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vendredi 30 août 2019

Once upon a time... in Hollywood


Titre : Once upon a time... in Hollywood
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie
Date de sortie en France : 14 août 2019
Genre : drame, comédie

Synopsis : 
En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus.

Avis : 
Neuvième film de Quentin Tarantino (oui, on sait, toutes les chroniques le rappellent), Once upon a time in Hollywood évoque la fin d'une époque, la fin d'une certaine forme d'innocence à Hollywood, avec comme repère l'horrible meurtre de Sharon Tate par des membres de la famille Manson.


Avec le sens de la nostalgie qui le caractérise souvent (Pulp fiction, Jackie Brown...), Tarantino met en parallèle deux personnages que tout oppose : le has-been Rick Dalton, bien conscient de sa propre chute et qui tente de survivre, médiatiquement et financièrement, en acceptant des rôles ingrats ; et la jeune Sharon Tate, jeune actrice solaire qui s'émerveille encore de tout. Les deux voisins que tout oppose seront finalement réunis un triste soir de 1969 par la Family.

Once upon n'est cependant pas un film centré sur la Family. Si son ombre plane régulièrement sur l'ensemble, avec une courte apparition de Charles Manson ou la présence régulière de la jeune Pussycat, c'est pour mieux exorciser le souvenir du drame en le tournant en dérision lors d'un final en forme de terrible exutoire, ou en offrant à Sharon Tate une véritable déclaration d'amour. Au contraire, le film s'attarde surtout sur le duo, formidable, Di Caprio / Pitt. Bavardes, drôles, à l'image de cet affrontement entre Cliff et Bruce Lee ou du passage au ranch Spahn.

Il manque néanmoins quelque chose à ce Tarantino, moins instantanément culte que ses prédécesseurs. Trop calme, peut-être ? Les "spécialistes" mettent ça sur le compte de la "maturité" de Tarantino, alors que le film reprend finalement les thématiques et les obsessions habituelles du réalisateur. Je le reverrai sans doute avec grand plaisir, pour ces quelques moments de magie (l'échange entre Di Caprio et une jeune actrice), mais pour moi, plutôt que le film de la maturité, c'est plutôt le film d'un réalisateur qui vieillit.

Note : 7/10


dimanche 10 janvier 2016

Les Huit salopards


Titre : Les Huits salopards (The Hateful eight)
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Date de sortie en France : 6 janvier 2016
Genre : western

Synopsis :

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

Avis : 
Pour son second western d'affilée, après Django unchained, Quentin Tarantino nous plonge dans un huit clos avec huit personnages particulièrement détestables. Une brochette de tueurs, de menteurs, de manipulateurs, racistes et vulgaires, prêts à toutpour s'en sortir aux dépens des autres ; une liste d'archétypes généralement confinés aux seconds rôles ou aux adversaires du héros, des chasseurs de primes, des hors-la-loi, d'anciens soldats...


Avec ses 8 salopards, Tarantino va faire du Tarantino. Entre deux références plus ou moins subtile (une chanson tirée de La Dernière maison sur la gauche par-ci, une petite mesquinerie en direction de Spike Lee par-là, et une ambiance générale qui semble issue d'un mélange étrange entre The Thing et Reservoir Dogs), le réalisateur fait monter lentement la tension grâce à des dialogues comme toujours très bien écrits, des révélations distillées au compte-gouttes et une volonté toujours intacte de s'amuser avec les codes du genre, notamment avec les chapitres, les flashbacks, ou quelques éléments présentés de façon très théâtrale.

On ne voit pas le temps passer en compagnie de ces personnages tous plus menaçants les uns que les autres, notamment pendant la première moitié du film presque exclusivement consacrée aux longs et jouissifs tunnels de dialogues habituels chez le réalisateur d'Inglourious basterds. La seconde partie, où le chaos finit par éclater avec une violence assez inouïe, est également efficace, même si elle donne parfois le sentiment de voir Tarantino se regarder et s'écouter faire du Tarantino (la tirade de Samuel L. Jackson pour Bruce Dern, par exemple). 

Plus réussi à mes yeux que son précédent western, le nouveau Tarantino est une nouvelle réussite, qui conjugue à merveille des personnages formidables (incarné par une brochette impressionnante d'acteurs) progressant dans un huis clos irrésistible jusqu'à une fin complètement folle. Les 2h50 du film passent à toute allure, pour un film tellement tarantinesque qu'il ne plaira certainement pas à tout le monde. Personnellement, je suis plus que conquis ! 

Note : 9/10


vendredi 6 septembre 2013

L'Homme aux poings de fer


Titre : L'Homme aux poings de fer (The Man with the iron fists)
Réalisateur : RZA
Acteurs : RZA, Russell Crowe, Lucy Liu
Date de sortie en France : 2 janvier 2013
Genre : arts martiaux, action

Synopsis : 
A son arrivée dans un village de la Chine féodale, un forgeron est contraint à se battre pour lui-même et pour les villageois, qu'il est amené à défendre contre de redoutables guerriers... 

Avis : 
 On le sait, le groupe de rap new-yorkais Wu-Tang Clan a toujours été largement influencé par la culture asiatique, notamment par le cinéma hongkongais et les films de kung fu. Dès lors, il est logique que pour sa première expérience en tant que réalisateur, RZA, membre fondateur du groupe, choisisse de rendre hommage à ce cinéma, tout en choisissant la forme à la mode du faux film d'exploitation, dans le sillage de Robert Rodriguez ou de Quentin Tarantino.


