Titre : Rambo : last blood Réalisateur : Adrian Grunberg Acteurs : Sylvester Stallone, Yvette Monreal, Adriana Barraza Date de sortie en France : 25 septembre 2019 Genre : action
Synopsis :
Vétéran de la Guerre du Vietnam, John Rambo va devoir affronter un cartel mexicain. Avis :
A la fin du
quatrième volet, John Rambo rentrait enfin chez lui, dans ce qui
semblait être une conclusion parfaite pour la saga. Pourtant, afin
de faire encore un peu d’argent sur le dos du personnage, Stallone
et sa clique décident de remettre le couvert. Cette fois encore,
c’est promis, c’est le dernier volet – même si le final laisse
quand même la place pour d’autres aventures.
Finie
l’Asie du Sud-Est, finis les soviétiques : cette fois, Rambo
s’est posé tranquillement dans son ranch, fait du cheval avec un
grand sourire, évoque ses démons intérieurs avec sa nouvelle
famille sortie de nulle part. Et même s’il s’amuse à creuser
des galeries sous sa propriété, l’ancien béret vert est devenu
un gentil papy gâteau (gâteux?) avec la jeune Gabrielle, qu’il a
élevée comme sa propre fille. Sauf que celle-ci va se faire enlever
pour un cartel mexicain, qui va la droguer et la prostituer. Du coup,
Rambo pas content va tuer tout le cartel.
Ce n’est pas du
Shakespeare, mais depuis Rambo 2, on a l’habitude d’avoir un
scénario prétexte, uniquement destiné à nous offrir des séquences
d’anthologie où Rambo massacre ses ennemis grâce à ses talents
de guerrier. Seulement, ce Last Blood rate à peu près tout ce qu’il
entreprend. Dans la foulée pachydermique d’un Stallone de plus en
plus pataud et inexpressif. Ce ne serait pas un défaut si l’acteur
ne cherchait pas régulièrement à jouer la carte dramatique et
émotionnelle, mais il se loupe tellement qu’on n’a même plus
l’impression de voir Rambo, mais plutôt Rocky Balboa ou Stallone
lui-même.
Ainsi, on se fout
complètement de ces nouveaux personnages qu’on nous balance à la
tronche sans autre forme de procès, les grands méchants sont
complètement transparents, et les tentatives pour faire croire que
Rambo est encore torturé par son passé échouent lamentablement. Il
ne restera finalement que la séquence finale pour apporter enfin un
peu d’intérêt et d’énergie au film… Espérons que cette
fois, le personnage prenne enfin sa retraite, même s’il méritait
sans doute un autre départ…
Titre : Haine Réalisateur : Dominique Goult Acteurs : Klaus Kinski, Maria Schneider, Patrice Melennec Date de sortie en France : 9 janvier 1980 Genre : drame Synopsis :
A l'entrée d'un village, une petite fille se fait
renverser par un motard vétu de noir. Plus tard, un motard, habillé en
blanc de la tête au pied arrive au village. L'arrivée de celui-ci va
alors susciter interrogation et doute de la part des habitants du
village
Avis :
Il
y a parfois des films dont le propos est bien plus intéressant que
ce que l’on a vu pendant 90 minutes. Haine
en est un bon exemple.
Car malgré un fond particulièrement fort, et toujours aussi
tristement d’actualité, le film de Dominique Goult est quand même
salement ennuyeux.
Si
le début nous intrigue, avec les premières confrontation d’un
Kinski ignorant encore qu’il vient de mettre le pied dans la
fourmilière et ces villageois marqués par le drame récent, on en
vient rapidement à tourner en rond de façon aussi frustrante que le
motard blanc coincé (un peu inexplicablement) dans le lieu. On
n’échappera hélas pas à quelques lieux communs, avec cette
alliance entre parias, ou ce symbole christique un peu grotesque en
fin de métrage.
Pourtant,
certaines séquences sont efficaces, et évoquent notamment le Duel
de Spielberg, et j’ai vraiment apprécié Patrice Melennec
(Frantic)
dans le rôle du camionneur inquiétant et dangereux. Mais à force
de se répéter, d’utiliser quelques grosses ficelles
(pardonnez-moi, mais le principal problème du motard blanc est quand
même d’être un peu con…), Haine
ne m’a vraiment pas convaincu sur la forme, et j’ai eu beaucoup
de mal à le terminer.
Mais évidemment, le message qu’il véhicule, notamment avec cette
peur irraisonnée de l’étranger, cette façon de lui foutre sur le
dos les crimes d’un autre, sonne encore tellement fort à nos
oreilles actuellement que cette grotesque chasse à l’homme,
gratuite et ridicule, reste une œuvre à voir. Avec quand même de
quoi vous donner un peu d’énergie !
Titre : Vigilante Réalisateur : William Lustig Acteurs : Robert Forster, Fred Williamson, Richard Bright Date de sortie en France : 12 janvier 1983 Genre : drame, thriller
Synopsis :
Apres le meurtre de son fils et les violences
faites a sa femme, un modeste electricien rejoint la milice de son
quartier a laquelle il avait toujours refuse sa participation.
Avis :
Jusqu’à il y a
encore quelques jours, pour moi, William Lustig, c’était Maniac
et Maniac cop. Pourtant, si la filmographie du réalisateur
New Yorkais n’est pas très longue, elle comporte au moins une
autre perle : Vigilante. Dans la lignée des vigilante
movies tels que Un
justicier dans la nuit,
qui nous décrivent des individus sans histoire entraînés dans la
spirale de la violence après avoir voulu venger un proche, Vigilante
nous fait donc suivre le parcours de Eddie.
Avec
un point de départ terriblement efficace, bien qu’un peu difficile
à avaler, le film de Lustig nous fait donc suivre la descente aux
enfers de son personnage, et des conséquences de ses actes :
tuer le chef d’un gang n’est pas anodin, et selon l’adage, « la
violence engendre la violence ». D’autant que le meurtre de
sang froid n’est pas non plus sans conséquence sur la psychologie
d’un être humain normal.
En
dehors de quelques séquences de remplissage, dans lesquelles il
semble légitimer le recours à la justice civile, Vigilante
réussit à nous faire poser pas mal de questions sur les actions de
Eddie : d’un côté, on les comprend, et on peut comprendre
qu’il ne croie plus en la justice. Mais à quel moment une telle
vendetta doit-elle prendre fin ? A quel moment le châtiment
est-il proportionnel au crime ? La dernière image du film
résume à elle seule l’ambiguïté de la question, dans l’aspect
dramatique est parfaitement retranscrit par l’interprétation de
Robert Forster.
