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vendredi 27 novembre 2015

Spectre


Titre : Spectre
Réalisateur : Sam Mendes
Acteurs : Daniel Craig, Christoph Waltz, Léa Seydoux
Date de sortie en France : 11 novembre 2015
Genre : action, espionnage

Synopsis : 
Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre. Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne… En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…

Avis : 
Après le formidable Skyfall, la saga 007 était attendue au tournant. Toujours piloté par Sam Mendes, Spectre nous entraîne au Mexique, en Italie, en Autriche, au Maroc, au beau milieu du Sahara avant de revenir à Londres pour une aventure destinée à relier entre eux les épisodes précédents par le biais de l'organisation terroriste Spectre.


 Les références aux précédents ennemis de Bond se multiplient ainsi, dans un film qui semble marquer pour l'occasion un retour prononcé aux codes bondiens, jusqu'à frôler parfois la parodie. Il faut voir avec quelle facilité Bond séduit Monica Bellucci pour lui soutirer des informations, avec quelle aisance il transforme Léa Seydoux (toujours aussi mollasse) d'alliée de circonstance agressive et méfiante en amoureuse transie et inoffensive, avec quelle nonchalance il dégomme la brute épaisse présentée comme invincible lancée à ses trousses.

 Le scénario souffre également de ce retour en arrière, avec des enjeux peu transcendants et un grand méchant (le décevant Christoph Waltz) aux motivations un peu grotesques. Le tout est extrêmement fade en comparaison de Casino Royale et Skyfall, mais aussi au regard du concurrent Mission : impossible – Rogue nation avec lequel il partage quelques thèmes similaires.

 Heureusement, il nous reste la virtuosité de Sam Mendes, notamment dans cette séquence d'introduction à couper le souffle, et la décontraction de Daniel Craig toujours impeccable dans le costume de l'agent. Il éclipse d'ailleurs totalement le reste du casting, entre James Bond girls transparentes, ennemis décevants et seconds rôles sans grand intérêt. 

C'est peu de le dire : on attendait beaucoup mieux de ce Bond post-Skyfall. Hélas, le film semble avoir oublié toute ambition, se contentant de nous rebalancer les recettes des précédentes générations de 007. Si ça nous permet de passer 2h30 sans s'ennuyer, grâce à quelques moments spectaculaires (les poursuites en voiture ne sont néanmoins pas une réussite), on reste clairement sur notre faim...

 Note : 6/10


lundi 19 mai 2014

Harry Potter et l'Ordre du Phénix


Titre : Harry Potter et l'Ordre du Phénix (Harry Potter and the Order of the Phoenix)
Réalisateur : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 11 juillet 2007
Genre : fantastique, aventures

Synopsis : 
Alors qu'il entame sa cinquième année d'études à Poudlard, Harry Potter découvre que la communauté des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de désinformation orchestrée par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Afin de le maintenir sous surveillance, Fudge impose à Poudlard un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Dolorès Ombrage, chargée de maintenir l'ordre à l'école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Entouré de ses amis Ron et Hermione, ce dernier met sur pied un groupe secret, "L'Armée de Dumbledore", pour leur enseigner l'art de la défense contre les forces du Mal et se préparer à la guerre qui s'annonce...

Avis : 
Cinquième volet de la saga, Harry Potter et l'Ordre du Phénix voit arriver à sa tête celui qui réalisera les quatre derniers épisodes : David Yates. Après le climax de La Coupe de feu, dans lequel Voldemort faisait enfin son retour, on pensait que rien ne serait plus pareil : pourtant, le ministère de la magie refuse de croire à la résurrection du sorcier, entamant une grande campagne de désinformation contre Dumbledore et Harry Potter.


Cela donne le volet le plus "politique" de la saga, où la propagande est omniprésente, où les forces en présence avancent masquées, où l'on évoque le concept de races, de pureté, où une résistance et une collaboration s'organisent et où l'arme ultime semble être l'information. Evidemment moins détaillé, et même bien moins sombre (Ombrage est presque sympathique dans le film, bien loin du personnage du livre) que le pavet de 1000 pages de J.K. Rowling, le film réussit néanmoins à développer une histoire passionnante alors que l'action en est absente la plupart du temps.

