lundi 29 décembre 2014

Le Conte de la princesse Kaguya


Titre : Le Conte de la princesse Kaguya (Kaguya-hime no monogatari)
Réalisateur : Isao Takahata
Acteurs : Aki Asakura, Kengo Kora, Takeo Chii
Date de sortie en France : 25 juin 2014
Genre : animation, drame

Synopsis : 
Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Avis : 
Le Conte de la princesse Kaguya marque le retour d'Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles) à la réalisation, 14 ans après Mes voisins les Yamada. Il s'inspire pour l'occasion d'un conte traditionnel, le conte du coupeur du bambou, considéré comme le texte narratif japonais le plus ancien. Véritable récit initiatique, il décrit la vie d'une mystérieuse jeune fille, découverte bébé dans la tige d'un bambou, et destinée à devenir une princesse malgré elle.


Nous suivrons donc la jeunesse de Kaguya, heureuse avec ses camarades à la campagne. L'innocence laisse hélas rapidement la place à de nouvelles responsabilités lorsque ses parents adoptifs décident d'en faire une princesse, s'installent dans une luxueuse maison en ville et confient la jeune fille à une femme stricte chargée de son éducation. Et pour ne rien arranger, la beauté de la princesse attire de nombreux prétendants bien décidés à l'épouser.

L'argent et le statut social ne font pas le bonheur : si la principale thématique du film semble aussi naïve qu'enfantine, Isao Takahata parvient à ne pas sombre dans un côté trop fleur-bleue, d'abord grâce à des dessins au style très épuré, ensuite grâce à une profondeur assez étonnante des personnages. La volonté de non-conformité de Kaguya nous semble ainsi plutôt naturelle, et les rebondissements liés aux quêtes qu'elle propose à ses admirateurs ou l'affrontement permanent avec son enseignante permettent de rythmer le récit de façon simple et efficace.

Après Le Vent se lève d'Hayao Miyazaki quelques mois plus tôt, le studio Ghibli nous offre un second bijou avec le dernier film de son second fondateur. Visuellement magnifique, il transcende une histoire plutôt simple et parvient à éviter la niaiserie malgré un sujet très gentil. Juste magnifique, malgré un final un peu moins inspiré concernant les origines de la princesse.

Note : 8,5/10


samedi 27 décembre 2014

Paddington


Titre : Paddington
Réalisateur : Paul King
Acteurs : Ben Whishaw, Hugh Bonneville, Nicole Kidman
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Paddington raconte l'histoire d'un jeune ours péruvien fraîchement débarqué à Londres, à la recherche d'un foyer et d'une vie meilleure. Il réalise vite que la ville de ses rêves n'est pas aussi accueillante qu'il croyait. Par chance, il rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière.

Avis :
L'ours Paddington, créé par Michael Bond, est l'un des personnages préférés des Britanniques. Fort d'une immense popularité (plus de 35 millions de livres vendus dans le monde depuis 1958), il était logique qu'il finisse par débarquer sur les écrans de cinéma, pour une aventure familiale bourrée de bons sentiments.


Car Paddington est avant tout une petite comédie destinée aux plus jeunes, et dont le personnage principal, cet ours péruvien capable de parler, enchaîne catastrophe sur catastrophe. Sa maladresse sera d'ailleurs le principal élément scénaristique du film, lui attirant la sympathie des londoniens tout en faisant apparaître une ennemie insoupçonnée.

L'ensemble finit ainsi par s'essouffler, d'autant qu'on ne parvient que difficilement à s'attacher à cet ours dont les drames ne paraissent pas si importants et qu'on ne sent jamais vraiment en danger, même lorsqu'il est pris au piège par une Nicole Kidman en roue libre. Et comme en plus, sa relation avec sa famille adoptive est cousue de fil blanc, avec des personnages lui étant d'abord hostiles mais devenant rapidement ses meilleurs alliés, le film ne dépasse jamais le statut de simple petite comédie d'aventures destinée aux plus jeunes.

Petite déception donc que ce Paddington, qu'on attendait sans doute plus drôle, plus rythmé, plus touchant. Un film néanmoins sympathique, mais dont on ne se souviendra plus dans quelques semaines...

Note : 6/10


jeudi 25 décembre 2014

Astérix - le Domaine des Dieux


Titre : Astérix - le Domaine des Dieux
Réalisateur : Louis Clichy, Alexandre Astier
Acteurs : Roger Carel, Guillaume Briat, Lorànt Deutsch
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : animation, comédie, aventures

Synopsis : 
Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura  séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux  ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

Avis : 
Après de nombreuses déceptions, tant en films d'animation (depuis 1986 et Astérix et les Bretons, les dessins animés mettant en scène les gaulois sont très décevant) qu'en films live (l'unique véritable réussite, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, n'avait paradoxalement plus grand chose à voir avec l'univers de Goscinny et Uderzo), Astérix revient sur les écrans sous la direction d'Alexandre Astier (Kaamelott). Il adapte pour l'occasion Le Domaine des Dieux, l'un des albums les plus réussis de la série, d'autant plus intéressant qu'il développe des thèmes toujours au goût du jour.


Et il faut bien avouer que cet Astérix est une réussite que l'on n'osait pas espérer. Sans aucun temps mot, le film réussit le défi de mêler parfaitement l'humour de la série, en restant très fidèle à la bande-dessinée (tout juste pourra-t-on regretter la disparition de quelques calembours comme "il ne faut jamais parler sèchement à un numide") tout en intégrant quelques situations plus modernes, toujours dans l'esprit de l'oeuvre originale, en n'oubliant pas d'amener quelques touches plus nouvelles avec quelques clins d'oeil bien sentis, à King Kong ou au Seigneur des anneaux par exemple.

