samedi 29 novembre 2014

Hunger Games : la révolte - partie 1


Titre : Hunger Games : la révolte - partie 1 (The Hunger Games - mockingjay : part 1)
Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth
Date de sortie en France : 19 novembre 2014
Genre : action, drame

Synopsis : 
Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

Avis : 
C'est devenu la mode : afin d'engranger le plus possible d'argent, les sagas pour adolescents se terminent désormais par un double épisode, deux films destinés à scinder le dernier livre d'une série en deux : on a ainsi eu Harry Potter et les reliques de la mort partie 1 et Partie 2, Twilight : Révélation chapitre 1 et 2 et donc désormais Hunger Games : la révolte. Et à l'exception des aventures du sorcier à lunettes, on ne peut pas vraiment dire que ce soit justifié. Après deux heures de vide, il faut en effet se poser la question : pourquoi diviser en deux une oeuvre dont la première partie aurait pu être torchée en 30 minutes ? Le remplissage est ici flagrant, les scénaristes parfaitement conscients de l'obligation d'étirer au maximum une intrigue sans temps fort, usant au maximum la corde jusqu'à nous laisser remarquer la stupidité formidable du film.


Car après un Hunger Games puis un HG : l'embrasement déjà très moyens, la saga passe un cap : celui du mode d'emploi de la rébellion pour adolescent(e) neuneu. D'un côté, les gentils, très gentils, qui chantent et s'apitoient sur les faibles, qui n'hésitent pas à se sacrifier par dizaines juste parce qu'ils ont vu une photo leur donnant la foi (apparemment, la propagande tant critiquée tant les deux premiers volets n'est pas bien grave quand c'est au profit des gentils, curieux !) ; de l'autre, les méchants, qui torturent des innocents, massacrent les faibles et passent la journée à comploter en sirotant des tisanes dans des habits d'apparat. Horrible !

Jennifer Lawrence gaspille donc une nouvelle fois son talent en incarnant une héroïne amorphe, qu'il est difficile de concevoir comme l'inspiratrice d'un soulèvement. Elle n'incarne rien, ne dégage rien, sinon le charme tranquille d'un bovin, et passe son temps à chouiner et à bouder. Et si elle semble parfois au-dessus de la mêlée, c'est sans doute parce que le casting qui l'entoure a sans doute été volontairement composé d'acteurs sans aucun charisme (Josh Hutcherson, incroyablement fade) ou réduits à se ridiculiser en cabotinant le plus possible (Donald Sutherland, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Woody Harrelson...).

Ajoutez à tout cela des décors incroyablement cheaps, et l'impression constante que le film a été écrit par une jeune fille en pleine crise d'adolescence, et on n'a cette fois plus une oeuvre moyenne : on a le plus mauvais Hunger Games de la saga, et tout simplement une de ces inepties balourdes et idiotes qui prend le public pour un troupeau de cons... et on pourra difficilement lui donner tort, vu les chiffres du box office...

Note : 2,5/10


jeudi 27 novembre 2014

My sweet pepper land


Titre : My sweet pepper land
Réalisateur : Hiner Saleem
Acteurs : Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Utsa
Date de sortie en France : 9 avril 2014
Genre : drame

Synopsis : 
Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...

Avis : 
Avez-vous déjà vu  un western kurde ? Ce sera chose faite avec My sweet pepper land, qui nous entraîne dans cette région toujours instable, en quête d'identité, dans le sillage de deux personnages dont les idéaux de liberté et de justice se heurtent aux traditions et à l'influence des clans, jusqu'aux inévitables explosions de violence, autant psychologiques que physiques.


Le film de Hiner Saleem est assez étonnant, mêlant les genres, alliant romance et drame jusqu'à un final directement inspiré des westerns occidentaux, le tout avec une certaine dose d'un humour inattendu et très particulier (la scène d'introduction est assez terrible). Pourtant, les thématiques sont assez classiques : la jeune femme, qui souhaite travailler mais est confrontée à cette société masculine qui ne tolère pas les moindres signes d'indépendance ; et l'ancien combattant, devenu policier pour suivre un certain sens de la justice, mais qui se heurte rapidement à l'influence du clan local.

Ce manque de surprise n'enlève rien à la puissance des thèmes évoqués, d'autant qu'ils bénéficient de l'interprétation de deux excellents acteurs : si Korkmaz Arslan est très convaincant dans le rôle de cet ancien combattant choisissant de ne pas se laisser impressionner par les menaces, c'est surtout la superbe Golshifteh Farahani qui retient l'attention, sublime d'intensité et de présence face aux hommes qui lui font face.

