samedi 18 juin 2016

The Witch


Titre : The Witch
Réalisateur : Robert Eggers
Acteurs : Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie
Date de sortie en France : 15 juin 2016
Genre : horreur

Synopsis : 
1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation, menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…


Avis :
On l'attendait impatiemment depuis de nombreuses semaines : précédé d'une réputation extrêmement flatteuse depuis sa projection à Sundance en 2015, The Witch arrive enfin au cinéma en France, plusieurs mois après sa sortie américaine, et plusieurs semaines après le début de son exploitation vidéo. Si on voulait volontairement massacrer la sortie française du film, on ne s'y serait sans doute pas pris autrement... mais bon, après la sortie de Krampus en plein mois de mai, plus rien ne m'étonne.


Pour son premier film, Robert Eggers (que l'on annonce déjà à la tête d'un remake de Nosferatu) choisit d'aborder son sujet de façon crue et réaliste, quitte à s'attirer les foudres des spectateurs à qui il va demander de s'investir pendant le film. Il reprend ainsi les grandes lignes du thème de la sorcellerie, et les dilue dans un récit qui semble souvent n'avoir rien à voir avec l'horreur. Pourtant, par le biais d'une bizarrerie indéfinissable par-ci, d'un détail troublant par-là, le film nous emmène irrémédiablement dans un malaise grandissant, nous faisant peu à peu redouter des manifestations plus directes à chaque fois que la lumière décroît et que les bougies s'allument, ou lors des excursions dans la forêt, personnage à part entière de la première partie du récit.

C'est peut-être la plus grande force de The Witch : le film articule son récit fantastique autour de thématiques fortes. Excessivement pieuse, cette famille de colons, arrachée à son pays natal puis à sa colonie d'adoption est finalement abandonnée par Dieu lui-même avec la disparition du dernier né. La foi des personnages est mise à rude épreuve par les drames, mais aussi par les changements plus subtils s'opérant chez les aînés, au seuil de l'adolescence. Obscurantisme religieux, sexualité, responsabilité, des sujets qui se prêtent parfaitement au thème de la sorcellerie, au service d'un symbolisme peut-être parfois trop évident.


Le soin apporté à la reconstitution de l'époque renforce encore la puissance de ces thématiques et l'ambiance qui se dégage du film. The Witch fonctionne parce qu'on y croit, grâce à des acteurs impeccables, évidemment (jusque ces jumeaux inexplicablement repoussants) ; grâce encore à l'utilisation de lumières naturelles, qui donnent une atmosphère particulière au film ; mais aussi grâce à une utilisation pertinente du folklore lié aux sorcières, Eggert s'inspirant de témoignages et de récits d'époque, et reprenant les éléments caractéristiques des légendes (le bouc noir, la nourriture viciée...).

Si certains le trouveront certainement trop lent, The Witch constitue une alternative formidable au cinéma horrifique actuel, trop souvent réduit à une foire aux jump-scares. Ici, on ne vous prend pas par la main pour tout vous expliquer. Ici, vous ne sursauterez pas, mais le malaise que vous ressentirez face aux événements subis par cette famille vous marquera sans doute de façon bien plus profonde, grâce à une progression implacable et un réalisme étonnant.

Note : 8.5/10


mercredi 15 juin 2016

13 hours


Titre : 13‭ ‬hours‭ (‬13‭ ‬hours :‭ ‬the secret soldiers of Benghazi‭)
Réalisateur :‭ ‬Michael Bay
Acteurs :‭ ‬John Krasinski,‭ ‬James Badge Dale,‭ ‬Max Martini
Date de sortie en France :‭ ‬30‭ ‬mars‭ ‬2016
Genre :‭ ‬guerre,‭ ‬action

Synopsis :‭
Benghazi‭ (‬Libye‭)‬,‭ ‬11‭ ‬septembre‭ ‬2012. Face à des assaillants sur-armés et bien supérieurs en nombre,‭ ‬six hommes ont eu le courage de tenter l’impossible.‭ ‬Leur combat a duré‭ ‬13‭ ‬heures.‭ ‬Ceci est une histoire vraie.‭

