys
Réalisateur :‭ ‬Thomas Bidegain
Acteurs :‭ ‬François Damiens,‭ ‬Finnegan Oldfield,‭ ‬Agathe Dronne
Date de sortie en France :‭ ‬25‭ ‬novembre‭ ‬2015
Genre :‭ ‬drame

 Synopsis :‭ 
 Une grande prairie,‭ ‬un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France.‭ ‬Alain est l’un des piliers de cette communauté.‭ ‬Il danse avec Kelly,‭ ‬sa fille de‭ ‬16‭ ‬ans sous l’oeil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid.‭ ‬Mais ce jour-là Kelly disparaît.‭ ‬La vie de la famille s’effondre.‭ ‬Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille,‭ ‬au prix de l’amour des siens et de tout ce qu’il possédait.‭ ‬Le voilà projeté dans le fracas du monde.‭ ‬Un monde en plein bouleversement où son seul soutien sera désormais Kid,‭ ‬son fils,‭ ‬qui lui a sacrifié sa jeunesse,‭ ‬et qu’il traîne avec lui dans cette quête sans fin.‭

 Avis  :‭ 
 C'est forcément un sujet d'actualité :‭ ‬celui d'adolescents séduits par la propagande djihadiste,‭ ‬qui choisissent de rejoindre les pays arabes.‭ ‬Un exil souvent inattendu pour les proches,‭ ‬qui ne l'avaient pas vu venir,‭ ‬et une question d'autant plus sensible que l'action du film débute en‭ ‬1994,‭ ‬à une époque où le phénomène était encore méconnu.‭


Face à l'inaction de la police,‭ ‬le père de Kelly va donc tout sacrifier pour retrouver sa fille.‭ ‬Des heures interminables sur la route,‭ ‬l'exploration de zones sensibles où toute bribe d'information doit se monnayer,‭ ‬ou le moindre écart peut amener à la violence...‭ ‬et où chaque piste semble devoir déboucher sur un cul de sac.‭ ‬Le charisme de François Damiens fait des merveilles dans la première partie,‭ ‬où son personnage oscille entre détresse et colère,‭ ‬impuissant face à une situation qu'il ne peut entièrement comprendre.

La seconde partie,‭ ‬mettant en scène le fils d'Alain,‭ ‬est hélas moins convaincante.‭ ‬On y croise John C.Reilly,‭ ‬sans vraiment savoir ce qu'il est venu faire là,‭ ‬et le film succombe aux gros clichés qu'il avait réussis à éviter jusque là.‭ ‬Les ellipses ne semblent plus officier que comme cache-misère,‭ ‬destinées à dissimuler l'attentisme d'un scénario qui n'avance plus,‭ ‬rendant le film terriblement frustrant...‭ ‬et terriblement prévisible.

On retiendra donc la première moitié du film,‭ ‬formidable portée par un François Damiens qui confirme une nouvelle fois son talent pour les rôles dramatiques.‭ ‬Pour le reste,‭ ‬je ne pourrai que vous conseiller d'arrêter le film à l'accident de voiture afin d'éviter le navet que constitue la seconde moitié des ces‭ ‬Cowboys.

Note :‭ ‬6/10




vendredi 22 avril 2016

The Boy


Titre : The Boy
Réalisateur : William Brent Bell
Acteurs : Loren Cohan, Rupert Evans, Ben Robson
Date de sortie en France : 27 janvier 2016
Genre : épouvante, drame

Synopsis : 
Pour essayer d’échapper à son passé, Greta, une jeune Américaine, se fait engager comme assistante maternelle en Angleterre, dans une maison perdue en pleine campagne. À son arrivée, elle découvre qu’elle a été embauchée non pas pour s’occuper d’un petit garçon de 8 ans en chair et en os, mais d’une poupée de porcelaine grandeur nature. Seule dans la maison, loin de tout, Greta assiste à des événements tous plus étranges les uns que les autres. La poupée serait-elle vivante ? Il se trouve que Greta n’a pas seulement été engagée, elle a été choisie…

