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samedi 26 novembre 2022

Ouija Shark 2

 
 
Titre : Ouija Shark 2
Réalisateur : John Migliore
Acteurs : John Migliore, Deborah Jayne Reilly Smith, Kylie Gough
Date de sortie en France : 17 septembre 2022 (Paris Shark Fest)
Genre : fantastique, comédie
 
Synopsis : 
Ouija Shark est de retour, et il est bien décidé à prendre sa revanche ! 
 
Avis : 
On parle parfois, notamment ces dernières années, de nanar volontaire, notamment lorsqu'on évoque les productions Asylum ou la saga Sharknado. Pourtant, si l'on considère un nanar comme un film qui nous fait rire à ses dépens, peut-on vraiment considérer comme tel un film qui nous fait volontairement rire, en installant une véritable complicité avec le spectateur, en jouant parfaitement de son caractère ridicule ? Pour moi, Ouija Shark 2 est ainsi une comédie, et sacrément bonne en plus. Alors oui, au risque de choquer un peu, je lui mets 5 étoiles. 
 
 
Ce ne sont évidemment pas les mêmes 5 étoiles que pour Les Dents de la mer ou The Thing. Beaucoup le trouveront sans doute lamentable, et tout simplement mauvais. Beaucoup s'interrogeront peut-être de l'influence de l'ambiance si particulière que l'on peut avoir dans le cadre d'un festival pour un tel film. Mais c'est la seule note possible pour un film qui m'a fait passer l'un des meilleurs moments en salle depuis très, très longtemps, et qui fait systématiquement mouche dans sa volonté de faire rire.

Ouija Shark 2 reprend là où le premier nous avait laissé : Anthony avait utilisé ses pouvoirs mystiques, et s'était sacrifié pour entraîner le Ouija Shark en Enfer. Ses proches tentent de trouver une solution afin de le faire revenir à la vie, tandis que le terrible Caldura entend bien utiliser le requin-ouija pour envahir le monde. Vous trouvez ce point de départ grotesque ? Vous n'avez encore rien vu. 

 


Car l'Enfer selon John Migliore (l'interprète de Nathan, qui réalise également cette suite) est difficile à décrire avec des mots : c'est un peu comme si les déserts de Dune étaient peuplés des pires rebuts de La Planète des singes, tout en empruntant gaiement des éléments à l'univers cinématographique Marvel ou à Star Wars. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, cela fonctionne parfaitement, chaque détail étant susceptible de nous faire éclater de rire. Et lorsque le grand méchant Caldura, entouré de ses... caldurettes, se lance dans la démonstration de ses pouvoirs ou de ses talents musicaux, accompagné par le Ouija shark dans sa lutte contre Nathan, on pense avoir dépassé depuis longtemps les limites du bon sens et du raisonnable. Mais c'était sans compter le dernier acte du film. 

Ce n'est pas vraiment une surprise, si vous avez vu l'affiche du film, ou son sous-titre : Ouija shark va trouver un adversaire à sa démesure, dans un final s'aventurant sur les terres du kaiju eiga, tout en renvoyant aux pires productions Asylum (Mega shark vs Crocosaurus, pour ne citer que le plus évident) : Ouija Shark va affronter... Tarot-Gator. Deux créatures gigantesques, qui vont se foutre sur la tronche au beau milieu d'une ville, tandis que Nathan et Caldura vont multiplier les boules d'énergie et les boucliers mystiques en parallèle. Un joyeux bordel, magnifié par des effets spéciaux superbement mauvais (Ouija shark est... une peluche) et un sens de l'à-propos franchement réjouissant, que ce soit dans les scènes de panique, les réactions de certains personnages (le journaliste, et surtout l'homme qui savoure les mésaventures de son ex), l'apparition furtive de Lloyd Kaufman, les transitions entre les scènes ou l'interprétation de chaque acteur. 

 


Difficile d'ailleurs de ne pas évoquer la performance de Deborah Jayne Reilly Smith, parfaite dans cette capacité presque surnaturelle à rester constamment monoexpressive ou à rendre chacune de ses actions terriblement fastidieuse, à l'image de son long, très long périple dans la forêt où chaque petite branche posée au sol devient un obstacle difficile à surmonter. 

Et le pire, c'est que tous ces éléments semblent, comme je l'ai dit en introduction, totalement volontaires, mais sans le cynisme qui accompagne par exemple la saga Sharknado. On sent chez John Migliore une volonté de s'amuser, de partager son délire avec les spectateurs, mais aussi un amour certain du cinéma (jusqu'à ici, de façon totalement inattendue, Le Septième Sceau !). Si le premier Ouija shark restait finalement assez sage, sa suite explose absolument tout sur son passage. Reste à savoir l'impact d'un tel film sur un spectateur le découvrant seul chez soi, alors qu'il est parfait sur grand écran, avec un public acquis à sa cause. 

 



vendredi 19 août 2022

L'Année du requin

 

Titre : L'Année du requin
Réalisateurs : Ludovic Boukherma, Joran Boukherma
Acteurs : Marina Foïs, Kad Merad, Jean-Pascal Zadi
Date de sortie en France : 3 août 2022
Genre : thriller

Synopsis : 
Maja, gendarme maritime dans les landes, voit se réaliser son pire cauchemar : prendre sa retraite anticipée ! Thierry, son mari, a déjà prévu la place de camping et le mobil home. Mais la disparition d’un vacancier met toute la côte en alerte : un requin rôde dans la baie ! Aidée de ses jeunes collègues Eugénie et Blaise, elle saute sur l’occasion pour s’offrir une dernière mission… 
 
Avis : 
Le premier film de requins français est une comédie. C'est écrit partout, les bandes-annonces mettent l'accent dessus, et il y a même des acteurs que l'on connaît surtout pour des comédies, comme Kad Mérad ou JP Zadi. Pourtant, le discours des réalisateurs, Ludovic et Joran Boukherma, semble plus modéré : ils définissent L'Année du requin comme un film de monstre ("On aimait l’idée du monstre, de la menace, de cette plage mais on n’avait pas du tout envie de traiter ça comme une blague") destiné à faire peur ("Si on réalise un film de requin, il faut se confronter aux scènes d’affrontements, aux cadavres, à la peur. Il y a tout ça dans le film"). Le problème, c'est que le nouveau film des réalisateurs de Teddy ne fait ni peur, ni sourire. 
 
 
On a en fait l'impression d'un film qui ne sait pas quelle direction prendre, et finit par se perdre en chemin. Si l'ossature est clairement celle d'un thriller estival avec un animal dangereux, on y retrouve des éléments de comédie bien franchouillarde (avec ces flics bien demeurés, ces commerçants bien bornés, ces blagues zizi-pouet), du drame social (le personnage de Marina Foïs, totalement perdu lorsqu'on évoque sa retraite), quelques séquences gentiment horrifiques (l'introduction), le tout saupoudré d'un peu de critique des réseaux sociaux (notamment un parallèle bien bourrin avec la pandémie de Covid-19), d'un fumet d'écologie (vite évacué, cependant) et d'une grosse pincée de Jaws. Aucun de ces points n'est vraiment développé, donnant un film bancal échouant partout, parfois en même temps. On pense ainsi à une séquence assez marquante de violence... avec des personnages avec un nez énorme (ils sont rigolo parce qu'ils ont un gros nez), ou à la mort d'un des personnages principaux, qui ne sera totalement indifférente. 

Il m'aura fallu quelques secondes avant d'émerger du film au moment du générique, tellement j'ai trouvé ce film navrant. Ni comédie, ni film d'horreur, ni drame, ni thriller, à peine le petit téléfilm rappelant l'époque de ces feuilletons sans vie que l'on voyait parfois défiler en allant chez ses grands-parents le dimanche, jusque dans des effets spéciaux dégueulasses et une voix off insupportable...





mercredi 18 mai 2022

Mutronics

 
 
Titre : Mutronics (The Guyver)
Réalisateur : Screaming Mad George, Steve Wang
Acteurs : Jack Armstrong, Mark Hamill, Vivian Wu
Date de sortie en France : 
Genre : science-fiction, super-héros

Synopsis :
Los Angeles, années 1990 – Un jeune homme, Sean Barker, découvre accidentellement un étrange appareil, le Guyver. Cet artefact peut se transformer en armure, conférant à celui qui la possède des pouvoirs considérables. Le Guyver est activement recherché par les Zoanoids, des extraterrestres belliqueux. Avec l’aide de Mizuki, sa petite amie, et de Max Reed, un agent de la CIA, Barker devra affronter les Zoanoids...
 
Avis : 
 Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, Predator, Les Griffes du cauchemar (Freddy 3), Le Cauchemar de Freddy, Silent night, deadly night 4 & 5, Progeny, et bien sûr Society : le CV de Screaming Mad George, spécialiste des effets spéciaux, est franchement bien rempli. Tout comme celui de Steve Wang, que l'on retrouve notamment sur Predator, lui aussi, mais également sur des films tels que The Monster Squad, Transmutations ou encore Gremlins 2. Ensemble, ils vont réaliser Mutronics, adaptation du manga Guyver, pour un film qui fleure bon les années 90, pour le meilleur comme pour le pire. 
 
 
Si le manga de Yoshiki Takaya est apparemment assez sérieux, sombre et violent, Screaming Mad George et Steve Wang choisissent d'en prendre le contrepied total, peut-être inquiets de ne pas réussir à reproduire une ambiance sérieuse avec des monstres en latex. Résultat : un film d'action / SF totalement fou, d'une générosité franchement réjouissante, que l'on regarde entre sourire béat et moue dépitée, une oeuvre qui ne s'embarrasse ni du bon goût, ni d'un scénario cohérent, ni même de personnages intéressants.

Mais que sont ces défauts face à l'immense point fort du film : ses monstres ? Si l'on pourra certainement qualifier le film de nanar et le trouver ridicule, on pourra difficilement nier la qualité des costumes, avec des créatures qui ont une vraie personnalité (parfois trop, même). Et ça tombe bien, le film est particulièrement généreux avec ses Zoanoids, les montrant le plus possible dans sa seconde partie et multipliant les affrontements pour le plus grand plaisir du fan de tokusatsu que je suis. Bien sûr, on pourra regretter leurs séquences humoristico-ringardes, très typées années 90 (le bon gros personnage stéréotypé de Striker, juste là pour être le noir amusant de service, même après sa transformation), mais ça fait aussi partie de la douce folie du film, et je dois avouer que ça m'amuse assez. 
 
 
 
On s'amusera aussi de la présence de nombreuses tronches du cinéma fantastique de l'époque. On retrouve ainsi Mark Hamill (doit-on encore présenter le Luke Skywalker de la saga Star Wars ?), agent de la CIA moustachu dont la principale fonction est d'apparaître sur les supports promotionnels du film, quitte à faire croire au spectateur qu'il sera le fameux Guyver du film ; Michael Berryman (La Colline a des yeux, Une créature de rêve, Amazonia la jungle blanche...), qui en fait des tonnes ; Linnea Quigley (Le Retour des morts-vivants), dans une apparition en tant que... Scream Queen ; Jeffrey Combs (le fameux savant fou de Re-Animator), dans le rôle du Dr... East ; et surtout le formidable David Gale (le Dr. Hill de Re-Animator également), qui éclipse facilement le reste du casting en cabotinant comme si sa vie en dépendait !


Bref, Mutronics est un véritable plaisir coupable, le genre de bobines un peu folles et formidablement généreuses que ne pouvaient offrir que les années 90 : si vous êtes fans de monstres en latex qui se foutent sur la tronche pendant 40 minutes en faisant des bonds de 10 mètres, d'acteurs qui en font des tonnes, de bons gros clichés un peu honteux, de clins d'oeil un peu foireux, alors le film de Screaming Mad George et Steve Wang est fait pour vous !
 
 

EN PLUS : 

Disponible en BR chez Le Chat qui fume, en VOST et VF, et avec en bonus une présentation du film par l'inévitable et passionnant Julien Sévéon !

vendredi 30 août 2019

Once upon a time... in Hollywood


Titre : Once upon a time... in Hollywood
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie
Date de sortie en France : 14 août 2019
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.

Avis : 
Neuvième film de Quentin Tarantino (oui, on sait, toutes les chroniques le rappellent), Once upon a time in Hollywood évoque la fin d'une époque, la fin d'une certaine forme d'innocence à Hollywood, avec comme repère l'horrible meurtre de Sharon Tate par des membres de la famille Manson.


Avec le sens de la nostalgie qui le caractérise souvent (Pulp fiction, Jackie Brown...), Tarantino met en parallèle deux personnages que tout oppose : le has-been Rick Dalton, bien conscient de sa propre chute et qui tente de survivre, médiatiquement et financièrement, en acceptant des rôles ingrats ; et la jeune Sharon Tate, jeune actrice solaire qui s'émerveille encore de tout. Les deux voisins que tout oppose seront finalement réunis un triste soir de 1969 par la Family.

Once upon n'est cependant pas un film centré sur la Family. Si son ombre plane régulièrement sur l'ensemble, avec une courte apparition de Charles Manson ou la présence régulière de la jeune Pussycat, c'est pour mieux exorciser le souvenir du drame en le tournant en dérision lors d'un final en forme de terrible exutoire, ou en offrant à Sharon Tate une véritable déclaration d'amour. Au contraire, le film s'attarde surtout sur le duo, formidable, Di Caprio / Pitt. Bavardes, drôles, à l'image de cet affrontement entre Cliff et Bruce Lee ou du passage au ranch Spahn.

Il manque néanmoins quelque chose à ce Tarantino, moins instantanément culte que ses prédécesseurs. Trop calme, peut-être ? Les "spécialistes" mettent ça sur le compte de la "maturité" de Tarantino, alors que le film reprend finalement les thématiques et les obsessions habituelles du réalisateur. Je le reverrai sans doute avec grand plaisir, pour ces quelques moments de magie (l'échange entre Di Caprio et une jeune actrice), mais pour moi, plutôt que le film de la maturité, c'est plutôt le film d'un réalisateur qui vieillit.

Note : 7/10


dimanche 10 juillet 2016

Amis publics


Titre : Amis publics
Réalisateur : Edouard Pluvieux
Acteurs : Kev Adams, Vincent Elbaz, Paul Bartel
Date de sortie en France : 17 février 2016
Genre : comédie dramatique

Synopsis : 
Afin de réaliser le rêve de son jeune frère malade, Léo et leurs meilleurs potes organisent un faux braquage… mais le jour J, ils se trompent de banque. Le faux braquage devient un vrai hold-up. Commence alors l’aventure extraordinaire des Amis Publics !

Avis : 
Les yeux (photoshoppés) semblent fixer l'horizon, voire l'avenir. Le sourire a disparu. Un simple regard sur l'affiche d'Amis publics nous livre l'information suivante : Kev Adams, le post-ado comique pour pré-ado, n'est plus un simple humoriste. C'est un Acteur, et il compte bien nous le prouver dans cette gentille petite comédie dramatique qu'il a coproduite.


A la suite d'un concours de circonstances, un petit groupe de losers cambriole malencontreusement une banque. Et comme les flics sont, évidemment, des incapables abrutis fans de gangsters, que l'opinion publique leur est favorable et qu'ils ont trouvé une cause à défendre, ils vont continuer ces braquage, armés de pistolet en plastique et d'une bonne dose de culot. Bon, soyons honnête, si tout ça n'est qu'un prétexte, que le message est d'un populisme navrant, que les ficelles sont grosses comme des séquoias et que les gags sont particulièrement éculés, on pouvait s'attendre à pire.

Il se dégage ainsi du film une certaine énergie, plutôt communicative. Certaines répliques font mouche, on sourit régulièrement, on parvient même à oublier la connerie du film, notamment grâce à la prestation de Paul Bartel (Les Petits princes) ou des seconds rôles. Quant à Kev Adams, s'il est moins insupportable qu'à l'accoutumée, cette espèce d'ode à sa générosité, son humour et sa coolitude finissent assez vite par lasser.

Pas beaucoup d'intérêt donc dans cette comédie dramatique sans ambition ni imagination, mais pas d'arnaque non plus : on ne passe pas un mauvais moment malgré des défauts omniprésents et un Kev Adams qui, s'il tente de faire profil bas, agacera le spectateur dès qu'il ouvrira la bouche pour vanner un de ses camarades. On préfèrera néanmoins largement le voir dans un rôle comme celui-ci plutôt que dans ses "comédies" insupportables.

Note : 3.5/10


lundi 13 juin 2016

Elle


Titre : Elle
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs : Isabelle Huppert, Laurent Laffite, Anne Consigny
Date de sortie en France : 25 mai 2016
Genre : thriller, comédie

Synopsis : 
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

Avis : 
Dix ans après Black book, le "hollandais violent", Paul Verhoeven, revient au cinéma avec l'adaptation du roman "Oh..." de Philippe Djian. Un retour un peu surprenant, avec un film français, et des acteurs que l'on n'attendait pas forcément devant sa caméra : Laurent Laffite, Virgine Effira, Vimala Pons... Un retour salué unanimement par la presse et un temps pressenti pour être récompensé à Cannes. On verra assez vite que tout ça n'est vraiment pas un gage de qualité.


Car avec Elle, Verhoeven signe une espèce de thriller comique parodiant un peu tout, de ses propres films au cinéma français en passant par la carrière de Huppert. On se retrouve ainsi avec tous les clichés possibles des films mettant en scène la haute société parisienne : la patronne cougar, objet des fantasmes d'un peu tout le monde et qui se tape le mari de sa meilleure amie ; son ex-mari, écrivain raté, qui se tape des étudiantes ; son fils un peu débile, employé chez Quick à Pigalle, souffre-douleur d'une petite amie qui porte l'enfant d'un de ses collègues ; sa mère hyper-cougar, entièrement refaite, affichant comme un trophée son nouveau boy-toy ; son père en prison pour avoir trucide l'ensemble de son voisinage quand elle était gamine ; sa voisine cul-béni et son mari, trader frustré et obsédé. Tout le monde est là donc, pour quelques passages parfois très drôles (le dîner de Noël) mais aussi vaguement gênants.

Gênant également, le fil rouge du récit, avec les viols subis par Michèle. C'est simple, si ces séquences font naître un certain malaise, on a souvent l'impression que Verhoeven a choisi ce sujet uniquement pour faire du transgressif facile. Le thème du viol, et par extension le comportement de ce personnage finissant par provoquer ses propres viols au fil d'une reconstruction psychologique cousue de fil blanc.

On ne sait donc pas trop quoi penser de ce nouveau Verhoeven. Il a le goût, l'odeur, l'aspect du téléfilm français moyen, bourré de clichés et prétentieux. Si on appréciera l'interprétation des acteurs (Laffite, absolument étonnant) et l'humour de certains passages, difficile d'accrocher à cet ensemble de parodies un peu nombriliste, d'autant qu'il multiplie les mauvaises idées (l'univers du jeu vidéo...) et tourne largement en rond, ne réservant comme surprises que le comportement idiot et difficilement crédible de certains personnages.

Note : 6/10


lundi 23 mai 2016

Célibataire, mode d'emploi


Titre : Célibataire, mode d'emploi (How to be single)
Réalisateur : Christian Ditter
Acteurs : Dakota Johnson, Rebel Wilson, Leslie Mann
Date de sortie en France : 2 mars 2016
Genre : comédie

Synopsis : 
Il y a toutes sortes de manières de vivre en célibataire. Il y a ceux qui s'y prennent bien, ceux qui s'y prennent mal… Et puis, il y a Alice. Robin. Lucy. Meg. Tom. David... À New York, on ne compte plus les âmes en peine à la recherche du partenaire idéal, que ce soit pour une histoire d'amour, un plan drague… ou un mélange des deux ! Entre les flirts par SMS et les aventures d'une nuit, ces réfractaires au mariage ont tous un point commun : le besoin de redécouvrir le sens du mot célibataire dans un monde où l'amour est en constante mutation. Un vent de libertinage souffle de nouveau sur la ville qui ne dort jamais !


Avis : 
Il en faut toujours quelques unes chaque année : la comédie romantique américaine est un genre à part entière, avec ses codes, ses règles... et sa vulgarité à toute épreuve. Nouvelle entrée dans le catalogue, Célibataire, mode d'emploi, où le puritanisme à l'américaine tente de se dissimuler derrière deux ou trois blagues et situations bien grasses.


Symbole parfait de cette situation hypocrite et insupportable, le personnage interprété par Rebel Wilson. C'est simple, toutes ses répliques ne semblent motivées que par la volonté d'aller toujours plus loin dans le graveleux, dans le lourdingue, dans la blague salace de bas étage qui ne ferait même plus rire un adolescent de 14 ans. Bref, on n'a qu'une envie : que le personnage se prenne le contrecoup de sa propre médiocrité sous la forme d'un uppercut.

A côté, les autres personnages semblent presque normaux, et on est presque attendris par la situation de Dakota Johnson (50 nuances de Grey), même si elle joue comme un mollusque, même si son attentisme béat agace au bout de quelques minutes. On se demande en revanche ce que vient faire là le personnage, beaucoup plus profond, de ce veuf incapable de s'ouvrir à sa jeune fille qui n'a pas connu sa fille, et qui s'offre les seules séquences réussies du film.

Bref, nouvelle comédie romantique merdique made in USA, Célibataire, mode d'emploi enquille tous les poncifs possibles et enrobe le tout sur une bonne grosse couche de vulgarité puérile. A éviter de toute urgence !

Note : 1/10


mercredi 27 avril 2016

Panic sur Florida Beach


Titre : Panic sur Florida Beach (Matinee)
Réalisateur : Joe Dante
Acteurs : John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton
Date de sortie en France : 28 juillet 1993
Genre : comédie

Synopsis : 
Key West, Floride, 1962. Alors que le monde est au bord de l'anéantissement nucleaire, Lawrence Woosley presente en premiere mondiale son nouveau film d'horreur. Les habitants de Key West, Gene et ses amis, s'apprêtent a vivre un samedi après-midi qu'ils n'oublieront pas.

Avis : 
Alimentée par la peur d'un conflit nucléaire avec le rival soviétique, la science-fiction américaine des années 50 est peuplée d'une multitude de monstres atomiques, du Monstre des temps perdus aux insectes géants (Beginning of the end, La Chose surgit des ténèbres) en passant par les êtres humains victimes de terribles mutations (L'Homme qui rétrécit, La Mouche noire). Une époque et tout un pan du cinéma fantastique auxquels va rendre hommage Joe Dante dans son Panic sur Florida Beach.


Le réalisateur de Gremlins va ainsi s'amuser, signant une parodie en forme de film dans le film avec l'inénarrable Mant, tournant en dérision la paranoïa de l'époque et les réactions absurdes qu'elle générait, se moquant clairement de la censure bien-pensante, mais aussi, et surtout, en mettant en scène le fils spirituel de William Castle (La Nuit de tous les mystères), avec tous ses gadgets destinés à faire frissonner le spectateur des années 60, et d'Alfred Hitchcock.

John Goodman (The Big Lebowski, 10 Cloverfield lane) est parfait dans le rôle du réalisateur loufoque, et contribue à insuffler une énergie folle à un film aussi généreux que drôle. Comble du plaisir, on peut retrouver en intégralité le fameux court-métrage Mant parmi les bonus du DVD, comme la continuation parfaite de ce divertissement terriblement réjouissant.

Note : 9/10




vendredi 8 avril 2016

Babysitting 2


Titre :‭ ‬Babysitting‭ ‬2
Réalisateur :‭ ‬Nicolas Benamou,‭ ‬Philippe Lacheau
Acteurs :‭ ‬Philippe Lacheau,‭ ‬Tarek Boudali,‭ ‬Julien Arruti
Date de sortie en France :‭ ‬2‭ ‬décembre‭ ‬2015
Genre :‭ ‬comédie

Synopsis :‭
Sonia souhaite présenter Franck à son père,‭ ‬Jean-Pierre directeur d’un hôtel écologique au Brésil.‭ ‬Toute la bande s’y retrouve ainsi pour y passer des vacances de rêve.‭ ‬Un matin,‭ ‬les garçons partent en excursion dans la forêt amazonienne.‭ ‬Jean-Pierre leur confie sa mère acariâtre Yolande.‭ ‬Le lendemain,‭ ‬ils ont tous disparu‭… ‬On a juste retrouvé la petite caméra avec laquelle ils étaient partis.‭ ‬Sonia et son père vont regarder cette vidéo pour retrouver leur trace‭…

Avis :
Babysitting avait été la très bonne surprise de ces dernières années au rayon comédie française.‭ ‬Logiquement,‭ ‬une suite a rapidement vu le jour,‭ ‬reprenant exactement les mêmes recettes‭ (‬le found footage,‭ ‬la situation de départ qui dégénère complètement‭) ‬et les transportant au Brésil.‭ ‬Pour une nouvelle réussite ‭?


En ce qui me concerne,‭ ‬clairement oui ‭! ‬Babysitting réutilise certes les mêmes recettes,‭ ‬mais le fait à merveille.‭ ‬Sa ns aucun temps mort,‭ ‬le film confirme le talent de‭ ‬La Bande à Fifi pour le comique de situation et le sens de la réplique hilarante.‭ ‬C'est souvent gras,‭ ‬souvent grotesque,‭ ‬souvent attendu...‭ ‬et souvent très drôle.‭ ‬Le film parvient d'ailleurs à combler nos attentes en livrant les chutes attendues lors de certaines situations,‭ ‬se faisant presque le complice du spectateur qui imagine les mêmes issues.

