samedi 30 août 2014

Les Gardiens de la Galaxie


Titre : Les Gardiens de la Galaxie (Guardians of the Galaxy)
Réalisateur : James Gunn
Acteurs : Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista
Date de sortie en France : 13 août 2013
Genre : super-héros, science-fiction, aventures

Synopsis : 
Peter Quill est un aventurier traqué par tous les chasseurs de primes pour avoir volé un mystérieux globe convoité par le puissant Ronan, dont les agissements menacent l’univers tout entier. Lorsqu’il découvre le véritable pouvoir de ce globe et la menace qui pèse sur la galaxie, il conclut une alliance fragile avec quatre aliens disparates : Rocket, un raton laveur fin tireur, Groot, un humanoïde semblable à un arbre, l’énigmatique et mortelle Gamora, et Drax le Destructeur, qui ne rêve que de vengeance. En les ralliant à sa cause, il les convainc de livrer un ultime combat aussi désespéré soit-il pour sauver ce qui peut encore l’être.

Avis : 
Alors que l'on commençait à se lasser de voir toujours les mêmes têtes, entre les Avengers et Spiderman, voici enfin de nouveaux héros Marvel sur nos écrans : les Gardiens de l'Univers. Adaptation d'une série de comics beaucoup moins connue en France que celles de leur cousins super-héroïque, Les Gardiens de l'Univers débarque avec sa promesse d'un élan et d'une liberté plus grande, à l'image de ce que Kick Ass avait pu faire, avec un budget certes bien moins conséquent.


Hélas, il n'en sera rien : s'il possède de nombreuses qualités, le nouveau Marvel reste désespérément classique et lisse, ne proposant finalement qu'une nouvelle aventure à base de personnages que tout opposait au départ et d'un grand méchant très méchant (oui, encore un) recherchant un objet surpuissant (oui, encore un) pour régner sur l'Univers. Un synopsis vu et revu donc, et qui débouchera sur un film dont la narration sera le principal défaut, à côté de thématiques et d'un visuel très lisses.

Rien de nouveau donc, mais on appréciera quand même ce nouveau groupe fait de fortes personnalités, auxquelles on s'attache très rapidement. En fait, c'est surtout lorsqu'il s'intéresse aux cinq alliés, dans leurs relations et leurs échanges, que le film est réussi, grâce à des dialogues et des situations souvent très drôles. On ne pourra pas en dire autant des scènes d'action, dont la réalisation passe-partout et le montage trop rapide (Captain America : le soldat de l'hiver a pourtant récemment montré qu'il était possible de bien filmer des scènes d'action) n'offrent aucun moment vraiment mémorable, même si le tout est évidemment spectaculaire. Mais là encore, rien ne démarque le film des précédents Marvel, et si le tout fait penser à un space opera, c'est davantage vers les épisodes 1, 2 et 3 de Star Wars qu'il faudra se tourner que vers les meilleurs films du genre.

Pourtant réalisé par un James Gunn à qui l'on doit quelques films plutôt subversifs (Super, Horribilis, Tromeo and Juliet), Les Gardiens de la Galaxie n'est donc finalement qu'un blockbuster Marvel de plus, spectaculaire mais très lisse et clairement destiné à un public très large. Dommage, parce qu'avec un tel groupe, on pouvait certainement espérer un peu plus de folie et de mordant, dans un film ou même l'assez parodique reste finalement très sage...

Note : 6,5/10


jeudi 28 août 2014

Babysitting


Titre : Babysitting
Réalisation : Philippe Lacheau, Nicolas Benamou
Acteurs : Philippe Lacheau, Alice David, Vincent Desagnat
Date de sortie en France : 16 avril 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Remy à Franck, son employé, "un type sérieux" selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police. Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée.

Avis : 
En voyant le synopsis et la bande-annonce, il faut bien reconnaître qu'on ne donnait pas cher de ce Babysitting, interprété par la Bande à Fifi, une troupe révélée sur Canal +. L'ombre des très moyens Very bad trip et Projet X semblait en effet planer sur le film, avec ses promesses d'humour lourdingue et de gags convenus et pas drôles. Et pourtant...