Avis : 
Au milieu de tous les navets que l'on nous sert depuis plusieurs années,‭ ‬The Boy semblait la victime idéale pour,‭ ‬une nouvelle fois,‭ ‬passer mes nerfs sur le cinéma d'épouvante actuel,‭ ‬sans âme ni ambition.‭ ‬Même si je ne m'attendais pas‭ – ‬forcément‭ – ‬à une merde du niveau de‭ ‬Unfriended,‭ ‬il faut bien avouer que la combinaison entre un thème définitivement casse-gueule‭ (‬la poupée maudite,‭ ‬pour laquelle les bons films se comptent sur les doigts de la main d'un lépreux qui se ronge les ongles‭)‬,‭ ‬un manque d'ambition effrayant au moment de la promotion‭ («‬plus flippant qu'Annabelle ‭!‬ ‭»‬...‭ ‬et plus sanglant que‭‬ Paranormal Activity‬,‭ ‬aussi ‭?)‬,‭ ‬la présence derrière la caméra de William Brent Bell‭ (‬responsable de l'immonde Devil inside‭) ‬donnait dès le départ envie de s'arracher les cheveux.


C'est donc armé de mes pinces à tétons,‭ ‬de mes électrodes et de mon chat à neuf queues que je me suis installé devant le film,‭ ‬bien décidé à me flageller en bonne et due forme sur l'autel d'un cinéma horrifique mort pour nos pêchés.‭ ‬Et pourtant...

Pourtant,‭ ‬je me suis surpris à passer un bon moment devant le film.‭ ‬Si la présence‭ ‬de la superbe‭ Loren Cohan (The Walking dead) n'y est pas totalement étrangère, c'est surtout dans la volonté de proposer un véritable film fantastique à l'ancienne, avec ce que cela suppose de mystère et d'atmosphère que le film s'avère convaincant. Si l'on pourra évidemment pester contre les jump-scares inutiles et sans intérêt qui viennent constamment nous rappeler qu'on est en 2016, on appréciera le travail effectué sur les décors, avec cette immense demeure inquiétante, mais surtout celui réalisé autour de la poupée.

La poupée en porcelaine est-elle vivante, ou tout cela n'est-il que le fruit de l'imagination de Greta ? En jouant avec les ombres, avec les trompe-l'oeil, en reléguant l'objet mystérieux à l'arrière-plan, William Brent Bell réussit à nous inquiéter. Soyons clair : le film ne fait jamais vraiment peur, même s'il rassemble de nombreux poncifs du genre (les bruits dans la vieille maison, la visite du grenier...), mais il parvient parfois à mettre mal à l'aise, d'autant qu'il joue autant avec nos perceptions qu'avec celles de l'héroïne. Toute proportion gardée, il y a d'ailleurs un peu de Dark water dans la vulnérabilité de cette femme vulnérable, prête à basculer à tout moment dans la paranoïa... et à voir dans cette étrange poupée de porcelaine un véritable enfant dont elle pourrait s'occuper.


On aurait finalement pu se contenter de l'aspect dramatique de l'histoire. Hélas, comme s'il fallait à tout prix que The Boy soit classé dans le genre horrifique, le dernier acte choisit d'apporter un peu d'action, ne réserve plus aucune surprise, n'offrant qu'une grotesque partie de cache-cache sans doute inspirée du Sous-sol de la peur. Les défauts, présent tout au long du film, deviennent plus flagrant, notamment en ce qui concerne les personnages secondaires, totalement transparents.

Loin du navet redouté, The Boy ne sera certes pas un classique, mais constitue une agréable surprise, réussissant à nous tenir en haleine lorsqu'il s'aventure du côté du fantastique le plus pur et le plus classique... avant de se vautrer lamentablement quand il revient au film horrifique sans ambition.

