Titre : We need to talk about Kevin
Réalisateur : Lynne Ramsay
Acteurs : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller
Date de sortie en France : 28 septembre 2011
Genre : drame
Synopsis :
Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.
Avis :
Adaptation du roman du même nom de Lionel Shriver, We need to talk about Kevin met en scène Tilda Swinton (Snowpiercer, Only lovers left alive) dans le rôle d'une mère qui a toujours été incapable de communiquer avec son fils aîné, de sa plus tendre enfance à son adolescence durant laquelle il se rendra coupable d'un horrible crime. La relation mère / fils est donc au centre du film, hélas plombé par une forme particulièrement irritante.
Car nous serons ici devant une narration totalement destructurée, nous proposant de voyager dans les souvenirs de la mère et dans sa vie actuelle. Une volonté évidente de briser le récit comme l'est l'esprit du personnage, afin de tenter d'apporter des réponses à un acte dont on ne connaît alors pas grand chose et d'en montrer les conséquences, mais qui finit par lasser rapidement et par désamorcer totalement le propos du film. Pire : la structure finit même par étouffer l'ambiance étouffante que l'on devinait dans les premières minutes.
Le film en devient ainsi très vite une simple démonstration technique et scénaristique, tentant d'étouffer sous sa forme un fond particulièrement léger. On n'est finalement que devant le petit manuel du petit psychopathe en puissance, avec les éléments classique du genre (solitude, fascination pour la violence et intérêt pour l'informatique) et jamais la relation entre les parents et l'enfant n'est réellement développée, le film préférant manier l'ellipse et la juxtaposition de scènes fortes, s'abstenant habilement d'apporter une quelconque réponse ou de faire naître une véritable réflexion.
Ainsi, malgré une interprétation formidable (Tilda Swinton et Ezra Miller, vu récemment dans Le Monde de Charlie, sont excellents), We need to talk about Kevin se perd en misant trop sur sa forme, au détriment du fond. Une forme agaçante, qui finit même par anéantir tout malaise ou toute horreur pour donner un film poseur et sans âme, et qui peine à dissimuler une progression banale et légère...
Note : 5,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire