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jeudi 24 décembre 2020

Gwendoline


Titre : Gwendoline

Réalisateur : Just Jaeckin

Acteurs : Tawny Kitaen, Zabou, Brent Huff

Date de sortie en France : 8 février 1984

Genre : aventures, érotique

 

Synopsis : 

Décidée à retrouver son père disparu, parti en quête d'un papillon rare, Gwendoline se lance à sa recherche avec l'aide de Beth, sa demoiselle de compagnie. Parvenues dans un port malfamé de Chine, les deux jeunes femmes sont kidnappées par des truands, puis libérées par un aventurier nommé Willard. Ce dernier accepte alors d'accompagner Gwendoline et Beth dans un long périple qui les conduira jusqu'à la mystérieuse contrée de Yik-Yak. Là-bas, au coeur d'un volcan, une reine cruelle et tyrannique dirige d'une main de fer une armée d'amazones.  


Avis :  

Réalisé par Just Jaeckin (à qui l'on doit surtout le célèbre Emmanuelle quelques années plus tôt), Gwendoline est l'adaptation de la bande dessinée de John Willie, Adventures of Sweet Gwendoline, bande dessinée ayant pour thème le bondage. Interprété par Tawny Kitaen dans le rôle titre et la toute jeune Zabou Breitman, Gwendoline est un film d'aventures érotiques qui suit une structure assez proche de l'esprit bande dessinée. Le film enchaîne ainsi les péripéties, transporte les héros d'un port chinois à une cité perdue en passant par une jungle impénétrable et un immense désert, leur faisant affronter de nombreux dangers tous évités de façon légère. 

 

Indiana Jones n'est jamais bien loin, notamment avec le personnage masculin, bellâtre gentiment macho qui se révélera peu à peu courageux et digne de confiance. Cette succession d'aventures se suit sans temps mort jusqu'à sa dernière partie mettant le trio aux prises avec les étranges amazones d'une cité peuplée par des femmes et dirigée d'une poigne de fer par une reine sadique. On entre alors pleinement dans le divertissement érotique fétichiste, avec ces femmes dénudées et / ou portant des armures évocatrices, ces instruments de torture, cette utilisation de l'homme comme un objet. 

Erotisme et violence se mêlent généreusement, rythmées par la musique composée par Pierre Bachelet (dont un thème qui donnera plus tard le tube En l'an 2001, ce qui déstabilise un peu). Bref, Gwendoline est un film généreux comme on les aime, dépaysant, sexy, drôle (Zabou est souvent hilarante), une de ces pépites que Le Chat qui fume nous permet une nouvelle fois de (re)découvrir dans des conditions royales !

 


 

lundi 14 novembre 2016

Mademoiselle


Titre : Mademoiselle (Agassi)
Réalisateur : Park Chan-wook
Acteurs : Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Jung-woo Ha
Date de sortie en France : 2 novembre 2016
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Avis : 
Après un intermède réussi aux Etats-Unis avec le sublime Stoker, Park Chan-wook revient dans son pays d'origine pour son nouveau film, entre drame social, romance, thriller et érotisme. Avec Mademoiselle, il imagine donc le plan machiavélique d'un escroc tentant de tromper une riche héritière grâce à une voleuse se faisant passer pour une nouvelle servante... mais au jeu des apparences, des faux-semblants, des non-dits, celui qui sera victime de la machination ne sera pas forcément celui ou celle qu'on pense.


Aussi beau visuellement (certains passages sont superbement chorégraphiés, comme l'enchaînement entre la fuite du manoir et le mariage) que scénaristiquement tortueux, Mademoiselle est une oeuvre folle, peut-être celle de la maturité d'un réalisateur qui semble reprendre des éléments de tous ses films précédents (une vengeance très élaborée à la Old Boy, une ambiance rappelant le gothique de Stoker, quelques éléments envoyant à JSA ou à Thirst...) pour les assembler dans un ensemble d'une fluidité folle à tous les niveaux.

Les rebondissements se multiplient avec virtuosité, servis par un trio d'acteurs exceptionnels, parmi lesquels on retrouve Ha Jeong-woo (The Chaser, The Murderer). Mais c'est surtout la relation entre les deux femmes, aussi sensuelle que crue (on lorgne plus du côté de L'Empire des sens que du lamentable La Vie d'Adèle), qui retient l'attention, comme l'élément perturbateur d'un jeu de pistes qui semblait pourtant si bien huilé.

Superbement réalisé, magnifiquement interprété, très intelligent, raffiné et pervers, troublant et fascinant, Mademoiselle confirme une nouvelle fois l'immense talent de Park Chan-wook, qui nous offre un des meilleurs films de l'année. A voir absolument !

