mercredi 29 avril 2015

Mad Max


Titre : Mad Max
Réalisateur : George Miller
Acteurs : Mel Gibson, Joanne Samuel, Hugh Keays-Byrne
Date de sortie en France : 13 janvier 1982
Genre : action

Synopsis : 
Sur les autoroutes désertées d'une Australie méconnaissable, une guerre sans merci oppose motards hors-la-loi et policiers Interceptor, qui tentent de triompher de la vermine au volant de voitures aux moteurs surgonflés. Dans ce monde en pleine décadence, les bons, les méchants, le manichéisme disparaissent...

Avis : 
A quelques jours de la sortie de Mad Max : fury road, revenons sur la célèbre trilogie mettant en scène le tout jeune Mel Gibson dans le rôle de Max Rockatansky. Une trilogie initiée en 1979 donc, et prenant place dans un futur proche, dans un monde à l'agonie où ne persiste que la loi du plus fort, où criminels et forces de l'ordre s'affrontent dans des courses-poursuites ultra-violentes.


Mad Max, c'est avant tout un certain paradoxe : à partir d'une histoire ultra-linéaire à base de vengeances, George Miller va pourtant nous entraîner très loin, grâce à son ambiance unique et le soin apporté à la réalisation. Véritable western post-apocalyptique (une dimension que reprendra encore davantage Mad Max 2), le film nous offre quelques scènes d'action formidables, avec notamment l'une des plus belles poursuites automobiles du cinéma, au montage parfait.

D'autres scènes restent immanquablement gravées dans la mémoire du spectateur, comme la mort de la famille de Max, et on appréciera également l'art de la suggestion de Miller, évitant au maximum les images chocs au profit de l'imagination... ce qui n'empêchera pas le film d'être longtemps interdit en France. On adorera également l'attitude monolithique de Mel Gibson, parfait en anti-héros implacable.

Peut-être parfois un peu lent, et ne cherchant jamais à nous offrir une histoire complexe, Mad Max est une oeuvre sombre, violent et crue, à l'ambiance incomparable et à l'intensité formidable, principalement dans la dernière partie et dans les courses-poursuites. Une vraie réussite, que viendra confirmer la suite, Mad Max : le défi, aussi bis que jouissif.

Note : 8/10


lundi 27 avril 2015

The Mist


Titre : The Mist
Réalisateur : Frank Darabont
Acteurs : Thomas Jane, Marcia Gay Harden, Laurie Holden
Date de sortie en France : 27 février 2008
Genre : fantastique, horreur

Synopsis : 
Tandis qu'une brume étrange semble envelopper une petite ville du Maine, David Drayton et son jeune fils Billy se retrouvent pris au piège dans un supermarché, en compagnie d'autres habitants terrorisés. David ne tarde pas à s'apercevoir que le brouillard est peuplé d'inquiétantes créatures... Leur seule chance à tous de s'en sortir consiste à s'unir. Mais est-ce possible quand on connaît la nature humaine ? Alors que certains cèdent à la panique, David se demande ce qui est le plus effrayant : les monstres qui rôdent dans la brume ou ses semblables réfugiés dans le supermarché ?

Avis : 
Après La Ligne verte et Les Evadés, Frank Darabont adapte en 2007 une troisième histoire de Stephen King avec The Mist, inspiré de Brume, l'un des meilleurs récits de l'auteur. A l'image des deux adaptations précédentes, Darabont va se montrer extrêmement sage, respectant au maximum le support d'origine sans prendre aucun risque, ou presque.


Difficile dans ces conditions de réellement juger le scénario, dont les qualités sont en fait davantage dues à Stephen King qu'à Darabont. Ainsi, la progression rapide de l'horreur, le mystère entourant cette brume, l'évolution des personnages dans le magasin, s'ils sont très réussis, ne font que reprendre ce qui avait été écrit. A un (gros) détail près : le final. Et je dois être une des rares personnages à le trouver plutôt raté. Marquant sur le moment, certes, mais ne parvenant pas à dissimuler un côté moralisateur assez irritant, et réduisant à néant l'aspect antireligieux développé pendant une heure auparavant, je trouve ce final bien moins nihiliste et sombre que celui imaginé par King.

