lundi 25 février 2013

Django Unchained


Titre :  Django Unchained
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio
Date de sortie en France : 16 janvier 2013
Genre : western

Synopsis : 
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…

Avis : 
S'il a déjà revisité de nombreux genres, du film de guerre à la blaxploitation en passant par le film d'arts martiaux ou de gangsters, Tarantino a toujours montré une attirance particulière pour le western, notamment dans Kill Bill - volume 2 ou dans Inglourious Basterds, ou encore par le recours régulier au mexican standoff, dont l'exemple le plus célèbre reste celui de Le Bon, la Brute et le Truand. Aussi, le voir enfin s'attaquer au western, et plus particulièrement au western spaghetti de Leone (son réalisateur préféré) ou de Corbucci était attendu depuis très longtemps.

Trop longtemps peut-être ? En sortant de la séance, j'éprouvais la sensation très particulière d'avoir vu un excellent film, mais de rester néanmoins sur ma faim. En attendais-je trop, ou ce Tarantino souffre-t-il de la comparaison avec ses films précédents, voire de l'ombre des oeuvres auxquelles il rend hommage ? Evidemment, il convient de saluer la réalisation, toujours impeccable, et le casting, absolument merveilleux (DiCaprio parvient presque à éclipser Waltz !). On n'oubliera pas également de relever l'aspect parfaitement jouissif de certaines scènes, comme lorsque Django retrouve d'anciens tortionnaires. On savourera enfin l'humour du film, grâce notamment au culot du personnage interprété par Christoph Waltz, véritable maître du baratin, ou à un sens de l'à-propos hilarant, comme lorsque ces membres du Ku Klux Klan se plaignent de leurs cagoules aux trous mal ajustés !

Là où le film déçoit un peu, c'est justement sur le fait qu'en dehors des répliques fabuleuses que nous sert l'acteur autrichien, les dialogues sont bien moins percutants qu'à l'accoutumé, et sont surtout bien trop directs. Là où on appréciait les divagations de personnages discutant de tout et surtout de rien dans les précédents films du réalisateur, on a cette fois l'impression que chaque mot prononcé sert l'histoire...ce qui donne des passages moins réalistes, et un aspect terre-à-terre étonnant, les personnages étant moins riches que d'habitude, semblant n'exister que dans le film. La palme revient à l'apparition de Franco Nero, le Django de Sergio Corbucci, dans un dialogue qui n'a aucun intérêt autre que celui du clin d'oeil.

Même la bande originale déçoit un peu. On y retrouve évidemment des morceaux d'Ennio Morricone (de l'OST de Sierra Torride par exemple) ou des morceaux tirés du Django de Corbucci, mais on s'interroge en revanche sur la présence de morceaux de rap qui, tout aussi bons qu'ils puissent être, dénotent méchamment avec le film...Evidemment, ce ne sont que deux bémols perdus dans le flot de qualités du film, mais quand on regarde un Tarantino et qu'on ne savoure ni les dialogues, ni les musiques, il manque forcément quelque chose.

Django Unchained, qui emprunte d'ailleurs beaucoup à Inglourious Basterds, doit beaucoup à son casting étincelant : Waltz n'est jamais aussi bon que chez Tarantino, Leo DiCaprio étonne en grand méchant hystérique et séduisant, Samuel L. Jackson est une magnifique ordure, et quelques seconds rôles sont parfaits, comme Don Johnson. Outre quelques scènes destinées à rester dans les mémoires et quelques monstrueuses explosions de violence, ce western-hommage aux westerns m'a un peu déçu, ce qui est rare chez un Tarantino, notamment à cause de dialogues et de musiques bien moins mémorables que d'habitude...

Note :  7,5/10


mercredi 20 février 2013

Comme un lion


Titre : Comme un lion
Réalisateur : Samuel Collardey
Acteurs : Marc Barbé, Mytri Attal, Anne Coesens
Date de sortie en France : 9 janvier 2013
Genre : drame, sport

Synopsis : 
Mitri a 15 ans et vit dans un village au Sénégal. Comme tous les jeunes de son âge, il joue au foot en rêvant du Barça et de Chelsea. Lorsqu’un agent recruteur le repère, Mitri croit en sa chance. Mais pour partir à l’assaut des grands clubs européens, il faut payer. La famille se cotise et s’endette pour l’aider. Une fois à Paris, tout s’écroule : Mitri se retrouve abandonné sans un sou en poche, et ne peut imaginer affronter la honte du retour au village. Une odyssée faite de débrouilles commence alors. Mais son rêve de foot le rattrapera au coin d’une rencontre.

Avis : 
Il n'y a pas si longtemps, j'évoquais sur ce blog le très mauvais Les Seigneurs, comédie au ras des pâquerettes ayant pour cadre le football. Aussi, à l'idée de voir un nouveau film tournant autour de ce sport et de ses coulisses, j'étais assez inquiet, malgré un point de départ bien plus intéressant : le trafic de jeunes Africains à qui l'on fait miroiter un avenir un or, tout en leur extorquant leurs ressources, avant de les abandonner à leur destin, seuls à des milliers de kilomètres de chez eux. Une histoire d'autant plus terrible que les rumeurs de telles actions ne sont pas si rares que ça.

La victime est donc ici Mitri, gamin sénégalais qui débarque donc en France sans un sou, sans logement, sans contact. Le rêve français qu'on lui a vendu s'efface pour une réalité bien plus cruelle. Pourtant, rapidement, le jeune garçon va rencontrer des personnes bien intentionnées qui vont l'aider, et même passer outre son manque de reconnaissance et son comportement parfois négatif. Son culot l'aidera également quand, à la manière d'un Olivier Atton de la série Olive & Tom, il convaincra un entraîneur local de l'intégrer à son équipe après avoir dribblé tous les joueurs, en jeans et en baskets, alors qu'on avait refusé de lui donner une licence pour jouer.