Note : 9/10


mercredi 9 septembre 2015

Love


Titre : Love
Réalisateur : Gaspar Noé
Acteurs : Karl Glusman, Aomi Muyock, Klara Kristin
Date de sortie en France : 15 juillet 2015
Genre : drame, érotique, pornographique

Synopsis :
Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d'Electra lui demande, très inquiète, s'il n'a pas eu de nouvelle de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu'il lui soit arrivé un accident grave.
Au cours d'une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d'amour, deux ans avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d'excès et d'erreurs...

Avis :
C'est sans doute le film qui a le plus fait parler de lui cette année à Cannes : le nouveau Noé, (forcément) précédé d'une aura sulfureuse, d'une de ses affiches illustrant une éjaculation à la présence de scènes de sexe non simulé à l'écran. Ce qu'on oublie, pourtant, c'est que le sujet principal du film est contenu dans son titre : Love, l'amour.


S'il n'oublie pas de provoquer le spectateur, Noé va en effet nous livrer un film étonnamment sage sur les sentiments amoureux, sur l'évolution d'un couple et sur son rapport au sexe. Jamais gratuites, ou presque, les scènes de sexe servent surtout à illustrer les étapes de la vie amoureuse du duo : tendresse, passion, puis sexe prétexte, sauvage, mécanique, qui se consomme dans les endroits les moins appropriés jusqu'aux dérives sordides lorsque l'acte devient l'ultime fondation de leur couple.

Cette plongée progressive des deux amants est superbement mise en scène par Noé. On retrouve ce travail sur la couleur, ces plans serrés sur les personnages, rendus encore plus étouffant par une 3D collant étrangement bien à l'univers visuel du réalisateur. On s'amusera par ailleurs de voir Noé se mettre en scène, en tant qu'acteur bien sûr, puisqu'il interprète un des personnages, mais aussi à travers Murphy, ce jeune réalisateur fan de Kubrick et de Pasolini et qui voudrait transcender les limites de son art.

Au-delà de la provocation facile, derrière les plans dont l'unique but semble être de choquer, Noé livre donc un film très réussi sur l'amour et la place du sexe dans le couple. La passion, la sensualité puis la fureur qui émanent du film parviennent à transcender une histoire finalement assez classique et stéréotypée, nous offrant des passages que seul Noé est capable de nous offrir. Une nouvelle pierre apportée à l'édifice d'une carrière décidément passionnante.

Note : 8/10


jeudi 12 mars 2015

Cinquante nuances de Grey


Titre : 50 nuances de Grey (50 shades of Grey)
Réalisateur : Sam Taylor-Johnson
Acteurs : Jamie Dorman, Dakota Johnson, Jennifer Ehle
Date de sortie en France : 11 février 2015
Genre : érotique, romance

Synopsis : 
L'histoire d'une romance passionnelle, et sexuelle, entre un jeune homme riche amateur de femmes, et une étudiante vierge de 22 ans.

Avis : 
C'est la sortie événement de ce début d'année, le film dont on a entendu parler pendant des semaines : que vaut donc ce 50 shades of Grey ? Bon, évidemment, on ne pouvait pas en attendre grand chose : le film de Sam Taylor-Johnson (l'épouse-cougar de Aaron Kick-ass / Godzilla (2015) Taylor-Johnson) est l'adaptation du déjà très mauvais best-seller signé E.L. James, dont il ne pouvait dès le départ pas reprendre le côté très explicite.


Et sans surprise, c'est très mauvais. Banale romance entre deux personnes que tout oppose mais qui vont peu à peu avoir une influence l'un sur l'autre, 50 nuances tente de donner le change par son aspect vaguement sulfureux (bon, ce sera du SM très très gentil dans le film), essayant en vain de nous détourner de sa mièvrerie ambiance et d'un ramassis de clichés assez navrants, voire nauséabonds, dans lequel l'homme peut tout demander à la femme, pourvu qu'il lui offre une voiture et une promenade en hélicoptère.

Si on s'attendait à ne pas retrouver le côté très cru des scènes de sexe et des passages sadomasochistes du livre, on est néanmoins surpris par le raté incroyable côté casting : beau, charismatique et intimidant dans le livre, Christian Grey devient un légume sans personnalité ni magnétisme, interprété sans aucun relief par un Jamie Dorman (les séries Once upon a time et The Fall) qui nous avait habitué à bien mieux. Si Dakota Johnson (Need for speed) s'en sort un peu mieux, se battant pour surnager dans un rôle écrit à la truelle, l'interprétation reste au ras de pâquerettes. On appréciera seulement l'absence quasi totale des personnages secondaires, encore plus mauvais que les principaux.