Avis :‭
Est-ce parce que l'attaque de Benghazi la nuit du‭ ‬11‭ ‬septembre‭ ‬2012‭ ‬n'a finalement eu que très peu d'échos dans les médias français ‭? ‬En tout cas,‭ ‬le nouveau film de Michael Bay‭ (‬No pain no gain,‭ ‬Transformers‭ ‬4‭) ‬est sorti dans nos salles dans un relatif anonymat,‭ ‬bien loin du déluge promotionnel entourant habituellement ses blockbusters.‭ ‬Au vu de la qualité de l'oeuvre,‭ ‬ce n'est pas nécessairement un mal.


Un petit groupe d'américains est donc assiégé par des centaines d'arabes belliqueux.‭ ‬Eternelle déclinaison du siège de Fort Alamo,‭ ‬clairement inspiré par‭ ‬La Chute du faucon noir,‭ ‬le film‭ «‬ inspiré d'une histoire réelle ‭» ‬nous montre donc une nouvelle fois l'efficacité d'un petit groupe de soldats américains,‭ ‬capables de dézinguer sans sourciller des centaines d'ennemis‭ – ‬il est vrai trop cons pour penser à se dissimuler,‭ ‬esquiver ou préparer avec un peu de discrétion leurs attaques.

Cela donne évidemment un film d'action musclé,‭ ‬où le sens de la démesure de Michael Bay s'exprime à merveille,‭ ‬à coups de ralentis,‭ ‬de gros plans,‭ ‬de montage ultra-cut.‭ Des scènes d'action efficaces... mais dont on ne comprend finalement pas les enjeux. L'ensemble est incroyablement confus, avec ces deux bases attaquées, ces personnages auxquels on ne s'attache absolument pas (et qui sont de toute façon invincibles). Même avec une exposition interminable destinée à nous présenter tout ça, on ne pige pas grand chose, sinon que les beaux grands américains peuvent massacrer les yeux fermés des ennemis plus nombreux et mieux armés.

Du grand Michael Bay donc : ça fait boum, ça fait pan, mais ça fait aussi pschitt, comme une grosse baudruche qui se dégonfle. Un gros film d'action guerrière qui remplit scrupuleusement le cahier des charges, parmi lesquelles on retrouve malheureusement cet américanisme un peu nauséabond. Même en sachant parfaitement à quoi s'attendre de la part du réalisateur de Rock, difficile de ne pas sortir déçu de ce film...

Note : 5/10



lundi 13 juin 2016

Elle


Titre : Elle
Réalisateur : Paul Verhoeven
Acteurs : Isabelle Huppert, Laurent Laffite, Anne Consigny
Date de sortie en France : 25 mai 2016
Genre : thriller, comédie

Synopsis : 
Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d'une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d'une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s'installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.

Avis : 
Dix ans après Black book, le "hollandais violent", Paul Verhoeven, revient au cinéma avec l'adaptation du roman "Oh..." de Philippe Djian. Un retour un peu surprenant, avec un film français, et des acteurs que l'on n'attendait pas forcément devant sa caméra : Laurent Laffite, Virgine Effira, Vimala Pons... Un retour salué unanimement par la presse et un temps pressenti pour être récompensé à Cannes. On verra assez vite que tout ça n'est vraiment pas un gage de qualité.


Car avec Elle, Verhoeven signe une espèce de thriller comique parodiant un peu tout, de ses propres films au cinéma français en passant par la carrière de Huppert. On se retrouve ainsi avec tous les clichés possibles des films mettant en scène la haute société parisienne : la patronne cougar, objet des fantasmes d'un peu tout le monde et qui se tape le mari de sa meilleure amie ; son ex-mari, écrivain raté, qui se tape des étudiantes ; son fils un peu débile, employé chez Quick à Pigalle, souffre-douleur d'une petite amie qui porte l'enfant d'un de ses collègues ; sa mère hyper-cougar, entièrement refaite, affichant comme un trophée son nouveau boy-toy ; son père en prison pour avoir trucide l'ensemble de son voisinage quand elle était gamine ; sa voisine cul-béni et son mari, trader frustré et obsédé. Tout le monde est là donc, pour quelques passages parfois très drôles (le dîner de Noël) mais aussi vaguement gênants.