Classique sur le fond, My sweet pepper land réussit néanmoins à tirer le meilleur de décors magnifiques, d'acteurs extraordinaires et d'un mélange réussi des genres, jusqu'à un final qui rappelle les grandes heures d'un certain Clint Eastwood, avec son héros implacable défendeur des grandes causes. Une vraie réussite !

Note : 8/10


lundi 24 novembre 2014

[.Rec] 4 - Apocalypse


Titre : [.Rec] 4 - Apocalypse ([.REC] 4)
Réalisateur : Jaume Balaguero
Acteurs : Manuela Velasco, Paco Manzanedo, Héctor Colomé
Date de sortie en France : 12 novembre 2014
Genre : horreur

Synopsis : 
Quelques heures après les terribles événements qui ont ravagé le vieil immeuble de Barcelone. Passé le chaos initial, l’armée décide d’intervenir et envoie un groupe d’élite dans l’immeuble pour poser des détonateurs et mettre un terme à ce cauchemar. Mais quelques instants avant l’explosion, les soldats découvrent une ultime survivante : Angela Vidal… Elle est amenée dans un quartier de haute-sécurité pour être mise en quarantaine et isolée du monde afin de subir une batterie de tests médicaux. Un endroit parfait pour la renaissance du Mal… L’Apocalypse peut commencer !

Avis : 
Quatrième volet de la saga, [.Rec] 4 - Apocalypse marque le retour de Jaume Balaguero derrière la caméra après un volet (très) décevant signé de son compère Paco Plaza. Un [.Rec] 3 - Genesis qui marquait néanmoins une évolution majeure dans la saga, avec l'abandon du "found footage" caractéristique des deux premiers films, et que le réalisateur de Darkness et de Malveillance ne va pas réutiliser dans ce quatrième épisode. Cela n'empêchera pas ce [.Rec 4] d'être complètement raté.


Plus digne d'une suite destinée au marché de la vidéo qu'à une oeuvre méritant une sortie en salles, Rec 4 se déroule... sur un bateau. Un environnement qui change totalement de l'immeuble de Barcelone, mais qui pouvait bénéficier d'une configuration bien spécifique, entre isolement total en pleine mer et couloirs exigus. Hélas, rien de tout cela ne sera exploité, et cette vulgaire histoire d'infectés / possédés / zombies aurait finalement pu se dérouler n'importe où : des pannes récurrentes ? une tempête qui approche ? on s'en fout, ça ne donnera rien.

Cela ne fait de toute façon que couronner les errances d'un scénario dont les uniques surprises viennent des éléments tombant du ciel ou des grossières incohérences. On a en fait l'impression que ce Rec 4 ne cherche qu'à multiplier les scènes choc après une longue exposition plutôt calme. Mais un autre problème se pose alors : Balaguero réussit le petit exploit de rendre la moindre séquence d'action ou d'horreur encore plus illisible que dans le plus pourri des found-footages ! Une véritable performance, qui devrait permettre aux pharmaciens de vendre du Doliprane par palettes.

Il est finalement assez compliqué de sauver des éléments de ce naufrage (et imaginez donc qu'avec ce splendide parallèle, j'exploite mieux l'élément marin que le film !). Allez, Manuela Velasco est toujours aussi mignonne, et j'ai trouvé le personnage de Nick plutôt sympathique, apportant une touche de décontraction là où le reste du film est finalement beaucoup trop sérieux, alors que le scénario aurait sans doute mérité un second degré plus appuyé...

Si l'échec du troisième volet pouvait s'expliquer par la présence du maillon faible du duo derrière la caméra, la nullité de ce quatrième volet, aux manettes duquel se trouve un réalisateur bien plus intéressant, surprend vraiment. Et si je n'ai jamais véritablement apprécié les autres films de la saga, pas même le 1, rien ne pouvait préparer à un tel fiasco, pas même la liste des catastrophes qui envahissent les écrans depuis plusieurs mois. Une liste encore un peu plus longue donc avec ce [.Rec] 4...

Note : 2/10


dimanche 23 novembre 2014

Magic in the moonlight


Titre : Magic in the moonlight
Réalisateur : Woody Allen
Acteurs : Colin Firth, Emma Stone, Eileen Atkins
Date de sortie en France : 22 octobre 2014
Genre : comédie, romance

Synopsis : 
Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford : cet Anglais arrogant et grognon ne supporte pas les soi-disant médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan, Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur et se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de démasquer la jeune et ravissante Sophie Baker, une prétendue médium, qui y séjourne avec sa mère.

