jeudi 31 mars 2016

Jodorowsky's Dune


Titre : Jodorowsky's Dune
Réalisateur : Frank Pavich
Acteurs : Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, H.R. Giger
Date de sortie en France : 16 mars 2016
Genre : documentaire

Synopsis : 
En 1975, le producteur français Michel Seydoux propose à Alejandro Jodorowsky une adaptation très ambitieuse de "Dune" au cinéma. Ce dernier, déjà réalisateur des films cultes "El Topo" et "La Montagne sacrée", accepte.

Avis : 
C'est l'histoire du plus grand film‭ ‬jamais réalisé.‭ ‬D'une œuvre devenue culte alors que personne n'a jamais pu la voir.‭ ‬L'adaptation du roman de Frank Herbert par Alejandro Jodorowsky (La Montagne sacrée, La Danza de la realidad) dans les années‭ ‬70‭ ‬est de celles qui ont révolutionné le cinéma de science-fiction...‭ ‬alors que le film n'a jamais pu être réalisé.‭ ‬Une œuvre folle qui méritait bien un documentaire afin de mieux cerner le monstre qu'aurait pu devenir ce film et l'influence qu'il a eue sur le cinéma.‭


Le film de Frank Pavich s'articule autour des interviews de l'inimitable Alejandro Jodorowsky lui-même,‭ ‬qui évoque la conception de son film avec un enthousiasme communicateur,‭ ‬mais aussi avec le recul des‭ ‬40‭ ‬ans écoulés depuis cet échec.‭ ‬Plus qu'une simple œuvre cinématographique,‭ ‬son Dune est pensé comme une œuvre d'art,‭ ‬qui doit dépasser les limites du grand écran,‭ ‬jusqu'à devenir un objet sacré.‭ ‬Pour cela,‭ ‬il va s'entourer d'une équipe de "guerriers",‭ ‬débusquant des talents alors méconnus,‭ ‬utilisant parfois les moyens les plus fous pour recruter les artistes les plus aptes à interpréter sa vision.

Moebius‭ ‬/‭ ‬Jean Giraud,‭ ‬repéré pour son Blueberry et qui continuera à travailler avec Jodorowsky sur la BD L'Incal ‭; ‬H.R.‭ ‬Giger ‭; ‬Chris Foss,‭ ‬illustrateur ayant entre autres travaillé sur de nombreuses couvertures de roman de SF ‭; ‬Dan O'Bannon,‭ ‬recruté grâce à son travail sur le Dark Star de Carpenter ‭; ‬Pink Floyd et Magma à la musique ‭; ‬Salvador Dali,‭ ‬payé‭ ‬100‭ ‬000‭ ‬euros la minute utile‭ (‬ ‭!)‬ ‭; ‬Orson Welles,‭ ‬à qui le réalisateur promet de recruter pour le tournage le cuisinier de son restaurant favori ‭; ‬David Carradine,‭ ‬Udo Kier,‭ ‬Amanda Lear...‭ ‬Une liste de noms si monstrueux qu'on peine à imaginer ce qu'aurait pu donner le film,‭ ‬malgré les interviews de plusieurs d'entre eux et les dessins réalisés par les artistes pour le film.‭ ‬On remarquera d'ailleurs que plusieurs d'entre eux ont se sont retrouvés sur le tournage d'Alien,‭ ‬le huitième passager,‭ ‬quelques années plus tard.


Le documentaire retranscrit à merveille la passion un peu folle de Jodorowsky pour son œuvre.‭ ‬Le réalisateur lui-même s'amuse un peu de la démesure de son projet,‭ ‬notamment quand il évoque la durée phénoménale de‭ ‬14‭ ‬heures qu'il lui aurait fallu pour mettre en images son script,‭ ‬et évoque sa déception lorsque le film n'a pas pu se faire,‭ ‬ou quand David Lynch a été chargé de l'adaptation de Dune‭ – ‬déception passagère,‭ ‬Jodorowsky avouant presque honteusement avoir été soulagé devant le fiasco du réalisateur d'Eraserhead.

On sort de ce documentaire avec le sentiment un peu particulier d'avoir passé un excellent moment, d'avoir appris beaucoup de choses... mais aussi le terrible regret de ne pouvoir découvrir cette oeuvre hors du commun qu'aurait pu nous offrir Alejandro Jodorowsky. Si l'on peut retrouver l'influence de ce film dans une quantité considérable de films, de Star Wars à Prometheus, on aimerait également pouvoir mettre la main sur le magnifique storyboard dont il n'existe plus que quelques exemplaires, ou voir un réalisateur relever le défi lancer par le réalisateur chilien : réaliser enfin ce Dune, en film d'animation par exemple. En tout cas, ce documentaire est une oeuvre à voir pour tout fan de film de science-fiction.

