jeudi 31 décembre 2015

Fatima


Titre : Fatima
Réalisateur : Philippe Faucon
Acteurs : Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : drame

Synopsis : 
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi.

Avis : 
Dans le monde sans cesse en mouvements des salles de cinéma, j'ai été intrigué par Fatima. Avec plusieurs séances quotidiennes depuis début octobre, le film de Philippe Faucon tient en effet étonnamment la distance, là où quelques blockbusters ou sorties plus prestigieuses ont rapidement disparu (MacBeth, par exemple).Ajoutez à cela des critiques presses élogieuses : il était temps que j'aille moi aussi voir ce qu'il en était.


Hélas, Fatima n'est qu'un film de plus sur l'intégration. Pas nécessairement mauvais, mais l'enchaînement ininterrompu de clichés en fait une oeuvre sans aucune portée. On ne risque pas de réfléchir pendant le film ni après, et on ne pourra pas parler de film "nécessaire", tant on connaît déjà tout ce que le film nous montre mollement. Femme de ménage immigrée, sans éducation, ne parlant presque pas le français, Fatima est l'archétype de l'arabe besogneuse, honnête et courageuse qui encaisse tout sans se plaindre.

Un personnage sans relief dont les deux filles sont les stéréotypes opposés : l'une est travailleuse, sérieuse, intelligente, et poursuivra avec réussite ses études de médecine (là où le fils d'une famille aisée aura beaucoup de difficultés, histoire de bien forcer le trait) ; l'autre est une petite racaille en révolte, d'une connerie impressionnante, uniquement intéressée par les garçons et les sorties. Ajoutez au paysage des voisines arabes médisantes et jalouses, des patrons forcément méchants, des médecins qui ne comprennent rien (sauf celle qui est d'origine maghrébine, évidemment) : tout y passe, même la victoire finale dans l'adversité du trio.

Alors bien sûr, on pourra s'intéresser à ce portrait, sans doute assez réaliste, d'une certaine catégorie sociale en France. Mais à force d'enfiler les clichés, Fatima nous désintéresse totalement de son propos qui en devient confus. La mère-courage méritait peut-être un peu plus d'égards...

Note : 3/10


mardi 29 décembre 2015

Top 2014



Puisqu'on approche de la fin 2015, il me semble logique de vous livrer mon top cinéma... 2014. Oui, 2014, pour plusieurs raisons. La principale, c'est que je n'ai pas vraiment eu le temps de le faire l'année dernière. Mais il faut aussi avouer que je n'avais pas pu voir certains films très prometteurs : si certains se précipitent pour faire leur classement le plus vite possible après avoir vu 4 films sur l'année, j'ai préféré faire un tour plus complet d'une année qui a été particulièrement... animée...


Voici donc ma liste de films préférés de 2014 :

10. White God, de Kornel Mundruczò

Révoltant, violent, une oeuvre aussi intense qu'intelligente, qui met régulièrement mal à l'aise. Les scènes de chaos sont particulièrement impressionnantes, grâce à l'utilisation de dizaines de vrais chiens. Une véritable réussite.



9. Captain America : le soldat de l'hiver, de Anthony et Joe Russo

Alors que les films Marvel se ressemblent tous et n'ont finalement que peu d'intérêt, c'est par son héros le plus archétypal que le salut est arrivé : véritable suite du premier volet (ce qui est finalement assez rare), Captain America 2 est un film d'action très spectaculaire et au scénario travaillé. Le meilleur film de la saga Avengers à ce jour.


8. The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson

La formule est ringarde, mais s'applique parfaitement : The Grand Budapest Hotel est une vraie gourmandise, une sucrerie que l'on déguste sans jamais être écoeuré, grâce à un dosage parfait de différentes sortes et couches d'humour. Si je ne suis pas spécialement fan du cinéma de Wes Anderson, j'ai ici été totalement conquis.


7. Dallas buyers club, de Jean-Marc Vallée

Emmené par un Matthew McConaughey et un Jared Leto extraordinaires, Dallas Buyers Club nous fait découvrir une histoire méconnue, nous fait réfléchir, nous révolte et nous brise le coeur. Une grande claque.




6. Le Vent se lève, de Hayao Miyazaki

Dernier film du réalisateur, Le Vent se lève laisse de côté la magie et la poésie des oeuvres précédentes de Miyazaki pour un film plus adulte, plus réaliste. Un regard en arrière sur une partie de l'histoire de son pays, et sur son oeuvre à travers un personnage qui lui ressemble beaucoup : Miyazaki nous abandonne avec un bijou. On saluera également l'excellent Conte de la Princesse Kaguya de l'autre grande figure du studio, Isao Takahata.

5. Whiplash, de Damien Chazelle

J.K. Simmons dans le rôle de sa vie, celui d'un professeur de musique qui semble sorti tout droit de Full metal jacket. Un génie qui torture ses élèves, physiquement et psychologiquement, et dont on ne saura jamais vraiment s'il le fait pour leur bien ou par pur sadisme. Cela donne des séquences d'une folle intensité, pour un des films les plus impresssionnants de 2014.

4. '71, de Yann Demange

Une perle d'efficacité, un film intense et prenant, qui transcende une histoire plutôt simple (un soldat perdu en territoire ennemi) grâce à un rythme impressionnant et une absence totale de concession.




3. Interstellar, de Christopher Nolan

Après sa formidable trilogie consacrée à Batman et Inception, Christopher Nolan continue de nous offrir des blockbusters aussi soignés sur le fond que sur la forme. Quelque part entre 2001, l'odyssée de l'espace et Gravity, il nous offre un voyage grandiose dans l'espace et le temps, aux côtés d'un casting d'exception. Le meilleur film de SF depuis longtemps.

2. Gone girl, de David Fincher

Tout comme Christopher Nolan, on peut faire confiance à David Fincher pour dynamiter le petit monde du blockbuster hollywoodien. Il nous offre ici un nouveau thriller vénéneux, aux nombreux faux-semblants, au cynisme omniprésent, et tire le meilleur parti de l'interprétation monolithique de Ben Affleck. Immense !


1. Dragons 2, de Dean DeBlois

Le premier Dragons était déjà formidable : sa suite réussit l'exploit rare de le surpasser.toujours plus généreux, plus spectaculaire, plus drôle, plus touchant... plus dantesque, tout simplement. Une réussite à tous les niveaux, magnifiée par une animation très réussie et un scénario intelligent, qui donne envie de rapidement retrouver le Furie Nocturne et ses compagnons !


lundi 28 décembre 2015

The Walk - Rêver plus haut


Titre : The Walk - Rêver plus haut (The Walk)
Réalisateur : Robert Zemeckis
Acteurs : Joseph Gordon-Levitt, Ben Kingsley, Charlotte Le Bon
Date de sortie en France : 28 octobre 2015
Genre : biopic, aventures

Synopsis : 
Biopic sur le funambule français Philippe Petit, célèbre pour avoir joint en 1974 les deux tours du World Trade Center sur un fil, suspendu au-dessus du vide.

Avis : 
Réalisé par Robert Zemeckis (Flight, Forrest Gump), The Walk retrace donc l'histoire d'une des plus étonnantes prouesses du vingtième siècle : la traversée par Philippe Petit de l'espace situé entre les tours jumelles du World Trade Center sur un fil, à plus de 400 mètres du haut. Le film revient brièvement sur les jeunes années du funambule, avant de se concentrer sur le projet et sa préparation, avant de mettre en images la traversée proprement dite.


Traitée comme la préparation de l'attaque d'une banque, la préparation du "coup" va nous permettre de redécouvrir le World Trade Center, mais aussi d'apprécier le personnage de Philippe Petit, tour à tour enthousiaste, primesautier, inquiet, jusqu'aux limites de la folie paranoïaque. Impeccablement interprété par Joseph Gordon-Levitt (Don Jon, Inception), le personnage est passionnant et attachant, et est l'un des gros points forts du film.

L'autre élément remarquable du film est évidemment la traversée. Ou plutôt les traversées, le personnage multipliant les allers-retours sur son fil entre les deux tours, enchaînant les prouesses, s'allongeant, s'agenouillant, saluant la foule située à plusieurs centaines de mètres en contrebas. Au cinéma et en 3D, la séquence est à couper le souffle, et restitue à merveille le sentiment de vertige que l'on pourrait ressentir à cette hauteur. Une séquence étonnante et d'une efficacité totale.

The Walk est donc une nouvelle réussite pour Robert Zemeckis, qui parvient )à mettre en scène un personnage très attachant dans des séquences très réussies. On n'échappera pas à certains clichés sur le Paris bohème du vingtième siècle, mais ce n'est qu'un détail devant un film qui scotche le spectateur sur son siège... à 400 mètres au-dessus des rues de Manhattan, entre deux tours auxquelles le réalisateur offre un hommage aussi sobre qu'indispensable.

Note : 8.5/10


samedi 26 décembre 2015

Love & mercy : la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys


Titre : Love & mercy, la véritable histoire de Brian Wilson des Beach Boys (Love & Mercy)
Réalisateur : Bill Pohlad
Acteurs : Paul Dano, Juohn Cusack, Elizabeth Banks
Date de sortie en France : 1er juillet 2015
Genre : biopic, musical, drame

Synopsis :
Derrière les mélodies irrésistibles des Beach Boys, il y a Brian Wilson, qu’une enfance compliquée a rendu schizophrène. Paul Dano ressuscite son génie musical, John Cusack ses années noires, et l’histoire d’amour qui le sauvera.

Avis :
Dans le genre si codifié du biopic musical, Love & Mercy est venu cette année apporter une bonne dose d'originalité : en effet, en choisissant de s'écarter du développement chronologique convenu pour brosse en parallèle deux périodes de la vie de Brian Wilson, Bill Pohlad va nous offrir une œuvre bien plus riche, avec des parties se faisant constamment écho.


 D'un côté, un Brian Wilson jeune, au sommet de son succès, mais déjà rongé par l'incompréhension de ses proches et une folie qui prend peu à peu de l'importance. De l'autre, un Brian Wilson âgé, fatigué par des années de maladie mentale et de contrôle par un psychologue vampire. A l'euphorie créative de la première partie répond le drame feutré lié à la schizophrénie paranoïaque.

Love & Mercy nous propose ainsi d'étudier le processus de création de Brian Wilson à l'époque des Beach Boys, avec son sens du détail, ses originalités parfois mal perçues : on assiste à la naissance de certains grands succès du groupe d'une façon beaucoup plus précise que dans de nombreux biopics musicaux. Si le film nous épargne les années de déchéance morbide du chanteur / créateur, l'évocation de ses relations avec le docteur Landy est à glacer le sang, tandis que sa rencontre avec Melinda Ledbetter apporter une vraie bouffée d'oxygène.

Porté par un Paul Dano (Twelve years a slave, Youth) et un John Cusack (2012, Maps to the stars) impressionnants, Love & Mercy est une réussite incroyable, qui parvient à évoquer le génie créatif (n'ayons pas peur des mots) d'un artiste tout comme sa part d'ombres. Et il donne envie de se pencher de nouveau sur la musique des Beach Boys et de Brian Wilson, qui rythme le film et lui donne par moments une énergie folle.


Note : 8,5/10


vendredi 25 décembre 2015

Le Pont des espions


Titre : Le Pont des espions (The Bridge of spies)
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Tom Hanks, Mark Rylance, Scott Shepherd
Date de sortie en France : 2 décembre 2015
Genre : thriller, espionnage

Synopsis : 
James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé. 