Avis : 
Je n'ai jamais été un grand fan de Woody Allen, et ce n'est pas avec ce Magic in the moonlight, énième variation autour de la comédie romantique, que cela risque de changer. J'y retrouve en fait tout ce qui m'a toujours gêné chez le réalisateur, et qui m'empêche apparemment d'exploser de rire en même temps que les salles parisiennes devant certains gags ou certaines saillies usées jusqu'à la corde.


Avec ce nouveau film, Woody Allen réunit une nouvelle fois un très bon casting, avec un couple Colin Firth (Le Discours d'un Roi, A single man) / Emma Stone (Bienvenue à Zombieland, Gangster squad) forcément impeccable. Mais comme d'habitude, le réalisateur va se contenter d'une histoire d'une banalité absolue, aux rebondissement prévisibles et aux ficelles aisément décelables, comme dans un mauvais numéro de magie.

Evidemment, au milieu de tout ça, quelques scènes sortent du lot, quelques répliques et dialogues font mouche, et on ne s'ennuie que très peu, mais tout cela me semble quand même bien pauvre, bien convenu, et très loin de ce que les comédies romantiques peuvent offrir de meilleur, de plus drôle ou de plus touchant. Une impression récurrente avec les films de Woody Allen donc...

S'il est loin d'être désagréable, ce nouveau film du réalisateur de Manhattan reste dans la moyenne des oeuvres que j'ai pu voir de lui : rien de bien exceptionnel, malgré un casting au capital sympathie indéniable et quelques fulgurances perdue au milieu d'un ramassis de banalités.

Note : 5,5/10


mercredi 19 novembre 2014

Jersey boys


Titre : Jersey boys
Réalisateur : Clint Eastwood
Acteurs : John Lloyd Young, Eric Bergen, Vincent Piazza
Date de sortie en France : 18 juin 2014
Genre : biopic, musical

Synopsis : 
Quatre garçons du New Jersey, issus d'un milieu modeste, montent le groupe "The Four Seasons" qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd'hui par les fans de la comédie musicale…

Avis : 
Pour son 34ème film en tant que réalisateur, l'inusable Clint Eastwood s'intéresse à la carrière du groupe The Four Seasons, et plus principalement à l'évolution du leader, Frankie Valli, dont nous suivrons les premiers pas, puis la consécration dans les années 60, avant d'aborder le déclin. Une trajectoire finalement assez classique, qui ne parviendra que rarement à nous passionner.


Il faut dire que le quatuor manque terriblement d'intérêt et de charisme, et que le principal personnage n'attire guère la sympathie. On peine même à comprendre le succès du groupe, tant les passages musicaux et les grandes étapes de leur carrière paraissent fades, notamment en face d'autres biographies d'artistes comme Walk the line ou Ray.

Même les liens de certains membres avec la mafia ne débouchent sur rien, et le fil rouge montrant les excès d'un des membres ne débouche que sur son éviction dans une scène sans aucun impact. On a finalement l'impression d'être face à un documentaire paresseux et trop sage, ne décollant jamais, et ne nous touchant pas, même lors des pires drames que rencontrent les Four Seasons.

Jersey boys est donc un pétard mouillé, une erreur de parcours dans la filmographie d'un réalisateur qui semble hélas sur le déclin depuis quelques films (Invictus, Au-delà, J. Edgar). Espérons qu'il se rattrape et remette un peu d'intensité et d'envie dans son prochain film, American sniper.

Note : 3,5/10


dimanche 16 novembre 2014

'71


Titre : '71
Réalisateur : Yann Demange
Acteurs : Jack O'Connell, Paul Anderson, Richard Dormer
Date de sortie en France : 5 novembre 2014
Genre : guerre, drame

Synopsis : 
Belfast, 1971. Tandis que le conflit dégénère en guerre civile, Gary, jeune recrue anglaise, est envoyé sur le front. La ville est dans une situation confuse, divisée entre protestants et catholiques. Lors d’une patrouille dans un quartier en résistance, son unité est prise en embuscade. Gary se retrouve seul, pris au piège en territoire ennemi. Il va devoir se battre jusqu'au bout pour essayer de revenir sain et sauf à sa base.

