vendredi 30 janvier 2015

Le Labyrinthe


Titre : Le Labyrinthe (The Maze runner)
Réalisateur : Wes Ball
Acteurs : Dylan O'Brien, Aml Ameen, Will Poulter
Date de sortie en France : 15 octobre 2014
Genre : action, aventures, fantastique

Synopsis : 
Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.

Avis : 
C'est la mode du moment : les romans mettant en scène des adolescents face à des événements fantastiques, permettant à un héros que l'on ne soupçonnait pas (enfin, c'est généralement le dernier débarqué) de se révéler en sauvant au passage ses petits camarades. Adaptation du premier roman du cycle L'Epreuve de James Dashner, Le Labyrinthe va reprendre tous les ingrédients du genre, pour une aventure sans surprise.


Film d'ados apparemment uniquement destiné aux ados, il part d'un postulat peu crédible pour suivre un fil conducteur cousu de fil blanc et d'incohérences. Comment, dès le début, croire à cet enfermement alors que les personnages disposent de toutes les matières premières, de tous les outils nécessaires à s'échapper sans problème ? Comment s'attacher à ces personnages que l'on a déjà vus mille fois, à commencer par ce héros à la trajectoire d'une formidable banalité ?

Sans suspense, le film tombe ainsi à plat, même lorsqu'il tente, vainement, d'apporter un peu d'intensité ou d'action. Les passages nocturnes dans le labyrinthe rappellent mollement le passage similaire de Harry Potter et la Coupe de feu, et ne parviennent hélas pas à relever le niveau. Sans doute parce qu'on se fout royalement du destin des personnages, étant donné qu'on sait d'avance qui va survivre ou non. Peut-être aussi parce que le tout est mal amené et mal foutu, jamais spectaculaire ni effrayant ni rythmé...

Bref, Le Labyrinthe est fade, lisse, l'énième pierre ajoutée à l'édifice d'un cinéma pour adolescents sans saveur, sans aspérité, uniquement préoccupé par la volonté de ramasser du blé en suivant les sentiers battus et en empêchant le spectateur de réfléchir. Le genre de cinéma qu'on aimerait ne plus voir... tout en étant conscient qu'il y aura sans doute des suites...

Note : 2/10





mardi 27 janvier 2015

Taken 3


Titre : Taken 3
Réalisateur : Olivier Megaton
Acteurs : Liam Neeson, Forest Whitaker, Famke Janssen
Date de sortie en France : 21 janvier 2015
Genre : action

Synopsis : 
L’ex-agent spécial Bryan Mills voit son retour à une vie tranquille bouleversé lorsqu’il est accusé à tort du meurtre de son ex-femme, chez lui, à Los Angeles. En fuite et traqué par l’inspecteur Dotzler, Mills va devoir employer ses compétences particulières une dernière fois pour trouver le véritable coupable, prouver son innocence et protéger la seule personne qui compte désormais pour lui – sa fille.

Avis : 
Le premier volet de la trilogie Taken, réalisé par Pierre Morel, était un bon film d'action, un peu balourd, mais très efficace. Sa suite, Taken 2, mise en scène par Olivier Megaton, tenait déjà plus du plaisir coupable, toujours efficace mais très, très con. Toujours réalisé par Megaton, voilà donc le troisième épisode, qui va aller encore plus loin dans la connerie... et oublier au passage de soigner ses scènes d'action.


Evidemment, on ne va pas voir Taken 3 pour sa finesse scénaristique ou son écriture. Heureusement d'ailleurs, puisque entre incohérences et erreurs de montage, le film , scénarisé par Luc Besson, dépasse les limites de la bêtise. Non, on va voir ce genre de film pour voir Liam Neeson dans le rôle de cet ex-agent mi-super héros mi-vigilante, invulnérable et impossible à arrêter. Et surtout pas la police, évidemment remplies d'incapables et qui n'hésite pas à relâcher un homme qui en a buté des dizaines sans sourciller.

Hélas, Olivier Megaton a pété les plombs. Si on n'ira, évidemment, pas prétendre qu'il était bon réalisateur avant ça, il faut bien avouer qu'il atteint ici des sommets d'incompétences, flinguer TOUTES les scènes d'action avec un montage vomitif, décomposant chaque passage en d'innombrables micro-plans d'un dixième de seconde. Il faudra quand même qu'on apprenne à ce genre de mecs que non, ça n'apporte pas d'intensité à une scène, mais que ça la rend au contraire illisible et pénible à suivre.