Note : 9/10



mardi 29 mars 2016

Moonwalkers


Titre : Moonwalkers
Réalisateur : Antoine Bardou-Jacquet
Acteurs : Ron Perlman, Rupert Grint, Robert Sheehan
Date de sortie en France : 2 mars 2016
Genre : comédie

Synopsis : 
Juillet 1969, Tom Kidman, l'un des meilleurs agents de la CIA de retour du Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe sur Jonny, le manager raté d'un groupe de rock hippie. Tout les oppose, mais ils n’auront pas d’autre choix que de travailler ensemble, remplacer Kubrick, tromper la CIA, éviter les drogues hallucinogènes et sauver leur vie en montant la plus grosse supercherie de l’histoire.

Avis : 
Avec Moonwalkers, Antoine Bardou-Jacquet va tourner en dérision les rumeurs, toujours à la mode, selon lesquelles l'homme n'a pas vraiment marché sur la Lune, et que les vidéo montrant Armstrong et Aldrin ont en fait été tournées en studio par Stanley Kubrick ! Un complot qui sera donc le point de départ d'un film déjanté et complètement fou.


Car évidemment, la rencontre entre l'agent de la CIA, vétéran du Viêt Nam, et un manager raté dont l'entourage est principalement composé d'artistes ratés et/ou drogués jusqu'à l'os. Cela donne des séquences formidables, avec l'éternelle confrontation entre deux mondes diamétralement opposés : la rencontre entre Ron Perlman (Hellboy, Le Nom de la rose) et Robert Sheehan (la série Misfits) qui se fait passer pour Stanley Kubrick, ou les scènes de tournage de la fameuse fausse vidéo.

On appréciera d'ailleurs les nombreux clins d'oeil à la filmographie du réalisateur de 2001 : l'odyssée de l'espace (comme La Pie voleuse de Rossini en fond sonore pendant une séquence très violente, par exemple). Mais le coeur du film reste quand même l'immense détournement lié aux images "de la Lune", avec des idées toutes les minutes ou la personnalité complètement folle de Renatus, le réalisateur, le tout dans une ambiance psychédélique parfois un peu lourde, régulièrement idiote, mais souvent très drôle.

Moonwalkers est donc une sympathique petite comédie, regroupant les excellents Ron Perlman, Robert Sheehan et Rupert Grint, qui s'émancipe brillamment de la saga Harry Potter avec ce rôle. Tout n'est évidemment pas parfait, mais je me suis vraiment amusé devant le film d'Antoine Bardou-Jacquet, qui constitue l'une de mes meilleures surprises depuis plusieurs mois.

Note : 7.5/10



dimanche 27 mars 2016

The Assassin


Titre : The Assassin (Nie yin niang)
Réalisateur : Hou Hsiao-Hsien
Acteurs : Shu Qi, Chang Chen, Yun Zhou
Date de sortie en France : 9 mars 2016
Genre : drame

Synopsis : 
Chine, IX siècle. Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil.  Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée dans le plus grand secret aux arts martiaux. Véritable justicière, sa mission est d'éliminer les tyrans. A son retour, sa mère lui remet un morceau de jade, symbole du maintien de la paix entre la cour impériale et la province de Weibo, mais aussi de son mariage avorté avec son cousin Tian Ji’an. Fragilisé par les rebellions, l'Empereur  a tenté de reprendre le contrôle en s'organisant en régions militaires, mais les gouverneurs essayent désormais de les soustraire à son autorité. Devenu gouverneur de la province de Weibo, Tian Ji'an décide de le défier ouvertement. Alors que Nie Yinniang a pour mission de tuer son cousin, elle lui révèle son identité en lui abandonnant le morceau jade. Elle va devoir choisir : sacrifier l'homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec  "l'ordre des Assassins".

Avis : 
Si vous comptez voir The Assassin, j'ai deux conseils pour vous. Le premier : n'y allez pas ! Le second : si vous ne pouvez pas éviter d'y aller, lisez soigneusement le synopsis. Cela vous permettra de ne pas être perdu pendant plus d'une heure à tenter de définir qui est qui, qui fait quoi, et pourquoi.


Car le film de Hou Hsiao-Hsien sera (volontairement ?) obscur, avec une narration maniant l'art de l'ellipse et du hors-champ, obligeant le spectateur à être particulièrement attentif. Un véritable challenge, tant l'oeuvre du réalisateur taïwanais sera pénible à suivre. Même en ayant l'habitude du rythme parfois très lent du cinéma asiatique, et notamment chinois, The Assassin va battre des records, avec en plus cette impression tenace que le film est lent juste pour être lent, sans que rien ne le justifie.

Evidemment, cela permet au réalisateur de composer quelques plans magnifiques et de jouer sur la perception du spectateur, notamment lors des brefs affrontements, mais cette lenteur complaisante finit par devenir irritante tant elle semble superflue : elle n'apporte absolument rien au récit, ne faisant qu'allonger une histoire qui aurait pu être réglée en 20 minutes tant elle est vide.

