jeudi 24 janvier 2013

Le Monde de Charlie


Titre : Le Monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower)
Réalisateur : Stephen Chbosky
Acteurs : Emma Watson, Logan Lerman, Ezra Miller
Date de sortie en France : 2 janvier 2013
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un "loser". En attendant, il reste en marge - jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

Avis : 
Réalisé par Stephen Chbosky, d'après son propre roman Pas Raccord, Le Monde de Charlie semble sur le papier être l'éternel récit initiatique mettant en scène un adolescent mal dans sa peau et rejeté par ses camarades. Et si le film ne réservera aucune surprise dans l'évolution de Charlie, qui trouve enfin des amis, la reconnaissance et l'amour, grâce à d'autres élèves un peu marginaux et le soutien d'un professeur bienveillant, Stephen Chbosky va y mettre tant de sincérité et de sensibilité que ce Perks of being a wallflower va fonctionner au-delà de ce à quoi l'on s'attendait.


Tout d'abord, il met en scène un trio d'acteur particulièrement attachants : Logan Lerman, déjà vu dans Percy Jackson : le voleur de foudre, Ezra Miller (We need to talk about Kevin), et surtout Emma Watson, dans son premier grand rôle après la saga Harry Potter. Ils apportent beaucoup de crédibilité et de fraicheur à leurs personnages, et constituent ainsi la grande force du film, dans la peau de personnages intéressants et très bien dessinés, placés au coeur de situations tantôt amusantes (l'incapacité de Charlie à se séparer de sa petite amie), tantôt dramatiques (l'homosexualité de Patrick).

Stephen Chbosky décrit ainsi autant de situations assez classiques pour des ados de cet âge, de la passion pour la musique (avec la chanson Heroes de David Bowie) ou le cinéma (The Rocky Horror Picture Show) à la découverte de l'amour, du sexe, de la drogue. Là où il va plus loin, c'est dans la profondeur qu'il donne à Charlie qui, en plus de ses centres d'intérêt considérés comme particuliers par ses camarades, est hanté par un événement de son enfance dont la révélation sera un moment extrêmement fort.

Le Monde de Charlie est donc une très bonne surprise sur l'adolescence,signée par un réalisateur qui cerne à merveille les états d'âme de ses héros dans un film aussi rafraichissant que déchirant.

Note : 7,5/10

mercredi 23 janvier 2013

Le Dernier rempart


Titre : Le Dernier rempart (The Last stand)
Réalisateur : Kim Jee-woon
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Johnny Knoxville, Forest Whitaker
Date de sortie en France : 23 janvier 2013
Genre : action

Synopsis : 
Après une opération ratée qui l’a laissé rongé par les remords et les regrets, Ray Owens a quitté son poste à la brigade des stupéfiants de Los Angeles. Il est désormais le shérif de la paisible petite ville de Sommerton Junction, tout près de la frontière mexicaine. Mais sa tranquillité vole en éclats lorsque Gabriel Cortez, le baron de la drogue le plus recherché du monde, réussit une évasion spectaculaire d’un convoi du FBI, semant les cadavres derrière lui… Avec l’aide d’une bande de truands et de mercenaires dirigés par le glacial Burrell, Cortez s’enfuit vers la frontière à 400 km/h dans une Corvette ZR1 spéciale, et il a un otage… Il doit passer par Sommerton Junction, où l’agent John Bannister aura une dernière chance de l’intercepter avant qu’il ne franchisse la frontière… D’abord réticent en se voyant impliqué dans cette affaire, écarté parce qu’il est considéré comme un petit shérif de province incapable, Ray Owens finit par rallier son équipe et par prendre l’affaire en main. Tout est prêt pour la confrontation… 

Avis : 
Après une brève apparition dans The Expendables, puis un rôle plus conséquent dans sa suite, Arnold Schwarzenegger revient sérieusement au cinéma avec Le Dernier rempart. Un retour sous forme de bon gros film d'action sorti tout droit des années 80, où Schwarzy incarne un vieux shérif irréductible, sorti de sa retraite au soleil par des mercenaires qui ont la mauvaise idée de passer dans sa ville. Un scénario classique, un personnage classique, et pourtant, tout cela va être diablement efficace.


Evidemment, le film est un hommage à la testostérone, où les hommes s'échangent des phrases accrocheuses en se tirant dessus avec d'énormes armes, où on roule à 400 km/h au volant d'un bolide les phares éteints, où on ne meurt qu'après une dizaine de balles dans le corps. Dans le rôle de ce vieux gardien de la loi accroché à son honneur, Schwarzy livre une prestation monolithique étrangement efficace. Il tue du truand sans sourciller, se contentant d'une réplique assassine pour les plus méchants, et ne tentera jamais de faire de son personnage autre chose qu'un béhémoth avec un insigne.

Pour son premier film aux Etats-Unis, le formidable réalisateur Kim Jee-woon (2 soeurs, A bittersweet life, J'ai rencontré le Diable) délaisse tout ce qui faisait le piment de ses films asiatiques, bien conscient de ce qui lui est demandé avec The Last stand. Les scènes d'action seront ainsi classiques, mais très efficaces, bien loin néanmoins de la folie furieuse de son film précédent. Pour l'occasion, il réunit en plus un joli casting, avec Forest Whitaker (Le Dernier roi d'Ecosse), Peter Stormare (The Big Lebowski) ou Johnny Knoxville (Jackass), dans des rôles forcément archétypaux (l'agent du F.B.I. qui sous-estime le shérif, le truand sans pitié, le sidekick humoristique).

Le Dernier rempart marque donc le retour du Gouvernator dans ce qu'il fait de mieux : un gros film d'action bien bourrin, où on ne s'embête ni de subtilité, ni d'un scénario. Et si l'on préfère vraiment voir Kim Jee-woon faire des films plus intéressants, le résultat est terriblement efficace, dans la lignée directe de ce que pouvait nous offrir Schwarzy à une époque que l'on pensait révolue. A l'heure où Stallone se loupe complètement avec Du plomb dans la tête et où Bruce Willis se perd dans Die Hard 5, ça fait vraiment du bien de voir qu'une des icônes de ce genre de cinéma est toujours en forme malgré les années...

Note : 7/10


lundi 21 janvier 2013

Silent Hill : Révélation


Titre : Silent Hill : Révélation (Silent Hill : Revelation 3D)
Réalisateur : Michael J. Bassett
Acteurs : Adelaide Clemens, Sean Bean, Kit Harington, Malcolm McDowell, Carrie-Anne Moss
Date de sortie en France : 28 novembre 2012
Genre : fantastique, horreur

Synopsis : 
Depuis son plus jeune âge, Heather Mason a l’habitude de changer d’adresse très souvent avec son père. Sans vraiment savoir pourquoi, elle fuit. Pourtant, cette fois, elle est piégée. Pour sauver celui qui avait toujours réussi à la protéger et découvrir qui elle est vraiment, Heather va devoir affronter un cauchemar qui devient de plus en plus réel…Silent Hill. 

Avis : 
Après un premier volet signé Christophe Gans, qui avait autant séduit par ses qualités esthétiques et son ambiance fidèle à l'univers du jeux vidéo, que déçu en raison du manque total de frisson et d'un scénario trop classique, voici donc la seconde adaptation au cinéma de la saga vidéoludique concurrente de Resident Evil. Cette fois, c'est Michael J. Bassett qui s'y colle, après avoir réalisé Wilderness et le très moyen Solomon Kane. Il lui suffira de quelques minutes de film pour nous emmener très loin sur le chemin de la nullité cinématographique.

S'il reprend les grandes lignes de l'histoire des jeux Silent Hill et Silent Hill 3, s'il en reprend des personnages, s'il en utilise certains magnifiques décors (la fête forraine), il va surtout s'attacher à livrer une adaptation presque aussi horrible que ce que nous offre la saga Resident Evil au cinéma, doublée d'un film fantastique recyclant sans vergogne les pires ficelles du genre. Oubliez toute ambiance, toute atmosphère un peu anxiogène : avec Silent Hill Révélation, on est sur un train fantôme de seconde zone. Les créatures apparaissent brusquement pour tenter, vainement, de faire sursauter le spectateur, et les passages se succèdent sans aucun souci de continuité scénaristique. C'est simple : tout semble avoir été pensé par un gamin.


L'histoire se résume donc à des révélations sans surprise, des déductions tirées par les cheveux, des hasards toujours plus énormes, entrecoupés de dialogues puérils entre les deux jeunes héros du film. Comble de la malchance, l'héroïne tombe sur l'intégralité des créatures du monde parallèle, ce qui sera l'occasion d'admirer la nullité des effets spéciaux. Même les éléments qui permettaient d'apprécier le film de Gans sont ici absents : le film est horriblement moche, et ne met à aucun moment ses décors en valeur. Pire encore, les musiques composées par Akira Yamaoka pour les jeux sont ici omniprésentes et mal utilisées, et finissent par exaspérer ! A croire qu'ayant entendu les fans se réjouir de l'utilisation de ces titres pour le premier volet, les producteurs ont décidé d'en remplir cette suite jusqu'à l'indigestion...

Silent Hill : Révélation constitue finalement l'un des pires films horrifiques d'une année pourtant plus marquée par ses navets que ses réussites. En dénaturant totalement l'univers du jeu vidéo et du premier film, Michael J. Bassett situe son film au même niveau que les derniers Resident Evil, la déception en plus. On se demande un peu ce que sont venus faire Malcolm McDowell et Carrie-Anne Moss dans cette galère. Radha Mitchell aura quant à elle bien pris soin de se limiter à une apparition de quelques secondes...

Note : 1/10




samedi 19 janvier 2013

Jack Reacher


Titre : Jack Reacher
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Acteurs : Tom Cruise, Rosamund Pike, Robert DuVall
Date de sortie en France : 26 décembre 2012
Genre : action, polar

Synopsis : 
Un homme armé fait retentir six coups de feu. Cinq personnes sont tuées. Toutes les preuves accusent l’homme qui a été arrêté. Lors de son interrogatoire, le suspect ne prononce qu’une phrase : « Trouvez Jack Reacher. »
Commence alors une haletante course pour découvrir la vérité, qui va conduire Jack Reacher à affronter un ennemi inattendu mais redoutable, qui garde un lourd secret. 


Avis : 
On le prétend souvent au fond du trou, fini, has-been, entre sa vie privée mouvementée, son soutien à l'Eglise de scientologie, ses débordements... Pourtant, à 50 ans passés, Tom Cruise montre qu'il en a toujours dans le ventre et, après le succès de Mission Impossible : Protocole Fantôme, il endosse ici le rôle de Jack Reacher, héros d'une saga littéraire écrite par Lee Child, pour l'adaptation du neuvième volume de ses aventures : One Shot.

Réalisé par Christopher McQuarrie, à qui l'on doit notamment le scénario de Usual Suspects, Jack Reacher ne réinventera pas le film d'action policier, dont il reprend les éléments classiques : une enquête qui modifiera les convictions des personnages, un complot, des trahisons, un grand méchant russe, une jeune idéaliste... Pourtant, on a l'impression que ceci est totalement délibéré, afin de permettre au spectateur d'apprécier au mieux le personnage de Jack Reacher, ancien militaire dont la mémoire n'a rien a envier aux compétences derrière une arme ou à mains nues. Un personnage auquel Tom Cruise insuffle son humour et son autodérision, et dont il parvient également à retranscrire la soif aveugle de justice. A la manière d'un Chuck Norris ou d'un Charles Bronson, il ne faut pas venir emmerder ce Jack Reacher à moins de vouloir, au mieux, terminer aux urgences.


