jeudi 3 janvier 2013

Top 2012

Il est toujours difficile de ne choisir que 12 films lorsqu'on en a aimé une trentaine, et je dois avouer avoir eu énormément de mal à départager les 20 derniers. Aussi, quelques films comme Argo, Looper, Skyfall, Starbuck, ParaNorman, Martha Marcy May Marlene ou même Amour ne figurent pas loin de cette liste...

12. GOD BLESS AMERICA (Bobcat Goldthwait)

 Terriblement jouissif, God Bless America nous propose de supprimer, les armes à la main, les éléments les plus nauséabonds de l'Amérique moderne : starlettes de la télé-réalité, extrémistes en tout genre, jeunes branleurs dans un cinéma...Rappelant le Chute libre de Joel Schumacher, l'aventure de ce duo haut en couleurs donne un sacré coup de pied au politiquement correct, malgré une certaine baisse de régime dans sa seconde partie. On aimerait cependant voir davantage de films comme celui-ci !


  11. LA CHASSE (Thomas Vinterberg)


Petite polémique à Cannes, La Chasse démontre à quel point un simple mensonge peut prendre d'immense proportions. La parole d'un enfant étant sacrée, et l'accusation de pédophilie étant ce qu'il y a de plus grave, toute objectivité disparaît, et les "aveux" des enfants sont extorqués, jusqu'à mettre sur le dos de la peur et du choc supposé la confession que tout cela n'était qu'un mensonge. Porté par un immense Mads Mikkelsen, Jagten est un film très fort, souvent suffocant, qui trouve un écho tout particulier avec l'affaire d'Outreau, il n'y a pas si longtemps...


  10. I WISH - NOS VOEUX SECRETS (Hirokazu Kore-eda)


Très loin du cynisme et de la noirceur des deux films précédents, I Wish est au contraire une très jolie histoire fondée sur l'innocence et la force de conviction des enfants. Mêlant des thèmes traditionnels du cinéma japonais, comme la confrontation entre tradition et modernité, l'éloignement familial ou la proximité d'une catastrophe naturelle, le film est rempli de bons sentiments mais fait preuve d'une remarquable simplicité et d'une sobriété salutaire à une époque où le cinéma a tendance à toujours appuyer les émotions.


9. DETACHMENT (Tony Kaye)

 Le réalisateur d'American History X n'a rien perdu de sa pertinence. Avec Detachment, il dissèque la vie lycéenne, autant de ses élèves, rebelles, blasés, isolés, violents, que de ses professeurs, trop impliqués ou pas assez. Le personnage interprété par un Adrien Brody retrouvé évolue ainsi au beau milieu d'un film cru et réaliste, où chacun est responsable, par ses actes ou son détachement. Quand Tony Kaye s'attaque au système éducatif américain, c'est quand même bien plus fort que ce qu'Entre les murs nous servait...



8. TAKE SHELTER  (Jeff Nichols)

Qu'est-ce qui est le plus dangereux ? La perspective d'une tempête de grande ampleur, ou la folie d'un père obsédé par cette idée de tempête. Take Shelter nous propose un voyage aux confins de la folie, pour un film d'une étonnante puissance. Porté par un Michael Shannon une nouvelle fois impeccable (et qui éclipse ici totalement son interprétation, pourtant très bonne, dans le Bug de Friedkin) et une excellente Jessica Chastain, le film stupéfait surtout par son côté anxiogène et même parfois terrifiant, nous laissant toujours dans une semi-certitude destinée à être brisée à chaque seconde.


7. THE DARK KNIGHT RISES (Christopher Nolan)

 Film incontournable cette année, la conclusion de la trilogie semble avoir pas mal divisé. Pourtant, le film est à mon sens l'aboutissement parfait de l'histoire, grâce à une densité et un aspect apocalyptique que ses prédécesseurs, malgré tout le talent d'Heath Ledger, n'atteignaient pas, mais préparaient largement. Les personnages sont traités à merveille, aussi importants qu'anecdotiques au milieu de ce chaos dont s'extraira enfin Batman, embrassant enfin son rôle de héros qui l'attendait depuis Batman Begins. Du grand art.



