mercredi 30 avril 2014

Le Convoi de la peur


Titre : Le Convoi de la peur (Sorcerer)
Réalisateur : William Friedkin
Acteurs : Roy Scheider, Bruno Cremer, Francisco Rabal
Date de sortie en France : 15 novembre 1978
Genre : thriller, aventures

Synopsis : 
Quatre hommes de nationalités différentes, chacun recherché par la police de son pays, s'associent pour conduire un chargement de nitroglycérine à travers la jungle sud-américaine...

Avis : 
Remake du Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot, Le Convoi de la peur de William Friedkin (L'Exorciste, Killer Joe) nous plonge dans la chaleur moite de l'Amérique du Sud pour un voyage particulièrement risqué, sur des routes impraticables qui mettront autant à l'épreuve les machines que les hommes.


Après une première partie destinée à nous présenter les personnages et les raisons qui les ont poussés à s'exiler loin de tout, on pouvait craindre le pire : sans grand intérêt, pas très réussis, ces passages réussissent à nous ennuyer avant même que le film ne débute réellement. Elles n'auront d'ailleurs pas de véritable importance par la suite du film, n'expliquant que la présence du groupe dans ce village reculé, sans influence sur leur comportement ou sur leurs rapports ultérieurs.

Bref, le film vaut surtout pour sa seconde partie, entièrement consacrée au trajet des deux camions dans des passages parfois dantesques. La traversée du pont en est évidemment le point d'orgue, scène incroyablement spectaculaire, à la tension et au suspense insoutenables, parfaitement réalisée et bénéficiant d'effets spéciaux formidables. Le reste du voyage, moins mémorable, n'en reste pas moins très réussi, avec cette menace constante que constitue le chargement de nitroglycérine et ces péripéties classiques mais très bien amenées.

S'il n'est pas le film le plus mémorable de William Friedkin, Le Convoi de la peur contient peut-être l'un des passages les plus impressionnants du cinéma avec cette incroyable traversé du pont. Une scène qui mérite à elle seule de voir le film, et de supporter une première partie sans grand intérêt, d'où émerge sans problème Roy Scheider (Les Dents de la mer), clairement mis en avant par rapport à ses camarades.

Note : 7/10


dimanche 20 avril 2014

Le Règne du feu


Titre : Le Règne du feu (Reign of fire)
Réalisateur : Rob Bowman
Acteurs : Matthew McConaughey, Christian Bale, Gerard Butler
Date de sortie en France : 21 août 2002
Genre : fantastique

Synopsis : 
A Londres, en 2008, le jeune Quinn accompagne sa mère sur un chantier. Celle-ci supervise la construction de tunnels pour le nouveau tracé du métro. Lors du creusement, une paroi s'effondre, révélant un gouffre à la profondeur illimitée. La mère de Quinn descend dans le tunnel, mais une immense colonne de feu s'échappe du trou et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage. Resté à l'entrée de l'excavation, le garçon assiste, médusé, à ce tragique événement. Un dragon jaillit alors du tunnel. Vingt ans plus tard, les dragons règnent en maîtres sur une planète en ruines où chaque être humain ne représente pour eux qu'un mets de choix. Quinn est chargé de les éliminer et d'assurer la survie de sa petite communauté. Mais le combat semble perdu d'avance. Un jour, Van Zan, un militaire américain, fait son apparition et prétend connaître le moyen de tuer ces créatures cracheuses de feu.

Avis : 
Le Règne du feu est un film post-apocalyptique dans lequel la Terre a été dévastée par une invasion de dragons. Les villes brûlées, la population dévorée, les survivants se sont regroupés en petites factions, obligés de se cacher pour survivre et de creuser afin d'éviter de rencontrer les nouveaux maîtres de la surface. Nous suivrons donc le groupe mené par Christian Bale (The Dark Knight rises, Les Brasiers de la colère), tentant difficilement de s'organiser, jusqu'à l'arrivée d'une troupe américaine prétendant avoir la solution à la présence des dragons.


Menés par un Matthew McConaughey (Dallas buyers club, Mud) méconnaissable, crâne rasé, barbe en friche et le corps couvert de tatouages, ces soldats sont en effet capables de chasser et tuer les dragons en plein vol, dans des passages très spectaculaires. Mieux encore, ils ont découvert que toutes leurs victimes étaient des femelles, et vont donc en déduire qu'il leur suffira d'abattre l'unique mâle existant pour arrêter le règne des dragons, permettant une résolution facile du problème comme dans beaucoup trop de séries B mettant en scène une invasion monstrueuse (Mimic, Starship troopers...).

Au-delà de son scénario très basique, le film se suit avec un certain plaisir, l'univers mêlant paysages post-apocalyptique et ambiance moyenâgeuse (le château, les armes anachroniques et même, finalement, la présence de dragons) étant plutôt réussi, de même que les dragons, superbes et bénéficiant d'excellents effets spéciaux. Les personnages sont en revanche bien moins soignés, d'un Quinn incroyablement fade à un Van Zan monstrueusement caricatural.

Le Règne du feu est un bon divertissement d'action fantastique, mettant l'accent sur ses fabuleuses créatures et des scènes d'action très spectaculaires pour nous faire oublier une histoire et des personnages sans grand intérêt. Une bonne petite série B pour passer se reposer le cerveau le temps d'une soirée.

