mercredi 15 mai 2013

Mamà


Titre : Mamà
Réalisateur : Andres Muschietti
Acteurs : Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier
Date de sortie en France : 15 mai 2013
Genre : épouvante, horreur

Synopsis : 
Il y a cinq ans, deux sœurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique…

Avis : 
 Produit par Guillermo del Toro, Mamà a obtenu un immense succès au festival du film fantastique de Gérardmer 2013, obtenant le Grand prix du jury, le prix du public et le prix du jury jeunes. Si de telles récompenses ne sont pas forcément gage de qualité (on se rappelle par exemple de Babycall ou de Midnight meat train), la présence en tête d'affiche de Jessica Chastain, formidable actrice que l'on a pu voir récemment dans les non moins formidables Take Shelter et Zero Dark Thirty, semblait de nature à rassurer.

 

Hélas, à l'image d'une autre production de Del Toro récompensée à Gérardmer, L'Orphelinat, Mamà va très rapidement montrer ses limites, après une mise en place pourtant réussie, ruinant au passage les espoirs nés des premières minutes. Car l'introduction, très réussie, laissait la place à une atmosphère angoissante, par le biais notamment d'une scène superbe, où l'on nous révèle subtilement la présence de l'entité dans la chambre, jouant avec une des gamines. Hélas, quelques secondes plus tard, la magie disparaît avec deux jump-scares grotesques, plongeant dans le défaut récurrent des films d'épouvante de ces dernières années : la paresse.

La promesse de peur s'étant envolée, on s'agace rapidement des effets éculés que tente de nous servir le réalisateur Andres Muschietti. Des effets rendus d'autant plus abscons que l'on tente de nous surprendre tout en nous révélant immédiatement la nature de la menace. La surprise sera d'autant plus absente que le film se contente de reprendre les poncifs du cinéma d'épouvante de ces dernières années. On pense ainsi, par exemple, à Fragile, à L'Orphelinat, à La Dame en noir ou même à Dark Water. On a ainsi toujours une longueur d'avance sur le film, devinant bien à l'avance les motivations de Mamà. 

C'est d'autant plus frustrant que le film est remarquablement emballé, l'esthétique ayant bénéficié d'un soin tout particulier, tout comme les personnages des jeunes filles revenues à l'état sauvage tout simplement saisissante. On ne peut pas en dire autant de la fameuse Mamà, complètement ratée et prêtant presque plus à sourire qu'à frissonner, rappelant même les apparitions numériques au rabais du très mauvais Grave Encounters...

Mamà n'est finalement pas désagréable, grâce à des qualités indéniables de réalisation et d'interprétation. Néanmoins, à se reposer sur les clichés et les mécanismes paresseux que l'on n'a que bien trop vus pour tenter vainement de faire sursauter, Andres Muschietti finit par frustrer et par agacer, condamnant son film à un oubli rapide. Peut-être que s'il avait été réalisé 15 ans plus tôt...

Note : 5/10



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