Gênant également, le fil rouge du récit, avec les viols subis par Michèle. C'est simple, si ces séquences font naître un certain malaise, on a souvent l'impression que Verhoeven a choisi ce sujet uniquement pour faire du transgressif facile. Le thème du viol, et par extension le comportement de ce personnage finissant par provoquer ses propres viols au fil d'une reconstruction psychologique cousue de fil blanc.

On ne sait donc pas trop quoi penser de ce nouveau Verhoeven. Il a le goût, l'odeur, l'aspect du téléfilm français moyen, bourré de clichés et prétentieux. Si on appréciera l'interprétation des acteurs (Laffite, absolument étonnant) et l'humour de certains passages, difficile d'accrocher à cet ensemble de parodies un peu nombriliste, d'autant qu'il multiplie les mauvaises idées (l'univers du jeu vidéo...) et tourne largement en rond, ne réservant comme surprises que le comportement idiot et difficilement crédible de certains personnages.

Note : 6/10


jeudi 9 juin 2016

The Door


Titre :‭ ‬The Door‭ (‬The Other side of the door‭)
Réalisateur :‭ ‬Johannes Roberts
Acteurs :‭ ‬Sarah Wayne Callies,‭ ‬Jeremy Sisto,‭ ‬Suchitra Pillai-Malik
Date de sortie en France :‭ ‬1er juin‭ ‬2016
Genre :‭ ‬épouvante,‭ ‬drame

Synopsis :‭ 
Une famille américaine mène une paisible existence en Inde jusqu'à ce qu'un accident tragique prenne la vie de leur jeune fils.‭ ‬La mère,‭ ‬inconsolable,‭ ‬apprend qu'un rituel antique peut lui permettre de lui faire un dernier adieu.‭ ‬Elle voyage alors jusqu'à un ancien temple,‭ ‬où se trouve une porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts.‭ ‬Mais quand elle désobéit à l'avertissement sacré de ne jamais ouvrir cette porte,‭ ‬elle bouleverse alors l'équilibre entre les deux mondes.‭

Avis :‭ 
Se rendre au cinéma pour voir un film d'épouvante récent est devenu une véritable épreuve.‭ ‬Entre de trop rares bonnes surprises‭ (‬j'ai beaucoup aimé‭ ‬It follows,‭ ‬par exemple‭)‬,‭ ‬il faut quand même se farcir toute une brochette d'oeuvres plus ou moins mauvaises,‭ ‬d'autant plus difficiles à trier que certaines sont mystérieusement accueillies de façon positive‭ (‬je ne comprends toujours pas le succès de‭ ‬Conjuring ou de‭ Mister Babadook‭)‬.‭ ‬Alors quand‭ ‬The Door arrive,‭ ‬avec en tête d'affiche l'une des actrices les plus irritantes de ces dernières années‭ (‬Sarah Wayne Callies,‭ ‬qui a donné des envies de baffes aux fans de‭ ‬Prison Break et de‭ ‬The Walking dead‭) ‬et une réputation désastreuse,‭ ‬c'est à reculons que l'on décide de se déplacer quand même...


Produit par Alexandre Aja,‭ ‬ce qui n'est pas vraiment un gage de qualité,‭ ‬The Door nous propose‭ ‬de suivre une famille américaine installée en Inde,‭ ‬avec la possibilité,‭ ‬comme l'avait fait le remake de‭ ‬The Grudge il y a quelques années,‭ ‬d'évoquer les thèmes du dépaysement,‭ ‬du choc des cultures,‭ ‬de la confrontation entre le rationnel occidental et les superstitions locales.‭ ‬Hélas,‭ ‬si nous aurons droit à quelques éléments issus du folklore indien‭ (‬les Aghoris,‭ ‬l'idée de réincarnation...‭)‬,‭ ‬le film choisit d'ignorer tout cela,‭ ‬se contentant d'aligner paresseusement les idées empruntées ailleurs.