En dehors de ce point, le film reste très prenant, Darabont maîtrisant parfaitement le suspense et le visuel lié à la brume, notamment lorsque celle-ci fond sur le magasin, ou enveloppe ceux qui osent s'aventurer à l'extérieur. On regrettera simplement des effets spéciaux parfois catastrophiques, qui viennent gâcher un bestiaire pourtant réussi, et une interprétation assez aléatoire, de l'excellente Marcia Gay Harden à l'inexpressif Thomas Jane, en passant par une partie du casting de la future série The Walking Dead.

Adaptation très sage du Brume de Stephen King, The Mist est forcément un bon film fantastique, devant plus au talent de l'auteur qu'à celui du réalisateur. Dommage cependant que l'unique écart par rapport à l'oeuvre d'origine soit à côté de la plaque, et que les effets spéciaux viennent handicaper le visuel intéressant du film, car sans ces défauts, on tenait sans doute un excellent film de genre !

Note : 6,5/10


samedi 25 avril 2015

Dumb & dumber de


Titre : Dumb & dumber de (Dumb and dumber to)
Réalisateur : Bobby et Peter Farrelly
Acteurs : Jim Carrey, Jeff Daniels, Rob Riggle
Date de sortie en France : 17 décembre 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Vingt ans après, Lloyd et Harry sont toujours amis – et toujours aussi débiles ! Quand ils apprennent qu’Harry est père, les deux amis se lancent dans un nouveau road trip à la recherche de sa fille. Ils vont sillonner le pays à bord de véhicules toujours plus improbables, semant la folie et le chaos jusqu’à un endroit où ils n’auraient jamais dû pouvoir se retrouver.

Avis : 
Vingt ans après Dumb & dumber, Jim Carrey et Jeff Daniels reprennent leurs rôles de Lloyd et Harry pour une suite que l'on n'attendait pas vraiment. L'original était d'une stupidité et d'une bêtise réjouissantes, et on avait un peu de mal à imaginer comment une suite si tardive allait pouvoir nous replonger dans une telle ambiance.


C'est simple : elle n'y parvient pas. On ne retrouve presque jamais la folie de l'original, à quelques rares expressions près (les révélations de vieux canulars sont assez croustillantes), et on a surtout l'impression que tout ça est très forcé, beaucoup moins naturel et spontané qu'il y a vingt ans. Cela se ressent surtout dans les prestations de Jim Carrey et de Jeff Daniels, qui paraissent avoir beaucoup de mal à retrouver leurs personnages.

Le film tombe ainsi très souvent à plat, et on n'y retrouvera aucune séquence culte. On peine même à rire ou à sourire, jusqu'à être plus gêné qu'autre chose devant une comédie plus lourde que drôle, tentant vainement de se raccrocher aux gags qui ont fait le succès du premier volet, comme la présence de certains personnages ou de certains objets, comme la célèbre voiture-chien.

Bref, Dumb & dumber de est une vraie déception, même si on pouvait raisonnablement prévoir un tel échec. La folie, l'humour et la spontanéité de l'original ont disparu, laissant la place à un grand vide dans lequel Carrey et Daniels se débattent vainement...

Note : 2/10


mercredi 22 avril 2015

Alléluia


Titre : Alléluia
Réalisateur : Fabrice Du Welz
Acteurs : Laurent Lucas, Lola Dueñas, Stéphane Bissot
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : thriller, drame

Synopsis : 
Lorsque Gloria accepte de rencontrer Michel, contacté par petite annonce, rien ne laisse présager la passion destructrice et meurtrière qui naîtra de leur amour fou...

Avis : 
Après un Colt 45 qu'il n'aura pas cautionné, refroidi par un budget régulièrement revu à la baisse et un duo Lanvin-JoeyStarr aux chevilles gonflées à bloc, Fabrice Du Welz revient à une histoire et une ambiance qui lui correspondent beaucoup plus en adaptant l'histoire de Raymond Fernandez et Martha Beck, les "Lonely Hearts Killers".


Ambiance poisseuse, histoire sordide, images sales... Alléluia rappelle forcément Calvaire, et dans une moindre mesure Vinyan du même réalisateur. Du Welz ne recule devant rien, et son histoire d'amour horrifique entre ces deux amants diaboliques oscille entre violence crue et sexe cradingue, nous mettant régulièrement mal à l'aise, nous rendant spectateurs de ce qu'on aurait préféré ne pas voir, très loin des films ayant tendance à mettre en valeur les psychopathes.