Avis :
Après la lutte contre l'esclavage (Amistad, Lincoln), la Première (Cheval de guerre) et la Seconde Guerre Mondiale, tant en Europe (Le Soldat Ryan, La Liste de Schindler) qu'en Asie (Empire du soleil), les attentats de Munich et leurs conséquences (Munich), Steven Spielberg continue de s'inspirer de l'Histoire : cette fois, il s'intéresse à la Guerre Froide, et au rôle de l'avocat James Donovan dans la libération d'espions américain et russe.


Avec Le Pont des espions, Spielberg nous offre un film d'espionnage à l'ancienne, entièrement basé sur des dialogues, des négociations, loin de la surenchère des sagas Mission : impossible ou James Bond. Cela donne un film feutré, grâce à des dialogues d'une rare qualité, et une interprétation impeccable : Tom Hanks est - évidemment - parfait, tout comme Mark Rylance dans le rôle de l'espion soviétique.

Le film apporte également une réflexion pertinente, en montrant les pressions exercées sur l'avocat pour ne pas défendre de façon totalement équitable l'accusé soviétique, mais simplement d'en donner l'impression. Un pression que l'on perçoit chez ses collègues et supérieurs, mais aussi auprès du grand public qui le considérera comme un traître à la nation. Ce sera hélas l'une des rares aspérités du film, qui fait du personnage de James Donovan un homme extrêmement lisse, qui ne recule devant rien et résiste à tous les obstacles sans sourciller, et qui n'évite pas toujours les pièges du pro-américanisme un peu grotesque, comme lors des parallèles entre les traitements des deux prisonniers, ou l'image de l'escalade du mur.

Le Pont des espions est donc un excellent film d'espionnage à l'ancienne, avec une vraie tension et un impressionnant suspense lors des scènes de négociation. On regrettera néanmoins quelques maladresses - celles que l'on retrouve souvent lorsqu'Hollywood évoque la Guerre Froide - qui empêcheront le film d'être un Spielberg majeur.

Note : 7,5/10


jeudi 24 décembre 2015

La Loi du marché


Titre : La Loi du marché
Réalisateur : Stéphane Brizé
Acteurs : Vincent Lindon, Yves Ory, Karine de Mirbeck
Date de sortie en France : 19 mai 2015
Genre : drame

Synopsis :
A 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

Avis :
C’est un sujet particulièrement sensible aujourd’hui : celui du chômage des séniors, et de leurs difficultés à retrouver un emploi. Une situation à laquelle est donc confrontée Thierry, sans emploi après avoir travaillé toute sa vie dans la même entreprise. Une chute d’autant plus difficile qu’il doit élever avec son épouse un adolescent handicapé, pour lequel il souhaite forcément le meilleur.


 Il va donc découvrir un nouvel univers, particulièrement anxiogène, où il sera confronté à des conseillers de Pôle Emploi aussi perdus que lui, à des animateurs-métiers ne se rendant pas forcément compte des humiliations qu’ils infligent dans des réunions « pédagogiques » (la scène très pesante du debriefing de la performance de Thierry lors d’un entretien), à des entretiens d’embauche deshumanisés par webcam interposée où le recruteur peut tout se permettre.

La Loi du marché adopte ainsi un ton proche du documentaire, avec ces situations que tout chercheur d’emploi peut rencontrer. Une situation qui efface peu à peu toute combativité, toute personnalité chez Thierry, de plus en plus passif face à des employeurs qui semblent tout pouvoir se permettre. Lindon est impeccable dans le rôle, tout en retenue et en subtilité pour montrer le désespoir et l’aliénation progressive de cet homme broyé par le système jusqu’à devoir exercer un emploi qui l’écoeure.

Le film de Stéphane Brizé est donc une œuvre très forte, mais aussi très dure, sur un sujet du quotidien. S’il n’évite pas toujours le misérabilisme (la famille de Thierry, sans intérêt), il pointe du doigt avec conviction une réalité difficile, de façon beaucoup plus convaincante que d’autres films français sur un thème similaire, comme Louise Wimmer http://lehuitiemepassager.blogspot.fr/2013/03/louise-wimmer.htmlpar exemple…


Note : 8/10


mercredi 23 décembre 2015

Strictly criminal


Titre : Strictly criminal (Black mass)
Réalisateur : Scott Cooper
Acteurs : Johnny Depp, Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch
Date de sortie en France : 25 novembre 2015
Genre : policier, thriller

Synopsis :
Le quartier de South Boston dans les années 70. L'agent du FBI John Connolly convainc le caïd irlandais James "Whitey" Bulger de collaborer avec l'agence fédérale afin d'éliminer un ennemi commun : la mafia italienne. Le film retrace l'histoire vraie de cette alliance contre nature qui a dégénéré et permis à Whitey d'échapper à la justice, de consolider son pouvoir et de s'imposer comme l'un des malfrats les plus redoutables de Boston et les plus puissants des États-Unis.

Avis :
Son arrestation en 2011 a mis fin à la cavale de l'un des plus célèbres criminels américains du vingtième siècle : meurtres, racket, trafic de drogues... James Bulger a régné sur Boston, bien aidé par son alliance avec l'agent John Connolly. Un sujet parfait pour un film ? Pas totalement...


 Car Strictly criminal se révèle extrêmement décevant. A trop vouloir détailler les rouages de l'ascension de « Whitey », il ne parvient pas totalement à retranscrire la menace qu'il pouvait représenter. Evidemment, on verra le truand assassiner froidement plusieurs personnes, mais on ne tremble pas vraiment devant un personnage qui semble finalement moins détestable que l'agent Connolly... ou les collègues pourtant irréprochables de ce dernier.