On remarquera néanmoins une certaine baisse dans la qualité de l'interprétation, avec certaines séquences sonnant incroyablement faux, ou la tendance qu'a Ralph Fiennes de faire de Voldemort une rock-star plutôt qu'un mage noir. Le trio Harry / Ron / Hermione est plus insipide que jamais, et on se tournera plutôt vers le nouveau personnage de Luna Lovegood et vers Ombrage pour une interprétation convaincante. Les fans du livre regretteront également les quelques libertés prises avec l'univers de Rowling, de ces affrontements de rayons à la possibilité apparemment répandue de voler.

Très sympathique, Harry Potter et l'Ordre du Phénix tire le maximum du meilleur roman de la saga alors qu'il s'agissait sans doute du plus compliqué à adapter : intrigues de couloir, progression très lente, enjeux politiques ne sont ainsi qu'effleurés mais bien rendus dans un film étrangement rythmé malgré son manque presque total de passages forts.

Note : 8/10


mercredi 7 mai 2014

Harry Potter et la Coupe de feu


Titre : Harry Potter et la Coupe de feu (Harry Potter and the Goblet of fire)
Réalisateur : Mike Newell
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 30 novembre 2005
Genre : aventures, fantastique

Synopsis : 
La quatrième année à l'école de Poudlard est marquée par le "Tournoi des trois sorciers". Les participants sont choisis par la fameuse "coupe de feu" qui est à l'origine d'un scandale. Elle sélectionne Harry Potter alors qu'il n'a pas l'âge légal requis ! Accusé de tricherie et mis à mal par une série d'épreuves physiques de plus en plus difficiles, ce dernier sera enfin confronté à Celui dont on ne doit pas prononcer le nom.

Avis : 
Quatrième volet de la saga, qui s'accélère pour l'occasion. Avec La Coupe de feu, Harry Potter verse un peu plus dans l'action, mais va également franchir un nouveau cap dans l'évolution de l'histoire avec le retour de Voldemort en fin de film, et le premier décès d'un personnage important. Avant cela, l'épisode diffère un peu de la structure des trois premiers films avec la Coupe de feu, constituée de trois épreuves spectaculaires.


Pas de Quidditch donc (pas même pendant la coupe du Monde de Quidditch), peu de cours, et une intrigue amincie : très linéaire, là où le livre (près de 800 pages) développait plusieurs intrigues secondaires, le film de Mike Newell (Donnie Brasco, Quatre mariages et un enterrement) va donc principalement jouer la carte de l'action, et va plutôt bien le faire. L'affrontement avec le dragon est ainsi très réussi, bien plus que le passage dans le lac par exemple.

En revanche, le film sera bien moins convaincant quand il sera plus posé. La réalisation semble parfois issue d'un téléfilm ou d'un soap, tout comme les relations entre les personnages (la scène du bal, la rivalité entre Ron et Harry...), qui arborent en plus des coiffures improbables. On a ainsi presque l'impression d'avoir deux oeuvres différentes en une : un bon film d'action fantastique, rythmé et spectaculaire, d'un côté ; un épisode de sitcom peu inspiré de l'autre, avec en plus des acteurs parfois très limite (Radcliffe et Pattinson sont ainsi très, très moyens...).

Bref, sentiment mitigé à l'issue de ce quatrième Harry Potter, qui restera sans doute comme celui que j'apprécie le moins dans la saga. Malgré quelques passages très réussi, le film pêche trop souvent par une réalisation peu inspirée et une interprétation très limites. Reste un divertissement très sympathique donc, mais qui paraît par moments bien long...

Note : 6,5/10



mercredi 9 avril 2014

The Grand Budapest Hotel

 

Titre : The Grand Budapest Hotel
Réalisateur : Wes Anderson
Acteurs : Ralph Fiennes, Tony Revolori, Adrien Brody
Date de sortie en France : 26 février 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Le film retrace les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du garçon d’étage Zéro Moustafa, son allié le plus fidèle.
La recherche d’un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d’un important héritage familial forment la trame de cette histoire au coeur de la vieille Europe en pleine mutation.