Avec
une thématique n’a pris aucune ride (il suffit de regarder les
réactions lorsqu’un meurtrier ou pédophile est arrêté – ou
lorsqu’il demande une remise en liberté anticipée), Vigilante
est un film terriblement efficace (l’attaque du gang dans la maison
d’Eddie est glaçante) et qui nous amène à contempler la face
sombre de notre propre personnalité en nous interrogeant :
imiterions-nous Eddie dans sa quête de vengeance,
accompagnerions-nous Nick et son groupe dans sa chasse aux criminels
impunis ? Ou continuerions-nous de faire confiance à la police
et à la justice ?
Titre : Halloween Resurrection Réalisateur : Rick Rosenthal Acteurs : Jamie Lee Curtis, Busta Rhymes, Ryan Merriman Date de sortie en France : 30 octobre 2002 Genre : slasher
Synopsis :
Un groupe de jeunes gens est sélectionné pour participer en direct à une émission de real TV.
Ils doivent passer la nuit dans la maison d'enfance de Michael Myers.
Les participants présument tous que ce jeu sera une simple partie de
plaisir pouvant éventuellement leur apporter un peu de notoriété et de
publicité gratuite. Mais les choses vont vite tourner au cauchemar.
Michael Myers est de retour. L'un après l'autre, les candidats
disparaissent. Le but du jeu va vite consister à essayer de sortir
vivant de la demeure.
Avis :
Parfois, on se
demande vraiment comment producteurs et scénaristes peuvent avoir
des idées aussi cons, et surtout comment cet amas de conneries peut
se retrouver à l’écran. Avec Halloween : Resurrection, on a
l’impression que tout le monde a tenté de battre un record, noyant
une seule bonne idée (celle de la victime guidée par les
téléspectateurs) sous des tonnes d’inepties.
Déja,
« Resurrection » de quoi ? De qui ? On nous
apprend que Myers n’est pas mort, aucun personnage ne revient de
l’au-delà, bref, aucune résurrection. Forcément, ça part mal.
Ensuite, ce postulat de base : une émission de télé-réalité
va être tournée dans l’ancienne maison des Myers. Qui a pu penser
une seule seconde que c’était une bonne idée ? Qui a pu
croire que coller un rappeur (Busta Rhymes) dans le rôle d’un
producteur opportuniste fan de films de kung fu donnerait quelque
chose de positif ?
C’est simple,
Halloween Resurrection réussit l’exploit improbable de déloger
Halloween de la place de pire film de la saga. Tout est raté :
les personnages sont insupportables, et ont des réactions idiotes.
Les incohérences se multiplient : la production a fouillé et
aménagé toute la maison… mais n’a pas trouvé l’antre de
Michael ; certains hurlements ne sont pas entendus d’une pièce
à l’autre ; et surtout, alors qu’il y a de nombreuses
caméras, personne ne voit Myers pendant une grande partie du film,
même quand il tue les participants). Et puis merde, le procédé
même de caméras qui donnent des images dégueulasses… ben ça
donne des images dégueulasses.
Rien à sauver
donc, sauf l'introduction, sur ce 8e volet de la saga qui, à défaut de
résurrection, est parvenu à enterrer Myers… avant qu’il ne soit
immanquablement ressuscité, par Rob Zombie d’abord, par David
Gordon Green ensuite, qui ont tous deux fait table rase de ce qu’il
y avait avant pour repartir de zéro.
Titre : Halloween, 20 ans après (Halloween H20 : twenty years later) Réalisateur : Steve Miner Acteurs : Jamie Lee Curtis, Josh Hartnett, Michelle Williams Date de sortie en France : 9 décembre 1998 Genre : horreur
Synopsis :
Vingt ans ont passé depuis le drame de Halloween, La Nuit des masques.
Laurie Strode tente péniblement d'oublier le passé. Devenue directrice
du college privé d'une petite ville, elle mène une vie tranquille auprès
de son fils de dix-sept ans et de son compagnon. Pourtant Michael Myers
continue à hanter ses nuits. A la veille d'Halloween, elle se dispute
violemment avec son fils qui veut participer à la fête. Finalement elle
le convainc de rester au collège et de fêter Halloween en petit comité.
Tout ce petit monde ignore que Myers a recommencé à assassiner.
Avis :
Oubliez tout ce
qu’on vous a dit depuis plusieurs années. Non, Laurie Strode n’est
pas décédée, elle est toujours bien vivante, a changé de nom, et
vit désormais en Californie. Non, elle n’a pas eu de gamine
insupportable, mais a eu un fils, aujourd’hui adolescent. Et non,
Myers n’a jamais été le bras armé d’une quelconque secte.
Halloween H20 met un grand coup de pied aux épisodes 4,5 et 6, et
se replace comme une suite directe du second volet.
20 ans après la
triste nuit d’Halloween donc, Laurie Strode est désormais une
femme accomplie, à un détail près : l’ombre de son frère
plane toujours au-dessus de son épaule, elle est convaincue qu’il
reviendra un jour pour essayer de la tuer. Une peur qui l’éloigne
peu à peu de son fils, bien décidé à vivre à fond ses années
ingrates sans se laisser enfermer par les délires de sa mère.
Evidemment, c’est maman qui aura raison : Michael va retrouver
sa trace, et va essayer de finir le boulot.
Avec H20, on
revient à un slasher marqué par le suspense. Myers prend son temps,
joue avec ses victimes (parfois un peu trop, comme avec LL Cool J),
les choisit aussi. La vague post-Scream étant passée par-là (Kevin
Williamson est par ailleurs scénariste), les victimes se défendent
maintenant et en font parfois voir de toutes les couleurs au tueur,
sans pour autant altérer sa détermination. Cela donne quand même
des séquences assez étranges, où The Shape semble tantôt
inarrêtable^
et implacable,
tantôt maladroit et bête comme une poule. L’ensemble reste
néanmoins assez agréable à suivre, et on reconnaît derrière la
caméra l’expérience de Steve Miner, habitué du genre (Vendredi
13 chapitre 2 et chapitre 3, House, Warlock…).
Cet Halloween :
20 ans après fait office de bouffée d’air pur dans la saga,
coincé entre les deux pires volets (Halloween 6 et
Resurrection). Le retour de Jamie Lee Curtis, dans la peau
d’un personnage plus profond que ce l’on voit généralement dans
le genre, et un plus grand soin apporté au suspense et à l’histoire
en font sans mal un des meilleurs épisodes de la saga. On y
appréciera même le passage, en forme de clin d’oeil pourtant
furieusement gratuit et sans intérêt, de Janet Leigh.
Titre : Halloween 6 : la malédiction de Michael Myers (Halloween : the curse of Michael Myers) Réalisateur : Joe Chappelle Acteurs : Donald Pleasance, Paul Rudd, Marianne Hagan Date de sortie en France : 10 mars 1998 (VHS) Genre : horreur
Synopsis :
Dix ans après avoir terrorisé la petite ville
d'Haddonfield et avoir disparu avec sa nièce Jamie, le psychopathe
Michael Myers, protégé par une bande de sorciers maléfiques, revient sur
les lieux de ses sanglants méfaits. Jamie, elle, donne naissance au
fils de Michael Myers et appelle une nouvelle fois le docteur Loomis à
l'aide.