Cela plombe véritablement le plaisir que l'on aurait dû avoir en suivant ce Taken 3, nouvel exemple de cinéma musclé et décérébré qui peut faire du bien à voir... quand le réalisateur ne fait pas n'importe quoi.

Note : 3/10


samedi 24 janvier 2015

Annabelle


Titre : Annabelle
Réalisateur : John R. Leonetti
Acteurs : Annabelle Wallis, Ward Horton, Alfre Woodward
Date de sortie en France : 8 octobre 2014
Genre : épouvante

Synopsis : 
John Form est certain d'avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s'agit d'une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d'un blanc immaculé. Mais Mia, d'abord ravie par son cadeau, va vite déchanter. Une nuit, les membres d'une secte satanique s'introduisent dans leur maison et agressent sauvagement le couple, paniqué. Et ils ne se contentent pas de faire couler le sang et de semer la terreur – ils donnent vie à une créature monstrueuse, pire encore que leurs sinistres méfaits, permettant aux âmes damnées de revenir sur Terre : Annabelle…

Avis : 
A votre avis, quelles étaient les chances pour que le spin-off d'un film d'épouvante déjà très moyen soient bons ? Sans doute très faibles. Eh bien ne cherchez pas le miracle : après un Conjuring déjà très moyen, l'histoire tirée d'un des "cas" traités par le couple Warren (que nous ne verrons pas ici) donne une oeuvre encore plus mauvaise : Annabelle.


En même temps, le film cumulait d'entrée un bon nombre de handicap. Outre le fait d'être le produit dérivé d'un film moyen, il ne bénéfice même plus du talent à la réalisation de James Wan (Insidious 1 et Insidious 2), occupé par Fast & furious 7. A la place, on hérite de John R. Leonetti, à qui l'on doit les immondes Mortal Kombat : Destruction finale ou L'Effet papillon 2... Pas vraiment le même niveau donc. Et puis, avouons-le, le thème de la poupée maléfique n'a jamais donné de films s'élevant au-delà du simple divertissement sympathique (Jeu d'enfant, La Fiancée de Chucky, voire même Dolls), le genre étant même plutôt rempli de bon gros navets.

Bref, il ne fallait rien attendre d'Annabelle, et le film va ainsi totalement remplir le cahier des charges : incroyablement con, avec ses ficelles d'un autre âge (le reportage sur la Manson Family juste avant l'agression de l'héroïne, enceinte, par les membres d'une secte, est même de très mauvais goût), son scénario sans queue ni tête, sa poupée qui n'est finalement jamais une menace (d'autant qu'elle ne bouge pas d'un cheveu) et ses personnages à côté de la plaque.

C'est d'une platitude assez extrême, et même les rares passages potentiellement réussis (le sous-sol par exemple) sont bâclés au profit d'une énième foire aux jump-scares ratés. Bref, c'est dans la lignée de Conjuring, mais sans la maîtrise cinématographique dont sait faire preuve James Wan. Vous l'aurez donc compris : c'est de la merde.

Note : 1/10


vendredi 23 janvier 2015

Winter sleep


Titre : Winter sleep (Kis Uykusu)
Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan
Acteurs : Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Dernet Akbag
Date de sortie en France : 6 août 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Aydin, comédien à la retraite, tient un petit hôtel en Anatolie centrale avec sa jeune épouse Nihal, dont il s’est éloigné sentimentalement, et sa sœur Necla qui souffre encore de son récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements...

Avis : 
Palme d'Or au festival de Cannes 2014, Winter sleep n'est certainement pas le genre de film qui réconciliera le grand public avec le palmarès du festival de Cannes. Car après La Vie d'Adèle ou Th Tree of life, le festival est encore venu récompensé un film pompeux et prétentieux, aussi nombriliste qu'hermétique dont on ne retiendra finalement pas grand chose.


Alors bien sûr, les dialogues sont souvent merveilleux, comme cet échange très tendu entre Aydin et sa soeur, ou ceux entre le vieil homme et son épouse plus jeune. Et même si l'on sent bien que tout cela est très écrit, ces passages sont clairement les moments forts d'un film qui, bien trop long, finit rapidement pas nous ennuyer.