Avis : 
Pour son huitième long-métrage, Wes Anderson nous emmène dans un pays imaginaire d'Europe centrale, au sein d'un hôtel prestigieux où officient monsieur Gustave, le concierge, et Zéro, le garçon d'étage. Le duo va se retrouver au beau milieu d'une histoire mêlant le vol d'une oeuvre d'art, un héritage convoité, la montée des extrémismes et l'idylle du jeune homme avec Agatha.


Avec l'éternelle élégance qui caractérise ses oeuvres, Wes Anderson va ainsi nous plonger au sein d'un tourbillon de couleurs et de saveurs, jonglant avec les genres et les univers dans une oeuvre dont l'ampleur grandit à chaque seconde. On suit ainsi avec un plaisir croissant les aventures des deux hommes, brillamment interprétés par Ralph Fiennes et Tony Revolori, dans un film au rythme infernal et dont l'humour rappelle les films d'Ernst Lubisch ou Buster Keaton.

Cet humour se retrouve jusque dans la réalisation d'Anderson, qui s'amuse avec des techniques classiques, utilisant plusieurs formats, insistants sur les champs-contrechamps, osant quelques ringardises volontaires, quelques clins d'oeil rafraichissants au profit de situations parfois saugrenues, dans un ensemble qui tient incroyablement bien la route et se révèle vraiment euphorisant. Ajoutez à tout cela une brochette formidables d'acteurs en pleine forme, et vous obtenez une des meilleures oeuvres de ces premiers mois de 2014.

The Grand Budapest Hotel est donc une succulente comédie, une mille-feuille réunissant de nombreux genres, de nombreux thèmes et devenant encore meilleur à chaque minute. A dévorer sans aucune modération (oui, j'ai bien conscience de la ringardise de la formule !).

Note : 9/10




mercredi 20 février 2013

Skyfall


Titre : Skyfall
Réalisateur : Sam Mendes
Acteurs : Daniel Craig, Javier Bardem, Judi Dench
Date de sortie en France : 26 octobre 2012
Genre : James Bond, espionnage, action

Synopsis : 
Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel… 

Avis : 
Vingt-troisième film de la saga James Bond, Skyfall marque les 50 ans du célèbre espion britannique sur grand écran. Après un excellent Casino Royale, qui redonnait un nouvel élan à la série, et le décevant Quantum of Solace, Daniel Craig endosse le rôle de 007 pour la troisième fois, dans un épisode réalisé par Sam Mendes (American Beauty, Les Sentiers de la perdition).



Dès le générique, sur la chanson oscarisée d'Adele, Mendes annonce la couleur : ce James Bond mêlera la modernité des derniers épisodes à un aspect old school, opérant pour l'occasion la jonction entre ces deux générations. Cela se vérifiera pendant tout le film, où Daniel Craig reprend l'aspect rentre-dedans mais vulnérable qu'il a apporté à Bond, dans un scénario ancré dans l'actualité, et où l'on retrouve de nombreux éléments renvoyant aux volets classiques de la série. Le grand méchant, interprété par Javier Bardem (No country for old men), rappelle d'anciens ennemis de l'agent secret, on retrouve Q et ses gadgets et même Miss Moneypenny et la célèbre Aston Martin DB5.

Parsemé de moments de bravoure très spectaculaires, comme cette première poursuite dans les rues, sur les toits puis sur un train à Istanbul qui ridiculise presque l'immense première scène d'action de Casino Royale, ce Skyfall insiste en fait sur la rédemption de Bond, dont les capacités sont amoindries et qui devra se tourner vers son passé pour sauver M. Avec un scénario haletant et cette approche intimiste, Sam Mendes nous offre un 007 plus humain, et permet à Judi Dench d'étoffer enfin le personnage qu'elle campe depuis sept films.

Plus gros succès au box-office pour un James Bond, Skyfall mêle donc épisodes classiques et modernité pour l'un des tous meilleurs épisodes de la série. Sam Mendes excelle autant dans les passages d'action, à couper le souffle, que dans les passages plus calmes, et nous fait redécouvrir un héros vulnérable et humain, interprété par un Daniel Craig parfait. Un vrai bonheur.