Les répliques font mouche, on rit régulièrement, et on retrouve surtout avec un immense plaisir la voix de Roger Carel pour interpréter Astérix. Le doublage des personnages est d'ailleurs une autre des qualités du film (Chabat, Semoun, ou encore Deutsch sont impeccables), même si on regrettera que la voix d'Obélix soit complètement ratée. Autre bémol, le dessin des personnages en 3D, que je trouve vraiment très moche par moments même s'ils sont parfaitement animés par Louis Clichy.

On n'osait plus y croire : Alexandre Astier et Louis Clichy parviennent pourtant à réaliser une excellente adaptation d'Astérix au cinéma, fidèle à la bande-dessinée tout en y apportant une jolie touche de modernité. Il en résulte un des films les plus drôles de l'année, une très bonne surprise que l'on classera aux côtés des Astérix et Cléopâtre et Les Douze travaux d'Astérix !

Note : 8/10


lundi 22 décembre 2014

White God


Titre : White God (Fehér Isten)
Réalisateur : Kornel Mundruczó
Acteurs : Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes.

Avis : 
Récompensé dans la sélection "Un certain regard" au Festival de Cannes 2014, White God est un des films les plus étonnants de cette fin d'année. A partir d'une histoire assez simple, sans doute plus adaptée, en apparence, à un format court, Kornel Mundruczó va magnifier le thème de l'animal dangereux pour nous livrer un film aussi fort et touchant qu'intelligent.


On va donc suivre Lili et son chien Hagen. Un duo qui semble devenu un poids pour les parents divorcés : dès le début, la mère et son nouveau petit ami les refilent à un père clairement incapable de s'occuper d'eux. Son appartement n'est pas adapté pour recevoir une adolescente, et encore moins un chien, d'autant qu'il devra payer une taxe pour conserver le bâtard sous ton toit : il est ainsi contraint d'abandonner l'animal, dans une scène déchirante qui nous rend forcément l'homme antipathique. Mais le film va s'attacher à approfondir le personnage, par petites touches, notamment en le présentant comme une victime de la crise économique n'ayant d'autre alternative.

Hélas, choix ou pas, l'abandon d'Hagen aura des conséquences dramatiques sur le chien. Le réalisateur nous propose ainsi de suivre l'animal comme un véritable personnage, l'innocence de l'animal étant peu à peu détruite (tout comme celle de la jeune fille), poursuivi par la fourrière puis entraîné pour participer à des combats... jusqu'à se révolter. Le chaos qui suivra sera incroyablement réussi, grâce notamment au choix d'utiliser de vrais chiens (environ 250), ce qui donne un impact tout particulier à ces passages.

Révoltant, le film nous met régulièrement mal à l'aise, autant dans les comportements des humains envers les animaux que lors de la vengeance, parfois aveugle, de la meute. White God est ainsi souvent cru et violent, évite au maximum le manichéisme tout en laissant une lueur d'espoir grâce au personnage de Lili, qui tentera de se relever après une lente chute. Une véritable réussite.

Note : 8,5/10


jeudi 18 décembre 2014

Le Hobbit : la bataille des cinq armées


Titre : Le Hobbit : la bataille des cinq armées (The Hobbit: the battle of the five armies)
Réalisateur : Peter Jackson
Acteurs : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Date de sortie en France : 10 décembre 2014
Genre : fantasy

Synopsis : 
Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.

Avis : 
Sixième film de Peter Jackson consacré à l'univers créé par J.R.R. Tolkien, La Bataille des cinq armées vient conclure la trilogie du Hobbit, tout en faisant le lien avec Le Seigneur des anneaux par le biais des scènes nous présentant la montée en puissance de Sauron. Comme son titre l'indique, le film va essentiellement se concentrer sur une grande bataille, qui vient ponctuer le livre de Tolkien. Et quand on connaît Peter Jackson, on sait bien qu'une grande bataille, ça peut vite prendre des proportions gigantesques et s'étirer sur une majeure partie du film. Pour une fin en apothéose ?


Pas vraiment. Car si le film va - évidemment - être très spectaculaire, il va être d'une faiblesse narrative assez consternante, donnant même l'impression que Peter Jackson s'est lui-même lassé de raconter cette histoire. On se retrouve ainsi avec des arcs scénaristiques développés depuis Un voyage inattendu puis La Désolation de Smaug se terminant en queue de poisson : à la résolution de l'intrigue entourant le retour de Sauron, on en vient ainsi à se demander "tout ça pour ça ?". Il en sera de même en ce qui concerne Legolas, dont la présence envahissante ne semble avoir pour but qu'un clin d'oeil à l'autre trilogie. Curieux, et assez destabilisant.

La Bataille des cinq armées ne semble en fait avoir pour but que d'aligner les scènes spectaculaires de combats : après une première heure largement consacrée à l'attaque de Smaug sur Lac-ville, le grand combat débute, à peine entrecoupé par le pétage de plombs (là encore, résolu de façon incroyablement facile) de Thorin. Dès lors, Peter Jackson peut faire ce qu'il préfère : nous en mettre plein la vue avec des affrontements dantesques, quitte à aller trop loin dans la surenchère, les incohérences, les ficelles et les libertés avec la physique.


Malgré d'évidentes qualités visuelles, Jackson finit ainsi par nous lasser aussi pendant ces passages forts. Ainsi, alors qu'on pouvait pardonner aux précédents films leurs longueurs et la tendance à étirer artificiellement certains passages, cela devient beaucoup plus difficile ici, et on se trouve tout simplement devant la limite de la division en trois de cette grande aventure : le troisième chapitre n'a rien à raconter, rien à montrer, et tente vainement de combler le tout par une surenchère d'action et de duels. Enfin, "rien à raconter"... on imagine que l'inévitable version longue viendra largement combler les manques, nous donnant ce paradoxe savoureux selon lequel on ne pourra pleinement profiter de l'histoire que quelques mois après la sortie cinéma, alors même que cela aurait justement pu éviter les scènes élastiques.