Avis : 
Il suffit parfois d'une histoire très simple pour réaliser un excellent film : c'est le cas de ce '71, réalisé par Yann Demange (à qui l'on doit notamment l'excellente série Dead set), qui évoque le conflit nord-irlandais des années 70 par le biais d'un point de départ plutôt classique, celui d'un tout jeune soldat perdu seul en milieu hostile après une mission ayant mal tourné.


'71 va cependant se révéler un monstre d'efficacité, faisant de la simplicité de son histoire un point fort, cernant directement les enjeux pour mieux nous offrir une oeuvre incroyablement intense, jusqu'à en devenir parfois oppressante. On est pris par ce sentiment d'urgence, de danger constant, de paranoïa lorsque le héros, interprété par le brillant Jack O'Connell (Les Poings contre les murs) est confronté à un habitant.

Le film n'hésite d'ailleurs pas à être très violent, très graphique, soulignant l'horreur de cette guerre civile et le destin funeste des simples citoyens dans des passages très durs (l'émeute du début, ou une tétanisante explosion). Et si le film évoque également les manoeuvres de certains responsables irlandais et anglais, Demange choisit de rester concentré sur la lutte de son jeune soldat pour sa survie, ne faisant des manipulations politiques qu'une intrigue secondaire moins intéressante.

Intense et prenant, '71 est l'une des excellentes surprises de cette fin d'année, même si l'on connaissait le potentiel de Yann Demange et de Jack O'Connell. Une perle d'efficacité, qui transcende un scénario plutôt simple grâce à un rythme impressionnant et une absence totale de concession, pour un des meilleurs films de 2014 !

Note : 9/10

mercredi 12 novembre 2014

Interstellar


Titre : Interstellar
Réalisateur : Christopher Nolan
Acteurs : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine
Date de sortie en France : 5 novembre 2014
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Dans un futur proche, la Terre est de moins en moins accueillante pour l'humanité qui connaît une grave crise alimentaire. Cooper, un ancien pilote d'essai et ingénieur, est devenu agriculteur et vit dans sa ferme avec sa famille. Sa fille Murphy, âgée de dix ans, croit que leur maison est hantée par un fantôme qui tente de communiquer avec elle. Son père la défie de prouver l'existence de ce fantôme selon une démarche scientifique, elle découvre avec son aide que le «fantôme» est une forme inconnue d'intelligence qui leur envoie des messages codés au moyen d'ondes gravitationnelles qui altèrent la poussière sur le sol, et les orientent vers une installation secrète de la NASA.

Avis : 
Après la trilogie Batman et Inception, Christopher Nolan s'est installé parmi les meilleurs réalisateurs hollywoodiens, ceux qui transcendent l'action et le spectaculaire pour offrir des films aux thématiques plus matures et plus profondes. Aussi était-il attendu au tournant avant de nous proposer Interstellar, film de science-fiction au casting impressionnant : McConaughey (Mud, Dallas buyers club), Anne Hathaway (The Dark Knight rises, Les Misérables), Jessica Chastain (Zero dark thirty, Take shelter), Matt Damon (Elysium, Promised land) ou encore Michael Caine.


Très clairement, avec Insterstellar, Nolan semble avoir voulu faire son 2001 : l'odyssée de l'espace ou son Solaris. En effet, si son film se caractérise surtout par son aspect épique, ses scènes spectaculaires et son intensité, il va dans son dernier tiers entraîner le spectateur dans une ambiance très particulière, vers des questionnements et des sujets plus profonds et plus abstraits, rappelant autant visuellement que thématiquement les films de Kubrick et de Tarkovski, auxquels il multiplie les clins d'oeil... sans en atteindre cependant la qualité.

L'un des problèmes du film est en fait son côté un peu bordélique, qui fait par moments perdre le fil d'événements pourtant simples. On sent ainsi que Gravity est passé par là, dans la retranscription de la vie dans l'espace, mais Interstellar n'en a pas la maîtrise. Cela n'empêche pas le film d'être visuellement formidable, autant dans les scènes terrestres, avec ces terribles tempêtes de poussière par exemple, que sur les planètes visitées. Et, bien sûr, l'interprétation est sans faille, avec principalement un Matthew McConaughey toujours aussi charismatique et touchant, amenant à lui seul une bonne partie de l'émotion que l'on pourra ressentir.

