lundi 29 décembre 2014

Le Conte de la princesse Kaguya


Titre : Le Conte de la princesse Kaguya (Kaguya-hime no monogatari)
Réalisateur : Isao Takahata
Acteurs : Aki Asakura, Kengo Kora, Takeo Chii
Date de sortie en France : 25 juin 2014
Genre : animation, drame

Synopsis : 
Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Avis : 
Le Conte de la princesse Kaguya marque le retour d'Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles) à la réalisation, 14 ans après Mes voisins les Yamada. Il s'inspire pour l'occasion d'un conte traditionnel, le conte du coupeur du bambou, considéré comme le texte narratif japonais le plus ancien. Véritable récit initiatique, il décrit la vie d'une mystérieuse jeune fille, découverte bébé dans la tige d'un bambou, et destinée à devenir une princesse malgré elle.


Nous suivrons donc la jeunesse de Kaguya, heureuse avec ses camarades à la campagne. L'innocence laisse hélas rapidement la place à de nouvelles responsabilités lorsque ses parents adoptifs décident d'en faire une princesse, s'installent dans une luxueuse maison en ville et confient la jeune fille à une femme stricte chargée de son éducation. Et pour ne rien arranger, la beauté de la princesse attire de nombreux prétendants bien décidés à l'épouser.

L'argent et le statut social ne font pas le bonheur : si la principale thématique du film semble aussi naïve qu'enfantine, Isao Takahata parvient à ne pas sombre dans un côté trop fleur-bleue, d'abord grâce à des dessins au style très épuré, ensuite grâce à une profondeur assez étonnante des personnages. La volonté de non-conformité de Kaguya nous semble ainsi plutôt naturelle, et les rebondissements liés aux quêtes qu'elle propose à ses admirateurs ou l'affrontement permanent avec son enseignante permettent de rythmer le récit de façon simple et efficace.

Après Le Vent se lève d'Hayao Miyazaki quelques mois plus tôt, le studio Ghibli nous offre un second bijou avec le dernier film de son second fondateur. Visuellement magnifique, il transcende une histoire plutôt simple et parvient à éviter la niaiserie malgré un sujet très gentil. Juste magnifique, malgré un final un peu moins inspiré concernant les origines de la princesse.

Note : 8,5/10


samedi 27 décembre 2014

Paddington


Titre : Paddington
Réalisateur : Paul King
Acteurs : Ben Whishaw, Hugh Bonneville, Nicole Kidman
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : animation, aventures

Synopsis : 
Paddington raconte l'histoire d'un jeune ours péruvien fraîchement débarqué à Londres, à la recherche d'un foyer et d'une vie meilleure. Il réalise vite que la ville de ses rêves n'est pas aussi accueillante qu'il croyait. Par chance, il rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière.

Avis :
L'ours Paddington, créé par Michael Bond, est l'un des personnages préférés des Britanniques. Fort d'une immense popularité (plus de 35 millions de livres vendus dans le monde depuis 1958), il était logique qu'il finisse par débarquer sur les écrans de cinéma, pour une aventure familiale bourrée de bons sentiments.


Car Paddington est avant tout une petite comédie destinée aux plus jeunes, et dont le personnage principal, cet ours péruvien capable de parler, enchaîne catastrophe sur catastrophe. Sa maladresse sera d'ailleurs le principal élément scénaristique du film, lui attirant la sympathie des londoniens tout en faisant apparaître une ennemie insoupçonnée.

L'ensemble finit ainsi par s'essouffler, d'autant qu'on ne parvient que difficilement à s'attacher à cet ours dont les drames ne paraissent pas si importants et qu'on ne sent jamais vraiment en danger, même lorsqu'il est pris au piège par une Nicole Kidman en roue libre. Et comme en plus, sa relation avec sa famille adoptive est cousue de fil blanc, avec des personnages lui étant d'abord hostiles mais devenant rapidement ses meilleurs alliés, le film ne dépasse jamais le statut de simple petite comédie d'aventures destinée aux plus jeunes.