Babysitting‭ ‬2‭ ‬nous offre ainsi des moments magiques,‭ ‬comme ce saut en parachute sans montage,‭ ‬la rencontre d'indigènes dans la forêt ou la destruction systématique‭ ‬de ce qui aurait pu aider le groupe à retrouver la civilisation,‭ ‬le tout rythmé par les remarques acerbes et racistes de la grand-mère.‭ ‬Le film ne s'encombre d'ailleurs d'aucun politiquement correct,‭ ‬rappelant par moments l'esprit du Splendid de la grande époque.

Peut-être encore plus réussi que le premier volet,‭ ‬Babysitting‭ ‬2‭ ‬en reprend les mêmes recettes avec davantage encore d'efficacité.‭ ‬Un signe ne trompe d'ailleurs pas :‭ ‬après avoir vu le film,‭ ‬on n'a qu'une seule hâte,‭ ‬celle de voir revenir la bande pour un‭ ‬Babysitting‭ ‬3 ‭!

Note :‭ ‬8/10


mercredi 6 avril 2016

Le Tout nouveau testament


Titre : Le Tout nouveau testament
Réalisateur : Jaco van Dormael
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve
Date de sortie en France : 2 septembre 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…

Avis : 
A l'idée de voir Benoît Poelvoorde dans le rôle de Dieu, on se réjouissait vraiment : on imaginait déjà un Dieu gouailleur, de l'humour noir, du cynisme, du mordant. Du Poelvoorde quoi ! Hélas, l'acteur sera largement laissé en retrait, en dehors d'une introduction réussie où il répand les pires maux possibles sur l'humanité, juste pour passer.


Le Tout nouveau testament se concentre au contraire sur la fille de Dieu, une gamine insupportable qui se met en tête de trouver de nouveaux apôtres. Une quête malheureusement bien trop gentille, qui n'exploite jamais sa galerie de personnages, tuant dans l'oeuf l'intérêt de certains (le tueur, le pervers), ou offrant quelques passages franchement gênants (Deneuve et le gorille, qui donnent franchement honte de regarder le film).

On ne décolle jamais, et on s'écrase même totalement dans un final archi-convenu et qui rate encore une fois l'occasion d'apporter un peu de piquant à l'ensemble. Rarement drôle, jamais vraiment cynique, ce Tout nouveau testament déçoit donc par son manque total d'audace, notamment en laissant totalement de côté Poelvoorde au profit d'une morale sirupeuse... Dommage.

Note : 2.5/10


mardi 29 mars 2016

Moonwalkers


Titre : Moonwalkers
Réalisateur : Antoine Bardou-Jacquet
Acteurs : Ron Perlman, Rupert Grint, Robert Sheehan
Date de sortie en France : 2 mars 2016
Genre : comédie

Synopsis : 
Juillet 1969, Tom Kidman, l'un des meilleurs agents de la CIA de retour du Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe sur Jonny, le manager raté d'un groupe de rock hippie. Tout les oppose, mais ils n’auront pas d’autre choix que de travailler ensemble, remplacer Kubrick, tromper la CIA, éviter les drogues hallucinogènes et sauver leur vie en montant la plus grosse supercherie de l’histoire.

Avis : 
Avec Moonwalkers, Antoine Bardou-Jacquet va tourner en dérision les rumeurs, toujours à la mode, selon lesquelles l'homme n'a pas vraiment marché sur la Lune, et que les vidéo montrant Armstrong et Aldrin ont en fait été tournées en studio par Stanley Kubrick ! Un complot qui sera donc le point de départ d'un film déjanté et complètement fou.


Car évidemment, la rencontre entre l'agent de la CIA, vétéran du Viêt Nam, et un manager raté dont l'entourage est principalement composé d'artistes ratés et/ou drogués jusqu'à l'os. Cela donne des séquences formidables, avec l'éternelle confrontation entre deux mondes diamétralement opposés : la rencontre entre Ron Perlman (Hellboy, Le Nom de la rose) et Robert Sheehan (la série Misfits) qui se fait passer pour Stanley Kubrick, ou les scènes de tournage de la fameuse fausse vidéo.

On appréciera d'ailleurs les nombreux clins d'oeil à la filmographie du réalisateur de 2001 : l'odyssée de l'espace (comme La Pie voleuse de Rossini en fond sonore pendant une séquence très violente, par exemple). Mais le coeur du film reste quand même l'immense détournement lié aux images "de la Lune", avec des idées toutes les minutes ou la personnalité complètement folle de Renatus, le réalisateur, le tout dans une ambiance psychédélique parfois un peu lourde, régulièrement idiote, mais souvent très drôle.

Moonwalkers est donc une sympathique petite comédie, regroupant les excellents Ron Perlman, Robert Sheehan et Rupert Grint, qui s'émancipe brillamment de la saga Harry Potter avec ce rôle. Tout n'est évidemment pas parfait, mais je me suis vraiment amusé devant le film d'Antoine Bardou-Jacquet, qui constitue l'une de mes meilleures surprises depuis plusieurs mois.

Note : 7.5/10



mercredi 9 mars 2016

Bis


Titre : Bis
Réalisateur : Dominique Farrugia
Acteurs : Kad Mérad, Franck Dubosc, Alexandra Lamy
Date de sortie en France : 18 février 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Éric et Patrice sont amis depuis le lycée. Au fil des années, chacun a pris un chemin très différent : d’un côté Éric, hédoniste sans attaches aux multiples conquêtes, et de l’autre Patrice, père de famille « monogame » à la vie bien rangée. Après une soirée bien arrosée, les deux amis d’enfance se retrouvent propulsés en 1986 alors qu’ils n’ont que 17 ans. Ce retour dans le passé est l’occasion rêvée pour tenter de changer le cours de leur vie. Que vont-ils faire de cette seconde chance ?

Avis : 
L'une des grandes malédictions du cinéma français populaire de ces dernières années, c'est cette foi apparemment inébranlable dans le fait qu'il suffit de mettre sur l'affiche un ou deux humoristes / acteurs à la mode, et que le reste va suivre. Pour une fois, ce n'est pas Kev Adams, mais deux de ses compères parmi les plus irritants du paysage français : Kad Mérad et Franck Dubosc.


L'absence d'imagination de Dominique Farrugia se retrouve dans le synopsis : on nous rebalance la thématique de la seconde chance, qu'on a notamment déjà vue dans Peggy Sue s'est mariée ou tout récemment dans Camille redouble. Mérad et Dubosc sont donc renvoyés à leurs années d'adolescence. L'occasion de corriger ce qui ne leur plaît pas dans leurs vies d'adultes, mais aussi de renouer avec ceux qu'ils ont perdu.