Et c'est un peu le problème du film : il choisit la facilité, et les épreuves que rencontre Mitri sont rapidement oubliées grâce à la bienveillance de son nouvel entourage et un destin tout tracé. Ses coéquipiers jaloux n'hésitent à aucun moment à lui faire des passes, il est invité au mariage d'inconnus, on lui pardonne de piquer de l'argent, et son individualisme sur le terrain n'est jamais puni. Il devient dès lors difficile de s'émouvoir du passé de son entraîneur / mentor, de ses états d'âme, d'autant que sa fausse naïveté le rend finalement assez antipathique.

En revanche, on saluera la réalisation de Samuel Collardey, notamment pour les matchs de football, parfaitement lisibles et même assez intenses. Un bon point venant relever le niveau d'un film qui débutait parfaitement mais qui, en choisissant un développement un peu trop positif, finit par décevoir un peu.

Note : 6/10


Skyfall


Titre : Skyfall
Réalisateur : Sam Mendes
Acteurs : Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench
Date de sortie en France : 26 octobre 2012
Genre : James Bond, espionnage, action

Synopsis : 
Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel… 

Avis : 
Vingt-troisième film de la saga James Bond, Skyfall marque les 50 ans du célèbre espion britannique sur grand écran. Après un excellent Casino Royale, qui redonnait un nouvel élan à la série, et le décevant Quantum of Solace, Daniel Craig endosse le rôle de 007 pour la troisième fois, dans un épisode réalisé par Sam Mendes (American Beauty, Les Sentiers de la perdition).



Dès le générique, sur la chanson oscarisée d'Adele, Mendes annonce la couleur : ce James Bond mêlera la modernité des derniers épisodes à un aspect old school, opérant pour l'occasion la jonction entre ces deux générations. Cela se vérifiera pendant tout le film, où Daniel Craig reprend l'aspect rentre-dedans mais vulnérable qu'il a apporté à Bond, dans un scénario ancré dans l'actualité, et où l'on retrouve de nombreux éléments renvoyant aux volets classiques de la série. Le grand méchant, interprété par Javier Bardem (No country for old men), rappelle d'anciens ennemis de l'agent secret, on retrouve Q et ses gadgets et même Miss Moneypenny et la célèbre Aston Martin DB5.

Parsemé de moments de bravoure très spectaculaires, comme cette première poursuite dans les rues, sur les toits puis sur un train à Istanbul qui ridiculise presque l'immense première scène d'action de Casino Royale, ce Skyfall insiste en fait sur la rédemption de Bond, dont les capacités sont amoindries et qui devra se tourner vers son passé pour sauver M. Avec un scénario haletant et cette approche intimiste, Sam Mendes nous offre un 007 plus humain, et permet à Judi Dench d'étoffer enfin le personnage qu'elle campe depuis sept films.

Plus gros succès au box-office pour un James Bond, Skyfall mêle donc épisodes classiques et modernité pour l'un des tous meilleurs épisodes de la série. Sam Mendes excelle autant dans les passages d'action, à couper le souffle, que dans les passages plus calmes, et nous fait redécouvrir un héros vulnérable et humain, interprété par un Daniel Craig parfait. Un vrai bonheur.

Note : 9/10




mardi 19 février 2013

La Parade


Titre : La Parade (Parada)
Réalisateur : Srdjan Dragojevic
Acteurs : Nikola Kojo, Milos Samolov, Hristina Popovic
Date de sortie en France : 16 janvier 2013
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
En voulant sauver son pitbull chéri et contenter sa fiancée capricieuse, Lemon, parrain des gangsters de Belgrade, se voit obligé d’assurer la sécurité de la première GayPride de Serbie.
Pour l’aider dans cette mission impossible, il part à la recherche d’anciens mercenaires. Serbe, musulman, bosniaque, albanais du Kosovo et combattant croate se retrouvent aux côtés des militants homosexuels. Comment cet équipage hétéroclite qui n’aurait jamais dû se rencontrer va-t-il arriver à transcender les frontières et leurs différences ?


Avis : 
Le 30 juin 2001, la première tentative de Gay Pride en Serbie s'était violemment terminée, de nombreux opposants agressant les participants devant des forces de police dépassées en nombre. En 2009, une nouvelle tentative fut annulée en raison des menaces de groupes d'extrême droite. Il fallut attendre le 10 octobre 2010 pour voir défiler à Belgrade 1000 militants, entourés de 6500 policiers afin de les protéger d'environ 7000 opposants. Depuis, chaque tentative a été interdite. 

Réalisé par Srdjan Dragojevic, La Parade évoque donc la question de l'homosexualité en ex-Yougoslavie. Un thème si sensible que le film nécessita 3 ans de travail, les organisations néonazies cherchant à empêcher le tournage. Un film qui va tenter de démonter les stéréotypes et les préjugés, en les tournant souvent en ridicule grâce à un humour pince-sans-rire et en réunissant une galerie de personnages hauts en couleurs, délicieusement caricaturaux, tant au niveau des homosexuels que des anciens soldats. Mini rose, petite écharpe et émotivité d'un côté, tatouages, muscles et beaufitude généralisée de l'autre, Parada réunit donc de façon classique des personnages que tout oppose, embarqués dans la même galère pour finalement s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents que ça...