Même le décor étonnant de cet hôtel bloqué par la neige n'est finalement que très peu utilisé, en dehors d'une dernière partie bien plus réussie, avec quelques plans superbes. Cela arrive hélas un peu tard, et ne suffira pas vraiment à réveiller le spectateur, totalement anesthésié par l'absence de rythme et l'impression de récitation très sage du bon élève Nuri Bilge Ceylan.

S'il est sans doute très bien emballé, Winter sleep ne laisse finalement que le sentiment d'une belle coquille vide, très travaillée mais sans âme. Près de 200 minutes dont ne ressortent finalement que quelques dialogues et quelques plans, et un résultat pour lequel on peinera vraiment à se passionner : oui, c'est beau, mais qu'est-ce que c'est chiant !

Note : 3/10


mardi 20 janvier 2015

Qu'Allah bénisse la France


Titre : Qu'Allah bénisse la France
Réalisateur : Adb Al Malik
Acteurs : Marc Zinga, Sabrina Ouazani, Larouci Didi
Date de sortie en France : 10 décembre 2014
Genre : drame, biopic

Synopsis : 
Régis est un enfant d'immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans une cité de Strasbourg. Entre délinquance, rap et islam, il va découvrir l'amour et trouver sa voie.

Avis : 
Adapté du livre autobiographique du rappeur Abd Al Malik, Qu'Allah bénisse la France raconte donc la jeunesse de Régis jusqu'à ses premiers succès en tant qu'artiste. Une évolution étroitement liée à la cité où il a grandi, aux personnes qu'il a côtoyées, à sa volonté de ne jamais abandonner, de suivre un certain code d'honneur.


Quelque part entre La Haine, qu'Abd Al Malik reconnait volontiers comme source d'inspiration,  et 8 mile, le film nous présente une vision sans concession de la vie dans un quartier défavorisé, sans aller dans les extrêmes pessimistes ou optimistes. Régis est régulièrement confronté à la violence, essaie de financer ses débuts dans la musique en volant à la tire, et voit ses proches rattrapés par la drogue, les règlements de compte... et la religion. Car l'Islam va avoir une part prépondérante dans l'évolution du jeune homme.

Sans jamais idéaliser la religion, Abd Al Malik va montrer que sa conversion ne va pas miraculeusement tout arranger, ni même changer certains aspects négatifs de son comportement. Il n'évitera certes pas totalement le côté un peu prêcheur et moralisateur, mais sans jamais devenir antipathique ni agaçant : tout cela est parfaitement dosé, et donne à l'ensemble du film de faux airs de documentaires, aspect renforcé par certaines ellipses à certains points importants de la vie du jeune homme.

Premier essai réussi à la réalisation pour Abd Al Malik, avec un film fort et qui respire la sincérité. Tout n'est évidemment pas parfait, mais Qu'Allah bénisse la France est une oeuvre intelligente et nécessaire, surtout dans le contexte actuel favorable aux raccourcis et aux amalgames les plus idiots.

Note : 8/10


dimanche 18 janvier 2015

Timbuktu


Titre : Timbuktu
Réalisateur : Abderrahmane Sissako
Acteurs : Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri
Date de sortie en France : 10 décembre 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane  mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi.

Avis : 
Sélectionné dans la catégorie "Meilleur film en langue étrangère" pour les Oscars 2015, Timbuktu nous fait suivre la vie de villageois musulmans confrontés à la tyrannie des extrémistes interprétant la religion à leur convenance afin d'imposer tout un ensemble de règles, de codes et des châtiments aussi iniques que grotesques.


Avec finesse et humour, Sissako va dénoncer l'obscurantisme religieux, en montrant des situations choquantes et surréalistes, avec des interdictions saugrenues (l'obligation pour les femmes de porter des gants et des chaussettes) et des peines démesurées et choquantes, qui paraissent issues d'un autre âge : fouet et lapidation viennent sanctionner ceux qui joueraient de la musique ou joueraient au football.

