jeudi 30 octobre 2014

Ninja turtles


Titre : Ninja turtles (Teenage mutant ninja turtles)
Réalisateur : Jonathan Liebesman
Acteurs : Mega Fox, Will Arnett, William Fichtner
Date de sortie en France : 15 octobre 2014
Genre : action, super-héros

Synopsis : 
Tenez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York… Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil.

Avis : 
Stars des années 90, les Tortues Ninjas reviennent cette année sur grand écran pour un retour que l'on attendait pas forcément. Produit par Michael boum-boum vroum-vroum Bay (Transformers 4, No pain no gain), réalisé par Jonathan Liebesman (World invasion : battle Los Angeles, La Colère des Titans), avec Megan Fox (Transformers, Jennifer's body), le projet ne donnait pas spécialement envie, surtout quand des rumeurs annonçaient que les célèbres tortues seraient en fait issues d'une race extraterrestre.


Pas d'ascendance alien cependant, mais ce bon vieux mutagène ayant transformé 4 tortues et 1 rat en créature humanoïdes vivant dans les égouts. Pas de souci de ce côté, les bases sont respectées jusqu'au caractère des TMNT, du taciturne Raphael au boute-en-train Michelangelo, et ils affronteront leur ennemi juré, Shredder, dans un blockbuster très sage se contentant de remplir gentiment le cahier des charges.

C'est un peu spectaculaire, un peu amusant, et on suit le tout sans véritable ennui pendant 1h40, avec néanmoins ce sentiment évident qu'on ne s'y penchera pas plus une fois le film terminé. Ninja turtles est ainsi une oeuvre quelconque, dont le plus gros défaut est sans doute de ne jamais vraiment exploité le potentiel de ses héros, qu'on ne verra finalement que très peu en action. D'autant que, sans doute inspiré par son producteur, Liebesman nous offre une belle brochette de scènes illisibles quand il met enfin son quatuor en avant.

La plus grande qualité de Ninja turtles est ainsi de ne pas être aussi catastrophique que l'on pouvait le redouter. Cela n'empêchera pas de passer immédiatement à autre chose dès le début du générique, le film ne donnant ni envie de le revoir, ni envie de voir ses suites déjà prévues.

Note : 4/10


lundi 27 octobre 2014

Sin City : j'ai tué pour elle


Titre : Sin City : j'ai tué pour elle (Si City : a dame to kill for)
Réalisateur : Robert Rodriguez, Frank Miller
Acteurs : Eva Green, Josh Brolin, Jessica Alba
Date de sortie en France : 17 septembre 2014
Genre : thriller, drame

Synopsis : 
Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices. Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d'un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan est dévastée par le suicide de John Hartigan qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n'aspire plus qu'à assouvir sa soif de vengeance. Elle pourra compter sur Marv…

Avis : 
9 ans après le premier Sin City, superbe adaptation du comic book de Frank Miller à l'univers visuel fantastique, Robert Rodriguez nous en livre une "suite" (certains chapitres se déroulent avant le premier, d'autres viennent après), s'associant avec Miller derrière la caméra. Une longue absence pendant laquelle Rodriguez aura eu tout le loisir de nous révéler les limites les plus mauvaises (enfin, on l'espère...) de son exploitation de l'exploitation avec l'immonde Machete kills, pendant que l'auteur avait inspiré des adaptations bien moins inspirées de ses oeuvres, notamment avec 300 : la naissance d'un empire.


Ce ne sera ainsi pas une véritable surprise : J'ai tué pour elle est à des lieues de la qualité du premier volet. Histoires moins intéressantes, personnages beaucoup moins marquants (alors que beaucoup d'entre eux sont les mêmes que dans le premier volet), dialogues moins inspirés et surtout un visuel à la ramasse. Plus qu'une suite à Sin City, on a en fait l'impression d'en regarder un produit dérivé où chaque élément aurait été pillé et reproduit sans imagination et avec bien moins de talent.

Tout ce que le premier film avait de jubilatoire devient ainsi vulgaire et plat, malgré les tentatives désespérées pour s'accrocher aux branches en nous livrant un casting de premier ordre (Brolin, Green, Gordon-Levitt, Lloyd viennent notamment s'ajouter aux acteurs que l'on vyait déjà dans le premier opus) et nous jetant en pâture une Eva Green dont le seul talent est apparemment de se foutre à poil. Le résultat n'est pas forcément désagréable, bien qu'encore une fois, les segments soient inégaux, mais le film n'a jamais autant d'impact que son aîné.

Sin City : j'ai tué pour elle est donc une suite décevante, livrant un sous-produit du premier dont on aurait enlevé tout le sel pour n'en garder que les éléments les plus racoleurs. Même l'élément le plus remarquable de Sin City, le visuel, est ici complètement bâclé, nous éjectant purement et simplement de l'univers si particulier du premier film pour une impression bien plus classique... Finalement, seule l'affiche avec Eva Green vaudra véritablement le détour pour un nouveau raté dans les filmographies de Rodriguez et de Miller...

Note : 3/10


dimanche 26 octobre 2014

De toutes nos forces


Titre : De toutes nos forces
Réalisateur : Nils Tavernier
Acteurs : Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud
Date de sortie en France : 26 mars 2014
Genre : drame, sport

Synopsis : 
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice: une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.

Avis : 
Inspiré de l'histoire vraie de la Team Hoyt, De toutes nos forces nous parle donc d'un adolescent handicapé et coincé dans un fauteuil roulant. Entretenant des liens tendus avec son père, souvent absent ou distant, notamment depuis qu'il a perdu son emploi, le jeune homme souhaite grandir, devenir un peu plus indépendant... et resserrer les liens avec son père en participant avec lui à un Ironman, une épreuve combinant natation, cyclisme et marathon.