Dommage, car dans le rôle principal, Johnny Depp est éblouissant. Sous un maquillage impressionnant, il retranscrit à merveille la folie contenue du personnage, et semble constamment sur le point d'exploser. Il éclipse sans difficulté le reste du casting, pourtant prestigieux, de Joel Edgerton (Warrior, Exodus) à Benedict Cumberbatch (Star Trek into darkness, Imitation game) en passant par Kevin Bacon  (Hollow man), Corey Stoll (Ant-Man, The Strain), Dakota Johnson (50nuances de Grey), Peter Sarsgard, Juno Temple (Horns), Jesse Plemons (The Program, Breaking bad) ou encore Rory Cochrane (Argo).

Stritcly criminal  ne décolle donc jamais, et reste un film policier très moyen, uniquement éclairé par l'impressionnante performance d'un Johnny Depp  qu'on n'attendait pas si menaçant. De quoi lancer une nouvelle carrière dans des rôles plus sombres ?


Note : 4/10


mardi 22 décembre 2015

Le Voyage d'Arlo


Titre : Le Voyage d'Arlo (The Good dinosaur)
Réalisateur : Peter Sohn
Acteurs : Raymond Ochoa, Anna Paquin, Jack Bright
Date de sortie en France : 25 novembre 2015
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Et si la catastrophe cataclysmique qui a bouleversé la Terre et provoqué l'extinction des dinosaures n'avait jamais eu lieu ? Et si les dinosaures ne s'étaient jamais éteints, et vivaient parmi nous de nos jours ? Arlo, jeune Apatosaure au grand cœur, maladroit et craintif, qui va faire la rencontre et prendre sous son aile un étonnant compagnon : un petit garçon sauvage, très dégourdi, prénommé Spot.

Avis :
Quelques mois après le formidable Vice versa, les studios Pixar sont déjà de retour avec le voyage initiatique d'un jeune apatosaure dans un monde où les dinosaures n'ont jamais disparu et où l'homme n'a jamais pu devenir l'espèce dominante. La trame est assez classique, et rappelle notamment celle du Petit dinosaure et la vallée des merveilles, ou même celle du Roi Lion, avec ce jeune animal perdu suite à la mort tragique d'un de ses parents, et son évolution pour parvenir à rentrer chez lui. Arlo est ainsi un jeune sauropode craintif et frêle, qui devra affronter de nombreux dangers avant de retrouver ses proches.


 Les rencontres se multiplient, dans un monde où les dinosaures ont évolué : la famille Apatosaure cultive la terre pour affronter l'hiver, les tyrannosaures sont devenus cow-boys, et les velociraptors des voleurs de bétail. Cela donne quelques séquences étonnantes de western avec des dinosaures ! Mais surtout, Arlo va rencontrer Spot, un petit garçon humain orphelin, formant ainsi un duo classique mais terriblement attachant.

Le Voyage d'Arlo ne va pas concurrencer les meilleurs Pixar, mais est rempli de passages formidables (l'évocation par Spot du décès de ses parents est d'une superbe simplicité), et est d'une beauté à couper le souffle. On avait un peu peur en voyant la bande-annonce et son héros franchement laid, mais les paysages, les effets de lumière sont de toute beauté.

On s'amuse et on a parfois la larme à l'oeil devant ce Good dinosaur qui, s'il reste très classique dans son développement, parvient régulièrement à nous surprendre. Un excellent moment, à voir absolument sur grand écran pour quelques effets visuels rappelant, rien que ça, Avatar ou L'Odysséede Pi.


Note : 7/10


lundi 21 décembre 2015

Au coeur de l'océan


Titre :  Au cœur de l'océan (In the heart of the sea)
Réalisateur : Ron Howard
Acteurs : Chris Hemsworth, Benjamin Walker, Cilian Murphy
Date de sortie en France : 9 décembre 2015
Genre : aventures, fantastique

Synopsis :
Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l'embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…

Avis :
Source d'inspiration d'Herman Melville pour son roman Moby Dick, immortalisé au cinéma par l'adaptation de John Huston, l'histoire du baleinier Essex sert cette fois de support au nouveau film de Ron Howard (Apollo 13, Rush). Au programme, une prétendue originalité : celle de rechercher la source même de l'inspiration de l'auteur grâce au récit de « la véritable histoire » de l'attaque d'un immense cachalot. Dans les faits, ça ne change pas grand chose.


 Il ne suffit en effet pas d'insérer quelques petites scènes où l'unique survivant du Essex raconte son histoire à Melville pour faire de Au cœur de l'océan autre chose qu'une énième adaptation de l'histoire. La seule véritable différence avec le roman de l'auteur sera l'absence totale de dimension philosophique et de développement des personnages. Pour le reste, c'est l'histoire trop connue de la chasse à la baleine qui tourne mal quand les baleiniers rencontrent le fantastique cachalot.

Une histoire connue, et des personnages sans consistance : heureusement, le film de Ron Howard se rattrape un peu sur le spectaculaire lors des scènes de tempête et de harponnage. Si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur, ils ne gâchent pas toutes les séquences d'action, dont certaines sont relativement efficaces. On notera aussi les maquillages des naufragés, impressionnants.

Moby Dick passe donc à la moulinette du cinéma hollywoodien actuel : sans âme, sans souffle, Au cœur de l'océan se contente de quelques passages spectaculaires et d'un fantastique convenu (ce cachalot n'est-il vraiment qu'un cachalot ?) au service d'un divertissement sans relief et sans doute rapidement oublié...


Note : 3,5/10


vendredi 18 décembre 2015

Star Wars : épisode VII - le Réveil de la Force


Titre : Star Wars : épisode VII - le Réveil de la Force (Star Wars : episode VII - the Force awakens)
Réalisateur : J.J. Abrams
Acteurs : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
Date de sortie en France : 16 décembre 2015
Genre : aventures, science-fiction

Synopsis : 
Plus de trente ans après la Bataille_d'Endor, la galaxie n'en a pas fini avec la tyrannie et l’oppression. Les membres de la Résistance menés par la générale Leia Organa combattent les nouveaux ennemis de la république, dirigés par le leader suprême Snoke. À ses côtés, le jeune Kylo Ren dirige les troupes du Premier Ordre. Dépassés, les résistants ont besoin de Luke Skywalker, le dernier Jedi. Mais celui-ci se cache depuis bien longtemps. La résistance envoie son meilleur pilote, Poe_Dameron sur Jakku pour récupérer une carte qui les mènera à Luke.

