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dimanche 20 août 2017

La Tour Sombre


Titre : La Tour Sombre (The Dark Tower)
Réalisateur : Nikolaj Arcel
Acteurs : Idris Elba, Matthew McConaughey, Tom Taylor
Date de sortie en France : 9 août 2017
Genre : aventures, science-fiction

Synopsis : 
Le dernier Pistolero, Roland Deschain, est condamné à livrer une éternelle bataille contre Walter O’Dim, alias l’Homme en noir, qu’il doit à tout prix empêcher de détruire la Tour sombre, clé de voûte de la cohésion de l’univers. Le destin de tous les mondes est en jeu, le bien et le mal vont s’affronter dans l’ultime combat, car Roland est le seul à pouvoir défendre la Tour contre l’Homme en noir…
Avis : 
Pour ce troisième trimestre 2017, Stephen King est à l'honneur sur les écrans. En effet, outre les séries télévisées (The Mist et Mr. Mercedes), ce sont surtout les deux adaptations destinées à se succéder sur grand écran qui ont fait naître les attentes et les craintes des fans de l'auteur : CA, qui sortira en septembre, et La Tour Sombre, qui fera l'objet de cette chronique.


Plusieurs fois annoncée depuis pratiquement 10 ans, l'adaptation de la saga titanesque est passée entre les mains de J.J. Abrams (Lost, les disparus, Star Wars VII) ou de Ron Howard (Backdraft, Apollo 13, Rush), a vu les noms les plus prestigieux avancés pour incarner Roland de Gilead (Viggo Mortensen, Javier Bardem, Russell Crowe...), et a vu son format même constamment évoluer, d'une série de films classique à un mélange entre films et série. Un bon gros bordel, directement lié à la frilosité de producteurs effrayés de voir une saga réputée inadaptable ne pas trouver son public, et qui ne pouvait déboucher que sur un résultat idiot : on refile le bébé à un réalisateur peu expérimenté, on fait un bon choix bien raciste pour le rôle principal, et on va attendre de voir ce que donne le film pour savoir si on lance une série et / ou une suite. Conséquence prévisible : La Tour Sombre est une (très) mauvaise adaptation doublée d'un (très) mauvais film.

Pour ceux qui se poseraient la question, sachez d'abord que le film ne se contente pas d'adapter le premier volet de la saga littéraire (Le Pistolero), mais va au contraire piocher dans pratiquement toute la saga pour développer sa propre histoire. Ne vous attendez donc pas à voir Roland poursuivre pendant des mois l'Homme en noir dans le désert, et ne soyez pas surpris si vous ne retrouver pas l'ambiance de western post-apocalyptique du premier livre : La Tour Sombre sera une histoire assez classique de vengeance, principalement située dans le New York contemporain, où l'univers imaginé par l'auteur de Shining ne sera qu'effleuré. Pour qui a lu la saga, le résultat est assez étrange, et donne l'impression que le scénariste s'est contenté de lire quelques pages au hasard et de les incorporer sans logique dans son récit. Pour le profane, tout cela sera sans doute bien nébuleux, malgré quelques explications bien appuyées.


On ne retrouve ainsi quasiment rien de l'univers de la Tour Sombre, fait de magie, de technologies oubliées, de violence et d'apprentissage. Lorsque Roland débarque à New York, son dépaysement ne va pas plus loin que celui d'Arnold Schwarzenegger dans Last Action Hero. Lorsque Jake débarque dans l'Entre-Deux-Mondes, il semble déjà en connaître toutes les coutumes. Pire encore, l'aspect fantasy passe totalement à la trappe, au profit d'un univers beaucoup plus classique, uniquement peuplé de deux ou trois créatures monstrueuses. Dans le film de Nikolaj Arcel, tout ou presque se passe donc à New York, avec un Pistolero qui a perdu toute sa dimension mystique et un Homme en Noir de carnaval.