Sans forcer le trait, réussissant même à décrire les extrémistes comme des êtres humains (presque) normaux, qui peuvent être sensibles à la détresse mais qui restent retranchés derrière leur conception biaisée de la religion (voir le passage étonnant du mariage forcé, qui montre sans aucune forme de violence toute l'ampleur de la volonté de soumission prétendument fondée sur les textes), Sissako fait mouche, notamment avec le destin de Kidane, rattrapé par la violence et une justice qui, si elle n'est pas nécessairement injuste (il est condamné pour un meurtre), montre rapidement ses limites éthiques.

Bref, Timbuktu est un film très fort, très intelligent, qui amène à profondément réfléchir sur les dérives d'une religion, d'autant que ces dérives sont décrites de façon précise, sans verser dans une caricature qui aurait amoindri le propos. Une magnifique réussite, poignante et puissante, et traversée de quelques moments de grâce, comme ce magnifique match de football sans ballon.

Note : 9/10


jeudi 15 janvier 2015

Equalizer


Titre : Equalizer (The Equalizer)
Réalisateur : Antoine Fuqua
Acteurs : Denzel Washington, Chloe Grace Moretz, Marton Csokas
Date de sortie en France : 1er octobre 2014
Genre : thriller, action

Synopsis : 
Pour McCall, la page était tournée. Il pensait en avoir fini avec son mystérieux passé. Mais lorsqu’il fait la connaissance de Teri, une jeune fille victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Sa soif de justice se réveille et il sort de sa retraite pour lui venir en aide. McCall n’a pas oublié ses talents d’autrefois...Désormais, si quelqu’un a un problème, si une victime se retrouve devant des obstacles insurmontables sans personne vers qui se tourner, McCall est là.

Avis : 
Antoine Fuqua, c'est un peu le nouveau maître du bon gros film d'action qui tâche, celui dont il faut à tout prix faire abstraction du fond, pas loin d'être nauséabond, pour apprécier les scènes spectaculaires et le rythme implacable. Après Training day et La Chute de la Maison Blanche, voilà donc Equalizer et son vigilante appliquant lui-même la justice.


On a donc Denzel Washington, toujours impeccable, dans le rôle de ce justicier surentraîné qui décidera de dégommer toute la mafia russe du coin pour venger une jeune prostituée qu'il a pris sous son aile. Le prétexte est mince, et ne sera là que pour amener à de multiples confrontations entre le personnage et les malfrats et autres petites frappes, qu'il élimine sans trembler avec une précision étonnante dans un montage tout en ralentis.

Ce sera ainsi à la fois tout le sel et toute la limite de ce film, qui ne réservera aucune surprise, pour le meilleur et pour le pire. Si Fuqua nous livre ainsi exactement ce que l'on pouvait attendre de sa part, on reste ainsi un peu sur notre faim, peut-être à cause de cette stylisation excessive de l'action, qui fini par fatiguer et retirer tout impact à certains passages. De même, en dehors de Washington et de Chloe Moretz, les acteurs sont quand même très moyens, se contentant d'une vague caricature pour camper leurs personnages.

Si on oublie le fond nauséabond, ce qui n'est finalement pas si compliqué, on passera devant cet Equalizer un bon moment, Antoine Fuqua livrant un nouveau film d'action bête et bourrin comme on peut les apprécier. Par contre, si on commence à gratter un peu le vernis...

Note : 6,5/10






lundi 12 janvier 2015

Exodus : Gods and Kings


Titre : Exodus : Gods and Kings
Réalisateur : Ridley Scott
Acteurs : Christian Bale, Joel Edgerton, Sigourney Weaver
Date de sortie en France : 24 décembre 2014
Genre : péplum

Synopsis : 
L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire. Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.

Avis : 
Après plusieurs échecs successifs (Prometheus, Cartel), Ridley Scott se tourne cette fois vers un genre à la mode, celui du péplum "réaliste", soucieux de combiner la puissance d'un mythe ou d'une légende à un cadre plausible, traitant le sujet selon un angle plus historique que fantastique. Après Noé de Darren Aronofsky, c'est donc cette fois Moïse qui ressuscite sur nos écrans, près de soixante ans après le chef d'oeuvre de Cecil B. DeMille, Les Dix Commandements.