Petite déception donc que ce Paddington, qu'on attendait sans doute plus drôle, plus rythmé, plus touchant. Un film néanmoins sympathique, mais dont on ne se souviendra plus dans quelques semaines...

Note : 6/10


jeudi 25 décembre 2014

Astérix - le Domaine des Dieux


Titre : Astérix - le Domaine des Dieux
Réalisateur : Louis Clichy, Alexandre Astier
Acteurs : Roger Carel, Guillaume Briat, Lorànt Deutsch
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : animation, comédie, aventures

Synopsis : 
Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura  séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux  ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

Avis : 
Après de nombreuses déceptions, tant en films d'animation (depuis 1986 et Astérix et les Bretons, les dessins animés mettant en scène les gaulois sont très décevant) qu'en films live (l'unique véritable réussite, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, n'avait paradoxalement plus grand chose à voir avec l'univers de Goscinny et Uderzo), Astérix revient sur les écrans sous la direction d'Alexandre Astier (Kaamelott). Il adapte pour l'occasion Le Domaine des Dieux, l'un des albums les plus réussis de la série, d'autant plus intéressant qu'il développe des thèmes toujours au goût du jour.


Et il faut bien avouer que cet Astérix est une réussite que l'on n'osait pas espérer. Sans aucun temps mot, le film réussit le défi de mêler parfaitement l'humour de la série, en restant très fidèle à la bande-dessinée (tout juste pourra-t-on regretter la disparition de quelques calembours comme "il ne faut jamais parler sèchement à un numide") tout en intégrant quelques situations plus modernes, toujours dans l'esprit de l'oeuvre originale, en n'oubliant pas d'amener quelques touches plus nouvelles avec quelques clins d'oeil bien sentis, à King Kong ou au Seigneur des anneaux par exemple.

Les répliques font mouche, on rit régulièrement, et on retrouve surtout avec un immense plaisir la voix de Roger Carel pour interpréter Astérix. Le doublage des personnages est d'ailleurs une autre des qualités du film (Chabat, Semoun, ou encore Deutsch sont impeccables), même si on regrettera que la voix d'Obélix soit complètement ratée. Autre bémol, le dessin des personnages en 3D, que je trouve vraiment très moche par moments même s'ils sont parfaitement animés par Louis Clichy.

On n'osait plus y croire : Alexandre Astier et Louis Clichy parviennent pourtant à réaliser une excellente adaptation d'Astérix au cinéma, fidèle à la bande-dessinée tout en y apportant une jolie touche de modernité. Il en résulte un des films les plus drôles de l'année, une très bonne surprise que l'on classera aux côtés des Astérix et Cléopâtre et Les Douze travaux d'Astérix !

Note : 8/10


lundi 22 décembre 2014

White God


Titre : White God (Fehér Isten)
Réalisateur : Kornel Mundruczó
Acteurs : Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Pour favoriser les chiens de race, le gouvernement inflige à la population une lourde taxe sur les bâtards. Leurs propriétaires s’en débarrassent, les refuges sont surpeuplés. Lili, 13 ans, adore son chien Hagen, mais son père l’abandonne dans la rue. Tandis que Lili le cherche dans toute la ville, Hagen, livré à lui-même, découvre la cruauté des hommes.

Avis : 
Récompensé dans la sélection "Un certain regard" au Festival de Cannes 2014, White God est un des films les plus étonnants de cette fin d'année. A partir d'une histoire assez simple, sans doute plus adaptée, en apparence, à un format court, Kornel Mundruczó va magnifier le thème de l'animal dangereux pour nous livrer un film aussi fort et touchant qu'intelligent.


On va donc suivre Lili et son chien Hagen. Un duo qui semble devenu un poids pour les parents divorcés : dès le début, la mère et son nouveau petit ami les refilent à un père clairement incapable de s'occuper d'eux. Son appartement n'est pas adapté pour recevoir une adolescente, et encore moins un chien, d'autant qu'il devra payer une taxe pour conserver le bâtard sous ton toit : il est ainsi contraint d'abandonner l'animal, dans une scène déchirante qui nous rend forcément l'homme antipathique. Mais le film va s'attacher à approfondir le personnage, par petites touches, notamment en le présentant comme une victime de la crise économique n'ayant d'autre alternative.