On retrouve ainsi un peu de cinéma d'épouvante américain‭ (‬de‭ ‬Simetierre à‭ ‬L'Exorciste‭)‬,‭ ‬un peu d'européen ou de japonais‭ (‬le fantastique naissant avec le drame familial rappelle‭ ‬L'Orphelinat ou‭ Dark Water,‭ ‬et le démon lorgne clairement du côté de Sadako et de Kayako‭)‬,‭ ‬pour un résultat sans imagination ni identité.‭ ‬The Door aligne les clichés,‭ ‬multiplie les jump-scares...‭ ‬et enfonce toutes les portes ouvertes.‭ ‬Oui,‭ ‬le fantôme jouera à cache-cache,‭ ‬fera bouger quelques objets,‭ ‬s'essaiera à la musique,‭ ‬tandis que le démon se contentera de faire peur à l'héroïne,‭ ‬le tout sous l'oeil méfiant de la domestique,‭ ‬qui après avoir expliqué à Sarah Wayne Callies comment communiquer avec son fils décédé,‭ ‬lui reprochera d'avoir ouvert la porte :‭ ‬mais tu t'attendais à quoi,‭ ‬connasse ‭? ‬Tu pensais que ta gentille patronne occidentale suicidaire,‭ ‬qui n'en a rien à foutre de tes croyances,‭ ‬obéirait bien gentiment à une instruction formulée du bout des lèvres et résisterait à l'envie d'ouvrir la porte au fils dont elle se sent responsable du décès ‭? ‬Alors que tu ne l'as absolument pas prévenu des conséquences ‭? ‬Alors que la porte en question est l'unique issue du temple ‭?


Trop banal et stéréotypé pour faire peur, le film se plante également sur l'aspect dramatique : à aucun moment on ne ressent de la peine pour cette mère qui a perdu son fils et se sent coupable de l'avoir abandonné. Là encore, on nage en plein déjà vu et au milieu des clichés, un peu comme dans Babadook. Il faut dire aussi que le choix de Sarah Wayne Callies dans le rôle est une monumentale erreur, le spectateur ne pouvant à aucun moment s'identifier à l'actrice qu'il a si souvent détestée par le passé, quand bien même son interprétation n'est pas totalement honteuse.

Je ne pourrai donc que vous conseiller d'éviter ce film, nouvelle entrée sans saveur dans la longue liste des films d'épouvante contemporain aussi vite oubliés que vus. Dommage, car il y avait sans doute de belles possibilités avec l'aspect dramatique couplé à l'aspect fantastique, ou avec le folklore indien...

Note : 2/10


mercredi 8 juin 2016

Eddie the Eagle


Titre : Eddie the Eagle
Réalisateur : Dexter Fletcher
Acteurs :‭ ‬Taron Edgerton,‭ ‬Hugh Jackman,‭ ‬Christopher Walken
Date de sortie en France :‭ ‬4‭ ‬mai‭ ‬2016
Genre :‭ ‬biopic,‭ ‬drame

Synopsis :‭ 
Eddie Edwards n’a jamais rien eu d’un athlète,‭ ‬bien au contraire.‭ ‬Pourtant,‭ ‬depuis qu’il est petit,‭ ‬il n’a qu’un seul rêve‭ ‬:‭ ‬participer aux Jeux Olympiques.‭ ‬Au fil des années,‭ ‬ni son piètre niveau sportif,‭ ‬ni le manque de soutien,‭ ‬ni les moqueries n’ont entamé sa volonté.‭ ‬Et c’est ainsi qu’en‭ ‬1988,‭ ‬celui qui n’a jamais lâché a réussi à se retrouver,‭ ‬on ne sait trop comment,‭ ‬aux Jeux Olympiques d’hiver de Calgary.‭ ‬Avec l’aide d’un entraîneur aussi atypique que lui,‭ ‬ce sauteur à ski pas comme les autres va secouer le monde du sport et conquérir le cœur du public en accomplissant une performance olympique aussi improbable qu’historique...‭

