lundi 29 février 2016

Still Alice


Titre : Still Alice
Réalisateur : Richard Glatzer, Wash Westmoreland
Acteurs : Julianne Moore, Kristen Stewart, Kate Bosworth
Date de sortie en France : 18 mars 2015
Genre : drame

Synopsis : 
Mariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.

Avis :
Adaptation du roman éponyme de Lisa Genova, Still Alice a - enfin ! - permis à la formidable Julianne Moore (Le Monde perdu, Maps to the stars) d'obtenir la consécration suprême, avec l'Oscar de la meilleure actrice en 2015. Une récompense qui vient couronner son interprétation d'une femme dont le cerveau est peu à peu rongé par la maladie d'Alzheimer.


Un sujet forcément difficile, mais brillamment traité grâce à un scénario sans complaisance, montrant l'évolution de la maladie dans ce qu'elle a de plus terrible, autant pour Alice, dont l'état se détériore petit à petit (d'abord un mot oublié, puis rapidement des problèmes plus importants), que pour son entourage, qui ne sait pas forcément comment réagir ni protéger la malade.

On assiste ainsi à des séquences très touchantes, mais aussi vraiment terribles, lorsque Alice se perd dans sa propre maison, oublie l'identité de ses filles ou se révèle incapable de mettre fin à ses jours. Tout a déjà été dit sur la prestation phénoménale de Julianne Moore, mais on appréciera également les interprétations de Kristen Stewart, Kate Bosworth et surtout de Alec Balwin, extrêmement émouvant dans le rôle du mari dépassé hésitant entre rester auprès de sa femme ou continuer à vivre sa vie et sa carrière.

Still Alice est donc un film très fort sur un sujet assez terrible. Un scénario impeccable, des acteurs impressionnants, et une Julianne Moore parfaite. On ne reprochera finalement au film que sa mise en scène sans relief, qui aurait pu dans le cas contraire faire de ce Still Alice un monument du cinéma.

Note : 8.5/10


vendredi 26 février 2016

Hôtel Transylvanie 2


Titre : Hôtel Transylvanie 2 (Hotel Transylvania 2)
Réalisateur : Genndy Tartakovsky
Acteurs : Adam Sandler, Selena Gomez, Andy Samberg
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : animation, comédie, fantastique

Synopsis : 
Dracula et sa bande de monstres déjantés sont de retour ! À l’hôtel Transylvanie, beaucoup de choses ont évolué : Dracula a enfin accepté de dégeler son cœur et d’ouvrir la porte aux humains. Mais il se fait du souci pour son petit-fils, Dennis : mi-humain mi-monstre, ce gamin est bien trop adorable à son goût, et il risque de faire un piètre vampire ! Alors, quand les parents du petit, Mavis et Johnny, s’absentent, Drac fait appel à ses amis Frank, Murray, Wayne et Griffin pour apprendre à Dennis à devenir un monstre, un vrai. Personne ne s’attendait à ce que Vlad, le père de Drac – un vampire très grincheux et très vieille école – choisisse ce moment pour débarquer à l’hôtel. Et quand il découvre que son arrière-petit-fils a du sang humain, rien ne va plus…

Avis : 
Après un premier volet plutôt décevant, Hôtel Transylvanie revient pour une suite qui va reprendre la même recette, entre aventure familiale et gentille petite parodie du bestiaire du cinéma d'épouvante. On retrouve donc Dracula, le monstre de Frankenstein, l'homme invisible et le loup-garou autour du nouveau venu : le petit-fils de Dracula.


Vampire ? Pas vampire ? Ce sera le coeur de cette suite, qui va assez facilement surmonter son aîné en insufflant plus de rythme et un humour plus pertinent, où le même gag pourra plaire à des niveaux de lectures différents aux enfants comme aux adultes. On pense ainsi à l'homme invisible et sa petite amie... invisible, ou au gros clin d'oeil au Dracula de Coppola. Pour le reste, on oscille toujours entre l'humour (très) enfantin et les hommages plus ou moins évidents.

L'histoire ne cassera pas trois pattes à un canard, revenant au thème classique de la différence, amenant cette fois Mavis dans le monde des humains, ou en confrontant le jeune Dennis aux monstres qui vont tout faire pour le faire devenir un vampire. Bref, c'est bon enfant, parfois très efficace, mais on atteint rapidement les limites du concept.

Un peu plus réussi que le premier épisode, Hôtel Transylvanie 2 reste néanmoins un film d'animation trop sage, sauvé par quelques gags réussis mais plombé par une impression générale de déjà-vu. Dommage, car on a vraiment l'impression d'un énorme potentiel autour de ces monstres...