Hélas, choix ou pas, l'abandon d'Hagen aura des conséquences dramatiques sur le chien. Le réalisateur nous propose ainsi de suivre l'animal comme un véritable personnage, l'innocence de l'animal étant peu à peu détruite (tout comme celle de la jeune fille), poursuivi par la fourrière puis entraîné pour participer à des combats... jusqu'à se révolter. Le chaos qui suivra sera incroyablement réussi, grâce notamment au choix d'utiliser de vrais chiens (environ 250), ce qui donne un impact tout particulier à ces passages.

Révoltant, le film nous met régulièrement mal à l'aise, autant dans les comportements des humains envers les animaux que lors de la vengeance, parfois aveugle, de la meute. White God est ainsi souvent cru et violent, évite au maximum le manichéisme tout en laissant une lueur d'espoir grâce au personnage de Lili, qui tentera de se relever après une lente chute. Une véritable réussite.

Note : 8,5/10


jeudi 18 décembre 2014

Le Hobbit : la bataille des cinq armées


Titre : Le Hobbit : la bataille des cinq armées (The Hobbit: the battle of the five armies)
Réalisateur : Peter Jackson
Acteurs : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Date de sortie en France : 10 décembre 2014
Genre : fantasy

Synopsis : 
Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.

Avis : 
Sixième film de Peter Jackson consacré à l'univers créé par J.R.R. Tolkien, La Bataille des cinq armées vient conclure la trilogie du Hobbit, tout en faisant le lien avec Le Seigneur des anneaux par le biais des scènes nous présentant la montée en puissance de Sauron. Comme son titre l'indique, le film va essentiellement se concentrer sur une grande bataille, qui vient ponctuer le livre de Tolkien. Et quand on connaît Peter Jackson, on sait bien qu'une grande bataille, ça peut vite prendre des proportions gigantesques et s'étirer sur une majeure partie du film. Pour une fin en apothéose ?


Pas vraiment. Car si le film va - évidemment - être très spectaculaire, il va être d'une faiblesse narrative assez consternante, donnant même l'impression que Peter Jackson s'est lui-même lassé de raconter cette histoire. On se retrouve ainsi avec des arcs scénaristiques développés depuis Un voyage inattendu puis La Désolation de Smaug se terminant en queue de poisson : à la résolution de l'intrigue entourant le retour de Sauron, on en vient ainsi à se demander "tout ça pour ça ?". Il en sera de même en ce qui concerne Legolas, dont la présence envahissante ne semble avoir pour but qu'un clin d'oeil à l'autre trilogie. Curieux, et assez destabilisant.

La Bataille des cinq armées ne semble en fait avoir pour but que d'aligner les scènes spectaculaires de combats : après une première heure largement consacrée à l'attaque de Smaug sur Lac-ville, le grand combat débute, à peine entrecoupé par le pétage de plombs (là encore, résolu de façon incroyablement facile) de Thorin. Dès lors, Peter Jackson peut faire ce qu'il préfère : nous en mettre plein la vue avec des affrontements dantesques, quitte à aller trop loin dans la surenchère, les incohérences, les ficelles et les libertés avec la physique.


Malgré d'évidentes qualités visuelles, Jackson finit ainsi par nous lasser aussi pendant ces passages forts. Ainsi, alors qu'on pouvait pardonner aux précédents films leurs longueurs et la tendance à étirer artificiellement certains passages, cela devient beaucoup plus difficile ici, et on se trouve tout simplement devant la limite de la division en trois de cette grande aventure : le troisième chapitre n'a rien à raconter, rien à montrer, et tente vainement de combler le tout par une surenchère d'action et de duels. Enfin, "rien à raconter"... on imagine que l'inévitable version longue viendra largement combler les manques, nous donnant ce paradoxe savoureux selon lequel on ne pourra pleinement profiter de l'histoire que quelques mois après la sortie cinéma, alors même que cela aurait justement pu éviter les scènes élastiques.