Si on fait abstraction de l'humour forcément un peu lourd, des facilités un peu grotesques (le passage en animation pour éviter de reconstituer le Paris de l'époque), on est finalement assez surpris de la tendresse du film pour ses personnages. Les événements sont convenus, mais finalement assez touchants, tant dans la relation entre Dubosc et Darmon que dans l'amour intact de Mérad pour son épouse alors toute jeune.

Cela reste évidemment très moyen, rarement drôle et jamais original, mais certains passages sont assez réussis pour ne pas trop avoir l'impression d'avoir perdu son temps. Enfin, un peu quand même...

Note : 3/10


jeudi 18 février 2016

Deadpool


Titre : Deadpool
Réalisateur : Tim Miller
Acteurs : Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein
Date de sortie en France : 10 février 2016
Genre : action, comédie

Synopsis : 
A l'origine, il s'appelle Wade Wilson : un ancien militaire des Forces Spéciales devenu mercenaire. Après avoir subi une expérimentation hors norme qui va accélérer ses pouvoirs de guérison, il va devenir Deadpool. Armé de ses nouvelles capacités et d'un humour noir survolté, Deadpool va traquer l'homme qui a bien failli anéantir sa vie.

Avis : 
Annoncé depuis plusieurs année, l'adaptation cinématographique du personnage le plus cinglé de l'univers Marvel suscitait autant d'espoir que de crainte. L'espoir de voir enfin un film différent des autres, loin des super-héros qui se ressemblent tous. La crainte d'assister à un nouveau massacre, après l'apparition honteuse du personnage dans X-Men origins : Wolverine et la capacité d'édulcoration d'Hollywood.


Résultat : le film parvient à réjouir autant qu'à décevoir, en restant finalement le cul entre deux chaises, effleurant la promesse d'un film subversif tout en l'adaptant au plus large public possible.‭ ‬Les blagues potaches,‭ ‬les innombrables références sexuelles,‭ ‬l'humour pipi-caca,‭ ‬c'est clairement l'univers du super-antihéros,‭ ‬mais ça ne dépasse jamais le stade de la blague grivoise qu'on peut entendre dès le collège.‭ ‬L'aspect parodique,‭ ‬par ailleurs déjà présent ces derniers mois dans‭ ‬Les Gardiens de la Galaxie et‭ ‬Ant-Man‭ (‬sans parler de‭ ‬Kic‭k Ass) ‬tourne également un peu un rond,‭ ‬se contentant finalement de souligner un peu lourdement ce que le spectateur avait remarqué tout seul.‭

Même sentiment sur le côté violent du film :‭ ‬si le film est plus généreux en sang et en mises à mort gratuites que la plupart des autres films de l'univers Marvel,‭ ‬ça reste finalement bien sage,‭ ‬surtout si l'on s'amuse à comparer avec les comics.‭ ‬Enfin,‭ ‬tout cela reste régulièrement amusant,‭ ‬les répliques de Deadpool font souvent mouche‭ (‬c'est beaucoup moins vrai pour les personnages secondaires...‭ ‬et pour Wade Wilson‭)‬,‭ ‬mais on sent une certaine retenue,‭ ‬comme si on n'assumait pas totalement les caractéristiques du personnage.


J'évoquais à l'instant les personnages secondaires :‭ ‬si l'on s'amusera du côté volontairement lisse de Colossus,‭ ‬les autres n'ont pas beaucoup plus d'intérêt.‭ ‬Ajax et Angel sont des ennemis sans intérêt,‭ ‬le sidekick comique n'est pas drôle,‭ ‬et seule le personnage d'Al,‭ ‬la vieille aveugle,‭ ‬dispose d'un véritable potentiel...‭ ‬totalement inexploité.‭

Bref,‭ ‬on ne s'amusera finalement que lors des scènes mettant en scène Deadpool.‭ ‬Entrecoupées par d'interminables séquences nous présentant les origines du personnage,‭ ‬les séquences d'action sont le véritable intérêt du film,‭ ‬spectaculaires et drôles,‭ ‬bénéficiant de tout l'humour noir du personnage.‭ ‬Jeux de mots idiots,‭ ‬impulsivité,‭ ‬vantardise,‭ ‬sadisme,‭ ‬Deadpool massacre ses ennemis sans jamais s'arrêter de parler,‭ ‬pour notre plus grand bonheur.‭ ‬Si seulement le film s'était contenté de ce genre de séquences sans vouloir nous abrutir avec une histoire sans intérêt...

Note : 6/10


jeudi 11 février 2016

Les Nouvelles aventures d'Aladin


Titre : Les Nouvelles aventures d'Aladin
Réalisateur : Arthur Benzaquen
Acteurs : Kev Adams, Jean-Paul Rouve, Vanessa Guide
Date de sortie en France : 14 octobre 2015
Genre : comédie ?

Synopsis :
À la veille de Noël, Sam et son meilleur pote Khalid se déguisent en Père-Noël afin de dérober tout ce qu’ils peuvent aux Galeries Lafayette. Mais Sam est rapidement coincé par des enfants et doit leur raconter une histoire... l’histoire d’Aladin... enfin Sa version. Dans la peau d’Aladin, Sam commence alors un voyage au coeur de Bagdad, ville aux mille et une richesses... Hélas derrière le folklore, le peuple subit la tyrannie du terrible Vizir connu pour sa férocité et son haleine douteuse. Aladin le jeune voleur, aidé de son Génie, pourra-t il déjouer les plans diaboliques du Vizir, sauver Khalid et conquérir le coeur de la Princesse Shallia ? En fait oui, mais on ne va pas vous mentir, ça ne va pas être facile !

Avis :
Il faut bien reconnaître une chose à ce synopsis tiré d'Allociné : sa conclusion résume parfaitement le film. En effet, il n'a pas été facile d'aller au bout de ce nouveau représentant de ce que la... comédie française a de pire à offrir. A l'heure où la relecture live des contes de notre enfance est à la mode, la France a donc décidé d'envoyer ses comiques les plus contestables en tête d'affiche d'adaptations pipi-cracra. Après Robindes bois, la véritable histoire, voilà donc Les Nouvelles aventures d'Aladin.