Avis :‭ 
Au rayon des perdants magnifiques,‭ ‬Eddie‭ '‬The Eagle‭' ‬Edwards mérite certainement la médaille d'or.‭ ‬Premier britannique à participer à l'épreuve de saut à skis aux Jeux Olympiques d'hiver,‭ ‬le sportif sera moins célèbre pour ses performances‭ (‬bon dernier aux deux épreuves de saut aux J.O de Calgary‭) ‬que pour son personnalité et sa persévérance face à l'adversité.‭ ‬Une personnalité qui méritait bien un film.


On pense évidemment à‭ ‬Rasta Rocket‭ (‬mais aussi au récent‭ ‬Good luck Algeria‭) ‬avec ce personnage d'abord moqué,‭ ‬puis célébré,‭ ‬symbole parfait de la maxime de Pierre de Coubertin.‭ ‬Forcément romancé,‭ ‬le film retrace l'histoire de ce sportif hors du commun avec une bonne humeur communicative,‭ ‬en revisitant le conflit avec ses parents‭ (‬qui souhaitent le voir effectuer une carrière plus classique‭)‬,‭ ‬l'hostilité de certains sportifs et du comité olympique britannique,‭ ‬mais aussi ses difficultés à maîtriser un sport aussi dangereux.

Cela donne quelques séquences convenues‭ (‬les premiers échecs,‭ ‬les humiliations,‭ ‬les succès‭) ‬mais efficaces,‭ ‬qui donnent de vrais frissons.‭ Le dernier saut est ainsi un modèle de dramaturgie,‭ ‬jouant avec les limites de la caricatures pour nous offrir,‭ ‬le temps d'un interminable ralenti,‭ ‬du suspense,‭ ‬de l'émotion,‭ ‬du rire et une certaine euphorie.‭

Profitant pleinement de la formidable histoire vraie dont il s'inspire,‭ ‬Eddie the Eagle est un vrai‭ ‬feel-good movie,‭ ‬qui dépasse la sensation de déjà-vue et sa relative banalité et parvient à nous émouvoir,‭ ‬grâce notamment à l'étonnant Taron Egerton‭ (‬Kingsman,‭ ‬Legend‭)‬,‭ ‬parfaitement épaulé par un Hugh Jackman‭ (‬Real Steel,‭ ‬Le Combat de l'Immortel) ‬qui surprend toujours là où on ne l'attendait pas forcément.

Note :‭ ‬7,5/10


lundi 6 juin 2016

Massacre à la tronçonneuse 2


Titre : Massacre à la tronçonneuse 2 (The Texas chainsaw massacre 2)
Réalisateur : Tobe Hooper
Acteurs : Dennis Hopper, Caroline Williams, Jim Siedow
Date de sortie en France : 21 janvier 1987
Genre : horreur

Synopsis : 
Au Texas, deux jeunes gens sont retrouvés morts dans leur voiture, massacrés à coups de tronçonneuse. La police tente de faire passer cette affaire pour un banal accident d'automobile. Mais, les victimes étant en contact téléphonique avec une animatrice de radio au moment du crime, celle-ci a pu en enregistrer la "bande-son"...

Avis : 
13 ans après son film culte, Tobe Hooper donne une suite à Massacre à la tronçonneuse. Une suite bien éloignée de l'original : avec beaucoup plus de moyens et une ambiance davantage tournée vers l'humour noir (même si le réalisateur estime que cet aspect était déjà présent, mais non perçu, dans le 1er volet), TCM 2 est en fait le parfait rejeton des années 80.


Au diable le scénario donc, Hooper nous offre une histoire bien linéaire de vengeance, uniquement motivé par la volonté de nous en donner pour notre argent niveau violence. Décapitation, dépeçage, crâne fracassé au marteau... Là où le premier volet jouait sur la suggestion, TCM 2 s'appuie sur les effets gores de Tom Savini pour un résultat bien moins convaincant.