Pourtant, Babysitting va nous surprendre de façon très agréable en se révélant être une comédie rondement menée et très fraîche. Grâce à un comique finalement assez simple, fait de répliques savoureuses, de situations étonnantes et de détails souvent croustillants, le film est finalement très drôle, et prend le formidable parti de se contenter d'être drôle : contrairement à de trop nombreuses comédies françaises, Babysitting ne cherche pas à se réfugier derrière un message politiquement correct pour adoucir son humour souvent piquant.

Il bénéficie en plus d'un scénario très bien écrit, permettant aux événements de se succéder de façon logique, donnant pratiquement l'impression qu'une telle soirée est possible : pas de gags qui tombent du ciel, pas de rebondissements défiant toute crédibilité, Babysitting fait dans la simplicité et la cohérence, ce qui renforce encore l'efficacité de ses séquences. On pensera notamment au sort du pauvre perroquet ou à ces rencontres improbables dans les bois.

Bref, Babysitting est une excellente surprise, que l'on n'attendait vraiment pas. Très drôle tout en restant crédible, il réussit même l'exploit de parfaitement tirer parti de sa mise en scène (une grande partie du film est réalisée en found footage). Un vrai bol d'air frais dans la comédie française !

Note : 7,5/10


lundi 25 août 2014

Wolf Creek 2


Titre : Wolf Creek 2
Réalisateur : Greg McLean
Acteurs : John Jarratt, Ryan Corr, Shannon Ashlynn
Date de sortie en France : ?
Genre : horreur

Synopsis : 
Un jeune couple de touristes allemands, Katarina Schmidt et Rutger Enqvist, font la traversée de l'Australie en auto-stop. Ils visitent le site du cratère de Wolf Creek. N'ayant pas réussit à trouver de voiture pour les emmener ils décident de dormir sur place dans leur tente.

Avis : 
Après l'excellent Wolf Creek, on avait été plutôt satisfaits de ne pas voir débarquer une suite, Greg McLean nous proposant même le très bon Solitaire avec son crocodile tueur. Huit ans après le premier volet, le réalisateur australien choisit cependant de revenir prendre des nouvelles de Mick Taylor, le psychopathe traquant les touristes perdus dans l'outback australien.


Dès les premières minutes, Wolf Creek 2 annonce la couleur. Oubliez la longue période d'exposition du premier volet, cette suite suivra le destin de nombreuses autres avant elle : celle de la surenchère un peu idiote, celle qui nous fait comprendre que le réalisateur, conscient de ne pouvoir retrouver la qualité de son modèle, va céder aux sirènes du film d'horreur bourrin, en soignant davantage ses mises à mort et son bodycount que son ambiance.

Oubliez donc toute tension : Mick devient un sous-Freddy Krueger raciste et stéréotypé, et ne représente plus vraiment une menace froide et implacable comme dans le premier volet. En fait, il devient même le héros du film, se contentant de zigouiller des victimes à la chaîne sans sourciller avant la traque constituant la seconde partie du film. Evidemment, le personnage est haut en couleurs et parfaitement interprété, ce qui permet de jouer sur ses sautes d'humeur et sa fausse bonhomie, mais on perd clairement ce qui faisait le sel du personnage.

A force de jouer la carte de la décontraction, McLean finit même par se perdre dans ses propres hommages (de Duel à Hitcher en passant par Mad Max) et ne nous offre cette fois qu'un film d'horreur lambda, qu'on appréciera sans doute comme un film pop-corn pour son rythme et sa générosité, mais qu'on oubliera certainement bien plus rapidement que son aîné. Comme beaucoup de suites, donc...

