mercredi 31 juillet 2013

Very bad trip 3


Titre : Very bad trip 3 (The Hangover part III)
Réalisateur : Todd Philips
Acteurs : Bradley Cooper, Zach Galifianikis, Ed Helms
Date de sortie en France : 29 mai 2013
Genre : comédie

Synopsis : 
Deux ans ont passé. Phil, Stu et Doug mènent des existences tranquilles et heureuses. Ils ont fait disparaître leurs tatouages et se sont rachetés une conduite. Aux dernières nouvelles, Leslie Chow, qui attirait les catastrophes, a échoué dans une prison en Thaïlande : depuis qu'il n'est plus dans le secteur, nos trois lascars ont - presque - oublié leurs folles virées nocturnes à travers les quartiers sordides de Las Vegas, à moitié shootés, et le jour où ils se sont fait kidnapper, tirer dessus et prendre en chasse par une bande de dangereux dealers à Bangkok...
Le seul de la Meute à ne pas avoir trouvé son équilibre est Alan. Se cherchant toujours, la brebis galeuse du groupe a arrêté les médocs et donné libre cours à ses impulsions, ce qui, dans son cas, revient à ne reculer devant rien et à ne se fixer aucune limite... Jusqu'à ce qu'il traverse une crise douloureuse et qu'il se mette en quête du soutien dont il a besoin.
Et qui mieux que ses trois meilleurs copains pourraient l'aider à s'engager dans la bonne voie ? Cette fois, il n'y a pas de mariage, ni de fête d'enterrement de vie de garçon. Qu'est-ce-qui pourrait donc bien dégénérer ?

Avis : 
Nous voilà donc enfin au bout : troisième et dernier volet (normalement) de la trilogie réalisée par Todd Philips, Very bad trip 3 doit conclure la saga en revenant aux sources, et donc à Las Vegas. Cette fois, la recette change un peu : plus de gueule de bois, plus de souvenirs disparus, plus de camarade introuvable : bien conscients d'avoir - déjà - dépassé les limites de leur concept, les scénaristes choisissent cette fois une histoire plus classique.


On remarque d'ailleurs assez vite toutes les difficultés qu'éprouve Philips à mettre en images une histoire pourtant simple : il n'a presque plus le temps de filmer ses gags. Ce qui n'est pas forcément un mal vu le niveau affligeant qu'ils atteignaient dans les deux premiers volets, mais qui surprend un peu pour un film vendu comme une comédie. En fait, il en oublie même deux des personnages principaux, Phil et Stu n'ayant plus aucune importance à côté des débordements d'Alan et de Chow. Et si le film tente d'utiliser la carte de la nostalgie, avec les réapparitions sans grand intérêt de Jade ou du Doug noir, et les rappels un peu trop fréquents des situations des deux premiers volets, le tout est particulièrement poussif.

On s'ennuie donc pas mal devant un film dont les rares scènes amusantes sont toutes présentes dans la bande-annonce. Et si l'on oublie un peu la vulgarité permanente et puérile des deux premiers volets, ce qui est forcément une bonne chose, le nombrilisme apparent de l'ensemble le rend tout aussi désagréable que ses prédécesseurs. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il s'agisse bien là de la fin...

Note : 2/10


mardi 30 juillet 2013

Monstres Academy


Titre : Monstres Academy (Monsters University)
Réalisateur : Dan Scanlon
Acteurs : Billy Crystal, John Goodman, Peter Sohn
Date de sortie en France : 10 juillet 2013
Genre : animation, comédie

Synopsis : 
Même quand il n’était qu’un tout petit monstre, Bob Razowski rêvait déjà de devenir une Terreur. Aujourd’hui, il est enfin en première année à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé est pourtant menacé par sa rencontre avec James P. Sullivan, dit Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier. Aveuglés par leur désir de se prouver l’un à l’autre qu’ils sont imbattables, tous deux finissent par se faire renvoyer de l’université. Pire encore : ils se rendent compte que s’ils veulent que les choses aient une chance de rentrer dans l’ordre, ils vont devoir travailler ensemble, et avec un petit groupe de monstres bizarres et mal assortis…

Avis : 
Après un Rebelle sympathique, mais clairement en-dessous des autres productions Pixar, on attendait au tournant ce Monstres Academy, préquelle de l'excellent Monstres et Cie. Hélas, il faudra bien se rendre à l'évidence, après n'avoir véritablement ri que lors de la scène post-générique : il semble qu'on ait perdu la folie et l'imagination typiques du studio, au profit de films d'animation bien plus classiques.


Monsters U. revient donc sur la jeunesse de Bob Razowski et de Sulli, quand ils étaient rivaux à l'école. Si l'idée de nous plonger dans un campus rempli de monstres et de suivre les cours de terreur était particulièrement alléchante, l'illusion ne dure qu'un temps : le film va rapidement emprunter un sentier balisé, ne s'en écartant que très rarement pour offrir quelques trop rares délires graphiques.

On se retrouve en fait devant un film de campus classique, avec ses fraternités, ses élèves populaires, ses gentils losers, et avec ce duo improbable d'élèves que tout sépare mais qui finiront par devenir les meilleurs amis du monde, en surmontant les obstacles et en se découvrant peu à peu des points communs. Impossible de ne pas être déçu devant une histoire si paresseuse, bien loin de ce que Pixar avait l'habitude de nous proposer. Monstres Academy  va plutôt se concentrer sur l'action, enchaînant de façon plus heureuse les épreuves des "jeux de la terreur" et les entraînements...mais toujours avec cette sensation que l'on aurait pu en avoir bien plus.

Véritable déception, Monstres Academy se contente finalement de n'être qu'une réussite visuelle. Hélas, on en demandait bien plus à un Pixar, qui plus est à la préquelle de Monstres et Cie, qui oublie toute l'imagination, la folie et même l'intelligence des grandes heures du studio. On n'a donc qu'un banal film de campus, avec des monstres, certes rythmé et souvent spectaculaire, mais loin de ce qu'on pouvait espérer...