Avis :
Ceci est un appel
à l’aide : si quelqu’un a compris le scénario de Halloween
6, merci de m’envoyer un message ou de me fournir l’explication
en commentaire. Parce qu’entre cette histoire incompréhensible de
secte druidique, cette histoire de runes, ce Myers sous influence, ce
gamin sous influence, ce retour du gamin gardé par Jamie Lee Curtis
dans le 1er film et tout le barnum, ce film est
incompréhensible.
Tout ce qu’on
peut comprendre finalement, c’est que les producteurs ont
finalement décidé de tuer le mythe Michael Myers, pour n’en faire
qu’un pantin interchangeable, bien loin de l’incarnation du Mal,
insensible et inarrêtable, qu’il était censé être jusqu’alors.
Cela ne l’empêche pas d’avoir des super-pouvoirs, comme une
espèce de radar interne ou une faculté de téléportation
terriblement efficace (mais alors, pourquoi marcher ? Pourquoi
voler des véhicules ? Ou alors, comme dans les jeux vidéo, ces
pouvoirs doivent-ils se recharger avant d’être utilisés de
nouveau ?).
Le pire dans tout
ça, c’est qu’avec tout ce bordel incompréhensible, on ne
retient rien du film. Je l’ai revu il y a deux semaines, et je suis
presque incapable de citer une quelconque séquence en dehors de
l’introduction et de la fin. Peut-être est-ce là la fameuse
« malédiction » évoquée par le titre : Halloween
6 est tellement mauvais, tellement quelconque malgré la volonté de
présenter de nouveaux éléments scénaristique, qu’on l’oublie
immédiatement, là où même Halloween 5 restait un peu en
mémoire…
Titre : Maniac Réalisateur : William Lustig Acteurs : Joe Spinell, Caroline Munro, Gail Lawrence Date de sortie en France : 9 mars 1982 Genre : horreur
Synopsis :
Frank Zito est un homme tourmenté. Victime d'une mère abusive durant son enfance, il a gardé depuis lors un complexe vis-à-vis des femmes. La nuit, il erre dans les quartiers chauds de New York et, dès que l'occasion se présente, tue sauvagement ses proies. Chaque fois, il scalpe la fille ayant eu la malchance de croiser sa route et ramène le trophée chez lui, pour le placer sur la tête d'un des mannequins décorant sa chambre. Toutes les femmes susceptibles d'éloigner Frank Zito de sa mère doivent mourir. Et elles sont nombreuses. Jusqu'au jour où il rencontre Anna, une photographe. Avis :
Film culte des années 80, Maniac fait partie de ces films violents et glauques qui laissent rarement indifférent. L'histoire est assez simple, puisqu'elle nous invite à suivre un tueur psychopathe dans ses crimes et une partie de son quotidien, avec quelques lieux communs (le trauma d'enfance lié à la mère n'est pas d'une folle originalité), mais va se révéler particulièrement efficace grâce à des effets spéciaux spectaculaires et, surtout un Joe Spinell terrifiant.
L'acteur, que le grand public connaît surtout pour ses apparitions dans Rocky, Le Parrain ou encore Taxi driver, ne va pas attendre longtemps pour nous tétaniser : dès les premières minutes, avec le meurtre d'une prostituée, il va montrer toute l'étendue de la folie du personnage, dont le faciès déformé par la haine, les yeux exorbités sont mis en valeur par la réalisation de Lustig, qui nous place dans la peau de la victime. Spinell est clairement LE point fort du film, également remarquable par son ambiance poisseuse.
L'appartement du psychopathe, avec ces mannequins coiffés des scalps des victimes de Zito et tous ses détails sordides, n'est que l'exemple le plus évident de cette ambiance. On y ajoutera également l'atmosphère particulière des rues, dont tous les angles semblent propices à une attaque, mais aussi celle du métro (malgré quelques maladresses de montage, qui font que le métro ferme bizarrement alors qu'il y a encore du monde à l'intérieur), théâtre d'une séquence vraiment stressante. Et évidemment, les effets spéciaux de Tom Savini, à défaut d'être crédibles ou réalistes, participent à cette ambiance malsaine, que ce soit cette célèbre explosion de tête ou ce démembrement final.
Grâce à sa simplicité et sa radicalité, Maniac reste presque 40 ans plus tard un film toujours aussi puissant, que j'ai pu redécouvrir dans des conditions royales grâce au blu-ray du Chat qui fume et au livre Maniac : plongée mortelle dans le New York des 70's de Julien Sévéon. Et puis enfin, comment ne pas évoquer cette superbe affiche !
Titre : Halloween 5 : la revanche de Michael Myers (Halloween 5) Réalisateur : Dominique Othenin-Girard Acteurs : Donald Pleasance, Ellie Cornell, Matthew Walker Date de sortie en France : 28 novembre 1990 Genre : slasher
Synopsis :
Laissé pour mort, Michael Myers cherche à mettre la main sur sa nièce, traitée par le docteur Loomis...
Avis :
On continue à
creuser avec cet Halloween 5, deuxième volet de ce qui sera
finalement une trilogie au sein de la saga (les épisodes 4-5-6
forment un ensemble, que l’on ne pourra néanmoins pas qualifier de
cohérent). Au menu, un Myers perdant une bonne partie de son aura et
devenant un vulgaire tueur de bas étage, un Dr Loomis toujours plus
fou, et des victimes toujours plus creuses.
Comme d’habitude,
Myers n’est pas vraiment mort à la fin de l’épisode précédent.
On nous montre qu’il a réussi à s’enfuir comme un rat, dans une
séquence qui flingue donc une partie du mythe : avait-on
vraiment besoin de voir ce tueur inarrêtable se comporter comme un
humain lambda, là où une ellipse aurait préservé le mystère ?
De nouveau, il va chercher à trucider sa nièce, devenue muette et
encore plus agaçante depuis le final dramatique du Retour de Michael Myers. Sur sa route, The Shape va enchaîner les meurtres
de jeunes adultes sans intérêt, qui rivalisent de stupidité :
la palme revient-elle à ce couple dans la grange, au duo de
policiers idiots (il y a vraisemblablement un gag qui m’a échappé
pour ces personnages), à Tina et Mike ?
Non, cette palme,
il convient de la décerner au Dr. Loomis et à Myers. Totalement
illuminé, le psy tente encore de sauver son patient, après avoir
martelé pendant 4 films qu’il n’y avait plus rien à faire.
