mercredi 24 avril 2013

La Maison du Diable


Titre : La Maison du Diable (The Haunting)
Réalisateur : Robert Wise
Acteurs : Julie Harris, Claire Bloom, Richard Johnson
Date de sortie en France : janvier 1964
Genre : horreur, épouvante

Synopsis : 
Le Dr Markway qui effectue des recherches dans le domaine de la parapsychologie tente une expérience de perception extrasensorielle avec un groupe de personnes réunies dans un vieux manoir réputé hanté. Dès le départ, des bruits insolites terrorisent les habitants de la demeure...

Avis : 
Réalisé entre ses deux plus grands succès, West Side Story (récompensé par 10 Oscars) et La Mélodie du bonheur (5 Oscars), La Maison du Diable de Robert Wise est l'un des plus grands, sinon le plus grand, films de maison hantée de l'Histoire du cinéma. Classique du cinéma d'épouvante, il constitue encore aujourd'hui une expérience toute particulière, un exemple dans la manière d'appréhender la peur au cinéma.


La principale force du film est de ne jamais relâcher la pression autour du spectateur : loin des montagnes russes que l'on voit trop souvent aujourd'hui, où la tension retombe aussi vite qu'elle est née après des jump-scares stéréotypés, Robert Wise fait monter crescendo l'angoisse pendant tout le film, en jouant en permanence avec le spectateur grâce à une réalisation millimétrée, s'amusant à nous prendre à contre-pied.

Et si nous ne verrons finalement pas grand chose, jusqu'à douter de la véritable présence d'événements paranormaux dans cette maison, The Haunting nous laisse constamment sur le qui-vive, insistant sur l'aspect labyrinthique du manoir, sur ses bizarreries architecturales, et nous présentant régulièrement ses personnages perdus dans un coin de l'image, ou au contraire en gros plan. La demeure elle-même est présentée comme presque vivante, semblant épier les visiteurs à chaque moment, tant au moyen des nombreuses statues, qui ne lâcheront jamais les personnages du regard, qu'au travers des miroirs dont disposent les chambres.

La Maison du Diable est l'un de ces rares films à n'avoir pris aucune ride, grâce à une histoire assez simple et à une réalisation parfaite, Robert Wise prouvant parfaitement que l'on peut faire naître l'angoisse chez le spectateur en ne montrant rien, laissant l'imagination travailler pour nous rendre presque paranoïaques, interprétant nous-mêmes les sons et imaginant les pires monstres surgir d'un coin de l'écran. Un art de la suggestion que Jan de Bont ne saisira vraisemblablement pas, préférant multiplier les manifestations visuelles pour son immonde remake, Hantise.

Note : 10/10


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire