Titre : Fatima
Réalisateur : Philippe Faucon
Acteurs : Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : drame
Synopsis :
Fatima vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi.
Avis :
Dans le monde sans cesse en mouvements des salles de cinéma, j'ai été intrigué par Fatima. Avec plusieurs séances quotidiennes depuis début octobre, le film de Philippe Faucon tient en effet étonnamment la distance, là où quelques blockbusters ou sorties plus prestigieuses ont rapidement disparu (MacBeth, par exemple).Ajoutez à cela des critiques presses élogieuses : il était temps que j'aille moi aussi voir ce qu'il en était.
Hélas, Fatima n'est qu'un film de plus sur l'intégration. Pas nécessairement mauvais, mais l'enchaînement ininterrompu de clichés en fait une oeuvre sans aucune portée. On ne risque pas de réfléchir pendant le film ni après, et on ne pourra pas parler de film "nécessaire", tant on connaît déjà tout ce que le film nous montre mollement. Femme de ménage immigrée, sans éducation, ne parlant presque pas le français, Fatima est l'archétype de l'arabe besogneuse, honnête et courageuse qui encaisse tout sans se plaindre.
Un personnage sans relief dont les deux filles sont les stéréotypes opposés : l'une est travailleuse, sérieuse, intelligente, et poursuivra avec réussite ses études de médecine (là où le fils d'une famille aisée aura beaucoup de difficultés, histoire de bien forcer le trait) ; l'autre est une petite racaille en révolte, d'une connerie impressionnante, uniquement intéressée par les garçons et les sorties. Ajoutez au paysage des voisines arabes médisantes et jalouses, des patrons forcément méchants, des médecins qui ne comprennent rien (sauf celle qui est d'origine maghrébine, évidemment) : tout y passe, même la victoire finale dans l'adversité du trio.
Alors bien sûr, on pourra s'intéresser à ce portrait, sans doute assez réaliste, d'une certaine catégorie sociale en France. Mais à force d'enfiler les clichés, Fatima nous désintéresse totalement de son propos qui en devient confus. La mère-courage méritait peut-être un peu plus d'égards...
Note : 3/10
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