Car le personnage est déterminé et brutal, ce qui nous offrira quelques superbes scènes d'action, dont la violence soudaine et la réalisation particulièrement claire rappellent certains passages de Drive. On ne perd pas une mienne des combats, les scènes de poursuites sont parfaitement lisibles, et la dernière fusillade est une merveille.

Tom Cruise endosse donc avec ce Jack Reacher le costume de justicier sans concession, sans demi-mesure, sans peur mais avec un sens certain de la répartie. Parfaitement mis en valeur par la réalisation de Christopher McQuarrie, voilà un film qui, s'il n'invente rien et se montre souvent prévisible, remplit parfaitement son rôle de divertissement de haut niveau !

Note : 7,5/10



jeudi 17 janvier 2013

Populaire


Titre : Populaire
Réalisateur : Régis Roinsard
Acteurs : Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo
Date de sortie en France : 28 novembre 2012
Genre : comédie

Synopsis : 
Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco. Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis… Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde ! Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage avec l’amour tout court… 

Avis :
La comédie française a, ces dernières années, plutôt mauvaise réputation. Pourtant, si l'on gratte un peu et que l'on regarde au-delà des Astérix et Obélix au service de sa Majesté ou des films avec Dany Boon, on trouve quelques oeuvres très drôles, telles que Adieu Berthe - l'enterrement de mémé ou Le Prénom. Avec Populaire, sa première réalisation,  Régis Roinsard nous offre à son tour une véritable réussite dans le genre.

Pourtant, avec l'étiquette "comédie romantique" et la dactylographie comme toile de fond, on pouvait être inquiet. Heureusement, le sujet est traité avec une telle fraicheur, une telle sincérité et une telle énergie que, très vite, on oublie tout a priori, emportés par le charme de la pétillante Déborah François, jeune française des années 60 dont l'ambition se heurte à la volonté de son père de la voir se marier avec le bon parti du coin. Il se dégage ainsi du film une tendre nostalgie, l'époque étant particulièrement adaptée à la jolie histoire d'amour entre Rose et Louis. Les quiproquos, les situations cocasses, les sous-entendus se succèdent à un rythme soutenu, et même si l'idylle est sans surprise, on se laisse entraîner par l'humour et la tendresse du duo.


Là où le film va davantage surprendre, c'est au niveau des concours de dactylographie. En effet, Régis Roinsard va filmer les compétitions et les entraînements à la façon d'un film sur le sport, apportant une étonnante intensité visuelle et un suspense incroyable à une discipline pourtant peu folichonne. Les différents duels deviennent alors de véritables affrontements où les adversaires se défient du regard, tentent de se désarçonner, au rythme des encouragements d'un public chauffé à blanc et des bruits de leurs machines.

Le film va même jusqu'à parodier cette hystérie autour du sport, érigeant du jour au lendemain Rose en tant que personnalité populaire, participant à toute sorte d'événement, prêtant son image à toute sorte de produit et sponsorisée par la Rolls Royce des machines à écrire, évinçant de la même occasion l'ancienne championne tombant rapidement dans l'oubli. Le destin de la jeune femme ne se limite dès lors plus aux compétitions nationales : il s'agit maintenant de devenir la championne mondiale, et de battre le record du monde !

Drôle et pétillant, piquant et bourré de charme, à l'image de son héroïne, Populaire mêle donc comédie et romance sur fond d'intrigue sportive et s'impose comme l'une des délicieuses surprises du cinéma français de ces dernières années. Arborant un irrésistible charme rétro et un visuel agréablement kitsch, ce premier film de Régis Roinsard rappelle même par moments certains classiques hollywoodiens, et s'impose comme une véritable réussite.

Note : 8/10


mercredi 16 janvier 2013

Les Bêtes du Sud sauvage



Titre : Les Bêtes du sud sauvage (Beasts of the Southern Wild)
Réalisateur : Benh Zeitlin
Acteurs : Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly
Date de sortie en France : 12 décembre 2012
Genre :  drame, aventure, fantastique

Synopsis :
Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs.
Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

Avis :
Précédée d'une réputation flatteuse, récompensée à Deauville, à Sundance et à Cannes, comparée à du Terrence Malick, l'oeuvre de Benh Zeitlin fait presque l'unanimité. Pourtant, cette fable mêlant aventures, drame, film catastrophe et fantastique m'a véritablement laissé perplexe. Evidemment, le film fait figure d'OVNI dans le paysage cinématographique actuel (encore qu'on retrouve quelques similitudes avec le récent L'Odyssée de Pi), la prestation de la jeune Quvenzhané Wallis est remarquable, certains passages très spectaculaires ou poétiques (le début du film est magnifique), mais il manque clairement quelque chose pour véritablement entrer dans le film.

Peut-être est-ce dû à la réalisation, caméra à l'épaule, de Benh Zeitlin, qui finit par donner le tournis, s'amusant parfois à bouger dans tous les sens sans raison. Peut-être est-ce l'aspect répétitif de l'histoire, qui ne progresse pas beaucoup pendant 1h30 et s'évertue à nous montrer la jeune Hushpuppy faire une bêtise, se faire gronder puis apprendre de ses erreurs. Ou peut-être est-ce l'aspect moralisateur, le film ne se contentant pas de nous montrer la difficulté de la vie dans le bayou, face à une nature hostile, mais comparant régulièrement ce style de vie à celui de la population civilisée. Si les gens ne sont pas menacés par la tempête, s'ils ont accès à des soins, s'ils utilisent un couteau pour ouvrir un crabe, alors ce sont sans doute des incapables.