Si le choix d'Idris Elba (Prometheus, Pacific Rim) reste toujours un mystère pour incarner un héros sorti tout droit des western de Sergio Leone, celui de Matthew McConaughey (Mud, Killer Joe) semblait beaucoup plus cohérent tant l'apparence, le charisme et même la voix de l'acteur semblaient coller à l'image que l'on pouvait se faire de Randall Flagg. Pourtant, si le premier s'en sort à peu près dans la peau d'un héros sans grand intérêt ni relief, le Texan va entraîner le film dans le ridicule le plus total en cabotinant à outrance dans des passages suscitant une véritable gène.


Même visuellement, le film n'impressionnera personne : plus proche d'un épisode de série des années 90 (coucou, Stargate SG-1 !) que d'un blockbuster, le film se contente d'être le plus lisse et le plus aseptisé possible afin de remplir le cahier des charges de l'adaptation hollywoodienne de base, effets spéciaux au rabais et clins d'oeil ringards à l'auteur de Chistine inclus. On en vient à sérieusement se demander si le film a coûté plus cher que les légendaires 19$ qu'aurait demandés Stephen King pour céder les droits des livres. Un Stephen King qui sera d'ailleurs, apparemment, le seul à être convaincu par cette adaptation qui ne comblera ni les fans du livre, ni les novices. Un raté intégral, qui ne dure heureusement que quatre-vint-dix minutes.

Note : 2/10



mercredi 12 novembre 2014

Interstellar


Titre : Interstellar
Réalisateur : Christopher Nolan
Acteurs : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine
Date de sortie en France : 5 novembre 2014
Genre : science-fiction

Synopsis : 
Dans un futur proche, la Terre est de moins en moins accueillante pour l'humanité qui connaît une grave crise alimentaire. Cooper, un ancien pilote d'essai et ingénieur, est devenu agriculteur et vit dans sa ferme avec sa famille. Sa fille Murphy, âgée de dix ans, croit que leur maison est hantée par un fantôme qui tente de communiquer avec elle. Son père la défie de prouver l'existence de ce fantôme selon une démarche scientifique, elle découvre avec son aide que le «fantôme» est une forme inconnue d'intelligence qui leur envoie des messages codés au moyen d'ondes gravitationnelles qui altèrent la poussière sur le sol, et les orientent vers une installation secrète de la NASA.

Avis : 
Après la trilogie Batman et Inception, Christopher Nolan s'est installé parmi les meilleurs réalisateurs hollywoodiens, ceux qui transcendent l'action et le spectaculaire pour offrir des films aux thématiques plus matures et plus profondes. Aussi était-il attendu au tournant avant de nous proposer Interstellar, film de science-fiction au casting impressionnant : McConaughey (Mud, Dallas buyers club), Anne Hathaway (The Dark Knight rises, Les Misérables), Jessica Chastain (Zero dark thirty, Take shelter), Matt Damon (Elysium, Promised land) ou encore Michael Caine.


Très clairement, avec Insterstellar, Nolan semble avoir voulu faire son 2001 : l'odyssée de l'espace ou son Solaris. En effet, si son film se caractérise surtout par son aspect épique, ses scènes spectaculaires et son intensité, il va dans son dernier tiers entraîner le spectateur dans une ambiance très particulière, vers des questionnements et des sujets plus profonds et plus abstraits, rappelant autant visuellement que thématiquement les films de Kubrick et de Tarkovski, auxquels il multiplie les clins d'oeil... sans en atteindre cependant la qualité.

L'un des problèmes du film est en fait son côté un peu bordélique, qui fait par moments perdre le fil d'événements pourtant simples. On sent ainsi que Gravity est passé par là, dans la retranscription de la vie dans l'espace, mais Interstellar n'en a pas la maîtrise. Cela n'empêche pas le film d'être visuellement formidable, autant dans les scènes terrestres, avec ces terribles tempêtes de poussière par exemple, que sur les planètes visitées. Et, bien sûr, l'interprétation est sans faille, avec principalement un Matthew McConaughey toujours aussi charismatique et touchant, amenant à lui seul une bonne partie de l'émotion que l'on pourra ressentir.