On ne s'attardera pas sur un scénario faisant la part belle aux raccourcis et aux ficelles, enfonçant ce 50 shades of Grey dans la médiocrité annoncée et redoutée. La plus belle réussite du film est finalement d'aborder le masochisme de façon originale, en amenant le spectateur à souffrir volontairement en s'infligeant comme punition la vision d'une oeuvre dont il connaissait à l'avance la nullité...

Note : 2/10


vendredi 14 mars 2014

Nymphomaniac - volume II


Titre : Nymphomaniac - volume II
Réalisateur : Lars von Trier
Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Willem Dafoe
Date de sortie en France : 29 janvier 2014
Genre : érotique, drame

Synopsis : 
La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est autodiagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.

Avis : 
Après un volume I un peu décevant car finalement trop léger, ce volume II de la version remontée de Nymphomaniac reprend là où nous en étions restés : la jeune Joe ne parvient plus à ressentir de plaisir sexuel. Elle va dès lors tenter de multiplier les expériences sexuelles, se dirigeant peu à peu vers des pratiques extrêmes, du ménage à trois avec deux inconnus au masochisme le plus violent.


Le film prend donc un virage plus glauque, plus cru, notamment lors des passages chez K... mais reste toujours étrangement cocasse, comme pendant la scène avec les deux noirs où von Trier s'amuse à placer les deux sexes en érection au premier plan, devant Charlotte Gainsbourg, où dans les éternelles comparaisons farfelues de Seligman. Le réalisateur danois en profite pour faire dans l'auto-citation, avec une scène rappelant fortement Antichrist, un film qui présente d'ailleurs de nombreuses similitudes avec ce Nymphomaniac, notamment dans cet échange analytique aux frontières du réel entre deux personnages que tout oppose.

Hélas, le film finit par perdre tout son intérêt lorsque le voyage érotique de Joe s'achève. Le dernier chapitre semble ainsi tomber comme un cheveu sur la soupe, et n'a finalement d'autre intérêt que de légitimer le fil rouge entre Charlotte Gainsbourg et Stellan Skarsgard. Le rythme change, le thème change, et l'intérêt retombe peu à peu dans ce chapitre plus classique, aux allures de thriller.

Au final, ce voyage sexuel ressemble surtout à un pétard mouillé. On saura plus tard si le remontage et la censure du mastodonte de Lars von Trier en est la cause, mais ni la relation entre Joe et Seligman, ni le parcours de la femme interprétée par Charlotte Gainsbourg, ne sont d'un formidable intérêt. On appréciera en revanche cet humour très particulier, où le réalisateur danois s'amuse de comparaisons et de plans très osés, quitte à donner dans la provocation un peu trop facile.

Note : 
6/10

mercredi 5 mars 2014

Nymphomaniac - volume I


Titre : Nymphomaniac - volume I
Réalisateur : Lars von Trier
Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin
Date de sortie en France : 1er janvier 2014
Genre : drame, érotique

Synopsis : 
 La folle et poétique histoire du parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l'avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.

Avis : 
 C'est un film qui a beaucoup fait parler de lui bien avant sa sortie, autant pour sa campagne de publicité, avec ces affiches nous montrant le visage des acteurs en plein orgasme, que pour la durée phénoménale du premier montage du film : on parle d'une oeuvre d'environ 5h30, que Lars von Trier refuse de couper. C'est finalement le producteur qui sera chargé de remonter le film, l'amputant d'1h30 et l'exploitant au cinéma en deux parties de deux heures chacune, avec un texte nous informant au début du film que le montage, s'il a été accepté par le réalisateur danois, n'est pas son montage. 


Pour cette première partie, nous suivrons l'enfance et l'adolescence de Joe (Charlotte Gainsbourg, pour sa troisième collaboration avec von Trier après Antichrist et Melancholia), racontée par elle-même à Seligman (Stellan Skarsgard, pour la cinquième fois). De sa découverte de la sexualité aux jeux sexuels avec de nombreux partenaires, le témoignage est émaillé des commentaires du vieil homme dans des comparaisons souvent cocasses avec la pêche à la mouche ou le cantus firmus de Bach.

