samedi 26 décembre 2020

Deranged


 Titre :
Deranged

Réalisateur : Jeff Gillen, Alan Ormsby

Acteurs : Roberts Blossom, Cosette Lee, Leslie Carlson

Date de sortie en France : 

Genre : horreur, drame

 

Synopsis :

Un fermier psychopathe conserve le corps empaillé de sa mère et tue d'autres femmes pour lui tenir compagnie.

 

Avis : 

Psychose, Massacre à la tronçonneuse, Maniac, Le Silence des agneaux, La Maison des 1000 morts  Parmi les innombrables tueurs en série qu’ont connus les Etats-Unis, Ed Gein est sans doute celui qui a le plus enflammé les imaginations et inspiré les auteurs. Et pour cause : entre meurtres et nécrophilie, le voleur de cadavres est surtout célèbre pour son goût pour la décoration et les costumes à base de peau humaine, et pour l’influence dévastatrice de sa mère.



  En 1974, la même année que le film de Tobe Hopper, Jeff Gillen et Alan Ormsby (scénariste de l’excellent Le Mort vivant la même année) réalisent Deranged, adaptation relativement fidèle de l’histoire d’Ed Gein. Un film qui mérite clairement d’être davantage connu. Roberts Blossom, que l’on a verra plus tard dans Rencontres du troisième type, Christine ou encore… Maman, j’ai raté l’avion y incarne Ezra Cobb, un fermier du Midwest qui vient de perdre sa mère… ce qui va le conduire à la folie.

 

Présenté comme un faux documentaire (un journaliste ponctue régulièrement le film de ses observations et explications, ce qui permet de jouer avec les ellipses mais aussi de préparer aux scènes chocs), le film nous fait donc suivre ce pauvre vieux Ezra Cobb, que l’on prend un peu en pitié au début. On sent bien l’influence de sa mère sur son comportement, les difficultés qui en découlent, et on compatit à la folie qui s’empare peu à peu d’un homme assez pathétique. Pour mieux être horrifié par la suite.

 

Car Roberts Blossom livre une prestation totalement sidérante dans le rôle du tueur, qui passe peu à peu du fermier benêt au psychopathe cauchemardesque. Culminant dans d’impressionnantes séquences d’horreur pures ou de macabre, Deranged met véritablement mal à l’aise, impression encore renforcée par une espèce d’humour noir très présent. Un excellent film, trop souvent oublié parmi les perles du cinéma horrifique.

 


 

jeudi 24 décembre 2020

Gwendoline


Titre : Gwendoline

Réalisateur : Just Jaeckin

Acteurs : Tawny Kitaen, Zabou, Brent Huff

Date de sortie en France : 8 février 1984

Genre : aventures, érotique

 

Synopsis : 

Décidée à retrouver son père disparu, parti en quête d'un papillon rare, Gwendoline se lance à sa recherche avec l'aide de Beth, sa demoiselle de compagnie. Parvenues dans un port malfamé de Chine, les deux jeunes femmes sont kidnappées par des truands, puis libérées par un aventurier nommé Willard. Ce dernier accepte alors d'accompagner Gwendoline et Beth dans un long périple qui les conduira jusqu'à la mystérieuse contrée de Yik-Yak. Là-bas, au coeur d'un volcan, une reine cruelle et tyrannique dirige d'une main de fer une armée d'amazones.  


Avis :  

Réalisé par Just Jaeckin (à qui l'on doit surtout le célèbre Emmanuelle quelques années plus tôt), Gwendoline est l'adaptation de la bande dessinée de John Willie, Adventures of Sweet Gwendoline, bande dessinée ayant pour thème le bondage. Interprété par Tawny Kitaen dans le rôle titre et la toute jeune Zabou Breitman, Gwendoline est un film d'aventures érotiques qui suit une structure assez proche de l'esprit bande dessinée. Le film enchaîne ainsi les péripéties, transporte les héros d'un port chinois à une cité perdue en passant par une jungle impénétrable et un immense désert, leur faisant affronter de nombreux dangers tous évités de façon légère. 