Il faut également avouer qu'au bout de la sixième fois, les mêmes plans, les mêmes constructions de scènes et les mêmes réflexes de réalisation finissent par agacer, tout comme ces emprunts lourdingues à la bande-originale de la première trilogie, renforçant inutilement chaque référence. Le pire dans tout ça, c'est que les 2h20 du film passent relativement vite, l'action omniprésente entraînant tout sur son passage, les effets spéciaux étant impeccables et les petites touches d'humour font mouche.

Cela n'empêche pas ce troisième volet du Hobbit (avec un Hobbit très peu présent d'ailleurs) d'être le plus faible de toute la saga, à cause d'un scénario extrêmement faible et d'une impression générale de lassitude, aussi bien pour le spectateur que pour le réalisateur. Pas vraiment étonnant vu le découpage de l'oeuvre, la bataille semblant déjà, dans le livre, n'être qu'un passage ajouté alors que la quête principale, la reconquête d'Erebor, était terminée. Bon allez, cette fois, on passe à autre chose monsieur Jackson ?

Note : 5/10


dimanche 14 décembre 2014

Night call


Titre : Night call (Nightcrawler)
Réalisateur : Dan Gilroy
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Bill Paxton
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : thriller

Synopsis : 
Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...

Avis : 
Pour son premier film en tant que réalisateur, Dan Gilroy (notamment scénariste de Jason Bourne : l'héritage de son frère Tony) nous entraîne dans la face sombre des nuits de Los Angeles. Celle des accidents, des vols, des meurtres. Celle dont vit Lou Bloom, chasseur d'images indépendant, dont la rémunération est directement liée au degré d'horreur et de violence des images qu'il ramène.


Sans grande surprise, le scénario nous proposera ainsi de suivre des événements de plus en plus glauques, à mesure que le personnage principal ose approcher puis mettre en scène les scènes horribles qu'il découvre. Cela donne quelques moments d'une remarquable intensité (le passage dans le fast-food est particulièrement étouffant), mais on regrettera l'absence d'une véritable évolution dans le film, notamment par le biais d'un personnage principal qui n'évoluera jamais d'un poil.

Ainsi, malgré la performance - comme toujours- remarquable de Jake Gyllenhaal (Enemy, Donnie Darko), le film finit par lasser un peu par son côté répétitif, que l'on retrouve jusque dans ce cynisme omniprésent qui, s'il est d'abord vraiment jubilatoire, finit par devenir un artifice et perd peu à peu son impact. La critique des médias et de la course au scoop et à l'image choc en devient presque irritante de facilité.

Il ne faut donc pas grand chose pour faire de ce Night call (renommé ainsi afin de profiter au maximum de l'aura de Drive) un excellent film. Mais le cynisme pour le cynisme finit par lasser, d'autant qu'il constitue l'unique argument d'une histoire qui ne connaît finalement aucune réelle progression chez ses personnages.

Note : 7/10


jeudi 11 décembre 2014

La French


Titre : La French
Réalisateur : Cédric Jimenez
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoît Magimel
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : policier, drame

Synopsis : 
Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.

Avis : 
La French nous entraîne dans le Marseille de la fin des années 70, à une époque où la cité phocéenne était la capitale mondiale du trafic d'héroïne, dominée par la French Connection. Cédric Jimenez choisit de se concentrer sur la rivalité entre le juge Michel, figure de proue de la lutte contre la mafia, et Zampa, le parrain local que la police n'a jamais pu approcher.


Le film s'intéresse ainsi aux deux personnages, à leurs motivations, leurs réactions face aux victoires et aux échecs. Un parti-pris qui sera reproché par la famille de Pierre Michel (enfin, seulement les éléments montrant le juge sous un jour négatif, étrangement), mais qui donne une dimension humaine, plus proche du drame que du simple film polar à la française. Cet aspect est le véritable point fort du film, d'autant plus qu'il est porté par l'impeccable duo Dujardin - Lellouche, très convaincants dans leurs rôles respectifs.

Ils dominent en fait assez facilement un film qui, pour le reste, demeure très classique et reste dans les sentiers battus. On ne sort jamais du film de mafia assez classique avec l'affrontement entre deux personnalités hors-normes mais toujours très archétypales. Il n'y a ainsi que très peu de moments vraiment forts ou mémorables, à l'exception du final. Même le face à face entre les deux hommes, mis en avant dans la bande-annonce, tombe un peu à plat.

Malgré un sujet un or, une reconstitution admirable et un duo d'acteurs au top, La French ne dépasse pas le simple statut de bon polar à la française, très classique mais efficace. Insuffisant hélas pour se frotter aux autres grands films mettant en scène la mafia ou même cet épisode de l'histoire criminelle de Marseille comme le French Connection de William Friedkin.

Note : 7/10




lundi 8 décembre 2014

Transformers : l'âge de l'extinction


Titre : Transformers : l'âge de l'extinction (Transformers : Age of Extinction)
Réalisateur : Michael Bay
Acteurs : Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer
Date de sortie en France : 16 juillet 2014
Genre : science-fiction, action

Synopsis : 
Quatre ans après les événements mouvementés de Transformers : La Face cachée de la Lune, un groupe de puissants scientifiques cherche à repousser, via des Transformers, les limites de la technologie. Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer les Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface…

Avis : 
Après une trilogie à l'intérêt discutable, on pouvait penser que Michael Bay s'était enfin un peu assagi avec le sympathique No pain no gain. Rassurez-vous : le réalisateur de Rock et Armageddon est toujours aussi fan d'explosions, de courses poursuites improbables et de montage ultrarapide. Et si pour l'occasion, Mark Wahlberg remplace Shia Labeouf, ne craignez rien : ça ne change absolument rien tant les humains passent au second plan dans cette folie furieuse mettant en scène des robots qui se transforment en voitures.


