lundi 11 janvier 2016

Sicario


Titre : Sicario
Réalisateur : Denis Villeneuve
Acteurs : Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin
Date de sortie en France : 7 octobre 2015
Genre : thriller, policier

Synopsis :
La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l'équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.

Avis :
Si Prisoners et Enemy, les deux précédents films de Denis Villeneuve, étaient plutôt réussis, ils souffraient tous les deux d'un défaut assez important : celui de tenir un peu trop le spectateur par la main, de tout lui expliquer, d'insister sur certains détails destinés à devenir important, ce qui rendait ces deux œuvres parfois agaçantes. Avec Sicario, film musclé sur la lutte contre le trafic de drogues à la frontière mexicaine, le réalisateur canadien va corriger ce défaut : il va même nous laisser volontairement dans le flou en laissant de côté pas mal de détails.


 Sicario nous prouve une nouvelle fois tout le talent de Villeneuve derrière une caméra : il fait naître une incroyable tension lors de certaines séquences (l'introduction, la traversée de la frontière, le souterrain...), nous plongeant au plus près de l'action et nous faisant ressentir l'horreur et la peur des personnages. Il s'entoure par ailleurs d'acteurs brillants : Emily Blunt (Edge of tomorrow), Benicio del Toro (Che, Paradise lost) et Josh Brolin (Everest, Oldboy) sont impressionnants dans leurs rôles respectifs, et démontrent une nouvelle fois leur talent ainsi que le don de Villeneuve pour la direction d'acteurs.

Cet aspect étouffant ne parvient malheureusement pas à camoufler un discours plus que convenu, malgré son efficacité. Le thème des limites morales de la lutte contre le crime est d'un classicisme absolu, et ce n'est pas Sicario qui y apportera quelque chose de nouveau, d'autant qu'il évite bien soigneusement de se mouiller en sortant de son chapeau une banale histoire de vengeance en fin de film. On aurait en fait presque préféré que le film se concentre sur l'ambiance morbide de la découverte de la maison de l'introduction plutôt que sur une histoire de cartels que l'on connaît par cœur.

La forme l'emporte donc finalement sur le fond sur ce Sicario. Les scènes spectaculaires sont une franche réussite, parmi les plus efficaces de ces dernières années, mais à côté de ça, on rangera quand même son frein en attendant un peu plus de consistance...


Note : 7/10


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