Gloria et Michel nous fascinent certes, mais nous dégoûtent surtout. Gloria est irritante à souhait, Michel manipulateur et pervers : de vrais personnages, aussi imparfaits que crédibles, interprétés avec une conviction formidable par Laurent Lucas (bien loin de son rôle de martyr dans Calvaire) et Lola Dueñas. On en oublie ainsi très vite l'aspect linéaire de l'histoire, dont le découpage en chapitres renforce l'impression de répétition... ce qui accentue également l'horreur des situations, avec les mêmes erreurs, les mêmes conséquences aux mêmes actes, tel un ruban de Moebius morbide et dégénéré.

Alléluia n'est pas un film agréable à regarder : au contraire, on grimacera souvent devant la brutalité et la crasse de cette oeuvre atypique, qui nous replonge dans une ambiance rappelant les années 70. Celles où la créativité et les couilles d'un auteur permettaient de nous offrir des oeuvres fortes, intelligentes et puissantes, à l'image du film de Du Welz, appelé à nous marquer durablement et à se bonifier à chaque fois qu'on y repense.

Note : 8/10


samedi 18 avril 2015

Shaun le mouton


Titre : Shaun le mouton (Shaun he sheep movie)
Réalisateur : Mark Burton, Richard Starzak
Acteurs : Justin Fletcher, John B. Sparkes, Omid Djalili
Date de sortie en France : 1er avril 2015
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Lorsque qu’une blague de Shaun entraîne accidentellement le fermier jusqu’à la Grande Ville, Shaun, Bitzer et le reste du troupeau se retrouvent embarqués dans une aventure complêêêêtement inattendue en plein grande ville… Shaun arrivera-t-il à retrouver le Fermier dans cette ville étrangère et inconnue avant de s’y perdre pour toujours ?

Avis : 
Nouveau film des studios Aardman, après notamment Chicken run, Wallace et Gromit : le mystère du lapin-garou et Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout, Shaun le mouton s'inspire de la série du même nom, créée en 2007. Mark Burton et Richard Stazak nous proposent donc de suivre les aventures de Shaun, un jeune mouton blagueur qui va entraîner tous ses camarades dans une aventure incroyable.


La bande de moutons, ainsi que le chien Bitzer, vont ainsi se retrouver plongés dans la grande ville, loin de leur campagne calme et ennuyeuse, où les mêmes situations se répètent à l'infini. Le voyage en ville, avec ses dangers constants, sa folie et son rythme infernal va rapidement rappeler aux animaux les bienfaits de leur vie antérieure. A la recherche de leur Fermier amnésique, poursuivis par un agent de la fourrière implacable et prêt à tout, Shaun et ses compagnons vont être confrontés à une série de péripéties aussi drôles que rythmées.

Le film reprend le thème assez classique de la confrontation entre deux mondes totalement opposés, et s'amuse de la nature et de la réputation des moutons, uniquement capables de suivre un modèle pour survivre (la scène du restaurant est hilarante), pour les placer dans des situations de notre quotidien pour lesquelles ils sont forcément inadaptés. Les gags s'enchaînent sans temps mort, tout en mettant en avant les bienfaits de la campagne et en offrant quelques clins d'oeil bien placés (les cochons laissés seuls à la ferme se la jouent La Ferme des animaux).

Le dernier-né des studios Aardman est donc une nouvelle réussite, drôle, touchant et intelligent, avec toujours cette animation formidable qui fait leur signature. Et si l'histoire est assez classique, Shaun le mouton nous fait passer un excellent moment !

Note : 8/10


jeudi 16 avril 2015

Big eyes


Titre : Big eyes
Réalisateur : Tim Burton
Acteurs : Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston
Date de sortie en France : 18 mars 2015
Genre : biopic, drame

Synopsis : 
À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret.

Avis : 
Avec Big eyes, Tim Burton choisit d'adapter une histoire bien plus classique que celles qu'il traite habituellement, loin des vampires de Dark shadows ou des zombies de Frankenweenie. Il s'inspire de l'histoire vraie de Walter et Margaret Keane, et de ce qui reste encore aujourd'hui l'une des plus grandes impostures de l'art, ou comment Walter Keane a prétendu pendant des années être l'auteur des toiles de sa femme.