Avis : 
30 ans après Le Retour du Jedi, 10 ans après LaRevanche des Siths, voilà la troisième trilogie Star Wars ! Depuis, LucasFilm a été rachetée par The Walt Disney Company, et si Le Réveil de la Force est le premier volet de cette nouvelle saga, l'univers Star Wars sera également enrichi dans les années à venir par d'autres œuvres venant se greffer autour de la future ennéalogie : Gareth Edwards (Monsters, Godzilla(2015)) prépare son Rogue One pour 2016, et on parle de films centrés sur Han Solo, puis sur Boba Fett les années suivantes. Bref, on n'a pas fini de bouffer du Star Wars au cinéma, en espérant que cela ne devienne pas aussi rapidement indigeste que la saga Avengers.


 Il fallait pour cela repartir sur de bonnes bases : après la « prélogie » tant décriée par de nombreux fans, Le Réveil de la force était attendu au tournant, même si le nom de J.J. Abrams à la réalisation et au scénario était plutôt rassurant, notamment lorsque l'on voit son travail sur le reboot de Star Trek.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu' Abrams a beaucoup de respect pour la trilogie originale (plus que George Lucas, diront les mauvaises langues). Le problème, qui sera le principal défaut du film, est que ce respect le conduit régulièrement à être beaucoup trop sage, et à se contenter de reprendre les grandes lignes de l'épisode IV. Jugez plutôt : sur une planète désertique, une jeune femme va découvrir un droïde recherché par le Côté Obscur pour les plans qu'il contient. Cette jeune femme va être entraînée dans des aventures extraordinaires, découvrir la Force, rencontrer Han Solo et participer à la destruction d'une nouvelle Etoile de la Mort.


 Une forte impression de déjà-vu donc, d'autant que d'autres éléments sont directement tirés des autres épisodes (et pas seulement parce qu'on explore une planète de glace et une planète forestière). On ne fera cependant pas la fine bouche : certains clins d'oeil sont très bien amenés et réjouissants, et on appréciera vraiment d'entendre à nouveau certaines répliques et certains thèmes bien connus, ou de revoir certains personnages ou appareils. Il faut quand même reconnaître que certains passages perdent clairement de leur impact à cause de ce sentiment.

En revanche, visuellement, c'est un plaisir monstrueux ! Les décors sont fabuleux (la planète Jakku et ses épaves, par exemple), les scènes de batailles aériennes et de poursuites sont à couper le souffle, et on observe surtout le retour à une action plus brute, plus tangible que dans la prélogie, avec un recours moins systématique aux effets numériques, et des affrontements plus réalistes : ne plus voir de bonds de 10 mètres de haut dans un duel au sabre, ça change quand même pas mal de choses !


 Une vraie réussite à ce niveau là, mais aussi au niveau des nouveaux personnages : Rey, Finn, et même le droïde destiné à un public plus jeune, BB-8, sont attachants (bien plus que les insupportables Jar-Jar et Ewoks), et on a envie de savoir ce qu'il va leur arriver dans les épisodes suivants ! Seul vrai bémol : Kylo Ren, aussi charismatique et impressionnant avec son masque que fade à visage découvert. Si l'on sent que le personnage sera amené à évoluer dans le prochain volet, on peut regretter de le voir rapidement cantonné à un rôle de tocard pas spécialement dangereux, alors qu'il semble avoir une grande maîtrise de la Force...

Avec beaucoup de respect et un soin tout particulier apporté au visuel de son film, J.J. Abrams nous livre un premier épisode réussi, qui donne envie de découvrir le reste de la trilogie. Toutefois, en restant trop sage et en singeant de façon trop évidente ses aînés, le film ne parvient pas à nous faire ressentir des émotions. Cela suffit néanmoins à en faire l'un des meilleurs épisodes de la saga, et surtout le meilleur premier volet des trois trilogies, et de loin !


Note : 8/10



mercredi 16 décembre 2015

Star Wars : épisode III - la Revanche des Siths


Titre : Star Wars : épisode III - la revanche des Siths (Star Wars : episode III - Revenge of the Siths)
Réalisateur : George Lucas
Acteurs : Hayden Christensen, Ewan McGregor, Natalie Portman
Date de sortie en France : 18 mai 2005
Genre : aventures, science-fiction

Synopsis : 
La Guerre des Clones fait rage. Une franche hostilité oppose désormais le Chancelier Palpatine au Conseil Jedi. Anakin Skywalker, jeune Chevalier Jedi pris entre deux feux, hésite sur la conduite à tenir. Séduit par la promesse d'un pouvoir sans précédent, tenté par le côté obscur de la Force, il prête allégeance au maléfique Darth Sidious et devient Dark Vador. Les Seigneurs Sith s'unissent alors pour préparer leur revanche, qui commence par l'extermination des Jedi. Seuls rescapés du massacre, Yoda et Obi Wan se lancent à la poursuite des Sith. La traque se conclut par un spectaculaire combat au sabre entre Anakin et Obi Wan, qui décidera du sort de la galaxie.

Avis : 
Après le très bon second épisode, La Revanche des Siths vient conclure la prélogie, et réaliser le lien entre les deux trilogies. Et il en reste des choses à conclure ! Entre le basculement définitif d'Anakin vers le Côté Obscur et sa transformation physique, l'avènement de l'Empereur, la disparition de nombreux personnages, l'exil de Yoda, la naissance de Luke et Léia, il y en a d'ailleurs peut-être un peu trop, et ce troisième épisode va souvent se révéler indigeste et brouillon.