Note : 5/10


jeudi 21 août 2014

Expendables 3


Titre : Expendables 3 (The Expendables 3)
Réalisateur : Patrick Hugues
Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, Mel Gibson
Date de sortie en France : 20 août 2014
Genre : action

Synopsis : 
Barney, Christmas et le reste de l’équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expendables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d’armes, que Barney fut obligé d’abattre… Du moins, c’est ce qu’il croyait. Ayant échappé à la mort, Stonebanks a maintenant pour seul objectif d’éliminer l’équipe des Expendables. Mais Barney a d’autres plans... Il décide d’apporter du sang neuf à son unité spéciale et d’engager de nouveaux équipiers plus jeunes, plus vifs et plus calés en nouvelles technologies. Cette mission se révèle rapidement un choc des cultures et des générations, entre adeptes de la vieille école et experts high-tech. Les Expendables vont livrer leur bataille la plus explosive et la plus personnelle…

Avis : 
Après un premier volet décevant et un second chapitre beaucoup plus convaincant, on attendait les Expendables au tournant pour ce troisième film. Si Bruce Willis et Chuck Norris n'ont pas rempilé, et que Jacky Chan, Milla Jovovich, Nicolas Cage ou encore Steven Seagal, longtemps évoqués, ne rejoignent pas l'équipe, la troupe de Stallone reçoit trois nouveaux renforts de poids : Harrison Ford, Wesley Snipes, Antonio Banderas et Mel Gibson. A leurs côtés, quelques acteurs et sportifs plus jeunes... et méconnus. Changement de réalisateur également : après l'expérimenté Simon West, c'est Patrick Hugues, un seul long-métrage dans les bagages, qui s'y colle.


Hélas, tous ces changements ne suffiront pas à entraîner Expendables 3 dans la ligne du second volet. Au contraire, on va revenir à cette espèce de nombrilisme insupportable qui faisait la signature du premier film, avec en plus des héros qui s'apitoient sur leur sort et une confrontation entre vieilles gâchettes et nouvelle génération sans aucun intérêt : on ne va tout simplement pas voir un Expendables pour voir des inconnus en remontrer aux vieilles gloires, ni pour voir ces vieilles gloires faire dans l'introspection.

Le film se prend ainsi trop au sérieux, à l'exception des nouvelles recrues : Harrison Ford cabotine, Antonio Banderas, incapable de se taire, est hilarant, et Mel Gibson tire une nouvelle fois son épingle du jeu dans un rôle de méchant / badass qui semble lui coller à la peau ces dernières années (Machete kills, Kill the gringo...). Cela ne sauve cependant pas le film, handicapé par une mise en scène pachydermique et une exagération cartoonesque dans les scènes d'action qui ne colle tout simplement pas avec le ton général...

Bref, Expendables 3 constitue une nouvelle déception dans une saga qui aura une nouvelle fois eu les yeux plus gros que le ventre, et qui va en plus dans le sens contraire de ce qu'attend le public d'un tel film. Rendez nous donc nos vieux héros, leur décontraction et un réalisateur aguerri, et reprenez ce film qui n'a d'Expendable que le nom...

Note : 4/10


lundi 18 août 2014

Dragons 2


Titre : Dragons 2 ( How to train your dragon 2)
Réalisateur : Dean DeBlois
Acteurs : Jay Baruchel, Cate Blanchett, Gerard Butler
Date de sortie en France : 2 juillet 2014
Genre : animation, aventures, fantastique

Synopsis : 
Tandis qu’Astrid, Rustik et le reste de la bande se défient durant des courses sportives de dragons devenues populaires sur l’île, notre duo désormais inséparable parcourt les cieux, à la découverte de territoires inconnus et de nouveaux mondes. Au cours de l’une de leurs aventures, ils découvrent une grotte secrète qui abrite des centaines de dragons sauvages, dont le mystérieux Dragon Rider. Les deux amis se retrouvent alors au centre d’une lutte visant à maintenir la paix. Harold et Krokmou vont se battre pour défendre leurs valeurs et préserver le destin des hommes et des dragons.

Avis : 
J'avais adoré le premier Dragons, un des meilleurs films d'animations de ces dernières années : j'ai peut-être encore plus apprécié ce Dragons 2 qui, s'il reprend les recettes et les grandes lignes de son aîné, va repousser plus loin le mélange entre scènes d'action jubilatoires, humour, tendresse et émotion, pour être tout simplement mon film préféré de 2014 pour le moment.