La recette reste ainsi la même : des robots extraterrestres viennent se battre sur Terre, foutent un bordel monstrueux, et les gentils finissent par gagner grâce à l'intervention d'un humain que rien ne prédisposait à un tel destin. La seule différence, c'est qu'il y a cette fois des robots-dinosaures-géants, les Dinobots, et que Michael Bay semble vouloir aller encore plus loin dans sa volonté d'explosion visuelle au détriment du scénario.

Plus encore que d'habitude, on a ainsi cette impression étrange que, lorsqu'un plan dure plus de six secondes, il s'agit d'un plan-séquence ! Epuisant, d'autant que le film est bien trop long et que la plupart des scènes d'action s'éternisent, le montage en devient presque hypnotique. Et si certains passages sont effectivement assez énormes pour devenir épiques, le spectacle devient rapidement lassant, faisant agoniser le peu de cerveau que vous aviez décidé d'emmener avec vous pour voir le film.

Transformers 4 est sans doute l'oeuvre la plus aboutie de son réalisateur. Du moins, celle où tout son potentiel de blockbuster formaté (il faut voir les thèmes abordés et les relations entre personnages...), bruyant et débilitant semble enfin s'exprimer, dans l'équivalent cinématographique d'un repas chez McDonald...

Note : 3/10


jeudi 4 décembre 2014

Fury (2014)


Titre : Fury
Réalisateur : David Ayer
Acteurs : Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : guerre

Synopsis : 
Avril 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, le sergent Don Collier commande un Char M4 Sherman et son équipage de 5 soldats de la 2e division blindée américaine pour une mission risquée derrière les lignes ennemies durant la campagne d'Allemagne.

Avis : 
Après les 2h15 de Fury, on peut légitimement se demander si le cinéma a encore quelque chose de nouveau sur la Seconde Guerre Mondiale. Car le film de David Ayer (End of watch, Sabotage), évidemment estampillé de l'étiquette "inspiré de faits réels", ressemble à s'y méprendre à de nombreux films du genre, de Il faut sauver le soldat Ryan, avec son jeune soldat qui découvre la guerre, à Le Bateau avec la vie de ce groupe allant au combat dans l'espace réduit d'une machine.


Pas si loin de son personnage de chasseur de nazis d'Inglourious basterds, Brad Pitt incarne donc un Sergent intraitable et courageux, prêt à tout pour tuer des allemands et qui prendra sous son aile le jeune Norman (Logan Lerman, Le Monde de Charlie, Noé, Percy Jackson : la mer des monstres), que rien ne prédestinait à rejoindre le front. On va donc avoir droit aux éternelles premières relations tendues avec le reste de l'équipe, à la découverte des horreurs de la guerre, aux difficultés rencontrées pour tuer le premier ennemi, jusqu'à devenir une "machine" dégommant du boche à la douzaine et étant enfin accepté par le groupe.

Une progression classique donc, que l'on retrouve également dans les diverses péripéties : le Fury échappe à plusieurs guet-apens, surmonte les obstacles coûtant la vie à de nombreuses autres unités, s'accorde même un moment de pause avant de s'offrir un affrontement totalement déséquilibré dans une éternelle relecture du siège de Fort Alamo où les cinq hommes, (Pitt, Lerman, Shia Nymphomaniac LaBeouf, Jon Walking Dead Bernthal et Michael Collision Peña) vont résister à des dizaines d'assaillants.

S'il reste prenant et efficace, Fury ne se démarque donc absolument pas de ses aînés, rappelant largement le chef d'oeuvre de Spielberg. Heureusement, l'interprétation est remarquable (notamment LaBeouf, étonnant !) et les scènes d'action très réussie. Cela suffit à passer un très bon moment, mais sans doute pas à se souvenir de Fury dans quelques mois...

Note : 6/10


mardi 2 décembre 2014

La Planète des singes : l'affrontement


Titre : La Planète des singes : l'affrontement (Dawn of the Planet of the apes)
Réalisateur : Matt Reeves
Acteurs : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman
Date de sortie en France : 30 juillet 2014
Genre : action, science-fiction

Synopsis : 
Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.

Avis : 
Après un reboot réussi (La Planète des singes : les origines), il était logique qu'une suite arrive assez rapidement. Réalisé par Matt Reeves (Cloverfield, Laisse-moi entrer), La Planète des singes : l'affrontement nous place donc 10 ans après les événements du premier volet. Les singes se sont multipliés, alors qu'une épidémie a réduit l'humanité à quelques poches de survivants contraints de s'organiser sans technologie.


Entre la race qui monte et celle qui s'affaiblit, la rencontre arrive rapidement, avec, très vite, les divergences de point de vue dans chaque camp : faut-il favoriser la paix, ou tenter de prendre l'ascendant sur l'autre tant qu'il est vulnérable ? Entre méfiance, erreurs et manoeuvres des extrémistes, l'affrontement s'avérera inévitable, malgré tous les efforts de César et de Malcolm. Le film s'attarde ainsi largement sur les relations entre les deux personnages, ainsi que sur les actions de Koba pour précipiter la guerre, permettant de reprendre la rivalité entre les deux singes que l'ont pouvait apercevoir dans le premier.

Matt Reeves passe d'ailleurs tellement de temps à s'occuper de ces trois-là qu'il en oublie de développer tous les autres, à commencer par les humains, à peine survolés : on ne saura ainsi pas grand chose du personnage interprété par Gary Oldman, et les rapprochements esquissés entre certains hommes et certains singes disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus. Même le fameux affrontement, s'il est très spectaculaire et d'une belle intensité dramatique, n'a finalement comme enjeu que l'opposition entre les deux singes, au milieu duquel on ne voit tout simplement plus les humains;

La Planète des singes : l'affrontement est une suite réussie au reboot de la saga. On regrettera simplement qu'en plus de 2 heures, le film ne parvienne pas à se concentrer sur d'autres personnages que César et Koba, et que les singes soient finalement présentés comme les uniques responsables de la guerre. Reste un excellent divertissement, un peu moins maîtrisé que le premier volet mais très efficace.