 

Indiana Jones n'est jamais bien loin, notamment avec le personnage masculin, bellâtre gentiment macho qui se révélera peu à peu courageux et digne de confiance. Cette succession d'aventures se suit sans temps mort jusqu'à sa dernière partie mettant le trio aux prises avec les étranges amazones d'une cité peuplée par des femmes et dirigée d'une poigne de fer par une reine sadique. On entre alors pleinement dans le divertissement érotique fétichiste, avec ces femmes dénudées et / ou portant des armures évocatrices, ces instruments de torture, cette utilisation de l'homme comme un objet. 

Erotisme et violence se mêlent généreusement, rythmées par la musique composée par Pierre Bachelet (dont un thème qui donnera plus tard le tube En l'an 2001, ce qui déstabilise un peu). Bref, Gwendoline est un film généreux comme on les aime, dépaysant, sexy, drôle (Zabou est souvent hilarante), une de ces pépites que Le Chat qui fume nous permet une nouvelle fois de (re)découvrir dans des conditions royales !

 


 

samedi 14 novembre 2020

Killer Crocodile


Titre : Killer crocodile

Réalisateur : Fabrizio de Angelis

Acteurs : Anthony Crenna, Ennio Girolami, Julian Hampton

Date de sortie en France : 15 novembre 1989

Genre : horreur


Synopsis : 

Un groupe d'écologistes se rend dans les Caraïbes pour tenter de prouver que les activités d'une multinationale mettent en péril la faune et la flore. Ce qu'ils vont découvrir, ce qui les guette, est bien plus terrifiant que ce qu'ils avaient pu imaginer. Une bête gigantesque aux crocs acérés rôde dans les marécages, bien décidée à les croquer un par un.  


Avis : 

 Killer crocodile, c'est un peu ma madeleine de Proust. Un film que je n'ai pourtant vu que récemment, mais dont les images me rappellent les longues heures passées à errer dans le vidéoclub situé en face de la boutique où travaillait ma mère, mais aussi les innombrables visites chez mon oncle, avec sa collection de VHS. Et parmi ces films, j'ai été marqué durablement par les images de la jaquette, montrant cet impressionnant crocodile, gueule béante à côté d'un bateau, prêt à gober un enfant, arrachant le bras d'une victime ou en transportant une autre dans sa gueule ! Aussi fascinant que terrifiant pour le gamin que j'étais !


Et c'est donc tout récemment, aux premiers jours de ce confinement 2020 version 2, que j'ai enfin pu découvrir le film de Fabrizio de Angelis, principalement réputé pour être un bon gros nanar animalier. Et si on est trèèèèès loin des sensations que m'avaient données les images du film à l'époque, figurez-vous que j'ai passé un bon moment devant ce film pourtant plus que moyen. Alors, bien sûr, le scénario est réduit à sa plus simple expression : un crocodile tue des gens sans grand intérêt, tandis que les autorités tentent de minimiser ces drames, avant qu'un aventurier chevronné ne s'associe aux héros pour chasser la Bête. Comme souvent, le modèle est Les Dents de la mer, jusqu'à en reprendre à deux notes près la musique, et l'unique "originalité" consiste en l'ajout d'un vague message écologique, rapidement tourné en ridicule. 


Le clou du film est bien évidemment les attaques du reptile, forcément moins crédible en mouvement que sur ces fameuses photos qui ornaient les VHS, la faute à des effets rudimentaires et des idées un peu saugrenues (le Capitaine Joe surfant sur le monstre, les grognements du crocodile). Et pourtant, là encore, ça fonctionne chez l'amateur de films et nanars animaliers que je suis. Le pire reproche que je fais au film est finalement d'être assez mou, donnant un peu trop de place à ses personnages, mais j'ai passé un agréable moment devant, ce qui est loin d'être le cas de tous les sous-Jaws de l'époque, ou d'une immense majorité de croco-movies. Et comme Neo Publishing avait eu la brillante idée de le sortir en DVD accompagné de sa suite, je vais sans doute me laisser tenter par Killer crocodile 2 ! 




mercredi 29 juillet 2020

Cujo



Titre : Cujo
Réalisateur : Lewis Teague
Acteurs : Dee Wallace, Danny Pintauro, Daniel Hugh-Kelly
Date de sortie en France : 8 août 1983
Genre : horreur

Synopsis :
Cujo, un gentil saint-bernard appartenant au mécanicien local, est mordu par une chauve-souris enragée. Lorsque Donna et son petit garçon Tad se rendent chez ce dernier pour faire réparer leur Ford Pinto, ils ignorent qu'il vient de se faire attaquer et dévorer par Cujo. Seuls et prisonniers dans leur voiture en panne, ils vont devenir les proies d'un chie bien décidé à ne pas perdre la face.

