lundi 28 mai 2018

Le 15h17 pour Paris


Titre : Le 15h17 pour Paris (The 15:17 to Paris)
Réalisateur : Clint Eastwood
Acteurs : Spencer Stone, Anthony Sadler, Alek Skarlatos
Date de sortie en France : 7 février 2018
Genre : drame

Synopsis : 
Dans la soirée du 21 août 2015, le monde, sidéré, apprend qu'un attentat a été déjoué à bord du Thalys 9364 à destination de Paris. Une attaque évitée de justesse grâce à trois Américains qui voyageaient en Europe. Le film s'attache à leur parcours et revient sur la série d'événements improbables qui les ont amenés à se retrouver à bord de ce train. Tout au long de cette terrible épreuve, leur amitié est restée inébranlable. Une amitié d'une force inouïe qui leur a permis de sauver la vie des 500 passagers … 

Avis : 
Avec Le 15h17 pour Paris, Clint Eastwood continue à explorer sa thématique du citoyen ordinaire capable de se dépasser pour faire face à des situations exceptionnelles. Ici, il nous présente les trois héros américains qui ont permis de faire échouer la tentative d'attentat du Thalys en août 2015, en se concentrant sur les parcours des jeunes hommes.



Seulement, rapidement, la volonté de montrer que des hommes ordinaires sont capables d'actes exceptionnels se transforme en une brochette de clichés bien patriotiques, d'une affligeante banalité. Culte des armes, importance de la religion, sentiment général de supériorité... Ces trois héros, interprétés par les véritables protagonistes de l'affaire (Stone, Sadler et Skarlatos ne sont pas des acteurs... et c'est flagrant), deviennent ainsi très vite antipathiques, d'autant que leurs parcours ne présentent aucun intérêt.

Le film se contente ainsi de suivre les vacances des ces énergumènes, touristes un peu mous du bulbe, et quelques étapes de la formation militaire (et des échecs) de Spencer Stone. Et clairement, on s'en moque, tant le film reprend sans imagination les pérégrinations habituelles de jeunes américains visitant des pays avec pour unique but de faire des selfies dans des endroits dont ils n'ont rien à foutre.

Finalement, seule la reconstitution de l'attaque sera véritablement réussie, brève et intense, avec le sentiment que les "acteurs" revenaient enfin dans leur élément. Quelques minutes superbes, malheureusement suivies par de trop longues minutes de célébrations, avec la reconstitution ratée de la remise de la Légion d'Honneur (le mélange entre images d'archives et images tournées pour l'occasion donne un résultat vraiment bancal), pour ce qui est peut-être le plus mauvais film réalisé par Clint Eastwood.

Note : 2/10


jeudi 17 mai 2018

Ready player one


Titre: Ready player one
Réalisateur : Steven Spielberg
Acteurs : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn
Date de sortie en France : 28 mars 2018
Genre : science-fiction, aventures

Synopsis : 
2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire.

Avis : 
Adaptation du roman Player one d'Ernest Cline, Ready player one marque le retour de Steven Spielberg à la science-fiction. Un retour forcément opportun, à une époque où les productions des années 80 et 90 sont revenues à la mode, autant sur petit (Stranger things) que sur grand écran (Super 8), et un retour forcément attendu, le réalisateur de Rencontres du troisième type étant généralement considéré comme l'un des maître de l'aventure familiale en milieu fantastique.


Le film nous plonge donc en 2045. En l'espace d'une unique séquence, Spielberg nous dépeint un univers réel chaotique, dans un bidonville me rappelant la ville de Megaton dans le jeu Fallout 3, où l'intimité ne semble plus exister, où les habitations de fortune communiquent entre elles, et dont l'unique échappatoire semble être l'OASIS, univers virtuel gigantesque où l'unique limite semble être celle de l'imagination - et du porte-monnaie. Un monde forcément addictif, qui engloutit le temps et l'argent des joueurs, même si le film choisira sciemment d'éviter de creuser ces thèmes, se contentant de les citer rapidement. Comme souvent chez Spielberg, la prime sera au pur divertissement.

