mardi 16 juillet 2019

King Kong contre Godzilla


Titre : King Kong contre Godzilla (Kingu kongu tai gojira)
Réalisateur : Ishirô Honda
Acteurs : Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yu Fujiki
Date de sortie en France : 7 juillet 1976
Genre : kaiju eiga

Synopsis :
Capturé et ramené au Japon, King Kong affronte Godzilla, récemment échappé du lieu où il était retenu prisonnier.


Avis : 
Pour son troisième film, Godzilla affronte son père spirituel (la sortie de King Kong au Japon ayant, selon la légende, inspiré Honda pour la réalisation de son film). Racheté par la RKO, bénéficiant d'une taille cinq fois plus grande qu'avant, rendu puissant par l'électricité, Kong va donc goûter aux joies du suit-motion pour un film qui semble souvent hésiter entre sérieux ou amusement.


Sérieux, entre hommage au film de 1933 (les indigènes de l'île, Kong au sommet d'un immeuble, l'enlèvement d'une jeune femme...) et séquences remarquables (l'attaque du poulpe géant) ; amusement pour certaines idées loufoques (le transport de Kong grâce à des ballons gonflés à l'hélium !) et pour l'attitude générale du singe, dont les mimiques et réactions, couplées à un costume miteux et laissant peu de place à la mobilité, prête clairement à sourire.

Les combats sont du même acabit, le sérieux de la situation laissant rapidement la place à des combats décomplexés, les deux adversaires luttant comme des stars du catch sur les pentes du Mont Fuji, dans un film dont les effets spéciaux sont mois convaincants que dans Le Retour de Godzilla : si le monstre atomique jouit d'une gueule et d'un costume de plus en plus crédible, il est loin d'en être de même pour son adversaire simiesque. Sans aucune mesure avec son alter-ego de 1933, Kong a ici un visage particulièrement moche et ridicule, d'autant qu'il ne dispose que d'une expression faciale. Toujours niveau effets spéciaux, on aura cette fois moins le loisir d'assister à des destructions de villes. En effet, l'action se déroule essentiellement en pleine campagne, pour se finir sur le mont Fuji. Peu de maquettes donc, contrairement aux deux films précédents.

King Kong vs Godzilla est donc le premier film de la série à oublier un peu le côté sombre et à insérer des éléments plus légers, ce qui est également renforcé par le fait d'avoir été tourné en couleurs, contrairement aux deux premiers de la série. Toutefois, Ishirô Honda n'oublie pas dans certaines scènes son talent pour la réalisation, et le film qui en résulte est donc assez particulier, entre scènes fort réussies et scènes plus risibles.

Note : 5/10



jeudi 11 juillet 2019

Golden glove


Titre : Golden glove (Der Goldene Handschuh)
Réalisateur : Fatih Akin
Acteurs : Jonas Dassler, Margarete Tiesel, Hark Bohm 
Date de sortie en France : 26 juin 2019
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Hambourg, années 70. Au premier abord, Fritz Honka, n’est qu’un pitoyable loser. Cet homme à la gueule cassée traîne la nuit dans un bar miteux de son quartier, le « Gant d’or » (« GoldenGlove »), à la recherche de femmes seules. Les habitués ne soupçonnent pas que Honka, en apparence inoffensif, est un véritable monstre.

Avis : 
Inspiré de l'histoire vraie de Fritz Honka, Golden glove nous plonge dans le quotidien étouffant d'une certaine classe moyenne de l'Allemagne des années 70, mélange de précarité, d'alcoolisme au dernier degré, de réminiscence de la Seconde Guerre mondiale, de prostitution. Au milieu de l'improbable bande de piliers de bar du Goldene Handschuh, la tronche improbable de Fritz Honka, au strabisme monstrueux dissimulé derrière d'épaisses lunettes, au nez difforme, à la dentition cauchemardesque.


Cette ambiance poisseuse, on ne la quittera jamais : si le bar est glauque, l'appartement de Honka l'est encore plus. Exigu, sale, difficile d'accès, décoré avec le plus mauvais goût possible, on a presque l'impression de sentir les effluves nauséabondes de l'endroit, d'autant que celui-ci cache dans ses murs d'immondes secrets. Et si tout cela ne suffisait pas, l'endroit héberge un monstre, aussi effrayant que pitoyable, qu'on hésite presque à plaindre, parfois.

On ne respire donc jamais, passant du bar miteux à l'appartement dégueulasse au bar miteux, du quotidien déprimant de la bande de poivrots aux explosions de violence de Honka. Les rares moments de calmes, les rares éclairs de beauté sont voués à disparaître très rapidement ou à être souillés par l'esprit pervers de l'horrible tueur.

Il faut donc être prêt à souffrir pour supporter cette plongée de presque de deux heures dans cet enfer du quotidien doublé de l'enfer d'un tueur monstrueux. Porté par un Jonas Dassler impressionnant, Golden glove est un film dont on ne ressort pas indemne, et qui ne laissera personne indifférent.

Note : 8/10