Avis :
On n’insistera jamais assez sur la nécessité d’être dans de bonnes conditions pour regarder un film. Lorsque j’ai découvert Cujo, j’étais encore assez jeune, et j’ai vu le film sur une VHS éclatée (le son était décalé, l'image merdique…), et en VF. Clairement pas l’idéal pour apprécier l’adaptation du roman très sombre et très dur de Stephen King, et ça n’a pas manqué : j’avais détesté, et lui avais préféré Max, le meilleur ami de l'homme. Heureusement, le film est récemment ressorti en Blu Ray chez Carlotta, me donnant l’occasion de donner une seconde chance. Ou plutôt, une première.


Cujo est l’une des rares excellentes adaptations de Stephen King, une de celles qui retranscrit le mieux la tension, la violence de l’écrit vers l’écran, et à sublimer une histoire finalement assez classique : celle d’un chien enragé qui assiège une famille piégée dans une voiture. Et si cela fonctionne aussi bien, c’est pour plusieurs raisons : tout d’abord, le dressage des saint-bernard, et une science du montage qui donne des attaques particulièrement violentes et impressionnantes, et font du chien un monstre puissant et déterminé.


Mais ensuite, et surtout, c’est le duo de personnages et d’acteurs qui impressionne. Dee Wallace (Hurlements, E.T.) et le jeune Danny Pintauro (Madame est servie) sont impeccables et dégagent une vraie – et rare – complémentarité dans le rôle de deux personnages crédibles. Dans un genre où la crédibilité des acteurs est souvent le point faible, on est ici dans l’excellence. On y croit, et on tremble pour eux, d’autant qu’en plus de la menace du chien, la chaleur et la déshydratation menacent le duo.


Cujo est donc tout simplement un très bon film, intense et effrayant, et l’une des œuvres mettant en scène des animaux tueurs les plus réussies, et l’une des meilleures adaptations de Stephen King. A redécouvrir !




lundi 6 juillet 2020

Le Monstre du train




Titre : Le Monstre du train (Terror train)
Réalisateur : Roger Spottiswoode
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Ben Johnson, Hart Bochner
Date de sortie en France : 17 juin 1981
Genre : slasher

Synopsis :
Une fraternité d'étudiants universitaires décident de se faire une soirée costumée pendant un voyage en train. Mais un tueur s'est infiltré dans le train, les tuant un par un et récupérant les costumes de ses victimes...

Avis :
Dans le marathon de films d’horreur de Jamie Lee Curtis au début des années 80, il y a clairement du bon (Fog, pour mon préféré) et du moins bon (Le Bal de l’horreur). Parmi le bon, on a ce Monstre du train, slasher comme souvent très classique, mais bourré de bonnes idées.

Côté classique, c’est comme toujours ce groupe d’étudiants, le cadre d’une fête, une histoire de vengeance… On est en terrain archi-connu, d’autant qu’on connaît dès le départ l’identité du tueur. Les bonnes idées, c’est le décor du train, plutôt bien exploité, et ce tueur qui profite de la soirée costumée pour changer de masque à chaque victime et, ainsi, pouvoir s’approcher de ses proies sans difficulté. Une idée d’autant plus séduisante que chacun des masques est très réussi et a une véritable personnalité.


Autre motif de satisfaction, assez inattendu : la révélation finale. Alors même que l’on sait, tout comme les personnages d’ailleurs, qui est l’assassin, le film parvient à nous surprendre totalement, s’assurant même un second visionnage. Ces bons points font presque oublier les défauts du film, dont le principal reste, à mes yeux, un problème de rythme : on passe, comme souvent, trop de temps à suivre les déambulations des étudiants, ou les tours de magie de David Copperfield en pleine promo, ou les hésitations d’un chef de train (Ben Johnson, vu dans des classiques comme Rio Grande ou La Horde sauvage) aux réactions peu crédibles.


