mardi 5 février 2013

Les Enfants de Belle Ville


Titre : Les Enfants de Belle Ville (Shah-re ziba)
Réalisateur : Asghar Farhadi
Acteurs : Taraneh Alidoosti, Babak Ansari, Faramarz Gharibian
Date de sortie en France : 11 juillet 2012
Genre : drame

Synopsis : 
Akbar est jeune, il vient d’avoir 18 ans, mais Akbar est condamné à mort. Alors qu’il attend son exécution dans une prison de Téhéran, son meilleur ami et sa sœur vont tenter d’obtenir le pardon du père de sa victime, seul moyen pour lui d’échapper à son destin. 

Avis : 
Il aura fallu le succès d'Une séparation (Oscar du meilleur film en langue étrangère, Golden Globe du meilleur film étranger, César du meilleur film étranger, Ours d'or du meilleur film, et bien d'autres prix en 2011 et 2012) pour voir sortir sur nos écrans, en été 2012, l'inédit Les Enfants de Belle Ville, film réalisé en 2004 par Asghar Farhadi. Les deux oeuvres ont d'ailleurs de nombreux points communs, abordant toutes deux les thèmes de la recherche de la justice ou de la frontière toujours floue entre le bien et le mal.

La principale force de ces Enfants de Belle Ville est de ne pas prendre parti pour l'une ou l'autre des causes défendues dans le film. D'un côté, le chagrin d'un père dont la fille a été assassinée, de l'autre la volonté d'éviter la peine de mort à un adolescent de 18ans. Si Farhadi suit principalement le meilleur ami et la soeur de l'assassin, l'acharnement de l'un et le découragement de l'autre se répondant parfaitement, les apparitions de M. Abolqasem nous montrent un homme brisé, dont le besoin de vengeance est l'unique réponse qu'il a trouvée pour combler le vide laissé par sa fille.



Le tragique de sa situation est renforcé par l'iniquité de la justice iranienne : afin d'obtenir l'exécution du meurtrier de sa fille, il doit payer le "prix du sang" à sa famille, puisque la vie d'un homme est plus important que la vie d'une femme. Une situation impensable pour un homme qui doit déjà s'occuper d'une fille handicapée et d'une femme lassée par son comportement. De l'autre côté, on s'attache peu à peu aux deux jeunes personnages, à leur amour impossible naissant...Ce que nous montre Asghar Farhadi, c'est finalement une situation bien tangible, aux nombreuses ramifications, impossible à conclure sans léser l'un ou l'autre...

Les nombreuses visites à M.Abolqasem se ressemblent toutes, mais évoluent en permanence, par des détails, des concessions, dans une progression incroyablement subtile et juste. La qualité de l'interprétation de Taraneh Allidousti (que l'on reverra notamment dans A propos d'Elly, du même Asghar Farhadi) dans le rôle de la jeune mère d'apparence si fragile, et de Faramarz Gharibian, dans la peau du vieil homme inflexible, apporte énormément à ces scènes, leur donnant une intensité impressionnante.

Les Enfants de Belle Ville, film par lequel j'ai découvert Asghar Farhadi, est donc un film magnifique, très intelligent, offrant une belle réflexion sur la société iranienne contemporaine et ses dysfonctionnements. A voir d'urgence, tous comme les autres films de cet immense réalisateur !

Note : 9/10 

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