Difficile d'ailleurs de ne pas penser à l'opposition entre Charlton Heston et Yul Brynner, surtout quand leurs remplaçants ne possèdent pas le centième de leur charisme. On peut même évoquer de vraies erreurs de casting, tant Christian Bale (The Dark Knight rises, American bluff, Les Brasiers de la colère) et Joel Edgerton (Warrior, Gatsby le magnifique) peinent à convaincre dans les rôles respectifs de Moïse et de Ramsès II, même si le second assume plutôt bien l'aspect hautain et lâche du pharaon, et devient même très bon lorsqu'il sombre dans la folie vengeresse.

On appréciera néanmoins de voir un Moïse plus nuancé, qui n'accepte pas aveuglément les décisions d'un Dieu n'hésitant pas à faire souffrir des innocents pour en libérer d'autres. Mais l'approche "réaliste" du film se remarque surtout lors des 10 plaies d'Egypte, qui ont pour beaucoup une explication rationnelle (les grenouilles, les insectes, la maladie), ou la très attendue traversée de la mer Rouge, qui reste marquée par une touche de fantastique mais est très loin de la superbe exubérance visuelle du film de DeMille.

Je m'attendais un peu à une catastrophe, surtout après avoir vu l'affiche et la bande-annonce. Pourtant, malgré des choix d'interprètes très discutables, Exodus est une relecture plutôt convaincante du mythe, avec quelques passages très spectaculaires. A défaut d'être aussi mémorable que Les Dix commandements, il constitue un bon péplum, surtout dans les passages mettant en avant les plaies d'Egypte ou l'Exode.

Note : 6,5/10


jeudi 8 janvier 2015

Sabotage


Titre : Sabotage
Réalisateur : David Ayer
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Sam Worthington, Olivia Williams
Date de sortie en France : 7 mai 2014
Genre : action

Synopsis : 
Pour cette force d’élite de la DEA, il s’agit officiellement de prendre d’assaut le repaire d’un important cartel mais en réalité, l’opération se révèle être un véritable braquage. Après s’être emparés de 10 millions de dollars en liquide, les agents complices pensent leur secret bien gardé… jusqu’à ce que quelqu’un se mette à les assassiner les uns après les autres, froidement, méthodiquement. Alors que les meurtres se multiplient, chaque membre de l’équipe devient un suspect. Chacun sait tuer, et chacun a un excellent mobile...

Avis : 
Il y a quelques mois, on avait l'impression que dans le retour des films d'action bourrins, Arnold Schwarzenegger s'en sortait bien mieux que son compère Sylvester Stallone, surtout quand il ne tournait pas avec (les très moyens Expendables 3 et Evasion, par exemple). Ainsi, si l'un participait au sympathique et efficace Le Dernier rempart, l'autre était à la tête du pathétique Du plomb dans la tête. Hélas, avec Sabotage, Schwarzy montre qu'il n'a pas besoin de Sly pour jouer dans de bonnes grosses daubes.


Réalisé par David Ayer (End of watch, Fury), Sabotage est un mauvais film d'action, tentant de dissimuler son scénario abracadabrantesque derrière une surenchère d'action et de violence. Les fausses révélations se succèdent à un rythme effréné, les personnages se trahissent sans raison, se découvrent d'un seul coup alors qu'ils avaient réussi à demeurer discrets pendant des années. Si Ayer avait voulu offrir une déclinaison du 10 petits nègres d'Agatha Christie, c'est loupé. Et s'il pensait avoir offer à Schwarzy un rôle plus profond que d'habitude, c'est encore plus à côté de la plaque.

On s'amusera d'ailleurs de voir que l'ex-Gouvernator est entouré d'acteurs de séries n'ayant jamais vraiment percé au cinéma (et qui ne perceront sans doute jamais...) ou étant déjà has-been : Sam Worthington (Avatar, Solitaire), Josh Holloway (le Sawyer de la série Lost, les disparus), Mireille Enos (World War Z, The Killing), Joe Manganiello (How I met your mother, True blood) ou encore Terrence Howard (Dead man down) rivalisent de médiocrité et ancrent encore davantage le film dans une nullité assez remarquable.

Bref, c'est très con, et ça se prend en plus bien trop au sérieux. Et si on a bien conscience que cette mode du revival du film d'action des années 80 ne donnera plus rien de bon, on espère quand même que les acteurs vont arrêter une bonne fois pour toutes de nous assommer de navets aussi insipides...