Visuellement magnifique, The Assassin est néanmoins l'incarnation type de l'oeuvre insupportable de prétention. Non, étirer artificiellement le temps ne permets ni de camoufler une histoire sans grand intérêt, ni d'insuffler une quelconque puissance ou profondeur à l'ensemble...

Note : 3/10


vendredi 25 mars 2016

Midnight special


Titre : Midnight special
Réalisateur : Jeff Nichols
Acteurs : Michael Shannon, Joel Edgerton, Kirsten Dunst
Date de sortie en France : 16 mars 2016
Genre : science-fiction, aventures

Synopsis : 
Fuyant d'abord des fanatiques religieux et des forces de police, Roy, père de famille et son fils Alton, se retrouvent bientôt les proies d'une chasse à l'homme à travers tout le pays, mobilisant même les plus hautes instances du gouvernement fédéral. En fin de compte, le père risque tout pour sauver son fils et lui permettre d'accomplir son destin. Un destin qui pourrait bien changer le monde pour toujours.

Avis : 
Pour son quatrième film,‭ ‬Jeff Nichols‭ (‬Shotgun stories,‭ ‬Take shelter et‭ ‬Mud‭) ‬s'attaque à la science-fiction,‭ ‬avec ce jeune garçon poursuivi par une secte et par le gouvernement,‭ ‬et qui cache un étrange secret.‭


Quelque part entre le Spielberg de‭ ‬Rencontres du troisième type et‭ ‬E.T.‭ ‬L'extraterrestre et le Brad Bird du‭ ‬Géant de fer et‭ ‬A la poursuite de demain,‭ ‬Midnight special nous fait découvrir peu à peu les éléments de son mystère tout en nous faisant découvrir un cercle restreint de personnages dépassés par les événements.‭ ‬On est ainsi rapidement happés par le récit,‭ ‬et par le personnage d'Alton,‭ ‬avec ses étranges lunettes et ses pouvoirs dont on devine à peine le potentiel.

Ce‭ ‬road movie initiatique,‭ ‬qui permet au jeune garçon de se réveiller au contact de ses proches,‭ ‬a également l'immense mérite de ne pas céder à l'émotion facile ou grandiloquente.‭ ‬Il suffira par exemple à Michael Shannon‭ (‬Bug,‭ ‬The Iceman‭) ‬d'un seul regard pour faire passer tout ce qu'il a à dire à son fils,‭ ‬sans que Nichols n'insiste lourdement dessus.‭ ‬L'intensité tranquille de l'acteur,‭ ‬ainsi que l'étonnante maturité du jeune Jaden Lieberher,‭ ‬effacent facilement le reste du casting,‭ ‬même si Adam Driver‭ (‬Le Réveil de la force‭) ‬tire son épingle du jeu.

 Nouvelle réussite pour Jeff Nichols donc,‭ ‬avec ce road-movie de science-fiction‭ ‬auquel on ne pourra finalement reprocher qu'un final un peu trop éloquent.‭ ‬Pour le reste,‭ ‬en s'adressant à un public plus mature que ne le faisait Spielberg avec ses œuvres semblables,‭ ‬Nichols parvient à atteindre le spectateur bien plus profondément et durablement que la plupart des films d'aventures de SF de ces dernières années,‭ ‬souvent réussis mais trop souvent limités par leur volonté d'hommage,‭ ‬comme‭ ‬Super‭ ‬8.

Note :‭ ‬9/10


mardi 22 mars 2016

Free love


Titre : Free love (Freeheld)
Réalisateur : Peter Sollett
Acteurs : Julianne Moore, Ellen Page, Michael Shannon
Date de sortie en France : 10 février 2016
Genre : drame, biopic

Synopsis : 
Années 2000. Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.

Avis : 
Free love revient sur l'histoire vraie de Laurel Hester, et son combat pour faire reconnaître les droits de sa partenaire Stacie Lee Andree après son décès : en effet, alors que les époux et épouses des policiers bénéficient d'une pension à la mort d'un officier, cette disposition n'était pas prévue pour les partenaires civils. Atteinte d'un cancer du poumon, l'inspectrice qui a donné passé sa vie au service de la communauté va donc tout faire pour obtenir les mêmes droits que les autres.


L'histoire, très forte, a déjà donné lieu à un documentaire en 2007, récompensé par l'Oscar du meilleur court métrage documentaire (Freeheld). Adaptée pour le cinéma, elle met en scène Ellen Page (Juno, Inception) et Julianne Moore dans un nouveau rôle de femme confrontée à la maladie après Still Alice. Si leur interprétation est convaincante, on pourra quand même regretter l'aspect un peu caricatural du couple, tout comme celui de Michael Shannon (Man of steel, The Iceman) dans le rôle du collègue flic, ou de Steve Carell (Foxcatcher, The Big short) dans celui, néanmoins jubilatoire, du militant juif et homosexuel sans filtre.