Il faut également avouer qu'au bout de la sixième fois, les mêmes plans, les mêmes constructions de scènes et les mêmes réflexes de réalisation finissent par agacer, tout comme ces emprunts lourdingues à la bande-originale de la première trilogie, renforçant inutilement chaque référence. Le pire dans tout ça, c'est que les 2h20 du film passent relativement vite, l'action omniprésente entraînant tout sur son passage, les effets spéciaux étant impeccables et les petites touches d'humour font mouche.

Cela n'empêche pas ce troisième volet du Hobbit (avec un Hobbit très peu présent d'ailleurs) d'être le plus faible de toute la saga, à cause d'un scénario extrêmement faible et d'une impression générale de lassitude, aussi bien pour le spectateur que pour le réalisateur. Pas vraiment étonnant vu le découpage de l'oeuvre, la bataille semblant déjà, dans le livre, n'être qu'un passage ajouté alors que la quête principale, la reconquête d'Erebor, était terminée. Bon allez, cette fois, on passe à autre chose monsieur Jackson ?

Note : 5/10


dimanche 14 décembre 2014

Night call


Titre : Night call (Nightcrawler)
Réalisateur : Dan Gilroy
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Bill Paxton
Date de sortie en France : 26 novembre 2014
Genre : thriller

Synopsis : 
Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...

Avis : 
Pour son premier film en tant que réalisateur, Dan Gilroy (notamment scénariste de Jason Bourne : l'héritage de son frère Tony) nous entraîne dans la face sombre des nuits de Los Angeles. Celle des accidents, des vols, des meurtres. Celle dont vit Lou Bloom, chasseur d'images indépendant, dont la rémunération est directement liée au degré d'horreur et de violence des images qu'il ramène.


Sans grande surprise, le scénario nous proposera ainsi de suivre des événements de plus en plus glauques, à mesure que le personnage principal ose approcher puis mettre en scène les scènes horribles qu'il découvre. Cela donne quelques moments d'une remarquable intensité (le passage dans le fast-food est particulièrement étouffant), mais on regrettera l'absence d'une véritable évolution dans le film, notamment par le biais d'un personnage principal qui n'évoluera jamais d'un poil.

Ainsi, malgré la performance - comme toujours- remarquable de Jake Gyllenhaal (Enemy, Donnie Darko), le film finit par lasser un peu par son côté répétitif, que l'on retrouve jusque dans ce cynisme omniprésent qui, s'il est d'abord vraiment jubilatoire, finit par devenir un artifice et perd peu à peu son impact. La critique des médias et de la course au scoop et à l'image choc en devient presque irritante de facilité.

Il ne faut donc pas grand chose pour faire de ce Night call (renommé ainsi afin de profiter au maximum de l'aura de Drive) un excellent film. Mais le cynisme pour le cynisme finit par lasser, d'autant qu'il constitue l'unique argument d'une histoire qui ne connaît finalement aucune réelle progression chez ses personnages.

Note : 7/10


jeudi 11 décembre 2014

La French


Titre : La French
Réalisateur : Cédric Jimenez
Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Benoît Magimel
Date de sortie en France : 3 décembre 2014
Genre : policier, drame

Synopsis : 
Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.

Avis : 
La French nous entraîne dans le Marseille de la fin des années 70, à une époque où la cité phocéenne était la capitale mondiale du trafic d'héroïne, dominée par la French Connection. Cédric Jimenez choisit de se concentrer sur la rivalité entre le juge Michel, figure de proue de la lutte contre la mafia, et Zampa, le parrain local que la police n'a jamais pu approcher.


Le film s'intéresse ainsi aux deux personnages, à leurs motivations, leurs réactions face aux victoires et aux échecs. Un parti-pris qui sera reproché par la famille de Pierre Michel (enfin, seulement les éléments montrant le juge sous un jour négatif, étrangement), mais qui donne une dimension humaine, plus proche du drame que du simple film polar à la française. Cet aspect est le véritable point fort du film, d'autant plus qu'il est porté par l'impeccable duo Dujardin - Lellouche, très convaincants dans leurs rôles respectifs.