Note : 9/10




mercredi 20 juillet 2011

Harry Potter et les reliques de la mort : 2ème partie


Titre : Harry Potter et les reliques de la mort : 2ème partie (Harry Potter and the deathly hallows - part 2)
Réalisateur : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 13 juillet 2011
Genre : fantasy, fantastique

Synopsis :
La quête de Harry Potter touche à sa fin. Le château de Poudlard s’apprête à accueillir le dernier affrontement entre sorciers. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui pourrait être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort. C’est ici que tout prend fin.

Avis :
Cette fois, nous y sommes. Après 10 ans de bons et loyaux services sur grand écran, Harry Potter tire sa révérence avec un huitième et dernier film devant enfin nous montrer le dernier face à face entre Lord Voldemort et le jeune sorcier à la cicatrice en forme d’éclair. Profitant d’un Harry Potter et les reliques de la mort partie 1 fort réussi et d’une bande-annonce alléchante, cette seconde partie devait clore ces aventures de belle façon. Pourtant, mon principal sentiment en sortant de la salle, en plus de maudire les vacances scolaires, était celui d’une déception diffuse. Pas que le film soit mauvais, loin de là, mais il m’était difficile de ne pas attendre mieux de cette conclusion...

Le film reprend donc à la fin de la première partie : Lord Voldemort s’est emparé de la baguette de sureau, l’une des trois reliques de la mort qui doit le rendre encore plus puissant ; Harry Potter et ses amis viennent quant à eux d’enterrer l’elfe Dobby après s’être échappés du manoir des Malefoy, et doivent reprendre leur recherche des horcruxes. Ceux qui ont lu le roman le savent, il ne reste dès lors que deux événements centraux avant la fin de l’aventure, dont la bataille de Poudlard destinée à occuper une place importante dans le film...Une place si importante qu’on a l’impression que le réalisateur est pressé d’y arriver, ce qui rend toute la première partie plutôt laborieuse, manquant souvent de fluidité, peut-être à cause d’ellipses plus visibles que dans le film précédent.


Heureusement, cette première partie est marquée par la visite de la banque Gringotts, l’occasion de profiter d’une scène d’action très spectaculaire et bénéficiant d’impressionnants effets spéciaux. L’apéritif parfait pour le plat principal qui nous attend bientôt avec le retour à Poudlard, dont la bataille tant attendue, si elle débute assez tôt dans le film, ne sera pas si présente que ce que la bande-annonce semblait indiquer. Néanmoins, elle sera le cadre de passages épiques (la formidable préparation des défenses de l’école), rappelant à quelques occasions la démesure du Seigneur des anneaux de Peter Jackson. Un côté épique qu’aurait encore pu renforcer la 3D, mais il n’en sera malheureusement rien : alors que le procédé aurait pu donner un résultat impressionnant, il ne sert ici strictement à rien (et pourtant, je suis plutôt bon public en ce qui concerne le relief), sinon à vous délester de quelques euros supplémentaires.

Autour de cette bataille spectaculaire, David Yates nous offre de nombreux passages émouvants, notamment avec le destin de certains personnages ou les révélations d’autres protagonistes (le passage de la Pensine reste un moment très fort). On notera également de nombreuses touches humoristiques, principalement grâce à Ron Weasley, mais aussi grâce à Minerva McGonagall. Mais surtout, ce dernier film est, comme l’était le livre, l’occasion de se remémorer l’ensemble de la saga grâce à quelques clins d’oeil : on rencontre ainsi quelques lutins des Cornouailles, on aperçoit brièvement le terrain de Quidditch, on retrouve plusieurs lieux familiers (Poudlard évidemment, Gringotts, la Chambre des secrets...) et quelques anciens visages.

Bref, on a parfois l’impression d’être entre deux feux : beaucoup de passages réussis, mais quelques déception, notamment lors d’une dernière partie qui, à trop vouloir nous offrir un ultime affrontement spectaculaire, ne réussit qu’à se prendre les pieds dans le tapis et vire même au ridicule. De quoi laisser un dernier goût amer en guise de conclusion, ce qui est franchement regrettable, d’autant qu’entre les scènes d’action épiques, l’émotion, l’humour, Harry Potter et les reliques de la mort partie 2, s’il reste un bon film, avait largement les arguments pour offrir au sorcier une sortie bien plus réussie.