Quant à Myers, comme indiqué plus haut, il devient un simple être
humain, avec ses doutes, ses peurs, allant jusqu’à pleurer et se
faisant capturer comme une merde à la fin. Grotesque…
Halloween 4 ne
volait pas bien haut, mais avait au moins le mérite d’être un
minimum divertissant. Cet Halloween 5 est un vrai navet, dont
l’unique qualité ne sera finalement que d’être moins lamentable
que sa suite, l’improbable Halloween 6, qui va exploiter
certains éléments mis en place ici (le mystérieux étranger, le
mystérieux symbole…) avec un sens profond du n’importe-quoi.
Titre : Halloween : le retour de Michael Myers (Halloween 4: the return of Michael Myers) Réalisateur : Dwight H. Little Acteurs : Donald Pleasance, Michael Pataki, Beau Starr Date de sortie en France : Genre : slasher
Synopsis :
Comme la loi le prévoit, Michael Myers est
transferé dans un hôpital normal après dix ans passés dans un hôpital
psychiatrique pour fous criminels. Le docteur Loomis, persuadé que
Michael va pouvoir enfin reprendre ses meurtres sanglants, part à sa
recherche. Mais la ronde des meurtres a déjà commencé et Michael est en
route pour la ville d'Haddonfield qui se prépare à fêter Halloween.
Avis :
Hourra ! Michael Myers est de retour ! Sortez les vuvuzelas, faites tourner les serviettes, balancez vos petites culottes sur l'écran, le croquemitaine au masque blanc revient, et il n'est pas content. S'il n'est pas content, c'est pour plusieurs raison : tout d'abord, il avait prévu de vivre sa retraite pénard, mais l'échec de Halloween 3 en a voulu autrement. Puis finalement, alors qu'il voulait rendre visite à sa soeur, il apprend qu'elle est morte (bon en fait, c'est pas vrai, mais chuuuut), et qu'il ne lui reste qu'une petite nièce insupportable. Pour couronner le tout, l'espèce de vieux cinglé qui répète à tout le monde qu'il n'est pas cinglé lui court toujours après, et on ne retrouve plus son masque fétiche : il va devoir se contenter d'une copie ratée.
Si l'on devait faire une liste des clichés du slasher, il serait sans doute suffisant de regarder Halloween 4. Plus encore que le second volet, déjà bien bourré de poncifs, le film de Dwight H. Little (qui depuis réalisé Sauvez Willy 2, Anacondas 2 ou encore Tekken) se contente d'aligner de façon molassonne les lieux communs, avec ce tueur aux pouvoirs quasi-surnaturels, impossible à tuer et capable de se téléporter ou de se rendre invisible, mais étrangement inoffensif quand il doit s'en prendre aux héros du film, ces personnages secondaires uniquement destinés à se faire trucider après avoir été particulièrement idiots ; cette manie de toujours transporter Myers à la fin du mois d'octobre ; l'éternel personnage qui sait tout, confronté à ceux qui ne veulent pas le croire...
Le tout s'articule autour de meurtres peu spectaculaires, et de quelques trop rares bonnes idées : celle de la milice composée d'habitants bien alcoolisés m'a assez plu, même si elle reprend le classique "oh zut, on n'a pas zigouillé le bon... bah, c'est pas bien grave". J'ai ainsi beaucoup aimé la décision concertée de finalement laisser tomber la poursuite, parce que finalement Myers fait trop peur... ou cet affrontement sur le pick-up, où Myers attaque les occupants littéralement devant les autres, qui ne le voient pas... Autre excellente idée, la séquence finale, seul élément vraiment mémorable d'un film décidément bien moyen.
Au revoir l'anthologie sur Halloween, rebonjour Michael Myers et le slasher mou et sans intérêt. S'il se suit sans réel déplaisir, ce quatrième volet de la saga n'a pas grand intérêt... sinon celui d'être moins mauvais que les épisodes suivants...
Titre : Halloween 3 : le sang du sorcier (Halloween III : season of the witch) Réalisateur : Tommy Lee Wallace Acteurs : Stacy Nelkin, Ralph Strait, Tom Atkins Date de sortie en France : Genre : épouvante, horreur, thriller Synopsis :
Un fabricant de masques d'Halloween met au point
un plan démoniaque pour tuer des millions d'enfants avec ses masques...
Avis :
Après les succès
de Halloween, la nuit des masques et Halloween 2, le
projet initial était de dire adieu à Michael Myers et de faire de
la saga une anthologie d’histoires liées à la fête. Hélas, le
faible succès commercial et critique de cet Halloween 3 va
entraîner le retour de Michael Myers pour une série de suites plus
mauvaises les unes que les autres. Dommage.
Car s’il a été
mal reçu à l’époque, et est toujours renié par les fans de
Michael Myers qui n’ont pas compris que cet épisode est bien plus
lié à la série que les nanars qui ont suivi, Halloween 3
est depuis devenu un petit classique, dont on apprécie le scénario,
simple mais efficace, et l’ambiance, qui est typiquement celle d’un
film que l’on pourrait regarder le 31 octobre.
Sur fond de
sorcellerie et de science-fiction, le film nous propose une enquête
sur une terrible machination destinée à massacrer des centaines
d’enfants. Si ladite enquête est d’une étonnante simplicité
(les méchants font leurs trucs de méchants au nez des gentils, qui
ont la chance de toujours se trouver au bon endroit), elle se laisse
suivre avec plaisir, grâce à des ennemis effrayants (ils
ressemblent à certains de mes collègues des finances publiques,
horrible!) et quelques mises à mort assez violentes. Le final est
également très réussi, avec une fin ouverte qui laisse envisager
le pire.
Avec en prime une (gentille) critique de la société de consommation, de la place de la télé dans la famille et de la commercialisation à outrance de la fameuse fête, cet
Halloween 3 vaut bien mieux que la grande majorité de la
saga. J’aurais vraiment aimé voir cette fameuse anthologie,
surtout si chaque volet avait été au niveau de ce « Sang du
sorcier » !
Titre : Halloween 2 Réalisateur : Rick Rosenthal Acteurs : Jamie Lee Curtis, Donald Pleasance, Charles Cyphers Date de sortie en France : 16 juin 1982 Genre : horreur, épouvante
Synopsis :
Michael Myers, échappé de l'hôpital psychiatrique,
sème de nouveau la terreur dans la petite ville d'Haddonfield. Les
habitants fêtent Halloween, la nuit des sorcières et la police a bien du
mal à démasquer le meutrier.
Avis :
John Carpenter ne
le savait pas, mais avec son Halloween, il a initié l’une
des plus prolifiques sagas du cinéma horrifique, et fait naître
l’un de ses plus fameux boogeymen. Dès 1981, alors que lui-même
n’est pas très enthousiaste à cette idée, une première suite
voit le jour, avec comme unique leitmotiv celui de proposer des
meurtres plus violents.