 Note : 6,5/10




samedi 19 avril 2014

Independence Day


Titre : Independence Day
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Will Smith, Jeff Goldblum, Bill Pullman
Date de sortie en France : 2 octobre 1996
Genre : science-fiction, fantastique

Synopsis : 
Une immense soucoupe volante envahit le ciel terrestre, libérant un nombre infini de plus petites soucoupes qui prennent position au-dessus des plus grandes villes du monde. Un informaticien new-yorkais décrypte les signaux émanant des étranges voyageurs. Ils ne sont pas du tout amicaux et ces extraterrestres se préparent à attaquer la Terre.

Avis : 
Sorti en 1996, le célèbre blockbuster de Roland Emmerich (Godzilla, Stargate) met en images une spectaculaire invasion extraterrestre, donnant au réalisateur d'origine allemande l'occasion d'étaler pour la première fois son sens de la démesure à grands coups d'explosions, de courses poursuites et d'effets spéciaux.


Et il faut bien l'avouer, cela fonctionne parfaitement le temps d'une première partie de film très réussie, de l'arrivée impressionnante de ces gigantesques vaisseaux à la destruction des villes par le mur de flammes. Cela se gâte malheureusement très vite, le film sombrant très vite dans une ode à l'américanisme nauséabond et une course au stéréotype : les américains sont les meilleurs, leur président est un héros, et il vaut mieux être un chien ou une strip-teaseuse qu'un homosexuel ou la femme du président.

On finit même par se demander si tout ça n'est pas parodique, à l'image du Mars attacks ! de Tim Burton sorti la même année. Difficile par exemple de prendre au sérieux le monologue ultra-patriotique du président interprété par Bill Pullman, avec sa musique pompeuse et les réactions grotesques des troupes. Les deux personnages principaux ne sont d'ailleurs pas en reste, réunissant avec un sens de l'à-propos très discutable le juif divorcé (Jeff Goldblum, Jurassic Park) et le soldat noir dont la carrière n'avance pas (Will Smith, Men in black, After Earth), dans un constant duel de cabotinage.

Véritable plaisir coupable, Independence Day brille par son côté spectaculaire et joyeusement rentre-dedans en décrivant une invasion extraterrestre d'une ampleur rarement égalée et aux effets spéciaux impressionnants. Un parfait divertissement si l'on ne gratte pas la mince couche de vernis dissimulant un fond assez gênant, même si Emmerich tente maintenant de prétendre que le tout est volontairement parodique...

Note : 7/10

vendredi 18 avril 2014

Rendez-vous avec la peur


Titre : Rendez-vous avec la peur (Night of the demon)
Réalisateur : Jacques Tourneur
Acteurs : Dana Andrews, Peggy Cummins, Niall MacGinnis
Date de sortie en France : 
Genre : épouvante, fantastique

Synopsis : 
Le docteur John Holden, un savant américain, se rend à Londres afin de mener son enquête sur la mort de son collègue, le professeur Harrington. Ce dernier avait fait part de ses soupçons sur le Dr Karswell qu'il pensait lié à des forces démoniaques. Holden se rend vite compte que ces doutes n'étaient pas anodins.

Avis : 
C'est l'histoire d'un film saboté par son producteur : Rendez-vous avec la peur, de Jacques Tourneur, est un excellent film, uniquement gâché par le choix totalement idiot de placer, contre l'avis de Tourneur, en début et en fin de film, un monstre qui détruit absolument tout le propos du film, et en court-circuite l'intrigue dans l'unique volonté d'en mettre plein les yeux au spectateur lambda de l'époque.


Car Night of the demon est avant tout un film opposant deux hommes, deux façons de voir le monde qui les entoure : le docteur Holden est un cartésien qui ne croit absolument pas aux démons, à la vie après la mort ni à la magie ; le docteur Karswell est en revanche persuadé de l'existence de créatures fantastiques, et prétend même pouvoir maîtriser ce monde occulte. Cet affrontement sera le coeur même du film, Tourneur ne nous apportant à aucun moment une réponse définitive, laissant apparaître des failles dans les arguments de chacun des deux personnages, et prenant soin de toujours laisser une place à une explication rationnelle lors des passages flirtant avec le fantastique, comme la séance de spiritisme.

A l'image de ce que fera plus tard Robert Wise dans La Maison du Diable, le réalisateur français va faire naître une impression de mystère grâce à sa réalisation et à la qualité de ses interprètes. Une réalisation élégante, jouant sur les ombres et la lumières, sur les angles, et parvenant même à faire naître un certain malaise dans un couloir vide ou à la simple apparition d'une main. Seulement voilà, l'apparition de la Bête (que je trouve plutôt impressionnante d'ailleurs, malgré des effets spéciaux complètement ratés) dès le début du film détruit tout, ne laisse plus aucun doute sur la nature fantastique des événements.

On aimerait pouvoir amputer Rendez-vous avec la peur de ces courtes minutes qui n'ont rien à faire dans le film, très loin de l'élégance et du pouvoir de suggestion dont fait preuve Jacques Tourneur. Car même si l'on devine assez bien ce que donne le film sans les apparitions de son monstre en caoutchouc, il dénature totalement le mystère central du film, le réduisant presque à une simple série B d'épouvante. C'est d'autant plus frustrant que, malgré cela, le film reste un des indispensables du cinéma d'épouvante !