Le Monstre du train fait ainsi partie du haut du panier parmi les slashers classiques des années 80, grâce à quelques excellentes idées, qui contrebalancent les défauts habituels des slashers. Encore une sympathique découverte que je dois à Rimini Editions !




lundi 29 juin 2020

Happy birthday - souhaitez ne jamais être invité




Titre : Happy birthday - souhaitez ne jamais être invité (Happy birthday to me)
Réalisateur : Jack Lee Thompson
Acteurs : Melissa Sue Anderson, Glenn Ford, Lawrence Dane
Date de sortie en France : 6 janvier 1982
Genre : slasher

Synopsis :
Victime d'un grave accident de voiture ayant coûté la vie à sa mère, Virginia a retrouvé le lycée et intègre une sorte de confrérie réunissant les meilleurs élèves. Mais les membres de ce petit groupe sont assassinés les uns après les autres dans des circonstances aussi sanglantes que surprenantes.

Avis :
Le slasher est souvent une affaire de vengeance : une blague qui tourne mal (Le Monstre du train, Carnage), un proche tué (Vendredi 13, Le Bal de l’horreur)… Et puis, il y a ceux qui tuent par simple caprice, parce qu’ils ne sont pas contents, un peu comme le meurtrier de ce Happy birthday to me, dont le prétexte vient un peu gâcher un film jusque-là très réussi.


Très réussi, malgré beaucoup d’éléments très classiques : on retrouve l’éternel groupe de jeunes étudiants stéréotypés (le sportif, le blagueur, l’introverti…), adeptes de la fête, et que le tueur s’amusera à massacrer. Pas vraiment de masque ici, mais l’utilisation de la vue subjective, et quelques éléments rappelant le giallo, tels ces gants en cuir ou l’importance donnée à la psychologie de la victime… qui sera rapidement un des principaux suspects pour le spectateur, dans un film qui va s’amuser à redistribuer régulièrement les cartes, jusque dans ses dernières minutes.


Jusque-là, on aura pu apprécier des meurtres assez gentillets mais plutôt originaux. Outre le fameux coup de brochette qui illustre certaines affiches du film, on retiendra également une séance de musculation qui se termine bien mal, une mise à mort à l’aide d’une moto et surtout, surtout, une mise en scène étonnamment macabre pour un tel film, avec des maquillages très réussis.


Jolie découverte pour moi que ce Happy birthday to me, auquel je n’aurais sans doute jamais jeté un œil sans le travail de Rimini Editions. S’il suit largement les ingrédients classiques du slasher, il s’en écarte parfois avec bonheur, avec un tueur plus classique que l’éternel individu masqué et une psychologie un peu plus poussée.


Note : 7/10



mardi 16 juin 2020

Danger planétaire


Titre : Danger planétaire (The Blob)
Réalisateur : Irvin S. Yeaworth Jr.
Acteurs : Steve McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe
Date de sortie en France : 1er avril 1960
Genre : horreur, science-fiction

Synopsis : 
Steve et Anne, un couple d'adolescents, sont témoins de la chute d'une météorite. La chose informe venue de l'espace s'accroche au bras d'un vieil homme et n'aura, dès lors, de cesse de se transmuer en masse visqueuse qui dévore tout sur son passage. Steve et ses amis vont tout faire pour avertir la ville que la vie de ses habitants est en danger.

Avis :
Au rayon des films cultes, on trouve régulièrement des films (très) moyens, dont le statut est davantage dû à ce qu’a apporté le film qu’à ses qualités propres. Les années 50, si elles sont remplies d’innombrables petits bijoux de science-fiction (Planète interdite, Le Jour où la Terre s’arrêta, La Marque, etc.), sont parfaitement représentatives de ce constat, que l’on va illustrer avec un classique de 1958 : Danger planétaire.

 

Si Danger planétaire est aussi connu, c’est principalement pour deux raisons : d’abord, parce qu’il met en scène l’une des… créatures ? les plus iconiques du genre, le Blob. Pas forcément la menace la plus souvent rencontrée dans l’univers de l’horreur / SF (on pourrait citer X : the unknown de la Hammer, un peu avant Danger planétaire, et un remake de ce dernier par Chuck Russell en 1988, et je me souviens également d’un roman de la collection Chair de poule), mais l’une des plus connues et des plus identifiables. Il est fort probable que, même si vous demandez à quelqu’un qui n’a jamais vu ces films, il ou elle sache ce qu’est un blob. Seconde raison : la présence du tout jeune Steve McQueen dans le rôle principal, peu avant de rencontrer le succès avec la série Au nom de la loi. Brillant déjà davantage par son charisme que pour ses qualités d’interprétation, le jeune McQueen éclipse sans effort le reste de la distribution.