Entre deux
révélations sans intérêt (Myers est le frère de Laurie,
rebondissement un peu grotesque qui caractérisera la saga jusqu’au
Halloween de 2018), le Dr Loomis se contente de tourner en
rond à la recherche du tueur, ennuyant ou agressant tous ceux qu’il
croise, jusqu’à causer directement la mort d’un innocent.
Pourquoi personne n’intervient-il pour le remettre à sa place, on
l’ignore, mais on comprend peut-être mieux pourquoi personne ne
l’a informé des liens entre le tueur et sa proie favorite, les
risques de harcèlement étant trop grand.
Pendant ce temps,
Myers tue de façon parfois violente, parfois trop travaillée (les
seringues, l’hémorragie), Laurie chouine et se contente une
nouvelle fois d’être une proie bien docile, et les victimes
multiplient les actions idiotes afin d’offrir à leur prédateur
des situations de meurtre facile.
Halloween 2 est donc l’archétype
du slasher de base, dont on retiendra principalement certaines
apparitions de The Shape sortant doucement de l’ombre. C’est bien
peu de choses…
Titre : Memories of murder (Salinui chueok) Réalisateur : Bong Joon-ho Acteurs : Song Kang-Oh, Kim Sang-kyung, Hie bong Hyeon Date de sortie en France : 23 juin 2004 Genre : policier, thriller
Synopsis :
En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps
d'une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne.
Deux mois plus tard, d'autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays
qui n'a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d'actes commis par
un serial killer grandit de jour en jour. Une unité spéciale de la
police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le
coupable. Elle est placée sous les ordres d'un policier local et d'un
détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l'absence de
preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute...
Avis :
Deuxième film de Bong Joon-ho, Memories of murder fait partie de ces classiques qui ont permis de mettre le cinéma sud-coréen en avant dans les années 200, aux côtés des Na Hong-jin (The Chaser, The Strangers) et Park Chan-wook. Précédé de l'horripilante mention "inspiré d'une histoire vraie", le film va nous entraîner à la poursuite d'un tueur en série insaisissable, au beau milieu de la campagne Coréenne que rien ne pouvait préparer à ça.
Le film commence presque comme une parodie, en nous montrant les difficultés que rencontrent les policiers, face à des crimes qui les dépassent, face à des procédés qu'ils n'ont pas l'habitude d'utiliser, face à une population tantôt insouciante, tantôt hostile. On s'amuse presque de voir les enquêteurs incapables de relever ou d'exploiter le moindre indice... jusqu'à ce que cette incompétence prenne à son tour le caractère d'une parodie, de justice cette fois : falsification de preuves, intimidations de suspects, aveux arrachés par la force, tout est bon pour dénicher un coupable pour donner une impression d'efficacité. Jusqu'à finalement se mettre la population à dos et négliger des éléments importants.
Et si l'on pense que l'arrivée d'un détective de la capitale va permettre de faire avancer les choses, on en sera pour nos frais. S'il remet un peu d'ordre et de méthode dans l'enquête, quitte à entrer en conflit avec les policiers locaux, il va peu à peu être à son tour dépassé par les événements et sombrer dans les travers de ses collègues. Bref, malgré des rebondissements et des découvertes régulières, on aura surtout l'impression que les recherches tournent en rond, et les déductions ne mènent finalement pas à grand chose.
Memories of murder est ainsi de plus en plus sombre, et réussit même à nous placer aux côtés du duo de policier (dont le formidable Song Kang-Oh), et questionne en fin de métrage notre rapport à l'éthique, notre perception du bien et du mal. Un véritable tour de force, magnifié par quelques séquences formidables, teintées d'humour noir. Un incontournable du genre.
Titre : Once upon a time... in Hollywood Réalisateur : Quentin Tarantino Acteurs : Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie Date de sortie en France : 14 août 2019 Genre : drame, comédie
Synopsis : En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le
cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs
carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.
Avis :
Neuvième film de Quentin Tarantino (oui, on sait, toutes les chroniques le rappellent), Once upon a time in Hollywood évoque la fin d'une époque, la fin d'une certaine forme d'innocence à Hollywood, avec comme repère l'horrible meurtre de Sharon Tate par des membres de la famille Manson.
Avec le sens de la nostalgie qui le caractérise souvent (Pulp fiction, Jackie Brown...), Tarantino met en parallèle deux personnages que tout oppose : le has-been Rick Dalton, bien conscient de sa propre chute et qui tente de survivre, médiatiquement et financièrement, en acceptant des rôles ingrats ; et la jeune Sharon Tate, jeune actrice solaire qui s'émerveille encore de tout. Les deux voisins que tout oppose seront finalement réunis un triste soir de 1969 par la Family.
Once upon n'est cependant pas un film centré sur la Family. Si son ombre plane régulièrement sur l'ensemble, avec une courte apparition de Charles Manson ou la présence régulière de la jeune Pussycat, c'est pour mieux exorciser le souvenir du drame en le tournant en dérision lors d'un final en forme de terrible exutoire, ou en offrant à Sharon Tate une véritable déclaration d'amour. Au contraire, le film s'attarde surtout sur le duo, formidable, Di Caprio / Pitt. Bavardes, drôles, à l'image de cet affrontement entre Cliff et Bruce Lee ou du passage au ranch Spahn.
Il manque néanmoins quelque chose à ce Tarantino, moins instantanément culte que ses prédécesseurs. Trop calme, peut-être ? Les "spécialistes" mettent ça sur le compte de la "maturité" de Tarantino, alors que le film reprend finalement les thématiques et les obsessions habituelles du réalisateur. Je le reverrai sans doute avec grand plaisir, pour ces quelques moments de magie (l'échange entre Di Caprio et une jeune actrice), mais pour moi, plutôt que le film de la maturité, c'est plutôt le film d'un réalisateur qui vieillit.
Titre : Midsommar Réalisateur : Ari Aster Acteurs : Florence Pugh, Jack Reynor, William Jackson Harper Date de sortie en France : 31 juillet 2019 Genre : drame, horreur
Synopsis :
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de
Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune
femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec
lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu'une fois tous les
90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Avis :
Après l'excellent Hérédité, on attendait avec impatience le second long métrage de Ari Aster. Le moins que l'on puisse dire, c'est que celui-ci n'a pas choisi la facilité, avec un film fantastique de 2h30 inspiré du folklore scandinave. Précédé d'une réputation extrêmement flatteuse, Midsommar m'a pourtant laissé sur ma faim.