Le film se penche ainsi sur le rapport entre l'artiste et son oeuvre, mais aussi sur la course à la reconnaissance et à l'argent : ainsi, si Margaret vit comme un déchirement l'impossibilité de revendiquer ses toiles, elle est également consciente que le talent de son mari pour les affaires est une des raisons principales de leur succès... et sera donc constamment tiraillé entre ces deux sentiments opposés. Ce n'est que lorsqu'elle prendra pleinement conscience des mensonges de Walter et de son caractère qu'elle choisira enfin de s'en émanciper, chose impensable dans l'Amérique de la moitié du vingtième siècle.

Si l'on devine ce qui a pu attirer Burton dans les fameux tableaux "Big Eyes", il faut en revanche reconnaître que le film ne porte que très rarement sa marque. Aucun freak, aucune situation macable, Big eyes est un film très classique, se contentant de suivre de façon assez balisée une histoire certes intéressante mais trop balisée. Il faudra en fait souvent se contenter du talent de l'inimitable Christoph Waltz (Inglourious basterds, Django unchained), lors de l'excellente scène de procès qui vient conclure le film par exemple.

C'est donc un Tim Burton qui ressemble à tout sauf à un Tim Burton... ce qui ne sera d'ailleurs ni un défaut, ni une qualité. Le réalisateur choisit classicisme et sobriété pour cette histoire étonnante, s'appuyant sur un très bon duo d'acteurs pour un film agréable à suivre mais finalement assez quelconque...

Note : 7/10



mardi 14 avril 2015

Lost River


Titre : Lost River
Réalisateur : Ryan Gosling
Acteurs : Christina Hendricks, Saoirse Ronan, Iain De Caestecker
Date de sortie en France : 8 avril 2015
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

Avis : 
Pour son premier film en tant que réalisateur, on peut dire que Ryan Gosling (Drive, Only God forgives...) n'a pas choisi la facilité : refusant de se contenter d'une oeuvre commercial, il s'attache au contraire à nous livrer un film destabilisant, aussi travaillé et exigeant que puissant. Une oeuvre qui ne plaira assurément pas à tout le monde, et dans laquelle l'acteur-réalisateur va nous entraîner dans un monde aux frontières du fantastique, avec ses légendes et ses monstres.


Il utilise à merveille un décor exceptionnel (une village engloutie et les habitations délabrées qui l'entourent) pour évoquer les destins croisés de deux personnages peu à peu happés par la violence et contraints de repousser leurs limites : la violence, réelle ou simulée, côtoie la poésie dans un film clairement marqué par l'aura de Refn, de Noé, de Jodorowsky, voire même de Carpenter ou Argento... et surtout de David Lynch. Cela donne quelques plans magnifiques, même si l'aspect ultra-référentiel pourra certainement en agacer certain, donnant par moment un côté un peu poseur et prétentieux au film.

Pourtant, on sort de cette oeuvre particulière étrangement fascinés, envoûtés par la puissance indéniables des images et par un casting incroyablement juste (même si l'on sent que Gosling se met lui-même en scène dans le personnage interprété par De Caestecker, éternel t-shirt blanc et attitude boudeuse inclus). Cela permet de pardonner quelques maladresses typqieus d'une première réalisation, notamment dans un récit manquant parfois de consistance et de rythme au profit d'une abstraction et d'un symbolisme parfois irritants.

S'il comporte certains défauts, Lost River reste une oeuvre étonnamment couillue, étonnamment forte, visuellement parfaite. Une première oeuvre très prometteuse pour un acteur que l'on attendait pas forcément là, même si ses derniers films avaient laissé entrevoir cette facette torturée, loin du sex symbol sans intérêt des débuts. Un OVNI qui nous laisse un peu groggy, et surtout impatient de voir le jeune réalisateur confirmer !

Note : 9/10


samedi 11 avril 2015

La Légende de Manolo


Titre : La Légende de Manolo (The Book of life)
Réalisateur : Jorge R. Gutierrez
Acteurs : Diego Luna, Zoe Saldana, Channing Tatum
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : animation, romance

Synopsis : 
Depuis la nuit des temps, au fin fond du Mexique, les esprits passent d’un monde à l’autre le jour de la Fête des Morts. Dans le village de San Angel, Manolo, un jeune rêveur tiraillé entre les attentes de sa famille et celles de son cœur, est mis au défi par les dieux. Afin de conquérir le cœur de sa bien-aimée Maria, il devra partir au-delà des mondes et affronter ses plus grandes peurs. Une aventure épique qui déterminera non seulement son sort, mais celui de tous ceux qui l’entourent.