Note : 6.5/10


mercredi 24 février 2016

Pan


Titre : Pan
Réalisateur : Joe Wright
Acteurs : Levi Miller, Hugh Jackman, Garrett Hedlund
Date de sortie en France : 21 octobre 2015
Genre : aventures

Synopsis : 
Proposant un nouveau regard sur l'origine des personnages légendaires créés par J.M. Barrie, le film s'attache à l'histoire d'un orphelin enlevé au Pays Imaginaire. Là-bas, il vivra une aventure palpitante et bravera maints dangers, tout en découvrant son destin : devenir le héros connu dans le monde entier sous le nom de Peter Pan.

Avis :
Maléfique, Cendrillon, Blanche-Neige et compagnie ne vous ont pas convaincus ? C'est pas grave, le filon est riche, et Hollywood bien décidé à réadapter tous les classiques de votre enfance. Cette fois, en attendant la suite de l'adaptation d'Alice au pays des merveilles, c'est Peter Pan qui y passe, avec une relecture nous dévoilant les origines du personnage, quand il n'était pas encore le chef des enfants perdus du Pays Imaginaire.


Comme pour les films précédents, la volonté est donc de mêler réel et magie, avec des personnages classiques plongés dans un univers fantastique. Sorti tout droit de chez Dickens, le jeune Peter vit dans un orphelinat londonien pendant la Seconde Guerre Mondiale. Confrontés à des responsables (forcément) méchantes et corrompues, il va rapidement être enlevé par Barbe-Noire et ses pirates, contre lesquels il devra se révolter. Bref, tout ça n'est qu'un prétexte banal à une aventure magique sans relief, uniquement destinée à reprendre les personnages clés de l'univers que l'on connaît et à les agencer pour en offrir, tant bien que mal, une préquelle.

Aux côtés de Peter, on retrouve donc le Capitaine Crochet, Mouche, Lily la tigresse, Clochette et le crocodile, dans un univers haut en couleurs, où les rares moments de poésie (Peter s'élevant dans l'espace) sont rapidement contrebalancés par des choix esthétiques douteux (les pirates, les reprises musicales). Au sommet de tout cela, Hugh Jackman fait ce qu'il peut dans la peau d'un Barbe-Noire aussi ridicule que menaçant. Pour le reste, aucune surprise, ni dans le déroulement de l'histoire, ni dans la capacité de Peter à voler.

S'il se suit sans déplaisir, Pan reste donc un blockbuster familial banal, uniquement destiné à attirer les fans de Peter Pan. Spectaculaire mais souvent laid, il ne convaincra sans doute que les plus jeunes, et ne peut en aucun cas concurrencer la version Disney de 1953...

Note : 5,5/10


lundi 22 février 2016

La 5ème vague


Titre : La 5ème vague (The 5th wave)
Réalisateur : J Blakeson
Acteurs : Chloe Grace Moretz, Nick Robinson, Liev Schreiber
Date de sortie en France : 27 janvier 2016
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Quatre vagues d’attaques, chacune plus mortelle que la précédente, ont décimé la presque totalité de la Terre. Terrifiée, se méfiant de tout, Cassie est en fuite et tente désespérément de sauver son jeune frère. Alors qu’elle se prépare à affronter la cinquième vague, aussi inévitable que fatale, elle va faire équipe avec un jeune homme qui pourrait bien représenter son dernier espoir – si toutefois elle peut lui faire confiance…

Avis : 
Adaptation du roman de Rick Yancey, La 5ème vague met Chloe Moretz (Kick Ass, Carrie : la vengeance) face à une (énième) invasion extraterrestre. Une invasion en plusieurs phases, rappelant autant de classiques du genre : la première vague, une impulsion électromagnétique paralysant tous les appareils, renvoie au Jour où la Terre s'arrêta par exemple, tandis que l'on pense régulièrement à Independence Day, ou même à The Walking dead pour l'organisation de la vie après la catastrophe.


L'ensemble part plutôt bien, avec le résumé des attaques extraterrestres, très spectaculaires, notamment lorsque d'immenses vagues s'abattent sur les villes. De même, les premiers pas de Chloe Moretz dans cet univers post-apocalyptique, où chacun doit se débrouiller seul et où il est impossible de faire confiance à quelqu'un, sont assez prenants. Hélas, trois fois hélas, le film part ensuite totalement en cacahuète, en multipliant les révélations prévisibles, les comportements incohérents... et en intégrant une histoire d'amour à la Twilight.

On se met soudain à penser au lamentable Les Âmes vagabondes et à sa niaiserie, notamment dans les rapports entre Cassie et Evan (ce dernier n'épargnant apparemment Cassie que pour profiter d'un syndrome de Stockholm...). Le récit nous propose également de suivre la gentille formation de gamin et d'ados par les militaires, dans l'unique but apparent de multiplier les clichés (ah, l'adolescente rebelle vaguement gothique, du beau boulot !), les deux segments se rejoignant en fin de film lorsque Cassie, passée du statut d'adolescente effrayée et maladroite à celui de foudre de guerre entre temps, va venir sauver tout le monde.

