Titre : Happy birthday - souhaitez ne jamais être invité (Happy birthday to me)
Réalisateur : Jack Lee Thompson
Acteurs : Melissa Sue Anderson, Glenn Ford, Lawrence Dane
Date de sortie en France : 6 janvier 1982
Genre : slasher
Synopsis :
Victime d'un grave accident de voiture ayant coûté la vie à sa mère, Virginia a retrouvé le lycée et intègre une sorte de confrérie réunissant les meilleurs élèves. Mais les membres de ce petit groupe sont assassinés les uns après les autres dans des circonstances aussi sanglantes que surprenantes.
Avis :
Le slasher est souvent une affaire de vengeance : une blague qui
tourne mal (Le Monstre du train, Carnage), un proche
tué (Vendredi 13, Le Bal de l’horreur)… Et puis,
il y a ceux qui tuent par simple caprice, parce qu’ils ne sont pas
contents, un peu comme le meurtrier de ce Happy birthday to me,
dont le prétexte vient un peu gâcher un film jusque-là très
réussi.
Très réussi, malgré beaucoup d’éléments très classiques :
on retrouve l’éternel groupe de jeunes étudiants stéréotypés
(le sportif, le blagueur, l’introverti…), adeptes de la fête, et
que le tueur s’amusera à massacrer. Pas vraiment de masque ici,
mais l’utilisation de la vue subjective, et quelques éléments
rappelant le giallo, tels ces gants en cuir ou l’importance donnée
à la psychologie de la victime… qui sera rapidement un des
principaux suspects pour le spectateur, dans un film qui va s’amuser
à redistribuer régulièrement les cartes, jusque dans ses dernières
minutes.
Jusque-là, on aura pu apprécier des meurtres assez gentillets mais
plutôt originaux. Outre le fameux coup de brochette qui illustre
certaines affiches du film, on retiendra également une séance de
musculation qui se termine bien mal, une mise à mort à l’aide
d’une moto et surtout, surtout, une mise en scène étonnamment
macabre pour un tel film, avec des maquillages très réussis.
Jolie découverte pour moi que ce Happy birthday to me, auquel
je n’aurais sans doute jamais jeté un œil sans le travail de
Rimini Editions. S’il suit largement les ingrédients classiques du
slasher, il s’en écarte parfois avec bonheur, avec un tueur plus
classique que l’éternel individu masqué et une psychologie un peu
plus poussée.
Titre : Danger planétaire (The Blob) Réalisateur : Irvin S. Yeaworth Jr. Acteurs : Steve McQueen, Aneta Corsaut, Earl Rowe Date de sortie en France : 1er avril 1960 Genre : horreur, science-fiction
Synopsis :
Steve et Anne, un couple d'adolescents, sont
témoins de la chute d'une météorite. La chose informe venue de l'espace
s'accroche au bras d'un vieil homme et n'aura, dès lors, de cesse de se
transmuer en masse visqueuse qui dévore tout sur son passage. Steve et
ses amis vont tout faire pour avertir la ville que la vie de ses
habitants est en danger.
Avis :
Au rayon des films cultes, on trouve régulièrement des films
(très) moyens, dont le statut est davantage dû à ce qu’a apporté le film qu’à
ses qualités propres. Les années 50, si elles sont remplies d’innombrables
petits bijoux de science-fiction (Planète interdite, Le Jour où la
Terre s’arrêta, La Marque, etc.), sont parfaitement représentatives
de ce constat, que l’on va illustrer avec un classique de 1958 : Danger
planétaire.
Si Danger planétaire est aussi connu, c’est
principalement pour deux raisons : d’abord, parce qu’il met en scène l’une
des… créatures ? les plus iconiques du genre, le Blob. Pas forcément la
menace la plus souvent rencontrée dans l’univers de l’horreur / SF (on pourrait
citer X : the unknown de la Hammer, un peu avant Danger
planétaire, et un remake de ce dernier par Chuck Russell en 1988, et je me
souviens également d’un roman de la collection Chair de poule), mais
l’une des plus connues et des plus identifiables. Il est fort probable que,
même si vous demandez à quelqu’un qui n’a jamais vu ces films, il ou elle sache
ce qu’est un blob. Seconde raison : la présence du tout jeune Steve
McQueen dans le rôle principal, peu avant de rencontrer le succès avec la série
Au nom de la loi. Brillant déjà davantage par son charisme que pour ses
qualités d’interprétation, le jeune McQueen éclipse sans effort le reste de la
distribution.