On retrouve donc Harold et Krokmou quelques années plus tard. Toujours aussi complice, toujours plus doué en vol, le duo explore maintenant le monde à la découverte de nouvelles îles et de nouvelles espèces de dragons. Ce sera l'occasion de savourer de nouvelles séquences de vol à couper le souffle, avant de découvrir les nouveaux personnages permettant au récit de s'installer. Et quel récit !

Dragons 2 nous offre en effet un scénario plus mature que ce que l'on retrouve habituellement dans les films d'animation pour grand public. On vibre une nouvelle fois pour Krokmou et son regard de gros chat, devant des scènes très spectaculaires ou très touchantes. Malgré quelques ficelles scénaristiques un peu trop visibles, le film nous transporte totalement, avec des personnages ayant parfaitement évolué en quelques années, et de nouveaux visages s'intégrant parfaitement à l'histoire.

Bref, cette suite de Dragons réussit l'exploit de surpasser le premier volet en étant toujours plus généreux, plus spectaculaire, plus drôle, plus touchant... plus dantesque, tout simplement. Une réussite à tous les niveaux, magnifiée par une animation très réussie et un scénario intelligent, qui donne envie de rapidement retrouver le Furie Nocturne et ses compagnons !

Note : 9,5/10


samedi 16 août 2014

Captain America : le soldat de l'hiver


Titre : Captain America : le Soldat de l'hiver (Captain America : the Winter Soldier)
Réalisateur : Anthony Russo, Joe Russo
Acteurs : Chris Evans, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson
Date de sortie en France : 26 mars 2014
Genre : action, super-héros

Synopsis : 
Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger. S'associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l'étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l'aide d'un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi - le Soldat de l'Hiver.

Avis : 
Après les décevants Iron Man 3 et Thor : le monde des ténèbres, la seconde vague des films consacrés aux Avengers continue avec le deuxième volet des aventures de Captain America. Après un premier volet plutôt old-school, le héros au bouclier découvre cette fois notre époque, où il s'apercevra que ses vieux démons sont toujours présents et ont évolué.


Avec Le Soldat de l'hiver, la saga Marvel plonge cette fois dans un monde bien plus réaliste et crédible que ceux que l'on pouvait voir chez les autres héros : Captain America reste un super-héros assez classique dans ses capacités (il ne vole pas, ne contrôle pas les éclairs et ne se transforme pas en monstre titanesque), tout comme ses alliés et ses ennemis. On a ainsi bien souvent l'impression de se retrouver devant un thriller d'espionnage plutôt que devant un film de super-héros, ce qui apporte un souffle étonnant au film.

Autre élément remarquable : la sensation, pour une fois, de bien être devant une suite. Les éléments du premier film ont une réelle répercussion sur les aventures de Steve Rogers, les drames du passé venant de nouveau hanter le héros par le biais du Soldat de l'Hiver ou des nouvelles ramifications de l'organisation Hydra. Un effort scénaristique appréciable, qui n'empêchera pas le film d'être extrêmement spectaculaire : les scènes d'action sont formidables, parfaitement lisibles et d'une puissance rarement vue au cinéma.

Bref, Captain America : le Soldat de l'hiver est sans doute l'un des meilleurs films de super-héros, en tout cas le meilleur de la saga Avengers. Spectaculaire et doté d'un scénario travaillé, il réussit une nouvelle fois à tirer le meilleur d'un héros que l'on craint toujours de voir réduit à son patriotisme niais et stéréotypé. On espère que la suite des aventures du groupe suivra cet exemple !

Note : 9/10


mercredi 13 août 2014

Mister Babadook


Titre : Mister Babadook (The Babadook)
Réalisateur : Jennifer Kent
Acteurs : Essie Davis, Noah Wiseman, Daniel Henshall
Date de sortie en France : 30 juillet 2014
Genre : épouvante, horreur

Synopsis : 
Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu'elle n'arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé 'Mister Babadook' se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le 'Babadook' est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d’elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations...