Note : 8,5/10


mardi 15 avril 2014

Pandémie


Titre : Pandémie (Gamgi)
Réalisateur : Kim Sung-su
Acteurs : Hyuk Jang, Soo Ae, Park Min-ha
Date de sortie en France : 9 avril 2014 (DVD)
Genre : catastrophe

Synopsis : 
Près d'une grande métropole, la police découvre, entassés dans un container, des dizaines de corps putréfiés victimes d'un mal mystérieux. Au même moment, un passeur de clandestins, atteint d'un virus inconnu, décède à l'hôpital. Quelques heures plus tard, les urgences de la ville croulent sous l'afflux des malades. le chaos s'installe.Afin d'enrayer la propagation du virus, les autorités imposent  une mise en quarantaine. Tous les habitants sont confinés en zone de sécurité. La tension monte. Certains vont risquer leur vie pour sauver leurs proches, d'autres vont risquer celle des autres pour sauver la leur. Pendant ce temps, un survivant du container court dans la ville...

Avis : 
C’est une des grandes peurs de l’ère actuelle : celle de l’émergence d’un virus mortel, très contagieux, qui pourrait se répandre très rapidement sur l’ensemble de la planète. L’hypothèse d’une pandémie a bien entendu intéressé le cinéma, à travers de très nombreux films, parmi lesquels on pourra citer Contagion, mettant l’accent sur une maladie ou un virus menaçant l’humanité. Avec Pandémie, le réalisateur sud-coréen Kim Sung-su (La Princesse du désert) va d’ailleurs reprendre le même cheminement que le film de Steven Soderbergh en nous décrivant l’évolution de l’épidémie, d’un premier infecté jusqu’à la contamination progressive d’une ville coréenne, bientôt placée en quarantaine.


Cette propagation est d’ailleurs parfaitement rendue, nous montrant comment une seule personne peut propager le virus, passant d’un simple malade dans un container à un chaos indescriptible en quelques heures. Nous suivrons donc l’approche médicale de la pandémie, puis très vite l’approche politique : comment les pouvoirs publics vont-ils pouvoir endiguer cette crise, empêcher sa propagation dans tout le pays et dans le monde, et surtout le traitement des malades et des personnes potentiellement exposées. Ce drame, nous le suivrons principalement à travers les deux personnages principaux, auxquels on s’attache rapidement, grâce à quelques légères touches d’humour, mais surtout grâce au drame qui les frappe, les deux personnages étant rapidement regroupés avec les malades au sein de camps de fortunes tandis que la fille de Kim In-hae développe les symptômes de la grippe mortelle.

Ces passages au sein des camps ancrent le film dans un véritable cauchemar, dénonçant l’impuissance des autorités, mais montrant aussi comment, à force de petits arrangements innocents, l’épidémie peut dépasser les quarantaines. L’état des lieux se détériore de plus en plus, laissant les malades succomber sur place ou les corps, parfois encore en vie, être brûlés en masse pour éviter que la pandémie ne s’étende encore. On suit le déroulement de la lutte contre l’épidémie au plus haut niveau, avec les opinions divergentes entre militaires et scientifiques, dont on ne regrettera que l’aspect très manichéen. Pourtant, on ne se formalisera pas vraiment de ce léger défaut, pas plus que de certains passages plus discutables et qui, entre les mains d’un Roland Emmerich par exemple, aurait eu un impact bien moins fort.

Il faut dire que la mise en scène et la musique ajoutent encore un peu d’intensité à cette histoire de pandémie très prenante et souvent glaçante. Seule la conclusion du film pourra nous laisser sur notre faim, mais ne vient pas gâcher la vision de cet excellent film qui vous donnera certainement encore moins envie de vous asseoir à côté de quelqu’un qui tousse !

Note : 8/10

lundi 14 avril 2014

Harry Potter à l'école des sorciers


Titre :  Harry Potter à l'école des sorciers (Harry Potter and the philosopher's stone)
Réalisateur : Chris Columbus
Acteurs : Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson
Date de sortie en France : 5 décembre 2001
Genre : fantastique, aventures

Synopsis : 
Harry Potter, un jeune orphelin, est élevé par son oncle Vernon et sa tante Pétunia qui le détestent. Alors qu'il était haut comme trois pommes, ces derniers lui ont raconté que ses parents étaient morts dans un accident de voiture. Le jour de son onzième anniversaire, Harry reçoit la visite inattendue d'un homme gigantesque se nommant Rubeus Hagrid. Celui-ci lui révèle qu'il est en fait le fils de deux puissants magiciens et qu'il possède lui aussi d'extraordinaires pouvoirs.

Avis : 
Premier volet de la célèbre saga mettant en scène le sorcier à lunettes, Harry Potter à l'école des sorciers est évidemment l'adaptation du livre du même nom de J.K Rowling. Une première aventure qui va principalement servir à planter le décor, mélange entre fantastique et monde réel, reprenant à sa sauce quelque lieux communs de la mythologie, et à présenter les principaux personnages, du jeune Harry Potter à ses camarades, ses professeurs... et celui qui devient son ennemi juré, Lord Voldemort.