Même si l'ensemble reste composé de gros clichés, l'ensemble fonctionne parfaitement : l'injustice de la situation nous scandalise, et on est touchés par le destin de Laurel, mais aussi par cette histoire vraie qui dépassait le simple statut du conjoint après le décès de son partenaire civil. On assiste ainsi aux débats entre les différentes parties, aux arguments parfois insensés, aux réactions des proches, et à l'emballement de la machine médiatique qui finira par faire plier le jury.

Beaucoup de bons sentiments, beaucoup de gros clichés dans ce film inspiré d'une histoire réelle, mais il faut bien avouer que ça fonctionne plutôt bien. Free love est néanmoins un nouvel exemple du film dont la principale qualité est de raconter une histoire vraie à qui il emprunte sa puissance émotionnelle...

Note : 6.5/10


dimanche 20 mars 2016

Cloverfield


Titre : Cloverfield
Réalisateur : Matt Reeves
Acteurs : Michael Stahl-David, Lizzy Caplan, Jessica Lucas
Date de sortie en France : 6 février 2008
Genre : catastrophe, science-fiction

Synopsis : 
Une caméra est retrouvée dans ce qui s'appelait encore Central Park, à New York, après ce qui semble être désigné comme l'incident "Cloverfield". La vidéo montre la lutte pour leur survie d'un groupe de jeunes personnes, confrontés à l'impensable : l'arrivée d'un monstre géant au cœur de Manhattan. Dès lors, la préoccupation de ces protagonistes est de porter secours à une de leurs amies, puis de s'enfuir de ce cauchemar.

Avis : 
Souvenez-vous : il avait suffit d’un simple titre pour lancer un «buzz»; un rendez-vous donné plusieurs mois à l’avance : "Cloverfield 1-18-08". Lançant des fausses pistes, distribuant de faux indices, le producteur J.J. Abrams avait lancé les internautes les plus enragés dans des théories plus ou moins farfelues : attaque terroriste ? invasion alien ? monstre géant ? C’est finalement cette dernière hypothèse qui se révélera exacte. Le temps d’imaginer au suite à Godzilla (1998) ou une adaptation de la nouvelle L’Appel de Cthulhu, Cloverfield sortait enfin sur les écrans.


Cloverfield est un found-footage, qui réunit certaines des meilleurs caractéristiques du genre : l’immersion est réussie, on est vraiment aux côtés des personnages, on découvre les faits en même temps qu’eux, on est happés par les mouvements de foule, et les attaques du monstre sont vraiment spectaculaires. La première manifestation proche, où l'on ne peut qu'entendre ce qu'il se passe dans la rue sans rien voir, est ainsi un modèle du genre.

Seulement, on va rapidement retrouver les défauts qui deviendront récurrents : la caméra bouge dans tous les sens (on a même l’impression que c’est volontaire par moments...), ce qui peut vraiment donner la nausée par moments. De plus, elle semble indestructible, résistant à un nombre considérable de chocs, de chutes, d’attaques sans jamais montrer un seul signe de dysfonctionnement. Tout au plus est-elle un peu sale à un moment. Autre défaut : le comportement des personnages. Déjà, l’idée d’aller rechercher une amie à l’autre bout de la ville, c’est limite. S’arranger pour passer entre le monstre et les militaires, ce n’est pas non plus très malin. Ne pas penser à utiliser la vision nocturne dans les tunnels du métro, c’est difficilement concevable.

Reste un blockbuster finalement assez classique, manquant d’originalité (on sent que J.J. Abrams est fan de Godzilla) et de personnalité mais avec un aspect found-footage plutôt bien utilisé et des passages vraiment spectaculaires. C'est finalement beaucoup mieux que beaucoup d'oeuvres s'étant précipité dans la mode du found-footage les années suivantes !

Note : 7/10


jeudi 17 mars 2016

Point break (2016)


Titre : Point break
Réalisateur : Ericson Core
Acteurs : Edgar Ramirez, Luke Bracey, Ray Winstone
Date de sortie en France : 3 février 2016
Genre : action,

Synopsis : 
Une série de braquages spectaculaires aux quatre coins du monde met en péril l’équilibre des marchés financiers. Les criminels opèrent aussi bien en motos dans des gratte-ciels new yorkais qu’en « wingsuits » pour s’échapper d’avions au-dessus de la jungle. Johnny Utah, une ancienne légende du moto-cross devenue agent du FBI, va devoir infiltrer le groupe de sportifs de l’extrême que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces sidérants braquages. Pour gagner leur confiance, Utah affronte des défis insensés, du surf au snowboard en passant par la chute libre ou l’escalade à mains nues. Alors qu’il pense avoir identifié le cerveau des braquages, il se retrouve entrainé contre son gré dans les activités criminelles du groupe dopé à l’adrénaline…

Avis : 
Dans la longue liste des remakes improbables, celui du film d'action culte de Kathryn Bigelow est presque un cas d'école. Pourquoi effectuer une relecture d'un film aussi ancré dans son temps, et surtout aussi moyen ? Surtout si c'était pour y enlever les principales qualités, à savoir la mise en scène, qui réservait quelques passages d'anthologie, et le charisme de Patrick Swayze, impeccable en gourou.