Pour le reste, ce Blob n’est qu’une gentille petite production de SF à faible budget, souvent trop bavarde (les interminables tentatives pour convaincre la police qu’un monstre est présent dans la ville, ou les échanges extrêmement plats des jeunes adultes) et trop avare en attaques. On s’ennuiera ainsi ferme au milieu du film, avant l’attaque du cinéma qui constituera le (court) sommet du film et une dernière partie un peu molle. On n’en retiendra finalement que certains effets spéciaux astucieux pour mettre en images cette grosse masse gélatineuse, et un final plutôt sympathique.

 

The Blob sera finalement plus culte pour ceux qui ne l’ont pas vu que pour ceux qui l’ont vu. Aussi lent et mou que sa menace, ce petit film de SF ne vaut finalement que pour son aspect « historique », avec la création de deux monstres, l’un en silicone, l’autre sacré. A voir surtout pour satisfaire sa curiosité, surtout si l’on est comme moi très friand des films de cette époque.


Note : 3.5/10


jeudi 11 juin 2020

Chats rouges dans un labyrinthe de verre


Titre : Chats rouges dans un labyrinthe de verre (Gatti rossi in un labirinto di vetro)
Réalisateur : Umberto Lenzi
Acteurs : Martine Brochard, John Richardson, Ines Pellegrini
Date de sortie en France : 23 octobre 1975
Genre : giallo, thriller

Synopsis :
Un groupe de touristes américains parcourt les routes lors d'un voyage organisé en Espagne. Au cours d'une escale à Barcelone, une jeune femme du cru est assassinée. Quand on la découvre, l'œil gauche énucléé, l'image saisissante renvoie les touristes à un crime identique commis un an plus tôt à Burlington. Bientôt, c'est l'une des Américaines qui succombe sous les coups du maniaque. Pour le commissaire Tudela, le groupe de touristes est forcément lié aux crimes. Mark Burton, quant à lui, commence petit à petit à soupçonner que sa femme puisse être la coupable. Insaisissable, le tueur continue à frapper...

Avis : 
Chats rouges dans un labyrinthe de verre. Gatti rossi in un labirinto di vetro. Il faut bien l’avouer, comme souvent dans le giallo de la grande époque, ce titre est superbe. Sorti en 1975, ce film ne fait pas partie des classiques du genre que l’on voit souvent cités parmi les meilleurs, et je ne le connaissais absolument pas avant sa sortie dans un de ces magnifiques coffrets dont Le Chat qui fume (Il gatto fumatore ?) a le secret.


Il faut bien avouer que sans ce blu-ray, je ne me serais pas attardé sur ces Chats rouges. D’abord parce que je ne suis pas forcément très amateur de giallo, à l’exception de classiques tels que L’Oiseau au plumage de cristal, Les Frissons de l’angoisse ou Mais qu’avez-vous fait à Solange ? ; ensuite, parce que les seuls films que j’ai vus du réalisateur, Umbero Lenzi, m’ont laissé plutôt indifférent : L’Avion de l’apocalypse est un nanar sans grand intérêt, et j’avais trouvé Cannibal Ferox très moyen. Et pourtant, j’ai passé un très bon moment devant ce film, aussi bourré de défauts que généreux.

Evidemment, ce n’est pas au niveau de l’interprétation, assez calamiteuse, ou du scénario, qu’il faudra chercher. En revanche, le nombre élevé de victimes (malgré des mises à mort décevantes), le léger mystère entourant le groupe et ces fausses pistes assez ludiques (le film essaye de nous faire soupçonner, sans grande finesse, un peu tout le monde) donne une œuvre très rythmée et agréable à suivre, d’autant que j’ai vraiment apprécié la musique de Bruno Nicolai. On en retiendra également la séquence du train fantôme, clairement au-dessus du lot, et on regrettera que le potentiel de certaines séquences ne soit pas pleinement exploité, comme cette attaque pendant la démonstration de flamenco.

