mercredi 25 août 2021

Titane

 

Titre : Titane
Réalisatrice : Julia Ducournau
Acteurs : Vincent Lindon, Agathe Rousselle, Garance Marillier
Date de sortie en France : 14 juillet 2021
Genre : thriller
 
Synopsis : 
Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis 10 ans. Titane : Métal hautement résistant à la chaleur et à la corrosion, donnant des alliages très durs.
 
Avis : 
Si on ne l'avait pas encore compris suite à l'accueil étrangement positif d'une certaine presse au moment de la sortie de Grave, la récente Palme d'Or reçue pour Titane est venue le confirmer : Olivia Ducournau a la carte. Celle qui permet d'ouvrir les portes et de s'offrir les commentaires dithyrambiques de ceux qui sont payés pour aimer certains films. Même quand on fait du caca sans queue ni tête, comme avec ce second film qui ferait passer Grave pour un modèle de finesse et d'élégance. 
 
 
Titane est donc l'histoire d'une danseuse psychopathe qui tombe enceinte d'une voiture et tente de se faire passer pour le fils disparu d'un pompier vétéran pour échapper à la police. Pas si compliqué à "pitcher", finalement. A partir de là, c'est le grand n'importe quoi : l'héroïne secrète de l'huile de moteur, tue tous les occupants d'une maison, se fracasse la tronche pour ressembler à un mec, et s'introduit donc dans la vie d'un vieux pompier dépressif. Tout ceci est d'une connerie et d'une vulgarité sans nom, et on se prend régulièrement à sourire devant des situations franchement grotesques. 
 
Reste finalement le personnage de Vincent Lindon, aussi inquiétant que touchant dans le rôle de ce père endeuillé prêt à croire à n'importe quoi, même lorsque tout le monde essaie de le raisonner. C'est quand même bien peu, surtout si l'on se prend à imaginer ce qu'un Cronenberg ou un Tsukamoto auraient pu faire avec un tel sujet. Ici, on se retrouve donc face à un film de genre vaguement auteurisant, qui cache son absence totale de fond derrière une surenchère un peu puérile. Bref, tout pour plaire à un certain public adepte de petits frissons bien lisses et de métaphores bien scolaires. 
 
Je crois que j'avais encore préféré Grave...
 



mardi 17 août 2021

Full contact


Titre : Full contact (Lionheart)
Réalisateur : Sheldon Lettich
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Harrison Page, Ashley Johnson
Date de sortie en France : 1er août 1990
Genre : arts martiaux
 
Synopsis : 
Lyon, légionnaire, est stationné dans un poste avance du désert nord-africain lorsqu'il apprend que son frère, à Los Angeles, est sérieusement blessé. Il déserte pour lui porter secours mais, sans argent, se lance dans les combats de full contact. Lorsqu'il arrive enfin, hélas, son frère est mort et la veuve refuse sa protection, tandis que deux mercenaires veulent le ramener de force a la Légion. 
 
Avis :  
Après le très moyen Kickboxer, JCVD revient fracasser des adversaires dans Full contact. Une suite de combats, au service d’une histoire simple, mais efficace, où notre combattant belge préféré va juste tenter de se faire un peu d’argent pour aider la veuve de son frère en participant à des combats clandestins. 


Oubliées donc les interminables séquences d’entraînement ou les longs tunnels scénaristiques sans grand intérêt : Full contact va à l’essentiel, en nous offrant régulièrement des combats. Et ces derniers sont plutôt réussis, notamment grâce à des décors relativement variés (sous un pont, dans un parking, dans une salle de squash…) et un Van Damme qui en prend quand même pas mal dans la tête – avant de gagner, évidemment.

Le clou du spectacle sera l’affrontement avec Attila, interprété par l’impressionnant Abdel Qissi, l’un des antagonistes les plus mémorables du genre, dans un combat là encore très réussi. Lisible, bien chorégraphié, bien scénarisé, sans aller trop loin dans le syndrôme « monstre invincible pendant tout le combat et finalement détruit par le courage du héros ». Là encore, la comparaison avec l’affrontement final de Kickboxer saute aux yeux.

Full contact constitue donc l’un des films les plus recommandables de JCVD, en trouvant un bon équilibre entre son histoire et ses combats. Pas au niveau d’un Tous les coups sont permis, dont il reprend certains éléments (le duo lancé à la poursuite du héros déserteur) mais vraiment sympathique ! 




mercredi 11 août 2021

Benedetta


Titre : Benedetta
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs : Virginie Efira, Charlotte Rampling, Lambert Wilson
Date de sortie en France : 9 juillet 2021
Genre : historique, drame
 
Synopsis : 
 Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des soeurs. 
 
Avis :  

Comme son nom l’indique, Benedetta est l’adaptation cinématographique de la vie de Benedetta Carlini, une religieuse catholique italienne du dix-septième siècle, condamnée pour saphisme. Un thème particulièrement fort, mêlant sexualité (homosexualité, même!) et sacré. Et il faut bien avouer que Paul Verhoeven, décidément à l’aise dans les reconstitutions historiques (La Chair et le sang, Black book) n’y va pas avec le dos de la cuillère. 

 


Car la religieuse, magnifiquement interprétée par une sublime Virgine Efira, est à la croisée des chemins : sa foi est mise à rude épreuve par l’arrivée dans le couvent de Bartolomea, qui éveille en elle des envies peu compatibles avec ses croyances et son mode de vie. Dans le même temps, la religieuse a des visions (d’indescriptibles délires mettant en scène le Christ lui-même), semble au centre de miracles, et présente les stigmates. Est-elle vraiment une messagère de Jésus, ou tout ceci n’est-il que manipulation ? Toujours est-il que cette mise en avant, tout comme sa relation avec Bartolomea, ne sont pas vues d’un très bon œil dans cet univers si fermé. Et comme si cela ne suffisait pas, la région est frappée par la Peste, et il n’y guère que Dieu qui semble pouvoir protéger les citoyens… par le biais de Benedetta ?

Cela donne lieu à d’incroyables trafics d’influences au sein du couvent et de la hiérarchie catholique, chacun avançant ses pions pour évoluer, quitte à mentir, espionner, dénoncer, truquer… ou torturer. Le film parvient à la fois à nous subjuguer, à nous séduire (les très belles scènes d’amour), à nous amuser (Verhoeven manie toujours aussi bien l’humour noir et le cynisme, et Lambert Wilson apporte dans la dernière partie un peu de fraicheur avec son côté pince-sans-rire), mais aussi à nous scandaliser et à nous choquer.

Résultat, on ne ressort pas indemne de cette œuvre folle, portée par des acteurs fabuleux, et qui parle de foi et d’amour dans leurs plus belles et plus terribles variations, sans jamais attaquer gratuitement la religion (là encore, le film trouve un remarquable équilibre) et en laissant le spectateur tirer ses propres conclusions. Une œuvre très forte, qui marquera forcément les esprits !