Note : 6/10


mardi 19 avril 2016

Batman v Superman : l'aube de la justice


Titre : Batman v Superman : l'aube de la justice (Batman v Superman :dawn of justice)
Réalisateur : Zack Snyder
Acteurs : Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg
Date de sortie en France : 23 mars 2016
Genre : action, super-héros

Synopsis :
Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…

Avis : 
Il fallait s'y attendre : face au succès des adaptations Marvel, et surtout de la licence Avengers, l'univers DC Comics contre-attaque avec la mise en chantier de l'équipe maison, la Justice League, regroupant Batman, Superman, Wonder Woman, Aquaman, Flash et Cyborg. Avant les films centrés sur ces derniers, Batman et Superman ouvrent le bal, dans une suite à Man of steel également destinée à introduire les autres héros.


Un nouveau Batman donc, peu de temps après la trilogie de Christopher Nolan, interprété par un Ben Affleck dont le choix a fait grincer pas mal de dents (en cause, sa prestation dans DareDevil, quand bien même le Chevalier Noir n'a jamais été le héros demandant le plus de talent d'acteur...), qui rejoint Henry Cavill, toujours dans le rôle de l'homme d'acier, Zack Snyder, toujours derrière la caméra, et Jesse Eisenberg dans le rôle de Lex Luthor. Un Batman plus âgé donc, usé par les années de lutte contre le crime, et dont on devine les blessures psychologiques grâce à quelques séquences furtives.

Hélas, ces séquences constitueront l'unique élément narratif intéressant du film, qui va se perdre au milieu de thématique mal ou pas assez développées : Lex Luthor, Wonder Woman, la méfiance vis-à-vis de Superman, les doutes de ce dernier... sans parler de la rivalité entre les deux héros, qui prendra fin avec le renversement de situation le plus grotesque depuis longtemps. Ce n'est pas nouveau, Snyder sait mettre en place des personnages intéressants, mais a beaucoup plus de mal à les faire évoluer dans ses films.


Autre défaut récurrent chez le réalisateur : sa réalisation un peu trop tape à l'oeil, qui dessert régulièrement son film. Ici, ce sera flagrant lors de scènes d'action souvent illisibles, où les plans-séquences inutiles s'articulent autour d'images bien ringardes, notamment lors d'une dernière demi-heure qui sombre dans le nanar, avec des choix grotesques, des répliques puériles, des rebondissements idiots et une musique horriblement envahissante. On secouera d'ailleurs régulièrement la tête de dépit face aux nombreuses incohérences et aux multiples ficelles qui privent le film de toute fluidité scénaristiques.

S'il n'est pas forcément la catastrophe évoquée par certains critiques, Batman v Superman reste un bon gros blockbuster très basique, tentant en vain de tout mettre sur la forme. Hélas, les nombreuses scènes d'action ratées ne parviennent pas à camoufler une narration inexistante et une multitude de mauvaises idées (les caméos des héros DC...). On préférera encore Man of steel...

Note : 3.5/10


dimanche 17 avril 2016

Jane got a gun


Titre :‭ ‬Jane got a gun
Réalisateur :‭ ‬Gavin O'Connor
Acteurs :‭ ‬Natalie Portman,‭ ‬Joel Edgerton,‭ ‬Ewan McGregor
Date de sortie en France :‭ ‬27‭ ‬janvier‭ ‬2016
Genre :‭ ‬western

Synopsis :‭ 
Jane Hammond est une femme au caractère bien trempé mariée à Bill,‭ ‬l’un des pires bandits de la ville.‭ ‬Lorsque celui-ci se retourne contre son propre clan,‭ ‬les terribles frères Bishop,‭ ‬et qu’il rentre agonisant avec huit balles dans le dos,‭ ‬Jane sait qu’il est maintenant temps pour elle de troquer la robe contre le pantalon et de ressortir son propre pistolet.‭ ‬Le meilleur espoir de Jane n’est autre que son ancien amour Dan Frost,‭ ‬dont la haine envers Bill n’a d’égal que son amour pour Jane.‭