Ils dominent en fait assez facilement un film qui, pour le reste, demeure très classique et reste dans les sentiers battus. On ne sort jamais du film de mafia assez classique avec l'affrontement entre deux personnalités hors-normes mais toujours très archétypales. Il n'y a ainsi que très peu de moments vraiment forts ou mémorables, à l'exception du final. Même le face à face entre les deux hommes, mis en avant dans la bande-annonce, tombe un peu à plat.

Malgré un sujet un or, une reconstitution admirable et un duo d'acteurs au top, La French ne dépasse pas le simple statut de bon polar à la française, très classique mais efficace. Insuffisant hélas pour se frotter aux autres grands films mettant en scène la mafia ou même cet épisode de l'histoire criminelle de Marseille comme le French Connection de William Friedkin.

Note : 7/10




lundi 8 décembre 2014

Transformers : l'âge de l'extinction


Titre : Transformers : l'âge de l'extinction (Transformers : Age of Extinction)
Réalisateur : Michael Bay
Acteurs : Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer
Date de sortie en France : 16 juillet 2014
Genre : science-fiction, action

Synopsis : 
Quatre ans après les événements mouvementés de Transformers : La Face cachée de la Lune, un groupe de puissants scientifiques cherche à repousser, via des Transformers, les limites de la technologie. Au même moment, un père de famille texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n’est autre qu’Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d’un certain Savoy, dont le but est d’éliminer les Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface…

Avis : 
Après une trilogie à l'intérêt discutable, on pouvait penser que Michael Bay s'était enfin un peu assagi avec le sympathique No pain no gain. Rassurez-vous : le réalisateur de Rock et Armageddon est toujours aussi fan d'explosions, de courses poursuites improbables et de montage ultrarapide. Et si pour l'occasion, Mark Wahlberg remplace Shia Labeouf, ne craignez rien : ça ne change absolument rien tant les humains passent au second plan dans cette folie furieuse mettant en scène des robots qui se transforment en voitures.


La recette reste ainsi la même : des robots extraterrestres viennent se battre sur Terre, foutent un bordel monstrueux, et les gentils finissent par gagner grâce à l'intervention d'un humain que rien ne prédisposait à un tel destin. La seule différence, c'est qu'il y a cette fois des robots-dinosaures-géants, les Dinobots, et que Michael Bay semble vouloir aller encore plus loin dans sa volonté d'explosion visuelle au détriment du scénario.

Plus encore que d'habitude, on a ainsi cette impression étrange que, lorsqu'un plan dure plus de six secondes, il s'agit d'un plan-séquence ! Epuisant, d'autant que le film est bien trop long et que la plupart des scènes d'action s'éternisent, le montage en devient presque hypnotique. Et si certains passages sont effectivement assez énormes pour devenir épiques, le spectacle devient rapidement lassant, faisant agoniser le peu de cerveau que vous aviez décidé d'emmener avec vous pour voir le film.

Transformers 4 est sans doute l'oeuvre la plus aboutie de son réalisateur. Du moins, celle où tout son potentiel de blockbuster formaté (il faut voir les thèmes abordés et les relations entre personnages...), bruyant et débilitant semble enfin s'exprimer, dans l'équivalent cinématographique d'un repas chez McDonald...

Note : 3/10


jeudi 4 décembre 2014

Fury (2014)


Titre : Fury
Réalisateur : David Ayer
Acteurs : Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : guerre

Synopsis : 
Avril 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, le sergent Don Collier commande un Char M4 Sherman et son équipage de 5 soldats de la 2e division blindée américaine pour une mission risquée derrière les lignes ennemies durant la campagne d'Allemagne.

Avis : 
Après les 2h15 de Fury, on peut légitimement se demander si le cinéma a encore quelque chose de nouveau sur la Seconde Guerre Mondiale. Car le film de David Ayer (End of watch, Sabotage), évidemment estampillé de l'étiquette "inspiré de faits réels", ressemble à s'y méprendre à de nombreux films du genre, de Il faut sauver le soldat Ryan, avec son jeune soldat qui découvre la guerre, à Le Bateau avec la vie de ce groupe allant au combat dans l'espace réduit d'une machine.