Nous découvrirons donc le château de Poudlard et ses créatures magiques (fantômes, licornes, trolls...), ses cours très particuliers (métamorphose, potions...), et donc ces personnages que nous suivrons pendant plusieurs années : Harry Potter, l'élève modèle et un peu lisse ; Ron Weasley, le bon camarade maladroit mais attachant ; Hermione Granger, la bonne élève donneuse de leçons et irritante. Pour les deux derniers, on saluera d'ailleurs le choix des acteurs, Rupert Grint et Emma Watson (The Bling ring, This is the end) interprétant à merveille les héros, tandis que Daniel Radcliffe (The Woman in black) sera bien plus effacé dans le rôle titre.

Très fidèle au livre, le film de Chris Columbus, va parfaitement reconstituer l'univers magique, en nous livrant des scènes au visuel magnifique (l'arrivée en barque à Poudlard, les escaliers) et très spectaculaires (le match de Quidditch, la partie d'échecs). Il parvient ainsi à nous faire oublier l'aspect très enfantin de l'ensemble, largement fondé sur une suite de coïncidences et une absence presque totale d'éléments adultes (à l'exception peut-être de la visite nocturne de la Forêt interdite). Aussi, si l'on n'est pas réceptif à l'ambiance merveilleuse du film, on risquera sans doute de s'ennuyer devant un récit d'aventure très linéaire.

Le premier Harry Potter sera sans doute, avec le recul, le moins intéressant de la série. Servant principalement à poser les bases de la saga, il compense néanmoins un scénario très léger et une ambiance enfantine par un univers attachant et parfaitement retranscrit à l'écran grâce à la générosité toujours intacte de Chris Columbus et des effets spéciaux de qualité. Magique donc, malgré ses défauts.

Note : 7,5/10


dimanche 13 avril 2014

Monuments men


Titre : Monuments men (The Monuments men)
Réalisateur : George Clooney
Acteurs : George Clooney, Matt Damon, Bill Murray
Date de sortie en France : 12 mars 2014
Genre : guerre, aventures

Synopsis : 
En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…

Avis : 
Inspiré du programme Monuments, Fine Arts, and Archives créé par le général Eisenhower, Monuments men nous raconte l'histoire d'un groupe d'hommes chargés de sauver les oeuvres d'art dérobées par les Nazis et empêcher leur destruction pendant la débâcle allemande.


L'idée de montrer cette face cachée de l'Histoire était forcément réjouissante, permettant d'appréhender la Seconde Guerre Mondiale d'une autre façon, loin du front. Réalisé par George Clooney (Les Marches du pouvoir), il met en scène l'acteur de Gravity aux côtés d'une belle brochette d'acteurs parmi lesquels Matt Damon (Elysium, Ma vie avec Liberace), John Goodman (The Big Lebowski, Flight), Bill Murray (SOS Fantômes, Lost in translation), Jean Dujardin (Möbius, Le Loup de Wall Street) et Cate Blanchett (Babel, Blue Jasmine). Hélas, malgré ce casting prestigieux et ce sujet intéressant, Monuments men ne va jamais décoller, restant très scolaire et très moyen.

Cherchant constamment son ton, oscillant entre film de guerre, aventures, drame historique ou comédie, le film se perd très vite dans une espèce d'auto-célébration de la bande à Clooney, à la façon de la trilogie Ocean's, sacrifiant toute profondeur sur l'autel d'un film hollywoodien jusqu'au bout des ongles, lisse, puritain et tentant grossièrement de jouer sur l'émotion lors de passages cousus de fil blanc (la découverte d'un panier de dents en or est l'exemple parfait de ce pathos facile et artificiel).

S'il se suit sans déplaisir, Monuments men reste un film très moyen, particulièrement basique, un monument à la gloire de ses acteurs, qu'on a d'ailleurs tous déjà vus plus inspirés. Malgré quelques touches d'humour réussies (l'accent français de Damon, les répliques répétées), une histoire intéressante et un fond historique passionnant, George Clooney ne livre qu'un énième film hollywoodien sans saveur, sans relief et sans accroc, qu'on oubliera plus vite qu'on ne l'aura vu...

Note : 4,5/10

vendredi 11 avril 2014

Captain America : first Avenger


Titre : Captain America : first Avenger (Captain America : the first Avenger)
Réalisateur : Joe Johnston
Acteurs : Chris Evans, Hugo Weaving, Hayley Atwell
Date de sortie en France : 17 août 2011
Genre : super-héros, action

Synopsis : 
Steve Rogers, frêle et timide, se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation HYDRA dirigée par le redoutable Red Skull.

Avis : 
Dernier film de la première vague mettant en scène les Avengers, Captain America : first avenger retourne aux origines du groupe en nous montrant la création du premier héros, pendant la Seconde Guerre Mondiale. Une époque historique qui va permettre à Joe Johnston (Jumanji) de nous livrer un film de super-héros plus classique, plus old-school que les aventures des autres Vengeurs.


Avec une histoire très classique, qui nous montre la naissance du héros grâce à une expérience, puis ses premiers faits d'arme avant de devenir un symbole et d'affronter le super-méchant de l'épisode, le très caricatural Red Skull, interprété par Hugo Weaving (Cloud Atlas). Le tout est très linéaire, sans aucune surprise, mais le film n'en reste pas moins divertissant, suivant à la lettre le cahier des charges du genre.

