Titre : Paradis : foi (Paradies : Glaube)
Réalisateur : Ulrich Seidl
Acteurs : Maria Hofstätter, Natalya Baranova, René Rupnik
Date de sortie en France : 24 avril 2013
Genre : drame
Synopsis :
Son Paradis, c'est Jésus. Anna Maria, une femme d'une cinquantaine d'années a décidé de consacrer ses vacances d'été à prêcher l'amour du Christ. Accompagnée de la statue de la Vierge, elle sillonne son voisinage. Mais sa vie bascule quand, après des années d'absence, son mari, musulman, revient d'Egypte... Une lutte intérieure s'engage alors pour Anna Maria entre son mariage et la Foi inconditionnelle qu'elle porte à Jésus.
Avis :
Après le volet Amour, qui réduisait à néant la puissance de son propos par des images particulièrement sordides, Ulrich Seidl s'intéresse avec le second volet de la trilogie à la Foi. Evidemment, pas la foi du petit enfant de choeur, mais celle d'une quinquagénaire fanatique, dont le but principal semble d'être d'imposer le catholicisme autour d'elle.
Seidl nous décrit donc une femme extraordinairement seule, vouant à Jésus un véritable amour, allant jusqu'à s'infliger des châtiments corporels pour racheter les pêchés des étrangers qu'elle croise, et se réunissant avec un petit groupe pour chanter ses louanges. Une approche sectaire de sa foi, qui se prolonge dans le démarchage systématique du voisinage, statue de la Vierge dans les bras, afin de leur faire entendre raison. Cela donne des scènes étonnantes où le refus de tout argument contraire, de tout comportement considéré comme suspect fait de ces rencontres des échecs réguliers, ajoutant de manière parfois sombrement comique au pathétique d'Anna Maria.
Rien ne s'arrangera au retour de son mari, sinon que le film va plonger encore davantage dans les travers habituels du film (anti) religieux, poussant l'ascétisme de son héroïne au maximum et allant si loin dans la perversité que le film finit par faire ouvertement rire : le passage où pour se venger de son mari, qui a fait tomber tous ses objets religieux, elle lui confisque son fauteuil roulant, devient cruellement cocasse, dynamitant ainsi l'austérité du reste du film.
Avec un sujet plus intéressant et mieux traité malgré un jusqu'au boutisme un peu naïf, Paradis : foi se révèle donc bien plus réussi que Paradis : amour, parvenant cette fois à être cru sans aller dans le sordide. Rien de bien nouveau cependant dans la description des travers de la foi excessive et maladroite, ni dans le dessin de cette autre femme rendue folle par la solitude.
Note : 5/10
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