jeudi 9 février 2017

Resident Evil : Apocalypse


Titre : Resident Evil : Apocalypse
Réalisateur : Alexander Witt
Acteurs : Milla Jovovich, Sienna Guillory, Oded Fehr
Date de sortie en France : 6 octobre 2004
Genre : horreur, action

Synopsis : 
Alice a survécu à l'effroyable cauchemar qui a dévasté le complexe scientifique ultrasecret d'Umbrella Corporation, mais elle n'est pas la seule à en être ressortie... Un virus mortel s'est abattu sur la ville de Raccoon et rien ne semble pouvoir lui échapper. Avec un groupe de survivants, Alice, dont le métabolisme a mystérieusement été modifié, doit affronter le pire. Certes, elle a gagné de nouveaux pouvoirs, elle est plus puissante, ses sens sont surmultipliés et sa dextérité est hallucinante, mais ça ne sera pas forcément suffisant...

Avis : 

Si le premier Resident Evil était un mauvais film d'action et une terrible adaptation, il avait finalement un véritable point positif : en ignorant totalement le jeu, il réduisait au minimum la possibilité d'y porter véritablement atteinte. Resident Evil : Apocalypse choisit quant à lui de mettre les pieds dans le plat, s'inspirant plus directement des jeux jusqu'à en reprendre certains personnages et certains passages. 

 
En dehors d'Alice, soudainement devenue une sorte de super-héroïne aux étonnants pouvoirs, on retrouve ainsi Jill Valentine, un des principaux personnages de la saga, réduite ici au rang de fliquette idiote et brutale ; Carlos Olivera, mercenaire de Umbrella, devenu ici une courgette sans aspérités ; Charles Ashford et sa fille, reprenant les noms de certains personnages pour en incarner d'autres (on pense aux Birkin par exemple) ; et enfin et surtout Nemesis, le monstre implacable du 3ème volet des jeux, transformé en monstre risible, incapable d'abattre Alice, devenant gentil en fin de film et affublé d'une voix ridicule. Comble de la honte, son costume ne semble pas donner la possibilité au pauvre personnage le portant de bouger la bouche, qui reste constamment ouverte en une expression de stupéfaction attardée.

On se fout donc ouvertement de la gueule des joueurs, mais aussi des spectateurs avec de nouvelles séquences d'action saugrenues venant rythmer un scénario inexistant. On avance, on se pose dans une église, on tue des monstres, on avance, on se pose dans une école, on tue des monstres, on avance... Les capacités héroïques de Milla Jovovich deviennent inversement proportionnelles à ses capatacités d'interprétation, jusqu'à un final profondément grotesque.

Resident Evil mettait la barre très bas. RE : Apocalypse l'efface pourtant comme un professionnel de limbo, se jouant avec souplesse de toute notion de cohérence, de réalisation, de scénario, tout en narguant ouvertement le joueur. Un véritable massacre.

Note : 1.5/10
 

lundi 6 février 2017

Resident Evil


Titre : Resident Evil
Réalisateur : Paul W.S. Anderson
Acteurs : Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Eric Mabius
Date de sortie en France : 3 avril 2002
Genre : horreur, action

Synopsis : 
 Dans un immense laboratoire souterrain, ont lieu des recherches ultras secrètes, supervisées par des centaines de scientifiques. Lorsque l'alarme retentit, tout le monde croit à une simple simulation d'évacuation. Mais bientôt, l'horreur les rattrape. Un virus hautement mortel se propage à un rythme effréné dans les couloirs : en quelques minutes, il met fin à toute vie humaine. Au même moment, Alice se réveille dans un somptueux manoir.

Avis : 
  L'adaptation des jeux Resident Evil au cinéma est presque un cas d'école. D'un côté, une série de jeux vidéo dont les premiers volets font l'objet d'un véritable culte, et de l'autre une saga cinématographique qui multiplie les navets et affiche le mépris le plus total pour le joueur d'une licence dont elle est pourtant bien contente de reprendre le nom. Difficile d'imaginer ce que serait devenue la saga entre les mains de George Romero, mais on a assez pleuré à ce sujet : revenons donc sur ce que Paul W.S. Anderson (Mortal Kombat, Event Horizon) et sa clique dont fait subir à un matériau de base pourtant si prometteur.