Note : 7,5/10


samedi 29 novembre 2014

Hunger Games : la révolte - partie 1


Titre : Hunger Games : la révolte - partie 1 (The Hunger Games - mockingjay : part 1)
Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth
Date de sortie en France : 19 novembre 2014
Genre : action, drame

Synopsis : 
Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

Avis : 
C'est devenu la mode : afin d'engranger le plus possible d'argent, les sagas pour adolescents se terminent désormais par un double épisode, deux films destinés à scinder le dernier livre d'une série en deux : on a ainsi eu Harry Potter et les reliques de la mort partie 1 et Partie 2, Twilight : Révélation chapitre 1 et 2 et donc désormais Hunger Games : la révolte. Et à l'exception des aventures du sorcier à lunettes, on ne peut pas vraiment dire que ce soit justifié. Après deux heures de vide, il faut en effet se poser la question : pourquoi diviser en deux une oeuvre dont la première partie aurait pu être torchée en 30 minutes ? Le remplissage est ici flagrant, les scénaristes parfaitement conscients de l'obligation d'étirer au maximum une intrigue sans temps fort, usant au maximum la corde jusqu'à nous laisser remarquer la stupidité formidable du film.


Car après un Hunger Games puis un HG : l'embrasement déjà très moyens, la saga passe un cap : celui du mode d'emploi de la rébellion pour adolescent(e) neuneu. D'un côté, les gentils, très gentils, qui chantent et s'apitoient sur les faibles, qui n'hésitent pas à se sacrifier par dizaines juste parce qu'ils ont vu une photo leur donnant la foi (apparemment, la propagande tant critiquée tant les deux premiers volets n'est pas bien grave quand c'est au profit des gentils, curieux !) ; de l'autre, les méchants, qui torturent des innocents, massacrent les faibles et passent la journée à comploter en sirotant des tisanes dans des habits d'apparat. Horrible !

Jennifer Lawrence gaspille donc une nouvelle fois son talent en incarnant une héroïne amorphe, qu'il est difficile de concevoir comme l'inspiratrice d'un soulèvement. Elle n'incarne rien, ne dégage rien, sinon le charme tranquille d'un bovin, et passe son temps à chouiner et à bouder. Et si elle semble parfois au-dessus de la mêlée, c'est sans doute parce que le casting qui l'entoure a sans doute été volontairement composé d'acteurs sans aucun charisme (Josh Hutcherson, incroyablement fade) ou réduits à se ridiculiser en cabotinant le plus possible (Donald Sutherland, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Woody Harrelson...).

Ajoutez à tout cela des décors incroyablement cheaps, et l'impression constante que le film a été écrit par une jeune fille en pleine crise d'adolescence, et on n'a cette fois plus une oeuvre moyenne : on a le plus mauvais Hunger Games de la saga, et tout simplement une de ces inepties balourdes et idiotes qui prend le public pour un troupeau de cons... et on pourra difficilement lui donner tort, vu les chiffres du box office...

Note : 2,5/10


jeudi 27 novembre 2014

My sweet pepper land


Titre : My sweet pepper land
Réalisateur : Hiner Saleem
Acteurs : Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Utsa
Date de sortie en France : 9 avril 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...

Avis : 
Avez-vous déjà vu  un western kurde ? Ce sera chose faite avec My sweet pepper land, qui nous entraîne dans cette région toujours instable, en quête d'identité, dans le sillage de deux personnages dont les idéaux de liberté et de justice se heurtent aux traditions et à l'influence des clans, jusqu'aux inévitables explosions de violence, autant psychologiques que physiques.


Le film de Hiner Saleem est assez étonnant, mêlant les genres, alliant romance et drame jusqu'à un final directement inspiré des westerns occidentaux, le tout avec une certaine dose d'un humour inattendu et très particulier (la scène d'introduction est assez terrible). Pourtant, les thématiques sont assez classiques : la jeune femme, qui souhaite travailler mais est confrontée à cette société masculine qui ne tolère pas les moindres signes d'indépendance ; et l'ancien combattant, devenu policier pour suivre un certain sens de la justice, mais qui se heurte rapidement à l'influence du clan local.

Ce manque de surprise n'enlève rien à la puissance des thèmes évoqués, d'autant qu'ils bénéficient de l'interprétation de deux excellents acteurs : si Korkmaz Arslan est très convaincant dans le rôle de cet ancien combattant choisissant de ne pas se laisser impressionner par les menaces, c'est surtout la superbe Golshifteh Farahani qui retient l'attention, sublime d'intensité et de présence face aux hommes qui lui font face.

Classique sur le fond, My sweet pepper land réussit néanmoins à tirer le meilleur de décors magnifiques, d'acteurs extraordinaires et d'un mélange réussi des genres, jusqu'à un final qui rappelle les grandes heures d'un certain Clint Eastwood, avec son héros implacable défendeur des grandes causes. Une vraie réussite !

Note : 8/10


lundi 24 novembre 2014

[.Rec] 4 - Apocalypse


Titre : [.Rec] 4 - Apocalypse ([.REC] 4)
Réalisateur : Jaume Balaguero
Acteurs : Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé
Date de sortie en France : 12 novembre 2014
Genre : horreur

Synopsis : 
Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal… Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal… L’Apocalypse peut commencer !

Avis : 
Quatrième volet de la saga, [.Rec] 4 - Apocalypse marque le retour de Jaume Balaguero derrière la caméra après un volet (très) décevant signé de son compère Paco Plaza. Un [.Rec] 3 - Genesis qui marquait néanmoins une évolution majeure dans la saga, avec l'abandon du "found footage" caractéristique des deux premiers films, et que le réalisateur de Darkness et de Malveillance ne va pas réutiliser dans ce quatrième épisode. Cela n'empêchera pas ce [.Rec 4] d'être complètement raté.