Interstellar est donc un excellent film, un blockbuster de très haut niveau, dont on pouvait néanmoins espérer mieux : il lui manque en effet un je-ne-sais-quoi, un peu de clarté et de maîtrise par exemple (même si l'on s'amuse vraiment avec le jeu entre les dimensions). Reste un des films de l'année, un formidable divertissement, spectaculaire et intelligent. Peut-être devient-on tout simplement trop exigeant avec Christopher Nolan après tout !

Note : 9/10


dimanche 20 avril 2014

Le Règne du feu


Titre : Le Règne du feu (Reign of fire)
Réalisateur : Rob Bowman
Acteurs : Matthew McConaughey, Christian Bale, Gerard Butler
Date de sortie en France : 21 août 2002
Genre : fantastique

Synopsis : 
A Londres, en 2008, le jeune Quinn accompagne sa mère sur un chantier. Celle-ci supervise la construction de tunnels pour le nouveau tracé du métro. Lors du creusement, une paroi s'effondre, révélant un gouffre à la profondeur illimitée. La mère de Quinn descend dans le tunnel, mais une immense colonne de feu s'échappe du trou et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage. Resté à l'entrée de l'excavation, le garçon assiste, médusé, à ce tragique événement. Un dragon jaillit alors du tunnel. Vingt ans plus tard, les dragons règnent en maîtres sur une planète en ruines où chaque être humain ne représente pour eux qu'un mets de choix. Quinn est chargé de les éliminer et d'assurer la survie de sa petite communauté. Mais le combat semble perdu d'avance. Un jour, Van Zan, un militaire américain, fait son apparition et prétend connaître le moyen de tuer ces créatures cracheuses de feu.

Avis : 
Le Règne du feu est un film post-apocalyptique dans lequel la Terre a été dévastée par une invasion de dragons. Les villes brûlées, la population dévorée, les survivants se sont regroupés en petites factions, obligés de se cacher pour survivre et de creuser afin d'éviter de rencontrer les nouveaux maîtres de la surface. Nous suivrons donc le groupe mené par Christian Bale (The Dark Knight rises, Les Brasiers de la colère), tentant difficilement de s'organiser, jusqu'à l'arrivée d'une troupe américaine prétendant avoir la solution à la présence des dragons.


Menés par un Matthew McConaughey (Dallas buyers club, Mud) méconnaissable, crâne rasé, barbe en friche et le corps couvert de tatouages, ces soldats sont en effet capables de chasser et tuer les dragons en plein vol, dans des passages très spectaculaires. Mieux encore, ils ont découvert que toutes leurs victimes étaient des femelles, et vont donc en déduire qu'il leur suffira d'abattre l'unique mâle existant pour arrêter le règne des dragons, permettant une résolution facile du problème comme dans beaucoup trop de séries B mettant en scène une invasion monstrueuse (Mimic, Starship troopers...).

Au-delà de son scénario très basique, le film se suit avec un certain plaisir, l'univers mêlant paysages post-apocalyptique et ambiance moyenâgeuse (le château, les armes anachroniques et même, finalement, la présence de dragons) étant plutôt réussi, de même que les dragons, superbes et bénéficiant d'excellents effets spéciaux. Les personnages sont en revanche bien moins soignés, d'un Quinn incroyablement fade à un Van Zan monstrueusement caricatural.

Le Règne du feu est un bon divertissement d'action fantastique, mettant l'accent sur ses fabuleuses créatures et des scènes d'action très spectaculaires pour nous faire oublier une histoire et des personnages sans grand intérêt. Une bonne petite série B pour passer se reposer le cerveau le temps d'une soirée.