Mais surtout, Hooper rate complètement ses personnages : Dennis Hopper en fait des caisses dans le rôle d'un personnage ubuesque, Leatherface perd toute nuance et devient un bouffon grotesque, et sa famille (Chop Top en tête) ne semble là que pour pousser le bouchon du mauvais goût toujours plus loin. Résultat : là où on cherche de l'humour noir, on trouve surtout du ridicule à tous les étages, parodiant sans vergogne le film de 1974.

Dans la pure tradition bis des années 80, Massacre à la tronçonneuse 2 est une suite ratée doublée d'un mauvais film. Tout tombe à plat, de l'humour au ras des pâquerettes aux personnages inconsistants en passage par une narration aux abonnés absents. Et le pire... c'est qu'ils réussiront quand même à faire moins bien par la suite...

Note : 3/10


vendredi 3 juin 2016

X Men : Apocalypse


Titre : X Men : Apocalypse
Réalisateur : Brian Singer
Acteurs : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence
Date de sortie en France : 18 mai 2016
Genre : action, super-héros

Synopsis : 
Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d'années et désillusionné par le monde qu'il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l'humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l'humanité d'une destruction totale.

Avis : 
Troisième volet de cette nouvelle saga X-Men, Apocalypse arrive un peu après la bataille. En effet, après Captain America : Civil war et Batman v Superman, sortis ces dernières semaines, nous infliger un nouveau film de super héros, avec un nouvel affrontement entre deux groupes opposés n'est pas le meilleur moyen de nous passionner, sauf si le film est une franche réussite. Hélas, le film de Bryan Singer en est très, très loin.


Entre un nouveau super vilain raté (j'aime beaucoup Oscar Le Réveil de la Force, Ex_machina Isaac, mais le costume ridicule et l'aspect messie de pacotille, franchement...), des enjeux flous (quoi ? la fin de l'humanité ? encore ?), des soucis de cohérence (En Sabah Nur veut regrouper les meilleurs mutants, mais ne s'entoure que de tocards, à l'exception de Magneto), une grosse impression de déjà-vu (Quicksilver refait la même scène que dans Days of future past), un visuel souvent laid (les manipulations magnétiques de Magneto), séquences prévisibles (oui, vous verrez Wolverine et oui, vous le verrez venir de loin) et l'impression finale que rien n'a avancé d'un pouce et qu'on a un peu été pris pour des cons, Apocalypse rassemble tout ce qui peut rendre un blockbuster insupportable.

Même les éléments qui avaient pu rendre sympathiques les deux volets précédents ont disparu : l'humour tombe à plat, les états d'âme de Magneto ne nous touchent plus, on ne rapproche plus les éléments du film d'événements historiques réels. En clair, on se fout un peu de ce qu'il se passe, puisque rien ne s'inscrit dans l'univers cinématographique - ou historique - que l'on connaît. On pourra à peine se rejeter sur certaines scènes d'action, comme l'arrivée de Quicksilver à l'école des mutants, efficace bien qu'un peu longue.


En gros, la seule chose que vous apprendrez, c'est pourquoi le professeur Xavier a perdu ses cheveux. Pour le reste, à l'exception du duo McAvoy - Fassbender, cette nouvelle génération manque cruellement de présence : Sophie Turner (Game of thrones) n'arrive pas à la cheville de Famke Janssen, Alexandra Shipp (NWA - Straight outta Compton) ne fait à aucune seconde oublier Halle Berry, et même Kodi Smit-McPhee dans le rôle de Nightcrawler et Tye Sheridan (Mud) dans celui de Cyclope font pâle figure à côté de leurs aînés pourtant déjà fades...

Après X-Men 3, après les deux Wolverine (X-Men origins et Le Destin de l'Immortel), voilà un nouveau raté de belle ampleur pour la saga X-Men au cinéma. Convenu, moche, sans ambition, le film de Brian Singer cumule tous les défauts possibles, pour un film d'action mou du genou. C'est bien la dernière fois qu'on me prendra à aller voir ça en salles...