Plus digne d'une suite destinée au marché de la vidéo qu'à une oeuvre méritant une sortie en salles, Rec 4 se déroule... sur un bateau. Un environnement qui change totalement de l'immeuble de Barcelone, mais qui pouvait bénéficier d'une configuration bien spécifique, entre isolement total en pleine mer et couloirs exigus. Hélas, rien de tout cela ne sera exploité, et cette vulgaire histoire d'infectés / possédés / zombies aurait finalement pu se dérouler n'importe où : des pannes récurrentes ? une tempête qui approche ? on s'en fout, ça ne donnera rien.

Cela ne fait de toute façon que couronner les errances d'un scénario dont les uniques surprises viennent des éléments tombant du ciel ou des grossières incohérences. On a en fait l'impression que ce Rec 4 ne cherche qu'à multiplier les scènes choc après une longue exposition plutôt calme. Mais un autre problème se pose alors : Balaguero réussit le petit exploit de rendre la moindre séquence d'action ou d'horreur encore plus illisible que dans le plus pourri des found-footages ! Une véritable performance, qui devrait permettre aux pharmaciens de vendre du Doliprane par palettes.

Il est finalement assez compliqué de sauver des éléments de ce naufrage (et imaginez donc qu'avec ce splendide parallèle, j'exploite mieux l'élément marin que le film !). Allez, Manuela Velasco est toujours aussi mignonne, et j'ai trouvé le personnage de Nick plutôt sympathique, apportant une touche de décontraction là où le reste du film est finalement beaucoup trop sérieux, alors que le scénario aurait sans doute mérité un second degré plus appuyé...

Si l'échec du troisième volet pouvait s'expliquer par la présence du maillon faible du duo derrière la caméra, la nullité de ce quatrième volet, aux manettes duquel se trouve un réalisateur bien plus intéressant, surprend vraiment. Et si je n'ai jamais véritablement apprécié les autres films de la saga, pas même le 1, rien ne pouvait préparer à un tel fiasco, pas même la liste des catastrophes qui envahissent les écrans depuis plusieurs mois. Une liste encore un peu plus longue donc avec ce [.Rec] 4...

Note : 2/10


dimanche 23 novembre 2014

Magic in the moonlight


Titre : Magic in the moonlight
Réalisateur : Woody Allen
Acteurs : Colin Firth, Emma Stone, Eileen Atkins
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : comédie, romance

Synopsis : 
Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère.

Avis : 
Je n'ai jamais été un grand fan de Woody Allen, et ce n'est pas avec ce Magic in the moonlight, énième variation autour de la comédie romantique, que cela risque de changer. J'y retrouve en fait tout ce qui m'a toujours gêné chez le réalisateur, et qui m'empêche apparemment d'exploser de rire en même temps que les salles parisiennes devant certains gags ou certaines saillies usées jusqu'à la corde.


Avec ce nouveau film, Woody Allen réunit une nouvelle fois un très bon casting, avec un couple Colin Firth (Le Discours d'un Roi, A single man) / Emma Stone (Bienvenue à Zombieland, Gangster squad) forcément impeccable. Mais comme d'habitude, le réalisateur va se contenter d'une histoire d'une banalité absolue, aux rebondissement prévisibles et aux ficelles aisément décelables, comme dans un mauvais numéro de magie.

Evidemment, au milieu de tout ça, quelques scènes sortent du lot, quelques répliques et dialogues font mouche, et on ne s'ennuie que très peu, mais tout cela me semble quand même bien pauvre, bien convenu, et très loin de ce que les comédies romantiques peuvent offrir de meilleur, de plus drôle ou de plus touchant. Une impression récurrente avec les films de Woody Allen donc...

S'il est loin d'être désagréable, ce nouveau film du réalisateur de Manhattan reste dans la moyenne des oeuvres que j'ai pu voir de lui : rien de bien exceptionnel, malgré un casting au capital sympathie indéniable et quelques fulgurances perdue au milieu d'un ramassis de banalités.

Note : 5,5/10


mercredi 19 novembre 2014

Jersey boys


Titre : Jersey boys
Réalisateur : Clint Eastwood
Acteurs : John Lloyd Young, Eric Bergen, Vincent Piazza
Date de sortie en France : 18 juin 2014
Genre : biopic, musical

Synopsis : 
Quatre garçons du New Jersey, issus d'un milieu modeste, montent le groupe "The Four Seasons" qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd'hui par les fans de la comédie musicale…

Avis : 
Pour son 34ème film en tant que réalisateur, l'inusable Clint Eastwood s'intéresse à la carrière du groupe The Four Seasons, et plus principalement à l'évolution du leader, Frankie Valli, dont nous suivrons les premiers pas, puis la consécration dans les années 60, avant d'aborder le déclin. Une trajectoire finalement assez classique, qui ne parviendra que rarement à nous passionner.


Il faut dire que le quatuor manque terriblement d'intérêt et de charisme, et que le principal personnage n'attire guère la sympathie. On peine même à comprendre le succès du groupe, tant les passages musicaux et les grandes étapes de leur carrière paraissent fades, notamment en face d'autres biographies d'artistes comme Walk the line ou Ray.

Même les liens de certains membres avec la mafia ne débouchent sur rien, et le fil rouge montrant les excès d'un des membres ne débouche que sur son éviction dans une scène sans aucun impact. On a finalement l'impression d'être face à un documentaire paresseux et trop sage, ne décollant jamais, et ne nous touchant pas, même lors des pires drames que rencontrent les Four Seasons.