Note : 6,5/10


 

samedi 27 juillet 2013

Star Trek II : la colère de Khan


Titre : Star Trek II : la colère de Khan (Star Trek II : the wrath of Khan)
Réalisateur : Nicholas Meyer
Acteurs : Leonard Nimoy, William Shatner, Ricardo Montalban
Date de sortie en France : 20 octobre 1982
Genre : science-fiction

Synopsis : 
L'équipe de l'Enterprise croise la route de Khan, un vieil ennemi fermement résolu à se venger de l'amiral Kirk qui l'avait banni sur une planète déserte. Pour accomplir son dessein, il s'empare du célèbre vaisseau afin de transporter une arme extrêmement dangereuse qui pourrait détruire la planète Terre. Aveuglés par la haine qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, Kirk et Khan vont alors se livrer un combat à mort dont les dommages pourraient s'avérer collatéraux.

Avis : 
 Star Trek, le film éreinté par la critique, n'a pas rapport autant d'argent que ne l'espérait la Paramount...mais assez pour que le studio envisage rapidement une suite, pour un budget moindre, et en écartant de la production Gene Roddenberry, le créateur de la saga. Après le film de Robert Wise, qui se retranchait un peu trop derrière ses effets spéciaux avant d'enfin se consacrer à son histoire, La Colère de Khan va choisir un chemin bien plus direct, avec une bonne vieille histoire de vengeance.


Nicholas Meyer va ainsi faire revenir Khan Noonien Singh, exilé sur la planète Ceti Alpha V par Kirk à la fin de l'épisode 22 de la première saison de la série (Les Derniers tyrans). Après V'Ger, l'entité désincarnée du premier volet, la saga s'attache donc ici à un ennemi plus identifiable, aux intentions moins nébuleuses. Cette volonté de simplifier l'intrigue va même donner un aspect extrêmement stéréotypé au film, ce méchant très méchant, à la force surhumaine et uniquement motivé par la haine affrontant le brave Kirk, courageux et intelligent, un leader d'hommes jamais pris au dépourvu malgré la supériorité apparente de son adversaire.

Cette impression est d'ailleurs amplifiée par les interprétations, tout en exagération, de Ricardo Montalban et de William Shatner, chacun en faisant des tonnes et hurlant ses répliques en grimaçant ! Mais étonnamment, celui donne un certain charme au film, un côté rentre-dedans plutôt agréable, bien loin des réflexions métaphysique de Robert Wise. On trouve d'ailleurs quelques scènes de combats dans l'espace très réussies, avec un véritable sens du rythme et une intensité permanente.

La Colère de Khan prend ainsi le contre-pied du film réalisé par Robert Wise, en épurant au maximum son intrigue pour se contenter d'un affrontement entre deux rivaux dans l'espace. Une simple histoire de vengeance, avec ses face-à-face virils (l'accoutrement de Khan est une attraction à lui tout seul !), ses répliques assassines, ses rires diaboliques et ses sacrifices ultimes. Du pur cinéma rentre-dedans, qui se suit avec un réel plaisir !

Note : 7/10


jeudi 25 juillet 2013

La Chute de la Maison Blanche


Titre : La Chute de la Maison Blanche (Olympus has fallen)
Réalisateur : Antoine Fuqua
Acteurs : Gerard Butler, Morgan Freeman, Aaron Eckhart
Date de sortie en France : 20 mars 2013
Genre : thriller, action

Synopsis : 
Mike Banning, ancien garde du corps du président des États-Unis, s’occupe désormais des basses besognes des services secrets. Lorsqu’un commando nord-coréen lance une attaque sur la Maison Blanche, prenant en otage le président américain et son fils, il se retrouve seul à pouvoir leur venir en aide. Deux ans après avoir été tenu responsable de la mort accidentelle de la Première Dame, il va pouvoir faire preuve de sa loyauté et de sa bravoure. 

Avis : 
La Maison Blanche à moitié détruite, le monolithique Gerard Butler (300) posant avec un flingue devant un drapeau américain en flammes ? Il n'en fallait pas plus pour attirer mon attention vers ce Olympus has fallen (traduit en France par La Chute de la Maison Blanche...une confusion avec le White House down de Roland Emmerich ?), promesse du bon gros film d'action bien bourrin au patriotisme ringard qui fait passer une soirée à se reposer, le cerveau tournant à vide.


Victoire ! C'est exactement ce que nous aurons : de méchants nord-coréens attaquent Washington, d'abord avec un avion (ça, c'est pour faire comme Al-Qaïda, modèle ultime de méchants), décapitant même le Washington Monument ; ensuite, en attaquant directement la Maison Blanche, y entrant comme dans du beurre en tuant tout le monde et en prenant en otage le chef du monde  libre, le président des Etats-Unis (et accessoirement, le premier ministre sud-coréen, mais il sera vite exécuté dans l'indifférence générale).

Piquée en plein coeur, l'Amérique n'a plus qu'un seul espoir pour éviter la fin du monde : Mike Banning, au mauvais endroit au mauvais moment, clone de John McClane traînant comme un boulet l'échec de sa dernière mission pour le Président. Le rapport de force s'inverse aussitôt : les méchants deviennent incapables de tuer, et le bon vieux héros américain aura même quelques bons mots pour le grand méchant de l'histoire, pour bien lui faire comprendre qu'on ne bafoue pas la grande Amérique comme ça !

S'ensuit donc un festival d'explosions, de scènes héroïques où Butler défonce tous les méchants et sauve le monde, et retrouve surtout la confiance du président en sauvant au passage son fils (l'un des rares à avoir survécu à l'assaut) et une de ses collaboratrices. En gros, il ne faut pas être allergique à ce patriotisme un peu nauséabond - et très premier degré - ni aux scènes de bravoure bigger than life. Et il faut bien avouer qu'aussi con qu'il puisse être, le film d'Antoine Fuqua (Training day) est très efficace dans le genre. Un vrai plaisir coupable finalement ! 

Note : 6,5/10


jeudi 18 juillet 2013

Lake Mungo


Titre : Lake Mungo
Réalisateur : Joel Anderson
Acteurs : Talia Zucker, Rosie Traynor, David Pledger
Date de sortie en France : prochainement
Genre : épouvante, drame, thriller

Synopsis : 
En Australie, lors d’une sortie familiale au bord d’un lac, Alice Palmer, une adolescente de 16 ans, disparaît mystérieusement. Peu de temps après l’enterrement de la jeune fille, finalement retrouvée noyée, les membres de sa famille (ses parents et son frère) commencent à remarquer qu’il se passe des choses bizarres autour d’eux et ressentent, dans leur maison, comme une présence semblant vouloir communiquer avec eux.