C’est peut-être parce qu’il ne ressemble pas tant que ça à un giallo que j’ai apprécié Chats rouge dans un labyrinthe de verre. Un film bourré de défauts, qui donne constamment le bâton pour se faire battre… mais qui se montre tellement divertissant et généreux que l’on passe un bon moment. J’ai hâte maintenant de voir Le Couteau de glace, un autre Lenzi que l’on peut retrouver chez Le Chat qui fume !

Note : 6/10


lundi 3 février 2020

Star Wars : épisode IX - L'Ascension de Skywalker


Titre : Star Wars : épisode IX - L'Ascension de Skywalker (Star Wars : the rise of Skywalker)
Réalisateur : J.J. Abrams
Acteurs : Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac
Date de sortie en France : 18 décembre 2019
Genre : space opera

Synopsis : 
La conclusion de la saga Skywalker. De nouvelles légendes vont naître dans cette bataille épique pour la liberté. 
 
Avis : 
J’aurai cette fois pris le temps de laisser passer la tempête. Découvrir l’ultime épisode de la saga Star Wars plus d’un mois après sa sortie, en réussissant à ne pas me faire spoiler (ce qui n’est pas si compliqué : il suffit de ne rien lire…), m’aura permis de faire abstraction des avis passionnés des spectateurs de la première heure. Tout ce que j’ai compris, c’est que le film est « très ». « Très » mauvais ou « très » bon, en fait, la demi-mesure n’existant apparemment pas pour cette nouvelle trilogie. Moi-même, je trouve l’épisode 7 très bon, et l’épisode 8 très mauvais. Une évaluation qui va forcément peser à la découverte de ce neuvième volet, destiné à être l’ultime consacré à la saga Skywalker. 


Car forcément, le principal défaut que je trouvais à l’épisode 8, celui de ne faire absolument rien avancer, constitue un frein certain à cet épisode 9. Il faut se rattraper aux branches du Réveil de la Force, tenter vainement de se souvenir des nouveaux personnages et des petites pistes perdues au milieu de la panne d’essence et des discussions skype des deux héros, avec le sentiment permanent que, de toute façon, rien n’a vraiment été pensé comme une trilogie, changement d’équipes oblige, le tout en 2h30. Cette impression se retrouve surtout dans les révélations sur le passé de Rey, qui tombenr comme un cheveu sur la soupe et n’ont déclenché chez moi qu’un vague haussement de sourcil, ou le retour de Palpatine que rien ne laissait entrevoir dans les deux films précédents, mais on pourrait sans doute citer des dizaines d’éléments laissés de côté...

Dans ces conditions, difficile de véritablement se passionner pour des enjeux qui naissent et se terminent dans le même épisode, difficile de s’émouvoir pour des personnages qui en deviennent artificiels (au sens propre comme au figuré : vous allez bouffer du fantôme…). Bref, c’est bancal et lisse, jusque dans cet éternel manichéisme empêchant toute véritable surprise, ce qui rendra surtout le final particulièrement pénible à suivre.

Pourtant, jusque-là, jusqu’à cet affrontement sur une des Lunes d’Endor qui constituera le véritable climax du film, tout fonctionnait très bien. Le retour de J.J. Abrams se traduit par un retour aux sources de Star Wars, avec de l’aventure, du dépaysement, une pointe d’humour et d’émotion, et surtout des passages vraiment spectaculaires. A l’image de ce qu’il avait réussi dans le Réveil de la Force, Abrams réussit de nouveau quelques combats aériens à couper le souffle, mais met aussi en images quelques affrontements au sol assez réussis. Hélas, l’ensemble partait de beaucoup trop loin, et la seconde partie, horriblement fastidieuse, donne l’impression qu’on tente de tout caser dans un espace bien trop petit. Un peu comme si Rocco Siffredi se mettait en tête de sodomiser un poisson rouge en fait...

L’Ascension de Skywalker vient donc clore péniblement une trilogie trop bancale. Loin de l’apothéose finale que l’on pouvait encore espérer (même la prélogie, pourtant tant décriée, y parvenait superbement), cet épisode IX se regarde, au moins pendant sa première partie, mais ne fait rien ressentir face à des enjeux mal définis. Un peu comme pour l’épisode VIII, voilà en tout cas un chapitre que je ne suis pas prêt de revoir, et qui ne me donne surtout aucune envie de revoir de nouvelles aventures liées à cet univers…

Note : 4/10