De l'action, des moments de bravoure, mais aussi un peu de romance et une touche d'humour bienvenue, tournant en dérision l'apparence d'opérette du Captain America, et assumant totalement son manichéisme un peu naïf. On pardonne ainsi beaucoup de maladresses au film, emportés par une bonne humeur communicative et un Chris Evans (Scott Pilgrim, Snowpiercer) à l'aise sous le costume.

Une bonne façon de conclure la première vague des Avengers donc, plus sympathique que Thor ou Iron man 2 malgré le super-héros le moins charismatique du lot. Et c'est justement en jouant sur cette ringardise que le film fait mouche, faisant de sa légèreté et de sa naïveté des qualités que l'on n'attendait pas.

Note : 7/10


jeudi 10 avril 2014

Sin City


Titre : Sin City
Réalisateur : Robert Rodriguez
Acteurs : Bruce Willis, Mickey Rourke, Jessica Alba
Date de sortie en France : 1er juin 2005
Genre : thriller

Synopsis : 
Sin City est une ville infestée de criminels, de flics ripoux et de femmes fatales. Hartigan s'est juré de protéger Nancy, une strip-teaseuse qui l'a fait craquer. Marv, un marginal brutal mais philosophe, part en mission pour venger la mort de son unique véritable amour, Goldie. Dwight est l'amant secret de Shellie. Il passe ses nuits à protéger Gail et les filles des bas quartiers de Jackie Boy, un flic pourri, violent et incontrôlable. Certains ont soif de vengeance, d'autres recherchent leur salut. Bienvenue à Sin City, la ville du vice et du péché. 

Avis : 
Auteur des comics Sin City, Frank Miller avait toujours été contre une adaptation au cinéma, estimant que l'univers graphique de son oeuvre était impossible à retranscrire au cinéma. Il faudra que Robert Rodriguez,le réalisateur d'Une nuit en Enfer et grand fan du comic, lui montre ce qu'il comptait faire, à travers une scène qui deviendra l'introduction du film, pour que Miller accepte de voir son film porté à l'écran.
 

Et s'il faut bien reconnaître une chose à Sin City, c'est qu'il respecte scrupuleusement le visuel du comic, reprenant certaines images à l'identique, et reprenant surtout le noir et blanc presque intégral du support d'origine. Le résultat à l'écran est bluffant, et même beaucoup plus lisible et fluide que ce qu'on avait parfois du mal à déchiffrer dans l'oeuvre de Miller. Il permet également de stylise et d'atténuer la violence, omniprésente, et de mettre l'accent sur certains éléments, comme évidemment la couleur du Yellow Bastard.

Divisé en trois histoires, celles de Marv, de Dwight et de Hartigan, le film est un excellent divertissement, même si l'on regrettera que l'histoire du milieu, avec les prostituées, soit clairement en-dessous, tant au niveau du rythme que du scénario. En revanche, on accrochera particulièrement au segment de Marv, superbement interprété par Mickey Rourke (The Wrestler), notamment grâce à l'ambiance très glauque du passage chez Kevin (terrifiant Elijah Wood), et au segment mettant en scène Bruce Willis dans le rôle d'Hartigan, avec la superbe Jessica Alba à ses côtés.

Remarquable adaptation du comic de Frank Miller, Sin City propose un visuel formidable au service d'un film très violent et cru, et met en scène un casting formidable. Dommage que le second segment soit vraiment moins bon que les deux autres, ce qui empêche le film de Robert Rodriguez d'être un plaisir absolu. Attendons maintenant la suite, avec Sin City : j'ai tué pour elle qui devrait sortir cet été.

Note : 8/10


mercredi 9 avril 2014

The Grand Budapest Hotel

 

Titre : The Grand Budapest Hotel
Réalisateur : Wes Anderson
Acteurs : Ralph Fiennes, Tony Revolori, Adrien Brody
Date de sortie en France : 26 février 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle.
La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au coeur de la vieille Europe en pleine mutation.

Avis : 
Pour son huitième long-métrage, Wes Anderson nous emmène dans un pays imaginaire d'Europe centrale, au sein d'un hôtel prestigieux où officient monsieur Gustave, le concierge, et Zéro, le garçon d'étage. Le duo va se retrouver au beau milieu d'une histoire mêlant le vol d'une oeuvre d'art, un héritage convoité, la montée des extrémismes et l'idylle du jeune homme avec Agatha.


Avec l'éternelle élégance qui caractérise ses oeuvres, Wes Anderson va ainsi nous plonger au sein d'un tourbillon de couleurs et de saveurs, jonglant avec les genres et les univers dans une oeuvre dont l'ampleur grandit à chaque seconde. On suit ainsi avec un plaisir croissant les aventures des deux hommes, brillamment interprétés par Ralph Fiennes et Tony Revolori, dans un film au rythme infernal et dont l'humour rappelle les films d'Ernst Lubisch ou Buster Keaton.