Avis : 
Il est souvent assez difficile de faire le tri parmi toutes les oeuvres issues de la mode du found-footage et du mockumentary, ces fausses bandes retrouvées ou ces faux reportages qui inondent les cinémas et les catalogues vidéo depuis quelques années. Pourtant, à côté d'oeuvres médioces comme Paranormal activity ou Devil inside, on tombe parfois sur de bonnes surprises, comme le récent The Bay ou ce Lake Mungo, toujours inédit en France.


Le film prend la forme d'un faux reportage, avec images d'archives et témoignages, rappelant ces séries sur le paranormal ou ces enquêtes sur les "histoires les plus effrayantes". On nous présente ainsi quelques photographies ou semble apparaître la silhouette d'Alice, puis des vidéos où la jeune fille semble bien présente dans la maison. Des effets simples mais diablement efficaces, nous mettant réellement mal à l'aise.

Puis soudain, le film change de direction, et rappelle que nous sommes avant tout face à un drame, et face au deuil que vit une famille dont chaque membre réagit différemment. Ils témoignent ainsi des moments difficiles qu'ils endurent, mais aussi de la part d'ombre qui entourait la jeune fille disparue, et qui se révèle peu à peu par de nouveaux éléments. Le film d'angoisse laisse alors la place au drame et au thriller, avec quelques touches de surnaturel.

En nous prenant totalement à contre-pied à mi-film, Lake Mungo adjoint ainsi à une première partie très prenante et véritablement angoissante une seconde partie plus intelligente, mais aussi un peu moins prenante. Le film nous réserve néanmoins quelques passages tétanisants en fin de métrage, malgré quelques longueurs dues à des intervenants pas toujours passionnants. Reste une excellente surprise, bien meilleure que la plupart des found-footages que l'on peut voir au cinéma...

Note : 8/10


mercredi 17 juillet 2013

Pacific Rim


Titre : Pacific Rim
Réalisateur : Guillermo Del Toro
Acteurs : Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi
Date de sortie en France : 17 juillet 2013
Genre : science-fiction, fantastique, catastrophe

Synopsis : 
Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les «Kaiju», ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les «Jaegers», contrôlés simultanément par deux pilotes.

Avis : 
 Avec Pacific Rim, Guillermo Del Toro revient à l'un de ses thèmes favoris : les monstres. Mais ici, pas d'insecte à apparence humaine (Mimic), pas de démon rouge (Hellboy), de vampires (Blade II) ou de Faune (Le Labyrinthe de Pan) : le réalisateur mexicain s'inspire directement des monstres japonais, les kaijus, dont il va reprendre le nom pour ses créatures colossales issues d'une faille au beau milieu du Pacifique, pour les opposer à d'immenses mécas, hérités de la série Evangelion.


Cela va nous donner de nombreux combats titanesques, d'une ampleur rarement atteinte au cinéma, au point de donner parfois l'impression que l'écran est trop petit pour parfaitement les retranscrire. Ces affrontements bénéficient en plus d'effets spéciaux extraordinaires, les monstres, les machines et les dégâts causés aux villes étant très réalistes. Del Toro nous en met plein la vue, nous abandonnant totalement lessivés après 2h10 d'un spectacle intense et sans retenue.

Il n'abandonne pas pour autant ses personnages, leur donnant assez de profondeur pour que l'on s'y attache vraiment malgré l'aspect caricatural de certains d'entre eux (le héros un peu rebelle, le chef au lourd passé, le rival très Top Gun, les scientifiques un peu cinglés...). On appréciera surtout Mako Mori, dont le passé donnera l'un des plus beaux passages du film, rappelant notamment que le kaiju eiga est avant tout une métaphore des cataclysmes naturels et des armes de destruction massive. 

Et si l'on n'atteint pas la finesse à laquelle Del Toro nous a habitué dans certains de ses précédents films, il réussit à insuffler assez de moments plus intimes, voire même de poésie, pour se hisser sans peine au-dessus des autres blockbusters de la première moitié de 2013. Pacific Rim est ainsi un plaisir absolu, qui éclate la rétine et les tympans dans une rage destructrice inédite, lorgnant plus du côté de la science-fiction japonaise (on est à mi-chemin entre Godzilla et Evangelion) que vers le gros budget américain aux saveurs de pop-corn de la trilogie Transformers. Le film de l'année ?

Note : 9,5/10

mardi 16 juillet 2013

Dark skies


Titre : Dark skies
Réalisateur : Scott Charles Stewart
Acteurs : Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo
Date de sortie en France : 26 juin 2013
Genre : fantastique, épouvante

Synopsis : 
Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison. Lorsque leur fils cadet évoque un mystérieux « Ogre des sables » lui rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne alors au cauchemar : ils deviennent victimes d’inquiétants trous de mémoires, et de soudaines pertes de contrôle de leur corps. Ne trouvant aucun soutien autour d’eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extra-terrestre cherchant à s'emparer de leurs enfants... 

Avis : 
Paranormal activity avec des aliens, ça vous tente ? Moi non plus, à vrai dire. Mais des échos plutôt positifs (et le tarif avantageux de la Fête du cinéma...) m'ont attiré au cinéma pour voir cette histoire assez classique où une famille est confrontée à des extraterrestres, synopsis faisant immédiatement penser à l'excellent Signes de M. Night Shyamalan ou au moins réussi Phénomènes paranormaux.


Pourtant, c'est surtout au found-footage d'Oren Peli que l'on pensera d'abord, avec cette petite famille confrontée à d'étranges événements, d'abord anecdotiques, puis de plus en plus violents.Les ficelles sont les mêmes que dans de nombreux films du genre, mais on appréciera les réactions des personnages, bien plus cohérentes que dans la plupart de ces oeuvres. Une crédibilité qui permet de s'attacher au couple, et de renforcer l'angoisse que l'on ressent pendant les premières minutes du film, mais qui ne survivra pas à l'éternel recours aux jump-scares, souvent prévisibles, ni à une histoire dont on devine les moindres rebondissements assez vite.

On se retrouve ainsi à attendre la prochaine manifestation, la prochaine scène forte, tout en sachant exactement quand et comment elle va arriver. Résultat, tout frisson est rapidement écarté, et on se focalise davantage sur une histoire finalement trop classique. Ni l'apparition de J.K. Simmons dans le rôle de celui-qui-sait-tout, ni un final assez réussi ne parviendront à remonter un film plombé par ses effets trop faciles et son manque d'ambition.