Ici, la réalisation de Ericson Core ne rend absolument pas hommage aux cascades que l'on devine pourtant formidables, dans des paysages magnifiques. Le montage ultra-rapide, censé dynamiser l'ensemble, a l'effet exactement inverse, et enlève tout impact à ces scènes d'action.Le défaut est d'autant plus gênant que le film se repose entièrement sur ces passages : les héros font du parachute, de la moto, du surf, sans que quiconque ne se préoccupe de l'enquête ou des braquages.

En dehors de ces passages, il ne se passe donc rien, sinon quelques discussion philosophico-gogoles entre Bodhi et Utah. Là encore, gros problème : on ne retrouve jamais la fascination que l'on pouvait avoir pour Patrick Swayze, ni même l'attachement que l'on avait pour Keanu Reeves, d'autant que Edgar Ramirez (Zero Dark Thirty, Cartel) ne dégage pas suffisamment de charisme dans le rôle du leader du groupe.

Scènes d'action ratées, personnages sans envergure, histoire réduite à sa plus simple expression : ce remake de Point break est un raté total, qui réussirait même à faire passer l'original pour un chef d'oeuvre...

Note : 2/10


mardi 15 mars 2016

Legend


Titre : Legend
Réalisateur : Brian Helgeland
Acteurs : Tom Hardy, Emily Browning, Paul Anderson
Date de sortie en France : 20 janvier 2016
Genre : biopic, thriller

Synopsis : 
Londres, les années 60. Les jumeaux Reggie et Ronnie Kray, célèbres gangsters du Royaume-Uni, règnent en maîtres sur la capitale anglaise. À la tête d’une mafia impitoyable, leur influence paraît sans limites. Pourtant, lorsque la femme de Reggie incite son mari à s’éloigner du business, la chute des frères Kray semble inévitable…

Avis : 
Enième film de mafia estampillé "inspiré de l'histoire vraie de...", Legend nous fait donc découvrir le destin des jumeaux Kray à travers le regard de Frances Shea, épouse de Reggie au milieu des années 60. Des jumeaux liés par le sang, mais diamétralement opposés : Reggie, propre sur lui, confiant et réfléchi, et Ronnie, homosexuel introverti, schizophrène et paranoïaque. Une relation entre amour fraternel, méfiance et jalousie donc, pour cet aigle bicéphale régnant sur l'East End londonien.


Hélas, alors qu'on pouvait attendre un peu d'originalité grâce à cette dualité, Legend ne sera finalement qu'un énième film de mafia, ne se démarquant jamais de ses modèles (on pense, forcément, à Scorsese). De même, si le fait d'assister à l'ascension puis la chute des deux frères par le biais d'un autre personnage pouvait apporter un plus, il n'offre finalement aucune nuance à un film qui ne réserve aucune surprise.

On est même plutôt déçu par l'interprétation de Tom Hardy (The Revenant, Mad Max fury road), qui en fait trop dans le rôle de Ronnie, et se contente du minimum dans celui de Reggie. On appréciera en revanche Emily Blunt (Sicario, Edge of tomorrow) dans le rôle de cette jeune femme dépassée par les événements et par les impressionnantes explosions de violence des deux frères.

Petite déception donc avec ce Legend, qui sacrifie chacune de ses spécificités (les jumeaux, le Londres des années 60, l'histoire vue par les yeux d'un proche) pour n'offrir qu'un film de mafia trop banal, sans surprise ni saveur, pas même sauvé par un Tom Hardy lui aussi peu inspiré...

Note : 4/10


dimanche 13 mars 2016

Docteur Frankenstein


Titre : Docteur Frankenstein (Victor Frankenstein)
Réalisateur : Paul McGuigan
Acteurs : James McAvoy, Daniel Radcliffe, Jessica Brown Findlay
Date de sortie en France : 25 novembre 2015
Genre : fantastique

Synopsis : 
Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d'aider l'humanité à travers leurs recherches innovantes sur l'immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.

Avis : 
Vous connaissez l'histoire de Frankenstein et de sa créature par coeur ? Ca tombe bien : Max Landis, le fils de John, en est bien conscient, et vous propose une adaptation un peu différente du mythe. En effet, le scénariste de La Belle est la bête, Chronicle ou encore American ultra va se concentrer sur le personnage du docteur en plaçant Igor, son fidèle serviteur popularisé par Frankenstein Junior, au centre des débats.



Des premiers pas du personnage en tant que freak dans le cirque de la ville à son rôle en tant qu'associé de génie auprès de Frankenstein, Igor sera donc le personnage principal du film, et le témoin privilégié de la folie du savant. Car le Victor Frankenstein interprété par James McAvoy (X-Men : days of future past, Trance) est un cinglé. Un cinglé génial, certes, mais un cinglé quand même, interprété tout en exagération par l'acteur britannique.