Jersey boys est donc un pétard mouillé, une erreur de parcours dans la filmographie d'un réalisateur qui semble hélas sur le déclin depuis quelques films (Invictus, Au-delà, J. Edgar). Espérons qu'il se rattrape et remette un peu d'intensité et d'envie dans son prochain film, American sniper.

Note : 3,5/10


dimanche 16 novembre 2014

'71


Titre : '71
Réalisateur : Yann Demange
Acteurs : Jack O'Connell, Paul Anderson, Richard Dormer
Date de sortie en France : 5 novembre 2014
Genre : guerre, drame

Synopsis : 
Belfast, 1971. Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary, jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front. La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques. Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu'au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

Avis : 
Il suffit parfois d'une histoire très simple pour réaliser un excellent film : c'est le cas de ce '71, réalisé par Yann Demange (à qui l'on doit notamment l'excellente série Dead set), qui évoque le conflit nord-irlandais des années 70 par le biais d'un point de départ plutôt classique, celui d'un tout jeune soldat perdu seul en milieu hostile après une mission ayant mal tourné.


'71 va cependant se révéler un monstre d'efficacité, faisant de la simplicité de son histoire un point fort, cernant directement les enjeux pour mieux nous offrir une oeuvre incroyablement intense, jusqu'à en devenir parfois oppressante. On est pris par ce sentiment d'urgence, de danger constant, de paranoïa lorsque le héros, interprété par le brillant Jack O'Connell (Les Poings contre les murs) est confronté à un habitant.

Le film n'hésite d'ailleurs pas à être très violent, très graphique, soulignant l'horreur de cette guerre civile et le destin funeste des simples citoyens dans des passages très durs (l'émeute du début, ou une tétanisante explosion). Et si le film évoque également les manoeuvres de certains responsables irlandais et anglais, Demange choisit de rester concentré sur la lutte de son jeune soldat pour sa survie, ne faisant des manipulations politiques qu'une intrigue secondaire moins intéressante.

Intense et prenant, '71 est l'une des excellentes surprises de cette fin d'année, même si l'on connaissait le potentiel de Yann Demange et de Jack O'Connell. Une perle d'efficacité, qui transcende un scénario plutôt simple grâce à un rythme impressionnant et une absence totale de concession, pour un des meilleurs films de 2014 !

Note : 9/10

mercredi 12 novembre 2014

Interstellar


Titre : Interstellar
Réalisateur : Christopher Nolan
Acteurs : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine
Date de sortie en France : 5 novembre 2014
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Dans un futur proche, la Terre est de moins en moins accueillante pour l'humanité qui connaît une grave crise alimentaire. Cooper, un ancien pilote d'essai et ingénieur, est devenu agriculteur et vit dans sa ferme avec sa famille. Sa fille Murphy, âgée de dix ans, croit que leur maison est hantée par un fantôme qui tente de communiquer avec elle. Son père la défie de prouver l'existence de ce fantôme selon une démarche scientifique, elle découvre avec son aide que le «fantôme» est une forme inconnue d'intelligence qui leur envoie des messages codés au moyen d'ondes gravitationnelles qui altèrent la poussière sur le sol, et les orientent vers une installation secrète de la NASA.

Avis : 
Après la trilogie Batman et Inception, Christopher Nolan s'est installé parmi les meilleurs réalisateurs hollywoodiens, ceux qui transcendent l'action et le spectaculaire pour offrir des films aux thématiques plus matures et plus profondes. Aussi était-il attendu au tournant avant de nous proposer Interstellar, film de science-fiction au casting impressionnant : McConaughey (Mud, Dallas buyers club), Anne Hathaway (The Dark Knight rises, Les Misérables), Jessica Chastain (Zero dark thirty, Take shelter), Matt Damon (Elysium, Promised land) ou encore Michael Caine.


Très clairement, avec Insterstellar, Nolan semble avoir voulu faire son 2001 : l'odyssée de l'espace ou son Solaris. En effet, si son film se caractérise surtout par son aspect épique, ses scènes spectaculaires et son intensité, il va dans son dernier tiers entraîner le spectateur dans une ambiance très particulière, vers des questionnements et des sujets plus profonds et plus abstraits, rappelant autant visuellement que thématiquement les films de Kubrick et de Tarkovski, auxquels il multiplie les clins d'oeil... sans en atteindre cependant la qualité.

L'un des problèmes du film est en fait son côté un peu bordélique, qui fait par moments perdre le fil d'événements pourtant simples. On sent ainsi que Gravity est passé par là, dans la retranscription de la vie dans l'espace, mais Interstellar n'en a pas la maîtrise. Cela n'empêche pas le film d'être visuellement formidable, autant dans les scènes terrestres, avec ces terribles tempêtes de poussière par exemple, que sur les planètes visitées. Et, bien sûr, l'interprétation est sans faille, avec principalement un Matthew McConaughey toujours aussi charismatique et touchant, amenant à lui seul une bonne partie de l'émotion que l'on pourra ressentir.

Interstellar est donc un excellent film, un blockbuster de très haut niveau, dont on pouvait néanmoins espérer mieux : il lui manque en effet un je-ne-sais-quoi, un peu de clarté et de maîtrise par exemple (même si l'on s'amuse vraiment avec le jeu entre les dimensions). Reste un des films de l'année, un formidable divertissement, spectaculaire et intelligent. Peut-être devient-on tout simplement trop exigeant avec Christopher Nolan après tout !

Note : 9/10


vendredi 7 novembre 2014

Gone girl


Titre : Gone girl
Réalisateur : David Fincher
Acteurs : Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris
Date de sortie en France : 8 octobre 2014
Genre : thriller

Synopsis : 
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?

Avis : 
Quand viendra l'heure du bilan de l'année 2014, David Fincher aura sans doute, une nouvelle fois, une place dans les classements répertoriant les meilleurs films de l'année. Car avec Gone girl, adaptation du best-seller de Gillian Flynn, il livre l'une des oeuvres les plus abouties d'une carrière pourtant jonchées de bijoux. Un thriller machiavélique, où le réalisateur de Seven s'amuse avec les apparences et joue avec le spectateur comme il sait si bien le faire.


