lundi 8 avril 2013

Le Magasin des suicides


Titre : Le Magasin des suicides
Réalisateur : Patrice Leconte
Acteurs : Bernard Alane, Isabelle Spade, Kacey Mottet Klein
Date de sortie en France : 26 septembre 2012
Genre : animation, comédie, musical

Synopsis : 
Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre. Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…

Avis : 
Roi de la comédie populaire française (certes, pas seulement, mais son nom reste avant tout associé à celui des Bronzés), Patrice Leconte se tourne pour la première fois vers le film d'animation avec cette adaptation du roman de Jean Teulé : Le Magasin des suicides. Un sujet réjouissant, sans doute propice à une bonne dose de cynisme, d'humour noir, et à un univers visuel travaillé. Hélas, comme le confierait Thorin à Bilbon à la fin de Le Hobbit : un voyage inattendu, "I've never been so wrong"...

Car le film se révèle très vite insupportable. Dès la première chanson, horripilante, on se demande un peu ce qu'on fait devant ce film. Le cynisme est absent, l'humour noir s'est suicidé, les paroles sont nulles, les musiques aussi. Et rapidement, cette chanson prend le pas sur tout le reste. Impossible de véritablement apprécier les dessins et l'univers, très sombre, de cette ville au bord de l'euthanasie. L'unique qualité du film se retrouve enterrée sous les notes les plus stupides que l'on ait entendues depuis bien longtemps, d'autant qu'on aura toujours l'impression d'entendre la même chose !


Ca ne s'arrange pas avec le scénario, que l'on devine rapidement prétexte à ces homicides auditifs bien trop fréquents. Le film ne réserve aucun moment intéressant, et le potentiel même de la fameuse boutique où se vendent les moyens les plus variés de mettre fin à ses jours est totalement ruiné. Le design, jusqu'alors réussi, rend son dernier souffle avec la famille Tuvache, complètement ratée malgré une vaine tentative de rappeler le Raul Julia de La Famille Addams avec le père de famille. On retrouve également l'ombre, omniprésente, d'un Tim Burton des débuts, mais qui aurait oublié tout côté subversif, toute imagination, tout talent. "C'est un film que Tim Burton aurait pu réaliser en animation ou, mieux, en prises de vue réelles", selon Patrice Leconte. Non Patrice, même dans ses oeuvres les moins réussies, Tim Burton n'est jamais tombé aussi bas.

Le film ne dure qu'1h25, mais le film ne développant qu'une idée unique, qu'un seul fil rouge, il semble s'éterniser, s'éterniser, au point d'effectivement envisager l'Enfer comme une alternative réjouissante et moins pénible. Bref, Le Magasin des suicides, s'il n'est pas totalement raté, réussit à faire oublier ses rares qualités en les reléguant très loin derrière ses omniprésents défauts. Et c'est bien dommage, parce qu'avec un peu d'efforts, il y avait sans doute quelque chose à tirer d'un univers avec autant de potentiel...

Note : 2/10


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