Pour le reste, ce Blob n’est qu’une gentille petite
production de SF à faible budget, souvent trop bavarde (les interminables
tentatives pour convaincre la police qu’un monstre est présent dans la ville,
ou les échanges extrêmement plats des jeunes adultes) et trop avare en
attaques. On s’ennuiera ainsi ferme au milieu du film, avant l’attaque du
cinéma qui constituera le (court) sommet du film et une dernière partie un peu
molle. On n’en retiendra finalement que certains effets spéciaux astucieux pour
mettre en images cette grosse masse gélatineuse, et un final plutôt
sympathique.
The Blob sera finalement plus culte pour ceux qui ne
l’ont pas vu que pour ceux qui l’ont vu. Aussi lent et mou que sa menace, ce
petit film de SF ne vaut finalement que pour son aspect
« historique », avec la création de deux monstres, l’un en silicone,
l’autre sacré. A voir surtout pour satisfaire sa curiosité, surtout si l’on est
comme moi très friand des films de cette époque.
Titre : Chats rouges dans un labyrinthe de verre (Gatti rossi in un labirinto di vetro)
Réalisateur : Umberto Lenzi Acteurs : Martine Brochard, John Richardson, Ines Pellegrini Date de sortie en France : 23 octobre 1975 Genre : giallo, thriller
Synopsis :
Un groupe de touristes américains parcourt
les routes lors d'un voyage organisé en Espagne. Au cours d'une escale à
Barcelone, une jeune femme du cru est assassinée. Quand on la découvre,
l'œil gauche énucléé, l'image saisissante renvoie les touristes à un
crime identique commis un an plus tôt à Burlington. Bientôt, c'est l'une
des Américaines qui succombe sous les coups du maniaque. Pour le
commissaire Tudela, le groupe de touristes est forcément lié aux crimes.
Mark Burton, quant à lui, commence petit à petit à soupçonner que sa
femme puisse être la coupable. Insaisissable, le tueur continue à
frapper...
Avis :
Chats rouges dans
un labyrinthe de verre. Gatti rossi in un labirinto di vetro.
Il faut bien l’avouer, comme souvent dans le giallo de la grande
époque, ce titre est superbe. Sorti en 1975, ce film ne fait pas
partie des classiques du genre que l’on voit souvent cités parmi
les meilleurs, et je ne le connaissais absolument pas avant sa sortie
dans un de ces magnifiques coffrets dont Le Chat qui fume (Il gatto
fumatore ?) a le secret.
Il faut bien avouer
que sans ce blu-ray, je ne me serais pas attardé sur ces Chats
rouges. D’abord parce que je ne suis pas forcément très amateur
de giallo, à l’exception de classiques tels que L’Oiseau au
plumage de cristal, Les
Frissons de l’angoisse ou
Mais qu’avez-vous fait à Solange ? ;
ensuite, parce que les seuls films que j’ai vus du réalisateur,
Umbero Lenzi, m’ont laissé plutôt indifférent : L’Avion
de l’apocalypse est un nanar
sans grand intérêt, et j’avais trouvé Cannibal Ferox
très moyen. Et pourtant, j’ai passé un très bon moment devant ce
film, aussi bourré de défauts que généreux.
Evidemment,
ce n’est pas au niveau de l’interprétation, assez calamiteuse,
ou du scénario, qu’il faudra chercher. En revanche, le nombre
élevé de victimes (malgré des mises à mort décevantes), le léger
mystère entourant le groupe et ces fausses pistes assez ludiques (le
film essaye de nous faire soupçonner, sans grande finesse, un peu
tout le monde) donne une œuvre très rythmée et agréable à
suivre, d’autant que j’ai vraiment apprécié la musique de Bruno
Nicolai. On en retiendra également la séquence du train fantôme,
clairement au-dessus du lot, et on regrettera que le potentiel de
certaines séquences ne soit pas pleinement exploité, comme cette
attaque pendant la démonstration de flamenco.
C’est
peut-être parce qu’il ne ressemble pas tant que ça à un giallo
que j’ai apprécié Chats rouge dans un labyrinthe de
verre. Un film bourré de
défauts, qui donne constamment le bâton pour se faire battre…
mais qui se montre tellement divertissant et généreux que l’on
passe un bon moment. J’ai hâte maintenant de voir Le
Couteau de glace, un autre
Lenzi que l’on peut retrouver chez Le Chat qui fume !