Avis : 
Produit par Guillermo del Toro, La Légende de Manolo est un film d'animation mêlant de façon étonnante coutumes mexicaines et... mythologie grecque. En effet, si l'action se déroule dans un village mexicain, et évoque la Fête des Morts, l'histoire rappelle forcément certaines légendes de la Grèce Antique, avec cette intervention des Dieux dans les affaires humaines et les épreuves traversées par le héros afin de conquérir sa bien aimée.


Pour en profiter totalement, il faudra néanmoins faire abstraction de caractères aux looks assez particuliers, tout en angles et, pour le dire franchement, plutôt laids. Mais on oublie assez vite cet élément grâce à un univers par ailleurs très coloré et très vivant, notamment lorsque Manolo arrive en Enfer. Tout cela dynamise largement un film, permettant d'oublier un scénario assez classique bien qu'efficace.

Peu de surprises en effet, le film s'adressant en priorité aux enfants, avec une gentille histoire d'amour et une rivalité à l'issue prévisible, ou encore l'attaque de grands méchants brigands dans la dernière partie. La Légende de Manolo joue la carte de la simplicité, et le fait plutôt bien, avec en prime une morale sympathique sans être trop niaise.

Bref, The Book of life est un film d'animation très sympathique, grâce à un mélange étonnant entre aventures inspirées de la mythologie grecque et un visuel issu du folklore mexicain. Cela donne un film clairement destiné aux enfants, mais au sous-texte assez riche pour être regardé sans déplaisir par les adultes !

Note : 7/10




mardi 7 avril 2015

Chappie


Titre : Chappie
Réalisateur : Neill Blomkamp
Acteurs : Sharlto Copley, Hugh Jackman, Sigourney Weaver
Date de sortie en France : 4 mars 2015
Genre : science-fiction, action

Synopsis : 
Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.

Avis : 
Après District 9 et Elysium, et avant de réaliser le prochain Alien, Neill Blomkamp revient avec un nouveau film de SF : Chappie. Quelque part entre RoboCop et le Géant de fer, le réalisateur sud-africain nous invite ici à suivre un droïde doté d'une véritable intelligence artificielle. Problème, il faut absolument tout apprendre au robot, comme à un jeune enfant... et Chappie va en plus être kidnappé par un groupe de truands hauts en couleurs.


C'est une des forces de ce Chappie, qui ne va pas suivre les sentiers battus et éviter les lieux communs de ce genre de SF en se concentrant sur l'évolution de son droïde au sein d'un groupe inattendu, joyeuse déclinaison des gangsters kitsch que l'on rencontrait souvent dans les films des années 90. Bien sûr, il sera confronté à la frontière entre le bien et le mal, sera manipulé à son insu, découvrira l'amour, mais il va surtout reproduire le mode de vie de sa nouvelle famille.

Humour et tendresse seront ainsi les deux principaux éléments de la majeure partie du film, et si l'on ne s'étonne pas vraiment de s'attacher à ce Johnny 5 (Short circuit) des temps modernes, on va bizarrement se prendre d'affection pour sa famille d'adoption. Le film n'oublie cependant pas de nous livrer quelques redoutable scène d'action, où le style toujours aussi efficace de Blomkamp se marie à merveille avec ses références, de RoboCop toujours, avec cet affrontement contre le Moose, à Terminator.

On ne s'y trompera néanmoins pas : Chappie reste pour le moment le moins bon film de son réalisateur. Mais en attaquant son récit de SF sous un angle plutôt original, il nous livre un film extrêmement sympathique, avec des personnages très attachants au premier desquels Chappie, cette étrange créature aussi fragile qu'indestructible !

Note : 7/10


samedi 4 avril 2015

Une merveilleuse histoire du temps


Titre : Une merveilleuse histoire du temps (The Theory of everything)
Réalisateur : James Marsh
Acteurs : Eddie Redmayne, Felicity Jones, Tom Prior
Date de sortie en France : 21 janvier 2015
Genre : drame, romance, biopic

Synopsis : 
1963, en Angleterre, Stephen, brillant étudiant en Cosmologie à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. De nouveaux horizons s’ouvrent quand il tombe amoureux d’une étudiante en art, Jane Wilde. Mais le jeune homme, alors dans la fleur de l’âge, se heurte à un diagnostic implacable : une dystrophie neuromusculaire plus connue sous le nom de maladie de Charcot va s’attaquer à ses membres, sa motricité, et son élocution, et finira par le tuer en l’espace de deux ans.Grâce à l’amour indéfectible, le courage et la résolution de Jane, qu’il épouse contre toute attente, ils entament tous les deux un nouveau combat afin de repousser l’inéluctable. Jane l’encourage à terminer son doctorat, et alors qu’ils commencent une vie de famille, Stephen, doctorat en poche va s’attaquer aux recherches sur ce qu’il a de plus précieux : le temps.