Note : 6,5/10

mardi 30 novembre 2010

Harry Potter et les reliques de la mort : 1ère partie


Titre : Harry Potter et les reliques de la mort : 1ère partie (Harry Potter and the deathly hallows - part 1)
Réalisateur : David Yates
Acteurs : Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint
Date de sortie en France : 24 novembre 2010
Genre : fantasy, fantastique

Synopsis :
Harry, Ron et Hermione se sont lancés dans une périlleuse mission : retrouver et détruire les Horcruxes, le secret de l'immortalité du Seigneur des Ténèbres. Ayant laissé derrière eux Poudlard, l'Ordre du Phénix et leurs familles, ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour accomplir leur quête. Pendant ce temps, la guerre a commencé et les Mangemorts prennent le contrôle du ministère de la Magie, puis de Poudlard. Tout opposant est pourchassé et arrêté, et la chasse aux Moldus est devenue monnaie courante. Pourtant, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom n'est toujours pas satisfait : l'Elu Harry Potter, la proie la plus dangereuse, est toujours hors de portée. Le seul espoir est alors qu'Harry et ses amis retrouvent les Horcruxes avant que le sorcier qui s'est lui-même attribué le titre de Lord ne s'attribue un pouvoir légendaire grâce à des objets légendaires, évoqués dans de vieux contes quasiment oubliés : les Reliques de la Mort. L'ultime bataille du monde des sorciers approche.

Avis :
Harry Potter...Voilà un nom qui provoque souvent bon nombre de réactions, de l'hystérie la plus totale au rejet le plus définitif, en passant par le désintérêt poli et la curiosité amusée. Un succès d'abord littéraire, initié en 1999 par Harry Potter à l'école des sorciers, premier livre d'une heptalogie devenue un véritable phénomène de société ; un succès ensuite cinématographique, une telle réussite ne pouvant être ignorée du monde du cinéma, qui s'empara donc logiquement du personnage dès 2001 pour ensuite adapter chaque épisode de la saga, avec à chaque fois un formidable engouement populaire, mais pas toujours critique, la faute bien souvent à une retranscription brouillonne, elliptique ou tout simplement trop enfantine, là où J.K. Rowling enfonçait son oeuvre dans une noirceur progressive. Une noirceur qui imprégnait les pages de "Harry Potter et les reliques de la Mort", l'ultime roman de la série (et qui devrait le rester selon l'auteure) enfin adapté au cinéma. Voilà maintenant dix ans que le sorcier à lunettes déambule sur nos écrans, et ses aventures touchent à leur fin.

Mais la fin, ça ne sera pas pour tout de suite. En effet, afin de donner à Harry Potter la sortie qu'il mérite, les producteurs ont décidé de rester un maximum fidèles au roman de Rowling...et se sont rapidement aperçus que la richesse et la densité de ce dernier, qui n'est pourtant pas le plus long de la saga, nécessitait une durée bien trop importante pour être limitée à un seul film. Si l'idée fut même rapidement évoquée de diviser le tout en trois, c'est finalement en deux parties qu'Harry Potter et les reliques de la Mort débarquera sur nos écrans : d'abord en novembre 2010 pour la première, qui nous intéresse ici ; puis en juillet 2011 pour la seconde. On notera d'ailleurs qu'il avait déjà été suggéré de scinder Harry Potter et la Coupe de Feu en deux, avant que l'idée ne soit abandonnée. Si cette scission pose évidemment la question de la volonté de profiter une dernière fois des Gallions durement gagnés des spectateurs Moldus, on ne peut néanmoins qu'apprécier la volonté de ne pas nous offrir une adaptation qui n'aurait été que l'ombre du roman, comme le fut Harry Potter et l'Ordre du Phénix par exemple, qui n'avait plus grand chose à voir avec l'oeuvre de Rowling (mais n'était pas pour autant désagréable).