Et ça fonctionne parfaitement, les personnages devenant très vite attachants malgré (grâce à ?) leurs défauts, et on s'amuse beaucoup par exemple pendant la partie où Lemon et Radmilo cherchent et rencontrent les amis du mercenaire sur les routes d'ex-Yougoslavie, les préjugés des uns répondant aux a priori des autres, certaines particularités s'effaçant progressivement pour être recouvertes d'autres différences, comme ces graffitis constamment redessinés sur la voiture du groupe. Mais le film sait aussi se montrer plus dramatique, notamment lorsqu'il met en scène les actes de violence dont sont victimes les homosexuels de Belgrade, quelque soit leur âge ou leur sexe, ou quand il nous montre toute la détresse de certains personnages obligés de cacher leur vérité pendant des décennies. 

Srdjan Dragojevic nous offre donc avec ce film à la base surréaliste (des soldats d'ethnies différentes s'alliant pour protéger la Gay Pride) une formidable leçon de tolérance, utilisant l'humour comme mécanisme fédérateur pour mieux détourner les clichés et vérités honteuses autour de ses personnages. Une oeuvre forcément essentielle pour la cause homosexuelle en Serbie, mais qui pourrait nous donner également bien des leçons à l'heure des polémiques incessantes quant au mariage homosexuel...

Note : 7,5/10



lundi 18 février 2013

The Haunted World of El Superbeasto


Titre : The Haunted World of El Superbeasto
Réalisateur : Rob Zombie, Mr. Lawrence
Acteurs : Tom Papa, Paul Giamatti, Sheri Moon Zombie
Date de sortie en France : inconnue
Genre : animation, horreur, érotique, comédie

Synopsis : 
Le docteur Satan fait enlever la stripteaseuse Velvet Von Black afin de l'épouser, ce qui d'après une prophétie devrait le rendre super-puissant. El Superbeasto, bientôt rejoint par Suzy-X et son robot Murray, vont tenter de la sauver. Mais tout ne va pas se passer comme prévu... 

Avis : 
Après s'être démarqué par deux films d'horreur très réussis, La Maison des 1000 morts et The Devil's rejects, Rob Zombie était rentré dans un moule plus consensuel avec son remake de Halloween. Pourtant, on pouvait voir à la fausse bande-annonce qu'il avait réalisée pour le projet Grindhouse, Werewolf women of the SS, que l'artiste en avait encore sous la pédale. Et si Halloween 2 a confirmé le classicisme du premier volet, The Haunted World of El Superbeasto, toujours inédit en France, montre que le chanteur / musicien / réalisateur / scénariste de comics est toujours aussi fou, voire même encore plus quand on le laisse pleinement s'exprimer.


Le film met ainsi en scène un catcheur masqué, descendant direct du célèbre Santo, aux prises avec le Dr. Satan dans un monde peuplé de créatures issues de l'horreur. Fan du genre, Rob Zombie remplit son film, jusqu'à parfois frôler l'indigestion, de personnages / dialogues / clins d'oeil / scènes reprises de classiques horrifiques. On pourra ainsi citer Halloween, Une nuit en Enfer, Carrie au bal du Diable, ou encore L'Etrange créature du lac noir en pleine relation sexuelle avec La Fiancée de Frankenstein. Il fait également apparaître quelques personnages de ses précédents films, comme Otis ou Spaulding, et nous reprend le thème des zombies et des loups-garous nazis confrontés à son épouse Sheri Moon.

Si le film comporte son lot de scènes violentes et gore, il est également largement peuplé de femmes sexy, souvent dénudées ou en petites tenues et n'hésitant pas à user de leurs charmes pour parvenir à leurs fins, quitte à se servir de leurs...seins comme armes ! Enfin, difficile de ne pas évoquer les musiques, qui ajoutent encore au côté déjanté du film, avec des paroles complètement folles (incitant notamment le spectateur à se masturber devant les combats féminins comme il le ferait devant un hentaï japonais !) ou honteusement descriptives : un pur bonheur !

The Haunted World of El Superbeasto est donc un véritable OVNI, un film d'animation mêlant horreur, érotisme, comique et références au cinéma fantastique dont la folie pourra certainement rebuter certains spectateurs, mais qui a été jubilatoire de bout en bout en ce qui me concerne !

Note : 8/10


vendredi 15 février 2013

Hôtel Transylvanie


Titre : Hôtel Transylvanie (Hotel Transylvania)
Réalisateur : Genndy Tartakovsky
Acteurs :Adam Sandler, Andy Samberg, Selena Gomez
Date de sortie en France : 13 février 2013
Genre : animation, comédie, fantastique

Synopsis :
Bienvenue à l’Hôtel Transylvanie, le somptueux hôtel de Dracula, où les monstres et leurs familles peuvent enfin vivre leur vie, se détendre et faire « monstrueusement » la fête comme ils en ont envie sans être embêtés par les humains. Pour l’anniversaire de sa fille, la jeune Mavis, qui fête ses 118 printemps, Dracula invite les plus célèbres monstres du monde – Frankenstein et sa femme, la Momie, l’Homme Invisible, une famille de loups-garous, et bien d’autres encore…
Tout se passe très bien, jusqu’à ce qu’un humain débarque par hasard à l’hôtel et se lie d’amitié avec Mavis… 


Avis : 
Si vous êtes une créature issue de l'univers horrifique, vous avez de grandes chances, en fin 2012-début 2013, d'apparaître dans un film d'animation pour grand public. Après les zombies de L'Etrange pouvoir de Norman ou les multiples clins d'oeil de Tim Burton dans son Frankenweenie, c'est cette fois Genndy Tartakovsky, jusqu'ici connu pour les séries animées Dexter's Lab ou Star Wars : Clone Wars),qui s'attache à rendre ces monstres attachants aux yeux du grand public, dans un regroupement des créatures les plus célèbres du genre.