Le film exploite donc des thèmes très forts, du handicap physique au dépassement de soi, et avait ainsi tout pour prendre le spectateur aux tripes avec une histoire simple mais efficace. Hélas, si le potentiel sympathie est présent, et si l'émotion nous submerge parfois sans prévenir, on reste sur notre faim avec un film qui se laisse finalement trop porter par son sujet et multiplie les maladresses.

Il n'y a aucune surprise par exemple, avec une progression très classique qui amoindrit nettement l'impact de la dernière partie consacrée à l'épreuve sportive, dont les moments forts deviennent très vite quelconques. Mais pire que tout, le film nous dépeint le jeune Julien comme un adolescent souvent exécrable, n'hésitant pas à faire des caprices, fuguer ou même être violent pour obtenir ce qu'il veut, devenant ainsi rapidement antipathique. On finit presque par se dire qu'il ne mérite pas tous les efforts consentis par ses proches...

De toutes nos forces ne parvient donc pas véritablement à exploiter une histoire très forte, et se tire même une balle dans le pied en présentant Julien comme un adolescent insupportable. Cela est d'autant plus dommage que Jacques Gamblin et Alexandra Lamy sont d'une remarquable finesse dans leurs rôles de parents abîmés par le handicap de leur fils...

Note : 4/10


vendredi 17 octobre 2014

Horns


Titre : Horns
Réalisateur : Alexandre Aja
Acteurs : Daniel Radcliffe, Juno Temple, Max Minghella
Date de sortie en France : 1er octobre 2014
Genre : fantastique, drame

Synopsis : 
Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…

Avis : 
Après avoir sévi en France, avec notamment Haute tension, puis réalisé et produit plusieurs remakes de classiques de l'horreur (La Colline a des yeux, Piranha 3D ou encore Maniac), Alexandre Aja adapte avec Horns le roman éponyme de Joe Hill, le fils du célèbre Stephen King, pour un film entre fantastique, thriller horrifique et drame amoureux.


Daniel Radcliffe incarne donc le personnage principal, qui va peu à peu développer un étrange pouvoir et une étonnante paire de cornes qui lui permettront de découvrir la vérité sur le meurtre de sa petite amie, comme dans une version très sombre de Ghost. Le jeune homme peut ainsi connaître les pires pensées de chacun, mais aussi les convaincre d'agir en ce sens, provoquant quelques scènes particulièrement drôles et jubilatoires, comme cet affrontement de journalistes ou le pétage de plombs des clients d'un bar.

Cette ambiance particulière, qui jongle entre humour et mélancolie (plusieurs flash-backs reviennent sur l'enfance des protagonistes et sur l'histoire d'amour de Ig), handicape parfois le film, qui avance parfois de façon laborieuse, d'autant que la plupart des révélations sont assez prévisibles. On profitera de ces moments plus calmes pour relever les (nombreux) clins d'oeil à la série Twin Peaks, de la présence d'Heather Graham dans le rôle d'une serveuse aux noms de certains personnages en passant par l'omniprésence de rondins de bois.

S'il n'est clairement pas le meilleur film de son réalisateur, Horns reste un film fantastique plutôt réussi, malgré un dernier acte sombrant dans des débordements visuels un peu superflus. Aja tire néanmoins le meilleur parti d'une histoire assez particulière, dans laquelle Daniel Radcliffe est impeccable, grâce à un mélange bien dosé entre fantastique, drame et humour et un mystère prenant à défaut d'être révolutionnaire.

Note : 7/10


jeudi 16 octobre 2014

Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?


Titre : Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?
Réalisateur : Philippe de Chauveron
Acteurs : Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan
Date de sortie en France : 16 avril 2014
Genre : comédie

Synopsis : 
Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit...Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

Avis : 
C'est l'un des succès de 2014 au cinéma : avec plus de 10 millions d'entrées, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? est rapidement entrée parmi les plus gros succès du box-office en France. Et vient donc une nouvelle fois démontrer qu'en matière de comédie, le public français se contente bien trop souvent des gentils petits films lisses et gentillets, sans aucune aspérité.


Car si le film évoque le(s) racisme(s), ce ne sera que pour livrer une histoire déjà vue mille fois, qui verra l'intolérance d'un personnage apparemment inflexible évoluer peu à peu jusqu'à un happy end convenu. Ce n'est pas nécessairement un défaut, et ce genre de gentille petite comédie vite vue et oubliée se laisse regarder, mais on a quand même l'impression d'un potentiel gâché, l'aspect piquant des échanges du début de film, notamment entre les gendres, laissant trop vite la place aux pires clichés, sans jamais vraiment chercher à les combattre.

On oublie ainsi très vite les personnages, peu développés et dissimulés derrière un scénario faisant la part belle aux grosses ficelles et aux résolutions improbables, et les origines et particularités de chacun des gendres passent à la trappe, le film préférant se concentrer sur les relations entre les pères racistes qui finiront par devenir copains comme cochons autour d'une bonne bouffe et d'un bon verre.

Bref, si le film est parfois drôle, il se caractérise surtout par son côté complètement lisse, ne saisissant jamais sa thématique sur le racisme et s'abstenant prudemment d'être un peu piquant ou engagé. La parfaite petite comédie bien-pensante et calibrée pour un large public, et qui fera le bonheur des premières parties de soirées de TF1 et compagnie...

Note : 4/10