Une première partie plutôt sympathique, et une seconde moitié navrante : cette 5ème vague rate l'occasion de se hisser au-dessus du lot de la SF de ces dernières années, et choisit au contraire le chemin de la romance niaise, pour ne faire finalement... aucune vague.

Note : 4/10




samedi 20 février 2016

Steve Jobs


Titre : Steve Jobs
Réalisateur : Danny Boyle
Acteurs : Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen
Date de sortie en France : 3 février 2016
Genre : biopic, drame

Synopsis : 
Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale.

Avis : 
Alors que sa vie a déjà fait l'objet d'un film en 2013 (Jobs, avec Ashton Kutcher), Steve Jobs se retrouve une nouvelle fois dans les salles de cinéma en ce début 2016 pour un nouveau projet biographique, réalisé cette fois par Danny Boyle (Trainspotting, Trance). Adapté du livre éponyme de Walter Isaacson, et scénarisé par Aaron Sorkin (à qui l'on doit également les scenarii des formidables Social Network et Le Stratège), Steve Jobs va adopter une structure bien particulière, en revenant sur les minutes précédant les lancements du Macintosh, du NeXT Computer et de l'iMac.


Le film imagine ainsi, en temps réels, les échanges entre Jobs et ses proches (sa responsable marketing, ses anciens associés, sa fille), mais aussi la préparation minutieuse de chacune de ces conférences, où tout doit être réglé au millimètre et à la seconde près, jusqu'à l'éclairage ou la tenue vestimentaire... et sans aucun droit à l'erreur. Dans le rôle titre, Michael Fassbender (12 years a slave, Prometheus) interprète un homme ne tolérant aucun échec, aussi pointilleux que tyrannique, aussi visionnaire qu'antipathique. Un personnage complexe donc, que l'on se surprend à apprécier lors des rares séquences où l'armure se fend, même quand il se comporte comme le pire salaud avec Joanna Hoffman et Steve Wozniak (impeccables Kate Winslet et Steve Rogen).

Boyle donne par ailleurs à l'ensemble des airs d'opéra (un aspect que l'on retrouve d'ailleurs dans la bande musicale), déplaçant sa caméra et ses personnages comme au milieu d'un ballet et insufflant une énergie étonnante à un film pourtant uniquement composé de dialogues entre les protagonistes. Chaque rencontre devient une séquence forte, chaque présentation face au public traduit parfaitement l'ambiance impatiente qu'il y régnait.

Danny Boyle nous offre donc un biopic bien particulier avec son Steve Jobs, qui retranscrit à merveille le caractère du personnage, mais aussi la tension des minutes précédant les conférences. Une réussite, bien plus convaincante que le Jobs de Joshua Michael Stern.

Note : 9/10


jeudi 18 février 2016

Deadpool


Titre : Deadpool
Réalisateur : Tim Miller
Acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein
Date de sortie en France : 10 février 2016
Genre : action, comédie

Synopsis : 
A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie.

Avis : 
Annoncé depuis plusieurs année, l'adaptation cinématographique du personnage le plus cinglé de l'univers Marvel suscitait autant d'espoir que de crainte. L'espoir de voir enfin un film différent des autres, loin des super-héros qui se ressemblent tous. La crainte d'assister à un nouveau massacre, après l'apparition honteuse du personnage dans X-Men origins : Wolverine et la capacité d'édulcoration d'Hollywood.


Résultat : le film parvient à réjouir autant qu'à décevoir, en restant finalement le cul entre deux chaises, effleurant la promesse d'un film subversif tout en l'adaptant au plus large public possible.‭ ‬Les blagues potaches,‭ ‬les innombrables références sexuelles,‭ ‬l'humour pipi-caca,‭ ‬c'est clairement l'univers du super-antihéros,‭ ‬mais ça ne dépasse jamais le stade de la blague grivoise qu'on peut entendre dès le collège.‭ ‬L'aspect parodique,‭ ‬par ailleurs déjà présent ces derniers mois dans‭ ‬Les Gardiens de la Galaxie et‭ ‬Ant-Man‭ (‬sans parler de‭ ‬Kic‭k Ass) ‬tourne également un peu un rond,‭ ‬se contentant finalement de souligner un peu lourdement ce que le spectateur avait remarqué tout seul.‭

Même sentiment sur le côté violent du film :‭ ‬si le film est plus généreux en sang et en mises à mort gratuites que la plupart des autres films de l'univers Marvel,‭ ‬ça reste finalement bien sage,‭ ‬surtout si l'on s'amuse à comparer avec les comics.‭ ‬Enfin,‭ ‬tout cela reste régulièrement amusant,‭ ‬les répliques de Deadpool font souvent mouche‭ (‬c'est beaucoup moins vrai pour les personnages secondaires...‭ ‬et pour Wade Wilson‭)‬,‭ ‬mais on sent une certaine retenue,‭ ‬comme si on n'assumait pas totalement les caractéristiques du personnage.