Malgré un potentiel certain, Dark skies suit donc le chemin de la grande majorité des films d'angoisse que l'on peut voir au cinéma depuis quelques mois. S'inspirant clairement de Paranormal activity, il sacrifie rapidement une belle ambiance et des personnages attachants sur l'autel du spectaculaire franchement racoleur, uniquement destiné à faire sursauter ceux qui découvrent ce genre de film...

Note : 5/10


lundi 15 juillet 2013

Joséphine


Titre : Joséphine
Réalisatrice : Agnès Obadia
Acteurs : Marilou Berry, Mehdi Nebbou, Bérengère Krief
Date de sortie en France : 19 juin 2013
Genre : comédie

Synopsis : 
Joséphine, 29 ans trois-quart, obnubilée par la taille de ses fesses, source de tous ses problèmes, n’a toujours pas trouvé l’homme de ses rêves non-fumeur-bon-cuisinier-qui-aime-les-chats-et-qui-veut-plein-d’enfants. Sa seule consolation, c’est qu’elle vit avec Brad Pitt… consolation de courte durée puisque c’est son chat. Quand sa soeur lui annonce son mariage, c’est la goutte d’eau qui fait déborder la tasse à café. Elle s’invente alors une histoire d’amour avec un riche chirurgien brésilien qui lui a demandé sa main et l’emmène vivre au bout du monde. Facile à dire… Ce (petit) mensonge va l’entraîner dans un tourbillon d’aventures.

Avis : 
Adapté de la série de bande dessinée de Pénélope Bagieu, Joséphine ressemble beaucoup à une réponse française au Journal de Bridget Jones. Gentille comédie romantique mettant en scène une jeune trentenaire obsédée par son physique et par l'image qu'elle renvoie, le film d'Agnès Obadia ne va, comme son modèle, réserver aucune surprise, s'évertuant plutôt à jouer sur les codes et sur la personnalité de son personnage principal.


Car l'attraction principale du film, c'est évidemment Joséphine et son interprète, Marilou Berry. Très amusante dans la peau de Joséphine, l'actrice multiplie les mimiques au service d'une héroïne égoïste, menteuse et immature, rythmant le film des catastrophes qu'elle fait naître : constamment en retard, bloquée sur une grande roue pendant la nuit, s'invitant chez l'homme dont elle est la maîtresse alors qu'il est en famille, Joséphine est un personnage haut en couleurs, et tant pis si on a une impression constante de déjà-vu, elle nous entraîne dans son sillage pour une petite comédie sympathique.

Le film nous offrira ainsi les passages obligés du genre, de la déconvenue amoureuse à la révélation d'un amour qui n'était finalement pas si loin, de la catastrophe de trop qui blesse les proches de la jeune femme aux moments de déprime, chocolat, musique larmoyante et pleurs dans l'oreiller en bonus. Cela fonctionne très bien, et on passe un moment agréable devant une comédie certes convenue, mais ne manquant ni de piquant ni de fraicheur.

Joséphine vaut donc surtout pour son héroïne et l'interprétation de Marilou Berry. Au milieu d'un scénario convenu, de personnages secondaires banals, de situations classiques empruntant parfois au vaudeville, elle permet de suivre avec un réel plaisir cette petite comédie qui, sans elle, serait sans doute bien fade.

Note : 6,5/10


dimanche 14 juillet 2013

La Grande boucle


Titre : La Grande boucle
Réalisateur : Laurent Tuel
Acteurs : Clovis Cornillac, Bouli Lanners, Ary Abittan
Date de sortie en France : 12 juin 2013
Genre : drame, comédie, sportif

Synopsis : 
Licencié par son patron et quitté par sa femme, il part faire la Grande Boucle avec un jour d’avance sur les pros. D’abord seul, il est vite rejoint par d’autres, inspirés par son défi. Les obstacles sont nombreux mais la rumeur de son exploit se répand. Les médias s’enflamment, les passants l’acclament, le Maillot Jaune du Tour enrage. François doit être stoppé !

Avis : 
C'est l'été, le Tour de France est parti depuis quelques jours, c'est le moment idéal pour voir La Grande boucle, comédie dramatique sans prétention autour de la célèbre épreuve sportive. Clovis Cornillac est donc François, un passionné de cyclisme qui abandonna la compétition lors de la naissance de son fils. Viré du magasin de sports où il travaillait, quitté par sa femme qui lui reproche de ne pas être assez présent, François va choisir de parcourir les étapes du Tour de France un jour avant les professionnels, et va être rapidement accompagné d'une troupe de personnages singuliers.


La Grande boucle va ainsi rendre hommages aux acteurs du cyclisme, à ceux qui, dans la lumière ou dans l'ombre, font de cet événement l'un des plus populaires de l'année : directeurs sportifs, sponsors, caravane, spectateurs, personnels préparant le parcours...Dans une ambiance bon enfant, le film profite au maximum du capital sympathie du Tour, et se repose en grande partie dessus pour développer un scénario sans aucune surprise, mais réservera quelques beaux moments.

Il se paie même le luxe de recevoir quelques invités de prestige, comme Nelson Monfort, s'amusant de son image, Bernard Hinault ou Laurent Jalabert (accusé depuis de dopage lors des années 90, mauvais timing). Il n'oubliera pas d'aborder également quelques questions plus sombres, comme le dopage ou les magouilles pouvant entourer le cyclisme professionnel, la versatilité du public ou l'énorme différence entre cyclisme amateur et professionnel.

Evidemment, La Grande boucle reste bourré de défauts, accumulant les clichés et déroulant un scénario horriblement classique et prévisible. Pourtant, cela fonctionne, grâce à une bonne humeur communicative et une jolie simplicité, et un côté populaire rappelant le Tour de France et ses valeurs de dépassement de soi, de solidarité. Une jolie comédie dramatique qu'on oubliera sans doute rapidement, mais qui reste vraiment sympathique.