Bénéficiant d'un scénario particulièrement intelligent, Gone girl nous ballade ainsi totalement, nous entraînant sur certaines pistes pour mieux nous surprendre ensuite, jouant parfaitement sur nos a priori, sur les clichés habituels du genre, mais aussi sur l'interprétation d'un Ben Affleck dont la démarche pataude est merveilleusement exploitée pour développer un personnage tour à tour antipathique et victime. Rosamund Pike (Jack Reacher, Le Dernier pub avant la fin du monde) n'est pas en reste, offrant quelques moments de frissons par le seul biais d'un regard.

Fincher en profite pour égratigner largement les médias, n'hésitant pas à utiliser leur influence pour détruire la réputation d'une personne sur la base d'une simple rumeur, d'une simple photo sortie de son contexte. Gone girl joue ainsi beaucoup sur les apparences, sur les réactions de ses personnages emportés par une situation qui les dépasse et ne réagissant ni comme ils le devraient, ni comme le public attend qu'ils ne le fassent.

Ajoutez à tout cela une bande sonore formidable, signée Trent Reznor et Atticus Ross, et vous avez ici l'un des meilleurs films de ces dernières années, et une nouvelle réussite dans la filmographie de David Fincher. A voir d'urgence si ce n'est déjà fait !

Note : 9,5.10


samedi 1 novembre 2014

Hercule


Titre : Hercule (Hercules)
Réalisateur : Brett Ratner
Acteurs : Dwayne Johnson, Rufus Sewell, Aksel Hennie
Date de sortie en France : 27 août 2014
Genre : action, peplum

Synopsis : 
Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures.

Avis : 
Avec la sortie de trois films, on pouvait pensait que le héros le plus célèbre de la mythologie grecque, Hercule, était mis à l'honneur cette année. Il ne nous aura pas fallu longtemps pour nous apercevoir que ce n'était pas vraiment le cas, entre une Légende d'Hercule de Renny Harlin et Hercules reborn de The Asylum rivalisant de nullité. Avec Hercule, réalisé par Brett Ratner (Rush Hour, X-Men 3), on avait au moins l'assurance d'un personnage charismatique.


Et ce sera tout, ou presque. Car si la présence de Dwayne "The Rock" Johnson (Infiltré, No pain no gain) permet de mettre en images un Hercule dégoulinant de virilité (jusqu'à se promener avec un énorme gourdin, au cas où on aurait encore des doutes), elle n'empêchera pas le film de s'enfermer dans un péplum archi-classique, où les rares retournements de situation peineront à sortir le spectateur de sa torpeur. On aurait en fait préféré que le film suive les fameux 12 travaux, afin de nous offrir un vrai spectacle, trop peu présent.

Dommage, car il y a quelques bonnes idées disséminées dans le film, comme la façon dont peuvent naître les légendes ou l'humanité derrière l'apparence de demi-Dieu d'Hercule. Mais si quelques touches d'humour font mouche, l'ensemble manque vraiment d'intérêt et de puissance, réduisant le héros au simple rang de personnage banal, hanté par ses erreurs et capable de se transcender pour sauver des innocents.

Ce n'est donc pas cette année qu'Hercule aura un film à la mesure de sa gloire, même si le film du toujours aussi limité Brett Ratner se place, sans effort, bien au-dessus des deux autres. Dommage, car il y avait là un énorme potentiel, que le charisme de Dwayne Johnson ne peut atteindre à lui seul...

Note : 5,5/10


jeudi 30 octobre 2014

Ninja turtles


Titre : Ninja turtles (Teenage mutant ninja turtles)
Réalisateur : Jonathan Liebesman
Acteurs : Mega Fox, Will Arnett, William Fichtner
Date de sortie en France : 15 octobre 2014
Genre : action, super-héros

Synopsis : 
Tenez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York… Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil.

Avis : 
Stars des années 90, les Tortues Ninjas reviennent cette année sur grand écran pour un retour que l'on attendait pas forcément. Produit par Michael boum-boum vroum-vroum Bay (Transformers 4, No pain no gain), réalisé par Jonathan Liebesman (World invasion : battle Los Angeles, La Colère des Titans), avec Megan Fox (Transformers, Jennifer's body), le projet ne donnait pas spécialement envie, surtout quand des rumeurs annonçaient que les célèbres tortues seraient en fait issues d'une race extraterrestre.


Pas d'ascendance alien cependant, mais ce bon vieux mutagène ayant transformé 4 tortues et 1 rat en créature humanoïdes vivant dans les égouts. Pas de souci de ce côté, les bases sont respectées jusqu'au caractère des TMNT, du taciturne Raphael au boute-en-train Michelangelo, et ils affronteront leur ennemi juré, Shredder, dans un blockbuster très sage se contentant de remplir gentiment le cahier des charges.

C'est un peu spectaculaire, un peu amusant, et on suit le tout sans véritable ennui pendant 1h40, avec néanmoins ce sentiment évident qu'on ne s'y penchera pas plus une fois le film terminé. Ninja turtles est ainsi une oeuvre quelconque, dont le plus gros défaut est sans doute de ne jamais vraiment exploité le potentiel de ses héros, qu'on ne verra finalement que très peu en action. D'autant que, sans doute inspiré par son producteur, Liebesman nous offre une belle brochette de scènes illisibles quand il met enfin son quatuor en avant.

La plus grande qualité de Ninja turtles est ainsi de ne pas être aussi catastrophique que l'on pouvait le redouter. Cela n'empêchera pas de passer immédiatement à autre chose dès le début du générique, le film ne donnant ni envie de le revoir, ni envie de voir ses suites déjà prévues.

Note : 4/10