Titre : The Danish girl (Danish girl)
Réalisateur : Tom Hooper
Acteurs : Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Mathias Schoenaerts
Date de sortie en France : 20 janvier 2016
Genre : biopic, drame
Synopsis :
The Danish Girl retrace la remarquable histoire d'amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l'artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Le mariage et le travail de Lili et Gerda évoluent alors qu’ils s’embarquent sur les territoires encore inconnus du transgenre.
Avis :
Attention, attention : l'un des réalisateurs les plus emblématiques du cinéma hollywoodien lisse et convenu est de retour. Après un Discours du roi sans aspérité, après des Misérables pénibles à digérer, Tom Hooper s'attaque à l'histoire vraie – mais forcément corrigée afin de rentrer dans le moule – de Lili Elbe, première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle.
Le thème est fort, le personnage historique formidable, mais l'ensemble va donc passer à la moulinette pour offrir une vision aseptisée, et souvent gênante, de l'ambiguïté du personnage et de sa lutte. Dans le film Einar Wegener n'est finalement présenté que comme une homme aimant se travestir, et n'agissant que par caprices, plutôt qu'une personne souffrant véritablement de sa condition. Impossible dans ces conditions de s'attacher au personnage, de souffrir pour lui, de comprendre con combat, puisqu'il n'apparaît finalement que comme un clone d'Ed Wood et de ses penchants pour la lingerie féminine.
Ce sentiment d'approche stéréotypée se retrouve dans l'interprétation d'Eddie Redmayne (Une merveilleuse histoire du temps, Jupiter, le destin de l'Univers). Si l'acteur prête à merveille son physique particulier et l'impression de fragilité qu'il dégage aux premiers doutes du personnage, il se contente ensuite de minauder grossièrement, ajoutant à l'ensemble une touche caricaturale franchement déplaisante. On appréciera en revanche la prestation d'Alicia Vikander (Ex_machina), parfaite dans le rôle de l'épouse d'Einar d'abord fascinée par ce qu'elle considère comme un jeu, puis peu à peu laissée sur la touche par un personnage également décrit comme égoïste.
Bref, le destin de Lili Elbe aurait dû donner une œuvre forte et poignante. Mais à force de caricature et de conformisme, Tom Hooper se contente une nouvelle fois d'effleurer son sujet, uniquement habité par la volonté de ringardiser son sujet pour l'offrir au plus grand nombre... jusqu'à en devenir par moments abject.
Note : 3/10
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