J'évoquais à l'instant les personnages secondaires :‭ ‬si l'on s'amusera du côté volontairement lisse de Colossus,‭ ‬les autres n'ont pas beaucoup plus d'intérêt.‭ ‬Ajax et Angel sont des ennemis sans intérêt,‭ ‬le sidekick comique n'est pas drôle,‭ ‬et seule le personnage d'Al,‭ ‬la vieille aveugle,‭ ‬dispose d'un véritable potentiel...‭ ‬totalement inexploité.‭

Bref,‭ ‬on ne s'amusera finalement que lors des scènes mettant en scène Deadpool.‭ ‬Entrecoupées par d'interminables séquences nous présentant les origines du personnage,‭ ‬les séquences d'action sont le véritable intérêt du film,‭ ‬spectaculaires et drôles,‭ ‬bénéficiant de tout l'humour noir du personnage.‭ ‬Jeux de mots idiots,‭ ‬impulsivité,‭ ‬vantardise,‭ ‬sadisme,‭ ‬Deadpool massacre ses ennemis sans jamais s'arrêter de parler,‭ ‬pour notre plus grand bonheur.‭ ‬Si seulement le film s'était contenté de ce genre de séquences sans vouloir nous abrutir avec une histoire sans intérêt...

Note : 6/10


mardi 16 février 2016

Chair de poule - le film


Titre : Chair de poule – le film (Goosebumps)
Réalisateur : Rob Letterman
Acteurs : Jack Black, Dylan Minnette, Odeya Rush
Date de sortie en France : 10 février 2016
Genre : comédie, aventures, épouvante

Synopsis :
Zach Cooper vient d’emménager dans une petite ville, et il a bien du mal à se faire à sa nouvelle vie... jusqu’à ce qu’il rencontre sa très jolie voisine, Hannah, et se fasse un nouveau pote, Champ. Zach découvre rapidement que la famille d’Hannah est spéciale : l’énigmatique père de la jeune fille n’est autre que R.L. Stine, le célébrissime auteur des bestsellers horrifiques Chair de poule. Plus bizarre encore, les monstres que l’écrivain met en scène dans ses romans existent bel et bien. Stine les garde prisonniers à l’intérieur de ses manuscrits. Mais lorsque les créatures se retrouvent libérées par erreur, Zach, Hannah, Champ et Stine sont les seuls à pouvoir sauver la ville…

Avis :
Un logo vert dégoulinant, une couverture colorée, de jeunes adolescents confrontés à d'horribles situations : si vous avez grandi pendant les années 90, vous connaissez sans doute la collection Chair de poule, les livres horrifiques pour enfants écrits par R.L. Stine. Des dizaines de courts romans, évoquant les thèmes majeurs du fantastique dans des histoires ponctuées par de nombreux climax. Vingt ans après avoir initié son jeune lectorat aux joies des créatures les plus étranges, Chair de poule revient cette fois au cinéma, pour une gentille petite aventure horrifique.


Le film va ainsi adapter l'esprit des livres et de la série télévisée, en reprenant d'abord l'idée qui illustrait le générique de cette dernière : les monstres s'échappent directement des livres de R.L. Stine. Un point de départ qui va permettre de réunir les créatures imaginées par l'auteur, des plus classiques (le loup-garou, l'abominable homme des neiges, le blob) aux plus loufoques (les nains de jardin maléfiques, la mante gigantesque) en passant par le pantin maléfique ou les goules.

Pour affronter cette menace, R.L. Stine en personne, interprété par un Jack Black toujours aussi agité, et un trio de jeunes ados qui n'auraient pas fait tache dans la collection de livres. C'est d'ailleurs là tout l'intérêt - et toute la limite - du film : il s'agit d'une adaptation très fidèle de l'esprit Chair de poule, ce qui laissera immanquablement de côté le profane... et le public adulte. A vouloir se cantonner à la gentille petite aventure fantastique sans relief, Chair de poule se contente d'être un petit divertissement sympathique, mais qui sera rapidement oublié au profit d'autres oeuvres mettant le fantastique et les figures majeures de l'horreur à la portée des plus jeunes (on pensera notamment aux récents L'Etrange pouvoir de Norman ou Hôtel Transylvanie). 