Dès lors, l'aspect initiatique du récit finit par ennuyer, d'autant qu'il est cousu de fil blanc. La jeune Hushpuppy, telle une princesse de Disney, triomphe aisément de chaque épreuve grâce à la bienveillance des personnes qu'elle rencontre ou grâce à son immense courage. Une facilité qui transforme certains événements forts en anecdotes, comme l'arrivée, préparée pendant tout le film, des fameuses bêtes, ou le décès d'un personnage principal.

Ainsi, la jeune fille devient peu à peu irritante, tout comme le fond plutôt ambigu. Dommage, car le bayou dégage une magie et une aura particulières, l'interprétation est parfaite. Mais le film pèche à mon sens par un excès d'esthétisation et un côté donneur de leçons qui, s'il plaira sans doute aux adeptes du retour à la nature, m'a semblé particulièrement mal amené...

Note : 5/10

 

samedi 12 janvier 2013

Jurassic Park 4 prévu pour 2014 !



Depuis la sortie de Jurassic Park 3 en 2001, on ne compte plus les rumeurs selon lesquels un quatrième volet devait voir le jour. Pourtant, cette fois, ça semble sérieux : Jurassic Park 4 devrait, selon Universal, sortir au cinéma le 13 juin 2014 (un mois avant Le Hobbit : histoire d'un aller et retour, ça nous promet déjà un bel été !).

Selon les premières informations, le film serait produit par Steven Spielberg, selon un scénario de Rick Jaffa et Amanda Silver (à qui l'on doit déjà ceux de La Planète des singes : les origines et de sa future suite). Le réalisateur est encore inconnu, de même que les acteurs (certaines rumeurs évoquent déjà le retour de Laura Dern...).

Pour rappel, le premier volet de la saga ressort en 3D le 24 avril au cinéma.

lundi 7 janvier 2013

Les Mondes de Ralph


Titre :  Les Mondes de Ralph (Wreck-it Ralph)
Réalisateur : Rich Moore
Avec : John C. Reilly, Sarah Silverman, Jack McBrayer
Date de sortie en France : 5 décembre 2012
Genre : animation

Synopsis : 
Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous…
Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous…
Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser… et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros… Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?

Avis : 
Cette année, le Disney de Noël se démarque des productions habituelles du studio. Situant l'action dans une salle d'arcade, Rich Moore (réalisateur d'épisodes pour Les Simpsons ou  Futurama) met en scène un personnage principal bien particulier puisqu'il s'agit...d'un méchant ! En effet, dans le jeu vidéo Fix-it Felix, Jr., il passe son temps à démolir un immeuble, au grand désarroi de ses locataires. Ralph est donc rejeté par les autres personnages de son jeu, qui ne l'inviteront même pas à l'anniversaire des 30 ans de sa borne d'arcade. C'est l'événement de trop pour Ralph, qui malgré les conseils des "méchants anonymes" (parmi lesquels Bowser, Dr. Robotnik, Zangief, Subzero...), décide de prouver sa valeur en reportant une médaille dans un autre jeu.

Les Mondes de Ralph est un véritable hommage aux jeux vidéo, multipliant les références, des plus évidentes aux plus subtiles. Si le "héros" du film fait directement penser à Donkey Kong, on rencontre également des personnages issus de Street Fighter, de Pac-Man, de Q*Bert, qui évoluent dans des jeux rappelant Mario Kart, Metroid ou Halo, au milieu de clins d'oeil à Tomb Raider, Metal Gear Solid, jusqu'à l'utilisation du célèbre Konami Code.


Mais heureusement, le film n'est pas qu'une simple juxtaposition de références, et propose un spectacle fort réjouissant, souvent drôle (la relation entre Ralph et Vanellope, bien que classique, fait mouche), parfois émouvant (le personnage principal ayant un aspect dramatique assez surprenant), et régulièrement spectaculaire. On regrettera simplement que le milieu du film souffre d'un coup de mou, après une introduction réjouissante.

Reste néanmoins un excellent divertissement, qui confirme autant la bonne forme de l'animation que celle de Disney, pour une aventure qui n'est pas sans rappeller l'excellent Monstres & Cie, mais au pays des jeux vidéo.

Note :  8/10

L'Odyssée de Pi

Titre : L'Odyssée de Pi (Life of Pi)
Réalisateur : Ang Lee
Acteurs : Suraj Sharma, Irrfan Khan, Adil Hussain
Date de sortie en France :  19 décembre 2012
Genre : drame, aventures

Synopsis : 
Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque avec sa famille pour le Canada où l’attend une nouvelle vie. Mais son destin est bouleversé par le naufrage spectaculaire du cargo en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage. L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable. 

Avis : 
Finalement, j'aurais peut-être dû attendre un peu avant de livrer ma liste des meilleurs films de 2012, car le nouveau film de Ang Lee (Tigres et Dragons, Le Secret de Brokeback Mountain) y aurait certainement eu sa place. D'abord parce qu'au niveau de l'esthétique, il s'agit sans aucun doute d'une des plus grandes réussites de l'année passée : jeu avec les lumières,avec les reflets, les couleurs, notamment au détour de passages nocturnes merveilleux, de scènes de tempêtes dantesques ou des hallucinations de Pi...Life of Pi est tout simplement magnifique de ce point de vue, et mérite rien que pour ça d'être vu sur grand écran.

Ce film, c'est également une superbe histoire,une épopée fantastique ponctuée d'étonnantes rencontres avec des baleines, des méduses phosphorescentes, des dauphins, une nuée d'exocets, ou des centaines de suricates sur une étrange île flottante carnivore, magnifique mais dangereuse, telle une Sirène dérivant aux frontières du monde que nous connaissons. Autant d'éléments tellement magiques qu'il devient difficile de croire au récit de Pi, qui livrera d'ailleurs une version bien moins féérique des faits avec un second récit que l'on pourra regretter, appuyant inutilement sur une symbolique déjà évidente.