Tout partait pourtant parfaitement, avec une introduction glaçante et une belle caractérisation des deux personnages principaux. De même, l'arrivée dans la campagne suédoise permettait d'immédiatement installer un climat anxiogène, entre consommation d'hallucinogènes et rencontre avec une communauté beaucoup trop accueillante pour être honnête. Et quelque part, c'est une des raisons qui m'ont empêché de savourer un film qui avait pourtant tout pour me plaire : tout est trop évident, on connait d'entrée les grandes lignes de ce qui va suivre, ce qui va rendre le reste du film de moins en moins intriguant, jusqu'à même provoquer par moments l'hilarité.
Evidemment, le film est superbe esthétiquement, et on appréciera la descente aux enfers du personnage principal, subtilement épaulée et soutenue par la communauté pour lui faire peu à peu fermer les yeux sur l'intolérable. On appréciera aussi le rythme du film, loin d'être aussi lent que beaucoup ne le prétendent (il se passe constamment quelque chose), et l'ambiance sonore. Mais entre des personnages secondaires prétexte, aux réactions parfois grotesques, entre des acteurs parfois très moyens (Poulter et Reynor en tête) et le sentiment d'être un peu trop tenu par la main par le scénario (tous les éléments menant au rituel de procréation sont décrits tôt dans le film, ce qui enlève à mon sens de la surprise et de l'étrangeté aux séquences qui suivront...), Midsommar peine finalement à convaincre sur la longueur.
Reste un film ambitieux, terriblement glauque pendant 1h30, jusqu'à une dernière partie plus convenue, plus attendue (les disparitions successives, la découverte des corps). Cela suffit clairement à en faire un des films d'horreur les plus intéressants de ces dernières années, mais pas à en faire une oeuvre incontournable, comme le récent The Witch, sur une thématique de base pas si éloignée, ou le classique The Wicker man, auquel on pensera forcément beaucoup.
Titre : Crawl Réalisateur : Alexandre Aja Acteurs : Kaya Scodelario, Barry Pepper, Morfydd Clark Date de sortie en France : 24 juillet 2019 Genre : horreur, catastrophe
Synopsis :
Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville
natale de Floride, Hayley ignore les ordres d’évacuation pour partir à
la recherche de son père porté disparu. Elle le retrouve grièvement
blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont
tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse
inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir
l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est
loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…
Avis :
Au royaume des films d'horreur animaliers, crocodiles et alligators riment souvent avec nanars et navets. A quelques exceptions près (l'excellent Solitaire / Eaux troubles, et Black water), ces terrifiants reptiles sont en effets trop souvent réduits à un rôle de sous-requin dans des productions sans queue ni tête (à titre d'exemple récent, on pourra évoquer l'inénarrable Megashark vs crocosaurus).
Si l'on n'attendait pas d'Alexandre Aja qu'il nous ponde le Jaws du sac à main sur pattes, il fallait bien avouer que voir un tel réalisateur se frotter au genre était plutôt un gage de confiance. Bien loin du décomplexé et jouissif Piranha 3D, Aja va jouer ici la carte du sérieux et du crédible, avec ces alligators profitant d'un typhon pour aller rendre visite aux habitants. Un point de départ qui n'est pas spécialement original (les requins, encore eux, ont déjà profité de tsunamis dans Malibu shark attack ou Bait, et on n'oubliera pas que certains squales se déchaînent lors de tornades...), mais qui permet de mêler film catastrophe et épouvante animalière, d'autant que le réalisateur de Haute tension va prendre le parti de suivre un duo, un père et sa fille, dans leur tentative de survie.
Toute la première partie, dans la cave de la maison familiale, est ainsi un vrai délice. Si les liens entre personnages restent assez classiques (ils devront surmonter dans l'adversité leurs différends issus d'anciennes querelles familiales), ils sont plutôt crédibles et attachants, même si Kaya Scodelario n'apporte pas grand-chose dans ce rôle passe-partout. Cet attachement va renforcer la tension de cette première partie, où le film joue sur les angles, sur le son, nous faisant constamment redouter l'apparition d'un prédateur dans un recoin de la cave.
Si cette première partie est très réussie, je trouve la seconde moins passionnante. Retombant dans les poncifs du genre, le film multiplie les attaques, jusqu'à faire intervenir des personnages prétextes dans l'unique objectif de les tuer. La tension retombe, malgré quelques séquences spectaculaire, la faute aussi à quelques situations moins crédibles qui entament l'impression de réalisme qui se dégageait jusqu'alors du film.
Crawl reste néanmoins, sans difficulté, dans le haut du panier des films d'horreur mettant en scène des animaux dangereux. Même si je lui préfère largement un Solitaire, le film d'Aja est efficace et prenant, au moins dans sa première partie, avant une seconde moitié plus axée série B, divertissante mais clairement un cran en-dessous en ce qui me concerne. Note : 7/10
Titre : King Kong contre Godzilla (Kingu kongu tai gojira) Réalisateur : Ishirô Honda Acteurs : Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yu Fujiki Date de sortie en France : 7 juillet 1976 Genre : kaiju eiga
Synopsis :
Capturé et ramené au Japon, King Kong affronte
Godzilla, récemment échappé du lieu où il était retenu prisonnier.
Avis :
Pour son troisième film, Godzilla affronte son père spirituel (la sortie de King Kong au Japon ayant, selon la légende, inspiré Honda pour la réalisation de son film). Racheté par la RKO, bénéficiant d'une taille cinq fois plus grande qu'avant, rendu puissant par l'électricité, Kong va donc goûter aux joies du suit-motion pour un film qui semble souvent hésiter entre sérieux ou amusement.
Sérieux, entre hommage au film de 1933 (les indigènes de l'île, Kong au sommet d'un immeuble, l'enlèvement d'une jeune femme...) et séquences remarquables (l'attaque du poulpe géant) ; amusement pour certaines idées loufoques (le transport de Kong grâce à des ballons gonflés à l'hélium !) et pour l'attitude générale du singe, dont les mimiques et réactions, couplées à un costume miteux et laissant peu de place à la mobilité, prête clairement à sourire.
Les combats sont du même acabit, le sérieux de la situation laissant rapidement la place à des combats décomplexés, les deux adversaires luttant comme des stars du catch sur les pentes du Mont Fuji, dans un film dont les effets spéciaux sont mois convaincants que dans Le Retour de Godzilla : si le monstre atomique jouit d'une gueule et d'un costume de plus en plus crédible, il est loin d'en être de même pour son adversaire simiesque. Sans aucune mesure avec son alter-ego de 1933, Kong a ici un visage particulièrement moche et ridicule, d'autant qu'il ne dispose que d'une expression faciale. Toujours niveau effets spéciaux, on aura cette fois moins le loisir d'assister à des destructions de villes. En effet, l'action se déroule essentiellement en pleine campagne, pour se finir sur le mont Fuji. Peu de maquettes donc, contrairement aux deux films précédents.