Avis :‭ 
Dans l'univers chargé de testostérone du western‭ ‬,‭ ‬la place de la femme est souvent secondaire,‭ ‬voire même inexistante.‭ ‬Juste bonne à attendre le retour de son mari ou à se faire enlever par les indiens,‭ ‬madame n'a généralement aucun impact sur le récit,‭ ‬à quelques‭ (‬remarquables‭) ‬exceptions près,‭ ‬comme dans‭ ‬Il était une fois dans l'Ouest.‭ ‬Avec‭ ‬Jane got a gun,‭ Gavin O'Connor (Warrior) signe un western avec Natalie Portman dans le rôle principal.


Pas de paysages grandioses, pas d'envolées musicales, mais quand même une histoire classique de vengeance qui connaîtra sa conclusion lors d'une longue fusillade. Bref, le fait d'avoir une femme en tête d'affiche ne change finalement pas grand chose, sinon le fait de consacrer beaucoup de temps aux problèmes sentimentaux de Jane, On retombe ainsi dans les clichés les plus éculés, l'héroïne femme fatale se retrouvant entre son mari et son ancien amour qui seront d'abord rivaux avant de s'allier pour protéger celle qu'ils aiment.

Si l'histoire est classique, le film reste assez efficace, notamment dans l'affrontement final, rapidement expédié mais intense, et l'interprétation de Natalie Portman (La Revanche des Siths, Thor 2) permet de s'intéresser au personnage. L'actrice est par ailleurs très bien entourée, puisque l'on retrouve à ses côtés Joel Edgerton (Midnight special, Exodus) et Ewan McGregor, méconnaissable - et également un peu décevant.

Jane got a gun ne remplit hélas pas toutes ses promesses, en restant finalement beaucoup trop classique. Beaucoup de poncifs, une grosse impression de déjà vu... mais un film qui se suit finalement sans ennui, à défaut d'être indispensable.

Note : 6/10




jeudi 14 avril 2016

The Danish girl


Titre : The Danish girl (Danish girl)
Réalisateur : Tom Hooper
Acteurs : Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Mathias Schoenaerts
Date de sortie en France : 20 janvier 2016
Genre : biopic, drame

Synopsis : 
The Danish Girl retrace la remarquable histoire d'amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l'artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Le mariage et le travail de Lili et Gerda évoluent alors qu’ils s’embarquent sur les territoires encore inconnus du transgenre.

Avis : 
Attention,‭ ‬attention :‭ ‬l'un des réalisateurs les plus emblématiques du cinéma hollywoodien lisse et convenu est de retour.‭ ‬Après un‭ ‬Discours du roi sans aspérité,‭ ‬après des‭ ‬Misérables pénibles à digérer,‭ ‬Tom Hooper s'attaque à l'histoire vraie‭ – ‬mais forcément corrigée afin de rentrer dans le moule‭ – ‬de Lili Elbe,‭ ‬première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle.


Le thème est fort,‭ ‬le personnage historique formidable,‭ ‬mais l'ensemble va donc passer à la moulinette pour offrir une vision aseptisée,‭ ‬et souvent gênante,‭ ‬de l'ambiguïté du personnage et de sa lutte.‭ ‬Dans le film Einar Wegener n'est finalement présenté que comme une homme aimant se travestir,‭ ‬et n'agissant que par caprices,‭ ‬plutôt qu'une personne souffrant véritablement de sa condition.‭ ‬Impossible dans ces conditions de s'attacher au personnage,‭ ‬de souffrir pour lui,‭ ‬de comprendre con combat,‭ ‬puisqu'il n'apparaît finalement que comme un clone d'Ed Wood et de ses penchants pour la lingerie féminine.