Evidemment, l'essentiel du récit évoque la cohabitation entre Pi et Richard Parker, le tigre. D'abord impossible, l'animal se contentant de dévorer les autres passagers d'infortune de l'arche de Pi avant d'essayer d'attaquer le jeune homme, la relation évolue : Pi apprend à connaître le félin, qui s'habitue à sa présence et accepte instinctivement son aide. Ang Lee évite néanmoins brillamment le piège de l'animal-ami, Richard Parker demeurant jusqu'au bout un félin potentiellement dangereux, plus intéressé par sa survie que par le sort de son compagnon d'infortune. Le tigre reste d'ailleurs l'élément principal destiné à faire naître l'émotion, au point de nous soucier de sa survie plus que de celle du jeune homme.

L'Odyssée de Pi est donc un excellent film, visuellement magnifique, porté par l'impressionnante prestation de Suraj Sharma et quelques séquences oniriques impressionnantes. On regrettera néanmoins les symboliques trop évidentes et trop présentes, qui empêchent le film d'être une réussite totale, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant.

Note : 8/10

samedi 5 janvier 2013

Taken 2


Titre : Taken 2
Réalisateur : Olivier Megaton
Acteurs : Liam Neeson, Famke Janssen, Maggie Grace
Date de sortie en France : 3 octobre 2012
Genre : action

Synopsis :
Dans Taken, Bryan Mills, ex-agent de la CIA aux compétences si particulières, a réussi à arracher sa fille des mains d’un gang mafieux. Un an plus tard, le chef du clan réclame vengeance. Cette fois-ci, c’est après lui qu’ils en ont.

Avis : 
Après un premier volet aussi bourrin que stupide, Liam Neeson prête à nouveau ses traits au personnage de Bryan Mills, surhomme aussi incapable d'avoir une relation normale avec sa fille ou son ex-femme que doué pour éliminer des dizaines d'hommes de main sans sourciller. Et ça tombe plutôt bien : cette fois, les méchants en ont après lui, ils veulent se venger et le tuer !

Evidemment, le début du plan fonctionne presque parfaitement : l'ex-agent et son ex-épouse son capturés et enfermés. Mais premier hic, ils ne parviennent pas à mettre la main sur la fille. Pas de bol, la cruche écervelée va se transformer en super héroïne, sautant de toit en toit avant de conduire un taxi à toute vitesse dans les rues de la ville turque (alors qu'on apprend un peu plus tôt qu'elle n'a pas son permis, incapable de réussir un créneau). Et comme en plus Liam Neeson a réussi à dissimuler un téléphone dans ses chaussettes, et va tranquillement se libérer, les méchants vont vite s'apercevoir qu'on ne bave pas sur les rouleaux d'un ex-agent !

Ce Taken 2 est, exactement comme le premier, un véritable plaisir coupable. C'est bourré d'invraisemblances, de raccourcis et d'incohérences, les gentils sont invincibles et ont une incroyable grandeur d'âme, et les méchants sont incompétents et stupides (voir ce passage hilarant où Liam Neeson, après avoir zigouillé une centaine de sous-fifres, propose au chef des méchants de l'épargner, parce que la violence, c'est pas bien)...et c'est clairement pour ça qu'on va voir ce genre de film, pour mettre le cerveau sur "off" pendant 90 minutes, quitte à fermer les yeux sur le propos douteux (ça reste une production Besson, avec le populisme beauf que ça entraîne).

Note : 5/10

Maniac



Titre : Maniac
Réalisateur : Franck Khalfoun
Acteurs : Elijah Wood, Nora Arnezeder, America Olivo
Date de sortie en France : 2 janvier 2013
Genre : horreur, thriller

Synopsis : 
Dans les rues qu'on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d'une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l'aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée - celle qui le pousse à traquer pour tuer.

Chronique : 
Parmi la vague de remakes actuelles, Alexandre Aja a une place assez particulière. Après sa version de La Colline a des yeux, qui explosait la version de Wes Craven (ce n'était certes pas bien compliqué), son Piranha extrêmement fun, il nous avait livré avec Mirrors une relecture sans grand intérêt de Into the mirror, dont on ne retiendra finalement qu'une scène particulièrement gore. Aussi, avec le remake de Maniac, dont il signe le scénario avec son compère Grégory Levasseur (la réalisation revenant à Franck Khalfoun), on pouvait avoir des doutes, d'autant que l'original n'était lui-même pas bien terrible.

Pas de miracle : ce remake s'avère aussi moyen que le film de William Lustig. Malgré quelques tentatives de s'en démarquer, notamment avec la présence d'Elijah Wood dans le rôle du tueur et l'emploi d'un point de vue subjectif, le film souffre des mêmes défauts que son aîné. C'est tout d'abord irritant de connerie, l'aspect psychologique étant au mieux absent, au pire balancé avec un manque de finesse grotesque. C'est ensuite horriblement répétitif : le personnage rencontre une fille, la suit, la tue, puis rentre chez lui parler à ses mannequins.

Le film comporte néanmoins des tares qui lui sont propres, principalement ce point de vue subjectif qui, en plus de ne pas apporter grand chose (mais ça évite sans doute à Elijah Wood de trop se salir les mains) est techniquement loupé. Ou alors, le personnage est capable d'allonger certains de ses membres, et a des yeux sur l'épaule. Sans doute bien conscient de ces défauts, l'équipe du film va alors tenter de nous en détourner par la violence graphique. Ce sera d'ailleurs l'unique point positif de ce Maniac, qui va nous offrir des passages très violents, parfois bien gores et malsains. Hélas, on n'est pas dupes, pas plus que quand on nous montre des filles dénudées dans l'unique but...eh bien, dans l'unique but de nous montrer des filles à poil en fait.