King Kong vs Godzilla est donc le premier film de la série à oublier un peu le côté sombre et à insérer des éléments plus légers, ce qui est également renforcé par le fait d'avoir été tourné en couleurs, contrairement aux deux premiers de la série. Toutefois, Ishirô Honda n'oublie pas dans certaines scènes son talent pour la réalisation, et le film qui en résulte est donc assez particulier, entre scènes fort réussies et scènes plus risibles.
Titre : Golden glove (Der Goldene Handschuh) Réalisateur : Fatih Akin Acteurs : Jonas Dassler, Margarete Tiesel, Hark Bohm Date de sortie en France : 26 juin 2019 Genre : drame, thriller
Synopsis : Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz
Honka, n’est qu’un pitoyable loser. Cet homme à la gueule cassée traîne
la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » («
GoldenGlove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne
soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable
monstre.
Avis :
Inspiré de l'histoire vraie de Fritz Honka, Golden glove nous plonge dans le quotidien étouffant d'une certaine classe moyenne de l'Allemagne des années 70, mélange de précarité, d'alcoolisme au dernier degré, de réminiscence de la Seconde Guerre mondiale, de prostitution. Au milieu de l'improbable bande de piliers de bar du Goldene Handschuh, la tronche improbable de Fritz Honka, au strabisme monstrueux dissimulé derrière d'épaisses lunettes, au nez difforme, à la dentition cauchemardesque.
Cette ambiance poisseuse, on ne la quittera jamais : si le bar est glauque, l'appartement de Honka l'est encore plus. Exigu, sale, difficile d'accès, décoré avec le plus mauvais goût possible, on a presque l'impression de sentir les effluves nauséabondes de l'endroit, d'autant que celui-ci cache dans ses murs d'immondes secrets. Et si tout cela ne suffisait pas, l'endroit héberge un monstre, aussi effrayant que pitoyable, qu'on hésite presque à plaindre, parfois.
On ne respire donc jamais, passant du bar miteux à l'appartement dégueulasse au bar miteux, du quotidien déprimant de la bande de poivrots aux explosions de violence de Honka. Les rares moments de calmes, les rares éclairs de beauté sont voués à disparaître très rapidement ou à être souillés par l'esprit pervers de l'horrible tueur.
Il faut donc être prêt à souffrir pour supporter cette plongée de presque de deux heures dans cet enfer du quotidien doublé de l'enfer d'un tueur monstrueux. Porté par un Jonas Dassler impressionnant, Golden glove est un film dont on ne ressort pas indemne, et qui ne laissera personne indifférent.
Titre : John Wick Parabellum (John Wick Chapter 3 - Parabellum) Réalisateur : Chad Stahelski Acteurs : Keanu Reeves, Halle Berry, Laurence Fishburne Date de sortie en France : 22 mai 2019 Genre : action
Synopsis :
John Wick a transgressé une règle fondamentale : il a tué à l’intérieur
même de l’Hôtel Continental. "Excommunié", tous les services liés au
Continental lui sont fermés et sa tête mise à prix. John se retrouve
sans soutien, traqué par tous les plus dangereux tueurs du monde. Avis :
On ne change pas une recette qui fonctionne : pour ce troisième volet, John Wick est de nouveau confronté à des dizaines d'ennemis, qu'il va éliminer lors d'interminables et spectaculaires affrontements. Cette fois, sa tête étant mise à prix, ce sont les assassins qui vont venir à lui, et aucun lieu n'est plus sûr, d'autant que la Grande Table est bien décidée à lui faire payer son crime, et à punir ceux qui lui porteront assistance.
Gunfights qui rappellent les meilleurs John Woo, combats au corps à corps particulièrement brutaux, poursuites démentes : John Wick place la barre toujours plus haut, notamment lors de la première demi-heure ou du siège du Continental, tout en parvenant à constamment se renouveler. On voyage un peu, on explore de nouveaux lieux d'affrontements (l'écurie !), on croise de nouveaux personnages hauts en couleur (quel plaisir de revoir Mark Dacascos !), le tout avec une petite pointe d'humour qui ne sera jamais envahissante.
Le film s'applique également à enrichir son univers, en détaillant encore davantage le fonctionnement de la Grande Table et de ses rituels (l'adjudicatrice et ses différentes punitions, les changements de statut des membres, le Grand Maître), mais aussi en laissant d'autres indices sur le passé de John Wick. Mieux encore : la fin nous promet un nouvel épisode, avec la perspective d'une guerre encore plus impitoyable.
John Wick, toujours porté par un Keanu Reeves impérial,confirme donc son statut de nouvelle figure phare du film d'action, en poussant toujours plus loin, toujours plus fort, en offrant de nouvelles séquences complétement folles, de nouvelles idées furieuses, de nouveaux éléments de fond aussi convenus que jouissifs. Bref, on en redemande !
Titre : Godzilla II - Roi des monstres (Godzilla: King of monsters) Réalisateur : Michael Dougherty Acteurs : Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown Date de sortie en France : 29 mai 2019 Genre : action, catastrophe
Synopsis :
L'agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de
monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le
redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre
ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d'éclater.
Alors qu'elles cherchent toutes à dominer la planète, l'avenir même de
l'humanité est en jeu… Avis :
Godzilla vs King Ghidorah vs Mothra vs Rodan. On pourrait se croire à l'âge d'or du kaiju eiga, quand le plus célèbre monstre de l'archipel japonais affrontait sans faiblir d'innombrables créatures. Pourtant, nous ne sommes pas ici au Japon, mais bien devant un film américain, avec le troisième volet du MonsterVerse, la saga imaginée par Legendary Pictures autour de Godzilla (rebooté dans le bien nommé Godzilla en 2014) et King Kong (également rebooté avec Kong : Skull Island). Et en attendant le nouvel affrontement entre les deux légendes, déjà prévu pour 2020, Godzilla va se faire la main sur quelques sous-fifres.
Le principal défaut du film de Gareth Edwards était d'être bien trop sage, presque trop respectueux de ses modèles. Skull Island offrait quant à lui le plaisir presque coupable d'un film décomplexé. J'espérais sincèrement que Godzilla II - Roi des monstres (ai-je vraiment besoin de préciser que je trouve ce titre horriblement laid ?) suivrait plutôt la voie emprunté par le singe géant, un affrontement entre monstres titanesques s'accordant mal, à mes yeux, avec un film trop sérieux. Pas de bol, le film de Michael Dougherty (Trick'r treat, Krampus) va vouloir jouer la carte du "dramatique" (oui, avec des guillemets) et du "réaliste" (avec encore plus de guillemets), en nous récitant la gamme du blockbuster américain sans imagination, avec ses personnages creux, son humour de collégien ("Ghidorah, ça ressemble à gonorrhée" LOL) et son scénario brouillon.
