mercredi 27 septembre 2017

Valérian et la Cité des mille planètes


Titre : Valérian et la Cité des mille planètes (Valerian and the city of a thousand planets)
Réalisateur : Luc Besson
Acteurs : Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen
Date de sortie en France : 26 juillet 2017
Genre : space opera, aventures

Synopsis : 
Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers.

Avis : 
 J'ai longuement hésité à voir ce Valérian : je ne connais pas la bande-dessinée, le casting n'était pas des plus alléchants (Rihanna ? sérieusement ?), et après la catastrophe Lucy, je n'avais pas vraiment envie de redonner une chance à Luc Besson. Mais bon, comme je commençais à faire le tour des films qui m'intéressaient au cinéma, j'ai fini par craquer, en allant forcément un peu à reculons dans la salle, et peut-être plus effrayé par les avis positifs (notamment ceux qui voudraient nous faire croire que si Besson est critiqué, c'est parce qu'il de l'argent, surtout pas parce qu'il enchaîne les navets et qu'il produit des merdes depuis plusieurs années...) que par les négatifs.


 Le film est donc l'adaptation de la bande-dessinée française Valérian et Laureline de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin. Il nous propose de suivre deux jeunes agents dans leurs aventures sur plusieurs planètes, qui les mènera sur la planète donnant son titre au film : Alpha. Un voyage pour lequel Besson aura su mettre les moyens, nous faisant visiter de nombreux mondes différents, nous présentant de nombreuses espèces (même si, à l'image de l'introduction, cela fait souvent catalogue un peu gratuit), le tout avec une débauche d'effets spéciaux pas toujours impeccables (certaines textures particulièrement lisses semblent sorties d'un jeu vidéo). Un spectacle de tous les instants, qui pourra finir par lasser, d'autant que le réalisateur a la malheureuse tendance à tout nous révéler d'un coup, plutôt que nous laisser quelques surprise.

Hélas, Luc Besson est également scénariste du film... Si on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir d'idées, celles-ci sont quand même rarement bonnes, ou rarement bien exploitées (on appréciera néanmoins la séquence du Big Market), et trop souvent puisées dans d'autres films (le nombre de références et de clins d'oeil bas sans doute des records, et devient rapidement indigeste, d'autant que ces parallèles sont la plupart du temps trop appuyés). Surtout, Besson semble toujours incapable de développer ses personnages, caractérisés par un ou deux traits de caractères, et a toujours l'air convaincu que le spectateur est idiot, au point d'insister lourdement sur certains éléments scénaristiques. Dommage également que le film ressemble parfois à une course au caméo, d'autant que ceux-ci sont tous - TOUS ! - grotesques, d'Alain Chabat à Ethan Hawke, illustrant malheureusement l'humour souvent très moyen du réalisateur.

Divertissant mais très con, Valérian est un peu l'exemple type du cinéma de Luc Besson de ces dernières années. Celui qui utilise beaucoup de moyens, mais qui confond cinéma familial avec cinéma idiot. A vouloir trop en montrer pour camoufler le fait qu'il n'a rien à raconter, le réalisateur de Malavita choisit sans doute volontairement de diviser le public, entre ceux à qui ce grand spectacle, pourtant rapidement lassant, suffira, et ceux qui auraient aimer un peu plus. Ce n'est en tout cas pas avec ce film qu'on aura envie de découvrir la bande-dessinée.  

Note : 3/10

samedi 23 septembre 2017

Mother!


Titre : Mother!
Réalisateur : Darren Aronofsky
Acteurs : Jennifer Lawrence, Javier Bardem, Ed Harris
Date de sortie en France : 13 septembre 2017
Genre : thriller

Synopsis : 
Un couple voit sa relation remise en question par l'arrivée d'invités imprévus, perturbant leur tranquillité.  
Avis : 
Il était attendu au tournant après le très moyen Noé : Darren Aronofsky revient avec Mother! à son genre de prédilection, le thriller psychologique, en mettant en scène sa compagne Jennifer Lawrence (Hunger Games, Passengers...) et Javier Bardem (No country for old men, Skyfall) dans le rôle d'un couple habitant dans une maison perdue au milieu des bois. Un point de départ étonnant, proche de certains films d'épouvante ou d'horreur (même si la maison est loin de la petite cabane d'un Evil dead), qui sera rapidement remis en cause par l'arrivée d'un visiteur inattendu.