Daniel Radcliffe (Harry Potter, Horns) n'est pas en reste, nous balançant sans forcer toute la panoplie du laissé-pour-compte gentil mais manipulé par son maître. Vous l'aurez compris : alors que le film souhaite nous montrer les deux personnages sous un jour nouveau pour apporter un peu de fraîcheur à une histoire connue de tous, il se contente d'empiler les succès, jusqu'à nous imposer une triste histoire d'amour pour Igor et une enquête policière sans relief. Et on ne trouvera pas beaucoup plus d'intérêt lorsqu'on découvrira enfin la créature en fin de film (pour nous faire patienter jusque là, le duo ressuscitera un singe, dans un passage convenu mais apportant un peu d'énergie au film), pour une séquence franchement ridicule.

Malgré une idée de base plutôt intéressante, le film de Paul McGuigan n'est hélas qu'un petit film fantastique sans envergure, bien décidé à ne prendre au sérieux ni son histoire, ni son héritage ("pourquoi un crâne plat ?" "parce que j'aime ça !")... ni le spectateur. Finalement, le moins ridicule dans tout ça, c'est presque la coup de cheveux de Daniel Radcliffe.

Note : 3/10


jeudi 10 mars 2016

Spotlight


Titre :‭ ‬Spotlight
Réalisateur :‭ ‬Tom McCarthy
Acteurs :‭ ‬Michael Keaton,‭ ‬Mark Ruffalo,‭ ‬Rachel McAdams
Date de sortie en France :‭ ‬27‭ ‬janvier‭ ‬2016
Genre :‭ ‬thriller,‭ ‬drame

Synopsis :‭ 
Adapté de faits réels, Spotlight retrace la fascinante enquête du Boston Globe ‭– ‬couronnée par le prix Pulitzer‭ – ‬qui a mis à jour un scandale sans précédent au sein de l’Eglise Catholique.‭ ‬Une équipe de journalistes d’investigation,‭ ‬baptisée Spotlight,‭ ‬a enquêté pendant‭ ‬12‭ ‬mois sur des suspicions d’abus sexuels au sein d’une des institutions les plus anciennes et les plus respectées au monde.‭ ‬L’enquête révèlera que L’Eglise Catholique a protégé pendant des décennies les personnalités religieuses,‭ ‬juridiques et politiques les plus en vue de Boston,‭ ‬et déclenchera par la suite une vague de révélations dans le monde entier.‭

Avis :‭ 
Vainqueur surprise de l'Oscar du meilleur film‭ ‬2015,‭ ‬Spotlight‭ ‬retrace donc l'enquête d'un groupe de journalistes qui révélera l'un des plus grands scandales des années 2000. Un thème particulièrement tabou à l'époque, surtout dans une ville comme Boston où l'Eglise n'est jamais très éloignée du pouvoir en place.


Tom McCarthy va ainsi nous proposer un film d'enquête américain dans la lignée directe de ce que le genre a déjà proposé. On a ainsi largement l'impression d'avoir déjà vu le film, d'autant qu'il se repose entièrement sur son histoire, forcément forte, et sur son casting, impeccable, de Michael Birdman Keaton à Rachel McAdams (Passion, La Rage au ventre) en passant par Mark Ruffalo (Foxcatcher, Avengers : l'ère d'Ultron), Stanley Tucci (Lovely bones, Hunger games) ou encore Liev Schreiber (Scream, La 5ème vague).

Ce classicisme ne va pourtant pas nuire au film, bien au contraire : le thème est, évidemment, très fort, et l'enquête dont s'inspire Spotlight est assez exceptionnelle pour nous tenir en haleine. Ainsi, malgré une première partie un peu laborieuse, qui nous présente les personnages et la cellule Spotlight, l'évolution de l'affaire et les nombreux rebondissements nous tiennent en haleine, et on se surprend à être choqués devant l'ampleur du scandale (le décompte des coupables potentiels), devant le silence organisé dans les plus hautes sphères, devant la passivité et le laxisme de certains fonctionnaires.

Très classique mais très prenant, Spotlight remplit parfaitement son objectif en vulgarisant une enquête formidable (lauréate du prix Pullitzer en 2003), et en se concentrant sur un sujet toujours un peu tabou (même si l'affaire a permis à de nombreuses victimes de se faire reconnaître) et malheureusement toujours d'actualité. Peut-être pas de quoi mériter l'Oscar du meilleur film, mais une oeuvre remarquable de force et de fluidité.

Note : 9/10


mercredi 9 mars 2016

Bis


Titre : Bis
Réalisateur : Dominique Farrugia
Acteurs : Kad Mérad, Franck Dubosc, Alexandra Lamy
Date de sortie en France : 18 février 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Éric et Patrice sont amis depuis le lycée. Au fil des années, chacun a pris un chemin très différent : d’un côté Éric, hédoniste sans attaches aux multiples conquêtes, et de l’autre Patrice, père de famille « monogame » à la vie bien rangée. Après une soirée bien arrosée, les deux amis d’enfance se retrouvent propulsés en 1986 alors qu’ils n’ont que 17 ans. Ce retour dans le passé est l’occasion rêvée pour tenter de changer le cours de leur vie. Que vont-ils faire de cette seconde chance ?