Dracula, le loup-garou, l'homme invisible, le monstre de Frankenstein, la momie, des zombies, une hydre...Le bestiaire de cet Hôtel Transylvanie est impressionnant, et on s'amuse énormément pendant la phase de présentation de chacun, savourant les clins d'oeil plus ou moins évidents et les gentils détournements. Hélas, tout cela se gâte quand on découvre les enjeux : le film tournera principalement autour d'une éternelle histoire d'amour impossible entre la fille de Dracula et un humain, et nous aurons droit à l'insupportable, car traité sans aucune imagination, thème de l'acceptation de la différence de son prochain.

Dès l'entrée en scène du jeune garçon, les gags deviennent plus convenus, plus enfantins, et rapidement moins drôles. L'énergie déployée pour divertir finit même par lasser et, bien que conscients d'être devant un film familial, on n'a très vite qu'une seule envie : que le pauvre bougre se fasse trucider de toutes les façons possibles par l'ensemble des monstres du château...

Ce qui s'annonçait donc comme un divertissement intéressant et un gentil hommage aux classiques de l'horreur tombe donc trop rapidement dans le petit film d'animation bien trop sage. La faute à une volonté de rester dans les sentiers battus et de ne prendre absolument aucun risque afin de plaire au plus grand nombre. Frustrant...

Note :  4,5/10


mercredi 13 février 2013

Passion


Titre : Passion
Réalisateur : Brian De Palma
Acteurs : Rachel McAdams, Noomi Rapace, Karoline Herfurth
Date de sortie en France : 13 février 2013
Genre : thriller

Synopsis : 
Deux femmes se livrent à un jeu de manipulation pervers au sein d'une multinationale. Isabelle est fascinée par sa supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle pour l'entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et de servitude. 

Avis : 
A-t-on définitivement perdu Brian De Palma ? On peut légitimement se poser la question en sortant de ce Passion, remake du Crime d'amour réalisé par Alain Corneau en 2010. En effet, le réalisateur ne semble n'être ici que l'ombre de lui-même, n'ayant à offrir que quelques mécanismes trop ancrés dans son cinéma, comme autant de spasmes réflexes avant une mort définitive.

Pourtant, avec une telle histoire, on pouvait espérer que le réalisateur de Pulsions ou Body Double trouve un terrain de jeu lui convenant parfaitement, le synopsis laissant entrevoir un thriller teinté d'érotisme, avec domination, fétichisme, homosexualité et bestialité au menu. Hélas, tous ces éléments ne seront que caressés par le réalisateur, qui n'en développera jamais aucun. Oubliez donc l'idée d'une relation vénéneuse entre Rachel McAdams et Noomi Rapace, nous n'aurons qu'un ou deux baisers échangés pour toute subversion.



L'aspect thriller ne sera pas plus convaincant, De Palma donnant dans la surenchère à grands renforts de révélations, de retournements de situations, bien souvent au détriment de toute cohérence. Vieux briscard, il tente d'ailleurs de faire avaler la pilule en jouant sur la folie de l'un de ces personnages, mais ça ne fonctionne absolument pas, entraînant même au contraire le film encore davantage dans un grand n'importe quoi.

A vrai dire, pendant une heure, Passion ressemble surtout à un téléfilm allemand (boudé par Hollywood, le réalisateur a d'ailleurs tourné son film à Berlin). Les thèmes du voyeurisme et la sexualité étant largement survolés, c'est finalement la vie de la multinationale qui est au centre de l'histoire, avec ses rivalités, ses complicités, ses couples...Et quand De Palma décide enfin de faire du De Palma, c'est en nous balançant sans imagination les éternels clins d'oeil à Hitchcock ou en nous faisant subir l'un des pires split screen de l'histoire.

Passion est donc un énorme loupé, une espèce de pastiche des films de De Palma par De Palma, où les thèmes majeurs ne sont qu'évoqués avant d'être purement et simplement oubliés, et où le réalisateur semble nous faire un épisode du Destin de Lisa plutôt qu'un thriller sulfureux, avec en prime une musique envahissante de Pino Donaggio et une Noomi Rapace (Millenium, le film, Prometheus) très loin de ses meilleurs rôles. A oublier, et vite...

Note : 2/10


dimanche 10 février 2013

Mars Attacks !


Titre : Mars Attacks !
Réalisateur : Tim Burton
Acteurs : Jack Nicholson, Pierce Brosnan, Glenn Close
Date de sortie en France : 26 février 1997
Genre : science-fiction, comédie

Synopsis : 
 Des milliers de soucoupes volantes en provenance de la planète Mars se dirigent vers la Terre. L'événement provoque les réactions les plus diverses sur la population mondiale : alors que certains les pensent pacifiques (allant même croire qu'ils sont venus pour les sauver) d'autres pensent qu'ils sont hostiles et qu'ils représentent un danger pour l'humanité. Le président des États-Unis, quant à lui, suivant les conseils de ses collaborateurs, décide d'accueillir les Martiens avec un tapis rouge pensant qu'ils sont venus en paix. Mais lorsque ceux-ci débarquent sur notre planète les choses ne se passent pas comme prévu…

Avis : 
Après avoir réalisé un hommage au "plus mauvais réalisateur de l'histoire du cinéma" avec Ed Wood, Tim Burton continue avec son film suivant à célébrer la science-fiction de années 50, et notamment celle consacrée à l'invasion d'extraterrestres, comme Les Soucoupes volantes attaquent ou La Guerre des mondes. Le résultat sera un étonnant pastiche de ces films, doublé d'une satire mordante du modèle américain, pour un des meilleurs films du réalisateur.