Ce sentiment d'approche stéréotypée se retrouve dans l'interprétation d'Eddie Redmayne‭ (Une merveilleuse histoire du temps,‭ Jupiter,‭ ‬le destin de l'Univers‭)‬.‭ ‬Si l'acteur prête à merveille son physique particulier et l'impression de fragilité qu'il dégage aux premiers doutes du personnage,‭ ‬il se contente ensuite de minauder grossièrement,‭ ‬ajoutant à l'ensemble une touche caricaturale franchement déplaisante.‭ ‬On appréciera en revanche la prestation d'Alicia Vikander‭ (Ex_machina‭)‬,‭ ‬parfaite dans le rôle de l'épouse d'Einar d'abord fascinée par ce qu'elle considère comme un jeu,‭ ‬puis peu à peu laissée sur la touche par un personnage également décrit comme égoïste.

Bref,‭ ‬le destin de Lili Elbe aurait dû donner une œuvre forte et poignante.‭ ‬Mais à force de caricature et de conformisme,‭ ‬Tom Hooper se contente une nouvelle fois d'effleurer son sujet,‭ ‬uniquement habité par la volonté de ringardiser son sujet pour l'offrir au plus grand nombre...‭ ‬jusqu'à en devenir par moments abject.

Note :‭ ‬3/10


vendredi 8 avril 2016

Babysitting 2


Titre :‭ ‬Babysitting‭ ‬2
Réalisateur :‭ ‬Nicolas Benamou,‭ ‬Philippe Lacheau
Acteurs :‭ ‬Philippe Lacheau,‭ ‬Tarek Boudali,‭ ‬Julien Arruti
Date de sortie en France :‭ ‬2‭ ‬décembre‭ ‬2015
Genre :‭ ‬comédie

Synopsis :‭
Sonia souhaite présenter Franck à son père,‭ ‬Jean-Pierre directeur d’un hôtel écologique au Brésil.‭ ‬Toute la bande s’y retrouve ainsi pour y passer des vacances de rêve.‭ ‬Un matin,‭ ‬les garçons partent en excursion dans la forêt amazonienne.‭ ‬Jean-Pierre leur confie sa mère acariâtre Yolande.‭ ‬Le lendemain,‭ ‬ils ont tous disparu‭… ‬On a juste retrouvé la petite caméra avec laquelle ils étaient partis.‭ ‬Sonia et son père vont regarder cette vidéo pour retrouver leur trace‭…

Avis :
Babysitting avait été la très bonne surprise de ces dernières années au rayon comédie française.‭ ‬Logiquement,‭ ‬une suite a rapidement vu le jour,‭ ‬reprenant exactement les mêmes recettes‭ (‬le found footage,‭ ‬la situation de départ qui dégénère complètement‭) ‬et les transportant au Brésil.‭ ‬Pour une nouvelle réussite ‭?


En ce qui me concerne,‭ ‬clairement oui ‭! ‬Babysitting réutilise certes les mêmes recettes,‭ ‬mais le fait à merveille.‭ ‬Sa ns aucun temps mort,‭ ‬le film confirme le talent de‭ ‬La Bande à Fifi pour le comique de situation et le sens de la réplique hilarante.‭ ‬C'est souvent gras,‭ ‬souvent grotesque,‭ ‬souvent attendu...‭ ‬et souvent très drôle.‭ ‬Le film parvient d'ailleurs à combler nos attentes en livrant les chutes attendues lors de certaines situations,‭ ‬se faisant presque le complice du spectateur qui imagine les mêmes issues.

Babysitting‭ ‬2‭ ‬nous offre ainsi des moments magiques,‭ ‬comme ce saut en parachute sans montage,‭ ‬la rencontre d'indigènes dans la forêt ou la destruction systématique‭ ‬de ce qui aurait pu aider le groupe à retrouver la civilisation,‭ ‬le tout rythmé par les remarques acerbes et racistes de la grand-mère.‭ ‬Le film ne s'encombre d'ailleurs d'aucun politiquement correct,‭ ‬rappelant par moments l'esprit du Splendid de la grande époque.

