Titre : Alice au Pays des Merveilles (Alice in Wonderland)
Réalisateur : Hamilton Luske, Wilfred Jackson, Clyde Geronomi
Acteurs : Kathryn Beaumont, Ed Wynn, Richard Haydn
Date de sortie en France : 21 décembre 1951
Genre : animation
Synopsis :
Alors qu'elle travaille à ses leçons, Alice se laisse entrainer par le sommeil et tombe dans une profonde rêverie. Poursuivant un lapin très en retard elle accède au pays des merveilles où une suite d'aventures rocambolesques et insolites l'attendent. Tantôt rapetissée, tantôt gigantesque, Alice oscille au gré de ses rencontres entre la quête du merveilleux et l'expérience cauchemardesque.
Avis :
Dix-septième long-métrage d'animation des studios Disney, Alice au Pays des Merveilles est adapté des romans de Lewis Carroll : Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles et De l'autre côté du miroir. Une adaptation forcément difficile au vu de l'oeuvre du romancier britannique, dont l'histoire décousue et l'humour très particulier se prêtent mal à l'univers cinématographique. Après de nombreuses modifications de scénario, le film sort en 1951 et rencontrera un succès modeste, accueilli fraichement par les spectateurs et les critiques, notamment en raison des libertés prises avec l'oeuvre d'origine.
Walt Disney lui-même critiquera le film, n'appréciant guère le personnage d'Alice. Il est vrai qu'au rayon des productions des studios Disney, Alice au Pays des Merveilles fait figure d'OVNI, la folie de l'ensemble de ses personnages, le surréalisme des situations et même son héroïne, complètement effacée face aux événements tranchant radicalement avec les histoires plus classiques comme celles de Cendrillon (sorti l'année précédente).
La jeune Alice, curieuse et capricieuse, va donc évoluer de situation loufoque en situation loufoque et rencontrer des personnages plus fous les uns que les autres, et pas toujours bienveillants. Du sirop pour rapetisser au biscuit pour grandir, de la rencontre avec Tweedle Dee et Tweedle Dum à la chanson des fleurs, les passages surréalistes se succèdent, sans aucun autre lien logique autre que "Alice poursuit le Lapin Blanc", jusqu'à atteindre des sommets avec le Chapelier Fou et la Reine de coeur. L'occasion d'admirer des trouvailles visuelles impressionnantes, comme le défilé des cartes ou les créatures improbables qui peuplent le pays des merveilles.
Le film possède également un côté assez mature, et parfois même légèrement effrayant : le Chat du Cheshire cause bien des problèmes à Alice, la Reine de Coeur souhaite décapiter tous ses sujets, les fleurs insultent et repoussent violemment Alice, l'histoire des huîtres est d'un réjouissant cynisme, et la jeune fille est enfin poursuivie par tous les personnages souhaitant la voir perdre la tête, au propre comme au figuré.
Alice au Pays des Merveilles est donc à mes yeux l'une des oeuvres les plus mémorables des studios Disney, grâce à une folie qui le démarque clairement des autres. Ponctuée de scènes et de chansons mémorables (ah, le non-anniversaire !), l'aventure de la jeune Alice ressemble à un film à sketches, chacun n'étant relié au suivant que par un lien très fin. Un excellent film, qui ne souffre par ailleurs aucunement du poids des ans !
Note : 8,5/10
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