Avis : 
On va finir par se demander si obtenir une récompense au Festival international du film fantastique de Gérardmer n'est pas en train de devenir le gage le plus évident de la médiocrité du cinéma d'horreur actuel. Tenez, ces dernières années, on a quand même vu des oeuvres très moyennes, comme Mamà, Midnight meat train ou encore Babycall obtenir des prix. Et ce n'est pas avec Mister Babadook, à côté duquel les films précités font figure de chef d'oeuvre, qui va changer cette impression.


Le film de Jennifer Kent n'est en effet rien d'autre qu'un film d'épouvante très banal, aux thématiques éculées et qui ne profite à aucun moment d'un boogeyman pourtant prometteur. Car le Babadook, croquemitaine renvoyant aux peurs enfantines du noir, du monstre se cachant sous le lit ou dans le placard, créature d'ombres que l'on croit parfois apercevoir du coin de l'oeil, ne sera ici qu'un vulgaire pantin grotesque, jamais véritablement menaçant. Le film ne fait peur à aucun moment malgré un réel potentiel, et pire encore : il fait rire à ses dépens.

Et ce n'est certainement pas ce symbolisme à deux balles, faisant du monstre l'incarnation de cette cellule familiale au bord de l'explosion (rangez d'urgence votre détecteur de clichés, il risque d'exploser), qui va arranger les choses. Ajoutez enfin une réalisation d'une banalité navrante, nous dévoilant largement les ficelles que l'on retrouvera quelques minutes plus tard, et vous avez l'exemple typique du film d'épouvante paresseux de ces dernières années.

Allez, je vais être généreux et sauver les scènes où la famille découvre le livre du Babadook, et cette volonté de ne pas se cacher derrière les agaçants jump-scares que nous livrent trop souvent les films de genre ces derniers temps. Mais c'est bien peu, surtout pour prétendre à des récompenses et des critiques aussi positives... jusqu'à s'interroger sur leur honnêteté...

Note : 1,5/10


lundi 11 août 2014

Expendables 2 : unité spéciale


Titre : Expendables 2 : unité spéciale (The Expendables 2)
Réalisateur : Simon West
Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, Jean-Claude Van Damme
Date de sortie en France : 22 août 2012
Genre : action

Synopsis : 
Les Expendables sont de retour, et cette fois, la mission les touche de très près... Lorsque Mr. Church engage Barney Ross, Lee Christmas, Yin Yang, Gunnar Jensen, Toll Road et Hale Caesar – et deux nouveaux, Billy The Kid et Maggie – l’opération semble facile. Mais quand l’un d’entre eux est tué, les Expendables jurent de le venger. Bien qu’en territoire hostile et donnés perdants, ils vont semer le chaos chez leurs adversaires, et se retrouver à tenter de déjouer une menace inattendue – cinq tonnes de plutonium capables de modifier l’équilibre des forces mondiales. Cette guerre-là n’est pourtant rien comparée à ce qu’ils vont faire subir à l’homme qui a sauvagement assassiné leur frère d’armes…

Avis : 
Après un premier film décevant, la joyeuse troupe de mercenaires menée par Stallone revient, avec des renforts : Jean-Claude Van Damme (Tous les coups sont permis, JCVD), Chuck Norris (Le Jeu de la mort, Portés disparus) et Liam Hemsworth (Hunger Games) rejoignent le casting, encadrés cette fois par le réalisateur Simon West (Les Ailes de l'Enfer). Des ajouts et des changements qui vont se révéler payants pour cette suite bien plus réussie que son modèle.


Car cette fois, le film assume enfin son héritage Bis et affiche une décontraction et un autodérision bienvenues : les acteurs s'amusent de leur image, quitte à parfois en faire trop (les I'll be back de Schwarzy finissent par lasser), les scènes d'action jouent la carte de l'exagération et les personnages sont de joyeux stéréotypes. On s'amuse ainsi notamment à voir un JCVD en grande forme en faire des tonnes dans son rôle de méchant très méchant ou un Chuck Norris invincible et collant au personnage de demi-dieu imaginé depuis des années dans les Chuck Norris facts sur internet.