On pourra comprendre que le film divise, et soit même totalement rejeté par une partie des spectateurs : le film du réalisateur de Black swan ne ressemble à aucune autre grosse production, et pourra fatalement surprendre les fans de l'actrice principale, plus habitués à des films bien lisses et bien structurés, qu'au cauchemar complètement fou que nous a réservé Aronofsky. Car ce dernier va nous emmener très loin dans la folie, faisant d'abord naître un climat anxiogène d'une situation assez banale avant de s'envoler crescendo vers une explosion de thèmes, d'images, de bruits et de fureur dans une dernière partie infernale.

Le film brouille les pistes, nous sert du Polanski ou du mythe de Faust avant de nous aiguiller des thèmes allant de la création artistique à... la Création biblique. On ressort lessivé, proche de l'indigestion face à cet enchaînement - pourtant cohérent - d'idées, dans lequel Bardem est impeccable dans le rôle de cet auteur charismatique auquel on ne peut rien refuser, et dans lequel Lawrence trouve peut-être son meilleur rôle. Aronofsky joue avec nos nerfs, reprend ses gimmicks de réalisation désormais bien connus pour faire naître la tension, pour renforcer le sentiment de désespoir et d'impuissance qui habite la jeune femme pendant une bonne partie du film, et nous offre quelques séquences à couper le souffle.

Avec Mother!, Aronofsky revient en très grande forme, et nous offre une véritable expérience cinématographique telle qu'on n'en voit que trop rarement sur grand écran. Une oeuvre qui ouvre la voie à des multiples interprétations, et à laquelle on pense encore longuement après le générique, avec la volonté de remettre en ordre les pièces du puzzle qui vient de nous exploser au visage. Sans aucun doute un des films de l'année !

Note : 9/10


mercredi 20 septembre 2017

Ça (2017)


Titre : Ça (It)
Réalisateur : Andy Muschietti
Acteurs : Bill Skarsgard, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard
Date de sortie en France : 20 septembre 2017
Genre : épouvante, horreur

Synopsis : 
À Derry, dans le Maine, sept gamins ayant du mal à s'intégrer se sont regroupés au sein du "Club des Ratés". Rejetés par leurs camarades, ils sont les cibles favorites des gros durs de l'école. Ils ont aussi en commun d'avoir éprouvé leur plus grande terreur face à un terrible prédateur métamorphe qu'ils appellent "Ça"…
Car depuis toujours, Derry est en proie à une créature qui émerge des égouts tous les 27 ans pour se nourrir des terreurs de ses victimes de choix : les enfants. Bien décidés à rester soudés, les Ratés tentent de surmonter leurs peurs pour enrayer un nouveau cycle meurtrier. Un cycle qui a commencé un jour de pluie lorsqu'un petit garçon poursuivant son bateau en papier s'est retrouvé face-à-face avec le Clown Grippe-Sou… 


Avis : 
C'est un film qui avait tout du projet casse-gueule : une nouvelle adaptation du formidable roman de Stephen King, 27 ans après le téléfilm très moyen de Tommy Lee Wallace, par le réalisateur du non moins moyen Mamà, avec un nouveau Pennywise qui semble bien moins réussi que celui interprété par Tim Curry, et qui aura engendré une génération de coulrophobes. Une impression de désastre annoncé renforcée par la seconde bande-annonce, qui laissait deviner un film d'épouvante tel qu'on en voit des dizaines ces dernières années, plus enclin à enchaîner les jump-scares sans saveur qu'à faire naître la peur.


C'est peut-être parce que je n'attendais finalement pas grand chose du film que j'ai été agréablement surpris, alors que beaucoup semblent avoir été déçus. Evidemment, Ça ne sera pas le film de l'année, Ça ne fait pas peur, Ça s'inscrit dans la lignée des films d'épouvante de ces dernières années, Ça multiplie les artifices sonores pour tenter de donner le change. Mais j'ai passé un assez bon moment devant un film finalement assez généreux en scènes horrifiques, par ailleurs assez variées. Aucun ennui, notamment grâce à l'intelligence de l'adaptation qui a su se démarquer du livre, que je connais presque par coeur, pour des coupures ou des modifications généralement pertinentes.