Note : 6/10



Man of Steel


Titre : Man of Steel
Réalisateur : Zack Snyder
Acteurs : Henry Cavill, Michael Shannon, Amy Adams
Date de sortie en France : 19 juin 2013
Genre : science-fiction, super héros

Synopsis : 
Un petit garçon découvre qu'il possède des pouvoirs surnaturels et qu'il n'est pas né sur Terre. Plus tard, il s'engage dans un périple afin de comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s'il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l'espoir pour toute l'humanité.
Avis : 
Revoilà donc Superman ! Forcément, dans cette nouvelle vague de reboots de super-héros, après Batman et Spiderman (pour ne citer que les principaux), le célèbre Kryptonien n'allait pas rester en retrait et revient donc pour un sixième film en forme de nouveau départ, destiné en cas de succès à ouvrir la voie à une nouvelle trilogie et, éventuellement, au projet de film autour de la Ligue des justiciers, regroupant les héros DC Comics comme Batman (allez, un nouveau reboot ?), Superman, Aquaman, Green Lantern, Wonder Woman ou Flash - un projet évidemment destiné à profiter du succès des Avengers de Marvel.


Mais revenons donc à ce Man of steel. Après une introduction nous plongeant rapidement dans le vif du sujet, avec la destruction de Krypton et le départ du bébé Kal-El vers la Terre, nous suivrons d'abord les exploits du jeune homme, dans un quotidien entrecoupé de flashbacks. Ce sera l'occasion de remarquer une nouvelle fois les difficultés qu'a Zack Snyder (qui n'a quand même pas fait grand chose d'intéressant depuis L'Armée des morts) à développer ses personnages, se contentant comme d'habitude d'en tracer le contour avant de les abandonner avec une unique ligne directrice pour toute psychologie : Superman doit symboliser le libre arbitre (va-t-il choisir le Bien ou le Mal ? quel suspense...), Zod le méchant soldat extrémiste et eugéniste, Jor-El la sagesse (sans doute le personnage décédé le plus envahissant de ces dernières années...), Loïs Lane l'humanité accueillante...

Cela donne lieu à quelques scènes assez risibles, comme la mort de Kevin Costner ou les rapports entre Clark Kent et sa mère. Evidemment, le personnage de Superman laisse peu de place à une psychologie travaillée, mais la caricature est quand même assez grossière. Heureusement, Snyder semble en être conscient, et s'il nous bassine un peu trop souvent avec son histoire de libre arbitre, il va rapidement se tourner du côté du spectaculaire. Et force est d'avouer que sa générosité fait mouche : très spectaculaire, au risque de parfois en faire trop, le film multiplie les morceaux de bravoure jusqu'à un final dantesque, à la démesure de la puissance des deux adversaires, rappelant Dragon Ball Z ou Matrix Revolutions, sur une formidable musique de Hans Zimmer.


Dommage cependant qu'un acteur comme Michael Shannon (Take shelter, The Iceman, Bug) aille gâcher son talent dans ce genre de superproduction où il passe son temps à cabotiner dans un rôle sans aucune finesse. On est quand même bien loin de la trilogie Batman de Nolan, auquel ce Man of Steel souhaite pourtant s'affilier...

Bref, Man of Steel est un blockbuster très spectaculaire, assez pour passer 2h20 sans s'ennuyer. Hélas, en ne proposant que des personnages grossièrement taillés et un scénario assez convenu, Zack Snyder ne réussit pas à faire de son Superman un héros aussi marquant que ses concurrents. Et s'il multiplie les clins d'oeil (ah, ce building et ces camions Lexcorp, cette éternelle chute libre de Loïs Lane), si Henry Cavill est convaincant sous la cape, Man of Steel n'est finalement qu'un blockbuster parmi tant d'autres, uniquement remarquables par quelques scènes d'action épiques. C'est déjà pas mal.

Note : 7/10


vendredi 12 juillet 2013

Shokuzai


Titre : Shokuzai, celles qui voulaient se souvenir / Shokuzai, celles qui voulaient oublier (Shokuzai)
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Acteurs : Kyôko Koizumi, Hazuki Kimura, Yû Aoi, Sakura Ando, Chizuru Ikewaki
Date de sortie en France : 29 mai 2013 / 5 juin 2013
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Dans la cour d’école d’un paisible village japonais, quatre fillettes sont témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Sous le choc, aucune n’est capable de se souvenir de l’assassin. Asako, la mère d’Emili, désespérée de savoir le coupable en liberté, convie les quatre enfants chez elle pour les mettre en garde : si elles ne se rappellent pas du visage du tueur, elles devront faire pénitence toute leur vie. Quinze ans après, que sont-elles devenues ? Sae et Maki veulent se souvenir. Akiko et Yuka veulent oublier. Et la mère d’Emili, que cherche-t-elle encore après tout ce temps ? 

Avis : 
Shokuzai est à l'origine une série japonaise de 5 épisodes, réalisés par Kiyoshi Kurosawa (Kaïro, Charisma), d'après un roman de Kanae Minato. 270 minutes montées en deux films pour le cinéma, aux sous-titres pas nécessairement judicieux de Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier.


Kurosawa nous livre ici le portrait de cinq femmes, unies par un drame et un pacte fondateurs, ancrés profondément dans la psyché de celles qui, 15 ans plus tard, ont développé des caractères bien différents : de cette femme restée dans un corps d'enfant, incapable de procréer à celle qui utilise au contraire sa sexualité pour parvenir à ses fins, elles oscillent entre soumission, manipulation, repli sur soi et violence, hantée par le spectre d'une promesse impossible à tenir et matérialisée par la silhouette presque fantômatique d'Asako, la mère de leur camarade, elle-même enfermée dans son désir de vengeance et qui sera confrontée aux secrets de son passé.

Reliés par cette même idée de rédemption, de pénitence ("shokuzai", en japonais), les différents chapitres sont aussi indépendants des autres (aucune de ces fillettes devenues adultes ne se croise) que profondément imbriqués les uns aux autres. Kurosawa magnifie ainsi la structure en chapitres, ne cédant finalement aux exigences de la construction télévisuelles de son oeuvre que pour son dernier chapitre, les révélations se succédant parfois maladroitement comme pour l'épisode final d'une saison de série. Ce sera bien l'unique moment où l'on aura l'impression de ne pas être devant un film de cinéma, la réalisation maîtrisée du réalisateur japonais, entre élégance et discrétion, justifiant entièrement l'exploitation de Shikuzai sur grand écran. 

Porté par un casting merveilleux (déjà vue dans le film précédent de Kurosawa, Tokyo Sonata), Kyôko Koizumi est aussi belle que troublante dans le rôle de la mère), Shokuzai est donc une oeuvre formidable, transcendant son sujet de base pour offrir cinq magnifiques portraits de femmes, mais aussi cinq chroniques d'un Japon dans ce qu'il a de plus pervers, entre domination masculine et violence psychologique permanente. Avec pour seul petit bémol un final un peu trop explicatif, le film de Kurosawa est clairement l'un des plus belles réussites de l'année. Espérons que cela relance le réalisateur dans son pays, boudé malgré la qualité et l'accueil critique de ses films en occident, et contraint d'attendre de longues années avant de retrouver la caméra après Tokyo Sonata...