Bref, tout comme l'original, le remake de Khalfoun est un film sacrément con, mais sacrément violent, qui ne vaut au final que pour ses scènes violentes...Ca ne suffit malheureusement pas à faire un film.

Note :  3/10

Dredd





Titre : Dredd
Réalisateur : Pete Travis
Acteurs : Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena Headey
Date de sortie en France : 11 février 2013 (DVD)
Genre : action, science-fiction

Synopsis :
Dans un avenir proche, les Etats-Unis ne sont plus qu’un immense désert irradié. Mega City One est une métropole tentaculaire rongée par le vice. La seule forme d’autorité restante est représentée par les juges, une police urbaine qui cumule toutes les fonctions : flic, juge et bourreau. Une nouvelle drogue se propage, la Slo-Mo, qui permet de percevoir la réalité au ralenti. Sa distribution est contrôlée par Ma-Ma, ancienne prostituée, devenue baronne de la drogue. Dredd, le juge ultime, va se voir assigner une mission dans les environs de la tour de Ma-Ma et va devoir s’y confronter. 

Avis : 
Soyons honnête, après la version mettant en scène Sylvester Stallone, on n'attendait pas grand chose de cette nouvelle adaptation du comic de John Wagner, et les premières minutes ne rassurent vraiment pas. Pourtant, très vite, le film va se concentrer sur un point unique : l'action. 

Sans aucune interruption, ça va mitrailler dans tous les sens tandis que Dredd et la recrue Anderson tentent de rejoindre le dernier étage d'un immeuble, à la façon d'un Piège de cristal ou du récent The Raid. Complètement décomplexé, le film va nous offrir de nombreux passages jubilatoires, où la monoexpressivité de Dredd (Karl Urban n'a pas le charisme de Stallone - ce qui était bien l'unique qualité de Judge Dredd - mais constitue une alternative plus que convaincante), ses répliques lapidaires et ses poses iconiques vont ponctuer des scènes violentes, parfois très gores, les corps explosant et étant démembrés par la folie meurtrière des adversaires. Et si le personnage incarné par Olivia Thirlby (Juno) semble d'abord uniquement destiné à apporter un peu de douceur, ça ne durera pas bien longtemps.

Dredd, c'est du spectacle bourrin et sans cervelle totalement assumé, qui se regarde avec un vrai plaisir grâce à son rythme effréné et sa violence jubilatoire. On voudrait presque une suite dans le même univers ! 

Note :  7/10


vendredi 4 janvier 2013

Le Huitième Passager

Janvier 2013. En regardant l'année écoulée, et en faisant un bilan des films que j'avais vus, une conclusion s'impose : si mon amour pour le cinéma horrifique est toujours vivant, il faut bien avouer qu'il me donne beaucoup moins de plaisir que le cinéma plus classique. Pire encore, la plupart des films que j'ai détestés cette année sont des films horrifiques.

Partant de ce constat, j'ai donc décidé, parallèlement à mes chroniques sur horreur.com, d'ouvrir un blog me permettant de parler du cinéma dans son ensemble. Le fait d'avoir vu plus de 140 films sortis en 2012 sur les écrans ou directement en dvd est, il est vrai, une autre motivation, un blog gardant une trace plus évidente de mes modestes avis. Dès lors, autant commencer par un petit bilan de cette année cinématographique, par le biais d'un top 12 et d'un flop 12, comme on peut en voir un peu partout. Mais les miens sont forcément meilleurs, puisqu'il s'agit des miens.

J'essaierai ainsi chaque semaine de parler des films que j'ai vus, principalement des nouvelles sorties, mais parfois aussi de films plus anciens pour me faire plaisir. L'occasion de tordre le cou à certaines idées reçues, comme les supposées omniprésence des remakes et du cinéma américain et nullité du cinéma français, notamment comique, en évoquant des films ne bénéficiant pas toujours du nombre de salles qu'ils méritent. 


jeudi 3 janvier 2013

Top 2012

Il est toujours difficile de ne choisir que 12 films lorsqu'on en a aimé une trentaine, et je dois avouer avoir eu énormément de mal à départager les 20 derniers. Aussi, quelques films comme Argo, Looper, Skyfall, Starbuck, ParaNorman, Martha Marcy May Marlene ou même Amour ne figurent pas loin de cette liste...

12. GOD BLESS AMERICA (Bobcat Goldthwait)

 Terriblement jouissif, God Bless America nous propose de supprimer, les armes à la main, les éléments les plus nauséabonds de l'Amérique moderne : starlettes de la télé-réalité, extrémistes en tout genre, jeunes branleurs dans un cinéma...Rappelant le Chute libre de Joel Schumacher, l'aventure de ce duo haut en couleurs donne un sacré coup de pied au politiquement correct, malgré une certaine baisse de régime dans sa seconde partie. On aimerait cependant voir davantage de films comme celui-ci !


  11. LA CHASSE (Thomas Vinterberg)


Petite polémique à Cannes, La Chasse démontre à quel point un simple mensonge peut prendre d'immense proportions. La parole d'un enfant étant sacrée, et l'accusation de pédophilie étant ce qu'il y a de plus grave, toute objectivité disparaît, et les "aveux" des enfants sont extorqués, jusqu'à mettre sur le dos de la peur et du choc supposé la confession que tout cela n'était qu'un mensonge. Porté par un immense Mads Mikkelsen, Jagten est un film très fort, souvent suffocant, qui trouve un écho tout particulier avec l'affaire d'Outreau, il n'y a pas si longtemps...