Evidemment, un projet tel que la réalisation d'un double film en un va prendre énormément de temps : le tournage débute le 19 février 2009, pour s'achever le 12 juin 2010. Et évidemment, il faut également jongler avec les divers emplois du temps : Ralph Fiennes (Lord Voldemort), occupé par d'autres tournages, n'était pas toujours disponible, et il fallait également gérer l'entrée d'Emma Watson (Hermione Granger) à l'université, la jeune femme désirant poursuivre ses études. Il a également fallu tenir compte d'imprévus, comme la condamnation de Jamie Waylett (Vincent Crabbe) pour possession de drogue, nécessitant quelques arrangements scénaristiques, ou de façon plus cocasse la spectaculaire perte de poids de Harry Melling (Dudley Dursley), obligeant les maquilleurs à concevoir une combinaison pour donner l'apparence rondouillarde du personnage ! Enfin, il fallait trouver un réalisateur pour le film. Si Alfonso Cuaròn, déjà réalisateur de Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban a manifesté sa volonté de diriger le dernier volet, ainsi que Guillermo del Toro (déjà approché à l'époque du troisième volet) malheureusement retenu par la pré-production de The Hobbit, c'est finalement David Yates, réalisateur des deux épisodes précédents qui revient derrière la caméra, ayant l'avantage de bien connaître l'univers et l'équipe du film. Dernier point, alors que les deux moitiés du film devaient être diffusées en 3D mais, faute de temps, seul le second le sera. Apparemment, la Warner Bros. n'a pas voulu se retrouver une nouvelle fois face à la colère du public, qui avait vu d'un très mauvais oeil le report, pour raisons commerciales, du précédent volet Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé. On parle toutefois déjà d'une édition Blu-Ray permettant de visualiser la première partie en 3D.

Le sixième film se terminait de façon dramatique par la mort brutale de Dumbledore, tué par Severus Rogue. Avec sa mort, c'est le dernier rempart contre "Vous-savez-qui" et ses Mangemorts qui s'est effondré, faisant entrer le mode des sorciers dans les ténèbres. Un seul espoir, très maigre, subsiste : le Seigneur des Ténèbres a divisé son âme en plusieurs partie, l'abritant dans des objets maléfiques, les Horcruxes, afin de s'approcher de l'immortalité. Si l'on détruit ces fragments d'âme, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom sera enfin vulnérable. Cette quête est justement celle qui a été confiée à Harry Potter par Dumbledore avant son décès, ce dernier ne laissant que peu d'indices au jeune homme, qui sera aidé par ses camarades de toujours, Hermione Granger et Ron Wesley.
Une mission d'autant plus difficile que leur monde n'est plus sûr pour eux, Harry étant devenu "l'indésirable numéro 1" suite à la chute du Ministère, qui fait la chasse aux "nés-moldus", ces sorciers issus de familles de non-sorciers (et autrement qualifiés, de façon discriminatoire, de "sang de bourbe") dont fait partie Hermione ; quant à Ron, les Weasley ont toujours marqué une certaine affection pour les moldus et ont toujours soutenu Dumbledore, devenant ainsi des cibles pour les Mangemorts. C'est donc en fuite, disposant de très peu d'indices quant à leur mission que nous suivrons le trio dans la première partie de Harry Potter et les Reliques de la Mort.


Le roman de Rowling étant particulièrement sombre, l'une des attentes principales, en plus de l'éternel débat autour de la fidélité à l'oeuvre originale, était de retrouver cette atmosphère. Et dès les premières minutes, chargées en émotion, on sent que cet Harry Potter ne sera pas comme les autres. Une introduction qui donnera d'ailleurs déjà du grain à moudre à ceux souhaitant une fidélité totale au livre, puisqu'on y voit Hermione Granger utiliser le sortilège d'amnésie sur ses parents, un passage uniquement évoqué par J.K. Rowling mais dont l'impact est particulièrement fort, faisant de ce changement un choix vraiment judicieux, étoffant le personnage interprété par Emma Watson. Ce qui sera justement un aspect très plaisant du film : la plupart des modifications apportées à l'histoire originale, qui resteront assez discrètes, s'avèrent plutôt bien pensées et pertinentes. Ainsi, la scène de la fuite de(s) Potter de Privet Drive sera l'occasion d'une spectaculaire course-poursuite dans un environnement bien plus urbain que dans le livre. La principale exception à cette pertinence viendra d'un passage de danse assez incongru. Globalement, le transfert entre le roman et le film est effectué de façon très fidèle, la différence principale tenant au fait que le film enchaîne les événements de façon plus rapide, parfois même plus fluide, comme les passages assez longs dans le livre où le trio se contente de fuir de forêt en forêt. Bien entendu, tout n'est pas parfait, et on a parfois l'impression que certains passages-clé de l'histoire arrivent de façon assez brusque, et que le non lecteur pourra passer à côté de certains éléments. Mais rien de véritablement gênant, d'autant qu'il conviendra d'attendre la seconde partie pour se faire une idée plus précise de la version cinématographique de certains événements mis de côté ici.