Bref, au-delà de l'incomparable odeur de nostalgie qui s'échappe du film, le film de Rob Letterman offre finalement le minimum syndical dans la catégorie aventures fantastiques familiales destinées à un très jeune public. Pas de frisson donc, quelques notes d'humour, mais une jolie collection de monstres qui auraient peut-être mérité un meilleur traitement. Finalement, c'est exactement ce qu'on pouvait attendre de ce Chair de poule, même si on aurait aimé une anthologie (exercice toujours compliqué et rarement concluant) un peu plus inspirée...

Note : 5.5/10



dimanche 14 février 2016

La Vie en grand


Titre : La Vie en grand
Réalisateur : Mathieu Vadepied
Acteurs : Balamine Guirassy, Ali Bidanessy, Guillaume Gouix
Date de sortie en France : 16 septembre 2016
Genre : drame

Synopsis : 
Adama est un adolescent de 14 ans. Il vit avec sa mère dans un petit deux-pièces en banlieue parisienne. Il est en échec scolaire même si c’est un élève prometteur. Avec Mamadou, plus jeune que lui, ils vont inverser le cours de leurs vies.

Avis : 
C'est sans doute la vision banlieusarde du conte de fée : deux gamins découvrent une belle quantité de drogue, et choisissent de la revendre aux petits bourgeois du coin. Une belle occasion de se faire un peu d'argent facilement, d'autant que l'école, ce n'est pas vraiment leur truc. Mais évidemment, le trafic de drogue n'est pas une activité sans risques, surtout quand les caïds du coin décident d'utiliser les gosses, qui passent facilement les contrôles de police, à leur profit.


On assiste donc à la gentille petite histoire du gentil petit collégien innocent, prêt à tous les efforts pour satisfaire ses parents. Enfin, tant qu'il peut également se faire un peu d'argent de façon illégale. Bien aidé par des professeurs étrangement complices, refusant constamment de prendre les mesures qui s'imposent face à son comportement et toujours prêts à lui donner une seconde chance, il va donc peu à peu être entraîné dans des affaires de plus en plus importantes.

D'une belle histoire de départ, Mathieu Vadepied va donc faire un film enfilant les clichés comme des perles, dans lequel les héros ne feront jamais face aux conséquences de leurs actes. Tout se passe terriblement bien, et à l'exception d'une ou deux questions sans conséquence (il vient d'où ce nouveau réfrigérateur ?), jamais Adama n'est puni pour ses actes... bien au contraire.

On se retrouve donc face à un film assez insupportable, ne traitant que ce qui l'arrange, ne voyant que les bons côtés, jusqu'à propager un message assez ambigu. Dommage, parce que les jeunes acteurs sont plutôt convaincants et méritaient bien mieux que cette petite fable mielleuse...

Note : 2.5/10


jeudi 11 février 2016

Les Nouvelles aventures d'Aladin


Titre : Les Nouvelles aventures d'Aladin
Réalisateur : Arthur Benzaquen
Acteurs : Kev Adams, Jean-Paul Rouve, Vanessa Guide
Date de sortie en France : 14 octobre 2015
Genre : comédie ?

Synopsis :
À la veille de Noël, Sam et son meilleur pote Khalid se déguisent en Père-Noël afin de dérober tout ce qu’ils peuvent aux Galeries Lafayette. Mais Sam est rapidement coincé par des enfants et doit leur raconter une histoire... l’histoire d’Aladin... enfin Sa version. Dans la peau d’Aladin, Sam commence alors un voyage au coeur de Bagdad, ville aux mille et une richesses... Hélas derrière le folklore, le peuple subit la tyrannie du terrible Vizir connu pour sa férocité et son haleine douteuse. Aladin le jeune voleur, aidé de son Génie, pourra-t il déjouer les plans diaboliques du Vizir, sauver Khalid et conquérir le coeur de la Princesse Shallia ? En fait oui, mais on ne va pas vous mentir, ça ne va pas être facile !

Avis :
Il faut bien reconnaître une chose à ce synopsis tiré d'Allociné : sa conclusion résume parfaitement le film. En effet, il n'a pas été facile d'aller au bout de ce nouveau représentant de ce que la... comédie française a de pire à offrir. A l'heure où la relecture live des contes de notre enfance est à la mode, la France a donc décidé d'envoyer ses comiques les plus contestables en tête d'affiche d'adaptations pipi-cracra. Après Robindes bois, la véritable histoire, voilà donc Les Nouvelles aventures d'Aladin.


Véritable ode à la gloire de sa vedette pour adolescente pré-pré-prépubère, le film nous propose donc de redécouvrir les aventures d'Aladin racontées par un jeune ado attardé (un rôle sur mesure donc). Un procédé habile, qui a pour unique but de permettre d'excuser en amont toutes les incohérences, les anachronismes et l'aspect nombriliste du film : puisque celui qui raconte l'histoire est un con, c'est assez logique que ce qu'il raconte soit débile, non ? Bref, un bel aveu de médiocrité de la part du scénariste.