Note : 9/10



jeudi 11 juillet 2013

Le Récupérateur de cadavres


Titre : Le Récupérateur de cadavres (The Body snatcher)
Réalisateur : Robert Wise
Acteurs : Boris Karloff, Henry Daniell, Bela Lugosi
Date de sortie en France : 21 septembre 2004 (DVD)
Genre : thriller, épouvante

Synopsis : 
Dans le Edimbourg du 19ème siècle, le docteur MacFarlane fait appel aux services du voleur de cadavres Gray pour obtenir des corps à disséquer, en vue d’approfondir ses connaissances anatomiques. Mais alors que la surveillance autour des cimetières s’intensifie, Gray doit trouver une nouvelle façon de fournir des cadavres, tandis que MacFarlane doit s’occuper du cas d’une jeune fillette, dont l’opération très compliquée nécessite des connaissances pointues...

Avis : 
 Le Récupérateur de cadavre est inspiré de la nouvelle The Body Snatcher de Robert Louis Stevenson,  tirée d’une histoire vraie connue sous le nom de meurtres de West Port, affaire durant laquelle Burke et Hare assassinaient des personnes pour en revendre les cadavres au Dr. Knox. L’histoire est d’ailleurs évoquée à plusieurs reprises dans le film, et inspirera également L’impasse aux violences ou Le Docteur et les assassins.


L’attraction principale du film pour les amateurs de fantastique, en plus du nom de Wise, vient de la présence de deux noms mythiques du cinéma d’horreur : Boris Karloff, dont le nom restera éternellement attaché à la créature de Frankenstein, et Bela Lugosi, l’homme sous la cape de Dracula. Si, imposé par la RKO qui désirait réunir les deux monstres sacrés dans le même film, ce dernier est plutôt en retrait dans le rôle d’un serviteur du Dr. MacFarlane, Boris Karloff crève littéralement l’écran dans le rôle de Gray, mettant son physique particulier au service d’une magnifique interprétation. Il fait ainsi parfaitement ressentir la noirceur de son personnage, même quand celui-ci se montre poli ou attentionné, un personnage excellant dans le domaine de la manipulation, obtenant habilement ce qu'il souhaite de ceux qu'il côtoie. Mais si ce personnage se montre particulièrement malfaisant, les personnages présentés comme respectables ont également leur part d'ombre, et vont sombrer également dans une noirceur certaine.

Ainsi le Dr. MacFarlane, interprété par Henry Daniell, n'apparaît pas comme sympathique mais plutôt comme un chirurgien renommé, sûr de son fait et inflexible, plus intéressé par le résultat que par le rapport humain. Une froideur et une rigueur scientifiques assez classiques finalement qui, si elles rendent le personnage plutôt antipathique, ne le présentent pas comme malfaisant. Pourtant, on s'aperçoit qu'il va rapidement se laisser entraîner par Gray, n'ayant que peu de scrupules vis-à-vis de la provenance des cadavres que ce dernier lui fournit, et réussissant à justifier ces actions peu honorables par une volonté de faire progresser la science. Un progrès qu’il est alors difficile de condamner totalement, d’autant qu’il permet de sauver des vies. Et c’est sur ce point que Le Récupérateur de cadavres semble encore aujourd’hui parfaitement d’actualité, en posant la question de l’éthique médicale et en s’abstenant d’apporter tout jugement ou toute réponse, laissant au spectateur le soin d’y réfléchir. Un réflexion rendue difficile par le refus total du film de sombrer dans le manichéisme, aucun personnage n’étant ni tout blanc, ni tout noir. Ainsi, le nouvel assistant du Dr. MacFarlane va-t-il rapidement abandonner ses idéaux et traverser à son tour la frontière dans l’espoir de sauver une fillette. Une noble cause donc, mais qui, alors que les cimetières sont de plus en plus surveillés, obligera Gray à s’approvisionner différemment et à tuer.


Si le film ne verse jamais dans l’horreur, l’ambiance qui émane des rues d’Edimbourg est particulièrement macabre. Le noir et blanc donne un côté gothique à ces rues désertes et faiblement éclairées, où l’on devine qu’il ne fait pas bon s’éterniser lorsque la nuit tombe. Wise nous offre quelques sublimes plans, dont on retiendra notamment la scène du meurtre, les derniers instant du film et surtout la magnifique confrontation entre Bela Lugosi et Boris Karloff.

Injustement méconnu, sans doute un peu oublié parmi les filmographies conséquentes de ses principaux participants, "Le Récupérateur de cadavres" est pourtant une vraie réussite à tous les niveaux : la réalisation soignée de Wise, l’interprétation hallucinante de Boris Karloff et un sujet de réflexion étonnamment moderne. A découvrir d’urgence si ce n’est pas encore fait !

Note : 8,5/10

mercredi 10 juillet 2013

Hijacking


Titre : Hijacking (Kapringen)
Réalisateur : Tobias Lindholm
Acteurs : Pilou Asbæk, Søren Malling, Dar Salim
Date de sortie en France : 10 juillet 2013
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
En plein océan Indien, le navire danois "MV Rosen" est pris d’assaut par des pirates somaliens qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d’une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au cœur d’une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates. Pour l’armateur, sauver ses hommes est un devoir. Mais le sang-froid et les millions suffiront-ils à ramener tous ses marins dans leur famille ? 

Avis : 
Hijacking est un film danois qui, s'il ne s'inspire pas d'une histoire vraie en particulier, s'inspire d'un phénomène devenu récurrent dans l'océan Indien. Tobias Lindholm, notamment scénariste pour La Chasse de Thomas Vinterberg, va ainsi nous plonger au coeur d'une prise d'otages par des pirates somaliens, et aux négociations, à des milliers de kilomètres de là, pour tenter d'obtenir leur libération. 