Cosignant le scénario avec Eli Roth (Cabin fever, Hostel), RZA va s'entourer de quelques jolis noms pour interpréter les personnages : on retrouve ainsi Russell Crowe (Gladiator, Les Misérables), Lucy Liu (Kill Bill, Charlie et ses drôles de dames), Rick Yune (Fast and furious, La Chute de la Maison Blanche) l'ancien catcheur Dave Bautista et quelques guest-stars comme Pam Grier (Foxy Brown, Jackie Brown), Gordon Liu (La 36e chambre de Shaolin, Kill Bill) ou Eli Roth. 

Du beau monde donc, pour un film qui va rapidement se révéler médiocre. D'abord parce RZA est quand même un acteur terriblement mauvais, ensuite parce qu'à force de vouloir jongler entre les clins d'oeil, l'aspect divertissant et un scénario faussement travaillé, le film se prend les pieds dans le tapis. Il n'en ressort finalement pas grand chose, l'histoire semble s'écrire au fur et à mesure sans véritable fil rouge, au point que certains personnages semblent vraiment inutiles, comme celui interprété par Crowe. En fait, à vouloir s'élever au dessus du simple hommage, RZA réussit même à donner l'impression d'un film pompeux, usant des gimmicks jusqu'à nous en dégouter.

Bien évidemment, il reste quelques passages réussis, notamment ceux mettant en scène l'homme de cuivre, quelques répliques sympathiques, mais le tout est bien trop inégal pour véritablement divertir sur la durée. A vouloir trop en faire, RZA ne fait finalement rien de bien convaincant, se ramassant finalement la figure très loin des films dont il s'inspire. Et si finalement la plus grande réussite de L'Homme aux poings de fer, c'était justement de montrer une nouvelle fois la qualité de certaines oeuvres de la Shaw Brothers, qu'il ne suffit pas d'imiter pour égaler ?

Note : 3,5/10


lundi 25 février 2013

Django Unchained


Titre :  Django Unchained
Réalisateur : Quentin Tarantino
Acteurs : Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio
Date de sortie en France : 16 janvier 2013
Genre : western

Synopsis : 
Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…

Avis : 
S'il a déjà revisité de nombreux genres, du film de guerre à la blaxploitation en passant par le film d'arts martiaux ou de gangsters, Tarantino a toujours montré une attirance particulière pour le western, notamment dans Kill Bill - volume 2 ou dans Inglourious Basterds, ou encore par le recours régulier au mexican standoff, dont l'exemple le plus célèbre reste celui de Le Bon, la Brute et le Truand. Aussi, le voir enfin s'attaquer au western, et plus particulièrement au western spaghetti de Leone (son réalisateur préféré) ou de Corbucci était attendu depuis très longtemps.

Trop longtemps peut-être ? En sortant de la séance, j'éprouvais la sensation très particulière d'avoir vu un excellent film, mais de rester néanmoins sur ma faim. En attendais-je trop, ou ce Tarantino souffre-t-il de la comparaison avec ses films précédents, voire de l'ombre des oeuvres auxquelles il rend hommage ? Evidemment, il convient de saluer la réalisation, toujours impeccable, et le casting, absolument merveilleux (DiCaprio parvient presque à éclipser Waltz !). On n'oubliera pas également de relever l'aspect parfaitement jouissif de certaines scènes, comme lorsque Django retrouve d'anciens tortionnaires. On savourera enfin l'humour du film, grâce notamment au culot du personnage interprété par Christoph Waltz, véritable maître du baratin, ou à un sens de l'à-propos hilarant, comme lorsque ces membres du Ku Klux Klan se plaignent de leurs cagoules aux trous mal ajustés !

Là où le film déçoit un peu, c'est justement sur le fait qu'en dehors des répliques fabuleuses que nous sert l'acteur autrichien, les dialogues sont bien moins percutants qu'à l'accoutumé, et sont surtout bien trop directs. Là où on appréciait les divagations de personnages discutant de tout et surtout de rien dans les précédents films du réalisateur, on a cette fois l'impression que chaque mot prononcé sert l'histoire...ce qui donne des passages moins réalistes, et un aspect terre-à-terre étonnant, les personnages étant moins riches que d'habitude, semblant n'exister que dans le film. La palme revient à l'apparition de Franco Nero, le Django de Sergio Corbucci, dans un dialogue qui n'a aucun intérêt autre que celui du clin d'oeil.

Même la bande originale déçoit un peu. On y retrouve évidemment des morceaux d'Ennio Morricone (de l'OST de Sierra Torride par exemple) ou des morceaux tirés du Django de Corbucci, mais on s'interroge en revanche sur la présence de morceaux de rap qui, tout aussi bons qu'ils puissent être, dénotent méchamment avec le film...Evidemment, ce ne sont que deux bémols perdus dans le flot de qualités du film, mais quand on regarde un Tarantino et qu'on ne savoure ni les dialogues, ni les musiques, il manque forcément quelque chose.

Django Unchained, qui emprunte d'ailleurs beaucoup à Inglourious Basterds, doit beaucoup à son casting étincelant : Waltz n'est jamais aussi bon que chez Tarantino, Leo DiCaprio étonne en grand méchant hystérique et séduisant, Samuel L. Jackson est une magnifique ordure, et quelques seconds rôles sont parfaits, comme Don Johnson. Outre quelques scènes destinées à rester dans les mémoires et quelques monstrueuses explosions de violence, ce western-hommage aux westerns m'a un peu déçu, ce qui est rare chez un Tarantino, notamment à cause de dialogues et de musiques bien moins mémorables que d'habitude...

Note :  7,5/10