Un Harry Potter pas comme les autres disais-je plus haut, ce qui se traduit notamment par un changement d'importance : alors que les autres films proposaient une introduction de 25 à 30 minutes après lesquelles les élèves arrivaient à Poudlard, l'école de sorciers, Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie ne met jamais les pieds dans ledit établissement. Au contraire, le film nous emmène ici dans des lieux plus communs, accentuant le sentiment de solitude de Harry, Hermione et Ron abandonnés dans un monde qui n'est pas le leur, où ils n'ont que de rares repères (surtout Ron, étant issu d'une famille de sorciers) le danger pouvant surgir de partout. Si la magie est toujours très présente, elle se fait généralement moins spectaculaire, plus sobre : ce septième volet est celui de la confrontation constante au "monde réél" tel que nous le connaissons, ancrant ainsi l'histoire dans un cadre plus tangible. Jusque là, le monde Moldu se limitait quasiment à la maison des Dursley, la famille adoptive de Harry, et lorsqu'on voyait un élément "classique", il était généralement parasité par la présence d'éléments magiques : on découvrait Londres par le biais du Magicobus dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, la gare King's Cross cache le quai 9 ¾ et on survolait la campagne anglaise à bord d'une voiture volante dans Harry Potter et la Chambre des Secrets. Ici, le trio de retrouve dans Londres à pied, et les forêts qu'il traverse sont dépourvues de créatures imaginaires, contrairement à la Forêt Interdite de Poudlard.

Cette confrontation au réél devient d'autant plus évidente que dans le film met en avant un fait souvent écarté dans les films : les personnages peuvent être blessés, et certains peuvent même mourir. Certes, depuis Harry Potter et la Coupe de Feu, plusieurs personnages importants ont été tués, mais il faut bien avouer que le sortilège de mort, Avada Kedavra, est aussi efficace que non spectaculaire. De même, si Harry Potter a régulièrement été blessé dans les films précédents, et notamment dans son affrontement avec le Basilic de la Chambre des Secrets, tout ça n'est rien comparé à HP 7-1. Même si la violence graphique est atténuée par rapport au livre, il n'est plus rare de voir des personnages blessés, affaiblis physiquement et mentalement, arborant des blessures plus ou moins saignantes. Plus sombre car plus violent, le film est également plus sombre que ses prédécesseurs car...plus sombre. Là où les films précédents étaient souvent très colorés, très lumineux, même si la saga avait tendance à s'obscurcir dans les deux derniers épisodes, ce septième volet voit les couleurs devenir plus ternes, à dominante grise, le soleil étant généralement absent des sombres bâtiments dans lesquels les personnages évoluent, sous les arbres des forêts dans lesquelles ils se cachent, ou tout simplement au beau milieu de la nuit.

Plus sombre, le film l'est également dans son scénario, abordant quelques thèmes plus matures qu'à l'accoutumée. L'excursion au ministère met notamment l'accent sur l'eugénisme et le racisme du nouvel ordre établi, entendant clairement imposer sa domination aux moldus inférieurs et traquant ceux qui ne seraient pas "purs", au moyen d'arbres généalogiques, de tribunaux, de rafleurs et de liste de recensement. Pire, certains vont jusqu'à marquer la chair des "sang de bourbe", une pratique rappelant des heures sinistres de l'Histoire. Il est également question de foi, Harry suivant presque aveuglement les volontés de Dumbledore, se fiant à sa seule parole, ses compagnons se contentant alors de le suivre pensant qu'il détient la clé des mystères qui les entourent. Mais surtout, le scénario bouleverse l'ordre établi par les films précédents en offrant quelque chose de complètement nouveau. Si jusque là, les Harry Potter se contentaient d'un schéma assez classique encadré par les murs de Poudlard, nous sommes ici en présence d'une espèce de road movie, l'intrigue rebondissant continuellement de lieu en lieu avec une forme d'urgence liée à la fuite du groupe. Le parti-pris, conforme à l'oeuvre de Rowling, reste néanmoins assez osé, d'autant que la seconde partie s'annonce bien plus spectaculaire et rythmée. Pour éviter au maximum de gâcher le film à ceux qui liraient ces lignes sans l'avoir vu, je n'évoquerais d'ailleurs pas avant l'avant-dernier paragraphe le moment choisi par l'équipe du film pour effectuer la coupure entre les deux parties. Je vous avertirais de nouveau le moment venu.