Avis : 
L'une des grandes malédictions du cinéma français populaire de ces dernières années, c'est cette foi apparemment inébranlable dans le fait qu'il suffit de mettre sur l'affiche un ou deux humoristes / acteurs à la mode, et que le reste va suivre. Pour une fois, ce n'est pas Kev Adams, mais deux de ses compères parmi les plus irritants du paysage français : Kad Mérad et Franck Dubosc.


L'absence d'imagination de Dominique Farrugia se retrouve dans le synopsis : on nous rebalance la thématique de la seconde chance, qu'on a notamment déjà vue dans Peggy Sue s'est mariée ou tout récemment dans Camille redouble. Mérad et Dubosc sont donc renvoyés à leurs années d'adolescence. L'occasion de corriger ce qui ne leur plaît pas dans leurs vies d'adultes, mais aussi de renouer avec ceux qu'ils ont perdu.

Si on fait abstraction de l'humour forcément un peu lourd, des facilités un peu grotesques (le passage en animation pour éviter de reconstituer le Paris de l'époque), on est finalement assez surpris de la tendresse du film pour ses personnages. Les événements sont convenus, mais finalement assez touchants, tant dans la relation entre Dubosc et Darmon que dans l'amour intact de Mérad pour son épouse alors toute jeune.

Cela reste évidemment très moyen, rarement drôle et jamais original, mais certains passages sont assez réussis pour ne pas trop avoir l'impression d'avoir perdu son temps. Enfin, un peu quand même...

Note : 3/10


dimanche 6 mars 2016

Régression


Titre : Régression (Regression)
Réalisateur : Alejandro Amenabar
Acteurs : Ethan Hawke, Emma Watson, David Thewlis
Date de sortie en France : 28 octobre 2015
Genre : thriller, fantastique

Synopsis : 
Minnesota, 1990. L'inspecteur Bruce Kenner enquête sur un crime révoltant dont la jeune Angela accuse son père, John Gray. Lorsque John avoue sa culpabilité de façon tout à fait inattendue et sans garder le moindre souvenir des faits, le docteur Raines, un célèbre psychologue, est appelé à la rescousse. Il va devoir aider John à retrouver la mémoire, mais ce qu'ils vont découvrir cache un terrifiant mystère qui concerne le pays tout entier...

Avis : 
La régression est une technique psychologique utilisée pour faire revenir des souvenirs en faisant passer d'un état psychique plus avancé à un stade plus archaïque : ici, un retour à un état psychique qui a été connu dans le passé. Cette technique donne donc son titre au nouveau film d'Alejandro Amenabar (Ouvre les yeux, Les Autres), et se trouve au centre d'une enquête mettant Ethan Hawke sur les traces d'une mystérieuse secte.


Le réalisateur espagnol nous plonge donc dans une enquête aux frontières du fantastique, entre inceste, viols, sacrifices humains et cannibalisme. Cela donne quelques séquences à l'ambiance très réussie, notamment lors de la visite de la grange ou les cauchemars d'Ethan Hawke, et un début d'enquête passionnant... du moins tant que le mystère reste intact.

Car le film nous révèle un peu trop vite la solution du mystère, qui manque singulièrement d'imagination, avec notamment l'influence de thrillers tels que True Detective. Grosse déception également au niveau de l'interprétation : Ethan Hawke ne dégage pas grand chose, et Emma Watson traverse le film comme un poisson rouge dans son bocal, l'air absent et la bouche légèrement entr'ouverte pour signifier la détresse.

S'il reste passionnant pendant toute sa première partie, Régression reste le film le moins réussi d'Alejandro Amenabar. Trop classique, sans imagination, il signe un petit thriller décevant malgré une idée de base alléchante.

Note : 4/10


vendredi 4 mars 2016

The Revenant


Titre :‭ ‬The Revenant
Réalisateur :‭ ‬Alejandro Gonzalez Iñarritu
Acteurs :‭ ‬Leonardo DiCaprio,‭ ‬Tom Hardy,‭ ‬Domhnall Gleeson
Date de sortie en France :‭ ‬26‭ ‬février‭ ‬2016
Genre :‭ ‬western,‭ ‬aventures

Synopsis :‭ 
Dans une Amérique profondément sauvage,‭ ‬le trappeur Hugh Glass est sévèrement blessé et laissé pour mort par un traître de son équipe,‭ ‬John Fitzgerald.‭ ‬Avec sa seule volonté pour unique arme,‭ ‬Glass doit affronter un environnement hostile,‭ ‬un hiver brutal et des tribus guerrières,‭ ‬dans une inexorable lutte pour sa survie,‭ ‬portée par un intense désir de vengeance.‭

Avis :
Le voilà donc, le film de la consécration pour Leonardo DiCaprio : après 3 nominations à l'Oscar du meilleur acteur, pour Aviator, Blood diamond et Le Loup de Wall Street (en plus de la nomination pour le meilleur rôle secondaire pour Gilbert Grape), l'acteur a enfin obtenu la statuette tant convoitée. Une récompense qui vient s'ajouter à l'Oscar du meilleur réalisateur obtenu, pour la seconde année consécutive (après Birdman), par Alejandro Gonzalez Iñarritu.