Et il faut avouer que de ce côté-là, le film se montre particulièrement généreux. La première séquence de course est un véritable régal, montrant des véhicules aussi variés que la DeLorean de Retour vers la futur, la moto de Akira ou la Plymouth Fury de Christine slalomer entre le T-Rex de Jurassic Park ou King Kong, et l'ultime affrontement sera l'occasion de convoquer des centaines de personnages issus de la pop-culture, de Chucky au Géant de fer en passant le Masterchief ou les Battletoads. Le catalogue de références semble infini, se nourrissant du cinéma, de la télévision, du jeu vidéo, du jeu de plateau, du manga, du comics, brassant des oeuvres allant de Citizen Kane à la saga Vendredi 13, dans des clins d'oeil plus ou moins appuyés (Retour vers le futur ou Shining), de la citation la plus évidente au détail le plus discret. Un vrai régal pour le geek, sans doute beaucoup moins pour le profane qui risquera par moments l'indigestion.

Car cet étalage de référence ne parviendra pas vraiment à camoufler un scénario extrêmement linéaire, aux enjeux et au déroulement trop classiques. Pas de surprise, nous sommes bien chez Spielberg, et la gentille morale à deux sous n'est jamais bien loin, tandis que toute tentative pour explorer un peu des sujets plus sombres est évacuée en deux répliques. Cela empêche clairement Ready player one de s'élever au-delà d'un "simple" divertissement de grande qualité, qui en met plein les yeux et les oreilles pendant plus de deux heures, mais ne l'empêche pas d'être un excellent défouloir, que l'on aura sans doute envie de revoir !

Note : 8/10


lundi 14 mai 2018

Rampage - hors de contrôle


Titre : Rampage - hors de contrôle (Rampage)
Réalisateur : Brad Peyton
Acteurs : Dwayne Johnson, Naomie Harris, Malin Âkerman
Date de sortie en France : 2 mai 2018
Genre : catastrophe, action

Synopsis : 
Primatologue de profession, David Okoye a plus de mal à nouer des liens avec ses semblables qu'avec les singes. Pas étonnant qu'il se soit pris d'affection pour George, adorable gorille d'une intelligence hors du commun, dont il s'occupe depuis sa naissance. Mais suite à une expérience génétique catastrophique, George se métamorphose en monstre incontrôlable. Et il n'est pas le seul puisque d'autres animaux se transforment en prédateurs enragés aux quatre coins du pays, détruisant tout sur leur passage. Okoye décide alors de travailler d'arrache-pied avec une généticienne pour mettre au point un antidote. Pourront-ils à temps empêcher la planète d'être ravagée ?  

Avis : 
Et si Dwayne « The Rock » Johnson était devenu un concept à lui tout seul ? A l'image d'un Stallone ou d'un Schwarzenegger de la grande époque, l'ancien catcheur semble en effet pouvoir porter sur ses larges épaules n'importe quel concept de film, du remake d'un classique du film d'aventures familial (Jumanji : bienvenue dans la jungle) à la transposition sur grand écran d'une série ringarde (Baywatch). Finalement, qui d'autre aurait pu se retrouver à la tête de l'adaptation, forcément démesurée, du jeu vidéo Rampage ?


Le principe du jeu était simple : trois monstres lâchés dans une ville, qu'ils devaient réduire en ruines. Le scénario du film ne sera pas beaucoup plus compliqué, n'ajoutant à ce point de départ qu'un couple de méchants scientifiques et un gentil héros au sourire désarmant, à l'humour ravageur, au charisme dévastateur, plus à l'aise avec son ami King-kongien qu'avec ses semblables. L'acteur portera ainsi le film en attendant que les monstres se décident enfin à retravailler le paysage de Chicago.

Heureusement, cette attente sera récompensée, les trois animaux géants s'en donnant à coeur joie parmi les gratte-ciels, dégommant du militaire comme aux plus belles heures des films de monstres des années 50 ou du kaiju eiga, le tout en laissant le cerveau du spectateur dans un état de repos plutôt appréciable. Quelques saillies de Dwayne Johnson, un peu de comique de situation, quelques péripéties jubilatoires viendront ponctuer l'ensemble, ajoutant à l'idiotie, rédhibitoire ou non selon ce que le spectateur était venu chercher, d'une œuvre qui brille surtout par son aspect bourrin.

Bref, Rampage est une nouvelle ode à la gloire de The Rock, le seul actuellement capable de nous vendre un personnage primatologue et ancien militaire, le seul à pouvoir piquer des sprints en portant des armes lourdes après s'être fait tirer dessus, le seul à qui l'on peut pardonner une idiotie de tous les instants, pourvu que ce soit divertissant. Et c'est justement ce que j'attendais de ce Rampage – hors de contrôle : qu'il fasse tout péter, sauf mon cerveau.

Note : 6,5/10