Pour cet hommage, Burton va s'amuser à reprendre les éléments les plus ringards du genre : les soucoupes volantes classiques, les petits hommes verts au crâne énorme et au langage simpliste, des fusils en plastique. S'il voulait d'abord que les effets-spéciaux soient réalisés en stop-motion afin d'accentuer ce côté volontairement dépassé, le fait d'avoir finalement opté pour des effets numériques est finalement plus judicieux : au fil des années, ces effets déjà très limites pour l'époque s'appauvrissent encore davantage, ancrant de plus en plus les martiens dans la ringardise assumée.

D'autant que Burton s'amuse des codes, regroupe les personnages les plus stéréotypés possibles (le militaire va-t-en-guerre, le scientifique borné, le président incapable de prendre une décision seul, le héros insoupçonné), les mélanges aux caricatures liées aux médias ou au pouvoir (ces présentateurs télé superficiels, le proche du président profitant de son statut pour attirer les femmes), et y ajoute encore quelques personnages haut en couleurs juste pour le plaisir (Tom Jones, Art). Le tout au milieu des martiens qui font tout et surtout n'importe quoi de la planète, là où l'humour burtonien trouve sa meilleure expression, notamment par le biais d'une multitude de détails, de clins d'oeil ou de répliques bien senties.

Très loin de la froide extermination mise en scène par Roland Emmerich dans Independence Day, sorti la même année (même si le réalisateur allemand tente maintenant de nous faire croire au second degré de son film), Mars Attacks ! est un vrai régal, qui se bonifie à mesure qu'il se ringardise. L'hommage parodique de Tim Burton fonctionne donc parfaitement, grâce notamment à son casting de rêve, Jack Nicholson y côtoyant notamment Glenn Close, Pierce Brosnan ou les jeunes Jack Black et Natalie Portman.

Note : 9/10


mardi 5 février 2013

Summer Wars


Titre : Summer Wars (Samā Wōzu)
Réalisateur : Mamoru Hosoda
Acteurs : Ryunosuke Kamiki, Patrick Mölleken, Nanami Sakurab
Date de sortie en France : 9 juin 2010
Genre : animation 

Synopsis : 
En 2010, Kenji Koiso est un jeune lycéen passionné par les mathématiques. Il travaille l'été au service informatique d'OZ, un réseau social en ligne qui est une gigantesque communauté virtuelle mondiale dans laquelle entreprises et administrations y possèdent des façades interactives. C'est alors que Natsuki lui demande de l'accompagner à Nagano pour la dépanner. Il se retrouve alors en pleine préparation de la fête d'anniversaire de la chef du clan Jinnouchi alors que Natsuki lui demande de jouer un rôle très embarrassant auprès de sa famille. Pendant ce temps, une intelligence artificielle pirate le système de sécurité d'OZ et attaque les utilisateurs.

Avis : 
Après avoir signé des adaptations des mangas Digimon et One Piece, Mamoru Hosoda s'est révélé en 2006 avec La Traversée du temps. Cette nouvelle figure majeure de l'animation japonaise a ensuite confirmé avec les excellents Summer Wars, dont je parlerai ici, et Les Enfants loups : Ame & Yuki, un des meilleurs films de 2012. 

Dans Summer Wars, il reprend la thématique, classique dans le cinéma japonais, de la confrontation entre tradition et modernité. L'histoire prend ainsi place dans l'immense domaine du clan Jinnouchi, au milieu d'une famille nombreuse réunie autour de sa matriarche, tandis que l'intrigue suit l'évolution d'un réseau social planétaire donnant accès à des possibilités infinies. Ces deux aspects se traduisent principalement par des univers graphiques radicalement opposés, la sobriété de la demeure familiale et de ses occupants tranchant avec l'explosion de formes et de couleurs du monde d'OZ. Deux univers qui finiront par se rencontrer quand une intelligence artificielle utilisera le réseau social pour bouleverser le monde réel.


Car Hosoda en profite pour cibler les dérives possibles de cette omniprésence du monde virtuel, qui va jusqu'à déborder sur le monde réel : tout se gère ainsi à partir de OZ, de la circulation aux communications, ce qui donnera à l'IA la possibilité de détruire le monde, rien que ça ! La critique est certes assez classique, et sert principalement de base aux débordements visuels dans le monde virtuel, le réalisateur nous offrant des scènes très spectaculaires et des combats dantesques mettant en scènes des milliers d'avatars !

Hosoda remplit également son film de touches d'humour et d'émotion, lorsque Kenji rencontre la famille de Natsuki et doit faire face aux questions les plus indiscrètes, ou quand l'arrière-grand-mère de cette dernière décède. Le réalisateur ajoute même de nombreux éléments visuels hérités du manga papier, comme ces personnages changeant de couleur selon leurs émotions, ou leurs yeux exagérément expressifs.

Summer Wars était donc le film de la confirmation pour Mamoru Hosoda après La Traversée des temps. Véritable claque visuelle, intense et rythmé, dont le scénario oscille à merveille entre le film de science-fiction catastrophe et la chronique familiale, ce cinquième film du réalisateur japonais est un merveilleux divertissement !

Note : 8,5/10

Les Enfants de Belle Ville


Titre : Les Enfants de Belle Ville (Shah-re ziba)
Réalisateur : Asghar Farhadi
Acteurs : Taraneh Alidoosti, Babak Ansari, Faramarz Gharibian
Date de sortie en France : 11 juillet 2012
Genre : drame

Synopsis : 
Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa sœur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin. 

