Titre : La Belle et la Bête
Réalisateur : Jean Cocteau
Acteurs : Jean Marais, Josette Day, Marcel André
Date de sortie en France : 29 octobre 1946
Genre : fantastique, conte, drame
Synopsis :
Pour l'offrir à sa fille, le père de la
Belle cueille, sans le savoir, une rose appartenant au jardin de la
Bête, qui s'en offense. Afin de sauver son père, la Belle accepte de
partir vivre au château de la Bête.
Avis :
A l'occasion de la sortie de La Belle et la Bête de Christophe Gans, revenons sur les deux célèbres adaptations du conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve qui ont précédé cette nouvelle lecture : avant de parler du classique Disney, intéressons-nous ici au film de Jean Cocteau, oeuvre majeure du cinéma fantastique français.
S'il a remarquablement bravé l'épreuve du temps au niveau de ses décors (le château est splendide, la forêt a une atmosphère très particulière), il faut hélas avouer qu'il ne reste pas grand chose à sauver de cette version, dont la poésie infantile se heurte à un scénario, une réalisation et une interprétation très limités. Outre la morale franchement discutable (la Belle ne commence à aimer la Bête qu'après avoir reçu un magnifique collier de perles, et tout le monde ne semble finalement attiré que par la beauté ou la richesse), l'aspect théâtral tire l'ensemble vers le bas, avec cette sensation permanente de regarder une pièce plus qu'un film.
Cela se ressent ainsi dans la réalisation statique, la musique envahissante, le jeu outré des acteurs et dans les dialogues pompeux et très écrits, donnant au film un aspect irréel sans que l'on puisse prétendre que cela renforce l'aspect merveilleux du conte. Même en excusant le maquillage de la Bête, sans doute impressionnant à l'époque, il est difficile de ne pas la voir comme une espèce de chien pleurnichard, dont le costume emprisonne Jean Marais (par ailleurs bien meilleur dans le rôle d'Avenant, qui est le seul personnage intéressant du film) dans un surjeu permanent, tout en yeux écarquillés et en bondissements grotesques.
De nombreux défauts qu'il sera compliqué de pardonner, même malgré l'âge du film, de nombreuses oeuvres des années 20 et 30 étant bien plus modernes à tous les niveaux. La Belle et la Bête de Jean Cocteau est un classique pompeux et maniéré à ne pas redécouvrir, si ce n'est pour son esthétique...
Note : 3/10
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