The Revenant s'inspire de l'histoire vraie de Hugh Glass, laissé pour mort après l'attaque d'un grizzly et qui parcourra 300 kilomètres en six semaines pour rejoindre la civilisation. Iñarritu va nous emmener dans l'Amérique sauvage du début du dix-neuvième siècle, dans le froid de l'hiver, dans des terres où le danger peut autant venir de la nature que de l'homme. A partir d'une histoire assez simple de vengeance et de survie, le réalisateur de Babel va nous offrir une épopée incroyablement intense.

D'une brutalité inouïe et d'un réalisme cru, The Revenant nous propose des scènes hallucinantes, comme l'attaque de l'ourse ou l'affrontement final, mais aussi un visuel magnifique, avec des paysages à couper le souffle. On est tout simplement transporté dans l'univers imaginé par Iñarritu, qui refuse toute concession, quitte à faire très mal, ou à se permettre quelques séquences oniriques superbes mais un peu gratuites. On relèvera aussi, évidemment, la qualité de l'interprétation : au-delà de l'immense performance de DiCaprio, on sera peut-être encore plus impressionné par Tom Hardy (Mad Max : fury road) particulièrement détestable.

On pardonnera facilement aux petites ficelles scénaristiques (Powaqa) : The Revenant est tout simplement une véritable expérience, d'une folle intensité, dont on ressort complètement lessivés. Une oeuvre à part, qui fera certainement date dans le cinéma, et dont l'audace a été justement récompensée par de multiples récompenses.

Note : 9.5/10


mercredi 2 mars 2016

Zootopie


Titre : Zootopie (Zootopia)
Réalisateur : Byron Howard, Rich Moore
Acteurs : Ginnifer Goodwin, Jason Bateman, Idris Elba
Date de sortie en France : 17 février 2016
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Zootopia est une ville qui ne ressemble à aucune autre : seuls les animaux y habitent ! On y trouve des quartiers résidentiels élégants comme le très chic Sahara Square, et d’autres moins hospitaliers comme le glacial Tundratown. Dans cette incroyable métropole, chaque espèce animale cohabite avec les autres. Qu’on soit un immense éléphant ou une minuscule souris, tout le monde a sa place à Zootopia ! Lorsque Judy Hopps fait son entrée dans la police, elle découvre qu’il est bien difficile de s’imposer chez les gros durs en uniforme, surtout quand on est une adorable lapine.

Avis : 
Pour ce nouveau Disney, Byron Howard (Raiponce) et Rich Moore (Les Mondes de Ralph) nous plongent dans un univers uniquement composé d'animaux. Ces derniers ont bien évolué depuis l'époque où les prédateurs n'avaient pour seule volonté que de croquer la pauvre proie, et vivent désormais tous en paix... même si les clichés sont tenaces.


Difficile pour le mignon lapin de devenir officier de police. Difficile aussi pour les anciens prédateurs de faire oublier le comportement sanguinaire de ses ancêtres. A Zootopie, l'éléphant a forcément de la mémoire, et le renard est forcément fourbe et rusé. Comme souvent, c'est donc le thème de la différence et du racisme qui est au centre de ce film d'animation, mais on appréciera la qualité de la métaphore, assez intelligente et subtile (il est même question d'eugénisme).

On appréciera surtout l'humour du film, qui exploite à merveille ses personnages et joue sur les échelles (les véhicules et bâtiments adaptés à la taille de chaque animal), les clichés, les sous-entendus cyniques (le maire élu par les moutons), l'absurde (le centre de naturisme pour animaux), les jeux de mots honteusement drôles ("j'en perds mon lapin"), mais aussi sur quelques clins d'oeil parfois inattendus (le film cite par exemple... Breaking bad !ou détourne les titres du catalogue Disney - avec Pig Hero 6 notamment). Evidemment, le sommet est atteint lors du formidable passage chez les paresseux que l'on pouvait voir dans une des bandes-annonces.

On prend ainsi un vrai plaisir à suivre l'enquête de ce nouveau duo improbable, dans un film aussi drôle qu'intelligent... et mignon. Car on pourra difficilement se le cacher : ces hamsters en costume sont terriblement craquants, tout comme Judy, l'héroïne, ou le guépard obèse. Une nouvelle réussite pour Disney.

Note : 8.5/10