mardi 22 février 2022

Massacre à la tronçonneuse (2022)

 
 
Titre : Massacre à la tronçonneuse (Texas chainsaw massacre)
Réalisateur : David Blue Garcia
Acteurs : Sarah Yarkin, Elsie Fisher, Mark Burnham
Date de sortie en France : 18 février 2022 (Netflix)
Genre : horreur
 
Synopsis : 
Melody, sa sœur adolescente Lila et leurs amis Dante et Ruth se rendent dans la petite ville de Harlow, au Texas, pour lancer une nouvelle entreprise. Mais leur rêve se transforme bientôt en cauchemar éveillé lorsqu'ils pénètrent sans le vouloir dans le monde de Leatherface, le dangereux tueur en série dont l'héritage sanglant continue de hanter les habitants de la région. Parmi eux, Sally Hardesty, unique survivante du tristement célèbre massacre de 1973, et bien décidée à se venger. 
 
Avis : 
Neuvième film de la saga, Massacre à la tronçonneuse est la suite directe de Massacre à la tronçonneuse (mais attention, ce n'est pas la suite de Massacre à la tronçonneuse !). Il s'inscrit donc à la place de Massacre à la tronçonneuse 2 ou de Texas chainsaw 3D en tant que suite directe au film de Tobe Hooper, s'inscrivant ici dans cette formidable mode du "requel", mi-remake mi-séquelle, qui porte le même titre que l'original sans qu'on ne comprenne vraiment pourquoi. Ici, le modèle est clairement Halloween (mais pas Halloween, ni même Halloween) : on retrouve Leatherface, 50 ans plus tard (il a, selon les producteurs, une soixante d'année, ce qui indique qu'il avait donc environ 10 ans dans l'original ?), mais aussi Sally Hardesty en mode Laurie Strode 2018, qui veut régler son compte au tueur. Bref, les producteurs et les scénaristes se sont drogué en regardant Halloween (2018), et ont décidé d'adapter le concept à Massacre à la tronçonneuse. 
 
 

Et si Sally est devenue Laurie Strode, c'est en Jason Voorhees que s'est quant à lui transformé Leatherface en cinquante ans. Une puissance herculéenne, une résistance à toute épreuve, capable de dézinguer tout un groupe en quelques secondes, il a lui aussi suivi l'évolution de Myers, passé de The Shape à The Gros Bourrin de 1978 à 2021. On n'en saura pas plus sur son parcours depuis 50 ans, sur les raisons qui l'ont poussé à ranger sa tronçonneuse. Leatherface n'est plus qu'un monstre lambda, comme on peut en voir dans n'importe quel slasher de bas étage. 

Tout ça donne finalement un bon gros navet comme le cinéma actuel peut en produire par paquets de douze. Des incohérences à la pelle, des personnages sans intérêt, un scénario réduit à sa plus simple expression, une mise en scène qui se contente du minimum : autant dire qu'on oublierait sans doute le film aussi vite qu'on ne l'a vu s'il n'y avait pas cette séquence qui se démarquait clairement du lot. Je parle évidemment de la scène du bus, complètement coconne mais terriblement jouissive. Elle marquera malheureusement le point de départ vers un final sans queue ni tête et terriblement navrant. 

Au moins, le film restera dans le thème de la saga : à violer sans vergogne les cadavres de Tobe Hooper, Marylin Burns ou encore Gunnar Hansen, on peut difficilement faire plus "profanation de cadavres". Sans grand intérêt, il aura pour plus grand qualité d'être assez court pour ne pas trop s'ennuyer...



 

dimanche 13 février 2022

Moonfall


Titre : Moonfall
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Patrick Wilson, Halle Berry, John Bradley-West
Date de sortie en France : 9 février 2022
Genre : science-fiction, catastrophe
 
Synopsis : 
Une mystérieuse force a propulsé la Lune hors de son orbite et la précipite vers la Terre. L’impact aura lieu dans quelques semaines, impliquant l’anéantissement de toute vie sur notre planète. Jo Fowler, ancienne astronaute qui travaille pour la NASA, est convaincue de détenir la solution pour tous nous sauver, mais seules deux personnes la croient : un astronaute qu’elle a connu autrefois, Brian Harper, et un théoricien du complot, K.C. Houseman. Ces trois improbables héros vont tenter une mission impossible dans l’espace… et découvrir que notre Lune n’est pas ce que nous croyons.
 
Avis : 
Il y a quelques années, Armageddon et Deep Impact menaçaient de détruire notre belle planète à coup de météorite géante. Le Jour d'après et 2012 imaginaient une fin du monde rythmée par les tsunamis, les séismes, les vagues de froid. Independence Day : Resurgence faisait débarquer un vaisseau extraterrestre plus grand que l'océan Atlantique pour nous botter les fesses. Vous pensiez qu'on ne pourrait pas aller plus loin ? Vous avez largement sous-estimé Roland Emmerich. Parce que cette fois, ce que le réalisateur allemand propose de nous balancer sur la tronche, c'est LA LUNE !  
 
 
Car, vous l'ignoriez peut-être, mais notre satellite artificiel n'est en fait pas si artificiel que ça : il s'agit en fait d'une mégastructure extraterrestre, conçue pour demeurer à distance de la Terre... mais qui, pour une raison inconnue, a changé de trajectoire et menace de nous percuter. Un prétexte idéal pour l'ami Roland, pour qui décrocher la Lune est surtout un beau prétexte pour faire ce qu'il préfère : foutre le bordel sur Terre. 

