mercredi 13 février 2013

Passion


Titre : Passion
Réalisateur : Brian De Palma
Acteurs : Rachel McAdams, Noomi Rapace, Karoline Herfurth
Date de sortie en France : 13 février 2013
Genre : thriller

Synopsis : 
Deux femmes se livrent à un jeu de manipulation pervers au sein d'une multinationale. Isabelle est fascinée par sa supérieure, Christine. Cette dernière profite de son ascendant sur Isabelle pour l'entraîner dans un jeu de séduction et de manipulation, de domination et de servitude. 

Avis : 
A-t-on définitivement perdu Brian De Palma ? On peut légitimement se poser la question en sortant de ce Passion, remake du Crime d'amour réalisé par Alain Corneau en 2010. En effet, le réalisateur ne semble n'être ici que l'ombre de lui-même, n'ayant à offrir que quelques mécanismes trop ancrés dans son cinéma, comme autant de spasmes réflexes avant une mort définitive.

Pourtant, avec une telle histoire, on pouvait espérer que le réalisateur de Pulsions ou Body Double trouve un terrain de jeu lui convenant parfaitement, le synopsis laissant entrevoir un thriller teinté d'érotisme, avec domination, fétichisme, homosexualité et bestialité au menu. Hélas, tous ces éléments ne seront que caressés par le réalisateur, qui n'en développera jamais aucun. Oubliez donc l'idée d'une relation vénéneuse entre Rachel McAdams et Noomi Rapace, nous n'aurons qu'un ou deux baisers échangés pour toute subversion.



L'aspect thriller ne sera pas plus convaincant, De Palma donnant dans la surenchère à grands renforts de révélations, de retournements de situations, bien souvent au détriment de toute cohérence. Vieux briscard, il tente d'ailleurs de faire avaler la pilule en jouant sur la folie de l'un de ces personnages, mais ça ne fonctionne absolument pas, entraînant même au contraire le film encore davantage dans un grand n'importe quoi.

A vrai dire, pendant une heure, Passion ressemble surtout à un téléfilm allemand (boudé par Hollywood, le réalisateur a d'ailleurs tourné son film à Berlin). Les thèmes du voyeurisme et la sexualité étant largement survolés, c'est finalement la vie de la multinationale qui est au centre de l'histoire, avec ses rivalités, ses complicités, ses couples...Et quand De Palma décide enfin de faire du De Palma, c'est en nous balançant sans imagination les éternels clins d'oeil à Hitchcock ou en nous faisant subir l'un des pires split screen de l'histoire.

Passion est donc un énorme loupé, une espèce de pastiche des films de De Palma par De Palma, où les thèmes majeurs ne sont qu'évoqués avant d'être purement et simplement oubliés, et où le réalisateur semble nous faire un épisode du Destin de Lisa plutôt qu'un thriller sulfureux, avec en prime une musique envahissante de Pino Donaggio et une Noomi Rapace (Millenium, le film, Prometheus) très loin de ses meilleurs rôles. A oublier, et vite...

Note : 2/10


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