Là où le volet précédent prenait le temps d'installer ses enjeux, La Revanche des Siths évacue rapidement certains éléments pourtant importants (Anakin bascule ainsi du côté obscur d'une scène à l'autre), tente de placer le maximum de clins d'oeil de façon souvent gratuite (les Wookies) et accorde parfois trop d'importances à des éléments complètement ratés : on ne croit ainsi pas une seconde aux talents de duelliste de Dark Sidious (ni à son maquillage, d'ailleurs), ce qui donne des scènes franchement ringardes face à Mace Windu ou, surtout, face à Yoda.

S'il n'évite pas la surenchère dans certains affrontements (Obi Wan contre Grievous, par exemple), George Lucas nous livre quand même quelques passages formidables, tant au niveau émotion (l'Ordre 66, le premier souffle de Vador sous son casque) qu'au niveau du spectacle. Le duel final entre Obi Wan et Anakin est ainsi une véritable merveille, d'une intensité folle, la conclusion parfaite de l'évolution du jeune Jedi et de cette trilogie.

Un cran en-dessous de l'épisode précédent à cause de très gros défaut, La Revanche des Siths vient néanmoins conclure avec brio cette prélogie. Même si le lien avec Un nouvel espoir reste ténu et souvent limité à quelques clins d'oeil et angles scénaristiques trop vite expédiés, certaines séquences viennent souffler le spectateur comme rarement au cinéma.

Note : 7.5/10


mardi 15 décembre 2015

Les Profs 2


Titre : Les Profs 2
Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval
Acteurs : Kev Adams, Isabelle Nanty, Didier Bourdon
Date de sortie en France : 1er juillet 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Les pires Profs de France débarquent en Angleterre pour une mission ultra-secrète. Avec Boulard, le Roi des cancres, ils sont parachutés dans le meilleur lycée du pays, et ils vont appliquer leurs célèbres méthodes sur la future élite de la nation. L'enjeu est énorme : de leur réussite dépendra l'avenir du Royaume tout entier... Cette année : aux meilleurs élèves, les pires profs quand même !!!

Avis : 
Après un premier volet un peu foutraque mais assez sympathique, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir débarquer une suite. Cette fois, PEF transporte ses personnages en Angleterre, avec la promesse de jouer sur les quiproquos, le choc des cultures, voire la rivalité entre les deux pays. Bon, au final, on aura surtout quelques gags perdus au milieu d'un film rarement drôle et souvent agaçant.


Premier motif de déception : les Profs sont largement laissés de côté, au profit de l'insupportable Kev Adams. Au centre d'une histoire sans intérêt, le faux-jeune le plus irritant du paysage audiovisuel français en fait des tonnes, pompe sans vergogne les Jamel et autres Gad Elmaleh avec un franglais qui ne fera rire personne.

Ceci dit, il ne s'agit là que du clou qui dépasse : les profs sont peu utilisés, mais c'est plutôt une bonne chose quand on voit le niveau des interventions, du délire pétomane d'Arnaud Ducret aux citations de Stromae par la prof de français. Tous leurs gags sont finalement dans la bande-annonce, et le seul à tirer un peu son épingle du jeu est PEF lui-même, dont le personnage fan de Napoléon est confronté à des jeunes anglais avec une vision bien différente de l'Empereur.

Très rarement drôle, souvent agaçant, Les Profs 2 est tout simplement raté, trop lourd et offrant trop de place à l'horripilant Kev Adams. On tremble d'avance à l'idée du troisième volet, déjà annoncé...

Note : 3/10


lundi 14 décembre 2015

La Danza de la realidad


Titre : La Danza de la realidad
Réalisateur : Alejandro Jodorowsky
Avec : Brontis Jodorowsky, Pamela Flores, Jeremias Herskovits
Date de sortie en France : 4 septembre 2013
Genre : drame, biopic

Synopsis : 
Né au Chili en 1929, dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.

Avis : 
A 84 ans, et plus de vingt ans après son dernier film, Alejandro Jodorowsky est revenu en 2013 avec La Danza de la realidad, pour une oeuvre autobiographique sans pareille. Entre réel et fantasme, le réalisateur chilien retrace une partie de sa vie, de celle de ses parents, mais aussi de son pays à l'époque de la première présidence de Carlos Ibañez del Campo.


Comme d'habitude, le film de Jodorowsky ne ressemble à aucun autre, et brasse des thèmes aussi divers et riche que l'antisémitisme, le communisme, le nazisme, avec d'innombrables personnages hauts en couleurs, comme ces mineurs handicapés, ces clowns, ce président amoureux de son cheval ou, évidemment, les parents de Jodorowsky : le père, bien décidé à faire oublier, par courage, ses origines juive et ukrainienne, et qui élèvera le petit Alejandro de façon très autoritaire ; et la mère, ne s'exprimant qu'en chantant.

Le tragique et le comique se mêlent sans cesse, avec quelques séquences d'une sublime poésie (le chant des estropiés) et d'autres incroyablement violentes (les tortures infligées à Jaime). Mais surtout, Jodorowsky ne s'impose aucune limite, et nous offre une oeuvre d'une richesse visuelle et sonore infinie, qui s'essouffle à peine dans sa seconde partie plus centrée sur la déchéance du père d'Alejandro, ou lors de monologues moins frappants que les images.

Il n'y a que Jodorowsky qui pouvait nous offrir un film aussi fou, aussi libre. S'il n'atteint pas les sommets de El Topo ou Santa Sangre, La Danza de la realidad reste une oeuvre à part, baroque et débridée, et on en viendrait presque à croire que le petit Alejandro a bien vécu toutes ces péripéties !