 Note : 6,5/10




dimanche 23 février 2014

Dallas buyers club


Titre : Dallas buyers club
Réalisateur : Jean-Marc Vallée
Acteurs : Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Garner
Date de sortie en France : 29 janvier 2014
Genre : drame, biopic

Synopsis : 
1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.

Avis : 
Dallas buyers club s'inspire de la vie de Ron Woodroof, qui a contribué à faire avancer la cause des malades atteints par le sida, en prouvant l'inefficacité du système d'aide proposé à l'époque par les pouvoirs publics. Dans la peau de ce personnage, on retrouve un Matthew McConaughey (Mud - sur les rives du Mississippi) méconnaissable, qui aura pour l'occasion perdu plus de 20 kilos, accompagné de Jared Leto qui en aura perdu 25 !
 

Alors qu'il lui reste 30 jours à vivre, il décide de tenter le tout pour le tout, de se procurer illégalement des médicaments, puis d'aller en trouver de nouveaux à l'étranger. Ce sera l'occasion pour lui de constater que la situation des séropositifs est d'autant plus horrible qu'ils semblent abandonnés par les pouvoirs publics, gavés de médicaments efficaces et dangereux plus propices à enrichir leurs concepteurs qu'à guérir les malades. Une injustice à laquelle il tentera de mettre fin, en créant avec le Dallas buyers club la possibilité pour les séropositifs de se procurer des soins impossibles à trouver aux Etats-Unis.

On suit ainsi le parcours du personnage, d'abord homophobe et désespéré, puis prêt à tout pour améliorer le destin de ces malades condamnés à plus ou moins court terme, dans un film profondément engagé et didactique, pointant du doigt l'iniquité des autorités fédérales. Des éléments que l'on retrouve notamment résumés vers la fin du film, lors d'un jugement où le magistrat regrettera de devoir appliquer la loi qui ne permet pas aux séropositifs mourants de pouvoir se soigner comme ils le désirent. 

Et si l'on regrettera par moment l'aspect forcément très tranché du film, on ne pourra qu'être touché par les personnages de McConaughey et Leto (Requiem for a dream), révolté par l'hypocrisie mercantile des lobbys pharmaceutiques et l'immobilisme des autorités publiques, grâce à un film terriblement intelligent et instructif, aux maquillages formidables et à l'interprétation sans faille.

Note : 9/10


 

vendredi 31 janvier 2014

Le Loup de Wall Street


Titre : Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street)
Réalisateur : Martin Scorsese
Acteurs : Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie
Date de sortie en France : 25 décembre 2013
Genre : drame, biopic

Synopsis : 
L’argent. Le pouvoir. Les femmes. La drogue. Les tentations étaient là, à portée de main, et les autorités n’avaient aucune prise. Aux yeux de Jordan et de sa meute, la modestie était devenue complètement inutile. Trop n’était jamais assez…

Avis :
C'est l'un des derniers films sortis au cinéma en France en 2013 : le 25 décembre arrivait en effet dans nos salles la cinquième collaboration entre Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio, après Gangs of New York, Aviator, Les Infiltrés et Shutter Island : Le Loup de Wall Street, adapté des mémoires de Jordan Belfort, ancien courtier qui aura passé plusieurs mois en prison pour détournements de fonds, introduction en bourse frauduleux et blanchiment d'argent.


Le film nous montre donc l'ascension et l'inévitable chute d'un jeune courtier aux dents longues, interprété par un formidable Leonardo DiCaprio. L'argent, le pouvoir, les drogues, les femmes : le monde selon Jodan Belfort n'est qu'une succession d'excès, que Scorsese nous montre sans détour, avec beaucoup de cynisme, notamment lorsque le héros de Inception s'adresse directement au public, brisant à de nombreuses reprises le quatrième mur pour nous prendre à témoin de sa réussite, comme s'il se sentait aussi intouchable qu'obligé de partager son succès avec le plus grand nombre.