Peut-être encore plus réussi que le premier volet,‭ ‬Babysitting‭ ‬2‭ ‬en reprend les mêmes recettes avec davantage encore d'efficacité.‭ ‬Un signe ne trompe d'ailleurs pas :‭ ‬après avoir vu le film,‭ ‬on n'a qu'une seule hâte,‭ ‬celle de voir revenir la bande pour un‭ ‬Babysitting‭ ‬3 ‭!

Note :‭ ‬8/10


mercredi 6 avril 2016

Le Tout nouveau testament


Titre : Le Tout nouveau testament
Réalisateur : Jaco van Dormael
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve
Date de sortie en France : 2 septembre 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…

Avis : 
A l'idée de voir Benoît Poelvoorde dans le rôle de Dieu, on se réjouissait vraiment : on imaginait déjà un Dieu gouailleur, de l'humour noir, du cynisme, du mordant. Du Poelvoorde quoi ! Hélas, l'acteur sera largement laissé en retrait, en dehors d'une introduction réussie où il répand les pires maux possibles sur l'humanité, juste pour passer.


Le Tout nouveau testament se concentre au contraire sur la fille de Dieu, une gamine insupportable qui se met en tête de trouver de nouveaux apôtres. Une quête malheureusement bien trop gentille, qui n'exploite jamais sa galerie de personnages, tuant dans l'oeuf l'intérêt de certains (le tueur, le pervers), ou offrant quelques passages franchement gênants (Deneuve et le gorille, qui donnent franchement honte de regarder le film).

On ne décolle jamais, et on s'écrase même totalement dans un final archi-convenu et qui rate encore une fois l'occasion d'apporter un peu de piquant à l'ensemble. Rarement drôle, jamais vraiment cynique, ce Tout nouveau testament déçoit donc par son manque total d'audace, notamment en laissant totalement de côté Poelvoorde au profit d'une morale sirupeuse... Dommage.

Note : 2.5/10


dimanche 3 avril 2016

10 Cloverfield Lane


Titre : 10 Cloverfield Lane
Réalisateur : Dan Trachtenberg
Acteurs : John Goodman, Mary Elizabeth Winstead, John Gallager Jr.
Date de sortie en France : 16 mars 2016
Genre : thriller

Synopsis : 
Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d'abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu'il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d'envergure. En l'absence de certitude, elle décide de s'échapper...

Avis : 
Développé en secret, 10 Cloverfield Lane est arrivé en mars 2016 à la surprise générale. Toujours produit par J.J. Abrams, il ne constitue pas une suite à Cloverfield, mais s'inscrit selon le producteur dans le même univers, le même ton. Un lien ténu donc, pour un film qui aurait finalement gagné à ne pas être rattaché à son aîné, mais être totalement indépendant.


Mené par un John Goodman en très grande forme, 10 CL joue sur les apparences, les fausses impressions et la paranoïa, à partir d'un postulat de base assez simple : Howard protège-t-il Michelle et Emmett d'une véritable apocalypse, ou ses intentions sont elles moins louables ? Le scénario joue avec le spectateur et nous amène à constamment changer de point de vue, au fil des révélations, des surprises et des réactions des personnages, transformant certaines séquences légères en situations particulièrement anxiogènes.

Tout ceci serait parfait s'il n'y avait pas ce final, totalement saugrenu. La tension retombe brutalement, au profit d'un délire grotesque et interminable, qui n'a pas grand chose à faire là, sinon justifier le nom du film. Dommage, car le huis clos avec le trio d'acteurs talentueux était jusque là fort réussi, notamment dans la relation entre John Goodman (The Big Lebowski, Panic sur Florida Beach) et Mary Elizabeth Winstead (Scott Pilgrim).

Note : 8/10