Mais surtout, la vraie réussite du film vient du Club des Ratés. Véritable coeur de l'oeuvre de King, le groupe prend vie sous nos yeux et devient très vite attachant, avec ses stéréotypes, mais aussi avec ses détails plus subtils, comme le fait que Stan reste toujours en retrait ou les complexes de Ben : on retrouve presque les groupes que formaient les Goonies ou les héros de Stand by me. Mention spéciale au gamin interprétant Henry Bowers, Nicholas Hamilton (déjà aperçu dans La Tour sombre et Captain Fantastic), très convaincant dans le rôle du jeune psychopathe. Quant à Bill Skarsgard, s'il ne peut évidemment éclipser Tim Curry, il incarne un Pennywise très inquiétant, mais sans doute trop ouvertement menaçant (même si la première séquence le montre relativement charmeur). Il n'est hélas pas aidé par des séquences grotesques lors de ses attaques, où il se met à gigoter dans tous les sens en hurlant sans raison.


 Largement supérieur au téléfilm, cette nouvelle adaptation de Ça est aussi réussie au niveau aventures que moyenne au niveau horrifique.Trop de bruit, trop de gimmicks visuels et sonores qui nous pourrissent le cinéma d'épouvante depuis bien trop longtemps, mais une bande de gosses dont on suit avec plaisir les péripéties. Si on ne pourra s'empêcher d'imaginer qu'il y a nettement mieux à faire avec le roman de Stephen King (j'aurais aimé avoir un peu peur), on appréciera quand même que le film ne soit pas aussi catastrophique que ce que l'on pouvait craindre.

Note : 6.5/10

samedi 16 septembre 2017

Power Rangers


Titre : Power Rangers (Saban's Power Rangers)
Réalisateur : Dean Israelite
Acteurs : Dacre Montgomery, RJ Cyler, Naomi Scott
Date de sortie en France : 5 avril 2017
Genre : science-fiction, action

Synopsis : 
Dans une petite ville, cinq adolescents découvrent qu’ils ont des pouvoirs extraordinaires. Ils vont devoir apprendre à surmonter leurs peurs et à faire équipe pour devenir les Power Rangers : le destin les a choisis pour sauver le monde de la destruction orchestrée par une force extraterrestre surpuissante…
Avis : 
Aaaaah, les Power Rangers. Toute une partie de mon enfance, avec cette série américaine inspirée des super sentai japonais (Ultraman, Bioman) que personne n'avouait vraiment regarder, la faute à un degré de ringardise très élevé, même selon les critères des années 90. Autant dire que personne n'attendait vraiment une nouvelle adaptation cinématographique de cette série à rallonge (plus de 800 épisodes et deux films), et encore moins l'idée d'une saga de 7 films, revue largement à la baisse depuis les résultats très moyens au box-office.



Les Power Rangers, ce sont des ados combattant les forces du mal dans des armures colorées, puis dans des machines à allures d'animaux (les Zords) pouvant s'assembler en un robot géant (le Megazord). La structure des épisodes était généralement toujours la même (enfin, pour ceux que j'ai vus, et n'imaginez pas que j'allais me retaper 850 épisodes pour vérifier), les gentils bottant le cul des méchants d'abord au corps à corps, puis dans leurs véhicules lorsque l'ennemi était transformé en monstre géant, avant de lui donner le coup de grâce à l'aide du Megazord, laissant le chef adverse jurer qu'il reviendra se venger. Le film va évidemment suivre cette structure, mais s'appliquera d'abord à présenter les héros, archétypes classiques des ados un peu paumés que rien ne destinait à sauver le monde.

Rien de bien transcendant dans cette première partie, qui rappelle vaguement Chronicle (mais en moins bien) avec ces ados sans relief et qu'on a déjà vus des dizaines de fois, à l'évolution classique, dans un script aux enjeux et au déroulement sans surprise. Les amateurs de la série apprécieront néanmoins le personnage de Rita Repulsa, méchante caricaturale et vaguement idiote, mais assez fidèle à l'image qu'elle renvoyait à l'époque, grâce notamment à l'interprétation tout en exagération de Elizabeth Banks. Les nouveaux costumes risquent en revanche de partager beaucoup plus, franchement moches et très éloignés de ceux de la saga de base. On ne les verra heureusement que peu de temps, le final du film préférant donner la part belle aux affrontements entre les Zords et Goldar, pour des passages assez spectaculaires.

On attendait une catastrophe avec cette adaptation cinéma d'une série ringarde : on n'en passe pas loin, mais on passe néanmoins un agréable moment devant un film qui assume son second degré et sa spontanéité, et qui est bien conscient qu'il n'inventera pas la poudre. Rien de bien exceptionnel, ni de remarquable, surtout comparé aux blockbusters de ces 20 dernières années, mais sans doute un futur plaisir coupable.

Note : 2,5/10