Cet humour se retrouve jusque dans la réalisation d'Anderson, qui s'amuse avec des techniques classiques, utilisant plusieurs formats, insistants sur les champs-contrechamps, osant quelques ringardises volontaires, quelques clins d'oeil rafraichissants au profit de situations parfois saugrenues, dans un ensemble qui tient incroyablement bien la route et se révèle vraiment euphorisant. Ajoutez à tout cela une brochette formidables d'acteurs en pleine forme, et vous obtenez une des meilleures oeuvres de ces premiers mois de 2014.

The Grand Budapest Hotel est donc une succulente comédie, une mille-feuille réunissant de nombreux genres, de nombreux thèmes et devenant encore meilleur à chaque minute. A dévorer sans aucune modération (oui, j'ai bien conscience de la ringardise de la formule !).

Note : 9/10




mardi 8 avril 2014

Sinister


Titre : Sinister
Réalisateur : Scott Derrickson
Acteurs : Ethan Hawke, Juliet Rylance, Fred Thompson
Date de sortie en France : 7 novembre 2012
Genre : épouvante, horreur

Synopsis : 
Ellison est un auteur de romans policiers inspirés de faits réels. Dans l’espoir d’écrire un nouveau livre à succès, il emménage avec sa famille dans une maison où les anciens propriétaires ont été retrouvés inexplicablement pendus. Ellison y découvre dans le grenier des bobines 8mm contenant les images de meurtres d’autres familles. Qui a filmé ces tueries et pour quelle raison ? Ellison va tenter de répondre à ces questions tandis que le tueur présumé, une entité surnaturelle présente sur les films, menace de plus en plus sa famille. 

Avis : 
Parmi les films d'épouvante sortis au cinéma ces dernières années, au milieu des moyens Conjuring, Insidious ou Paranormal activity, Sinister émerge un peu en proposant autre chose qu'une simple succession de jump-scares stéréotypés. Et s'il n'est pas exempt de défauts, loin de là, il constitue sans doute l'un des meilleurs films du genre depuis 2010.


L'histoire reprend l'idée classique d'une famille qui s'installe dans une maison où des meurtres ont eu lieu, et qui est dès lors le théâtre d'événements étranges. Petite nuance, ces événements vont surtout se concentrer autour du père de famille, qui enquête sur le drame et va découvrir des bobines au grenier. Ces petits films, qui révèlent des meurtres atroces, vont peu à peu le plonger en plein cauchemar.

Les passages où le personnage visionne ces films, seul dans l'obscurité, vont constituer les moments forts de Sinister. Glauques, violents, ils permettent de mettre en place une ambiance très efficace à peu de frais. On ne pourra hélas pas en dire autant des séquences nocturnes où Ethan Hawke déambule dans la maison et où les effets se font plus classiques, moins surprenants, et finalement bien moins efficaces. On retiendra néanmoins le scénario, plutôt sympathique, dont les révélations sont bien dosées et nous maintiennent parfaitement en haleine jusqu'à un final réussi.

Bref, Sinister est une bonne surprise dans le paysage trop classique du cinéma d'horreur et d'épouvante de ces dernières années. Malgré quelques défauts l'empêchant de tétaniser le spectateur, le film de Scott Derrickson offre quelques passages très réussis, une bonne petite ambiance (grâce notamment à un travail intéressant sur le son) et une histoire plutôt prenante.

Note : 6,5/10


lundi 7 avril 2014

Match retour


Titre : Match retour (Grudge match)
Réalisateur : Peter Segal
Acteurs : Robert De Niro, Sylvester Stallone, Kevin Hart
Date de sortie en France : 22 janvier 2014
Genre : drame, sportif, comédie

Synopsis : 
Henry "Razor" Sharp et Billy "The Kid" McDonnen sont deux boxeurs de Pittsburgh propulsés sous le feu des projecteurs grâce à leur rivalité ancestrale. Chacun a eu l'occasion de battre son adversaire à l'époque de sa gloire, mais en 1983, alors qu'ils s'apprêtaient à disputer un troisième match décisif, Razor a soudain annoncé qu'il arrêtait la boxe : sans explication, il a ainsi brutalement mis fin à leur carrière à tous les deux.
Trente ans plus tard, le promoteur de boxe Dante Slate Jr., y voyant une occasion de gagner beaucoup d'argent, leur fait une offre irrésistible : monter sur le ring pour obtenir leur revanche une bonne fois pour toutes.

Avis : 
Stallone semble décidément bien décidé à montrer que non, il n'est pas has-been et a encore de beaux restes... Seulement, à force d'empiler les projets qui se ressemblent tous, à base de retour d'anciennes légendes, Stallone montre surtout qu'il est trop vieux pour toutes ces conneries et n'offre plus que des films allant du gros navet prétentieux (Du plomb dans la tête) au film d'action très moyen.


Avec Match retour, Sly reprend les gants, et est cette fois accompagné de Robert De Niro. Evidemment, une telle réunion sur un ring rappelle deux des personnages les plus remarquables de leurs carrières respectives : Rocky pour l'un, Jack La Motta (Raging Bull) pour l'autre. Des personnages auxquels le film va d'ailleurs faire référence, en tournant en dérision certains passages tels que la chambre froide ou le one-man show.