On a ainsi la gentille petite famille américaine, déchirée par un drame lors de la dernière apparition de Godzilla : le papa est très colère, a sombré dans l'alcool et souhaite la mort de tous les monstres ; la maman est tristoune, mais a choisi de se tourner vers la recherche pour mieux comprendre les monstres ; la fille ne sait pas trop où se situer, et se contente d'errer avec la même expression pendant deux heures (pour ceux qui se poseraient la question, Millie Bobby Brown n'a pas pris de cours d'interprétation depuis Strangers things). Ajoutez à tout ça un méchant terroriste écologique qui estime que la meilleure façon d'éviter la destruction de la planète, c'est de détruire la planète, et vous êtes en terrain parfaitement connu. Aucune surprise, aucun rebondissement, de la rédemption, du sacrifice, de la bravoure, du sauvetage à l'ultime seconde : on se demande comment fait le film pour passer autant de temps avec des personnages aussi lisses, mais il le fait. Bref, au niveau des personnages, c'est un gros raté qui prend beaucoup trop de place.
Heureusement, il y a les monstres, et le film se montre particulièrement généreux à ce niveau. On retrouve donc les camarades de jeu les plus habituels de Godzilla, à savoir King Ghidorah, Mothra et Rodan. Et quelques rapides apparitions d'autres Titans, qui prouvent s'il le fallait encore que les japonais sont quand-même autrement plus créatifs que les américains quand il s'agit d'imaginer un monstre. On imagine sans peine les millions de dollars ingurgités par la production pour faire vivre ces créatures et, si on peut admirer des effets spéciaux souvent irréprochables, j'avoue rester un peu sur ma faim quant aux apparences des créatures. L'un des paradoxes du kaiju eiga est de faire quelque chose de cohérent sans vraiment chercher le réalisme à tout prix. Ici, on a le paradoxe inverse : à vouloir faire trop crédible, le film perd souvent toute vraisemblance. Alors oui, Rodan qui sort de son volcan, King Ghidorah qui sort de sa prison de glace, cela donne des images superbes... mais on n'y croit pas une seconde.
Sans doute bien conscient de ces limites, le réalisateur choisit généralement de nous placer au plus près de l'action. A côté de ces satanés personnages dont on se contrefout, en fait. Le résultat est double : on assiste ainsi à des combats souvent illisibles, mais dont la proximité renforce l'intensité et le caractère chaotique. Souvent un peu frustrant, le procédé prend enfin toute son ampleur lors du combat final, particulièrement réussi. En fait, l'élément le plus réussi des Titans est la façon avec laquelle ils ont été intégrés aux mythes et croyances classiques.
On s'étonnera aussi de l'étrange maladie des scénaristes, apparemment atteints de ce que je qualifierais d'un "Tourette de référence" : à intervalles réguliers, sans prévenir, sans réelle cohérence, on nous balance un clin d'oeil visuel, une musique, une phrase destinée à faire vibrer le fan de la saga japonaise dans une espèce de gros renvoi incongru. Un peu comme si on venait vous roter à la tronche des pâtes à la crème fraiche et aux lardons en espérant vous faire voyager en Italie. Je ne suis vraiment pas fan du Godzilla de 2014, mais Edwards, en plus de savoir filmer les affrontements entre monstres, parvenait à intégrer subtilement ses coups de coude complices.
Des personnages inintéressants et trop présents, des monstres présents mais qui nous laissent sur notre faim, un scénario sans imagination (l'Orca, quelle idée grotesque...) et une réalisation quelconque : Godzilla II - Roi des monstres est un blockbuster navrant, alors qu'il aurait pu offrir un formidable spectacle. On préférera largement revoir Pacific Rim, supérieur à tous les niveaux, ou bien sûr les meilleurs films japonais du genre.
Titre : Pokémon - Détective Pikachu Réalisateur : Rob Letterman Acteurs : Ryan Reynolds, Justice Smith, Bill Nighy Date de sortie en France : 8 mai 2019 Genre : aventures
Synopsis :
Après la disparition mystérieuse de Harry Goodman, un détective privé,
son fils Tim va tenter de découvrir ce qui s’est passé. Le détective
Pikachu, ancien partenaire de Harry, participe alors à l’enquête : un
super-détective adorable à la sagacité hilarante, qui en laisse plus
d’un perplexe, dont lui-même. Constatant qu’ils sont particulièrement
bien assortis, Tim et Pikachu unissent leurs forces dans une aventure
palpitante pour résoudre cet insondable mystère.
Avis : J'adore les Pokémon. Même si je suis surtout resté bloqué aux deux premières générations, à la glorieuse époque de ma GameBoy, j'ai toujours été fan de ces créatures, et je figure parmi les joueurs assidus de Pokémon Go. A l'annonce d'un film live, j'étais assez septique : l'idée de voir les monstres de poche évoluer en images de synthèse m'effrayait un peu, de même que l'idée d'une histoire centrée sur cet univers qui autorise peu de fantaisies narratives. J'avoue cependant n'avoir jamais joué au jeu Détective Pikachu, et que la bande-annonce m'avait plutôt convaincu.
En fait, j'aurais presque pu m'en contenter : presque tout y figure. Bien sûr, le sel principal du film, ce sont ces dizaines de Pokémon que l'on voit à l'écran, plus ou moins réussis (Pikachu, Salamèche, Bulbizarre ou Carapuce sont superbes, alors que Mewtwo ou Ectoplasma sont de vrais ratés). De ce côté là, on sera donc plutôt satisfaits, même si l'on pourra toujours regretter de ne pas en voir certains, ou de ne voir qu'une courte apparition d'autres (Rondoudou !). Mais sur ce point, déjà, peu de surprises : la plupart étaient déjà apparus dans les diverses bandes-annonces.
Pour le reste, rien de bien formidable à se mettre sous la dent : l'histoire est cousue de fil blanc, avec peu de surprises et des personnages bien identifiables pour toucher le plus grand nombre de membres de la famille possible. L'enquête ne constitue finalement qu'un fil rouge destiné à nous montrer le plus de Pokémon possibles. Il est vrai qu'on n'attendait pas forcément le film sur ce point, mais un scénario un peu plus étoffé aurait été appréciable - malgré une nouvelle tentative pour faire de Mewtwo une créature torturée, au-delà des simples considérations manichéennes.
Le vrai attrait du film, c'est finalement Pikachu. Parfaitement animée, tour à tour trop choupinou-mimi-d'amour et drôle, la créature bénéficie en plus du double de Ryan Reynolds (Deadpool, Avengers : endgame), qui en fait un animal accroc au café, maniant l'ironie et les doubles-sens de façon souvent hilarante. Ca devait être la star du film, et de ce côté là, c'est une réussite totale. Dommage que le reste soit beaucoup trop léger.