Note : 8.5/10




vendredi 11 décembre 2015

Ted 2


Titre : Ted 2
Réalisateur : Seth MacFarlane
Acteurs : Mark Wahlberg, Seth MacFarlane, Amanda Seyfried
Date de sortie en France : 5 août 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Ted a emménagé avec Tamy Lynn, la bombe de ses rêves. Alors qu’ils traversent leurs premiers orages maritaux, ils décident de faire un enfant pour consolider leur couple. Leurs espoirs sont brisés lorsque la cour du Massachussetts refuse de reconnaître le statut de personne à Ted, et lui octroie celui de « propriété », ce qui le rend inapte à l’adoption.

Avis : 
L'ours en peluche le plus vulgaire du monde est de retour ! Et cette fois, l'heure est grave : afin de pouvoir se marier, adopter un enfant, ou même travailler, Ted va devoir faire reconnaître juridiquement son existence. Recherche d'un échantillon de sperme, d'une nouvelle petite amie pour John, d'un avocat, et le retour de Donny : Ted 2 va partir dans tous les sens, avec un bonheur inégal.


Les séquences se succèdent ainsi à un rythme infernal, et si certaines tombent à côté de la plaque (j'avoue que les délires liés aux joints ne m'amusent que très rarement), certains passages sont destinés à devenir instantanément cultes, comme la poursuite et la bagarre géante en plein Comic-con. Seth MacFarlane digère et nous ressert parfaitement ses innombrables références à la pop-culture, notamment dans une étonnante parodie de Jurassic Park.

Encore plus surprenant : l'humour potache et souvent vulgaire se double d'un fond relativement profond, qui fait notamment échos aux thèmes du mariage pour tous, du droit à la différence, ou de la reconnaissance en droit civil de la sensibilité des animaux domestiques en France. Evidemment, avec Ted, ces éléments sont avancés sans grande finesse et articulés autour de deux ou trois grossièretés à la minute, mais on se surprend à s'interroger sur la nature juridique de cet ours en peluche vivant.

Malgré quelques ratés, ce second volet se révèle plus réussi que le précédent, en limitant les longueurs et offrant de bonnes doses de rires, mais aussi un peu d'émotion et de réflexion, ce qu'on n'attendait pas vraiment !

Note : 7.5/10



mercredi 9 décembre 2015

Pourquoi j'ai pas mangé mon père


Titre : Pourquoi j'ai pas mangé mon père
Réalisateur : Jamel Debbouze
Acteurs : Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh
Date de sortie en France : 8 avril 2015
Genre : animation, comédie

Synopsis :
L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité… celle où on ne mange pas son père.

Avis :
Il aura fallu 7 ans à Jamel Debbouze pour mener à bien ce projet. D'abord simple voix, puis scénariste et enfin réalisateur, l'humoriste adapte à sa sauce le Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis, afin d'évoquer les thèmes de l'insertion sociale, de la différence, des problèmes de banlieue, du refus du conventionnel...


 Enfin ça, c'est ce qu'il prétend dans les interviews. Car dans le film, on ne retrouve absolument pas ces thèmes forts, largement noyés sous la surenchère de gags Debbouziens, à base d'anachronismes, de bégaiements, de français approximatif et de pîpi-caca. Dans cette rencontre improbable entre Le Roi lion (mais sans l'émotion ni le côté épique) et... RRRrrrr !!! (mais en bien moins drôle), il ne ressort pas grand chose de mémorable, à l'exception de trop rares répliques amusantes.

Plus problématique encore : c'est quand même très moche. Les Simiens sont d'une laideur à toute épreuve, pas toujours bien animés, parfois plongés dans des séquences grotesques (le sport, les danses de célébration). Comble du mauvais goût : le film vient insulter la mémoire de Louis de Funès en lui offrant un rôle complètement raté.

Pas grand chose à sauver du naufrage donc, pour un film entièrement voué à la gloire du seul Jamel. J'imagine que si on est fan de l'humoriste (ou ami avec lui), ça doit distraire, mais si on cherche à rire et à réfléchir, on évitera cette œuvre tristement conventionnelle et souvent vulgaire...


Note : 2,5/10


dimanche 6 décembre 2015

Les Dossiers secrets du Vatican


Titre : Les Dossiers secrets du Vatican (The Vatican tapes)
Réalisateur : Mark Neveldin
Acteurs : Olivia Taylor Dudley, Michael Peña, Dougray Scott
Date de sortie en France : 29 juillet 2015
Genre : épouvante, horreur

Synopsis :
Angela Holmes, une jeune femme ordinaire de 27 ans, comprend un jour que sa présence a un effet dévastateur sur son entourage, infligeant des blessures, voire la mort, à ceux qui l’approchent. Estimant qu’elle est possédée, le Vatican est sollicité pour pratiquer l’exorcisme. Mais il s’avère que le mal qui ronge Angela est une ancienne force satanique d’une puissance hors du commun. Le père Lozano va tenter d’éliminer le redoutable démon, pas seulement pour sauver l’âme de la jeune femme, mais notre monde...

Avis :
Regarder Les Dossiers secrets du Vatican, c'est un peu la punition de tout cinéphage masochiste qui persiste, malgré un enchaînement de navets, à espérer qu'un film de possession pourra offrir quelque chose d'un peu différent. On sait très bien que le risque de daube atteint 9 points sur l'échelle Jason Blum, mais une curiosité un peu morbide nous pousse, toujours, à vérifier par nous-même.


 Pas de souci en tout cas, nous sommes en territoire connu : Angela est une jeune femme dont le comportement change brutalement, qui voit des choses étranges et qui semble provoquer des catastrophes autour d'elle. Est-elle malade ? Ou est-elle POSSEDEE ? Suspense... Un indice peut-être : elle finira par parler une langue oubliée et faire des acrobaties dignes d'un jeune ado bourré voulant prouver à tout le monde que « si, je peux me tenir sur une jambe et toucher mon genou droit avec mon coude gauche ! ».