Note : 1/10




lundi 5 janvier 2015

Black storm


Titre : Black storm (Into the storm)
Réalisateur : Steven Quale
Acteurs : Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Max Deacon
Date de sortie en France : 13 août 2014
Genre : catastrophe

Synopsis : 
En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir… Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d’autres se risquent à se rapprocher de l’œil du cyclone pour tenter d’immortaliser en photos cet événement exceptionnel.

Avis : 
Près de vingt ans après le très sympathique Twister de Jan de Bont, les tornades reviennent sur grand écran avec Black storm, réalisé par Steve Quale (Destination finale 5). L'histoire est très simple : une région est le théâtre de tempête surpuissantes, d'une ampleur jamais vue, ce qui attire une équipe de chasseur de tornades et menace la population. Exactement ce qu'on attend du genre, et qu'on retrouve assez régulièrement dans les petits téléfilms catastrophes qui pointent le nez sur nos télévisions les jours fériés.


Black storm va justement ressembler à s'y méprendre à ces faibles budgets, livrant en pâture ses personnages archétypaux (le père qui a du mal à communiquer avec ses deux fils, la mère de famille qui passe trop de temps loin de chez elle, le chasseur de tempête prêt à tout pour avoir ses images...) à des tornades gigantesques aux effets spéciaux inégaux, le long d'une intrigue sans réel enjeu, dont on connaît par avance le dénouement.

Le film ne sait par ailleurs par vraiment quel ton adopter : le film catastrophe sérieux et dramatique, notamment lorsque la tempête menace un lycée, ou la parodie potache, comme avec ces deux personnages loufoques ou ces moments délicieusement exagérés (la tornade de feu, par exemple). Cela donne une oeuvre assez étrange, constamment entre deux eaux, et finalement sans réelle identité.

S'il n'est pas désagréable à suivre, offrant son quota de destructions spectaculaires et de tempêtes improbables, Black storm ne s'élève jamais au-dessus de la simple série B catastrophe, très loin d'un Twister ou de certaines séquences de Le Jour d'après... Sympathique donc, mais sans plus, à cause aussi d'une volonté de proposer certaines séquences en mode reportage, sans que cela ne soit jamais pertinent...

Note : 5,5/10


samedi 3 janvier 2015

Dracula untold


Titre : Dracula untold
Réalisateur : Gary Shore
Acteurs : Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper
Date de sortie en France : 1er octobre 2014
Genre : fantastique, horreur, drame

Synopsis : 
>L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle. Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain. S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers.

Avis : 
On le sait, Dracula est un des personnages les plus utilisés au cinéma... et l'un des plus massacrés dans des films d'une horrible nullité. Même des réalisateurs confirmés, comme Francis Ford Coppola (Bram Stoker's Dracula) ou Dario Argento (Dracula 3D) s'y sont cassé les dents. Alors franchement, en voyant arriver ce produit peu emballant, surtout à une époque où d'autres figures majeures du cinéma fantastiques sont ridiculisées (I, Frankenstein, pour n'en citer qu'un), on se préparait à une nouvelle catastrophe.


Finalement, même si ce sera très, très moyen, ce Dracula untold sera moins horrible que prévu, grâce à quelques bonnes idées et quelques scènes d'action plutôt réussies. Mais surtout, le film a au moins le mérite de tenter de se démarquer un peu en proposant une sorte de préquelle à la légende, du temps où le comte Dracula n'était qu'un humain luttant contre les Turcs. On découvrira ainsi comme il est devenu vampire, même si tout cela n'est évidemment qu'un prétexte scénaristique.

Saluons aussi le charisme de Luke Evans : s'il n'est pas un acteur extraordinaire, loin s'en faut, le Bard du Hobbit : la désolation de Smaug et La Bataille des cinq armées tient néanmoins le film à bouts de bras, insufflant assez de conviction dans son personnage pour le rendre crédible. Un petit exploit. Cela ne suffira cependant pas à sauver un film dont l'esthétique est souvent très douteuse (l'espèce de vue spéciale des vampires est d'une laideur absolue, et certains passages sont simplement illisibles) et dont l'histoire ne réservera hélas aucune surprise.

Mais bon, on s'attendait à une telle purge que Dracula untold est plaisant à regarder malgré ses très nombreux défauts. Il constitue en tout cas une alternative potable aux dizaines de navets mettant habituellement en scène le célèbre vampire...

Note: 4/10