Titre : Anonymous
Réalisateur : Roland Emmerich
Acteurs : Rhys Ifans, Vanessa Redgrave, Joely Richardson
Date de sortie en France : 4 janvier 2012
Genre : drame, historique
Synopsis :
C’est l’une des plus fascinantes énigmes artistiques qui soit, et depuis des siècles, les plus grands érudits tentent de percer son mystère. De Mark Twain à Charles Dickens en passant par Sigmund Freud, tous se demandent qui a réellement écrit les œuvres attribuées à William Shakespeare. Les experts s’affrontent, d’innombrables théories parfois extrêmes ont vu le jour, des universitaires ont voué leur vie à prouver ou à démystifier la paternité artistique des plus célèbres œuvres de la littérature anglaise.
A travers une histoire incroyable mais terriblement plausible, "Anonymous" propose une réponse aussi captivante qu’impressionnante. Au cœur de l’Angleterre élisabéthaine, dans une époque agitée d’intrigues politiques, de scandales, de romances illicites à la Cour, et de complots d’aristocrates avides de pouvoir, voici comment ces secrets furent exposés au grand jour dans le plus improbable des lieux : le théâtre…
Avis :
Attention, Roland Emmerich tente de s'assagir ! Après nous avoir offert du bon gros blockbuster idiot (2012, Le Jour d'après...), il retourne en Allemagne avec un budget moins conséquent pour les besoins de ce Anonymous, surfant pour l'occasion sur le débat autour de la paternité des oeuvres de William Shakespeare, question qui était particulièrement à la mode à l'époque - vous n'alliez quand même pas croire que le réalisateur allemand avait laissé son opportunisme de côté ?
Grâce à une reconstitution soignée et un casting très convaincant, Emmerich nous plonge dans l'Angleterre du seizième siècle et réussit son entrée en matière. Mais très vite, il va opter pour plusieurs flashbacks consécutifs, un élément qui deviendra vite récurrent dans le film et qui constituera son premier défaut. On se perd parfois un peu dans ces changements d'époque, et on s'agace également devant le procédé terriblement mal amené. Très vite, on s'aperçoit également que la mystère autour de l'auteur de Roméo et Juliette, très vite éventé, ne sert finalement que de prétexte aux intrigues de la Cour d'Elisabeth Ire d'Angleterre. Et si Shakespeare est présenté comme un salaud opportuniste, alcoolique, obsédé et sans aucun scrupule, on l'abandonne donc très vite.
Emmerich s'intéresse donc surtout à la question de la succession au trône d'Angleterre, aux histoires de sexe et d'héritiers plus ou moins légitimes de la Reine, et va définitivement pousser le bouchon trop loin. Les révélations se succèdent à un rythme infernal, donnant à toute cette histoire l'aspect d'un scénario de soap opera au rabais.Machin, auteur des textes attribués à Shakespeare, fait donc un enfant à Bidule alors qu'il est marié à Machine, ce qui ne plaît pas à Trucmuche qui va comploter avec Bazar, lui-même père de Machine qui va tout révéler à Machin avant que l'on ne découvre l'identité de Schmilblick, ami de Machin et proche de Bidule. Le tout s'enchaînant dans la dernière demi-heure du film.
On pensait donc apprécier le fait qu'Emmerich s'écarte du sentier des blockbusters hollywoodiens, mais force est de constater qu'on préfère presque quand il fait tout exploser autour de personnages aux belles valeurs. Parce que si cet Anonymous a de belles qualités esthétiques, le réalisateur se perd complètement en voulant mêler deux intrigues sans grand rapport, les laissant toutes les deux dans un état larvaire sans progression jusqu'à des révélations grotesques. Heureusement, Roland Emmerich a retrouvé la raison : en 2013, il va faire péter la maison blanche dans White House down. Ouf !
Note : 4/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire