vendredi 2 octobre 2015

The Program


Titre : The Program
Réalisateur : Stephen Frears
Acteurs : Ben Foster, Chris O'Dowd, Guillaume Canet
Date de sortie en France : 16 septembre 2015
Genre : biopic, drame

Synopsis :
Découvrez toute la vérité sur le plus grand scandale de l’Histoire du sport : le démantèlement du programme de dopage qui a fait de Lance Armstrong une légende. De la gloire à l'humiliation, The Program retrace le parcours de la star du Tour de France.

Avis :
La victoire contre la maladie, puis la renaissance sportive, avant la chute : le parcours de Lance Armstrong, la plus grande star du cyclisme contemporain et le cerveau du plus grand programme organisé de dopage de l'histoire de son sport, se prêtait parfaitement à un biopic. Un sujet en or, qui va permettre à lui seul de susciter l'intérêt pour un film qui va cependant rester en surface et étrangement passer sous silence de nombreux aspects de l'histoire.


 Il conviendra d'abord de connaître un minimum le sujet afin de mieux appréhender certains éléments, comme les intimidations envers Filippo Simeoni et Christophe Bassons, ou plus important encore : l'aspect sportif des tours de France des années Armstrong, qui passe totalement aux oubliettes, entraînant avec lui l'une des facettes les plus passionnantes du champion déchu. Le tricheur était en effet un sacré perfectionniste, qui ne laissait pas grand chose au hasard, et qui n'a certainement pas gagné uniquement grâce au dopage – par ailleurs largement généralisé à l'époque, autre point uniquement effleuré par le film au détour d'une réplique ou des sourires en coin des autres coureurs entraperçus.

C'est d'ailleurs l'un des plus gros problèmes du film : à vouloir résumer et illustrer l'affaire Armstrong, Stephen Frears (The Queen, Philomena) choisit d'en garder qu'une partie des éléments, occultant délibérément des points essentiels, effaçant totalement le rôle des journalistes français, gommant totalement la richesse de la personnalité, riche de paradoxe, de l'Américain. Et si le fait de développer l'histoire à la façon d'un thriller suffit à nous tenir en haleine, ces énormes ellipses nous font parfois perdre le fil. Dommage, car le cynisme de certaines situations est vraiment marquant (notamment la banalité du dopage pour ces hommes), bien que souvent contrarié par quelques éléments un peu grotesques (le Dr. Ferrari caricaturé en savant fou...).


Frears se casse donc un peu les dents sur un sujet en or, qui finit par le dépasser. La richesse de l'univers n'est finalement qu'effleurée, bien que cela suffise à nous donner un thriller sportif intéressant – mais qui ne pourra véritablement plaire ni aux novices, perdus par des éléments trop implicites, ni aux connaisseurs, qui savent déjà ce que montre le film, et même beaucoup plus. On retiendra finalement surtout la prestation de Ben Foster, même si la ressemblance physique ne fait pas toujours oublier le déficit de charisme par rapport au modèle...

Note : 6/10


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