Evidemment, Harry Potter ne serait pas Harry Potter sans Daniel Radcliffe et ses compagnons. J'avouerai ne jamais avoir été fan de l'acteur, que je trouve souvent irritant, quand il n'est pas monolithique, dans le rôle du sorcier, et avoir une large préférence pour Rupert Grint, que je trouve très bon dans le rôle de Ron Weasley, traduisant parfaitement la nonchalance caractéristique du personnage, néanmoins capable de se dépasser quand l'occasion se présente. De même, j'ai toujours beaucoup apprécié les prestations d'Alan Rickman (Severus Rogue), Evanna Lynch (Luna Lovegood, un de mes personnages préférés), Helena Bonham Parker (Bellatrix Lestrange) ou encore Tom Felton (Drago Malefoy). Mais ici, c'est surtout Emma Watson qui crève l'écran dans le rôle d'Hermione Granger. Si je l'ai toujours trouvée à l'aise avec le personnage décrit par J.K. Rowling, je trouve qu'elle atteint une dimension supplémentaire ici, s'accaparant totalement le personnage et réussissant à retranscrire parfaitement le passage d'adolescente à jeune femme du personnage, passant allégrement de l'une à l'autre en quelques secondes. Concernant la réalisation, David Yates, maintenant bien habitué à l'univers magique de la saga, nous donne quelques scènes particulièrement spectaculaires, ne se loupant véritablement que sur un des derniers passages d'action du film, quasiment illisible tant l'image remue et le montage est rapide. En revanche, il convient d'attribuer une mention spéciale à l'animation illustrant le conte des Reliques de la Mort, d'une exquise beauté.

Comme promis, je vais ici évoquer quelques moments importants du film, et quelques éléments de la seconde partie. Donc si vous n'avez pas vu le film et que vous voulez garder la surprise (surtout si vous n'avez pas lu le livre), je vous conseille de ne pas lire ce qui suit. Fidèle au roman, Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie en reprend tous les éléments clés, de la poursuite initiale entre les clones de Harry et les Mangemorts à la destruction du premier Horcruxe en passant par le Ministère de la magie. On s'apercevra notamment que, même en divisant l'histoire en deux parties, la volonté de rester fidèle au livre reste limitée par la durée du film (environ 2h25 quand même), ce qui entraîne une impression de précipitation lors de certains passages, principalement lors de l'intrusion au Ministère. 2h25 pour caser tout ce qui se passe jusqu'à l'arrivée à la chaumière aux coquillages. Les connaisseurs auront donc noté qu'il ne restera, pour la seconde partie, que le passage à Gringotts et...la bataille de Poudlard, qui s'annonce donc dantesque ! Une perspective qui pourra rendre difficile l'attente jusqu'à l'été prochain...

Première moitié du septième volet des aventures du célèbre sorcier à la cicatrice à l'éclair, Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère partie réussit (enfin !) à rendre justice à l'oeuvre de J.K. Rowling, lui étant le plus fidèle possible tout en rendant généralement pertinentes ses ellipses et ses modifications. Arrivant enfin à maturité, la saga se pare ici d'atours plus sombres, plus adultes, dans un road movie alternant à merveille les passages spectaculaires et les moments plus intimistes, et constitue le tremplin idéal avant un final laissant entrevoir beaucoup de promesses, Harry Potter et les Reliques de la Mort - 2ème partie devant enfin voir Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom affronter Celui-qui-a-survécu. Car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit...

Note : 8/10