Avis : 
Il aura fallu le succès d'Une séparation (Oscar du meilleur film en langue étrangère, Golden Globe du meilleur film étranger, César du meilleur film étranger, Ours d'or du meilleur film, et bien d'autres prix en 2011 et 2012) pour voir sortir sur nos écrans, en été 2012, l'inédit Les Enfants de Belle Ville, film réalisé en 2004 par Asghar Farhadi. Les deux oeuvres ont d'ailleurs de nombreux points communs, abordant toutes deux les thèmes de la recherche de la justice ou de la frontière toujours floue entre le bien et le mal.

La principale force de ces Enfants de Belle Ville est de ne pas prendre parti pour l'une ou l'autre des causes défendues dans le film. D'un côté, le chagrin d'un père dont la fille a été assassinée, de l'autre la volonté d'éviter la peine de mort à un adolescent de 18ans. Si Farhadi suit principalement le meilleur ami et la soeur de l'assassin, l'acharnement de l'un et le découragement de l'autre se répondant parfaitement, les apparitions de M. Abolqasem nous montrent un homme brisé, dont le besoin de vengeance est l'unique réponse qu'il a trouvée pour combler le vide laissé par sa fille.



Le tragique de sa situation est renforcé par l'iniquité de la justice iranienne : afin d'obtenir l'exécution du meurtrier de sa fille, il doit payer le "prix du sang" à sa famille, puisque la vie d'un homme est plus important que la vie d'une femme. Une situation impensable pour un homme qui doit déjà s'occuper d'une fille handicapée et d'une femme lassée par son comportement. De l'autre côté, on s'attache peu à peu aux deux jeunes personnages, à leur amour impossible naissant...Ce que nous montre Asghar Farhadi, c'est finalement une situation bien tangible, aux nombreuses ramifications, impossible à conclure sans léser l'un ou l'autre...

Les nombreuses visites à M.Abolqasem se ressemblent toutes, mais évoluent en permanence, par des détails, des concessions, dans une progression incroyablement subtile et juste. La qualité de l'interprétation de Taraneh Allidousti (que l'on reverra notamment dans A propos d'Elly, du même Asghar Farhadi) dans le rôle de la jeune mère d'apparence si fragile, et de Faramarz Gharibian, dans la peau du vieil homme inflexible, apporte énormément à ces scènes, leur donnant une intensité impressionnante.

Les Enfants de Belle Ville, film par lequel j'ai découvert Asghar Farhadi, est donc un film magnifique, très intelligent, offrant une belle réflexion sur la société iranienne contemporaine et ses dysfonctionnements. A voir d'urgence, tous comme les autres films de cet immense réalisateur !

Note : 9/10 

Au-delà des collines


Titre : Au-delà des collines (Dupa Dealuri)
Réalisateur : Cristian Mungiu
Acteurs : Cosmina Stratan, Cristina Flutur, Valeriu Andriuta
Date de sortie en France : 21 novembre 2012
Genre : drame

Synopsis : 
Alina revient d'Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu'elle ait jamais aimée et qui l'ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d'avoir Dieu comme rival. 

Avis : 
En 2005, Maricica Cornici trouvait la mort dans la monastère de Tanacu, au nord-est de la Roumanie. Accusée d'être possédée par le Diable, la jeune femme avait été ligotée et privée d'eau et de nourriture, avant d'être enchaînée et bâillonnée sur une croix afin d'être exorcisée. Arrêté avec les nonnes complices du rituel meurtrier, le prêtre avait été traduit devant la justice, et a été libéré en 2011. C'est ce fait divers qui inspire Cristian Mungiu pour ce Dupa Dealuri, dans lequel il va montrer une image très pessimiste de son pays.

Il met ainsi en images l'arrivée d'Alina dans un monastère roumain coupé de tout. Isolé derrière les collines, avec pour seul lien avec le monde extérieur et contemporain une vieille voiture, l'endroit n'est guère accueillant, et la jeune femme n'est clairement pas à sa place au milieu de cet environnement spartiate. Dès les retrouvailles avec Voichita, les différences entre les deux amies sont flagrantes, l'une enfermée dans son uniforme religieux, gênée par le comportement d'Alina, bien moins réservée.


Le monde d'Alina va ainsi heurter de plein fouet le microcosme du monastère orthodoxe aux règles strictes, et, blessée par le refus de Voichita de quitter l'endroit, jalouse de l'amour que cette dernière porte à Dieu, elle va se montrer incapable de s'adapter, violant de nombreuses règles, blasphémant, confessant à reculons les nombreux péchés qu'elle a commis, avant de sombrer dans l'hystérie et de se rebeller contre l'autorité du prêtre. Face à ce comportement qu'ils ne comprennent pas, les religieux vont alors tenter de la purifier, de l'exorciser, après avoir essayé de la contraindre à leur mode de vie.

La progression du récit, implacable, finit par épouser l'univers horrifique avec la cruauté des traitements infligés à Alina dans cet univers propice aux superstitions les plus folles. Et si l'Eglise est directement montrée du doigt, de ses méthodes anachroniques au recours aveugle à la foi, l'hôpital n'est pas épargné, préférant renvoyer la souffrante au monastère malgré un état préoccupant, et se déchargeant ainsi de toute responsabilité, 

Au-delà des collines est donc un film très fort, dont la durée pourra certainement en rebuter quelques uns. Pourtant, cette longueur permet de parfaitement appréhender le rythme de vie du monastère où les mêmes tâches se succèdent jour après jour, et où l'arrivée d'un élément perturbateur va mettre en évidence la folie religieuse des occupants coupés du monde.