Pour le reste, cet Aladin ne semble animé que par la volonté de caser le plus de gags possibles. Mais attention, interdiction absolue de viser au-dessus de la ceinture, quitte à faire péter le génie à peine sorti de sa lampe ou faire jouer de la flûte à Kev Adams par l'anus. Et si cela ne vous a pas tué de rire, vous pourrez toujours admirer ce grand moment de malaise cinématographique quand le comique pousse la chansonnette dans un horrible clip musical.

On touche donc le fond pendant plus d'1h30 avec cette comédie insipide, qui ne parviendra à arracher quelques sourires que lors d'une ou deux répliques de Jean-Paul Rouve. Pour le reste, le film est au niveau d'un coussin péteur, l'imagination en moins, mais parvient, grâce à sa nullité, à détourner l'attention des nombreux éléments racistes, homophobes et sexistes qu'il contient... Presque une performance.


Note : 0,5/10


mardi 9 février 2016

The Thing


Titre : The Thing
Réalisateur : John Carpenter
Acteurs : Kurt Russell, T.K. Carter, Wilford Brimley
Date de sortie en France : 3 novembre 1982
Genre : horreur

Synopsis : 
Hiver 1982 au cœur de l’Antarctique. Une équipe de chercheurs composée de 12 hommes, découvre un corps enfoui sous la neige depuis plus de 100 000 ans. Décongelée, la créature retourne à la vie en prenant la forme de celui qu’elle veut dès lors, le soupçon s’installe entre les hommes de l’équipe. Où se cache la créature ? Qui habite-t-elle ? Un véritable combat s’engage.

Avis : 
Premier film de ce que John Carpenter appelle sa "trilogie de l'Apocalypse" (complétée par Prince des ténèbres et L'Antre de la folie), The Thing est l'adaptation de la nouvelle Who goes there ? de John W. Campbell. Une nouvelle qui avait déjà été adaptée à l'écran par Christian Nyby en 1951 avec La Chose d'un autre monde, qui impressionnera le jeune John Carpenter - qui rendra hommage au film avec un gros clin d'oeil dans Halloween : la nuit des masques.


Big John va nous plonger dans une station de recherche perdue au beau milieu de l'Antarctique, isolée du reste du monde, dans un décor vierge dont il est impossible de s'échapper, et que n'aurait sans doute pas reniée le Lovecraft des Montagnes hallucinées. Un groupe de douze hommes, qui sera bientôt confronté à la Chose, créature extraterrestre métamorphe capable d'imiter les formes de vie qu'elle absorbe. 

A partir de ce postulat, Carpenter va créer une atmosphère unique, avec une gestion parfaite du suspense, de la paranoïa et de l'horreur. Qui est la chose, et comment va-t-elle se manifester ? Même en revoyant régulièrement le film, on se surprend à être totalement pris par le mystère et les passages forts, comme la séquence toujours aussi efficace du test sanguin, ou celles des manifestations horrifiques, servies par les effets impressionnants, bien que parfois vieillissants, de Rob Bottin (RoboCop, Hurlements...).

Chef d'oeuvre du cinéma horrifique, porté par la réalisation très soignée de Carpenter, la partition inquiétante d'Ennio Morricone et l'interprétation de Kurt Russell dans le meilleur rôle de sa carrière, The Thing possède encore aujourd'hui toute sa puissance, imité à de nombreuses reprises (jusqu'à un remake très moyen et une adaptation en jeu vidéo plutôt réussie) mais jamais égalé. Tout simplement mon film horrifique favori.

Note : 9.5/10



 

samedi 6 février 2016

Goodnight mommy


Titre : Goodnight mommy (Ich seh, ich seh)
Réalisateur : Veronika Franz, Severin Fiala
Acteurs : Susanne Wuest, Lukas Schwarz, Elias Schwarz
Date de sortie en France : 13 mai 2015
Genre : épouvante, drame

Synopsis : 
En plein été, dans une maison de campagne perdue au milieu des champs de maïs et des bois, des jumeaux de dix ans attendent le retour de leur mère. Lorsqu’elle revient à la maison, le visage entièrement bandé suite à une opération de chirurgie esthétique, les enfants mettent en doute son identité…

Avis : 
Si la qualités des oeuvres récompensées au Festival du film fantastique de Gérardmer semble plutôt aléatoire, on peut compter sur le Prix du public jeunes pour trouver ces dernières années une certaine constance dans la banale médiocrité. Ainsi, après les très moyens La Maison des ombres, Mamà et Mister Babadook, voilà Goodnight mommy, thriller horrifique venu tout droit d'Autriche.