  10. I WISH - NOS VOEUX SECRETS (Hirokazu Kore-eda)


Très loin du cynisme et de la noirceur des deux films précédents, I Wish est au contraire une très jolie histoire fondée sur l'innocence et la force de conviction des enfants. Mêlant des thèmes traditionnels du cinéma japonais, comme la confrontation entre tradition et modernité, l'éloignement familial ou la proximité d'une catastrophe naturelle, le film est rempli de bons sentiments mais fait preuve d'une remarquable simplicité et d'une sobriété salutaire à une époque où le cinéma a tendance à toujours appuyer les émotions.


9. DETACHMENT (Tony Kaye)

 Le réalisateur d'American History X n'a rien perdu de sa pertinence. Avec Detachment, il dissèque la vie lycéenne, autant de ses élèves, rebelles, blasés, isolés, violents, que de ses professeurs, trop impliqués ou pas assez. Le personnage interprété par un Adrien Brody retrouvé évolue ainsi au beau milieu d'un film cru et réaliste, où chacun est responsable, par ses actes ou son détachement. Quand Tony Kaye s'attaque au système éducatif américain, c'est quand même bien plus fort que ce qu'Entre les murs nous servait...



8. TAKE SHELTER  (Jeff Nichols)

Qu'est-ce qui est le plus dangereux ? La perspective d'une tempête de grande ampleur, ou la folie d'un père obsédé par cette idée de tempête. Take Shelter nous propose un voyage aux confins de la folie, pour un film d'une étonnante puissance. Porté par un Michael Shannon une nouvelle fois impeccable (et qui éclipse ici totalement son interprétation, pourtant très bonne, dans le Bug de Friedkin) et une excellente Jessica Chastain, le film stupéfait surtout par son côté anxiogène et même parfois terrifiant, nous laissant toujours dans une semi-certitude destinée à être brisée à chaque seconde.


7. THE DARK KNIGHT RISES (Christopher Nolan)

 Film incontournable cette année, la conclusion de la trilogie semble avoir pas mal divisé. Pourtant, le film est à mon sens l'aboutissement parfait de l'histoire, grâce à une densité et un aspect apocalyptique que ses prédécesseurs, malgré tout le talent d'Heath Ledger, n'atteignaient pas, mais préparaient largement. Les personnages sont traités à merveille, aussi importants qu'anecdotiques au milieu de ce chaos dont s'extraira enfin Batman, embrassant enfin son rôle de héros qui l'attendait depuis Batman Begins. Du grand art.



 6. FRANKENWEENIE (Tim Burton)

En l'espace de quelques mois, Tim Burton aura démontré qu'il était capable du pire (Dark Shadows) comme du meilleur avec cette nouvelle version de son Frankenweenie. Brassant de multiples références, de Nosferatu à Rodan, en passant par les Gamera, Le Cauchemar de Dracula et Vincent Price, il signe ici un des meilleurs films de sa carrière, et retrouve pour l'occasion la magie et l'émotion de ses débuts. Avec Frankenweenie, c'est Tim Burton, plus que Sparky, qui ressuscite.



5. KILLER JOE (William Friedkin)

 Une monstrueuse galerie de personnages, une progression inéluctable, du cul, de la violence, et Joe. Joe et son regard de feu, le dernier souffle qui vient faire basculer une famille déjà profondément déséquilibrée, volant l'innocence de la cadette, fustigeant la passivité du père, ridiculisant les pulsions de la femme adultère et remettant à sa place le fils avide et égoïste. Une descente aux Enfers sans concession, orchestrée par un William Friedkin au sommet de sa forme.




 4. LES ENFANTS LOUPS : AME ET YUKI (Mamoru Hosoda)

Si le studio Ghibli cherche toujours le successeur de Hayao Miyazaki (malgré le très sympathique La Colline aux coquelicots de son rejeton), l'animation japonaise continue de briller avec ce formidable film signé Mamoru Hosoda, déjà derrière Summer Wars et La Traversée du temps. Entre conte initiatique et ode à la nature, le film transcende une histoire assez simple pour nous surprendre grâce aux destins des deux enfants, liés par la même malédiction mais dont la recherche d'identité sera radicalement différente, jusqu'à un magnifique final.



3. MILLENIUM, LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES (David Fincher)

Si David Fincher nous prouve depuis longtemps qu'il est un des réalisateurs les plus intéressants du moment à Hollywood, il réussit cette fois le pari de se renouveler en signant cette seconde adaptation, après le Millenium de Niels Arden Oplev, de l'oeuvre de Stieg Larsson. Si Rooney Mara, bien qu'excellente, ne fait pas oublier Noomi Rapace, l'adaptation de Fincher apporte un nouveau souffle à l'histoire, grâce à un visuel irréprochable, une interprétation impeccable et surtout une réalisation parfaite. Le film possède en plus le plus beau générique de l'année, sur la reprise d'Immigrant Song par Trent Reznor.


2. CHEVAL DE GUERRE (Steven Spielberg)

Avec Cheval de guerre, Spielberg pousse à son paroxysme les deux principaux aspects de sa filmographie, le divertissement familial et le grand spectacle. Et ça fonctionne parfaitement, le film offrant autant de scènes de batailles épiques que de moments plus intimistes, plus émouvants, comme cette pause improvisée dans le no man's land entre deux tranchées où les ennemis s'allient pour sauver le cheval. Si Tintin était une petite déception, Cheval de guerre est sans doute la meilleure oeuvre de son réalisateur depuis un bon nombre d'années !