Pendant 3 heures absolument étourdissantes, presque épuisantes, on suivra donc cette comédie dramatique aux nombreuses formes d'humour, aux séquences improbables (le humming de Matthew McConaughey, DiCaprio contraint de ramper pour rejoindre sa voiture), à la folie furieuse, reprenant la structure des films de mafia de Scorsese, entre ascension fulgurante et chute programmée, avec l'agent du F.B.I. incorruptible, les problèmes de couple et les magouilles incessantes.

Bref, Le Loup de Wall Street est clairement l'un des meilleurs films de l'année, le meilleur Scorsese depuis très longtemps, une véritable tornade aux innombrables excès, aux merveilleuses trouvailles, aux séquences inoubliables et avec un DiCaprio confirmant un nouvelle fois son immense talent. Terriblement drôle, terriblement cynique, ce bijou nous transporte durant trois heures qui semblent en faire moitié moins malgré une complexité, une intensité et une densité formidable.

Note : 9,5/10


samedi 14 septembre 2013

Mud - sur les rives du Mississippi


Titre : Mud - Sur les rives du Mississippi (Mud)
Réalisateur : Jeff Nichols
Acteurs : Matthew McConaughey, Tye Sheridan, Reese Witherspoon
Date de sortie en France : 1er mai 2013
Genre : drame, aventures

Synopsis : 
Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C’est Mud : un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c’est aussi un homme qui croit en l’amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l’Arkansas ? 

Avis : 
  Auréolé d'une excellente réputation, le nouveau film de Jeff Take Shelter Nichols nous emmène sur les bords du Mississippi, à la rencontre de Mud, personnage étrange vivant dans un bateau échoué dans les arbres lors de la dernière crue. Après avoir rencontré les jeunes Ellis et Neckbone, il devient rapidement leur ami, tandis que les deux jeunes garçons se sentent proche de cet homme attentionné, d'autant plus sympathique pour Ellis que ses propres parents menacent de se séparer. Les deux garçons vont ainsi apporter leur aide à Mud pour qu'il puisse s'enfuir de la région et retrouver Juniper, la femme dont il est amoureux.


Mud emprunte ainsi largement aux récits de Mark Twain (Tom Sawyer, Huckleberry Finn), et va confronter les deux jeunes garçons à la réalité de la vie, à leurs premières vraies désillusions, leur ingénuité se retrouvant confrontée à la violence, au mensonge et au fait que les adultes n'hésitent pas à profiter de leur naïveté. Un parcours initiatique auquel Nichols donnera une étonnante puissance, l'intensité du récit reposant largement sur la personnalité du trio et sur l'interprétation des acteurs (Matthew McConaughey entame décidément une brillante seconde partie de carrière ) et permettant de se plonger totalement dans un film pourtant assez lent. 

Jeff Nichols profite par ailleurs des paysages grandioses pour renforcer cette immersion, nous plongeant dans un décor mêlant maisons flottantes et bayou, où l'on se déplace principalement en bateau sur un Mississippi dissimulant autant de trésors (Michael Shannon, dans un étonnant second rôle, y récupère des perles et un ventilateur en parfait été de marche !) que de dangers. Un décor propice aux superstitions, ou une simple chemise devient une armure invincible et où même la mort semble pouvoir être déjouée. 

Finalement, à l'exception peut-être d'une scène d'action un peu futile, venant insister une dernière fois sur les éléments jusqu'alors distillés au compte-gouttes, Mud est une réussite totale, un récit dont le classicisme est finalement réjouissant, nous entraînant dans le sillage de Mud, Ellis et Neckbone dans une histoire d'une étonnante intensité. Bien que moins abouti que Take Shelter, Mud - sur les rives du Mississippi prouve définitivement que Jeff Nichols est un réalisateur à suivre de très près !

Note : 8,5/10