Si vous êtes allés voir le film en salles, c'est sans doute que vous connaissez, comme moi, la cuisine classique du petit teuton : des tsunamis géants (forcément, la Lune approchant vient augmenter les marées), des bombardements de météores, quelques petits séismes, et désormais des dérèglements de gravité (une formidable idée déjà exploitée dans ID2). On reconnaît la générosité totale, et presque puérile, du réalisateur, qui ne cherche qu'à nous en mettre plein la tronche, quitte à envoyer une navette spatiale taguée des mots "Screw the moon" à la rencontre du satellite en échappant à un tsunami et une pluie d'astéroïdes en n'ayant pas assez de carburant. 


On reconnaît également sa patte pour le traitement des personnages et des "rebondissements" scénaristiques. L'ancien héros devenu paria, mais qui redeviendra un héros, le geek complotiste qui avait finalement raison, le fils à problèmes, les familles recomposées / décomposées, les courses-poursuites et autres comptes à rebours... On connaît tout ça par coeur, et c'est malheureusement là où le film finit par lasser : à l'image de "Godzilla vs Kong", il donne beaucoup trop de place à des personnages et à des intrigues sans saveur ni surprise, et se perd en voulant mettre en place un faux suspense. 

Résultat, entre deux séquences catastrophes, on s'ennuie un peu, d'autant que les personnages ne sont guère attachants. Il faut dire aussi qu'entre Patrick Wilson ("Insidious", "Conjuring : les dossiers Warren"), Halle Berry ("Cloud Atlas", "Extant") ou John Bradley-West ("Game of thrones"), on est sur l'acteur mollasson de première classe. Reste le plaisir d'apercevoir quelques minutes Donald Sutherland, mais c'est mince. 


Bref, Moonfall est finalement un film assez... terre à terre. Un film Emmerichien assez classique (on n'aurait presque pas vu la différence si le film s'était appelé "Independence Day 3", où le curseur du synopsis est poussé à son extrême, et qui donne des situations et des séquences que l'on a souvent vues à l'identique chez le réalisateur. Pour le meilleur et (surtout) pour le pire, nous sommes en terrain connu, et si l'on pourra apprécier, avec un certain sens du second degré, l'exubérance grotesque de l'ensemble, on n'ira y chercher qu'un plaisir coupable. Ni plus, ni moins. 



samedi 12 février 2022

Terreur sur la ville

 

Titre : Terreur sur la ville (The town that dreaded sundown)
Réalisateur : Charles B. Pierce
Acteurs : Ben Johnson, Andrew Prine, Dawn Wells
Date de sortie en France : 
Genre : horreur, thriller

Synopsis : 
Texakarna, Texas, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les derniers soldats sont rentrés, les années de rationnement et de pénurie s'éloigne. La ville s'apprête à retrouver calme et prospérité. Mais un mystérieux tueur va s'en prendre aux habitants de la ville. 

Avis : 
Début 1946, la ville de Texarkana fut le théâtre de plusieurs attaques, faisant huit victimes. Ces attaques ont été attribuées au même homme, surnommé le Phantom killer, qui n'a jamais pu être identifié. L'affaire entraîna une importante paranoïa dans la ville et ses alentours, les habitants dévalisant les boutiques d'armes et se barricadant chez eux à la nuit tombée pendant plusieurs mois. C'est de cette histoire que s'inspire Terreur sur la ville de Charles B. Pierce.


Le film adopte le format, assez inédit pour l'époque, du faux documentaire. En effet, une voix-off nous décrit le contexte, les futures victimes, souligne les images, un peu comme l'avait fait, dans un registre néanmoins différent, Deranged en 1974. Une approche qui donne beaucoup de crédibilité au film qui, à l'exception de certains éléments (le final, le célèbre meurtre au trombone) va se montrer très fidèle aux événements. Une vraie réussite à ce niveau, pour un film qui reste encore aujourd'hui assez marquant. 

Car au-delà de l'étiquette "histoire vraie" ou l'accroche "l'assassin se promène toujours dans les rues de la ville aujourd'hui", qui valut quelques problèmes à Pierce, Terreur sur la ville impressionne par des attaques assez brutales et un tueur particulièrement charismatique, alors qu'il porte un simple sac en toile sur la tête (Vendredi 13-2 montrera bien la difficulté d'être crédible avec ce type de costume). En revanche, difficile de comprendre ces (nombreux) passages humoristiques avec l'agent A.C.  "Sparkplug" Benson, qui envoie chier les gens au téléphone, fait preuve d'un zèle grotesque et conduit n'importe comment. 

The Town that dreaded sundown (j'adore ce titre) est un petit classique des années 70, toujours efficace presque 50 ans après. Avec son mélange entre documentaire et fiction, son tueur brutal aux méthodes rappelant celles du Zodiac, la présence de Ben Johnson (Rio Grande, La Horde sauvage, La Dernière séance), Terreur sur la ville est un film à (re)découvrir, et qui donne envie de se pencher sur les autres oeuvres de son réalisateur : j'avoue être particulièrement curieux de voir The Legend of Boggy Creek