vendredi 22 avril 2016

The Boy


Titre : The Boy
Réalisateur : William Brent Bell
Acteurs : Loren Cohan, Rupert Evans, Ben Robson
Date de sortie en France : 27 janvier 2016
Genre : épouvante, drame

Synopsis : 
Pour essayer d’échapper à son passé, Greta, une jeune Américaine, se fait engager comme assistante maternelle en Angleterre, dans une maison perdue en pleine campagne. À son arrivée, elle découvre qu’elle a été embauchée non pas pour s’occuper d’un petit garçon de 8 ans en chair et en os, mais d’une poupée de porcelaine grandeur nature. Seule dans la maison, loin de tout, Greta assiste à des événements tous plus étranges les uns que les autres. La poupée serait-elle vivante ? Il se trouve que Greta n’a pas seulement été engagée, elle a été choisie…

Avis : 
Au milieu de tous les navets que l'on nous sert depuis plusieurs années,‭ ‬The Boy semblait la victime idéale pour,‭ ‬une nouvelle fois,‭ ‬passer mes nerfs sur le cinéma d'épouvante actuel,‭ ‬sans âme ni ambition.‭ ‬Même si je ne m'attendais pas‭ – ‬forcément‭ – ‬à une merde du niveau de‭ ‬Unfriended,‭ ‬il faut bien avouer que la combinaison entre un thème définitivement casse-gueule‭ (‬la poupée maudite,‭ ‬pour laquelle les bons films se comptent sur les doigts de la main d'un lépreux qui se ronge les ongles‭)‬,‭ ‬un manque d'ambition effrayant au moment de la promotion‭ («‬plus flippant qu'Annabelle ‭!‬ ‭»‬...‭ ‬et plus sanglant que‭‬ Paranormal Activity‬,‭ ‬aussi ‭?)‬,‭ ‬la présence derrière la caméra de William Brent Bell‭ (‬responsable de l'immonde Devil inside‭) ‬donnait dès le départ envie de s'arracher les cheveux.


C'est donc armé de mes pinces à tétons,‭ ‬de mes électrodes et de mon chat à neuf queues que je me suis installé devant le film,‭ ‬bien décidé à me flageller en bonne et due forme sur l'autel d'un cinéma horrifique mort pour nos pêchés.‭ ‬Et pourtant...

Pourtant,‭ ‬je me suis surpris à passer un bon moment devant le film.‭ ‬Si la présence‭ ‬de la superbe‭ Loren Cohan (The Walking dead) n'y est pas totalement étrangère, c'est surtout dans la volonté de proposer un véritable film fantastique à l'ancienne, avec ce que cela suppose de mystère et d'atmosphère que le film s'avère convaincant. Si l'on pourra évidemment pester contre les jump-scares inutiles et sans intérêt qui viennent constamment nous rappeler qu'on est en 2016, on appréciera le travail effectué sur les décors, avec cette immense demeure inquiétante, mais surtout celui réalisé autour de la poupée.

La poupée en porcelaine est-elle vivante, ou tout cela n'est-il que le fruit de l'imagination de Greta ? En jouant avec les ombres, avec les trompe-l'oeil, en reléguant l'objet mystérieux à l'arrière-plan, William Brent Bell réussit à nous inquiéter. Soyons clair : le film ne fait jamais vraiment peur, même s'il rassemble de nombreux poncifs du genre (les bruits dans la vieille maison, la visite du grenier...), mais il parvient parfois à mettre mal à l'aise, d'autant qu'il joue autant avec nos perceptions qu'avec celles de l'héroïne. Toute proportion gardée, il y a d'ailleurs un peu de Dark water dans la vulnérabilité de cette femme vulnérable, prête à basculer à tout moment dans la paranoïa... et à voir dans cette étrange poupée de porcelaine un véritable enfant dont elle pourrait s'occuper.


On aurait finalement pu se contenter de l'aspect dramatique de l'histoire. Hélas, comme s'il fallait à tout prix que The Boy soit classé dans le genre horrifique, le dernier acte choisit d'apporter un peu d'action, ne réserve plus aucune surprise, n'offrant qu'une grotesque partie de cache-cache sans doute inspirée du Sous-sol de la peur. Les défauts, présent tout au long du film, deviennent plus flagrant, notamment en ce qui concerne les personnages secondaires, totalement transparents.

Loin du navet redouté, The Boy ne sera certes pas un classique, mais constitue une agréable surprise, réussissant à nous tenir en haleine lorsqu'il s'aventure du côté du fantastique le plus pur et le plus classique... avant de se vautrer lamentablement quand il revient au film horrifique sans ambition.

Note : 6/10


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