Aussi, étonnamment, ce sont ces passages à l'humour très particulier qui marquent et convainquent le plus. On retiendra ainsi l'extraordinaire séquence où Uma Thurman débarque avec ses enfants chez Joe pour y retrouver son mari. Un décalage bienvenu dans un film dramatique autrement assez poussif, et finalement assez banal malgré l'évidente volonté de choquer de Lars von Trier et l'excellence de l'interprétation. On finit ainsi par s'ennuyer, la démonstration étant assez classique, et les scènes de sexe ne ressemblant finalement qu'à du remplissage.

En attendant la seconde partie, qui semble bien plus crue et s'attarder sur les expériences extrêmes de la Joe adulte, cette première partie peine donc à réellement convaincre. On y retrouve ainsi les tics de Lars von Trier (l'introduction, où Führe mich de Rammstein explose soudain après quelques minutes de silence et de contemplation, nous résume presque sa carrière), au service d'un film dont les rares moments forts (le chapitre Delirium, en noir et blanc, est magnifique) sont un peu noyés dans deux heures souvent creuses...

Note : 6/10


samedi 26 octobre 2013

La Vie d'Adèle : chapitres 1 & 2


Titre : La Vie d'Adèle : chapitres 1 & 2
Réalisateur : Abdellatif Kechiche
Acteurs : Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche
Date de sortie en France : 9 octobre 2013
Genre : drame, romance

Synopsis : 
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...


Avis : 
Palme d'Or au Festival de Cannes 2013, La Vie d'Adèle est tiré du roman graphique Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh. Il raconte quelques années de la vie d'Adèle, de son adolescence à l'âge adulte, marquées par son histoire d'amour avec Emma. Un film autant marqué par l'accueil unanime de la presse que par les déclarations de Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos sur les conditions de tournage, et la colère d'Abdellatif Kechiche en réaction à ces critiques.


Des critiques, on aurait d'ailleurs pu (dû ?) en voir bien plus à l'égard de ce film d'une durée exagérée (3h de film, dont une qui n'a plus rien à raconter, ça fait beaucoup) et qui ne traite finalement son sujet qu'en surface, comme s'il ne souhaitait montrer que le côté divertissant de l'homosexualité (en gros, le sexe) et oublier le reste, faisant même purement et simplement disparaître certains personnages pour ne pas parasiter le film avec un peu de réflexion. Globalement, c'est avec tout un système de ficelles et de facilités que le film progresse, se contentant bien souvent d'aligner les clichés (l'opposition entre la famille aisée, buvant du grand vin, se régalant de fruits de mer, amateurs d'art et ouverts d'esprit, et la famille de prolétaires dévorant ses spaghettis-bolo tout en étalant sa beaufitude l'illustre parfaitement).

Et comme conscient des limites de sa narration et de son univers, Kechiche va multiplier les (longues) scènes de sexe, comme autant d'étreintes bestiales dont on extirpera difficilement de l'amour. Et si le début du film, quand Adèle est encore lycéenne, reste assez frais et sympathique, La Vie d'Adèle devient peu à peu une coquille vide, d'une remarquable banalité, se perdant totalement dans une dernière partie loupée, peu aidée par une Adèle Exarchopoulos manquant totalement de crédibilité en adulte, ressemblant surtout à une gamine coincée dans les vêtements de sa mère.

Il est assez étonnant de ne lire quasiment que du bien d'un film aussi moyen que La Vie d'Adèle. S'il n'est pas foncièrement désagréable, au moins pendant 2heures, il est d'une banalité et d'une platitude lassante qui en font une oeuvre finalement assez puérile. Et ce n'est certainement pas les scènes de sexe, très crues, qui viendront donner du crédit au film, malgré la qualité de l'interprétation des deux actrices.

Note : 3/10




mardi 9 juillet 2013

L'Inconnu du lac


Titre : L'Inconnu du lac
Réalisateur : Alain Guiraudie
Acteurs : Pierre Deladonchamps, Christophe Paou, Patrick d'Assumçao
Date de sortie en France : 12 juin 2013
Genre : drame, thriller

Synopsis : 
L'été. Un lieu de drague pour hommes, caché au bord d'un lac. Franck tombe amoureux de Michel. Un homme beau, puissant et mortellement dangereux. Franck le sait, mais il veut vivre cette passion. 

Avis : 
Célébré par la presse spécialisée, récompensé du prix de la mise en scène dans la section Un certain regard à Cannes, voici donc L'Inconnu du lac. Et si l'intrigue se situe effectivement autour d'un lac, l'inconnue est plutôt dans l'accueil réservé au film d'Alain Guiraudie : comment justifier un tel succès pour un film aussi vide, racoleur, voire même malsain ?