Pas si loin de son personnage de chasseur de nazis d'Inglourious basterds, Brad Pitt incarne donc un Sergent intraitable et courageux, prêt à tout pour tuer des allemands et qui prendra sous son aile le jeune Norman (Logan Lerman, Le Monde de Charlie, Noé, Percy Jackson : la mer des monstres), que rien ne prédestinait à rejoindre le front. On va donc avoir droit aux éternelles premières relations tendues avec le reste de l'équipe, à la découverte des horreurs de la guerre, aux difficultés rencontrées pour tuer le premier ennemi, jusqu'à devenir une "machine" dégommant du boche à la douzaine et étant enfin accepté par le groupe.

Une progression classique donc, que l'on retrouve également dans les diverses péripéties : le Fury échappe à plusieurs guet-apens, surmonte les obstacles coûtant la vie à de nombreuses autres unités, s'accorde même un moment de pause avant de s'offrir un affrontement totalement déséquilibré dans une éternelle relecture du siège de Fort Alamo où les cinq hommes, (Pitt, Lerman, Shia Nymphomaniac LaBeouf, Jon Walking Dead Bernthal et Michael Collision Peña) vont résister à des dizaines d'assaillants.

S'il reste prenant et efficace, Fury ne se démarque donc absolument pas de ses aînés, rappelant largement le chef d'oeuvre de Spielberg. Heureusement, l'interprétation est remarquable (notamment LaBeouf, étonnant !) et les scènes d'action très réussie. Cela suffit à passer un très bon moment, mais sans doute pas à se souvenir de Fury dans quelques mois...

Note : 6/10


mardi 2 décembre 2014

La Planète des singes : l'affrontement


Titre : La Planète des singes : l'affrontement (Dawn of the Planet of the apes)
Réalisateur : Matt Reeves
Acteurs : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman
Date de sortie en France : 30 juillet 2014
Genre : action, science-fiction

Synopsis : 
Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.

Avis : 
Après un reboot réussi (La Planète des singes : les origines), il était logique qu'une suite arrive assez rapidement. Réalisé par Matt Reeves (Cloverfield, Laisse-moi entrer), La Planète des singes : l'affrontement nous place donc 10 ans après les événements du premier volet. Les singes se sont multipliés, alors qu'une épidémie a réduit l'humanité à quelques poches de survivants contraints de s'organiser sans technologie.


Entre la race qui monte et celle qui s'affaiblit, la rencontre arrive rapidement, avec, très vite, les divergences de point de vue dans chaque camp : faut-il favoriser la paix, ou tenter de prendre l'ascendant sur l'autre tant qu'il est vulnérable ? Entre méfiance, erreurs et manoeuvres des extrémistes, l'affrontement s'avérera inévitable, malgré tous les efforts de César et de Malcolm. Le film s'attarde ainsi largement sur les relations entre les deux personnages, ainsi que sur les actions de Koba pour précipiter la guerre, permettant de reprendre la rivalité entre les deux singes que l'ont pouvait apercevoir dans le premier.

Matt Reeves passe d'ailleurs tellement de temps à s'occuper de ces trois-là qu'il en oublie de développer tous les autres, à commencer par les humains, à peine survolés : on ne saura ainsi pas grand chose du personnage interprété par Gary Oldman, et les rapprochements esquissés entre certains hommes et certains singes disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus. Même le fameux affrontement, s'il est très spectaculaire et d'une belle intensité dramatique, n'a finalement comme enjeu que l'opposition entre les deux singes, au milieu duquel on ne voit tout simplement plus les humains;

La Planète des singes : l'affrontement est une suite réussie au reboot de la saga. On regrettera simplement qu'en plus de 2 heures, le film ne parvienne pas à se concentrer sur d'autres personnages que César et Koba, et que les singes soient finalement présentés comme les uniques responsables de la guerre. Reste un excellent divertissement, un peu moins maîtrisé que le premier volet mais très efficace.

Note : 7,5/10