Chacun des personnages est ainsi bien mieux mis en valeur que dans le premier film, qui se reposait trop sur Stallone et Statham, et la réalisation se met également au niveau : on sens quand même une différence énorme entre la mise en scène paresseuse de Stallone et celle d'un habitué des films d'action comme Simon West. On s'amuse ainsi beaucoup devant un spectacle généreux et efficace, où les morceaux de bravoure et les divers affrontements sont particulièrement réussis.

Expendables 2 est donc ce qu'Expendable aurait dû être : un film d'action totalement décomplexé et fun, avec un véritable recul plutôt qu'un film nombriliste et prétentieux. Espérons que le troisième volet continue sur cette lancée !

Note : 7,5/10


mercredi 6 août 2014

Diplomatie


Titre : Diplomatie
Réalisateur : Volker Schlöndorff
Acteurs : Niels Arestrup, André Dussollier
Date de sortie en France : 5 mars 2014
Genre : drame, historique

Synopsis : 
La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

Avis : 
Adapté de la pièce de théâtre du même nom, Diplomatie part d'un postulat de base très intéressant : à la veille de la défaite allemande, alors qu'Hitler a donné l'ordre de détruire Paris. Le consul suédois Nordling va alors tout faire pour convaincre le général Von Choltitz de ne pas obéir à cet ordre. Nous suivrons donc, le long d'un huis clos de plus d'une heure, les négociations entre les deux hommes.


L'échange des points de vue, entre le général inflexible, qui a toujours suivi les ordres et dont la famille est directement menacée en cas de désobéissance, et le consul qui tente de sauver Paris, sa population, ses merveilles architecturales et artistiques... Entièrement porté par le duo Arestrup (Un prophète, Quai d'Orsay) - Dussollier (Trois hommes et un couffin, La Belle et la Bête), impeccables, le film réussit à nous passionner simplement avec cette discussion dont les conséquences peuvent être terribles.

Le seul problème en fait, c'est l'impression que jamais les arguments du consul n'ont véritablement d'effet sur le comportement de l'officier nazi. Ce dernier semble en effet avoir ses propres raisons d'hésiter, et change d'avis sans que les arguments développés par le personnage interprété par Dussollier ne le touchent ou n'aient de rapport avec les raisons le poussant à changer d'avis. Cela donne un résultat très étrange ou on se dit que, finalement, le résultat aurait été le même avec ou sans la négociation...

Diplomatie reste néanmoins passionnant, montrant la guerre d'une autre façon différente, et insistant sur la nécessité de sauvegarder la patrimoine de l'humanité (un peu comme Monuments men dans un genre différent). On regrettera néanmoins le fait que cet échange semble par moments trop "facile", sans doute aussi parce que l'issue est connue avant même de regarder le film, mais le talent de Dussollier et surtout d'Arestrup permet de largement compenser ce défaut.

Note : 7/10


dimanche 3 août 2014

Expendables : unité spéciale


Titre : Expendables : unité spéciale (The Expendables)
Réalisateur : Sylvester Stallone
Acteurs : Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li
Date de sortie en France : 18 août 2010
Genre : action

Synopsis : 
Ils n'ont jamais connu d'autre mode de vie que la guerre. Ils n'ont de loyauté qu'envers les membres de leur propre équipe. Ce sont les Expendables, une unité spéciale.

Avis : 
C'était un projet un peu fou, et forcément alléchant pour les fans des films d'action des années 80 et 90 dopés à la testostérone : réunir, le temps d'un film, les héros de ces séries B. Sous la direction de Sylvester Stallone (Rocky, Rambo...), ce sont donc Jason Statham (Le Transporteur, Homefront), Jet Li (Fist of legend, L'Arme fatale 4), Dolph Lundgren (Punisher, Rocky IV), Eric Roberts (Runaway train), David Zayas (la série Oz), Gary Daniels (Ken le survivant, Niki Larson), Mickey Rourke (Sin City, The Wrestler) ainsi que l'ancien joueur de football Terry Crews (Tout le monde déteste Chris), l'ancien combattant de l'UFC Randy Couture (Le Roi Scorpion 2) et l'ancien catcheur Steve Austin (Les Condamnés). Ajoutez à tout ce beau monde des apparitions de Arnold Schwarzenegger (Terminator, Le Dernier rempart) et Bruce Willis (Piège de cristal, Die Hard 5) et vous avez une brochette plus que réjouissante !