Pour le reste, le film va être horriblement banal. Les rivaux qui se détestent mais apprennent peu à peu à se respecter, les personnages qui découvrent des éléments cachés de leur passé, et qui révèlent - et dépassent ! - leurs faiblesses. Et au passage, ils vont évidemment réussir à se dépasser physiquement, à faire taire les sceptiques bref, à redevenir des héros. Le tout sur fond de comédie américaine souvent lourde (Kevin Hart est insupportable).

Bref, Match retour la perte de vitesse de Stallone, qui entraîne ici De Niro dans une comédie dramatique sportive pachydermique. Rarement amusante, rarement touchante et rarement intense, l'oeuvre de Peter Segal donne une nouvelle fois envie de voir Sylvester Stallone prendre enfin sa retraite...

Note : 3/10


samedi 5 avril 2014

La Grande aventure Lego


Titre : La Grande aventure Lego (The Lego movie)
Réalisateur : Phil Lord, Chris Miller
Acteurs : Chris Pratt, Will Ferrell, Elizabeth Banks
Date de sortie en France : 19 février 2014
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l'on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se retrouve entraîné, parmi d'autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d'état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n'est absolument pas prêt à relever un tel défi !

Avis : 
 Depuis quelque temps, la marque Lego envahit nos écrans : sur consoles de jeux d'abord, ou après avoir proposé de très sympathiques relectures de grandes sagas cinématographiques (Indiana Jones, Harry Potter ou encore Le Seigneur des anneaux), elle s'est récemment lancée dans une aventure inédite avec Lego City Undercover ; en DVD ensuite, avec des mini-séries et de nouvelles adaptations de ces univers (Lego Batman, le film : unité des superhéros). C'est tout naturellement que les personnages jaunes et les briques de construction débarquent enfin sur grand écran, avec une aventure totalement inédite.


Sans surprise, nous allons retrouver l'humour et les délires visuels caractéristiques des oeuvres Lego. Constructions loufoques, univers décalés, personnages issus de films, références au catalogue de jeu et au cinéma, et surtout omniprésence des briques de construction (tout, ou presque, est en Lego), le tout au service de situations forcément improbables et d'un scénario faisant la part belle à l'action insensée : on en a vraiment pour notre argent à ce niveau là.

Mais là où le film va surprendre, c'est avec son double degré de lecture : au-delà du film d'animation pour enfant, La Grande aventure Lego va ainsi citer directement George Orwell dans sa description d'un univers dictatorial où tout le monde est surveillé, où chacun doit se fondre dans la masse (et quoi de plus idéal pour cela que le visage classique des personnages Lego), respecter les instructions à la lettre... Le film devient ainsi une célébration de la liberté et de l'imagination, offrant une profondeur assez inattendue.

Si l'on attendait un film d'animation sympathique, The Lego movie va donc plus loin encore en conjuguant le divertissement familial à des thèmes plus matures et particulièrement cohérents avec l'univers Lego. Un vrai plaisir aussi drôle qu'intelligent, et qui donne presque envie de se relancer dans la constructions d'oeuvres improbables avec les célèbres briques !

Note : 8/10


vendredi 4 avril 2014

Prometheus


Titre : Prometheus
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Michael Fassbender, Noomi Rapace, Charlize Theron
Date de sortie en France : 30 mai 2012
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend. 

Avis : 
Attendue pendant de très nombreuses années, la préquelle d'Alien, le huitième passager par son propre réalisateur, n'a finalement pas vu le jour. A la place, Ridley Scott va nous livrer Prometheus, une oeuvre nouvelle se déroulant dans le même univers scénaristique que la célèbre saga, et nous propose ainsi de découvrir les origines des xénomorphes, du space-jockey et même de l'humanité.


Très attendu donc, le film va forcément décevoir les fans d'Alien. Malgré le talent de Scott pour faire naître une certaine tension dans ces corridors étroits et sombres, à créer une atmosphère poisseuse, Prometheus va surtout pécher par son scénario, très linéaire (on va multiplier les allers-retours entre le vaisseau et le bâtiment inconnu), sans grande surprise, et ses personnages, particulièrement lisses. Malgré des interprètes au talent indéniable (Fassbender, Rapace, Theron...), leurs destins nous sont totalement indifférents.

Aucun suspense, très peu de frissons, et l'impression tenace d'être devant une relecture de certains éléments de la saga Alien plutôt que devant une oeuvre originale. Noomi Rapace n'est finalement qu'une sous-Sigourney Weaver, perdue au milieu de faire-valoir et d'un androïde prêt à tout pour découvrir l'étrange forme de vie. Le film reste néanmoins divertissant, avec des scènes d'exploration et des scènes d'action plutôt réussies, un rythme élevé et un aspect rentre-dedans qui n'est pas déplaisant.

On pourra toujours se demander ce qu'aurait donné une préquelle à Alien, ou un film de science-fiction plus nettement éloigné de l'univers de la tétralogie. Forcément décevant, Prometheus n'est finalement qu'un bon blockbuster au visuel soigné, faisant la part belle à l'action au détriment du scénario et des personnages. Ni désagréable, ni mémorable, juste divertissant finalement...

Note : 6,5/10


jeudi 3 avril 2014

Only lovers left alive


Titre : Only lovers left alive
Réalisateur : Jim Jarmusch
Acteurs : Tilda Swinton, Tom Hiddleston, Mia Wasikowska
Date de sortie en France : 19 février 2014
Genre : fantastique, drame

Synopsis :
Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?