Avis : 
Un merveilleuse histoire du temps raconte la vie d'un des plus grands esprits de notre époque : Stephen Hawking. De sa rencontre avec Jane Wilde à aujourd'hui, le film de James Marsh (Shadow dancer) va nous faire suivre la vie privée du physicien parallèlement à la construction de certaines de ses théories, avec comme fil rouge la détérioration de sa santé et son combat contre la maladie.


Avec beaucoup de sobriété, le film va ainsi développer le destin hors du commun du scientifique, évoquant comment la progression de son handicap va influencer sa vie quotidienne, sa façon de travailler mais aussi l'évolution de son couple. Cela donne un personnage fascinant et complexe, dont les traits d'esprit et l'humour ne parviennent pas toujours à cacher la détresse. Un personnage magnifiquement interprété par Eddie Redmayne (Les Misérables, Jupiter : le destin de l'Univers), absolument bluffant de ressemblance, et par ailleurs récompensé par l'Oscar du meilleur acteur 2015.

Au-delà du drame et de cette superbe histoire d'amour rendue impossible par la maladie, Une merveilleuse histoire du temps parvient également à rendre accessibles les diverses théories présentées dans le film. Tout comme Stephen Hawking dans ses ouvrages, le film choisit de vulgariser le propos et de rendre accessibles les réflexions au grand public, évitant ainsi de longues explications trop floues et permettant de suivre parfaitement cet autre aspect majeur du personnage.

Très classique sur la forme, Une merveilleuse histoire du temps est une oeuvre très forte, très touchante, sur un personnage hors du commun. Porté par un exceptionnel Eddie Redmayne, le film de James Marsh est une magnifique biographie, avec une histoire d'amour très réussie et un drame particulièrement poignant. Une vraie réussite !

Note : 9/10


jeudi 2 avril 2015

L'Interview qui tue !


Titre : L'Interview qui tue ! (The Interview)
Réalisateur : Seth Rogen, Evan Goldberg
Acteurs : Seth Rogen, James Franco, Lizzy Caplan
Date de sortie en France : 28 janvier 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Un animateur de talk show et son producteur se retrouvent impliqués dans un complot meurtrier à l’échelle internationale.

Avis : 
C'est un film qui a surtout fait parler de lui avant sa sortie : réaction très vive du gouvernement nord-coréen, menaces pesant sur les salles qui diffuseraient le film aux Etats-Unis, piratage de Sony, annulation de la sortie en salles puis volte-face... En s'attaquant au grand méchant Kim Jong-un, le duo Seth Rogen / James Franco (C'est la fin) s'est assuré un formidable coup de pub et a mis son film sur le devant de la scène médiatique.


Tout ce bruit a même empêché de savoir ce que valait vraiment le film : suivant un synopsis un peu fou et très con, The Interview ne va reculer devant aucun excès ni aucune lourdeur, multipliant les gags en-dessous de la ceinture et les situations consternantes... avec un certain succès. Evidemment, si on est allergique à l'humour typique du duo, mieux vaudra ne pas tenter l'expérience, mais certaines scènes sont hilarantes.

On adorera ainsi la plupart des passages parodiant Kim Jong-un, le présentant comme un fan refoulé de Katy Perry, fan de culture américaine aussi drôle qu'obsédé... et étant obligé de faire caca comme tout le monde. Et si on n'échappera pas à quelques éléments de bonne vieille propagande, ces éléments resteront heureusement assez marginaux, et surtout suffisamment tournés en dérision pour ne pas faire de cette Interview qui tue un film nauséabond.

Bref, si le film n'aurait certainement pas fait autant de bruit sans toute l'agitation qui l'a entouré, il donne exactement ce qu'on attendait du trio Rogen - Goldberg - Franco : très con, très lourd, parfois jusqu'à l'indigestion, L'Interview qui tue ! ne fera clairement pas rire tout le monde, même si voir Kim Jung-un chanter à tue-tête le Firework de Katy Perry suffit largement à mon bonheur !

Note : 7/10