 Tout le monde le sait désormais : Resident Evil n'est pas, ou si peu, une adaptation du jeu vidéo. De l'exploration effrayante dans un manoir, où chaque créature pouvait devenir une menace, nous passons à un film d'action bien ringard dans un immense complexe scientifique, avec pour seuls liens quelques noms de lieux (Raccoon City) et de virus (le virus T), et quelques clins d'oeil destinés à donner le change. Pourquoi pas, après tout : une adaptation peut être excellente tout en s'écartant du média de base.

Hélas, ce n'est pas le cas de ce Resident Evil, qui réunit tout ce que l'on pouvait de plus ringard dans le cinéma d'action des années 90. Problème : le film date de 2002. Une époque où le bullet-time est déjà ringard, où les poses iconiques et les répliques couillues ne peuvent plus fonctionner au premier degré, où l'on demande un peu plus à des acteurs qu'un regard hagard (Milla Jovovich, exceptionnelle de non-présence) ou des sourcils froncés (Michelle Rodriguez, apparemment constipée pendant tout le film).

Adaptation ratée et mauvais film d'action : ce premier Resident Evil est un échec total, à peine sauvé par quelques plans réussis (la dernière image, avec ce travelling arrière nous faisant découvrir le chaos dans Raccoon City, est formidable) et lorgnant directement sur le travail de... Romero. Hélas, ce n'était que le début : dès 2004, nous assisterons au viol en réunion de la saga avec Resident Evil : Apocalypse, qui choisit sciemment de se mettre les fans à dos...

Note : 3/10

vendredi 3 février 2017

Premier contact


Titre : Premier contact (Arrival)
Réalisateur : Denis Villeneuve
Acteurs : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker
Date de sortie en France : 7 décembre 2016
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.

Avis :
"Pourquoi sont-ils ici ?". Si elle semble primordiale, la question posée par l'affiche du nouveau film de Denis Villeneuve est pourtant généralement réduite à peau de chagrin, le temps pour les envahisseurs de montrer leur hostilité ou pour les autres de manifester leur bonne volonté. Avec Premier contact, adapté de la nouvelle L'Histoire de ta vie de Ted Chiang, le réalisateur de Prisoners et de Sicario va au contraire se concentrer sur ce premier lien entre humains et extraterrestres.



Un premier contact forcément compliqué à réaliser : le film choisit en effet d'abandonner les aliens classiques, trop humanoïdes, pour des créatures lovecraftiennes, tentaculaires, sans yeux, sans bouche, avec des technologies et des comportements mystérieux. On pense un peu au final de Rencontres du troisième type, en beaucoup plus approfondi, dans cette étude des sons et des images transmis par les "heptapodes", dans des séquences absolument magnifiques.

On pense également au Météore de la nuit lorsque l'ignorance cède peu à peu la place à la peur et à la suspicion : il suffira d'interprétations sensiblement différentes pour déclencher une réaction en chaîne et mettre notre planète au bord d'un conflit interplanétaire. Une thématique forte, qui sera néanmoins gâchée par l'éternelle tendance de Denis Villeneuve à bâcler ses fins de film. Si on pourra pardonner l'impression d'extrême facilité avec laquelle les scientifiques déchiffrent le langage alien, on aura beaucoup plus de mal avec l'énorme ficelle finale même si elle reste cohérente avec le récit.

Premier contact a donc l'immense mérite de proposer un vrai film de science-fiction sortant des sentiers battus, même si le sujet n'est pas nouveau, et proposant une vraie réflexion au spectateur.On saluera évidemment les performances de Amy Adams (Her, Big eyes), très touchante, et de Jeremy Renner, dans ce qui restera comme l'un des meilleurs films du genre de 2017 malgré les défauts caractéristiques de son réalisateur...

Note : 7.5/10