On alterne ainsi entre la vie sur le bateau, avec ses prisonniers et ses pirates, et celle dans les bureaux de la compagnie, où le PDG tente, épaulé par un négociateur, d'engager la conversation avec les ravisseurs. Ce double point de vue permet de constamment rebondir sur les différents événements : le découragement des prisonniers fait écho à la volonté des négociateurs de ne pas céder au chantage, tandis que ces derniers sont perpétuellement dans le doute concernant la situation des otages. Chaque partie bénéficie ainsi du suspense de l'autre, et chaque action a des répercussions sur ce qu'il se passe à l'autre bout du monde.

On s'attache ainsi rapidement à Mikkel, qui personnifie l'ensemble de l'équipe, mais aussi à Peter, le patron, qui semble d'abord intraitable et impassible mais se montre rapidement très concerné par la survie de ses employés. Le film nous offre ainsi quelques magnifiques moments d'euphorie, de joie simple et de communion entre les prisonniers et les pirates lors d'une pêche miraculeuse ou d'une fête improvisée...mais contrebalance constamment ces moments avec la réalité terrible de la prise d'otage, et de la menace permanente que ceux-ci représentent même quand ils semblent plus humains.

Hijacking est donc un film très fort, avec un suspense omniprésent, et porté par un Pilou Asbæk impressionnant d'intensité. Une vraie réussite, parfois glaçante et étouffante, le spectateur étant tellement pris par le huis-clos qu'il va, à l'instar des personnages, prendre de vraies bouffées d'air quand l'action ira brièvement sur le pont du bateau. 

Note : 8/10
  
 

Star Trek, le film


Titre : Star Trek, le film
Réalisateur : Robert Wise
Acteurs : William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley
Date de sortie en France : 27 mars 1980
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Une entité d'origine extra-terrestre sans précédent se dirige vers la Terre en détruisant tout sur son passage. L'équipage de l'USS Enterprise est chargé de stopper ce nouvel ennemi. Alors que le Capitaine Decker se prépare à diriger la mission, il est relevé de ses fonctions et remplacé par le fameux Amiral Kirk, absent des commandes du vaisseau depuis trois ans... 

Avis : 
Six séries télévisées. Douze longs-métrages. Ajoutez à cela d'innombrables romans, jeux vidéo, comics et produits dérivés : l'univers de Star Trek est certainement l'un des plus riches de la science-fiction. Véritable objet de culte, la saga débarque sur les écrans de télé américains en 1966 et, malgré un succès mitigé, elle parvint à se créer une base de fans particulièrement passionnés, les trekkies (ou trekkers), jusqu'à son arrêt, au bout de la troisième saison, en 1969. Suivit alors une série d'animation (Star Trek : la série animée) puis, en 1979, la première adaptation cinématographique avec Star Trek, le film.


Avant cela, une seconde série fut envisagée, sous le nom de Star Trek : phase II, mais les succès de La Guerre des étoiles puis de Rencontres du troisième type incitèrent la Paramount à faire renaître le projet d'adaptation de la série sur grand écran qui traînait depuis plusieurs années. A la réalisation, le studio s'attacha les services du vétéran Robert Wise (La Maison du Diable), qui avait reçu des années plus tôt deux Oscars du meilleur réalisateur pour West Side Story et La Mélodie du bonheur. Conçu comme une suite de la série d'origine, Star Trek, le film en réunit pour l'occasion les principaux personnages : le capitaine James T. Kirk, monsieur Spock, le Dr McCoy, Scott, Sulu, Uhura et Chekov, interprété par les acteurs originaux.

Afin de rivaliser avec Star Wars, ce premier Star Trek va consacrer plus d'une heure aux diverses péripéties de l'USS Enterprise, enchaînant les avaries, les problèmes et les passages spectaculaires à grands renforts d'effets spéciaux omniprésents. Une volonté de grand spectacle qui rend aujourd'hui cette première partie terriblement ringarde : les effets spéciaux ont énormément vieilli, de même que les décors, les bruitages, les costumes ou les maquillages. Si beaucoup de films de l'époque accusent aujourd'hui le poids des années, c'est sans doute encore plus vrai pour Star Trek que pour les autres, la volonté d'en mettre plein la vue se retournant maintenant contre lui. A titre de comparaison, le film fut nominé pour l'Oscar des meilleurs effets visuels en 1980, lequel fut gagné par Alien, le huitième passager, modèle absolu de sobriété...

Cet aspect kitsch et ces péripéties régulières n'empêchent hélas pas cette première partie d'être assez ennuyeuse. Portés par des interprètes peu inspirés (sauf peut-être Leonard Nimoy), les personnages ne semblent pas réellement concernés par leur aventure, se contentant de réciter quelques dialogues vaguement techniques en poussant des boutons multicolores, et attendant généralement que le temps passe. Heureusement, tout cela va, enfin, prendre de l'ampleur quand l'Enterprise s'approchera de V'Ger, une menace inconnue fonçant vers la Terre.


Sans doute très inspirée de 2001, l'odyssée de l'espace, l'histoire de V'Ger permet au film de se rattacher à l'aspect philosophique de la série, et de mettre en avant des effets visuels plus cohérents et une musique très réussie. Les dialogues prennent le pas sur l'action, et on retrouve les célèbres débats à trois entre Spock, Kirk et McCoy, chacun avec sa personnalité bien dessinée. Une seconde partie intelligente, on l'on retrouve bien plus la patte de Wise, lui qui semblait effacé derrière la surenchère naïve de la première heure.

Ce premier film issu de l'univers Star Trek a donc très mal vieilli, jouant trop souvent et trop longtemps sur ses effets spéciaux et des expérimentations visuelles devenues un peu ringardes. Il sera pourtant important de faire abstraction de cette grosse heure d'ennui pour enfin découvrir le coeur même du film, s'évadant du besoin de surfer sur le succès de Star Wars pour enfin faire du Star Trek à son meilleur, intelligent et passionnant.

Note : 5/10


mardi 9 juillet 2013

L'Inconnu du lac


Titre : L'Inconnu du lac
Réalisateur : Alain Guiraudie
Acteurs : Pierre Deladonchamps, Christophe Paou, Patrick d'Assumçao
Date de sortie en France : 12 juin 2013
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
L'été. Un lieu de drague pour hommes, caché au bord d'un lac. Franck tombe amoureux de Michel. Un homme beau, puissant et mortellement dangereux. Franck le sait, mais il veut vivre cette passion. 

Avis : 
Célébré par la presse spécialisée, récompensé du prix de la mise en scène dans la section Un certain regard à Cannes, voici donc L'Inconnu du lac. Et si l'intrigue se situe effectivement autour d'un lac, l'inconnue est plutôt dans l'accueil réservé au film d'Alain Guiraudie : comment justifier un tel succès pour un film aussi vide, racoleur, voire même malsain ?