 6. FRANKENWEENIE (Tim Burton)

En l'espace de quelques mois, Tim Burton aura démontré qu'il était capable du pire (Dark Shadows) comme du meilleur avec cette nouvelle version de son Frankenweenie. Brassant de multiples références, de Nosferatu à Rodan, en passant par les Gamera, Le Cauchemar de Dracula et Vincent Price, il signe ici un des meilleurs films de sa carrière, et retrouve pour l'occasion la magie et l'émotion de ses débuts. Avec Frankenweenie, c'est Tim Burton, plus que Sparky, qui ressuscite.



5. KILLER JOE (William Friedkin)

 Une monstrueuse galerie de personnages, une progression inéluctable, du cul, de la violence, et Joe. Joe et son regard de feu, le dernier souffle qui vient faire basculer une famille déjà profondément déséquilibrée, volant l'innocence de la cadette, fustigeant la passivité du père, ridiculisant les pulsions de la femme adultère et remettant à sa place le fils avide et égoïste. Une descente aux Enfers sans concession, orchestrée par un William Friedkin au sommet de sa forme.




 4. LES ENFANTS LOUPS : AME ET YUKI (Mamoru Hosoda)

Si le studio Ghibli cherche toujours le successeur de Hayao Miyazaki (malgré le très sympathique La Colline aux coquelicots de son rejeton), l'animation japonaise continue de briller avec ce formidable film signé Mamoru Hosoda, déjà derrière Summer Wars et La Traversée du temps. Entre conte initiatique et ode à la nature, le film transcende une histoire assez simple pour nous surprendre grâce aux destins des deux enfants, liés par la même malédiction mais dont la recherche d'identité sera radicalement différente, jusqu'à un magnifique final.



3. MILLENIUM, LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES (David Fincher)

Si David Fincher nous prouve depuis longtemps qu'il est un des réalisateurs les plus intéressants du moment à Hollywood, il réussit cette fois le pari de se renouveler en signant cette seconde adaptation, après le Millenium de Niels Arden Oplev, de l'oeuvre de Stieg Larsson. Si Rooney Mara, bien qu'excellente, ne fait pas oublier Noomi Rapace, l'adaptation de Fincher apporte un nouveau souffle à l'histoire, grâce à un visuel irréprochable, une interprétation impeccable et surtout une réalisation parfaite. Le film possède en plus le plus beau générique de l'année, sur la reprise d'Immigrant Song par Trent Reznor.


2. CHEVAL DE GUERRE (Steven Spielberg)

Avec Cheval de guerre, Spielberg pousse à son paroxysme les deux principaux aspects de sa filmographie, le divertissement familial et le grand spectacle. Et ça fonctionne parfaitement, le film offrant autant de scènes de batailles épiques que de moments plus intimistes, plus émouvants, comme cette pause improvisée dans le no man's land entre deux tranchées où les ennemis s'allient pour sauver le cheval. Si Tintin était une petite déception, Cheval de guerre est sans doute la meilleure oeuvre de son réalisateur depuis un bon nombre d'années !

1. DESPUES DE LUCIA (Michel Franco)

Après le coup de poing Daniel y Ana, Michel Franco récidive et nous offre une nouvelle fois une image peu reluisante du Mexique, à partir du même élément déclencheur : le sexe et la vidéo. Il met ici en images le calvaire d'Alejandra qui, après le décès de sa mère, Lucia, découvre une nouvelle école où elle deviendra rapidement le bouc-émissaire. Michel Franco joue avec nos nerfs en faisant durer les séquences d'humiliation, tout en nous épargnant les images des pires sévices, laissant notre esprit faire le reste. Cela donne un film très dur, particulièrement révoltant, et indéniablement l'oeuvre qui m'a le plus remué au cinéma en 2012.

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