Pourtant, Expendables ne sera jamais au niveau de ce qu'on pouvait en attendre. Son principal défaut ? Celui de se prendre bien trop au sérieux, préférant se regarder le nombril plutôt que de livrer une oeuvre décomplexée et fun. Les exemples les plus frappants sont la rencontre entre Stallone, Schwarzenegger et Willis, ou le monologue de Rourke. Une volonté de sérieux qui tranche radicalement avec l'emballage général du film.

En effet, il faut quand même reconnaître que c'est souvent très mal filmé, que les effets spéciaux sont très moyens et que l'histoire est plus qu'idiote. Si le film avait été pensé comme une série B reprenant les codes de ses modèles, à l'image de la tendance Grindhouse de Rodriguez et Tarantino, cela aurait pu être une qualité : mais face à la prétention d'ensemble, ça fait un peu tâche. Dommage, car certains passages sont vraiment réussis, et Jason Statham et l'incomparable Eric Roberts se taillent vraiment la part du lion.

Bref, Expendables : unité spéciale n'est pas le monument d'action décomplexée que l'on pouvait en attendre. Il réussit même à être inférieur à certains films de plusieurs des acteurs qu'il regroupe, en étant bien moins généreux et spontané. Un gâchis qui sera néanmoins réparé avec la suite, cocktail bien plus réussi de décontraction et d'autodérision, mais que viendront confirmer les films suivants de Stallone, comme le navrant Du plomb dans la tête...

Note : 4/10


vendredi 1 août 2014

Les Trois frères, le retour


Titre : Les Trois frères, le retour
Réalisateur : Didier Bourdon, Bernard Campan, Pascal Légitimus
Acteurs : Didier Bourdon, Bernard Campan, Pascal Légitimus
Date de sortie en France : 12 février 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Ils sont trois,
Ils sont frères,
Ils sont de retour.
15 ans après, Didier, Bernard et Pascal sont enfin réunis... par leur mère...Cette fois sera peut-être la bonne.

Avis : 
C'est l'histoire d'un échec que l'on attendait, d'une déception prévisible mais forcément un peu triste : presque 20 ans après le succès des Trois frères, Les Inconnus remettent le couvert avec une suite. Longtemps attendu, ce second volet a longtemps fait rêver avant que le soufflé ne retombe, plombé par l'impression tenace que laissait le trio lors de leurs passages télévisés : celle d'humoristes dépassés, ne faisant plus rire que lorsque l'on passait une énième fois un de leurs sketchs de l'époque.


Apparemment conscient de cette situation, Les Inconnus vont choisir la sécurité pour cette suite, en tentant de nous proposer un vague remake de leur film culte tout en l'agrémentant de quelques touches "modernes". Le verdict est terrible : sans aucune énergie ni imagination, Les Trois frères se plante complètement à tous les niveaux, ne faisant sourire qu'à de trop rares occasions et finissant même par devenir antipathique. Les gags abrutissants se succèdent mollement (un exemple ? monsieur Vaselin, dont le nom est prononcé Vaseline par un collègue anglais... hilarant, non ?), sans impact ni intelligence, jusqu'à nous agacer avec ces grotesques personnages des cités.

Le film nous ressert plusieurs éléments de l'original, comme l'arrivée de Didier et Bernard chez Pascal lors d'une réception huppée, les conséquences d'une consommation de drogue ou un passage à la télévision qui dérape. Le scénario lui-même reprend une structure identique, réunissant ces frères par le biais d'un héritage, les laissant dans une galère incroyable et leur faisant faire en cours de route une rencontre insoupçonnée...

Les Trois frères, le retour n'est donc finalement qu'un remake paresseux, sans l'ombre de l'humour ou de l'intelligence de son modèle. Très rarement amusant, incroyablement mou, le film devient très vite irritant et il faut s'armer de patience et de courage pour en venir à bout, en n'étant récompensé que par deux ou trois bons passages : à ce niveau là, ce n'est plus de la déception mais de la tristesse qu'on ressent...

Note : 2/10