Avis : 
 Réalisé par l'incomparable Jim Jarmusch (Dead man), Only lovers left alive est un film de vampires très particulier, préférant s'attacher à la psychologie de ses personnages principaux, Adam et Eve, plutôt que sur des débordements horrifiques ou une intrigue pour adolescents. Deux vampires centenaires, qui ont parcouru le monde, qui ont côtoyé les plus grands artistes, les plus grands scientifiques et vécu les plus grandes périodes de l'humanité.


D'un côté Eve donc, incarnée par la merveilleuse Tilda Swinton (We need to talk about Kevin, Snowpiercer), vivant dans la chaleur de Tanger, un vampire lumineux, de blanc vêtu, savourant encore son existence, aux côtés notamment de Christopher Marlowe. De l'autre Adam, interprété par Tom Hiddleston (Thor 2), incarnation du vampire ténébreux et cynique, préférant vivre éloigné de tout humain et cultivant mélancolie et érudition à travers sa passion pour la musique.

Le duo va exercer une étrange fascination sur le spectateur, permettant ainsi de passer outre la lenteur et le manque presque total d'événements pour mieux apprécier cet amour parfait, cette complicité silencieuse, cette complémentarité séculaire qui passe même au-delà de la présence physique. De fait, on est presque dérangé quand Ava, la soeur d'Eve, jouée par Mia Wasikowska (Stoker, Restless), vient bousculer ce rythme de sénateur, parasitant soudain le film comme elle perturbe le couple, à grands renforts de bruit, de bavardages, envahissant tout l'espace et violant les règles.

Fascinant, superbe visuellement, ultra-référentiel (le film se savoure sans doute encore plus si on a quelques notions en littérature, en musique, en cinéma et en sciences), Only lovers left alive ajoute enfin à cet ensemble très riche une petite dose d'humour bienvenue, jouant des codes vampiriques, s'amusant des rapports entre ces vampires qui ont tout vu et tout connu avec une société actuelle de "zombies". Et sans une dernière partie plus classique, aboutissant à une image finale trop grotesque pour ne pas être caricaturale, ce dernier film de Jim Jarmusch ne serait sans doute pas loin du chef d'oeuvre. Il n'en reste pas moins la preuve absolue que le vampire peut être une vraie figure romantique et dramatique au cinéma.

Note : 8,5/10


mercredi 2 avril 2014

47 ronin


Titre : 47 ronin
Réalisateur : Carl Erik Rinsch
Acteurs : Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Kô Shibasaki
Date de sortie en France : 2 avril 2014
Genre : arts martiaux, fantastique

Synopsis : 
Un perfide seigneur de guerre ayant tué leur maître et banni leur tribu, 47 samouraïs errants jurent de se venger et de restaurer l'honneur de leurs compatriotes. Arrachés à leurs foyers et perdus aux quatre coins des terres connues, cette poignée de rebelles se voit contrainte de recourir à l'aide de Kai - un demi sang qu'ils avaient jadis renié - lors de leur combat à travers un univers violent, peuplé de monstres mythologiques, de métamorphoses maléfiques et d'effroyables dangers. Cet exil sera l'occasion pour cet esclave rejeté de se révéler leur arme la plus redoutable, et de devenir la figure héroïque qui donnera à cette troupe d'insoumis l'énergie de marquer à jamais l’éternité.

Avis : 
Très librement inspiré de la légende japonaise des 47 ronin, un groupe de samouraïs déchus qui ont bravé l'interdiction de venger leur maître assassiné malgré la certitude d'être ensuite condamnés à mort. Cet épisode de l'histoire est très célèbre au Japon, mais beaucoup moins en Occident. Une ignorance qui explique peut-être, de même que le fait d'avoir un réalisateur inconnu, que ce blockbuster ait connu un énorme échec au box-office.


47 ronin s'ancre donc dans le Japon féodal, tout en y apportant une touche fantastique à base de sorcières et de monstres, et en y ajoutant une touche américaine en la personne de Keanu Reeves (Matrix, Dracula), héros du film, combattant d'exception et qui parviendra à gagner la confiance du groupe malgré son statut de sang-mêlé. Un peu fourre-tout, le film n'en est pas moins agréable à suivre, nous proposant le quota réglementaire d'action, d'intrigues et d'émotions classiques.

Ainsi, si le scénario est très décousu, la réalisation sans aucun relief et l'interprétation très inégale, c'est avec un certain plaisir qu'on suit le groupe de ronin dans les préparatifs de sa vengeance, et on s'attache un peu à certains personnages secondaires. Quelques passages sont par ailleurs très réussis, comme la traque d'une créature sauvage, la quête des épées perdues ou l'assaut final, plutôt réussi. En fait, on apprécie presque d'être autant tenu par la main, le film ne s'éloignant jamais des sentiers battus et ne réservant aucune surprise.

47 ronin a finalement pour principal défaut son énorme budget, que l'on ne retrouve pas à l'écran. Ainsi, si le film avait été une petite production sans ambition, on aurait sans doute savouré ce manque total d'audace et ces nombreux défauts à tous les niveaux. Seulement voilà, à 175 millions de dollars le petit film d'exploitation sympathique, ça fait beaucoup plus mal...

Note : 6,5/10