Pourtant, le film s'annonçait très bien, avec un thème assez similaire à celui développé par M. Night Shyamalan dans The Visit : deux enfants confrontés à des événements qu'ils ne comprennent pas, et auxquels ils répondent avec leur imagination, sans que l'on sache dans un premier temps si leur perception des choses est juste, ou simplement le fruit des peurs irrationnelles du duo. Une première partie très réussie, avec quelques situations anxiogènes autour de la mère et un mystère très intéressant.

Hélas, tout cela est réduit en cendres par la seconde partie, qui évente rapidement le mystère avant de sombrer dans le torture-porn de bas étage. Rarement efficace (la colle sur les lèvres), cette dernière partie sombre définitivement dans la pire nullité avec la révélation du mystère final que l'on accueillera avec un bâillement d'ennui. Dommage, car le film possédait de nombreuses qualités, avec ce huis clos finalement plus oppressant lorsqu'il joue la carte du fantastique que lorsqu'il lorgne vers l'horreur.

Une première partie formidable, une seconde partie complètement loupée : Goodnight mommy avait le potentiel et les qualités pour devenir une oeuvre marquante du genre, mais préfère sombrer dans la facilité du torture-porn pour adolescent. Un vrai gâchis...

Note : 5/10


vendredi 5 février 2016

Le Nouveau stagiaire


Titre : Le Nouveau stagiaire (The Intern)
Réalisateur : Nancy Meyers
Acteurs : Robert De Niro, Anne Hathaway, Rene Russo
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin.

Avis : 
Au rayon des gentilles petites comédies américaines, les thématiques de la complicité transgénérationnelle, du glorieux troisième âge, de la chronique d'entreprise sont des classiques. Avec Le Nouveau stagiaire, Nancy Meyers (Ce que veulent les femmes) va suivre les chemins balisés sans jamais s'en écarter... pour offrir un petit film agréable et sans prétention.


Avec un Robert De Niro parfait dans le rôle de ce sénior incapable de rester inactif, et une Anne Hathaway convaincante dans la peau de cette jeune patronne d'une entreprise montant qui n'a plus une seconde pour elle, le film choisit de rapidement écarter les mésententes entre les deux personnages opposés pour se focaliser sur leur complicité, sur les solutions que va trouver le stagiaire aux problèmes de sa patronne.

Tout y passe donc, des problèmes familiaux de Hathaway à la nouvelle romance de De Niro, le tout avec une bienveillance tout américaine (tous les problèmes se règlent très facilement), articulé autour de gags plus ou moins réussis et d'une gentille petite morale.

Bref, Le Nouveau stagiaire est une de ces friandises inoffensives, aussi vite oubliées que vues: on passe un bon moment devant, mais cela s'arrête là. C'est déjà pas mal finalement, même si on ne cherchera jamais à le revoir.

Note : 6.5/10


mercredi 3 février 2016

Made in France


Titre : Made in France
Réalisateur : Nicolas Boukhrief
Acteurs : Malik Zidi, Dimitri Storoge, François Civil
Date de sortie en France : 29 janvier 2016
Genre : thriller

Synopsis : 
Sam, journaliste indépendant, profite de sa culture musulmane pour infiltrer les milieux intégristes de la banlieue parisienne. Il se rapproche d’un groupe de quatre jeunes qui ont reçu pour mission de créer une cellule djihadiste et semer le chaos au cœur de Paris.

Avis : 
Attention, film polémique : destiné à l'origine à sortir en salles en novembre 2015, mais évidemment repoussé en raison de l'actualité, Made in France est finalement sorti directement en VOD. Il faut dire que le sujet est brûlant (une cellule terroriste projetant de frapper en plein Paris), forcément anxiogène, d'autant que certains parallèles ont un écho tout particulier.


Avec sa volonté de réalisme, sans surenchère nauséabonde, Made in France nous montre donc l'évolution d'un groupe de jeune musulmans dans la mise en oeuvre de leur entreprise terroriste. Menés par Hassan (impressionnant Dimitri Storoge), qui revient d'un entraînement militaire et prétend être en relation directe avec des leaders lui désignant des cibles à attaquer, les membres du groupe semblent chacun avoir leur propre raison, plus ou moins compréhensible, de céder à la violence.

Boukhrief ose ainsi nous montrer une réalité glaçante : il est finalement très facile de laver le cerveau de certains jeunes, jusqu'à leur faire oublier certains fondamentaux de la religion, jusqu'à leur faire gober tout et n'importe quoi, jusqu'à les amener aux pires extrémités. Bref, il est horriblement facile de conduire un groupe à massacrer des innocents. L'efficacité du propos se heurte hélas à une réalisation moins inspirée, donnant parfois un aspect téléfilm à l'ensemble, et à quelques ficelles un peu trop grosses (les policiers, le journaliste...).