Véritable ode à la gloire de sa vedette pour adolescente pré-pré-prépubère, le film nous propose donc de redécouvrir les aventures d'Aladin racontées par un jeune ado attardé (un rôle sur mesure donc). Un procédé habile, qui a pour unique but de permettre d'excuser en amont toutes les incohérences, les anachronismes et l'aspect nombriliste du film : puisque celui qui raconte l'histoire est un con, c'est assez logique que ce qu'il raconte soit débile, non ? Bref, un bel aveu de médiocrité de la part du scénariste.

Pour le reste, cet Aladin ne semble animé que par la volonté de caser le plus de gags possibles. Mais attention, interdiction absolue de viser au-dessus de la ceinture, quitte à faire péter le génie à peine sorti de sa lampe ou faire jouer de la flûte à Kev Adams par l'anus. Et si cela ne vous a pas tué de rire, vous pourrez toujours admirer ce grand moment de malaise cinématographique quand le comique pousse la chansonnette dans un horrible clip musical.

On touche donc le fond pendant plus d'1h30 avec cette comédie insipide, qui ne parviendra à arracher quelques sourires que lors d'une ou deux répliques de Jean-Paul Rouve. Pour le reste, le film est au niveau d'un coussin péteur, l'imagination en moins, mais parvient, grâce à sa nullité, à détourner l'attention des nombreux éléments racistes, homophobes et sexistes qu'il contient... Presque une performance.


Note : 0,5/10


vendredi 5 février 2016

Le Nouveau stagiaire


Titre : Le Nouveau stagiaire (The Intern)
Réalisateur : Nancy Meyers
Acteurs : Robert De Niro, Anne Hathaway, Rene Russo
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Ben Whittaker, un veuf de 70 ans s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin.

Avis : 
Au rayon des gentilles petites comédies américaines, les thématiques de la complicité transgénérationnelle, du glorieux troisième âge, de la chronique d'entreprise sont des classiques. Avec Le Nouveau stagiaire, Nancy Meyers (Ce que veulent les femmes) va suivre les chemins balisés sans jamais s'en écarter... pour offrir un petit film agréable et sans prétention.


Avec un Robert De Niro parfait dans le rôle de ce sénior incapable de rester inactif, et une Anne Hathaway convaincante dans la peau de cette jeune patronne d'une entreprise montant qui n'a plus une seconde pour elle, le film choisit de rapidement écarter les mésententes entre les deux personnages opposés pour se focaliser sur leur complicité, sur les solutions que va trouver le stagiaire aux problèmes de sa patronne.

Tout y passe donc, des problèmes familiaux de Hathaway à la nouvelle romance de De Niro, le tout avec une bienveillance tout américaine (tous les problèmes se règlent très facilement), articulé autour de gags plus ou moins réussis et d'une gentille petite morale.

Bref, Le Nouveau stagiaire est une de ces friandises inoffensives, aussi vite oubliées que vues: on passe un bon moment devant, mais cela s'arrête là. C'est déjà pas mal finalement, même si on ne cherchera jamais à le revoir.

Note : 6.5/10


dimanche 24 janvier 2016

Marguerite


Titre : Marguerite
Réalisateur : Xavier Giannoli
Acteurs : Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau
Date de sortie en France : 16 septembre 2015
Genre : drame

Synopsis : Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.

Avis : 
Librement inspiré de la vie de la cantatrice Florence Foster Jenkins, Marguerite est une comédie dramatique française nous présentant donc une espèce de Castafiore. Ignorant qu'elle chante complètement faux, Marguerite aime se donner en spectacle, et ne rêve que d'une chose : d'un public. Et comme, manque de bol, elle dispose d'assez d'argent pour s'offrir une représentation dans une grande salle de spectacle, rien ne pourra l'empêcher d'aller massacrer Bellini ou Purcell devant un public.


 On aurait pu croire que le film se contenterait de cet argument comique : s'il le fait souvent, nous imposant plusieurs fois la même scène : Marguerite chante faux, mais avec conviction, devant un public d'abord surpris, puis moqueur, tandis que ses proches tentent par tous les moyens de sauver la face et de dissimuler la vérité à la pauvre femme. C'est amusant la première fois, ou dans ce formidable gros plan sur le visage de Michel Fau, mais à la quatrième fois, l'effet est retombé depuis longtemps.

En revanche, on sera surpris par l'aspect dramatique, nous présentant le personnage comme une victime de sa maladie mentale, voulant simplement exister aux yeux des autres, et notamment de son mari. Catherine Frot est ainsi particulièrement troublante dans les moments plus calmes, où elle semble totalement perdue et totalement seule. 

Marguerite est un film répétitif, et sans véritable surprise, dont on appréciera davantage l'aspect dramatique que l'aspect comique, et dont on retiendra surtout l'interprétation de Catherine Frot. De quoi patienter avant l'adaptation "officielle" de la vie de Florence Foster Jenkins par Stephen Frears (Philomena, The Program).

Note : 6/10


mercredi 20 janvier 2016

Fastlife


Titre : Fastlife
Réalisateur : Thomas Ngijol
Acteurs : Thomas Ngijol, Karole Rocher, Julien Boisselier
Date de sortie en France : 16 juillet 2014
Genre : comédie

Synopsis :
FASTLIFE : aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres : telle est la devise de Franklin. Franklin est un trentenaire mégalomane obnubilé par l’envie de briller à n’importe quel prix. Il devra choisir entre devenir un homme ou continuer à vivre la Fastlife.

Avis :
Fastlife nous invite à suivre la no-success story de Franklin Ebagué : quelques années après avoir obtenu, avec une grosse dose de chance, une médaille d'argent aux jeux olympiques, le sportif n'est que l'ombre de lui-même, mais estime toujours être une star. Excès, relations douteuses, exigences irréalistes : Franklin veut aller plus haut, plus loin, et veut surtout tout obtenir immédiatement, sans aucun effort.


 A la façon d'un Rocky 3 - l'oeil du tigre, il lui faudra pourtant revenir aux sources pour se reconstruire et – peut-être – retrouver les sommets et la reconnaissance. Mais la tentation de prendre des raccourcis est souvent la plus grande. Thomas Ngijol met en scène et interprète ce personnage tellement arrogant, tellement agaçant, qu'il en devient presque agaçant malgré lui. L'humour acerbe de Ngijol nous place face à une situation assez inédite : on ne sait pas si on veut vraiment qu'Ebagé réussise, ou qu'il s'écrase à nouveau.

Evidemment, la critique de la course à la notoriété reste facile, tout comme l'importance de l'image, des rumeurs et des réseaux sociaux. Mais Ngijol fait régulièrement oublier les nombreux défauts du film par une certaine générosité et quelques situations très réussies. On sent clairement tout le potentiel de Ngijol, notamment dans l'humour acerbe, mais Fastlife peine largement à convaincre sur la longueur, en dépit d'une formidable idée de départ.