Note : 3/10




mercredi 1 juin 2016

Massacre à la tronçonneuse


Titre : Massacre à la tronçonneuse (The Texas chainsaw massacre)
Réalisateur : Tobe Hooper
Acteurs : Marylin Burns, Allen Danziger, Paul A. Partain
Date de sortie en France : 5 mai 1982
Genre : horreur

Synopsis : 
Au fin fond du Texas, des habitants font une découverte macabre : leur cimetière vient d'être profané et les cadavres exposés sous forme de trophées. Pendant ce temps, cinq amis traversent la région à bord d'un minibus. Ils croisent en chemin la route d'un auto-stoppeur et décident de le prendre à bord. Mais lorsque les jeunes gens s'aperçoivent que l'individu a un comportement inquiétant et menaçant, ils finissent par s'en débarrasser. Bientôt à court d'essence, le groupe décide d'aller visiter une vieille maison abandonnée, appartenant aux grands-parents de deux d'entre eux. Chacun leur tour, les cinq amis vont être attirés par la maison voisine. La rencontre avec ses étranges habitants va leur être fatale...

Avis : 
Dans l'univers du cinéma horrifique, il n'existe sans doute pas d'oeuvre plus mythique que le premier Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. Un titre précédé d'une aura toute particulière, auréolé de nombreuses années de censure et d'une réputation erronée d'oeuvre gore. Pourtant, il faut bien l'avouer :‭ ‬malgré plusieurs tentatives,‭ ‬et malgré la qualité du travail effectué pour la dernière remasterisation‭ (‬qui donne une véritable seconde jeunesse au film‭)‬,‭ ‬je n'accroche décidément pas à ce film.‭ ‬Enfin,‭ ‬il serait plus juste de dire que je déteste sincèrement la seconde partie,‭ ‬quand TCM se concentre sur le personnage de Sally et sa confrontation avec la famille tronçonneuse.‭


Car jusque là,‭ ‬même si on ne pourra s'empêcher de sourire devant quelques éléments devenus des poncifs du genre‭ (‬la prophétie du vieil asocial,‭ ‬le groupe qui se sépare...‭)‬,‭ ‬on appréciera l'ambiance caniculaire,‭ ‬la description des personnages‭ (‬sauf l'handicapé‭)‬...‭ ‬et la violence du film.‭ ‬Car si l'on ne voit finalement que très peu de sang,‭ ‬les mises à mort sont particulièrement réussies,‭ ‬grâce à leur soudaineté et leur brutalité.‭ ‬Leatherface,‭ ‬personnage fabuleux et étonnamment riche,‭ ‬ne se pose pas de question :‭ ‬lorsqu'il voit un intrus,‭ ‬il le massacre en quelques secondes,‭ ‬pour quelques séquences vraiment glaçantes.

Hélas,‭ ‬toute cette puissance disparaît lorsque le formidable psychopathe devient soudain incapable de tuer sa victime,‭ ‬même lorsque celle-ci choisit immanquablement les pires trajectoires et les pires destinations.‭ ‬On tombe dans les pires travers du cinéma horrifique,‭ ‬et ce n'est pas la séquence‭ «‬ culte ‭» ‬du dîner,‭ ‬que je trouve insupportable,‭ ‬qui rattrape la situation.‭

Massacre à la tronçonneuse fait donc partie de ces classiques du genre horrifique que je ne parviens pas à apprécier,‭ ‬malgré une première partie ponctue de séquences très réussies.‭ ‬Et si je ne peux que saluer la réalisation de Tobe Hooper,‭ ‬ainsi que l'ambiance sonore du film‭ (‬à l'exception de certains passages où elle appuie de façon un peu superflue l'horreur que l'on voit‭)‬,‭ ‬toute la seconde partie du film m'ennuie à mourir,‭ ‬alors qu'elle est souvent perçue comme le cœur même du film par les amateurs...‭ ‬Comble du blasphème d'ailleurs,‭ ‬j'ai une certaine préférence pour le remake du film par Marcus Nispel,‭ ‬moins marquant sans doute,‭ ‬mais peut-être plus homogène...

Note :‭ ‬6,5/10