1. DESPUES DE LUCIA (Michel Franco)

Après le coup de poing Daniel y Ana, Michel Franco récidive et nous offre une nouvelle fois une image peu reluisante du Mexique, à partir du même élément déclencheur : le sexe et la vidéo. Il met ici en images le calvaire d'Alejandra qui, après le décès de sa mère, Lucia, découvre une nouvelle école où elle deviendra rapidement le bouc-émissaire. Michel Franco joue avec nos nerfs en faisant durer les séquences d'humiliation, tout en nous épargnant les images des pires sévices, laissant notre esprit faire le reste. Cela donne un film très dur, particulièrement révoltant, et indéniablement l'oeuvre qui m'a le plus remué au cinéma en 2012.

Flop 2012


12. DARK SHADOWS

Depuis 2005 (certains diront depuis encore plus longtemps), nous avons perdu Tim Burton, et Dark Shadows vient consacrer cette chute : le réalisateur s'auto-parodie dans un film où l'humour puéril et / ou gras vient ponctuer une histoire sans relief. Heureusement, Burton se rattrapera largement plus tard dans l'année...


 11. LES TUCHE

 Le genre de film qui peut facilement expliquer la mauvaise réputation de la comédie française. Surfant allégrement sur un Bienvenue chez les ch'tis, le film d'Olivier Baroux ressemble à s'y méprendre à une déclinaison de l'émission de télé-réalité "les Chtis à...", avec la même bêtise, la même vulgarité, les mêmes clichés uniquement destinés à se moquer, jusqu'à en devenir abject.


10. PIEGEE

   Après Contagion, Steven Soderbergh récidive dans le domaine du film qui brille plus par son casting impressionnant que pour ses qualités intrinsèques. Fassbender, McGregor, Paxton, Tatum, Banderas et Douglas entourent donc la monolithique Gina Carano, plus à l'aise en MMA que devant une caméra. Résultat : un film sans aucun intérêt, alignant les poncifs du genre (tiens, une trahison !), dont même les scènes d'action n'arrivent pas à sortir le spectateur de l'ennui.

9. BATTLESHIP

 Comme Piégée, Battleship mise absolument tout sur son pognon, en plaçant quelques noms connus au milieu de ses effets spéciaux omniprésents. Ainsi, Liam Neeson, Taylor Kitsch et Rihanna évoluent tristement dans cette adaptation...du jeu de société Battleship (la bataille navale). Une invasion extraterrestre rappelant Pearl Harbor, en bien moins intense, mais tout aussi idiot...

 8.THE THEATRE BIZARRE


Précédé d'une réputation flatteuse, ce film à sketches est finalement une énorme déception. A l'exception du segment The Accident, rien de bien passionnant à se mettre sous la dent, les réalisateurs manquant cruellement d'imagination, jusqu'à se contenter de scènes chocs pour tenter de marquer le spectateur (Karim Hussain semble d'ailleurs faire carrière sur cet unique idée). Inutilement racoleur donc, l'horreur et la nudité ne servant que de prétexte destiné à faire oublier l'absence de scénario de chaque segment...

7. PARANORMAL ACTIVITY 4

 Parmi les valeurs sûres, la saga Paranormal Activity commençait à m'inquiéter : après un premier épisode tout simplement nul, le deuxième puis le troisième volet montraient une vraie amélioration. Heureusement, ce dernier volet en date replonge dans la nullité du premier volet : il ne se passe rien avant les 3 dernières minutes, à l'exception de la présence d'une entité bien gentille, se contentant de jouer avec les enfants et de cacher quelques objets...

 6. RESIDENT EVIL RETRIBUTION

 Autre saga sur laquelle on peut compter à l'heure de faire la liste annuelle des plus mauvais films : Resident Evil. Persistant sur le chemin de la ringardise, entre ralentis grotesques, bullet time suranné et même effets rayons X, Paul W.S. Anderson oublie une nouvelle fois toute notion de scénario, reprenant pour l'occasion le fil conducteur d'un des livres inspirés de la saga vidéoludique. Grotesque et prétentieux.


5. SUPERSTAR

 Une idée de base réjouissante, mais qui retombe très vite à plat. Le film se contente alors de ressasser les éternelles réserves sur les dérives de la télé-réalité et de la course à la célébrité, et le personnage interprété par Kad Merad, gentil inconnu incapable de réagir ou de se rebeller, devient rapidement irritant.



4. LE GRAND SOIR
 Pas grand chose à dire à propos de ce film, qui n'a lui-même pas grand chose à raconter.On part de nulle part, on brasse de l'air pendant une heure, et on ne débouche nulle part.







3. DEVIL INSIDE

 Dans le genre opportuniste, Devil Inside fait fort : les histoires inspirées de faits rééls, le found footage et la possession sont à la mode ? Autant combiner les trois ! Le tout étant fait avec une absence totale d'imagination et de talent, repoussant les limites de la nullité, ce film a longtemps fait figure de favori au titre de pire film de l'année...

2. CHRONIQUES DE TCHERNOBYL

 Il aura donc fallu 26 ans avant que la catastrophe de Tchernobyl ne nous livre ses retombées les plus négatives, par le biais de cet horrible navet. Dommage que, contrairement au nuage radioactif à l’époque, ce film ne se soit pas arrêté à nos frontières...Et pourtant, on n'avait pas encore vu le pire...


1. THE IMPOSSIBLE

Horriblement artificiel, The Impossible rappelle qu'il ne suffit pas de faire un film sur un événement marquant pour faire naître l'émotion. En tentant vainement de nous extirper une larme, à grand renfort de surjeu (Watts et McGregor n'ont jamais aussi mal joué...), de musique mielleuse et de ficelles scénaristiques grotesques, The Impossible se révèle énervant et, pire que tout, réussit à donner du tsunami l'image d'un petit désastre pas trop grave, puisque de toute façon tout le monde est gentil, tout le monde est disposé à aider son prochain, même quand cela réduit ses propres chances de retrouver un proches. Le tout jusqu'à un Happy end tout bonnement imbuvable.