Interstellar est donc un excellent film, un blockbuster de très haut niveau, dont on pouvait néanmoins espérer mieux : il lui manque en effet un je-ne-sais-quoi, un peu de clarté et de maîtrise par exemple (même si l'on s'amuse vraiment avec le jeu entre les dimensions). Reste un des films de l'année, un formidable divertissement, spectaculaire et intelligent. Peut-être devient-on tout simplement trop exigeant avec Christopher Nolan après tout !

Note : 9/10


vendredi 7 novembre 2014

Gone girl


Titre : Gone girl
Réalisateur : David Fincher
Acteurs : Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris
Date de sortie en France : 8 octobre 2014
Genre : thriller

Synopsis : 
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?

Avis : 
Quand viendra l'heure du bilan de l'année 2014, David Fincher aura sans doute, une nouvelle fois, une place dans les classements répertoriant les meilleurs films de l'année. Car avec Gone girl, adaptation du best-seller de Gillian Flynn, il livre l'une des oeuvres les plus abouties d'une carrière pourtant jonchées de bijoux. Un thriller machiavélique, où le réalisateur de Seven s'amuse avec les apparences et joue avec le spectateur comme il sait si bien le faire.


Bénéficiant d'un scénario particulièrement intelligent, Gone girl nous ballade ainsi totalement, nous entraînant sur certaines pistes pour mieux nous surprendre ensuite, jouant parfaitement sur nos a priori, sur les clichés habituels du genre, mais aussi sur l'interprétation d'un Ben Affleck dont la démarche pataude est merveilleusement exploitée pour développer un personnage tour à tour antipathique et victime. Rosamund Pike (Jack Reacher, Le Dernier pub avant la fin du monde) n'est pas en reste, offrant quelques moments de frissons par le seul biais d'un regard.

Fincher en profite pour égratigner largement les médias, n'hésitant pas à utiliser leur influence pour détruire la réputation d'une personne sur la base d'une simple rumeur, d'une simple photo sortie de son contexte. Gone girl joue ainsi beaucoup sur les apparences, sur les réactions de ses personnages emportés par une situation qui les dépasse et ne réagissant ni comme ils le devraient, ni comme le public attend qu'ils ne le fassent.

Ajoutez à tout cela une bande sonore formidable, signée Trent Reznor et Atticus Ross, et vous avez ici l'un des meilleurs films de ces dernières années, et une nouvelle réussite dans la filmographie de David Fincher. A voir d'urgence si ce n'est déjà fait !

Note : 9,5.10


samedi 1 novembre 2014

Hercule


Titre : Hercule (Hercules)
Réalisateur : Brett Ratner
Acteurs : Dwayne Johnson, Rufus Sewell, Aksel Hennie
Date de sortie en France : 27 août 2014
Genre : action, peplum

Synopsis : 
Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures.

Avis : 
Avec la sortie de trois films, on pouvait pensait que le héros le plus célèbre de la mythologie grecque, Hercule, était mis à l'honneur cette année. Il ne nous aura pas fallu longtemps pour nous apercevoir que ce n'était pas vraiment le cas, entre une Légende d'Hercule de Renny Harlin et Hercules reborn de The Asylum rivalisant de nullité. Avec Hercule, réalisé par Brett Ratner (Rush Hour, X-Men 3), on avait au moins l'assurance d'un personnage charismatique.


Et ce sera tout, ou presque. Car si la présence de Dwayne "The Rock" Johnson (Infiltré, No pain no gain) permet de mettre en images un Hercule dégoulinant de virilité (jusqu'à se promener avec un énorme gourdin, au cas où on aurait encore des doutes), elle n'empêchera pas le film de s'enfermer dans un péplum archi-classique, où les rares retournements de situation peineront à sortir le spectateur de sa torpeur. On aurait en fait préféré que le film suive les fameux 12 travaux, afin de nous offrir un vrai spectacle, trop peu présent.

Dommage, car il y a quelques bonnes idées disséminées dans le film, comme la façon dont peuvent naître les légendes ou l'humanité derrière l'apparence de demi-Dieu d'Hercule. Mais si quelques touches d'humour font mouche, l'ensemble manque vraiment d'intérêt et de puissance, réduisant le héros au simple rang de personnage banal, hanté par ses erreurs et capable de se transcender pour sauver des innocents.

Ce n'est donc pas cette année qu'Hercule aura un film à la mesure de sa gloire, même si le film du toujours aussi limité Brett Ratner se place, sans effort, bien au-dessus des deux autres. Dommage, car il y avait là un énorme potentiel, que le charisme de Dwayne Johnson ne peut atteindre à lui seul...

Note : 5,5/10