Made in France est ainsi un film glaçant, et pas seulement parce qu'il évoque une actualité douloureuse : il appuie là où ça fait mal, en montrant des situations terriblement crédibles et d'une horrible banalité. Un film nécessaire, qui aurait mérité une sortie en salles, surtout en ce moment.

Note : 8/10




mardi 2 février 2016

Prémonitions


Titre : Prémonitions (Solace)
Réalisateur : Afonso Poyart
Acteurs : Anthony Hopkins, Colin Farrell, Abbie Cornish
Date de sortie en France : 9 septembre 2015
Genre : thriller, fantastique

Synopsis : 
Un tueur en série énigmatique sévit à Atlanta, laissant le FBI totalement désemparé. Quoi qu’ils fassent, les enquêteurs ont toujours un coup de retard, comme si le tueur pouvait anticiper leurs mouvements à l’avance ! En désespoir de cause, ils se tournent vers le docteur John Clancy, un médium retraité dont les visions les ont aidés dans le passé.

Avis : 
"Comment arrêter un tueur qui prévoit l'avenir ?" : c'est l'accroche que l'on peut lire sur l'affiche française, et avec elle, la promesse d'un thriller original, avec un aspect fantastique plutôt poussé. Pourtant, pendant la plus grande partie du film, nous serons devant une enquête classique pendant une grande partie du film, avant que le personnage du tueur ne se révèle soudain.


Une enquête classique donc, mais plutôt prenante : les scènes de crime sont très réussies, le mystère intéressant, notamment dans le lien qui unit les victimes. De même, le don que possède le personnage interprété par Anthony Hopkins donne lieu à quelques séquences de reconstitution formidables, avec quelques révélations qui nous tiennent en haleine. Le profil de l'assassin nous offre un début de réflexion sur l'euthanasie. Bon, d'accord, vraiment un début, ce ne sera jamais vraiment exploité, et rapidement abandonné, mais la thématique mérite d'être soulevée.

En revanche, le film devient beaucoup moins intéressant lorsque l'on découvre le tueur, mollement incarné par Colin Farrell avec tous les clichés possibles et imaginables, impressions renforcées par une mise en scène multipliant les lieux communs (un crucifix par-ci, une apparition quasi-subliminale par-là), et par un personne passant subitement du génie machiavélique au pire crétin possible. Toute cette partie donne finalement l'impression d'être bâclée, comme si le scénariste n'avait finalement pas su quoi faire de sa thématique de précognition.

Prémonitions est ainsi un thriller sympathique, principalement lorsqu'il se concentre sur son aspect policier. En revanche, à ne savoir que faire de son argument fantastique, il finit par déboucher sur un dernier acte convenu et assez grotesque, dans lequel seul Anthony Hopkins parvient encore à sauver les meubles... Frustrant !

Note : 6.5/10


lundi 1 février 2016

Dheepan


Titre : Dheepan
Réalisateur : Jacques Audiard
Acteurs : Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari, Srinivasan, Claudine Vinasithamby
Date de sortie en France : 26 août 2015
Genre : drame

Synopsis : 
Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

Avis : 
Palme d'or au Festival de Cannes 2015, le septième film de Jacques Audiard (Un prophète, De rouille et d'os) nous fait suivre le parcours de Dheepan, ancien combattant tamoul fuyant le Sri Lanka après la défaite de son camp à la fin de la guerre civile. Il est rejoint par Yalini, qui devra se faire passer pour sa femme, et par Illayaal, qui devra prétendre être leur fille.


L'arrivée du trio dans son nouveau logement, les barrières liées à la langue, aux coutumes, l'évolution de leurs sentiments mutuels, la volonté de gagner de l'argent en trouvant des petits boulots, ou le projet plus flou de rejoindre l'Angleterre : dans sa première partie aux allures de chronique sociale, Dheepan est convaincant, touchant même par moments quand la gamine, plus prompte à s'intégrer que ses faux parents, se met à douter de leurs sentiments à son égard.

Hélas, très vite, les défauts apparaissent, principalement dans ce portrait fantasmé d'une ville de banlieue uniquement centrée autour de la violence, et où l'ensemble de la population est composée de petites racailles sans envergure. Une description qui aura son importance, puisqu'elle fera basculer la fin du film dans une espèce de délire très violent et surtout gratuit, pour une dernière partie souvent ridicule, poussant dans ses limites les plus grotesques le principe selon lequel Dheepan est toujours prêt à se révolter pour protéger ses valeurs.

Une excellente chronique sociale, puis un polar débile : Dheepan est une oeuvre un peu bancale, franchement gâchée par un final que ne renieraient pas les producteurs des pires vigilantes jamais mis en images. Un (énorme) bémol qui empêche ce nouvel Audiard de se hisser au niveau de ses précédentes réalisations, malgré de véritables qualité pendant la plus grande partie du film.

Note : 7/10