Note : 8,5/10

lundi 4 février 2013

La fureur du Dragon


Titre : La Fureur du Dragon (Meng long guo jiang)
Réalisateur : Bruce Lee
Acteurs : Bruce Lee, Nora Miao, Chuck Norris
Date de sortie en France : 18 décembre 1974
Genre : arts martiaux

Synopsis : 
Tang Lung, est un Hongkongais qui débarque à Rome pour aider la famille d'un ami, qui est victime de racket. Les aptitudes martiales de Tang repoussent les malfrats qui font alors appel à un redoutable champion d'arts martiaux...

Avis : 
Réalisé, interprété, scénarisé et produit par Bruce Lee, La Fureur du Dragon, troisième grand film du petit dragon après Big Boss et La Fureur de vaincre reste l'un de ses plus grands succès, et l'un de ses films les plus connus, notamment grâce à un mythique affrontement final dans le Colisée de Rome.




L'histoire, assez simple, mêle donc mafia et arts martiaux, le personnage interprété par Bruce Lee incarnant le sauveur invulnérable qui affrontera les sbires du parrain local pour sauver ses amis. Sans surprise, l'intérêt du film n'est pas là, les scènes de combat état entrecoupées de scènes de remplissage souvent destinées à mettre en valeur Bruce Lee, malgré les faibles talents d''acteur de ce dernier.

Non, bien entendu, l'intérêt réside essentiellement dans ces affrontements où le sino-américain élimine ses adversaires, aussi efficace à mains nues qu'avec ses célèbres nunchakus. Très bien chorégraphiés, avec une pointe d'humour, les combats dans l'arrière-cour du restaurant sont d'excellents moments, mais qui feront office d'amuse-gueule avant le passage phare du film : le duel entre Chuck Norris, dont les apparitions sont rythmées par les premières notes du thème d'Il était une fois dans l'Ouest, et Bruce Lee. Un combat très spectaculaire, où le petit dragon est pour une fois en réelle difficulté, et où les coups sont parfaitement retranscrits par une excellente réalisation.

La Fureur du Dragon est néanmoins à réserver aux fans de films d'arts martiaux et de Bruce Lee, les autres risquant de fortement s'ennuyer face à un scénario très léger et des acteurs très moyens. Pour les fans, Bruce Lee livre ici quelques uns de ses meilleurs combats, dont le mémorable duel avec Chuck Norris.

Note : 7/10


dimanche 3 février 2013

Flight


Titre : Flight
Réalisateur : Robert Zemeckis
Acteurs : Denzel Washington, Kelly Reilly, Don Cheadle
Date de sortie en France : 13 février 2013
Genre : drame, catastrophe

Synopsis : 
Whip Whitaker, pilote de ligne chevronné, réussit miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après un accident en plein ciel… L’enquête qui suit fait naître de nombreuses interrogations… Que s’est-il réellement passé à bord du vol 227 ? Salué comme un héros après le crash, Whip va soudain voir sa vie entière être exposée en pleine lumière.

Avis : 
Depuis Seul au Monde, en 2000, Robert Zemeckis s'était consacré aux films d'animation, expérimentant notamment la technologie de performance capture sur Le Pôle Express, La Légende de Beowulf et Le Drôle de Noël de Scrooge. Avec Flight, il revient donc au film live avec une oeuvre qui dénote un peu au sein de sa filmographie souvent sage.

Il annonce ainsi la couleur dès les premières minutes, nous montrant Denzel Washington buvant et se droguant dès son réveil aux côtés d'une femme nue. Alcools et drogues seront d'ailleurs au centre du film puisque le personnage principal, alcoolique, était ivre au moment de piloter l'avion qui se crashera, et répondra aux diverses accusations, soupçons et harcèlements en se réfugiant dans ses bouteilles. Zemeckis nous présente ainsi un personnage complexe, héros ayant miraculeusement sauvé une centaine de passagers d'un incident qu'il ne pouvait éviter, mais personnage abject voué à s'autodétruire...en attendant une éventuelle rédemption.


Car le thème de la volonté divine est omniprésent, de ce clocher détruit par une des ailes de l'avion piquant vers le sol à ces nombreuses références à Dieu de la part des rescapés. Il est d'ailleurs assez difficile de savoir où veut en venir Zemeckis, entre caricature religieuse ou véritable appel à la foi...Du coup, le film perd en peu de son piquant, et aurait d'ailleurs gagné à finir quelques minutes plus tôt, avant un final étrangement moralisateur.

On a donc une légère impression de gâchis avec ce Flight : Zemeckis démontre une nouvelle fois son talent pour le spectaculaire, avec une formidable scène de crash, et Denzel Washington est, comme très souvent parfait. Mais s'il dénonce efficacement les dérives des médias et l'acharnement de ces derniers sur quiconque entre dans la lumière, si le personnage principal est une merveille d'antihéros, le film s'égare dans un symbolisme parfois primaire qui le dessert véritablement...

Note : 7/10

Camille redouble


Titre :  Camille redouble
Réalisateur : Noémie Lvovsky
Acteurs : Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Yolande Moreau
Date de sortie en France : 12 septembre 2012
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille…
25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé. Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric. Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ? 

Avis : 
Le voici donc, le film qui balaie tout sur son passage, qui fait l'unanimité dans la presse et qui compte 13 nominations aux Césars 2013, devant le Amour de Michael Haneke ou De rouille et d'os de Jacques Audiard. Autant le dire tout de suite, je trouve ce succès vraiment étonnant, le film de Noémie Lvovsky m'ayant vraiment ennuyé.


