jeudi 9 janvier 2014

Paradis : espoir


Titre : Paradis : espoir (Paradies: Hoffnung)
Réalisateur : Ulrich Seidl
Acteurs : Melanie Lenz, Verena Lehbauer, Vivian Bartsch
Date de sortie en France : 24 avril 2013
Genre : drame

Synopsis : 
Mélanie passe ses vacances d’été dans un centre d’amaigrissement très strict. Entre les activités sportives, les conseils nutritionnels, les batailles d’oreillers et les premières cigarettes, elle tombe sous le charme du directeur du centre, un médecin de 40 ans son aîné. Elle l’aime comme on aime la toute première fois et cherche désespérément à le séduire. Conscient que cet amour est impossible, il tente de lutter contre le sentiment de culpabilité qui l’envahit. Melanie avait imaginé son paradis bien différemment… 

Avis : 
Après Paradis : amour puis Paradis : foi, Ulrich Seidl conclut sa trilogie avec Paradis : espoir, sur une note un peu plus douce. Si le thème de la solitude reste au centre du film, avec cette jeune obèse abandonnée pour les vacances dans un centre d'amaigrissement tandis que sa mère part au Kénya et que sa tante prêche la parole de Jésus, mais la jeune fille est définitivement plus attachante que les deux autres femmes, et malgré l'aspect profondément anxiogène de sa relation avec le médecin du centre, le réalisateur ne sombrera jamais, ou presque, dans l'écoeurement qui caractérisait certains passages des deux précédents volets.


Pourtant, le centre d'amaigrissement est un lieu terriblement repoussant, avec ses professeurs bien décidés à se faire respecter, son couvre-feu, son absence d'intimité et l'unique possibilité de contacter l'extérieur une heure par jour. Une prison où l'emploi du temps se résume aux activités sportives et aux cours, et dont les rares bouffées d'oxygène viennent de la transgression des règles...et des passages chez le médecin. On assiste alors à une attirance qui semble réciproque, même si le médecin, bien plus âgé que l'adolescente, est conscient de l'impossibilité d'un tel rapprochement. On le sent ainsi tenté, puis immédiatement distant, ce qui perturbe énormément Mélanie, qui n'a jamais connu de tels sentiments.

Contrairement aux deux premiers volets, très austères, et malgré le cadre géographique très froid, Paradis : espoir est bien plus chaleureux que les précédents films de Seidl, principalement grâce à ces adolescents auxquels on s'attache rapidement, et dont les aspirations sont celles de leur jeunesse. On sourit ainsi régulièrement, mais on souffre également dans ces séances de sport semblant issues d'un entraînement militaire.

Ulrich Seidl finit donc sa trilogie Amour sur une note plutôt positive, avec une étrange douceur et une inattendue chaleur, là où les précédents volets ne laissaient de place qu'à la solitude et au désespoir. Et si le film reste une chronique d'une femme blessée par sa solitude, on a cette fois l'impression qu'il y a un peu...d'espoir.

Note : 7/10


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