Parce qu'il n'y a rien dans cette oeuvre, qui se contente d'aligner les séquences érotiques autour d'un vague prétexte policier. Un meurtre, qui n'aura pour unique conséquence notable que d'attirer sur les lieux un étrange policier qui semble s'être trompé de film, et beaucoup de sexe. Parce qu'autour de ce lac, les homosexuels viennent profiter d'un cadre isolé pour échapper aux regards indiscrets et, surtout, pour s'enfiler joyeusement dans le petit bois. Car c'est bien connu, le gay ne pense qu'à baiser avec tout ce qui bouge. 

Dans un élan naturaliste uniquement destiné à apporter un cachet "auteur" au film, Guiraudie nous offre donc une belle galerie de pénis qui pendouillent, de nature sauvage, d'éjaculations en gros plan, avec une unique volonté de dissimuler, derrière ces images crues, l'absence totale de passion. A l'image de Baise-moi de Virgine Despentes, l'érotisme et la pornographie n'apportent strictement rien au film, sinon une interdiction aux moins de 16 ans qui ne manquera pas d'intriguer le spectateur naïf. Et si l'on appréciera certains jeux sur les lumières ou ce manège permanent des véhicules sur le parking, rien ne viendra réellement nous tirer de notre somnolence.

L'Inconnu du lac n'a donc aucun intérêt, se cachant derrière ses scènes de sexe pour détourner l'attention d'un scénario horriblement vide et sans véritable enjeu, dont le final complètement loupé constitue la cerise. Ne restent finalement que le personnage de Michel, au magnétisme anachronique, ou celui du voyeur qui apporte une touche d'humour bienvenue. Mais sinon, quelle arnaque...

Note : 1,5/10

Trance


Titre : Trance
Réalisateur : Danny Boyle
Acteurs : James McAvoy, Vincent Cassel, Rosario Dawson
Date de sortie en France : 8 mai 2013
Genre : thriller

Synopsis : 
Commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d’une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l’action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. À son réveil, il n’a plus aucun souvenir de l’endroit où il a caché le tableau. Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l’esprit de Simon…

Avis : 
Avec Trance, Danny Boyle revient à l'un de ses thèmes de prédilection en explorant de nouveau les méandres de l'esprit humain : après les hallucinations ou les trips des héros de Trainspotting, La Plage ou encore 127 heures, il s'intéresse ici aux mécanismes de la mémoire avec un thriller à tiroirs où il va s'amuser à nous prendre régulièrement à contre-pied.


Il va ainsi s'appliquer à modifier régulièrement l'importance de ses trois personnages principaux, faisant tour à tour de James McAvoy (X-Men : le commencement), de Vincent Cassel (Irréversible) et de Rosario Dawson (Sin City) la figure principale de Trance. Une évolution constante qui rythme la première partie du récit, passionnante, où Elizabeth Lamb tente de sonder l'esprit de Simon pour retrouver Le Vol des sorcières de Goya, à grands renforts d'évocations mentales, de manipulations de souvenirs ou de suggestions sexuelles.

Trance se présente ainsi comme un puzzle, où les différentes pièces s'imbriquent peu à peu, et où de nombreux indices, très discrets, trouvent leur signification dans une seconde partie marquée par des rebondissements permanents. Mais si ce labyrinthe est tout d'abord très réussi, la volonté évidente qu'a Boyle de perdre le spectateur finit par lasser et par agacer, les révélations s'enchaînant sans répit pendant les dernières minutes, quitte à partir dans un délire un peu puéril et grotesque.

Ce dernier film en date de Danny Boyle reste donc l'un de ses moins maîtrisés, la faute à un second acte tentant maladroitement de paumer le spectateur. Dommage, car la première partie, avec sa scène de casse rapidement expédiée et ses premières incursions dans l'esprit de Simon, est très prenante, avec de nombreux indices qui nécessiteraient sans doute de revoir le film...Je ne suis pas certain d'en avoir vraiment envie...

Note : 6/10


lundi 8 juillet 2013

Star Trek into darkness


Titre : Star Trek into darkness
Réalisateur : J.J. Abrams
Acteurs : Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch
Date de sortie en France : 12 juin 2013
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos…
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive.
Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe. 


Avis : 
 Après un excellent Super 8, et avant de nous livrer le futur Star Wars, J.J. Abrams était attendu au tournant pour la suite d'un licence qu'il avait lui-même relancée brillamment en 2009 : Star Trek. L'occasion de retrouver Kirk, la tête brûlée agissant surtout selon son instinct, et Spock, qui suit toujours maladivement les règles, mais surtout de découvrir une nouvelle menace en la personne de John Harrison.


Si les relations entre les deux officiers de Starfleet ne réservent guère de surprise, le personnage interprété par Benedict Cumberbatch (la série Sherlock, La Taupe) est l'énorme attraction du film : puissant et charismatique, les motivations de ses actes terroristes semblent dans un premier temps assez légitimes avant que son côté obscur n'éclate en plein jour. Dans la lignée de cet antagoniste, les principaux personnages sont davantage soignés que dans le premier opus, grâce à un scénario très soigné, faisant la part belle aux révélations autant qu'à l'action.

J.J. Abrams nous réserve ainsi de nombreux passages très spectaculaires, entre deux références cinématographiques ou vidéoludiques (l'éjection dans l'espace semble directement sortie du jeu Dead Space 2). Pourtant, l'étrange impression qui ressort du film est...que J.J. Abrams se fait la main avant son Star wars. Certaines scènes semblent ainsi directement issues de l'univers de George Lucas, comme l'introduction sur la planète Nibiru, et on s'attend presque à entendre le célèbre thème musical de John Williams à la fin du film.

Star Trek into darkness reste une incontestable réussite, confirmant le renouveau de la saga après le précédent volet, tout en restant fidèle aux épisodes classiques, avec quelques scènes retravaillant quelques passages phares de Star Trek 2 : la colère de Khan. Grâce à un scénario très prenant, des scènes d'action grandioses, un ennemi particulièrement réussi, le film de J.J. Abrams s'impose comme l'un des meilleurs blockbusters de l'année, mais donne néanmoins l'impression de n'être qu'une immense répétition générale afin de préparer le futur Star wars épisode VII.

Note : 8/10