Relecture à peine déguisée du Peggy Sue s'est mariée de Francis Ford Coppola, dont il reprend l'intrigue, certains thèmes ou quelques scènes (chez Coppola, Peggy Sue revient dans son passé à la fin d'une soirée où elle la seule à être déguisée ; chez Lvovsky, Camille est la seule à ne pas être déguisée...), Camille redouble va inévitablement souffrir de la comparaison, notamment en abandonnant la fraicheur de son modèle pour un récit manquant souvent de spontanéité. Ainsi, si Nicolas Cage était souvent touchant avec ses déclarations maladroites et son romantisme d'une gentille niaiserie, les ados de Noémie Lvovsky sont tous des philosophes marginaux et rebelles, ne concevant leur quotidien qu'avec un recul froid. Cest simple, on ne croit à aucun moment en cette adolescence idéalisée.

A côté de ses camarades, Camille, du haut de ses 25 ans d'expérience supplémentaires, sera finalement la seule à se comporter en adolescente, petite conne qui ne doit rien à personne, n'apprenant ni de son passé (enfin, de son futur...) ni de ses erreurs, elle finit par devenir irritante, irresponsable. On se demande bien comment le pauvre Eric a pu tenir 25 ans avant de la quitter. Enfin, on notera la transparence totale des personnages secondaires, dont les parents de Camille. Impossible dans ces conditions de s'émouvoir du décès de l'un d'eux...

Bref, en plus d'être une relecture bien moins réussie que l'original, Camille redouble n'est qu'une petite comédie romantique banale et sans grand intérêt, plombée par une vision de l'adolescence à côté de la plaque et une complaisance assez agaçante. Clairement le succès incompréhensible de ces derniers mois...

Note : 3,5/10

Les Seigneurs


Titre : Les Seigneurs
Réalisateur : Olivier Dahan
Acteurs : José Garcia, Jean-Pierre Marielle, Omar Sy
Date de sortie en France : 26 septembre 2012
Genre : comédie, sport

Synopsis : 
Patrick Orbéra, la cinquantaine, est une ancienne gloire du football qui a totalement raté sa reconversion. Sans emploi, alcoolique et ruiné, il n’a même plus le droit de voir sa fille Laura. Contraint par un juge de retrouver un emploi stable, il n’a d’autre choix que de partir sur une petite île bretonne, pour entraîner l’équipe de foot locale. Si ils gagnent les 3 prochains matchs, ils réuniront assez d’argent pour sauver la conserverie de l’île, placée en redressement judiciaire, et qui emploie la moitié des habitants. Patrick Orbéra est immédiatement confronté à un obstacle majeur : transformer des pêcheurs en footballeurs quasi-professionnels. Il décide alors de faire appel à ses anciens coéquipiers pour l’aider à hisser le petit club breton parmi les grands… 

Avis : 
Il ne faut parfois pas chercher bien loin pour trouver les raisons de la mauvaise réputation du cinéma comique français ces dernières années. Avec Les Seigneurs (les seigneurs de quoi ?), on a un condensé parfait de ce qui handicape la comédie grand public : un scénario écrit par un gosse de 10 ans, un casting misant plus sur la renommée que sur le talent, un thème à la mode et une prétention à toute épreuve.

A l'affiche, quelques "stars" du cinéma français populaire : José Garcia, enfermé depuis quelques années dans des comédies sans grand intérêt (Le Mac, La Vérité si je mens ! 3) ; Omar Sy, tout auréolé du succès de Intouchables ; JoeyStarr, subitement devenu un grand acteur depuis Polisse ; enfin, Gad Elmaleh, Frank Dubosc et Ramzy, dont les qualités d'acteurs sont autant à démontrer que les qualités humoristiques. Bref, le film mise clairement sur la popularité de ces humoristes pour attirer le public, mais oublie totalement de raconter une histoire ou de faire intéragir ces têtes d'affiche entre elles.


Car le scénario est d'une rare maigreur, se contentant d'enchaîner quelques gags et oubliant tout enjeu. Pire encore, on oublie rapidement de nombreux éléments qui n'auront aucune importance : la maladie du personnage d'Omar Sy ? le côté tyrannique de sa femme ? Oubliés. Les rapports houleux entre JoeyStarr et Ramzy ? Perdus dans le script. Les problèmes d'alcool et de drogue ? Ce n'était pas bien grave. Affichant un jeunisme parfois nauséabond (azy, ya un joueur qui s'appelle Le Penis tavu, on va le surnommer Le Pen, c'tro drole sa race quoi !), Les Seigneurs ne s'embarrasse à aucun moment de logique ou de continuité, bien conscient que son unique argument est sa brochette de "vedettes" pour ados.

Et le foot dans tout ça ? On se contentera de quelques matchs horriblement filmés, particulièrement mous, et complètement irréalistes. Le budget étant apparemment englouti dans le salaire des Garcia et compagnie, on n'a même plus assez pour des effets visuels ou des figurants crédibles (il faut voir les joueurs de l'OM, apparemment recrutés au MacDo du coin). Et comme en plus le film semble hésiter entre l'aspect épique de ses matchs et l'aspect comique, il ne fait jamais ni l'un ni l'autre et se contente de gags ratés (Ramzy qui rate toutes ces occasions, c'est tellement drôle !!!).

Les Seigneurs, c'est donc le fond du fond de l'humour français. Espèce d'hymne à la gloire d'humoristes sans aucun talent d'interprétation, le film est tout simplement affligeant de médiocrité à tous les niveaux, de la réalisation calamiteuse au scénario enfantin. Un navet, un vrai !

Note : 1/10