Restent quand même quelques vrais sourires, et une conclusion parfaite : ce Fastlife a tout d'un brouillon, mais est bien plus intéressant que de nombreuses autres comédies françaises de ces dernières années...


Note : 5,5/10


samedi 9 janvier 2016

Entre amis


Titre : Entre amis
Réalisateur : Olivier Baroux
Acteurs : Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Michel Berléand
Date de sortie en France : 22 avril 2015
Genre : comédie

Synopsis :
Richard, Gilles et Philippe sont amis depuis près de cinquante ans. Le temps d’un été, ils embarquent avec leurs compagnes sur un magnifique voilier pour une croisière vers la Corse. Mais la cohabitation à bord d’un bateau n’est pas toujours facile. D’autant que chaque couple a ses problèmes, et que la météo leur réserve de grosses surprises... Entre rires et confessions, griefs et jalousies vont remonter à la surface. Chacun va devoir faire le point sur sa vie et sur ses relations aux autres. L’amitié résistera-t-elle au gros temps ?

Avis : 
Au rayon comédie française, donnez-moi le cercle d'amis qui finit par se déchirer. Ce thème archi-classique, mais qui peut donner quelques perles (Le Prénom), est au centre du bien nommé Entre amis, qui nous propose donc de suivre trois couples d'amis réunis sur un bateau. Et devinez quoi ? Rien ne va se passer comme prévu, les tensions vont se multiplier... mais tout finira bien.


On n'échappera donc à rien, du casting masculin archi-convenu (Auteuil, Jugnot, Berléand... il ne manque plus que Cluzet en fait) aux révélations sur le passé (une crasse par-ci, une infidélité par-là) en passant par les rivalités qui remontent à la surface... mais qui seront finalement mises de côté lorsqu'il faudra affronter des épreuves dangereuses.

Aucune surprise donc, mais quelques répliques et situations qui font mouche, notamment avec le capitaine du bateau. C'est bien peu pour une comédie dramatique qu'on aura oublié dès la fin 2015...

Note : 2.5/10



mardi 15 décembre 2015

Les Profs 2


Titre : Les Profs 2
Réalisateur : Pierre-François Martin-Laval
Acteurs : Kev Adams, Isabelle Nanty, Didier Bourdon
Date de sortie en France : 1er juillet 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Les pires Profs de France débarquent en Angleterre pour une mission ultra-secrète. Avec Boulard, le Roi des cancres, ils sont parachutés dans le meilleur lycée du pays, et ils vont appliquer leurs célèbres méthodes sur la future élite de la nation. L'enjeu est énorme : de leur réussite dépendra l'avenir du Royaume tout entier... Cette année : aux meilleurs élèves, les pires profs quand même !!!

Avis : 
Après un premier volet un peu foutraque mais assez sympathique, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir débarquer une suite. Cette fois, PEF transporte ses personnages en Angleterre, avec la promesse de jouer sur les quiproquos, le choc des cultures, voire la rivalité entre les deux pays. Bon, au final, on aura surtout quelques gags perdus au milieu d'un film rarement drôle et souvent agaçant.


Premier motif de déception : les Profs sont largement laissés de côté, au profit de l'insupportable Kev Adams. Au centre d'une histoire sans intérêt, le faux-jeune le plus irritant du paysage audiovisuel français en fait des tonnes, pompe sans vergogne les Jamel et autres Gad Elmaleh avec un franglais qui ne fera rire personne.

Ceci dit, il ne s'agit là que du clou qui dépasse : les profs sont peu utilisés, mais c'est plutôt une bonne chose quand on voit le niveau des interventions, du délire pétomane d'Arnaud Ducret aux citations de Stromae par la prof de français. Tous leurs gags sont finalement dans la bande-annonce, et le seul à tirer un peu son épingle du jeu est PEF lui-même, dont le personnage fan de Napoléon est confronté à des jeunes anglais avec une vision bien différente de l'Empereur.

Très rarement drôle, souvent agaçant, Les Profs 2 est tout simplement raté, trop lourd et offrant trop de place à l'horripilant Kev Adams. On tremble d'avance à l'idée du troisième volet, déjà annoncé...

Note : 3/10


vendredi 11 décembre 2015

Ted 2


Titre : Ted 2
Réalisateur : Seth MacFarlane
Acteurs : Mark Wahlberg, Seth MacFarlane, Amanda Seyfried
Date de sortie en France : 5 août 2015
Genre : comédie

Synopsis : 
Ted a emménagé avec Tamy Lynn, la bombe de ses rêves. Alors qu’ils traversent leurs premiers orages maritaux, ils décident de faire un enfant pour consolider leur couple. Leurs espoirs sont brisés lorsque la cour du Massachussetts refuse de reconnaître le statut de personne à Ted, et lui octroie celui de « propriété », ce qui le rend inapte à l’adoption.

Avis : 
L'ours en peluche le plus vulgaire du monde est de retour ! Et cette fois, l'heure est grave : afin de pouvoir se marier, adopter un enfant, ou même travailler, Ted va devoir faire reconnaître juridiquement son existence. Recherche d'un échantillon de sperme, d'une nouvelle petite amie pour John, d'un avocat, et le retour de Donny : Ted 2 va partir dans tous les sens, avec un bonheur inégal.


Les séquences se succèdent ainsi à un rythme infernal, et si certaines tombent à côté de la plaque (j'avoue que les délires liés aux joints ne m'amusent que très rarement), certains passages sont destinés à devenir instantanément cultes, comme la poursuite et la bagarre géante en plein Comic-con. Seth MacFarlane digère et nous ressert parfaitement ses innombrables références à la pop-culture, notamment dans une étonnante parodie de Jurassic Park.

Encore plus surprenant : l'humour potache et souvent vulgaire se double d'un fond relativement profond, qui fait notamment échos aux thèmes du mariage pour tous, du droit à la différence, ou de la reconnaissance en droit civil de la sensibilité des animaux domestiques en France. Evidemment, avec Ted, ces éléments sont avancés sans grande finesse et articulés autour de deux ou trois grossièretés à la minute, mais on se surprend à s'interroger sur la nature juridique de cet ours en peluche vivant.

Malgré quelques ratés, ce second volet se révèle plus réussi que le précédent, en limitant les longueurs et offrant de bonnes doses de rires, mais aussi un peu d'émotion et de réflexion, ce qu'on n'attendait pas vraiment !

Note : 7.5/10