Rien de nouveau donc, sauf peut-être une ou deux idées sympathiques, comme cette séquence où Angela pousse d'autres patients à s'entretuer, ou la thématique d'un véritable antéchrist qui ne débouchera que sur une fin cruellement abrupte, comme si les scénaristes n'avaient eu ni l'imagination ni la volonté de développer leur seule idée intéressante. Une impression de bâclage qui touche également l'exorcisme, expédié très rapidement avec une entité surpuissante et des protagonistes totalement incompétents.

On s'étonnera d'ailleurs de voir Michael Peña dans cette galère, lui qui est plus habitué à jouer les seconds rôles dans les blockbusters hollywoodiens (Seul sur Mars, Ant Man, Fury...). On retrouve également Kathleen Robertson (Scary movie 2, Beverly Hills) dans l'improbable rôle d'une psychologue, et Djimon Hounsou. L'interprétation est d'ailleurs au même niveau que le reste du film, prêtant même régulièrement à sourire.

Dieu merci ( !), le calvaire ne dure qu'une heure : Les Dossiers secrets du Vatican (ah oui, il n'y a aucun dossier, et on n'évoque pas spécialement le Vatican, mais bon) ne vaut pas mieux que les autres films de possession qu'on l'on a pu subir ces dernières années. Il a d'ailleurs l'honnêteté de ne même pas essayer, entre idées vite abandonnées et phases horrifiques mises de côté. Un candidat idéal au titre de pire film de l'année s'il n'y avait pas déjà Unfriended...


Note : 1/10


vendredi 4 décembre 2015

No escape


Titre : No escape
Réalisateur : John Erick Dowdle
Acteurs : Owen Wilson, Lake Bell, Pierce Brosnan
Date de sortie en France : 2 septembre 2015
Genre : thriller, drame

Synopsis :
Jack, un homme d’affaires américain, s’expatrie en Asie du sud-est avec sa famille pour mener une vie de rêve dans un décor paradisiaque. Fraîchement débarqués, leur projet tourne court. Un coup d’état éclate dans le pays et la tête des expatriés se retrouve mise à prix. Aidés par un mercenaire britannique, Jack et les siens n'ont qu'une solution: fuir.

Avis :
Ce n'est peut-être pas le film idéal à regarder en ce moment : avec ses explosions et ses exécutions sommaires de civils dont l'unique tort est d'être au mauvais endroit au mauvais moment, No escape se révèle par moments tétanisants, sans doute plus encore qu'il n'était destiné à l'être. Car en nous plongeant au beau milieu d'une guerre civile dans un pays d'Asie du Sud-Est, le film de John Erick Dowdle (Devil, Catacombes) va nous prendre aux tripes, malgré pas mal de défauts.


 La première partie est ainsi monstrueusement efficace : Owen Wilson semble aussi perdu que nous dans une ville qu'il ne connaît pas, et va tout faire pour mettre sa famille à l'abri de milices impitoyables. L'hôtel luxueux devient ainsi le théâtre des pires horreurs, du pire chaos et la situation semble désespérée pour la famille. Ce serait oublier bien vite qu'on a affaire à une famille américaine moyenne.

Même si l'on tremblera pour eux, on ne pourra que constater une nouvelle fois l'invincibilité de l'American way of life face à ces barbares. Ingénieux, violents en derniers recours, courageux, ils bénéficieront en plus de l'aide d'autochtones acceptant de les aider, ou du sacrifice d'alliés bien conscients que le célibat n'est pas un mode de vie acceptable. Malgré des tanks, des hélicoptères et des milliers de membres, les méchants asiatiques ne parviendront jamais à reprendre les quatre individus. Un sous-texte franchement con donc, auquel s'ajoute une réalisation parfois ringarde, avec des ralentis stupides...

Terriblement efficace, No escape reste un formidable film catastrophe, prenant et violent. Cela ne suffit hélas pas à camoufler un propos aussi idiot que nauséabond, mais cela permet quand même de passer un excellent moment tant qu'on n'y regarde pas de plus près...


Note : 6,5/10


mardi 1 décembre 2015

Vincent n'a pas d'écailles


Titre : Vincent n'a pas d'écailles
Réalisateur : Thomas Salvador
Acteurs : Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi
Date de sortie en France : 18 février 2015
Genre : fantastique, drame

Synopsis :
Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie dont il tombe amoureux.

Avis :
Vincent n'a pas d'écailles est le premier film de super-héros à la française. Enfin, pas vraiment, mais c'est en tout cas sous cette affirmation gentiment mensongère que nous a été présenté le film de Thomas Salvador. Car Vincent n'est pas un super-héros : c'est un type ordinaire, à ceci près qu'il dispose d'un pouvoir étonnant.


On ne sait pas d'où vient ce pouvoir, ni comment Vincent l'a obtenu. D'ailleurs, on ne sait rien non plus de Vincent : le film refuse de nous tenir par la main, et choisit de nous plonger dans le quotidien d'un homme aussi réservé dans ses relations avec les autres qu'épanoui quand, seul et caché, il peut enfin jouir de ses formidables capacités.

Le pouvoir du personnage est ainsi présenté comme un secret presque honteux, que Vincent ne dévoilera qu'à une personne de confiance, et qu'il ne révélera que pour sauver un ami du danger, s'exposant soudain au regard de tous. La seconde partie du film sera ainsi consacrée à une longue fuite, offrant un peu plus d'action après une première moitié plus intimiste, plus sobre.

Vincent n'a pas d'écailles est une œuvre à part dans le paysage cinématographique. Avec son héros très humain malgré un pouvoir extraordinaire, son traitement d'une remarquable sobriété (les silences éloquents, le rythme lent) et les remarquables séquences où Vincent nous montre ses capacités, le film de Thomas Salvador est une étonnante bouffée d'air frais, surtout dans une première partie très réussie, la seconde étant un peu plus convenue.

Note : 8/10