Parce qu'il n'y a rien dans cette oeuvre, qui se contente d'aligner les séquences érotiques autour d'un vague prétexte policier. Un meurtre, qui n'aura pour unique conséquence notable que d'attirer sur les lieux un étrange policier qui semble s'être trompé de film, et beaucoup de sexe. Parce qu'autour de ce lac, les homosexuels viennent profiter d'un cadre isolé pour échapper aux regards indiscrets et, surtout, pour s'enfiler joyeusement dans le petit bois. Car c'est bien connu, le gay ne pense qu'à baiser avec tout ce qui bouge. 

Dans un élan naturaliste uniquement destiné à apporter un cachet "auteur" au film, Guiraudie nous offre donc une belle galerie de pénis qui pendouillent, de nature sauvage, d'éjaculations en gros plan, avec une unique volonté de dissimuler, derrière ces images crues, l'absence totale de passion. A l'image de Baise-moi de Virgine Despentes, l'érotisme et la pornographie n'apportent strictement rien au film, sinon une interdiction aux moins de 16 ans qui ne manquera pas d'intriguer le spectateur naïf. Et si l'on appréciera certains jeux sur les lumières ou ce manège permanent des véhicules sur le parking, rien ne viendra réellement nous tirer de notre somnolence.

L'Inconnu du lac n'a donc aucun intérêt, se cachant derrière ses scènes de sexe pour détourner l'attention d'un scénario horriblement vide et sans véritable enjeu, dont le final complètement loupé constitue la cerise. Ne restent finalement que le personnage de Michel, au magnétisme anachronique, ou celui du voyeur qui apporte une touche d'humour bienvenue. Mais sinon, quelle arnaque...

Note : 1,5/10

lundi 18 février 2013

The Haunted World of El Superbeasto


Titre : The Haunted World of El Superbeasto
Réalisateur : Rob Zombie, Mr. Lawrence
Acteurs : Tom Papa, Paul Giamatti, Sheri Moon Zombie
Date de sortie en France : inconnue
Genre : animation, horreur, érotique, comédie

Synopsis : 
Le docteur Satan fait enlever la stripteaseuse Velvet Von Black afin de l'épouser, ce qui d'après une prophétie devrait le rendre super-puissant. El Superbeasto, bientôt rejoint par Suzy-X et son robot Murray, vont tenter de la sauver. Mais tout ne va pas se passer comme prévu... 

Avis : 
Après s'être démarqué par deux films d'horreur très réussis, La Maison des 1000 morts et The Devil's rejects, Rob Zombie était rentré dans un moule plus consensuel avec son remake de Halloween. Pourtant, on pouvait voir à la fausse bande-annonce qu'il avait réalisée pour le projet Grindhouse, Werewolf women of the SS, que l'artiste en avait encore sous la pédale. Et si Halloween 2 a confirmé le classicisme du premier volet, The Haunted World of El Superbeasto, toujours inédit en France, montre que le chanteur / musicien / réalisateur / scénariste de comics est toujours aussi fou, voire même encore plus quand on le laisse pleinement s'exprimer.


Le film met ainsi en scène un catcheur masqué, descendant direct du célèbre Santo, aux prises avec le Dr. Satan dans un monde peuplé de créatures issues de l'horreur. Fan du genre, Rob Zombie remplit son film, jusqu'à parfois frôler l'indigestion, de personnages / dialogues / clins d'oeil / scènes reprises de classiques horrifiques. On pourra ainsi citer Halloween, Une nuit en Enfer, Carrie au bal du Diable, ou encore L'Etrange créature du lac noir en pleine relation sexuelle avec La Fiancée de Frankenstein. Il fait également apparaître quelques personnages de ses précédents films, comme Otis ou Spaulding, et nous reprend le thème des zombies et des loups-garous nazis confrontés à son épouse Sheri Moon.

Si le film comporte son lot de scènes violentes et gore, il est également largement peuplé de femmes sexy, souvent dénudées ou en petites tenues et n'hésitant pas à user de leurs charmes pour parvenir à leurs fins, quitte à se servir de leurs...seins comme armes ! Enfin, difficile de ne pas évoquer les musiques, qui ajoutent encore au côté déjanté du film, avec des paroles complètement folles (incitant notamment le spectateur à se masturber devant les combats féminins comme il le ferait devant un hentaï japonais !) ou honteusement descriptives : un pur bonheur !

The Haunted World of El Superbeasto est donc un véritable OVNI, un film d'animation mêlant horreur, érotisme, comique et références au cinéma fantastique dont la folie pourra certainement rebuter certains spectateurs, mais qui a été jubilatoire de bout en bout en ce qui me concerne !

Note : 8/10